Mes mains agrippaient toujours son trench. Je me sentis soudain gêné par cette proximité physique que j'avais moi-même créée. Mais étrangement, j'appréciais cette sensation.

Bien que la scène ne dura que quelques secondes, j'eu l'impression de tergiverser pendant des heures à choisir entre ce que me dictait ma raison et mon cœur. Deux attitudes diamétralement opposées. Et comme un con, je restais là, à ne rien faire. Quel empoté !

Castiel me sondait de son regard d'azur. Il fallait que j'agisse.

J'étendais mon bras derrière son dos en lui donnant une accolade que j'espérais un minimum virile. Donner le change. Feindre le détachement. Lui ne bougeait pas d'un iota, droit comme i.

Je me détachais de lui et prenais soin d'afficher un sourire bien amical tout en lui donnant quelques tapes dans le dos.

Je maudissais intérieurement ma lâcheté et mon hypocrisie.

A mon grand étonnement, Castiel me retint. Il m'attira à lui sans mot dire et je me laissa faire sans broncher, sans hausser un sourcil, bien que se soit la réponse que me dictait mon cerveau.

Lorsque nos corps entrèrent une nouvelle fois en contact, je fus comme submergé par une vague d'émotion qui prenait sa source dans mon ventre et s'étendait à tout mon corps. Je sentais encore le point d'impact contre mon torse plusieurs secondes après qu'il m'ait touché. Il déploya ses bras autour de moi, me serra et posa, dans une douceur infinie, sa tête dans la courbe de mon cou.

Je ne savais pas ce qu'il lui avait pris. Peut-être était-il simplement beaucoup plus courageux que moi. La seule chose dont j'étais certain en cet instant, c'est que je ne voulais surtout pas qu'il bouge, qu'il puisse avoir l'idée de lâcher son emprise ou être honteux de son geste.

Comme un idiot, je n'avais pas bougé. Je le pris à mon tour dans mes bras. Mon instinct me guidait vers ses hanches, mais je me repris bien vite et plaçais mes mains sur son dos.

- J'ai toujours eu espoir que tu reviennes, Cas… Je ne veux pas que tu t'expliques sur tes choix, sur tes actes. J'ai confiance en toi.

Je sentais son étreinte se resserrer un peu plus encore.

- Je me suis inquiété pour toi. Je t'ai maudit, je t'en ai voulu, j'ai douté. Mais une chose est sûre : j'ai toujours espéré.

Je chuchotais presque. Je savais que je devais être en colère contre lui, mais je n'y arrivais pas.

Il releva lentement sa tête. Mince. Je n'aurais pas dû parler.

- Dean..

Bon Dieu, cette voix…

- Tu es trop bon avec moi. Je ne mérite pas ta clémence. Tu es..

- Tais-toi.

Je joignais enfin l'acte à la parole en déposant ma main sur sa joue et en entravant sa bouche de mon pouce. Je me concentrais sur mon objectif, en me demandant si j'allais y arriver un jour.

J'étais hypnotisé par ses lèvres. Je cherchais dans ses yeux l'approbation de ce que je m'apprêtais à faire. Il n'y avait qu'une seule manière de le savoir de toute façon. « Aller, vas-y, prends ton courage à deux mains ».

D'habitude, je ne me pose pas autant de questions. La fille me plait, je sens que je lui plais, je l'embrasse sans cérémonie. Mais là… Ce baiser aura des conséquences. Sans compter que ce n'était pas une fille. Je chassais bien vite cette discussion que j'avais déjà usée jusqu'à la corde lors de mes longues nuits d'insomnie.

Il était temps.

Je m'approcha très doucement du visage de Cas. Je fis glisser mon pouce qui se retrouva à caresser sa joue et me laissa le champ libre. J'avançais tellement lentement que je me demandais si je n'étais pas en train de rebrousser chemin. Cas ne reculait pas.

Enfin, je posa mes lèvres sur les siennes.

La vague de tout à l'heure se transforma en tsunami. Je l'avais pourtant à peine effleuré. Je poursuivi en m'appliquant à gouter chacune de ses lèvres. Après tout, c'était peut-être le premier baiser de Cas. Je n'y avais pas songé. Il n'avait peut-être pas envie de ça. Pas avec moi. Le doute s'enfuit alors que Castiel m'embrassait à son tour, goutant ma langue. Je sentais sa respiration s'accélérer. Comment était-ce possible ? Il n'avait même pas besoin de respirer.

J'avais soudain très chaud et pourtant je frissonnais. Mon corps ne désirait que lui. Mon esprit aussi. Pour une fois ces deux là étaient d'accord. Je laissais tomber mes dernières barrières pour lui montrer par ce baiser à quel point il comptait pour moi, à quel point j'avais envie qu'il soit près de moi.

Ce fût un baiser long, intense et doux. Il se détacha de moi et plongea son regard dans mon esprit, à sa merci. Il pouvait me demander tout ce qu'il voulait. Je sentis ce sentiment partagé.

- Ne me laisse plus, lui soufflais-je

Il posa son front contre le mien

- Jamais

***FIN***

Désolée de cette fin guimauve, mais j'en ai besoin pour mon moral ! J