Disclaimer : Harry Potter appartient à JK Rowling et Warner Brothers, certaines phrases ne sont donc pas de moi mais traduites de l'original. Bonne lecture !


BROTHERLY SECRETS - CHAPITRE 22

1ER SEPTEMBRE 1993 : APERÇU

Si on me demandait de faire un bilan de mes vacances, on verrait une grande grimace déformer mes lèvres. Mon plan pour découvrir les secrets de ma famille n'était pas allé bien loin, ma famille était en train de se fissurer et je n'avais toujours pas revu Mary. Mais d'un autre côté, il y avait Taylor, il y avait Draco, il y avait la possibilité d'une nouvelle option grâce à Leo mais surtout, surtout, il y avait Marcus. Infaillible.

Et c'était parce que sa main était posée sur mon épaule que King's Cross devant moi ne m'effrayait pas, à la perspective de ce que cette année pourrait donner. Il commençait à plafonner vers le mètre quatre-vingt-dix et me dépassait toujours d'une tête, ce qui me rassurait d'une certaine manière. Il y avait toujours cette chaleur qui émanait de lui, comme le nid auquel on revient. Seize ans, puissant, mais toujours celui vers qui je pouvais aller.

On ne pouvait en dire de même de nos cousins. Éléanor et Tante Diane avançaient devant nous, bras dessus bras dessous, alors que Simon gardait Lew dans ses bras, Drew à sa main et Dixie trainait les pieds derrière nous. Maman était venue aussi, Papa était au travail avec les Gamp plus âgés. Il ne restait avec nous que Red et Julianna, qui ne se parlaient jamais.

En voyant le train, un nœud se forma dans ma gorge. Cette année, pas de nez cassé, pas de bagarre avec Nott, pas de confiance accordée à tort, pas de Marcus à l'hôpital, c'était ma résolution. Non, cette année je voulais m'élever au-dessus de tout ça. Je ne voulais qu'un mot : indépendance. C'était ma troisième année, je ne pouvais pas répéter infiniment les mêmes erreurs. Et si j'étais à Serpentard, il y avait une raison, que je pouvais assumer jusqu'au bout.

Sur le quai, nous nous retrouvâmes immédiatement face à trois chevelures blond platine. Un sourire large fendit mes lèvres. Je saluai Draco par une accolade à lui en arracher les os. Il éclata de rire. Ses cheveux étaient redevenus bien coiffés, ses vêtements impeccables, il était revenu au Draco Malfoy que l'école entière connaissait -celui qui me plaisait le moins.

- Bonjour, Monsieur Malfoy, m'exclamai-je avec une assurance que je ne me connaissais pas. Madame Malfoy.

- Vasco Flint, me salua Lucius Malfoy avec sa voix mielleuse

Draco embrassa Dixie sur la joue, serra la main de Drew en lui posant plein de questions. Ses parents se retrouvèrent face à ma mère et Marcus, et un silence s'abattit entre eux.

- Vera, dit Lucius. Comment vas-tu ?

- Bien, Lucius, répondit ma mère entre des dents serrées. Et toi ?

Le regard de Malfoy tomba sur le cou de ma mère où pendait la chaîne que Draco m'avait rendue en première année. Mon ami ébouriffa les cheveux de Drew avant de se tourner vers nous. Son sourire s'effaça immédiatement. Son regard passa de son père à ma mère puis à moi, je lui adressai une moue. Marcus saisit l'échange, un éclair déterminé passa dans ses yeux et il rompit la tension :

- Salut Malfoy ! soupira-t-il en tapant son Attrapeur dans le dos. Prêt pour la nouvelle saison ?

- Hey Cap... sourit faiblement Draco. Je ne te décevrai pas.

- Y a pas de raisons, Malfoy, détends-toi.

- Draco n'a pas beaucoup parlé de ses matchs, l'interrompit Malfoy Père

Marcus haussa les sourcils :

- On n'a pas beaucoup joué.

- Est-ce que mon cadeau vous a plu ?

- C'était aimable de votre part, mais les meilleurs balais du monde ne peuvent pas remplacer les meilleurs joueurs. Je cherche les meilleurs joueurs.

Lucius lança un regard satisfait en direction de son fils :

- Alors s'il est entre de bonnes mains, il est temps pour nous de partir.

Et sans un signe de plus, lui et sa femme quittèrent les quais, sous le regard tremblant de Draco. Ma mère se retourna brusquement vers Marcus :

- Ne joue pas avec lui, Marcus !

- Maman, arrête, je ne risque rien.

- Tu ne risques rien ? L'année dernière j'ai failli te retrouver en petits morceaux !

- Je sais ce que je fais, Maman.

Il lui embrassa la joue, prit sa valise et s'éloigna en direction du quai, où Dylan l'attendait déjà en lui faisant de grands signes. Maman resta la bouche entrouverte, les yeux brillants et les traits sillonnés par l'inquiétude.

Éléanor embrassa sa mère et partit rejoindre la Clique qui se reformait, sans un regard pour Dixie, qui avait l'air d'halluciner. Du coin de l'œil, je vis Simon m'adresser un signe de tête. Discrètement, tant que ma mère ne faisait pas attention à moi, je me faufilai à côté de mon oncle, suivi par Drew et Draco. Dixie tourna la tête vers nous aussi.

- J'ai entendu Diane et Martin dire que tu faisais des recherches sur ta famille, chuchota-t-il en se penchant près de moi

Je hochai la tête.

- Ils ne sont pas très contents.

- Je sais, je m'en moque.

- Je ne sais pas grand chose sur les Flint mais j'ai quelque chose pour toi, si ça t'intéresse, Diane l'avait jeté et je l'ai récupéré en pensant à toi. N'en parle à aucun adulte.

Il plongea la main dans sa poche et en sortit un morceau de parchemin froissé, me le glissa entre les doigts et se redressa. Je dépliai le papier et y jetai un coup d'œil :

- La célébration des cinq cent ans de la construction du manoir Flint, à Noël ? chuchotai-je. Mais comment je peux y aller ?

- Je m'arrangerai. Envoie-moi une lettre en Décembre pour me dire combien de personnes viendront.

- Je peux l'envoyer à Drew ?

Mon cousin leva la tête vers moi.

- Bien sûr.

Je souris et fis disparaitre le parchemin dans ma poche. Ça c'était précieux comme source de réponses. J'embrassai mon oncle, Lewis puis ma tante et ma mère avant de m'agenouiller face à Drew :

- Attends ma lettre. Je ne te laisserai pas tomber.

Il sourit, me prit dans ses bras brièvement et me laissa me relever. Après un dernier regard, flanqué par Dixie et Draco, je pris assurément la direction du train. J'aurais du pain sur la planche et je n'allais pas me défiler.

Du coin de l'œil, je vis Dixie courir. Je me retournai et la vis sauter aux bras d'une jeune fille fantomatique, ma belle Taylor. Un faible sourire apparut sur mes lèvres en la voyant, réalisant qu'elle était venue seule et qu'elle était rongée par l'angoisse d'avoir laissé son grand-père aux Médicomages qui prévoyaient de le laisser mourir bientôt. Draco me tira un coup de coude dans les côtes :

- Reste sur terre, Vasco, dit-il

- Qu'est-ce que tu peux être con, soupirai-je

Il prit sa valise et commença à monter dans le train. Je restai figé, les yeux rivés vers Taylor, tiraillé entre aller la voir et suivre Draco dans le train.

- Vasco, dépêche-toi ou on sera séparés.

À contrecœur, j'attrapai ma malle et la cage de Blue et montai dans le train à mon tour.

Dans le premier compartiment, Marcus, Dylan, Adrian et Éléanor s'étaient déjà installés. Marcus fit pour se lever pour me faire une place mais je lui adressai un signe pour le rassurer -même si j'aurais préféré aller avec eux que là où je me dirigeais. Draco et moi avançâmes un peu dans le couloir. Sur le côté, je remarquai un compartiment avec la fille aux cheveux courts auburn de la dernière fois. Ma valise donna un gros coup, à cause du livre de Soin des Créatures Magiques que j'avais eu à immobiliser mais qui faisait encore des siennes. Nous nous retrouvâmes alors face à Crabbe et Goyle qui ricanaient comme des benêts -ils faisaient moins les fiers quand je les avais trouvés dans le placard à Noël.

- Crabbe, Goyle, appela Draco. Qu'est-ce que vous faites au milieu de mon chemin.

Et allez, retour du roi Malfoy...

- C'est que... balbutia Crabbe. Potter, Weasley et Granger sont dans le compartiment là-bas...

Un éclair dangereux traversa le regard de Draco au même instant qu'un rictus carnassier étirait ses lèvres. Il se tourna vers moi :

- Qu'est-ce que tu en penses ? ronronna-t-il. Ça fait longtemps qu'on n'avait pas vu nos amis de Gryffondor, on a dû leur manquer.

Draco se posta au milieu de la porte de leur compartiment, les deux benêts derrière lui. Les trois Gryffondor levèrent la tête et leurs traits se défirent. Alors, je m'adossai à la porte, les bras croisés sur ma poitrine. Leurs regards convergèrent vers moi, meurtriers.

- Tiens ! fit Draco. Regardez qui est là. Potter et son poteau.

Goyle et Crabbe pouffèrent de rire comme les deux abrutis qu'ils étaient. Je levai les yeux au ciel : ce n'était vraiment pas la meilleure trouvaille de Draco.

- J'ai entendu dire que ton père avait mit la main sur un peu d'argent, Weasley, continua-t-il. Ta mère n'est pas morte sous le choc ?

Je ris presque de la bassesse de la réplique. Weasley bondit sur ses pieds, le regard hargneux. Un grognement retentit alors. Je me figeai, le visage de Draco se renfrogna. Dans le fond de leur compartiment, un homme était allongé, vêtu de loques.

- C'est qui, lui ? fit Draco en reculant

Potter se leva :

- Un nouveau professeur. Tu disais, Malfoy ?

Draco me lança un regard alarmé. Je fis non de la tête : ce n'était pas le moment. Il opina et fit signe aux deux imbéciles de le suivre. Avec un dernier regard pour les Gryffondor hargneux et interloqués qui me fixaient, je me détachai de la porte et me mis sur les pas de mon ami.

Nous reprîmes notre chemin à travers le couloir, en silence. Soudainement, Pansy Parkinson surgit sur le côté, s'empara du bras de Draco et le tira à l'intérieur du compartiment. J'en restai bouche bée, Draco se débattit.

- Non ! protesta-t-il. Vasco, attends !

- C'est bon, lâchai-je en faisant un signe avec ma main. Je vais trouver une place.

Il me regarda laisser Crabbe et Goyle en plan, le visage tordu d'une grimace. Pansy avait mis le grappin sur lui, je savais qu'il n'y avait rien à faire. Il y aurait quand même des places ailleurs, non ?

Je ne croyais pas si mal dire. Je traversai presque tout le train sans trouver une seule place. Je trouvai Hannah mais son compartiment était plein, Lavande voulut me prendre avec elle mais le regard hostile de Seamus -et mon manque d'envie de me mettre avec elle- me convainquirent d'aller voir ailleurs. Je ne trouvai même pas Dixie et Taylor. Et j'allais perdre espoir.

- Hé Vasco ! me héla une voix familière

Je me retournai. Léo, un grand sourire sur les lèvres, me fit signe de m'approcher :

- Tu cherches quelqu'un ?

- Une place, oui, soupirai-je en frappant dans sa main tendue

- Ne cherche pas plus loin alors.

Il me montra le compartiment duquel il était sorti. Urquhart était là, avec une fille brune allongée sur lui -Leanne sans doute. Je retroussai le nez avant de m'adresser à Léo :

- Où sont Terence et Vaisey ?

Un large sourire étira son visage tandis qu'il me poussait à l'intérieur :

- Avec leurs copines respectives.

Je m'assis, ne sachant pas si je devais saluer Urquhart ou pas -vu qu'il était plus occupé à aspirer le visage de Leanne.

- Et tu n'es pas avec la tienne ? demandai-je à Leo en détournant le regard

Il s'affala sur la banquette, du côté de la fenêtre :

- Non, elle voulait rester avec sa sœur et ses amies. Je l'ai vue tout l'été, ça ne me gêne pas. Du coup, je suis coincé avec eux.

Urquhart interrompit temporairement sa séance intime pour lancer un regard noir à son ami, qui l'accueillit avec un rictus fier.

- Et toi ? rétorqua-t-il alors. Pourquoi tu te retrouves seul ?

Je poussai un long soupir, croisant mes bras derrière ma tête :

- Imprévus sur la route.

- Du nom de ?

- Pansy Parkinson.

Il explosa de rire :

- Je m'attendais à... Pas ça.

Je secouai la tête, légèrement amusé :

- Je te comprends.

- Ça t'arrive souvent ? Te retrouver seul, s'entend.

- Que de mon propre gré. Donc pas souvent. Je préfère supporter des gens que je n'aime pas plutôt que d'errer dans les couloirs comme une âme en peine.

Il me donna une grande tape sur l'épaule :

- Et maintenant tu as une nouvelle solution !

Je ris.

Nous restâmes une bonne heure à discuter, mais plus le temps passait et plus je me sentais gêné par l'étalage d'affection d'Urquhart et Leanne. Ils ne parlaient pas mais faisaient beaucoup de bruits, si bien qu'il était impossible de les ignorer même en les évitant du regard. Léo eut l'air de s'en rendre compte :

- Et si on allait se dégourdir les jambes ? proposa-t-il en voyant ma grimace à la vue de ce qui se passait sur la banquette d'en face

- Avec plaisir, marmonnai-je

Il se leva d'un bond et me tira vers l'extérieur. Une fois hors du compartiment, je me sentis respirer à nouveau de l'air sain. Léo éclata de rire :

- Tu n'as pas encore l'habitude. Alors, on va où ? Chercher Cap ?

J'opinai. Il prit la tête et je suivis.

- Sur le chemin, on devrait croiser T et V.

- T et V ? C'est ça vos surnoms ?

- Ça marche parce que c'est la première syllabe de leur prénom. Après il y a U.

- Et toi ?

- Trop court.

- Pourtant ça marcherait.

- Mais ça n'apporterait pas grand chose.

Je souris. Nous passâmes le compartiment de Lavande.

- Vaisey... C'est son nom ou son prénom ? demandai-je soudainement

- Nom. Gare à l'appeler autrement.

- Pourquoi ? C'est quoi son prénom ?

- Il n'aimerait pas que je te le dise.

- Quoi ? protestai-je. Tu ne peux pas te défiler maintenant !

Il pouffa de rire :

- Tiens ta langue alors. Desmond.

- Desmond ?

- Mmm.

Je me mordis les lèvres pour ne pas faire un commentaire trop méchant :

- C'est daté.

- Carrément.

Il ralentit pour que je me retrouve à la même hauteur que lui.

- Et Urquhart ? continuai-je

- Je crois que je ne m'en souviendrai jamais... Il y a au moins cinq syllabes de trop. Ça commence par un truc comme Nathan ou je ne sais plus. Et toi plutôt ?

- Moi ? Les gens m'appellent Vasco.

- Je me demande bien pourquoi.

Je ris. Nous passâmes le compartiment d'Hannah et ses amis, puis celui d'un groupe de filles de Serpentard quatrième année auxquelles Léo fit un signe.

- T'es en troisième année, non ? se rappela-t-il en tournant la tête dans ma direction. Qu'est-ce que t'as choisi comme options ?

Je manquai de trébucher sur un morceau de journal qui traînait :

- Euh... Runes, Arithmancie et Soin des Créatures Magiques.

Il hocha la tête, les lèvres pincées en approbation. Alors, je lui retournai la question.

- Runes et Étude des Moldus.

- C'est intéressant ?

- Oui. Même si j'ai des résultats pitoyables, comme de partout.

Il me lança un sourire fier, qui me fit ricaner :

- On croirait entendre Dylan.

- Sauf que Lloyd est paresseux, moi je suis juste mauvais.

Je lui donnai un coup de coude dans les côtes :

- Travaille et on en reparlera.

Il rit :

- On croirait entendre Cap.

Les coins de mes lèvres se relevèrent instinctivement.

- Ton frère c'est quelque chose quand même... souffla-t-il

Son regard se perdit droit devant lui, remplit de quelque lueur que j'aurais interprétée comme de l'admiration. Marcus pouvait facilement inspirer ça, je l'avais vu avec Draco ou moi-même, mais surtout, beaucoup de crainte.

- La première fois que je l'ai rencontré, j'étais en première année et j'essayais de me conformer à une image que je pensais qu'on attendait de moi. Il m'a arrêté alors que j'allais pousser un Pouffsouffle qui avait une jambe cassée dans les escaliers. Il m'a dit "tu ne fais qu'empirer les choses » . Et depuis, j'ai changé ma façon de m'y prendre.

- T'as arrêté ?

Un rictus fendit son visage :

- Non. Je le fais juste de façon plus inventive.

.

Comme promis, après quelques minutes, nous arrivâmes au compartiment de Vaisey, Terence et leurs copines, respectivement Thelma et Isobel. Léo ouvrit violemment leur porte, les faisant sursauter :

- Hey ! s'exclama-t-il. Urquhart faisait un cours de biologie élémentaire avec Leanne, alors on s'est dit que c'était peut être plus calme ici.

Vaisey répliqua mais je ne compris absolument rien à cause de son accent. Mais ça avait l'air vulgaire vu la grimace de Thelma. Isobel leva les yeux au ciel, et ça n'allait qu'empirer. Deux mains gelées s'abattirent sur mon cou.

- C'est la réunion de quoi, ici ? lança une voix plutôt grave de femme

Je me retournai pour voir qui m'avait sauté dessus. C'était Jade Lyall, une quatrième année, presque aussi grande que Terence, avec de longs cheveux châtains, de grands yeux bridés, la peau olivâtre et un sourire très étincelant. Isobel se détourna alors complètement.

- La réunion des gens qui fuient Urquhart, plaisanta Léo

- Le pauvre, sourit-elle. Hey Flint, c'est pas souvent qu'on te voit dans ce coin !

- C'est normal, on prend ce train quatre fois par an seulement, railla Terence en chatouillant la taille de son amie

- Arrête ! Il m'a très bien comprise, pas vrai, Flint ?

Je levai les mains :

- Terrain neutre.

- Plus maintenant, s'écria-t-elle. Maintenant que tu as fait ami-ami avec ces quatre, tu es rentré en pleine guerre.

- Avec qui ?

- D'autres gens de quatrième année, soupira Léo. C'est une longue histoire, je t'expliquerai.

- T'es dans quel compartiment ? demanda Vaisey à Jade -et je compris!

- Tout au fond, avec Rosalind Hyde, Lisa et un type qui s'appelle Eddie. D'ailleurs, je ne vais pas tarder à y retourner, Lisa n'aime pas se retrouver seule.

Elle embrassa Terence et Vaisey sur la joue, bruyamment, et donna une petite claque amicale à un Léo hilare avant de me lancer un clin d'œil :

- Au plaisir de te revoir dans le coin, Flint !

Et elle repartit en courant.

- Tu t'y feras, m'assura Vaisey

Je plissai les yeux :

- C'est qui Lisa ?

- Lisa Turpin, répondit Terence. Sa copine, mais ne le dis pas.

Isobel claqua la langue. Un silence gêné tomba sur la pièce. Je jetai un coup d'œil à Leo pour lui faire signe qu'il était temps qu'on reparte, il opina.

- Bon c'est pas que je ne vous aime pas les gens, mais j'ai un capitaine à retrouver dans ce foutu train.

Nous nous dépêchâmes de nous échapper assez vite. Une fois assez loin, nous éclatâmes de rire :

- Mais pourquoi est-ce qu'il sort avec elle, je me demande ! soupira Léo

- Mais elle n'entend rien ? Terence a bien dit que Jade sortait avec quelqu'un, non ?

- On le découvrira peut être un jour.

Le compartiment auquel nous nous arrêtâmes ensuite fut beaucoup plus loin, celui de Draco, à mon initiative. Draco était en train d'amuser la galerie avec une histoire apparemment captivante aux yeux de Pansy -elle avait le béguin ou quoi ? Je me penchai sur la porte :

- Ça se passe bien ici ?

Draco leva la tête. En me reconnaissant, son regard se transforma entièrement, il lâcha complètement son air prétentieux et bondit sur ses pieds :

- Vasco ! fit-il. Ça va, t'as trouvé un compartiment ?

- Oui, dis-je en désignant Leo qui était accoudé contre la vitre

Pansy tira le bras de Draco pour l'obliger à s'assoir. Je retroussai le nez, pas très content de ça. Elle croyait qu'elle pouvait faire la loi entre nous ou elle cherchait juste à m'agacer ?

- T'as passé de bonnes vacances, Flint ?

Je me tournai, interloqué, vers Nott, qui me regardait de derrière ses grandes lunettes, sans l'ombre de quelque malice dans son visage.

- O-oui, bredouillai-je. Au mieux. Et toi, Nott ?

- Plates. On a été pêcher pendant deux mois.

- Ah... Passionnant.

- Je ne te le fais pas dire.

Je me tournai vers Léo, qui toisait Zabini par derrière la vitre :

- On y retourne ?

- Allez.

Je saluai Draco d'un signe de main :

-Je vais voir Marcus.

Il sourit. Il avait compris que j'avais dit ça pour lui donner une échappatoire.

Je repris mon chemin, désormais marchant à la même hauteur que Dalsen :

- Tu n'aimes pas Zabini ? m'enquis-je

- Je n'aime pas quand Daphné lui fait des yeux doux.

- Ça arrive souvent ?

- Trop à mon goût.

Je ris :

- Gros jaloux.

- Tu verras, toi.

Je secouai la tête. Une pensée me traversa alors l'esprit pour la première fois : qu'est-ce que ça faisait d'avoir une copine ? D'être avec quelqu'un de façon aussi intime ? De partager ? Y avait-il au moins une personne dans mon entourage avec qui je me verrais partager autant ? Pas Hannah, pas Millicent... Taylor ? Mon sang se gela avant de s'enflammer. Non, pas Taylor, je tenais à trop à elle pour lui faire ça. Il ne fallait pas que je laisse les plaisanteries des gens me monter à la tête. Et si..? Non, il y avait tellement de filles en terrain plus neutre, pas la peine de mettre à risque mes amitiés.

Nous arrivâmes enfin au compartiment souhaité, mais ses occupants n'étaient plus que trois.

- Où est Adrian ? fut la première chose que je dis quand nous entrâmes nous assoir

- Weasley Préfet est venu le chercher, m'informa mon frère. Il avait oublié qu'il devait aller dans un compartiment spécial.

- Je n'en reviens pas... souffla Dylan. Weasley, Préfet-en-Chef.

- Non ! s'exclama Léo. Entre tous les septième année, ils ont pris lui ?

- Et Deauclair, grogna Marcus

- Ils n'auraient pas pu prendre des Serpentard ? Comme Gemma Farley, par exemple.

- Laisse tomber, soupirai-je. On peut toujours rêver. Vous savez qui est la nouvelle préfète ?

- Non, mais je parie tout sur Juliet Downleaf.

- Ça fait quoi un préfet en fait ? demandai-je

Marcus se redressa :

- Ça enlève des points aux gens de sa maison, ça patrouille, ça s'occupe des première année et ça a une salle de bain privée.

- Mais toi aussi.

- C'est la même, les capitaines y ont droit.

- Ça veut dire que tu as autant de pouvoir qu'un préfet ?

Il pouffa de rire :

- Non. Loin de là.

- Rogue te sollicite plus que Warrington, disons les choses comme elles sont, surenchérit Léo

- C'est exceptionnel.

Je souris. Éléanor ne nous regardait plus, elle avait le regard rivé vers le paysage qui défilait à toute allure. J'interrogeai Marcus et Dylan du regard mais ils haussèrent les épaules. Mon frère avait les traits un peu tirés et je me doutais qu'il avait dû se passer quelque chose avant qu'Adrian ne parte. Cette histoire était un vrai bourbier.

- Vous avez déjà dû choisir vos cours ? demanda Léo

- D'une certaine manière, fut la réponse de Dylan. J'ai gardé Métamorphose, Herbologie, Sortilèges, Arithmancie, Astronomie et Histoire de la Magie.

- Tu veux faire quoi plus tard ?

- Dans l'idéal, travailler au Département des Sports.

- Et toi Marcus ?

- Moi ? se réveilla mon frère qui fixait Éléanor. J'ai gardé Arithmancie, Sortilèges, Herbologie, Potions, Métamorphose et Défense.

- Et tu veux entrer en ligue ?

Son regard se perdit et il ne répondit pas. Dylan lui donna un coup de coude et il grogna quelque chose qui ressemblait à "je ne sais pas ce que je veux être plus tard". Je soupirai discrètement, il fallait qu'il se l'avoue bientôt.

Une tête familière mais complètement décoiffée se précipita à l'intérieur du compartiment, s'effondra sur la banquette et ferma la porte, essoufflé.

- Tout va bien, Malfoy ? se moqua gentiment Marcus

- Je n'avais plus assez de distractions, soupira-t-il

J'éclatai de rire :

- Tu as tapé dans l'œil de Pansy Parkinson, elle ne fatigue jamais.

- Parkinson ? ricana Éléanor que je n'avais pas encore entendue de la journée. Je ne suis pas sûre que ça soit un compliment.

Marcus esquissa un rictus en coin, haussant les sourcils :

- Tu t'y connais en la matière, Elly ?

Elle lui tira la langue :

- Marcus, tu es un idiot.

- Qui draguait Roger Davies tout à l'heure ?

- La ferme.

- On s'étonne qu'Adrian se soit énervé, Dylan maugréa à voix trop basse pour que ma cousine l'entende

Alors c'était ça... Un autre coup de jalousie d'Adrian. Quelle surprise...

- Alors quand est-ce que vous reprenez les entraînements ? demanda Léo pour changer le sujet sensible

- Demain, sept heures.

- Hé ! protesta Dylan. Tu n'as pas averti Adrian.

- C'est parce que je viens de le décider. Les autres seront avertis d'ici là.

Je souris en secouant la tête. Le train s'arrêta subitement, je me retrouvai propulsé en avant, écrasé contre mon frère. Toutes les valises s'effondrèrent sur nous.

- Qu'est-ce qui se passe ? s'alarma Éléanor

Toutes les lumières s'éteignirent. On ne voyait absolument rien. Je ne sentais que les mains de Marcus fermement agrippées dans mon dos, son souffle maîtrisé près de mon oreille.

- Tout le monde va bien ? fit la voix tremblante de Léo

Je n'avais pas assez de voix pour répondre, ni qui que ce soit d'autre. Un froid glacial rampa entre nous et nous enveloppa, nous paralysant le sang et les muscles. J'entendais les claquements de dents de Draco derrière moi. Une ombre passa dans le couloir, je sursautai, m'accrochant plus fort à mon frère. Je fermai les yeux, tremblant. C'était quoi ce froid ? On avait l'impression qu'il nous rentrait dans la peau, corrompait nos muscles et venait nous empoisonner le cœur.

Un cri strident retentit, envoyant un frisson dans mon échine.

- Dixie ! s'exclama Draco

Je repassai le cri dans ma tête un million de fois dans ma tête. Je connaissais la voix de Dixie par cœur, même ses cris. Le hurlement retentit à nouveau, plus strident encore. Je me raidis. Ce n'était pas Dixie.

- Taylor... murmurai-je

Je bondis sur pieds et me jetai hors du compartiment.

- Vasco ! entendis-je hurler

Le sang pulsait à mes tempes, mes jambes couraient seules, je ne sentais plus le froid. Je n'entendais plus que le cri qui se répétait dans mon esprit, à l'infini comme une torture sadique. Il fallait que je trouve Taylor, il en dépendait de tout. C'étaient des Détraqueurs. Et Taylor était la dernière personne au monde qui devait se retrouver à côté d'eux. Pas avec son passé.

Je me retrouvai soudainement face à une immense silhouette encapuchonnée. Je me figeai, incapable de respirer ou même de penser. Le froid m'envahit et l'image de Taylor en pleurs s'imposa à moi comme une claque en plein visage.

- Vasco !

Je fus sorti de ma transe par la voix de Marcus. Deux mains chaudes m'agrippèrent et me plaquèrent contre le mur. Je me blottis contre mon frère si fort se je crus pouvoir me cacher à l'intérieur de lui. Haletants, nous attendîmes que les Détraqueurs partent, mais ils étaient si lents qu'il me sembla qu'une éternité avait passé avant que Marcus ne nous relève. Léo, Draco, Dylan et Éléanor étaient là aussi, pantelants et pâles comme la mort.

- Tu vas bien ? souffla Marcus en me prenant le visage entre les mains

J'étais hors d'haleine :

- T-Taylor...

Il hocha la tête. Nous nous remîmes tous à courir, Marcus sans me lâcher, jusqu'à ce que nous trouvâmes enfin le compartiment des filles. Il n'y avait qu'elles, par terre. Dixie tenait Taylor, qui était recroquevillée en boule, tremblante sur le sol.

- Je vous retrouve après, lança Léo. Daphné ! Daphné ! Vaisey !

Je m'avançai dans le compartiment, la gorge nouée et me laissai tomber à genoux par terre. La lumière revint à cet instant et je me retrouvai face au visage strié de larmes de ma cousine.

- Vasco... s'exclama-t-elle dans un souffle. Elle... Les... Ils sont entrés, ils s'en sont pris à elle et...

- Tout va bien, je m'en occupe.

Elle sanglota avant de me laisser sa place. Elle alla se jeter au cou de Marcus, puis se réfugier dans les bras de Draco, qui la serra extrêmement fort.

- Il faut qu'on aille chercher les autres, annonça Dylan. Viens, Marcus.

Mon frère m'adressa un hochement de tête avant de suivre son ami dans le couloir. Je posai ma main sur le bras de Taylor, qui était agitée de spasmes extrêmement violents. Elle sanglotait et se cachait le visage dans les mains, en position fœtale. Je me penchai à son oreille :

- Tay... murmurai-je. Tay, c'est Vasco, je suis là. Tout va bien, ils sont partis. C'était des Détraqueurs, quoi que tu aies vu, quoi que tu aies ressenti, c'était une illusion. Je suis là, tu es en sécurité, n'aie pas peur.

Elle gémit et leva légèrement les yeux d'entre ses mains. Son visage était inondé et rougi, je lui adressai un faible sourire.

- Vasco... souffla-t-elle

Elle leva, se jeta à mon cou, me faisant presque perdre l'équilibre. Je refermai mes bras autour d'elle, tous mes muscles se relâchant à la réalisation qu'elle allait bien malgré tout. Elle tremblait encore, pleurant toutes les larmes de son corps, mais au moins je la savais en sûreté.

- Pourquoi des Détraqueurs ? demanda Éléanor

- Pour Black, affirma Draco

- On va les avoir à l'école ?

À cet instant, Adrian déboula, les yeux fous, essoufflé et les cheveux en pagaille :

- El ! s'exclama-t-il. Tout le monde va bien ? Taylor ?

- Elle va bien, lui assurai-je en le gratifiant d'un hochement de tête

Il prit le temps de calmer sa respiration avant de reparler :

- J'ai croisé les autres, c'était la panique, nous informa-t-il. Potter s'est évanoui, il paraît même. On doit faire un état des lieux. Ça va, Nelly ?

Elle lui adressa un faible sourire :

- J'ai eu peur, c'est tout.

Il se mordit les lèvres pour se retenir de pleurer, se contentant de lui caresser rapidement le bras :

- Si... Si tu n'as pas besoin de moi... Je vais continuer mon tour.

Elle opina. Il hésita, regarda Dixie puis moi, et repartit en courant. Je caressai les cheveux de Taylor, elle ne se calmait toujours pas. Draco n'avait pas lâché Dixie, il était encore pâle alors que ma cousine reprenait peu à peu des couleurs, même si ses doigts accrochés aux vêtements de Draco tremblaient toujours un peu. Leo revint, le visage tout rouge, regarda directement Taylor :

- Elle va bien ?

- Oui, dis-je. Qui est-ce que tu as pu voir ?

- Daphné, et les autres filles, elles vont bien. Sam, Jade, Terence, Vaisey, Urquhart... Tout le monde va bien, ils ont juste eu très peur.

- Ne me dites pas que ce sera comme ça toute l'année... soupira El

- J'en ai bien peur...

Je blottis ma tête contre les cheveux de Taylor, mes lèvres sur son crâne, mes mains fermement plaquées contre son dos. Je collai un baiser sur sa tempe avant de me mettre à me balancer doucement, comme pour la bercer. Ses pleurs l'agitaient de moins en moins de convulsions, au fur et à mesure que je murmurais des paroles rassurantes à son oreille :

- Tay... chuchotai-je encore après quelques minutes de silence. Je veux que tu saches une chose. Quoi qu'il arrive, je te jure de toujours courir t'aider quand tu en auras besoin. N'aie jamais, jamais peur de te retrouver seule. Je serai toujours là, tant que tu me le diras.

.

Quand le train s'arrêta, je n'avais pas quitté le compartiment de Dixie et Taylor. Leurs camarades n'étaient pas revenus et nous avions été rejoints par Marcus et Dylan, donc pour les heures qu'il nous restait, je gardai Taylor fermement blottie contre ma poitrine. Elle s'était calmée seulement après un très long moment, mais même après ça elle n'avait pas complètement cessé de trembler, bien qu'elle n'ait pas dit un seul mot. J'avais peur de ce qu'elle avait pu voir, les Détraqueurs avaient une réputation.

Mais le train s'arrêta enfin, nous pûmes récupérer nos valises et poser pied à terre, respirer l'air frais de la nuit. Je ne quittai pas Taylor non plus. Tandis que Draco aidait Dixie à monter sur la calèche, j'attendais Marcus en serrant mon amie dans mes bras. Mon frère était en train de discuter avec animosité avec les préfets de septième année, accompagné par Adrian, Dylan, Ivan, Cadogan, Lucian, Ivan, Miles et Peregrine. Léo et ses amis étaient déjà partis, pareil pour mes camarades de classe.

J'allais me retourner vers Draco pour lui signaler d'aider aussi Tay à monter sur la calèche quand une silhouette familière attira mon regard. Je me figeai quand je vis qu'elle me regardait, un rictus mauvais plaqué sur les lèvres. Aurora Montague.

Je tournai la tête, comme si je ne l'avais pas vue et m'adressai à Taylor :

- Tu veux monter ?

Elle secoua la tête contre mon cou. Je lui caressai les cheveux :

- Marcus ne sera pas long.

- Vasco... gémit-elle. Dis-moi qu'ils ne resteront pas...

- Les... Oh. Je suis désolé, j'ai peur que... Tant qu'ils n'auront pas arrêté Black.

Elle poussa un petit couinement étranglé, s'accrochant plus fort à moi. Je m'empressai de lui embrasser le front :

- Mais je suis là, tu ne crains rien.

- Tu n'avais pas à...

- Je ne suis tenu à rien, Tay.

Je sentis contre mon cœur ses lèvres qui s'étiraient en un faible sourire :

- Merci...

J'enfouis ma tête dans ses cheveux. Elle avait l'air si friable entre mes bras, comme si je pouvais la pulvériser rien qu'en la touchant, et pourtant... Pourtant je sentais au fond de moi qu'il n'y avait rien à craindre, rien du tout. Que ni elle ni moi n'allions finir en miettes.

- Tay...?

Elle releva ses yeux gris vers moi.

- Si jamais tu veux raconter à quelqu'un ce que t'a montré le Détraqueur... Je suis là.

Les coins de ses lèvres se tirèrent et elle replaça son visage au creux de mon cou :

- Merci...

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Une fois que nous fûmes descendus dans la cour de l'école, nous retrouvâmes le reste du gang des suiveurs de Malfoy. Dixie le quitta pour Marcus, tandis que je pris Taylor par la taille pour avancer. Nous allions nous mettre à rentrer quand la calèche de Potter et ses groupies arriva. De l'or pour Draco.

- Tu t'es évanoui, Potter ? railla-t-il quand ils passèrent devant nous. Tu t'es vraiment évanoui ?

Il bouscula Granger pour se placer face à son interlocuteur.

- Dégage, Malfoy, tenta d'attaquer Weasley Dernier

- Toi aussi tu t'es évanoui, Weasley ? Ce gros méchant Détraqueur t'a fait peur aussi, Weasley ?

Je sentis les ongles de Taylor s'enfoncer dans ma hanche à l'entente du nom des gardiens d'Azkaban. Je fis pour appeler Draco et lui dire de se taire quand le professeur débraillé apparut devant nous.

- Quelque chose ne va pas ? s'enquit-il calmement

Je décochai un coup de genou à Draco, qui toisa le prof avant de répliquer avec son meilleur ton effronté :

- Non, Professeur.

Il se tourna vers nous et nous montâmes les escaliers, Taylor toujours aussi raide.

- Qu'est-ce que tu peux être stupide, Malfoy, soupira Dixie en prenant les devants

Et la tête effarée de mon ami fut impayable.

.

La Grande Salle était grouillante comme à toutes les rentrées, éclairée à la bougie et pleine de plats invitants. Mais cet endroit qui m'avait parfois semblé hostile était devenu tout à fait neutre. Je ne cherchais aucun repère, je n'avais pas besoin de me cacher de quoi que ce soit. Marcus était assis à côté de moi, l'air grave et parlait d'aller parler à Rogue avec Adrian et Dylan. Dixie était en train de jouer avec une fourchette, distraitement, regardant Éléanor du coin de l'œil, qui discutait avec Cadogan et Lucian. Et Taylor était à ma droite, les mains cachées sous la table. Je repérai à la table des Serdaigle, la fille du train aux cheveux auburn ainsi que le gamin de Gryffondor de la fin d'année.

- Hé ! me héla Léo un peu plus loin. T'as vu comment il est habillé le nouveau prof ?

Je me tournai à la table des professeurs, imité par Draco.

- Mais... réalisa mon ami. C'est le type qui était avec Potter tout à l'heure...

- En parlant de Potter, ricana Nott. Il est encore en retard.

- C'est ça de s'être évanoui, ajouta Parkinson

Un éclair traversa le regard de Draco, qui n'annonçait rien de bon.

Les portes s'ouvrirent et les première année entrèrent. Cette année, je ne connaissais absolument personne et je n'attendais aucun résultat. Le premier élève fut envoyé à Pouffsouffle, ce qui fit que nous perdîmes le petit jeu annuel.

- Astoria Greengrass ! appela McGonagall

Léo poussa une exclamation d'encouragement, qui valut à notre table de drôles de regards. Je souris. Une jeune fille aux longs cheveux sombres passa sous le Choixpeau.

- Serpentard ! s'exclama le chapeau parlant

Toute la table explosa en applaudissements, c'était notre première nouvelle recrue et elle était sœur avec une des nôtres déjà, tout le monde l'accueillit à bras ouverts. Elle alla s'assoir à côté de sa grande sœur, une belle blonde de mon année.

Je ris moins quand, quelques minutes plus tard, un autre nom familier fut appelé.

- Graham Montague !

Marcus se glaça sur place, il blêmit, ses muscles se tendirent et son visage de décomposa. Je sentis mon cœur battre un peu plus vite : alors, qui était ce nouvel adversaire ?

Je crus presque ricaner sous l'ironie. Graham Montague était de taille moyenne, plutôt svelte déjà, avec des épis dorés sur la tête, une mâchoire pointue et un sourire en coin imprimé sur le visage. Je me tournai vers Draco :

- Il est allé à la même école que toi, celui-là.

Il me dévisagea :

- Montague ?

- Comme Aurora, je sais.

Le gamin passa sous le Choixpeau, sans une once d'hésitation sur son visage.

- Serpentard ! beugla le Choixpeau

- Quelle surprise, souffla Marcus en cherchant probablement Aurora du regard

Graham n'alla pas chercher sa sœur pourtant. Son regard était planté vers nous, tandis qu'il avançait assurément vers la table. Il plaqua sa main sur le bois entre Marcus et moi :

- Content de revoir Marcus, siffla-t-il. Et... Content de te rencontrer. Vasco.

Nous le regardâmes s'éloigner, les sourcils froncés.

- On avait assez d'un Montague, grogna Adrian. Pourquoi deux ?

- Si ce gamin pense qu'il va faire la loi... cracha Marcus. Je vais lui apprendre les règles de base à Serpentard.

Taylor me tira la manche, je me tournai vers elle. Ses yeux étaient tremblants et voilés par la lumière des bougies qui s'y reflétait :

- Tu vas être en sécurité ?

Je souris avant d'opiner :

- Regarde-le. Il parle beaucoup, mais il ne fait aucun dommage. Les mots ne blessent que si on les laisse faire.

Elle m'attrapa la main avec les siennes, sans me quitter des yeux :

- Mais sa sœur...

- Ne t'en fais pas, Tay.

- Tu n'es pas plus en sûreté que moi.

- Mais la différence c'est que je suis protégé par le règlement intérieur. Toi, même la loi ne peut pas te donner raison s'il t'arrive quelque chose.

- Est-ce que c'est une raison ? Vasco, je ne peux pas te laisser te préoccuper pour moi si tu ne te protèges pas...

- Elle ne me fera rien, ni Graham, Tay. Je l'ai promis à Marcus. Et j'ai Rogue de mon côté -normalement.

Je plantai mon regard dans le sien, haussant les sourcils et esquissant un sourire qui se voulait rassurant.

- Amanda San ! appela McGonagall quand enfin nous détachâmes nos regards -forcés par un appel incompréhensible de Vaisey

- Serpentard !

Une fille aux longs cheveux auburn s'assit à table mais je ne relevai pas. Je me penchai vers Draco, qui était assis à côté de Dixie :

- On commence les recherches quand ?

Il regarda autour de lui, vérifiant que personne d'indésirable ne puisse entendre :

- Demain ? Après l'entraînement ?

- Rendez-vous à la bibliothèque alors.

Il opina, se redressa, regarda en direction de ses sbires avant de se pencher à nouveau vers moi :

- Vasco, cette année, si jamais je fais l'idiot ne me déteste pas, d'accord ?

Je pouffai de rire :

- On baigne dedans jusque dans le cou depuis le printemps, je te rappelle. Alors plutôt que de t'excuser, appelle-moi quand tu as besoin de renfort.

Il m'offrit un grand sourire :

- Je t'ai corrompu.

- Je me suis corrompu tout seul, ne t'en fais pas.

Une Romilda Vane fut envoyée à Gryffondor, notre trio d'amis revint sous les regards et Dumbledore annonça sans surprise la cohabitation avec les Détraqueurs. Il nous invita à la plus grande prudence, chargea les préfets de s'assurer du bon déroulement de la cohabitation puis nous présenta les nouveaux professeurs. Le type vêtu de loques était un certain Professeur Lupin -quel nom, sérieusement- et se chargeait de défense. Bon, tout ce qui n'était pas Lockhart ne pouvait être que bon à prendre. Et puis il y eut Hagrid. Nouveau prof de Soin des créatures magiques. Draco blêmit sous le choc. Je n'avais rien contre ce pauvre homme mais je doutais sérieusement de ses compétences -bon, je n'avais pas encore pardonné au Ministère de l'avoir pris pour l'héritier de Serpentard, non mais et puis quoi encore ?

Nous montâmes dans les dortoirs, je retrouvai ma chambre partagée avec Draco et ses deux gorilles, mais je redescendis vite dans la salle commune pour rester avec mon frère. Assis sur le canapé, lui avec Dixie sur ses genoux, moi Taylor, dans l'euphorie générale, il se pencha vers mon oreille :

- Donc ces recherches ? cria-t-il pour se faire entendre même si ça voix ne me parvint que comme un murmure

- Demain ! répliquai-je le plus fort et discrètement possible

- Fais attention, il paraît que Rick Mosh est toujours là.

- Tu voudras venir au bal des Flint à Noel ?

- Le quoi ?

- Rencontrer la famille de Papa.

- Pourquoi pas mais... C'est nécessaire ?

- Je veux juste savoir ce que ça veut vraiment dire être un Flint.

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Et voilà ! J'espère que ça vous a plu, n'hésitez pas à me faire partager vos avis !

Et à bientôt j'espère

ACSD