Salut tout le monde.
Me voici avec une autre histoire, encore un cross-over (j'aime bien mélanger les genres ^^)
C'est ma première fic avec Twilight, alors soyez indulgents et si vous avez des remarques constructives pour la prochaine, n'hésitez pas ;)
Elle sera courte, juste une dizaine de chapitres, environ.
En résumé : Suite à une partie de chasse qui tourne mal, Esmée Cullen perd la vie, laissant Carlisle au bord du gouffre. Au même moment en Angleterre, Voldemort est défait et Harry est banni, brisant le jeune homme un peu plus. Mais ces deux âmes brisées pourraient bien se voir offrir une seconde chance.
Ne vous méprenez pas, j'adore Esmée, sérieusement, mais sa mort était nécessaire. Et Bella ne fera pas partie de mon histoire (enfin normalement)
Cette histoire sera un slash et contiendra des scènes explicites, vous voilà prévenu.
Les perso, qu'ils proviennent de l'univers de Twilight ou de celui d'Harry Potter ne m'appartiennent pas, je les loue (si si, j'ai demandé à Warner Bros et Summit).
La correction est signée Mlle Lucifer
Bonne lecture !
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Chapitre 1
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Le Dr Cullen observa la liste de ses patients d'aujourd'hui et poussa un léger soupir de lassitude. Il se sentait las de tout depuis la mort de sa douce Esmée six mois plus tôt. Comment aurait-il put prévoir qu'une simple chasse se terminerait de façon aussi tragique ? Alice, elle même, n'avait rien vu et s'en été longtemps voulut pour cela. Il avait dû être fort pour sa famille, et il l'était toujours mais son goût de vivre était mort en même temps que sa tendre femme.
Carlisle sortit de son bureau pour aller chercher son prochain patient, il avait eu l'impression d'avoir fait ce chemin des centaines de fois aujourd'hui, alors que c'était une journée plutôt calme. Arrivé dans la salle d'attente son esprit eut alors une étincelle d'intérêt en voyant le dernier patient présent dans la salle d'attente. Il avait entendu parler de lui, tout le monde avait entendu parler de lui, un jeune homme qui s'était installé il y a peu et qui avait rapidement trouvé du travail à la scierie.
Carlisle s'avança pour saluer son patient et se figea quelques secondes en sentant l'odeur du sang qui émanait de lui, une odeur présente et surtout importante, le vampire craignit alors le pire, le jeune homme avait dû se blesser à son travail et plutôt sérieusement s'il en croyait l'odeur qu'il dégageait. Le plus curieux resta sans doute le fait qu'il ne manifestait aucune peur, ni ne montrait aucun signe de douleur, du peu que sa capuche relevée laissait voir.
Le docteur s'avança jusqu'à lui et se présenta puis il le guida jusqu'à son bureau, où il lui proposa un siège, offre refusée muettement par son patient.
Que puis-je faire pour vous ? demanda Carlisle.
Est-ce que vous respectez le secret professionnel ? demanda le jeune homme d'une voix roque.
Bien sûr.
Si je demande à ce que vous ne disiez rien de mes blessures à quiconque, vous tiendrez parole ?
Carlisle observa alors le jeune homme de plus prêt et il le vit alors prêt à fuir, sans la moindre hésitation.
Si mon silence est la condition pour que vous acceptiez de recevoir des soins alors je vous le promets, rien ne sortira de ce bureau.
Il sentit le regard de son patient le juger et finalement, il ôta sa capuche libérant une cascade de cheveux noirs qui lui arrivait aux épaules. Puis Carlisle fut subjugué par son regard, deux émeraudes posaient sur lui, un regard méfiant et curieux, hypnotisant le docteur tant par leur couleur si particulière que par la douleur qui semblait y résider. Le jeune homme devant lui ôta alors son manteau, remplissant la pièce de l'odeur cuivrée du sang, puis il ôta le reste de ses vêtements, restant en caleçon devant le médecin. Durant le déshabillage de son patient, Carlisle dut se rendre à l'évidence qu'une partie des ragots qui circulait en ville était vraie, de toute évidence le jeune homme devant lui n'avait que peu d'argent. Le regard du médecin se posa sur le T-shirt troué, le jean usé presque jusqu'à la trame et les bottes pratiquement sans semelles.
Puis il s'intéressa au corps et vit alors la multitude de bandages de fortune qui recouvrait celui-ci. Carlisle serra alors les dents, il n'avait jamais aimé que l'on s'attaque a des enfants et le jeune homme devant lui était si petit et si maigre qu'il semblait en être un. Le vampire s'approcha doucement puis grimaça.
Il va falloir passer plusieurs tests, nota Carliste, je veux m'assurer que vous n'avez pas de dégâts internes.
Harry se tendit à cette remarque, il n'était pas stupide au point de ne pas savoir que de tels tests allaient lui coûter cher et il n'avait pas vraiment les moyens, pas depuis qu'il avait été banni.
Il n'y a personne de programmé normalement, nous pouvons y aller tout de suite.
Je ne préférerais pas, murmura alors le jeune homme.
Carliste hésita étant arrivé à la même conclusion que son patient concernant les faits occasionnées
J'insiste, je ne pourrai pas vous soigner correctement si je ne sais pas ce que vous avez.
Harry hésita puis plongea de nouveau son regard dans celui du médecin, ce fut ce qu'il y vit qui le poussa à accepter, il n'y avait aucune pitié, juste de l'inquiétude. Il acquiesça doucement. Carlisle se dirigea alors vers l'armoire de son bureau et en sortit une couverture dont il enveloppa doucement son jeune patient. Puis il le guida doucement vers une autre partie de l'hôpital et fit faire au jeune homme tous les tests possibles en faisant attention à ne pas laisser de copie ou de sauvegarde derrière lui. Tout y passa, IRM, scanner et test sanguin. Puis il ramena son patient dans son bureau et examina les résultats.
Bien la bonne nouvelle c'est que vous n'avez pas d'os cassés, commença Carlisle en regardant les radios. Par contre certain de vos muscles sont déchirés, et vos nerfs semblent irrités. Certaines de vos blessures doivent aussi commencer à s'infecter.
Le docteur observa son patient et s'approcha de lui, avec douceur il posa sa main sur l'épaule d'Harry et commença à défaire le premier bandage doucement. Il ne manqua pas la légère grimace de douleur lorsqu'il dut tirer un peu plus fort pour décoller la bande prise dans le pue qui suintait de la blessure. Il fallut une grosse demi-heure au vampire pour tout ôter, et plus les bandages tombaient plus sa colère se renforçait. Comment pouvait-on fait cela à un enfant ? Il était couvert de plaies ouvertes, de bleus, bien que la plupart fût déjà bien estompée, de brûlures. Il n'osait imaginer la torture que cela devait être pour lui au quotidien.
Le dos était couvert d'estafilades, dû sans doute à des coups de fouet, les bleus qui parcouraient le corps donnaient l'impression qu'il avait été frappé avec un bâton ou un autre objet du même genre, il avait également des plaies parallèles sur le torse laissant penser qu'il avait été griffé par un énorme animal, un ours peut être ou un lion. La morsure à son bras gauche rappela au vampire les marques qu'un chien ou un loup pouvait laisser et le bras droit était brûlé sur une bonne partie de l'avant bras, du poignet jusqu'au coude. Les jambes avaient été moins touchées, elles n'avaient que des égratignures, les pieds étaient également écorchés, il avait dû marcher pieds nu pendant un bon moment. Le pire aux yeux de Carlisle était sans doute l'état de sa cheville droite. La plaie purulente qui y était, était clairement identifiable pour le vampire, son patient avait été enchainé.
Les mâchoires serrées par la colère, mais sans rien dire, Carlisle soigna doucement son patient, nettoyant les plaies, passant de la pommade sur les brûlures, il désinfecta soigneusement la cheville d'Harry, banda le tout, puis pour plus de sûreté lui fit une injection de pénicilline.
Le mieux serait que vous restiez en observation pour quelques jours, nota Carlisle.
Je ne peux pas, répondit Harry doucement.
Dans ce cas, je vous attends demain soir à la même heure.
Harry fixa le médecin, surprit de ne pas avoir eu à argumenter pour sortir et reconnaissant de voir qu'il semblait comprendre sa situation. Carlisle le raccompagna jusqu'à la porte de son bureau.
A demain, Monsieur…
Harry, répondit le jeune homme après une courte hésitation.
Carlisle l'observa remettre sa capuche et sortir de l'hôpital. Ce ne fut qu'une fois rentré dans son bureau qu'il s'aperçut d'une chose qui le troubla, pendant la durée des examens et des soins, il n'avait pas pensé une seule fois à Esmée et cela le troubla au plus haut point.
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Harry était sorti de l'hôpital mais ne s'en était pas éloigné, il observait toujours le bâtiment, puis poussa un soupir de fatigue en s'éloignant. Un vampire. Il n'y avait vraiment qu'à lui que cela arrivait, sur tout les vampires qui devaient peupler ce monde, très peu avaient choisi le métier de médecin et il avait fallut qu'il tombe sur le docteur Cullen.
Harry avança le long de la route qui quittait Forks pour rejoindre sa maison, enfin plutôt sa cabane au fond des bois. Le jeune l'avait trouvé abandonnée et ne pouvant pas se permettre mieux, il avait essayé de la rendre habitable, avec plus ou moins de succès. Il avait put boucher les troues dans le toit avec de la mousse et de la terre et avait pu réparer la fenêtre cassée avec un peu de magie sans baguette. Bien qu'un tel acte lui ait pris du temps et l'ait laissé épuisé. Harry ne devait pas se faire remarquer, si le gouvernement magique américain découvrait sa présence, il était un homme mort ou presque.
Le jeune sorcier ôta son manteau et s'approcha de la cheminée pour y faire un feu, il fut surpris de ressentir moins de douleur. Le docteur Cullen était peut être un vampire mais il connaissait son métier. Harry se mordit doucement la lèvre inférieure et prit la décision de retourner voir le médecin tout les soirs selon sa demande. Harry savait bien sûr qu'une telle dépense lui prendrait la majeure partie de son salaire, mais qu'importe, il ne pouvait pas continuer blessé comme il l'était et puis grâce aux Dursley son corps avait l'habitude de sauter des repas alors ça devrait aller. Harry se prépara une soupe avec les herbes qu'il avait ramassé en rentrant, puis une fois son repas terminé alla se coucher allongé devant le feu, a même le sol, et s'enveloppa dans sa cape. Sombrant rapidement dans un sommeil peuplé de cauchemars.
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Lorsque Carlisle rentra chez lui, ce soir là, après son service, il fut surpris par la vive agitation qui régnait dans la maison. Le vampire entra et salua ses enfants. Aussitôt Alice se jeta à son cou, Carlisle referma ses bras autour d'elle et jeta un regard interrogateur à ses enfants, demandant mentalement des explications à Edward. Mais ce fut Alice qui répondit.
J'ai eut une vision, lâcha joyeusement la voyante. C'était étrange, je n'ai pas vu grand chose. En faite je n'ai même rien vu du tout, juste des sensations.
Quelles sensations ? demanda doucement Carlisle.
Comme si tout allait bien se passer, j'ai eu l'impression que bientôt notre famille irait mieux, que tu irais mieux, ajouta-t-elle dans un murmure.
Carlisle observa sa fille avec un léger sourire, même s'il savait que sans Esmée, il ne pourrait pas aller mieux. Étrangement, à ce moment là, l'image furtive de son jeune patient lui apparut. Il sentit alors le regard d'Edward peser sur lui. C'est un patient. L'esprit de son fils s'éloigna alors du sien, suivant les règles misent en place il y a longtemps dans le but de permettre à Carlisle de respecter le secret professionnel.
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Le lendemain fut également une journée calme à l'hôpital, au grand malheur du docteur Cullen. Sans patient, rien pour s'occuper l'esprit, il ne pouvait pas s'empêcher de penser à Esmée, le faisant culpabiliser un peu plus à chaque seconde. Au font de lui, il savait qu'il n'aurait rien pu faire pour la sauver. Elle était bien trop loin de lui lorsqu'elle avait été attaquée par le nouveau-né.
Carlisle soupira, lorsque des coups frappés à la porte le tirèrent de ses pensées, une infirmière passa la tête dans l'ouverture de celle-ci et lui annonça que son prochain patient venait d'arriver. Le vampire se leva alors et se rendit dans la salle d'attente. Il eut malgré sa tristesse, un léger sourire lorsqu'il remarqua qu'Harry l'attendait. Il fit signe au jeune homme de le suivre et le conduisit dans son bureau. Et comme la veille, une fois sûr que la porte fut verrouillée, Harry se déshabilla. Carlisle ôta doucement ses bandages, ravi de constater que certaines plaies n'avaient pas suppuré.
Voilà qui est un peu mieux, nota le médecin.
Il vérifia soigneusement qu'aucune blessure ne s'était aggravée, puis les soigna avec douceur, essayant de faire le moins de mal possible.
Certaine de ces blessures vont demander des soins sur du long terme, mais on devrait réussir à en venir à bout, assura Carlisle avec un léger sourire.
Harry acquiesça et observa l'homme agenouillé devant lui pour lui faire un bandage à la cheville. Il fut troubler par cette vision, mais n'en montra rien.
Est-ce que vous dormez bien la nuit ? demanda alors le vampire, qui n'avait pas manqué de remarquer les cernes du jeune homme.
Pas vraiment, répondit Harry dans un murmure.
Peut être devriez vous prendre rendez-vous avec un psychologue, remarqua Carlisle, de toute évidence un événement vous affecte, il serait plus sain pour vous d'en parler à quelqu'un.
Non !
Pourquoi ? demanda Carlisle surprit par le ton véhément d'Harry.
Les adultes ne sont pas dignes de confiance, lâcha sombrement le jeune homme.
Carlisle se figea, surprit pas la réponse d'Harry. Une telle certitude dans ses propos laissait présager le pire. Puis, priant pour ne pas faire une bêtise, Carlisle reprit la parole.
Je suis un adulte et pourtant vous me faites confiance. Suffisamment du moins pour que je vous soigne.
Harry ne trouva rien à répondre à cela, pour la simple et bonne raison qu'il n'avait pas lui même de réponse à donner, il ignorait pourquoi il faisait confiance à Carlisle.
Les soins continuèrent en silence et finalement le jeune homme prit congé, il s'arrêta cependant sur le pas de la porte pour murmurer quelques mots qui firent chaud au cœur du docteur.
A demain.
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Les jours passèrent et bientôt les visites d'Harry devinrent une routine, tant pour Carlisle que pour Harry et tous deux attendaient cela avec impatience.
Deux semaines étaient passées depuis leur première rencontre, les blessures d'Harry étaient, pour la plupart, refermées, les bleus avaient disparu et les brûlures guérissaient lentement. La seule blessure encore importante était celle de sa cheville.
Harry observa Carlisle masser sa cheville doucement, il avait longtemps réfléchit aux paroles de son médecin à propos du fait qu'il ne devait pas tout garder pour lui et il avait pris une décision, en espérant ne pas faire le mauvais choix. Il prit une profonde inspiration mais Carlisle le devança et pris la parole en premier.
Vous semblez épuisé, remarqua doucement le vampire, vous faites toujours des cauchemars ?
Harry observa l'homme devant lui, Carlisle était toujours penché sur sa cheville, mais Harry savait qu'il lui prêtait une oreille attentive.
C'est presque toujours le même cauchemar, murmura Harry, il y a du sang et des corps partout, un véritable massacre et j'étais au centre de tout ça. Je pouvais sentir l'odeur de fer et de fumée. Je ne pouvais pas contrôler mes mouvements dans ce rêve et à chaque fois, mon corps avance contre ma volonté et je vois leurs visages, celui de tous ceux qui m'ont un jour montré un minimum d'affection, ils étaient tous morts à cause de moi.
Harry sortit de ses souvenirs en sentant une main froide se poser sur sa joue. Le jeune homme eut un sourire triste.
C'est comme ça et je dois m'y faire : tous ceux qui m'approchent finissent par mourir.
C'est l'impression que vous avez ?
C'est ce qui arrive, répondit Harry amèrement.
Le jeune homme plongea alors son regard dans celui de son médecin et fut surpris de ne pas y voir de la pitié, juste une profonde inquiétude.
J'ai peur, avoua alors doucement Harry.
De quoi ? demanda Carlisle.
Harry ne put répondre, la gorge nouée, il dut fermer les yeux lorsque ceux-ci se remplirent de larmes. La fatigue commençait lentement et sûrement à le faire craquer. Harry se tendit et se força au calme, priant pour tenir encore un peu, juste le temps de rentrer chez lui.
Soudainement deux bras l'entourèrent pour le plaquer contre un torse puissant et Harry craqua. Il pleura, se blottissant un peu plus contre Carlisle, il pleura pour la perte de sa famille, de ses vrais amis, il pleura sur la trahison de ceux qu'il avait considéré comme sa famille, il pleura tout simplement, pour libérer sa colère et sa tristesse. Et pendant ce temps, Carlisle le garda contre lui, lui frottant doucement le dos, faisant attention a ne pas le blesser plus qu'il ne l'était déjà.
Peu à peu, Harry se calma, mais il ne se dégagea pas des bras de Carlisle, se sentant en sécurité pour la première fois de sa vie.
J'ai perdu ma femme récemment, murmura Carlisle, alors je pense savoir ce que vous ressentez, du moins en partie.
Harry ne bougea pas dans un premier temps, puis il posa avec douceur ses mains sur le torse de Carlisle et s'écarta de quelques centimètres, restant malgré tout dans les bras du vampire. Il garda cependant son visage tourné vers le sol, refusant de croiser le regard de l'autre homme, honteux de son éclat.
Elle vous manque ? demanda Harry dans un murmure.
Oui, répondit Carlisle.
Le vampire s'écarta alors, tenant le jeune homme à bout de bras, bien qu'Harry refusait toujours de croiser son regard.
Et vos proches ? demanda le médecin.
Harry acquiesça doucement puis il eut un sourire amer.
J'ai l'habitude de la solitude, murmura Harry.
Carlisle sera doucement son épaule.
Vous n'êtes pas seul, assura-t-il.
Harry acquiesça aux paroles du vampire, mais il ne rajouta rien, laissant Carlisle finir de le soigner. Au moment de partir, Harry hésita et finalement se retourna vers Carlisle qui l'accompagnait jusqu'à la porte de son bureau.
Merci, murmura Harry, il y a bien longtemps qu'un homme avait fait preuve de gentillesse à mon égard.
On se voit demain, répondit doucement Carlisle.
Harry eut un sourire, qui pour la première fois atteignit ses yeux, subjuguant le médecin par leur beauté.
A demain, répondit le jeune homme sur le même ton.
Carlisle l'observa partir, troublé, tant par les révélations du jeune homme que par les sensations qu'avait fait naître en lui un simple sourire.
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Harry observa la fenêtre de son médecin quelques minutes depuis la rue, puis il partit troublé lui aussi. Pour la première fois de sa vie, il s'était senti en sécurité et cela alors qu'il était entre les bras d'un vampire. Harry eut un sourire triste, s'avouant enfin ce qu'il refusait de voir depuis le début de ses soins, il tombait lentement, mais sûrement, amoureux du docteur Cullen. Un sanglot étouffé sortit de ses lèvres, il savait qu'il ne pourrait jamais avec la moindre chance avec le docteur Cullen, encore moins alors qu'il venait de perdre sa femme.
Lui qui n'avait jamais vraiment aimé quiconque, le voilà amoureux d'un homme qu'il ne pourrait jamais avoir. Harry rentra rapidement chez lui et il ferma la porte, son regard se posa sur la cheminée éteinte et il alla se rouler en boule devant, s'emmitouflant sous sa cape, sans même songer à manger quelque chose, l'estomac noué.
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Carlisle était toujours dans son bureau et rangeait pour la dixième fois ses dossiers. Il ne voulait pas rentrer tout de suite, pas alors qu'il était autant troublé par les dernières paroles d'Harry, pas quand il savait qu'il avait un empathe et un télépathe à la maison qui détecteraient son trouble en quelques secondes. Finalement, Carlisle sortit de l'hôpital et rentra chez lui. Il fut alors accueilli par une famille inquiète de le voir rentrer si tard.
Carlisle ! tu es en retard, s'exclama Alice.
Désolé, répondit l'aîné avec un léger sourire.
Un grondement d'Edward, lui apprit que son fils venait d'avoir accès à ses pensées troublées, Jasper semblait tout aussi désorienté. Avec un nouveau grondement, Edward quitta la pièce, et la porte de sa chambre claqua.
Carlisle ? demanda Rosalie incertaine de l'attitude à adopter.
Harry a eu des mots qui m'ont troublé.
Troublé ? demanda Emmett sans comprendre.
Carlisle détourna le regard et tous comprirent la nature de son trouble. Rosalie fronça les sourcils et sortie à son tour de la pièce plus inquiète que furieuse. Alice s'approcha alors de son père et posa une main réconfortante sur son bras. Jasper et Emmett, eux, observèrent leur aîné. Eux n'avait pas été aussi aveugle qu'Edward et avait bien vu que la perte d'Esmée avait brisé Carlisle.
Or depuis que le patriarche soignait Harry, il semblait aller mieux, il se reconstruisait lentement mais sûrement.
Tout ira pour le mieux, Carlisle, murmura Alice.
Le docteur acquiesça et se rendit dans son bureau pour réfléchir à la situation. Il ne sut pas vraiment ce qui lui arriva, mais s'il avait été humain, il aurait pensé s'être assoupi, chose impossible pour un vampire. Toujours est-il que ce qu'il avait devant lui était impossible.
Esmée lui faisait face, debout devant son bureau avec un léger sourire, comme elle lui en faisait lorsqu'elle était encore en vie. Elle se tenait là, devant lui comme si la mort ne l'avait pas frappée.
Bonjour, mon doux Carlisle, murmura-t-elle.
Esmée ! Comment …?
J'ai peu de temps, mon aimé. Je peux voir ta douleur et ta culpabilité. je peux le voir et le ressentir aussi bien que si j'étais encore à tes côté. Alors je suis venu t'aider.
M'aider ?
On m'a donné une chance de te dire adieu et de te souhaiter d'être heureux.
Heureux ? comment pourrais-je l'être sans toi ?
Carlisle, murmura Esmée. Je sais que tu pourras l'être et Alice le sais aussi.
Avec Harry ?
Harry est brisé Carlisle, comme toi. Il aura besoin de toi, autant que tu auras besoin de lui.
Non, je… balbutia le vampire.
Je sais que tu m'aimes, mais je ne suis plus de ce monde et tu dois continuer sans moi, tu as le droit d'être heureux Carlisle.
Je ne pourrai jamais t'oublier, murmura Carlisle.
Ça n'est pas ce que je te demande, répondit Esmée, et je sais que ça n'est pas non plus ce qu'Harry te demandera.
Carlisle se leva alors doucement et fit le tour de son bureau pour se rapprocher d'Esmée.
J'ai été heureuse avec notre famille Carlisle, tu m'as rendu heureuse. Mais nous savons tous les deux que sans toi notre famille se brisera et je ne veux pas que cela arrive.
Cela n'arrivera pas, assura Carlisle.
Tu es à bout, mon amour, je le vois.
Esmée…
Je sais qu'il te rendra heureux Carlisle, je le vois.
Serais-tu devenue voyante ? demanda Carlisle amusé.
Passé, Présent et Futur se mélangent après la mort, le temps n'a plus court. Il est facile pour moi de voir le futur de notre famille. Et si tu continues ainsi, notre famille n'aura pas de futur. Laisse-toi une chance, Carlisle.
Esmée s'approcha alors et posa ses lèvres sur celles de son aimé.
Tu mérites une vie heureuse, vous le méritez tous les deux. Adieux Carlisle.
Esmée !
Carlisle ouvrit les yeux qu'il ne se souvenait pas avoir fermés. Il était toujours assis à son bureau. Sa main se posa sur ses lèvres où il pouvait encore sentir le baiser de sa douce Esmée. Carlisle eut un léger sourire en sentant sa tristesse être remplacée par une douce nostalgie. La culpabilité était toujours là, mais elle semblait assourdie. Le vampire accepta alors de suivre le conseil d'Esmée, elle avait raison, comme toujours, il était temps qu'il se reconstruise auprès de quelqu'un et qu'il reconstruise sa famille.
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Carlisle était inquiet, vraiment inquiet, le rendez-vous d'Harry était passé depuis plus d'une heure et il n'était toujours pas là. Le médecin avait alors décidé de l'attendre à l'accueil dans l'espoir de le voir arriver au plus vite, mais sans résultat. Il allait retourner dans son bureau lorsque la porte d'entrée s'ouvrit apportant à Carlisle l'odeur de son patient. Il se retourna et vit alors Harry, essoufflé, s'approcher de lui.
Désolé pour mon retard docteur Cullen, s'excusa Harry. J'ai dû finir plus tard et je n'ai pas eu le temps de vous prévenir.
Il n'y a pas de mal, assura Carlisle, j'espère juste que cela ne se reproduira pas trop souvent.
Le médecin guida Harry jusqu'à son bureau et le fit entrer, soulagé de voir que le jeune homme allait bien. Harry, qui avait vu l'inquiétude de son médecin se sentit soudainement coupable.
Docteur Cullen ?
Je vous en pris Harry, depuis le temps que nous nous fréquentons je pense que vous pouvez m'appeler Carlisle.
Uniquement si vous me tutoyez, répondit Harry avec un léger sourire.
Sourire que Carlisle lui rendit.
A partir de ce moment la complicité entre le sorcier et le vampire augmenta de jours en jours. Et parfois pendant les soins, Harry lui parlait de lui, de sa vie, modifiant légèrement son histoire pour éviter de parler du monde magique et passant sous silence la guerre et les conséquences qui en résultaient. Et Carlisle lui parlait de sa famille et d'Esmée. Les journées se ressemblaient alors, tous deux n'attendant que la fin de journée pour pouvoir passer quelque temps ensemble, se reconstruire ensemble.
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L'Ambiance dans la maison Cullen s'améliora avec l'état d'esprit du patriarche et peu à peu les enfants s'habituèrent au fait qu'un humain rendait leur père heureux, tous sauf Edward, qui n'acceptait pas que Carlisle oublie Esmée et Rosalie qui avait peur pour sa famille. Les enfants restant avaient, eux, hâte de rencontrer le compagnon de Carlisle.
Ils ne pensaient pas qu'ils pourraient le rencontrer aussi vite.