Ceci est ma première fan-fiction. Je sais que ce premier chapitre va vous paraître surprenant, mais attendez les suivants avant de juger mon scénario.

Pour ceux qui, contrairement à moi, ne connaitraient pas le film par cœur, vous pouvez le regarder à partir de 00:56:20 jusqu'à 01:00:57 très précisément, juste pour vous permettre de resituer le contexte et de savoir quels événements ont déjà eu lieu ou pas. Mais bien entendu vous pouvez très bien comprendre cette fan-fiction en n'ayant vu le film qu'une seule fois.


I. Solitude

Piégé. J'étais piégé entre les griffes de ce Cauchemar Monstrueux. Il me regarda férocement, prêt à frapper. Je me recroquevillai, priant pour que cela soit rapide. Jamais je n'aurais dû vouloir changer les choses. Les vikings étaient trop têtus pour comprendre, et les dragons restaient des animaux sauvages. J'allais en faire les frais.

C'est alors que je l'entendis. Cette sorte de sifflement, caractéristique de la descente rapide d'un dragon en vol. Suivi d'une explosion.

Krokmou.

Un épais nuage de poussière se répandit dans l'arène. Je fus bientôt libéré des griffes du Cauchemar Monstrueux, et reculai en observant avec effroi la lutte féroce qui s'était engagée entre lui et Krokmou. Les deux dragons s'adonnaient à un violent corps-à-corps, dont le gagnant aurait l'honneur de décider de mon sort. Je les regardais, impuissant, me demandant pourquoi j'avais le don de toujours me mettre dans des situations impossibles. Krokmou prit le dessus, et s'interposa entre le Cauchemar Monstrueux et moi, menaçant. A cet instant, je commençai à réaliser les conséquences terribles de la loyauté de mon dragon. Je devins soudainement beaucoup plus inquiet pour lui que pour moi, et accourus vers lui dès que le Cauchemar Monstrueux eut abandonné la bataille.

« Allez, file Krokmou ! Va-t'en d'ici ! l'implorai-je alors que tout le village s'avançait dans l'arène en brandissant haches, massues et épées. Sors ! SORS ! hurlai-je de plus belle en apercevant mon père accourir, hache à la main. Non, papa ! Il te fera rien, LAISSE-LE ! » lui criai-je au désespoir.

Krokmou fonça sur lui et le plaqua au sol, s'apprêtant à frapper. Je tentai de le retenir :

« Non Krokmou ! Non ! NON ! »

Il stoppa et me regarda avec ses grands yeux pendant quelques secondes, qui suffirent aux vikings pour réagir et le bloquer au sol. Je paniquai, réalisant que je venais de le livrer à des vikings enragés, tueurs de dragons depuis la nuit des temps.

« Oh non ! S'il vous plaît, laissez-le ! Lui faites rien ! criai-je, désespéré, alors qu'Astrid arriva pour me retenir. S'il vous plaît, lui faites rien. »

Krokmou immobilisé cessa de lutter, et mon père ordonna : « Mettez-le avec les autres ! ». Puis, s'adressant à Gueulfor : « Enferme-le, je m'occuperai de lui plus tard. »


« J'aurais dû m'en douter ! Il y a des signes qui ne trompent pas… »

Mon père était furieux. Je devais absolument lui expliquer, tenter de lui faire comprendre… Ou alors je risquais de ne plus jamais revoir Krokmou. Non, c'était impensable. Je ne pouvais pas le perdre.

« Papa…

- Tu avais juré !

- Oui, je sais… Non mais… Mais c'était avant que… Aïe aïe aïe, tout se complique tellement…

- Alors ce que t'as fait à l'entraînement… Une farce ?! Un mensonge !

- J'ai fait une bêtise je… j'aurais dû te le dire plus tôt, c'est sûr j'ai… Ecoute : fâche-toi contre moi, punis-moi ! Mais s'il te plaît, ne fais pas de mal à Krokmou.

- Le dragon ! C'est la seule chose qui te préoccupe ! Tu t'inquiètes pas pour ceux que t'as failli tuer ?!

- Il me protégeait papa, il… il a rien de dangereux !

- Ils ont tué des centaines des nôtres !

- Et on a tué des milliers des leurs ! Ils font que se défendre, c'est tout ! Ils…

- Stoïck ! »

Gueulfor arriva en courant, aussi vite que le lui permettait sa jambe de bois.

« Stoïck ! »

Mon père se retourna, et Gueulfor lui murmura quelque chose que je ne pus entendre. Mais qu'est-ce qui se passait ? Tout se compliquait dans ma tête, et je mourais plus que jamais d'inquiétude pour Krokmou.

« Papa, qu'est-ce qu'il y a ? » demandai-je, mais il me repoussa et sorti en fermant la porte. Comme toujours. Il ne m'écoutait pas. Il ne m'écoutait jamais. Je me maudissais d'être si différent, de ne pas correspondre au fils dont il rêvait. Mais je n'y pouvais rien. J'étais né ainsi, et que ça lui plaise ou non, j'allais le rester.

Je me pris la tête entre les mains. Tout était si compliqué, je devais rapidement trouver un moyen de lui faire comprendre ce que j'avais découvert. Mais comment être sûr qu'il m'écouterait ? Et surtout, qu'il me comprendrait ? Je craignais sa réaction si je lui avouais que j'avais trouvé l'île des dragons. Mais d'un autre côté, je ne pouvais pas le lui cacher.

Et Krokmou qui était entre leurs mains… C'était un désastre. Plus les secondes passaient, plus je me demandais comment j'allais me sortir de là. Nous sortir de là.

Je devais à tout prix forcer mon père à m'écouter. Déterminé, je m'avançai et ouvris la lourde porte. Les deux hommes s'arrêtèrent immédiatement de parler pour me regarder avec un air grave.

« Quoi ? Mais qu'est-ce qu'il se passe donc ? demandai-je, de plus en plus inquiet. Vous allez me dire pourquoi vous me regardez comme ça ? Et je veux voir Krokmou ! Lui faites pas de mal, laissez-le, il est pas dangereux ! Laissez-le partir, laissez-moi…

- Harold ! Me coupa mon père. Harold. »

Je me figeai sur place. Ce ton… non, non, je sentis une vague de panique m'envahir. Pourquoi me parlait-il sur ce ton, avec ce… ce regard ?

« Quoi ? redemandai-je, nerveux.

- Le dragon, reprit mon père, Gueulfor a voulu l'enfermer, mais il s'est débattu, et… »

Oh mon Dieu. Il s'était enfui ? Je ressentis un vague soulagement à cette idée. Il était sûrement en sécurité quelque part, et je n'avais qu'à aller le retrouver plus tard.

« Il a tenté de tuer Gueulfor… », continua mon père.

Et alors ? Gueulfor allait bien, il était là, debout devant moi.

« … qui a été obligé de se défendre. Harold, le dragon est… »

Non. Je ne voulais pas entendre la suite.

« Gueulfor l'a tué. Le Furie Nocturne est mort. »


Un coup de poignard. Dans le cœur. Souffle coupé. Douleur. Douleur intense. Cri. Cri de désespoir.

C'est l'effet que me fit cette nouvelle.

Non.

Non.

C'était impossible. Pas lui, pas Krokmou ! Mon dragon, mon meilleur ami ! Mort !

Ma faute. C'était de ma faute. Il voulait juste me protéger.

Je ressentais un vide. Un manque. Quelque chose s'était brisé en moi. Quelque chose d'irréparable. Une cicatrice que je garderais à jamais.

Je ne parvenais plus à ressentir aucune émotion. Ou plutôt si, mais j'en ressentais tellement à la fois que je ne parvenais pas à les gérer.

Douleur. Désespoir. Colère. Rancœur. Amertume. Solitude. Impuissance. Rage. Détresse. Souffrance.

Tout se mélangeait, je ne voyais plus, n'entendais plus, je voulais juste oublier. Quitter ce monde, m'évader, partir loin.

Seul. Comme je l'avais toujours été. Je ne voulais plus causer de soucis à qui que ce soit. Depuis ma naissance, je n'avais été qu'un poids, un boulet, pour tout le monde. J'avais le don de toujours tout gâcher, en toutes circonstances. Et cette fois, c'était moi qui en faisais les frais. C'était mon dragon qui en faisait les frais.

Injuste. C'était tellement injuste.

Je me sentais faible. Incapable. Lamentable.

Je fermai les yeux, et laissai le désespoir m'envahir.

Seul.

J'étais seul.


Voilà, plusieurs chapitres suivront si ce premier vous plaît, alors commentez !