Bonjour !
Hum, c'est la première fois que je publie sur FanFiction et j'avoue avoir eu beaucoup d'hésitation à la poster.
Je ne vais pas me lancer dans des promesses comme quoi la suite arriverait bientôt; etc... N'empêche que vu comme j'ai de l'inspiration pour l'histoire, pour le moment, je pense que la suite arrivera bientôt si elle vous intéresse. :)
Voilà, j'espère que vous apprécierez ...
Sur ce, bonne lecture !
Heloc61.
Prologue.
La demeure de la prestigieuse famille Poster n'avait rien à envier au Manoir Tudor. Belle bâtisse toute de nuances marrons et blanches recouverte, immensément grande, elle imposait la grandeur même de leurs propriétaires. Ceux-ci étaient sûrement les plus grands et les plus célèbres sorciers connus depuis ces dernières années. En effet, James Potter se révélait être un Auror extrêmement efficace – sans aucun surplus dans ses actions, bel homme attirant la convoitise des femmes, grand, brun, d'une pâleur extrême qui faisait ressortir toutes ses marques bourgeoises, il possédait également – car c'était le mot qu'il employait pour en parler – l'une des femmes les plus intelligentes et, il fallait l'admettre, les plus belles que le Monde entier n'ait jamais connu. Lily Potter était ainsi une actrice très en vogue dans le monde Moldu tandis qu'elle semblait en voie de devenir Ministre des Affaires Publiques Sorcières ET Moldues – et peut-être même plus - dans l'univers qu'elle habitait. C'était une grande femme haute en couleur, qui mettait en avant tous ses atouts : intelligence, beauté, courage, ruse, malice... flamboyante. Ces deux personnalités côtoyaient extrêmement souvent un vieil homme un peu déluré – également sauveur du monde sorcier, nommé Albus Dumbledore. Cet homme, directeur de l'école magique de Poudlard, les avait en grande estime et avait ainsi prévenu Lily et James à la naissance de leurs deux enfants jumeaux. Prévenu de quoi ? De l'attaque très certainement très éminente – deux ans plus tard environ - du Lord Noir, Celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom, le Seigneur des Ténèbres – Voldemort, quoi – à l'encontre d'un de leurs deux enfants. Il leur avait également annoncé qu'ils devraient le laisser attaquer, sinon le futur en serait immanquablement changé. Personne n'a relevé le fait que, peut-être le futur change à chaque seconde de notre vie et que chaque chose que l'on fait change le futur qui nous était sûrement destiné. Mais, habitués à écouter les conseils du vieil homme – et ne voulant pas creuser la question de savoir si ce qu'il disait était logique, le couple Potter décida donc de laisser leurs enfants dans leurs lits le temps d'une soirée. L'attaque du Sorcier-le-Plus-Craint-du-Moment ne se fit pas attendre.
A peine James et Lily furent sortis prendre du champagne que Voldemort pénétra dans la bâtisse Potter, à la recherche de deux enfants qui n'avaient rien demandé. Quelques heures plus tard, il errait toujours dans le château et sa fureur s'accentuait de plus en plus à chaque pas. Les parents ne lui avaient pas facilité la tâche. Si tant est que l'on puisse appeler ça une « tâche » que de tuer deux bébés. Finalement, il les trouva et ce fut les yeux écarquillés par la surprise de finalement les trouver dans le salon qu'il les regarda dormir. Puis, bientôt, un rire franchit ses lèvres. Peut-on appeler cela un rire démoniaque quand il s'agit en réalité d'un rire nerveux ? Hum. Il s'approcha fébrilement du fauteuil où les deux enfants-les-moins-chanceux-des-Potter dormaient, sa baguette pointant leur tête tour à tour. Il se trouva finalement assez stupide dans une position d'attaque alors qu'ils ne pouvaient rien lui faire. Pourquoi être si vigilant ? Alors il relâcha sa garde. Et son regard fut attiré par un des deux bébés qui avait ouvert les yeux et qui l'observait sagement.
« Je ne lui fais pas peur ? » se demanda le Lord Noir, horrifié par sa propre incapacité à faire peur à un enfant.
Et le petit cligna des yeux, bâilla et se rendormit.
« Tant d'innocence fera perdre ce monde. Autant annihiler maintenant. »
Il prononça le sort impardonnable le plus impardonnable qu'il soit – quoique... -, puis, avec un autre rire nerveux et plein de tics, il sortit de la maison l'air un peu hagard.
« J'ai tué la plus grande menace que j'aurais pu connaître et RIEN ne m'en a empêché. Qu'est-ce que c'est que cette blague ? »
Il marchait dans le grand jardin de la propriété lorsqu'il aperçut une chevelure flamboyante.
« Oups. »
La propriétaire de la-dite chevelure flamboyante tourna ses yeux vers lui.
« Bonjour Lily, content de te rencontrer. Je viens de tuer tes deux mômes, ne m'en veux pas. »
Non, il ne pourrait pas lui dire ça. Déjà qu'elle le dévisageait de ses yeux incroyablement verts – comme le gamin – avec une expression très soucieuse... Et elle ne faisait absolument aucun geste vers lui. « Allô ? Je suis venu chez toi et j'ai tué tes mômes... T'as vraiment AUCUNE réaction ?! » Non, en fait, elle aurait du être perturbée rien que par le fait qu'il était devant elle. Or, elle le regardait comme s'il était absolument normal qu'il soit là.
Elle poussa un soupir, détourna les yeux de Lord Voldemort qui la considérait ahuri, et répondit à son mari qui venait de lui demander si elle avait vu Voldichou. Voldichou ?!
« Non, il n'est pas là. » répondit-elle.
« Voldichou » écarquilla les yeux et, voyant qu'il ne bougeait pas, elle lui fit clairement comprendre qu'elle voulait qu'il parte. Alors il partit, extrêmement songeur et au-delà de l'ahurissement. Arrivé chez lui en quelques secondes à peine, il s'assit à côté de la cheminée froide et faite de pierre, et de Nagini qui le salua d'un signe de tête. Enfin, si elle avait une tête. Il observa le feu imaginaire un long moment avant de dire :
« Nagini, je crois que j'ai failli à ma mission. »
Et le serpent haussa les épaules. Quoi ? Elle l'aurait sans doute fait si elle en avait eu. Elle s'installa auprès de son maître qui lui caressa la tête machinalement. Elle n'en avait strictement rien à faire, elle, si son Maître avait failli à sa mission. Elle, ce qui l'intéressait c'était le fait qu'elle allait pouvoir chasser les souris après avoir eu son câlin du soir, alors bon...
Déçu du manque de conversation intellectuelle avec son serpent – elle aurait pu lui répondre !, il poussa un soupir et pensa qu'il serait temps pour lui de vivre avec quelqu'un, et plus avec un animal qui ne pense qu'à se remplir l'estomac.
Le lendemain de l'attaque de Voldemort, la famille Potter se réveilla doucement... Enfin, James fut réveillé à six heures du matin à cause d'un quelconque bruit suspect venant de la chambre des enfants. Il se leva en prenant soin d'emporter sa couverture avec lui – laissant sa femme sans rien autour d'elle, mise à part une légère nuisette – car « il faut bien quelque chose pour se protéger ». En fait, il voulait surtout rester au chaud et avait la flemme d'enfiler un pantalon et un tee-shirt. « Trop de temps » fut la deuxième excuse murmurée à sa conscience qui lui reprochait de laisser sa femme mourir de froid. Il prit la baguette posée constamment à son chevet – il en avait deux, une pour la maison, une pour les missions, celle pour la maison étant une baguette de rechange au cas où la sienne se briserait. Encore une excuse bancale car, en fait, il voulait juste frimer devant le Monde Sorcier. Deux baguettes, ça en jette ! Il sortit donc de la chambre parentale pour entrer dans celle des enfants où un étrange bazar régnait. Il remarqua du coin de l'œil que les deux jumeaux babillaient gaiement tout en jetant des petites étincelles autour d'eux. Des étincelles vertes. Et rouges. Et... Il se protégea rapidement du sort que les enfants venaient inconsciemment de jeter. Était-il normal de jeter un sort pouvant projeter des objets à leur âge ? En voyant qu'en plus, ils recommençaient, il se dit que « non, ce n'est décidément pas normal. » Il jeta le sort de restriction des pouvoirs avant qu'ils n'abîmassent la pièce plus qu'à ce moment et les regarda d'un regard noir qui les fit se taire. Deux ans. Les gamins avaient deux ans. Il n'en revenait pas de la puissance qui émanait de ses enfants. Était-ce le résultat qu'on obtenait quand on mélangeait les plus beaux partis du monde ? Apparemment. Et, passée sa surprise, il eut un regard fier. Les deux garçons qui semblaient soudainement inquiets eurent un grand sourire et quelque chose se souleva derrière James.
« Qu'est-ce que... ? »
Sa question mourut quand il reçut une peluche derrière le crâne. Il se retourna brusquement, s'attendant à voir sa femme dans son dos. Il resta bouche bée en voyant qu'elle était loin d'être là. Hum. « Ok, pas de panique. Ce sont deux enfants, tu devrais pouvoir les canaliser... » CANALISER ?! MAIS POURQUOI AI-JE BESOIN DE CANALISER DEUX GOSSES DE DEUX ANS ?
Son regard se posa une autre fois sur les jumeaux qui le regardaient tout sourire. « Oh. Mon. Dieu. J'ai besoin d'aide. Ce sont des démons. »
Et, aussi vite qu'il était arrivé, il partit dans la chambre qu'il partageait avec Lily depuis maintenant cinq ans, laissant la couette témoin du crime de l'époux – laisser son épouse sans couette en l'occurrence – tomber sur le parquet.
Il s'approcha de la rousse avant de lui secouer brusquement l'épaule.
« Lily, Lily... » appela-t-il.
« Quoi... ? » répondit-elle, encore endormie.
« Les enfants... Ils... »
« Te serais-tu enfin aperçu qu'ils ont des pouvoirs ? »
« Que... ? »
« Eh bien, je le sais depuis un moment maintenant. » Elle se redressa sur ses coudes, dévisageant son mari avec un air de contrariété et d'accusation peint sur le visage.
« Et tu ne m'en as pas parlé ?! »
« Je n'en voyais pas l'intérêt. Tu t'intéresses si peu à eux. »
« Je... C'est faux... ! »
« James Potter, ne dites pas le contraire. »
Son regard vert durcit alors qu'elle regardait son mari, assez condescendante.
« Tu n'es jamais là quand j'ai besoin d'aide. Rappelle-toi, avant la venue de Voldemort. Je t'avais dit que je n'arrivais pas à les faire manger. Tu étais à côté de moi, tu lisais le journal. Je te disais qu'ils ne voulaient pas manger et qu'ils en mettaient partout. Et pour cause ! Tu aurais tourné la tête, tu aurais levé simplement ton visage de ton journal de... (Elle eut une grimace. Elle n'aimait pas du tout la Gazette des Sorciers. Quel ramassis de conneries !), tu aurais vu que dès que j'approchais la cuillère de leur bouche, la nourriture volait inlassablement. Mais comme Môssieur était occupé à lire l'article relatant ses exploits concernant une quelconque affaire de meurtre... »
« Quelconque affaire de meurtre ! »
« Je t'interdis de m'interrompre. Je te fais des reproches, laisse moi finir jusqu'au bout. »
Une grimace de dégoût – la même que celle qu'elle avait faite pour le journal – déforma les beaux traits de la jeune femme.
« Donc je disais que si Môssieur n'était pas aussi imbu de sa personne, il aurait peut-être vu que ses enfants étaient assurément plus puissants que lui. Alors qu'ils n'ont même pas atteints leur deuxième printemps. »
« Quoi ? Ils ont pas déjà deux ans ? »
« MAIS T'ES VRAIMENT CON ! »
A la suite de cette exclamation, une violente explosion retentit dans la chambre voisine et Lily asséna une belle paire de gifles à son ô combien merveilleux mari. Puis, elle partit s'enquérir de l'état de ses chéris, sa fureur passée.
Elle remarqua la couette – preuve qu'effectivement, son mari était imbu de sa personne – et entra dans la pièce.
« Oh putain ! » fut ce que dit Lily en remarquant que son étagère préférée – qu'elle avait placée dans leur chambre pour... pour quoi d'ailleurs ? - était à présent à terre. Enfin, pas dans le bon sens. Les livres pour enfants étaient également à terre et la plupart des jouets des enfants avaient été projetés contre le mur.
Elle s'approcha du lit, s'inquiétant du fait qu'ils pourraient être réellement morts cette fois-ci. « Quel incapable, ce Seigneur des Ténèbres... » Elle observa les deux garçons qui étaient apparemment très heureux.
« Harry. Mathéo. Arrêtez de rire, ce n'est absolument pas drôle. »
Elle leur jeta un regard autoritaire qui sembla n'avoir aucun effet. Alors elle répéta son ordre, sur un ton plus dur et plus froid. Cela eut tout de suite plus d'effets.
« Bien. Maintenant que j'ai votre attention, vous allez m'obéir. Je veux que, quand je reviens avec votre père, votre chambre soit aussi propre qu'elle ait pu l'être avant vos petits exploits. ET je veux que l'étagère soit réparée. Bien. »
Avec un dernier regard à leur intention, elle sortit de la pièce.
Quelques minutes plus tard, l'ordre était revenu et les garçons ne riaient plus, mais plus du tout. Leur mère et leur père étaient revenus et leur père les avait bien disputé. Ils avaient baissé la tête et s'étaient ratatinés dans leur lit.
« Qui a commencé ? »
Les deux se regardèrent et se pointèrent du doigt dans un bel ensemble. Deux soupirs leur répondirent. James regarda alors sa femme avec un regard suppliant.
« Fais quelque chose, Lily, s'il-te-plaît... »
« Et pourquoi ferais-je quelque chose ? Il me semble en avoir suffisamment fait. »
Et James baissa la tête et se ratatina dans le coin de la pièce qu'il occupait. La rousse eut un sourire moqueur. Décidément, les personnes de sexe masculin, dans cette famille, étaient toutes pareilles. Enfin. Faut faire avec.
Voyant que Lily ne lui serait absolument d'aucune aide, il revint vers le lit de ses enfants. Il réfléchit quant à la marche à suivre alors qu'ils le regardaient attentivement. Trouvé ! Il se releva soudainement, provoquant un sursaut de la part de tout le monde. Il se dirigea vers l'endroit qui avait été le plus attaqué par les jumeaux et fit un geste de sa baguette. Deux noms apparurent, l'un plus grand que l'autre. « Harry Potter » était le nom figurant au-dessus de « Mathéo Potter » qui était beaucoup plus petit.
« Monsieur Potter ! » résonna la voix menaçante de James Potter dans la petite pièce.
Les monsieur Potter se tournèrent vers lui et ce dernier ne put que grimacer en remarquant la stupidité de son appel.
« Harry. »
Et il regarda un des deux jumeaux en espérant que ce soit le bon. Ils se ressemblaient tellement que les différencier relevait de l'impossible. Seuls les yeux pouvaient le permettre. Et, à cause de la nuit pas encore levée, il ne pouvait voir qu'une pupille noire dans chacun des yeux de ses enfants. Et, remarquez, même quand ils pouvaient voir leurs yeux, ils ne se rappelaient même pas qui était qui. Les pauvres petits. Même leurs parents étaient incapables de les différencier.
Gêné par ces quelques constatations faites à son insu par sa conscience, il se racla la gorge. Ils ne l'aidaient pas vraiment à trouver le bon. Autant ils étaient prêts à dénoncer le coupable tout à l'heure, autant à cet instant ils semblaient vouloir se protéger l'un l'autre. Vraiment contradictoires, ces jumeaux... Et vraiment fatigants... Et presque vraiment trop matures pour leur à peine un an... Euh deux ans. Le regard du père passa de son fils à l'autre et s'arrêta fatalement sur le premier qui venait de plisser les yeux. Il ne fut que plus convaincu que Harry était lui.
« Harry, nous allons devoir te canaliser. »
Le petit ouvrit grand les yeux alors que son frère lui donnait un coup dans les côtes. Un sourire moqueur apparut sur le visage de la brute.
« Pour cela, il faut que nous te fassions suivre un entraînement. Demain... »
Une toux l'interrompit. Il se tourna vers sa femme qui lui fit un signe de la main en roulant les yeux. Elle semblait lui dire : « Demain ?! Mais t'es pas fou, oui ?! Il en a besoin maintenant ! ». Il abdiqua face à la tête monstrueuse de sa femme. Elle tenait vraiment bien ses rôles de grand méchant dans ses films de m... moldus.
« Aujourd'hui... (Un air de ravissement détendit le visage de la jeune femme) Arrête, Lily, tu commences à m'énerver (elle lui fit les gros yeux et il recula.) Je n'ai rien dit. Donc, Harry. Aujourd'hui, tu commenceras ton entraînement et je veux que tu me sois le plus obéissant possible, que tu fasses tout ce que je te dis, que... »
« Ce que Papa essaie de te dire, c'est qu'il voudrait que tu sois à nos côtés toute la journée. Comme ça, nous pourrons te protéger d'éventuels débordements. »
Le sus-nommé Harry l'observa sous toutes les coutures. Il murmura un faible « D'accord. » en avisant les expressions de leurs parents. Il jeta un œil à son frère qui semblait être sous le choc. « Et moi alors ? » était la question qui planait au-dessus de lui.
Ne t'inquiète pas, ils ne vont pas t'oublier.
Son frère tourna les yeux vers l'imposteur, les yeux brillant de larmes contenues. Une fois leurs parents partis, Mathéo prit doucement son frère dans ses bras, dans une tendresse dont seuls les enfants sont dotés. Et Harry pleura doucement. A à peine deux ans, il savait que ses parents l'oublieraient.
Mathéo et Harry Potter, tous deux fils de James et Lily Potter, couple le plus célèbre des magazines Moldus et sorciers, personnalités des personnalités, célèbres dans la célébrité et en voie de disparition immédiate à cause de deux mômes, regardaient leurs parents se haranguer à la tête. Ils étaient maintenant âgés de quatre petits printemps et savaient la signification de la plupart des mots que leurs parents utilisaient, à savoir : « Mais putain ! », « Quel enfoiré ! », « Quel con ! » et « Espèce de salaud ! ». Autant vous avouer tout de suite que ces exclamations venaient en particulier de Lily, James étant bien trop … subtil pour s'abaisser à dire ce genre de choses. Alors il s'abstenait à : « Lily, très chère, voudrais-tu, s'il-te-plaît, arrêter de me postillonner sur mon ô combien merveilleux visage ? Je n'ai pas besoin d'une autre douche. » Et, immanquablement, Lily lui mettait des baffes. C'était presque une routine familière. Presque parce qu'en ce moment, sans que les quelques spectateurs ne sachent pourquoi, il semblait que les rôles étaient inversés. James se tenait juste devant Lily qui se mettait un peu en recul pour ne pas avoir à le toucher. Et James était en train de l'insulter. Chose qui semblait être hautement impossible quelques jours plus tôt. Voire quelques heures plus tôt.
« Mais t'es vraiment cinglée, ma pauvre fille ! POURQUOI ES-TU ALLEE VOIR LE SEIGNEUR DES TENEBRES TOUTE SEULE ?! T'es conne ?! T'as un manque de discernement ?! Explique-toi ! Tu aurais pu te faire tuer ! »
« Mais non, il n'y avait aucun danger, je... »
« AUCUN DANGER ?! Qui es-tu pour estimer que tu n'avais AUCUN DANGER AVEC LUI ?! »
« Et toi, qui es-tu pour estimer que j'étais en danger avec lui ? Et arrête de postillonner, c'est répugnant. »
James arrêta tout de suite de cracher sur sa femme qui retenait tant bien que mal une grimace de dégoût. Et ils se regardèrent en chien de faïence. L'homme reprit sur un ton froid et bas :
« Qu'insinues-tu ? »
« A ton avis ? »
« Tu t'es ralliée à lui ? »
Elle resta un moment hébétée avant de lui donner un gentil coup de poing dans le ventre de James. Un gentil coup de poing qui fit que James se retrouva plié sur lui-même. Avec un sourire froid et les yeux fixant son mari se plier de douleur, elle répondit :
« Tu crois vraiment que je voudrais me rallier à ses idées alors qu'il a tenté d'exterminer nos enfants ? »
James lui répondit par un son étouffé. Elle s'accroupit devant lui et le regarda à hauteur des yeux, tout en commençant à caresser son visage. Puis, ses ongles vinrent érafler la peau de l'homme et, finalement, elle attrapa durement son menton pour qu'il se mette à la regarder.
« Non, je ne l'ai pas rejoint. Si tu veux, je peux. »
« Je n'en doute pas. »
« Abruti ! Je ne pourrais jamais ! N'as-tu pas écouté un seul mot de ce que je viens de te dire ?! »
« Si mais... Vu comment tu es douce, je n'en serais pas étonné. »
« Tu... »
Et elle relâcha le menton de son mari. Il se frotta doucement sa mâchoire endolorie et observa sa femme de biais.
« Alors pourquoi y es-tu allée ? »
« C'était mon lieu de tournage. »
James éclata de rire.
« Ton lieu de tournage ?! »
« Oui. »
Elle eut un petit sourire amusé.
« J'ai rencontré le seigneur des lieux. Il a du faire profil bas. Imagine : une horde de moldus, équipés de caméras, de pieds, de projecteurs... Je crois qu'il a voulu fuir, mais il a rencontré notre producteur. Enfin, c'est plutôt le producteur qui est allé le voir et qui l'a incité à participer aux opérations. »
« Tu veux dire que... »
« Oh, le Seigneur des Ténèbres a simplement dû faire du tri dans son jardin, préparer la cuisine, ranger sa maison et faire la lessive. »
« Tu... »
« Il est assez inoffensif en fait. »
« Je ne pense pas... Méfie-toi... C'est quand même lui qui a tué une bonne partie de nos membres. »
« Lui ou ses Mangemorts ? »
« Ca revient au même, il me semble. C'est lui qui tire les ficelles, non ? »
« Hum... N'empêche que... il était assez amusant. Et son serpent, là, tu sais... »
« Nagini ? »
« Oui. Eh bien... Il a du être transformé en chihuahua et je te promets que c'était à voir ! »
« Tu plaisantes ? »
« Non. En tout cas, j'ai vu Voldemort dans une situation compromettante et je te promets que c'était hilarant ! »
« Y a un truc qui m'échappe... Pourquoi était-il seul ? »
« Oh figure-toi que le producteur lui a demandé aussi. ''Vous êtes seul ?'' lui a-t-il demandé. Et le Lord Noir a répondu : ''Eh bien... Mes serviteurs sont tous partis en vacances.'' »
« Alors... Il est seul dans son manoir ? »
« Effectivement. »
« Pas de Lucius Malfoy en vue ? »
« Niet. »
« Mais alors... POURQUOI TU L'AS PAS TUE ?! »
« Je ... »
Lily écarquilla les yeux.
« Je n'y ai pas pensé. »
Son mari plissa les yeux tout en secouant la tête. Parfois, il se demandait vraiment pourquoi on pensait que Lily était plus intelligente que lui. C'est vrai quoi ! Ne pas penser à tuer quelqu'un, c'est incroyable ! Lui, dès qu'il voyait un Mangemort – ou qu'il croyait en voir un, il pensait à chaque pas qu'il lui faudrait faire pour pouvoir le tuer. Heureusement qu'il ne mettait pas tout le temps ses plans en action, il aurait été retenu à Azkaban, autrement. Ou dans une maison de fous.
Après avoir discuté un moment de quelques anecdotes sur Voldemort – chose que James pensait hautement improbable (encore une !).. Des anecdotes sur Voldemort, quoi ! - , ils se tournèrent vers leurs enfants qui les observaient en silence.
« C'est vraiment du gâchis, les pouvoirs de Harry. Pourquoi aurait-il besoin d'autant de pouvoir alors que Voldemort est complètement nul ? » dit James.
« Peut-être que nous ne nous focalisons pas sur la bonne personne. »
« Tu veux dire que... »
« J'ai toujours eu l'impression que Lucius était le pilier de Voldemort. »
« Comment tu peux savoir ça ? »
« Suffit de lire les journaux. Lucius par ci, Lucius par là. Voldemort, on en parle vite fait. Lucius en revanche... »
« Hum... »
Ils observèrent attentivement Mathéo. Je vous rappelle qu'ils pensaient que Mathéo était Harry et que Harry était Mathéo... Mathéo se tortillait légèrement sous les yeux calculateurs de ses parents, et un peu coupable de l'attention qu'ils lui portaient alors que, un : il n'était pas Harry ; deux : ils ne prêtaient aucune attention à Harry... enfin au vrai, parce que le faux en recevait énormément. Et Mathéo se disait que quelque part, il avait de la chance. De la chance parce que s'il s'était avéré que dès le début, ils savaient qui était qui, alors il aurait subi le même sort que Harry. Et il n'était pas sûr qu'il aurait pu le supporter aussi bien. Bien étant un bien grand mot quand on voyait les yeux rouges et le teint pâle de ne pas avoir vu la lumière du soleil d'Harry. Mais Lily et James Potter ne voyait pas leur autre fils. Ils ne voyaient que Harry sous les traits de Mathéo (Roh, que c'est compliqué...)
« Harry, tu viens, on y va. »
Harry faillit y aller. Puis il se souvint que son nom était emprunté par son double. Et cela lui fit mal. Très mal. Il regarda son frère s'en aller avec sa mère, les yeux immensément tristes.
« Harry... » murmura James, pensif.
Et Harry crut une fois de plus – naturellement - qu'on l'appelait. Il se dirigea donc vers James, pensant qu'il avait deviné que c'était lui. Il lui toucha le bras et son père eut un sursaut. Ce dernier baissa les yeux pour rencontrer ceux du garçon. Il eut un élan de surprise :
« Qui t'es... ? »
Mais en même temps, avec un père comme le sien, à quoi pouvait-il s'attendre de plus ? Sûrement à de l'amour, même un peu. Ou une vague reconnaissance...
« Mathéo ! »
Très vague reconnaissance.
« Que fais-tu ici ? Tu n'es pas chez ta tante Pétunia ? »
« Je... »
« Oui bon. Écoute, petit. Hum.. Tu vas aller chez ta tante quelques jours, nous avons quelque chose à faire. »
« Mais... »
Son père posa une main sur l'épaule du fils à qui il n'avait jamais fait attention. Il le regarda dans les yeux, avec un regard honnête, regard qu'il ne devrait même pas arborer tellement il ne lui allait pas, tellement il le rendait sérieux alors qu'il ne l'était pas, tellement il semblait concerné par lui alors qu'il ne l'était pas... Tellement il semblait parler à un étranger, ce qui lui allait, mais alors là, vraiment très bien.
« Nous avons besoin de calme et je crois que tu ne ferais qu'aggraver la situation. »
« Mais... »
« Va faire ta valise, je t'y amène. »
« Maiiiiiis... »
Et il commença à pleurer chose que James ne supportait pas, mais alors, pas du tout. Un gamin qui pleure, il ne manquait plus que ça !
« TU VAS FAIRE CE QUE JE TE DIS, SINON... »
Il ne finit pas sa menace. Son garçon était déjà parti. Tu ne devrais pas t'emporter ainsi... lui murmura sa conscience... Il est ton fils... Et peut-être plus fort que tu ne le penses. Et il ne demande que ton attention. Mais encore une fois, James ne prit pas la peine de l'écouter.
Ils étaient arrivés devant le perron du la maison n°10, de Privet Drive. Ils avaient transplané – alors qu'ils n'étaient qu'à deux pâtés de maison – car James en avait assez de devoir supporter un petit gamin pleurnichard. « Au moins Harry ne l'est pas. » Ils sonnèrent à la porte et, pendant que tante Pétunia traversait le couloir en chemise de nuit pour ouvrir à l'invité intempestif, James grossit les valises de Harry qui étaient en tout et pour tout une grosse malle où tout se mélangeait pêle-mêle. Elle ouvrit la porte. Vit le visage de James. Referma la porte.
« Pétunia ! Ouvre cette porte ! Pétunia ! Ouvre ou je l'enfonce ! »
Elle rouvrit la porte rapidement.
« Tu n'oserais pas ! »
« Oh que si ! » Et il arbora un rictus moqueur.
« Qu'est-ce que tu veux ? »
« Que tu me gardes Mathéo. Pour quelques jours. »
Le regard de Pétunia passa sur la chevelure brune ébouriffée, les yeux verts innocents qui rappelaient Lily pendant son enfance, et le corps tout maigrelet du garçon.
« Mais... Pourquoi est-il dans cet état ?! »
Son interlocuteur haussa les épaules. A vrai dire, il n'en savait absolument rien. Il ne s'occupait réellement que de Mathéo-Harry - depuis ses deux ans.
« Tu es vraiment un idiot, James. »
La voix de sa conscience et de Pétunia se mélangèrent.
« Tais-toi, conscience. » répondit-il.
« Tu m'appelles Conscience, maintenant ? »
« Je... Non ! »
« Parce que tu vas me dire que TOI, tu as une conscience ? »
Le sang de James bouillit. Et, à peine ouvrit-il la bouche qu'il vit que Harry (enfin, Mathéo pour lui) s'était rapproché de Pétunia pour lui murmurer quelque chose à l'oreille. Elle l'écoutait, attentive, et éclata de rire. Elle dirigea ses pupilles pétillantes vers James avant de s'exclamer gaiement :
« Quelle idée ! Franchement ! »
James n'avait absolument aucune idée de ce que Harry-Mathéo lui avait dit. Quoiqu'il en était, le p'tit gars venait de lui sauver la face. Alors il sourit, fit un clin d'œil et annonça qu'il partait. Et il partit, toujours étonné de pouvoir s'en sortir sans s'engueuler avec sa belle-sœur. Un peu frustré aussi. Enfin. Une bonne chose de faite. En rejoignant Lily et Mathéo-Harry, il se frotta les mains. Cool ! Une journée avec ma famille !
Lorsque Harry pénétra dans le salon de Vernon Dursley, il sut que sa vie allait être un enfer. Le-dit Vernon Dursley était avachi sur son fauteuil d'un vert immonde, et ses bourrelets roses se répandaient joliment sur les bras du fauteuil. De plus, son teint rose qui apparaissaient sur ses bourrelets ET partout ailleurs, le faisait s'apparenter à un cochon, tandis que son nez savamment écrasé rendait son lien de parenté avec les-dits cochons beaucoup plus véridique. Il avait quelques cheveux gris sur le crâne mais également quelques trous apparaissaient. Des trous roses, bien sûr. Ses petits yeux perpétuellement plissés lui donnaient un air méchant.
« Méchant cochon. » pensa Harry.
A ses lèvres pincés lorsqu'il vit Harry, ce dernier comprit immédiatement qu'il n'était pas le bienvenu en ce lieu ô combien vénéré de visionnage de télé. Pétunia l'emmena donc ailleurs.
Dans les toilettes.
Enfin, pas dans les toilettes, mais le lieu où ils étaient. Vous m'aurez comprise. Donc, une fois entrés dans les toilettes, qui étaient bizarrement grandes (mais quand on voyait Vernon, on comprenait pourquoi), elle referma la porte à clé et le prit par les épaules en le secouant comme un prunier.
« Ecoute-moi bien, jeune homme. »
Il leva les yeux vers elle. Il faut dire qu'elle était grande, cette dame. Et elle avait des jambes vraiment fines, cette dame, et elle était squelettique. Et puis son visage était vraiment creusé et gris. Et ses yeux la faisaient passer pour une folle. Et … oh non. Sa tête.
Harry étouffa un gloussement en entendant le propre fil de sa pensée sortir de sa bouche. Pétunia en resta choquée. Puis, elle lui mit une gifle.
« Jeune homme, je crois que nous n'allons pas nous entendre. Dommage. »
« Mais j'ai quatre ans ! » se révolta Harry... dans sa tête. Parce qu'il était incapable de parler en comprenant que sa tante allait aussi lui faire passer un enfer.
« En attendant qu'une chambre soit éventuellement construite au cas où tes parents ne viendraient pas te rechercher... »
Elle le détailla du regard en attendant une réaction. Un petit pleur, un petit gémissement, ou juste un geste... ? Non ? Bon tant pis. « Il m'énerve, ce gamin. »
« Tu vivras dans le placard. »
Il releva vivement la tête, se prenant le menton de sa tante dans le crâne. Qui de deux eut le plus mal, on n'en sut rien. Tout ce qu'on apprit fut qu'à partir ce moment-là, Vernon et Pétunia décidèrent de ne pas lui faire de cadeaux. Dans tous les sens du terme.
Le jour de son anniversaire, Harry attendit son cadeau. Il attendait la venue de ses parents, assis dans l'escalier. Il scrutait vainement la porte blanche immaculée. Pétunia était une maniaque de la propreté. Elle lui avait demandé de nettoyer à fond tout le bas. Et elle lui avait assuré qu'elle ferait le haut. Oh, elle le fit le haut. Elle avait seulement laissé le sol, le bas de la porte, la poussière, la cage de l'escalier – sa chambre, la cuisine, et bien d'autres endroits. Elle fit effectivement tout le haut.
« T'attends quoi ? » lui demanda son cousin en se curant le nez.
« Pas de cochons. »
Dudley ne comprit pas sa remarque alors que Pétunia le gifla. Sympa.
« Tu n'auras rien, Mathéo. »
Et elle sortit par la porte blanche, suivie de Dudley.
A son septième anniversaire, Harry eut la chance de recevoir une lettre de sa mère.
« Très cher Mathéo.
Excuse-nous de ne pas être venus te chercher. Nous avons eu tellement de mal à entraîner ton frère ! Le problème était que tu ne pouvais pas rester. Tu comprends ? N'est-ce pas que tu comprends... Nous ne voulions pas que Harry soit gêné par ta présence ou, pire, qu'il essaie de t'entraîner aussi. Alors nous avons préféré t'éloigner.
Je me doute que chez ma soeur, cela ne doit pas être très agréable. J'ai entendu dire qu'ils n'aimaient pas beaucoup les sorciers. Mais bon. Le principal est que tu sois vivant.
Bisous, mon ange.
Lily. »
Gentille attention, n'est-ce pas ? Mais Harry ne savait pas encore lire.
A huit ans, Harry savait lire. Il savait utiliser sa magie. Il parlait aux serpents. Il était legilimens. Il était occlumens. Il était doué en escrime, en natation, en athlétisme, en Quidditch. Il était grand pour son âge, il était brun, le nez légèrement retroussé. Il avait quelques tâches de rousseur. Il avait les yeux bleus. Il avait rencontré le Mage Noir. Lui avait craché à la tête (littéralement), puis était parti la tête haute. Et malgré le fait qu'il aurait pu tuer immédiatement le mage noir qui commençait peu à peu à retrouver sa tête, il était la fierté de ses parents.
Il était l'imposteur.
De son côté, Harry, huit ans également, devait faire face à d'autre genres de dangers. Trois, pour être exacte (en plus du fait que personne ne l'appelait par son prénom.)
Le premier le prenait pour son souffre-douleur, pour son « Je t'accuse dès qu'on m'accuse », il en faisait son punching-ball. Il aimait le rabaisser, et l'écraser de toutes ses forces et de tout son poids pour qu'il ne soit plus en mesure de respirer. J'ai nommé... Dudley !
Le deuxième était gros, était grand, était... rose. Bien plus rose que la première qu'il l'avait vu. Méprisant à souhait, batteur sans regret. Une contrariété ? Mathéo ! Et qui pouvait donc l'appeler ainsi ? Voyons, vous ne voyez pas ? Un cochon ? Vernon, non ?
Le troisième était squelettique. Plus squelettique encore que ne l'était Voldemort à cette époque. Il avait la main dure. Le plumeau dur aussi. Un soucis dans la maison ? Mathéo, viens par ici ! Pétunia Dursley était peut-être la personne qui maltraitait le plus psychologiquement Harry. Car elle le rabaissait constamment, alors que, du haut de ses huit ans, ce n'est pas vraiment ce qu'il attend. Elle n'avait vraiment pas digéré quand, lors de sa première soirée chez elle, il avait laissé sous-entendre que sa tête était abominable. Rien que quand elle s'en souvenait, elle avait envie d'étriper le petit. Alors, comme elle ne pouvait pas se le permettre, elle se contentait de lui faire laver la maison de fond en comble en le laissant pourrir dans son placard de temps à autres.
Malgré tout, Harry étudiait dans la petite école du quartier. Comme Dudley y allait également, il devait tout faire pour ne pas être meilleur que lui. Il avait compris la leçon lorsqu'au début de l'année, la maîtresse l'avait félicité pour son travail – et pas Dursley, et que ce dernier était venu l'attaquer. Seulement, il était assez difficile pour lui de s'en tenir au niveau de pitre de la classe. Car Dursley était bien avant-dernier. Il n'empêchait que maintenant, il savait lire. Très bien, même. Et il avait lu l'unique lettre qu'il avait reçue de sa mère des centaines de fois. C'était seulement pour ça qu'il avait voulu apprendre à lire. N'empêche qu'il ne l'avait toujours pas comprise. Il ne comprenait pas leurs raisons. C'était ridicule. Et quand il commençait à y réfléchir, il sentait que quelque chose en lui s'affolait. Alors il se calmait, prenait un plumeau et lavait et récurait et époussetait. Et se perdait peu à peu. Mais il revenait toujours à la surface, tout en pensant très fort qu'il finirait par devenir meilleur. Par devenir grand, beau, fort, courageux, rusé. Et qu'il finirait par vaincre de l'injustice de ses parents. Et dans ces moments-là, il ne comprenait pas pourquoi Pétunia le regardait toujours avec des yeux ronds. Il ne faisait pas de bruit, lui semblait-il. Non, il ne faisait pas de bruit. Seulement, ses cheveux s'agitaient lentement dans un rythme régulier, l'air crépitait tout autour de lui et il semblait clignoter d'une faible lueur blanche.
Dans la petite maison en face du 10, Privet Drive, quelqu'un observait constamment les journées du jeune Harry. Quelqu'un qui informait inlassablement son chef des phénomènes de plus en plus fréquents et intriguants dans la maison. Mais qui était son chef ?
Des hiboux ! Partout ! Dans sa maison, sur le toit, sur la voiture, dans la voiture, dans la cheminée, sur la boîte aux lettres... Harry Potter n'en revenait pas. Pourquoi y avait-il des hiboux ?
« POTTEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEER ! » rugit alors la douce voix de Vernon Dursley.
Quelques secondes plus tard, il apprit que ces chouettes étaient toutes venues pour lui et qu'elles avaient toutes la même enveloppe. C'était une lettre qui disait qu'il était convié et presque obligé à venir dans « une école de fous », comme l'appelait Vernon. L'école en question se nommait Poudlard. Personne ne répondit à ces lettres, bien qu'Harry eut, depuis, le regard brillant. Quelqu'un faisait attention à lui ! Il n'était pas seul ! Et... Dans cette école... Assurément qu'il y aurait son très cher frère... Un rire lui parvint aux lèvres alors qu'il essuyait la cuvette des toilettes. Il était sombre, menaçant. Et Pétunia, qui passait à côté, frissonna en observant la porte des toilettes. « Il est décidément trop bizarre. »
Deux jours après ce fatidique incident qui changea l'attitude d'Harry du tout au tout – du petit garçon timide, il était passé à un garçon qui parlait tout seul en riant de temps à autres d'un air étrangement sadique pour son âge, les Dursley eurent la joie et l'honneur de rencontrer Hagrid.
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