Donc voilà, comme promis, LE chapitre, avec LA scène que j'ai en tête depuis des jours. Vous n'imaginez pas combien je suis heureuse d'enfin l'écrire ! Et c'est ma façon de me faire pardonner pour les visions d'horreur que je vous aies offert lors du dernier chapitre. Bref, bonne lecture !


Emma était restée un instant dans le salon, hébétée. Puis elle avait fermé le dossier, récupéré les clés de chez Mary Margaret, et était partie. À mesure qu'elle avait approché de l'appartement, elle sentait la douleur monter en elle. Mais elle se contenait. Elle a su se contenir jusqu'au moment où la porte avait été fermé. Là, elle avait glissé son dos le long de la porte tout en fondant en sanglots, ignorant complètement qu'à un kilomètre de là, la personne pour laquelle elle était en train de pleurer faisait la même chose.
Elle pleurait pour la première fois depuis des semaines, pour la première fois depuis que Regina était sortie du coma. La douleur qui l'avait submergée lorsqu'elle avait vu la brune gravir les marches jusqu'à l'étage, arborant son sourire fier. Alors, assise sur le sol, enlarmes, elle laissa enfin ses sentiments se déverser en elle. Ce soir, le barrage avait cédé. Regina lui avait manqué toute la journée, à tel point qu'Emma était prête à s'excuser auprès d'elle. Elle qui ne s'excuse que très rarement. Songer à Régina embrassant Sydney lui faisait plus mal que si l'on lui arrachait le cœur. Alors oui, oui elle l'admettait enfin : elle avait couché avec cet homme pour se sortir Regina de la tête. Mais ce fût l'effet inverse. Adossée à la porte de la chambre qu'elle occupait dans la villa, elle était envahie de regrets, et aurait voulu gifler ce mec odieux et suffisant pour venir se blottir dans le lit de Régina.
Le lit qui accueillit leur baiser. Ce baiser qu'Emma avait tant aimé. Ce baiser qui avait rallumé en elle une flamme depuis trop longtemps éteinte. Ou peut-être jamais été allumée. Pourquoi s'éprenait-elle toujours des mauvaises personnes ?
Ses sanglots se tarirent lentement. Ensuite, elle était partie se coucher directement. La moindre seconde de lucidité menaçait de la faire pleurer à nouveau.

Regina s'était levée bien plus tôt que d'habitude, les yeux rougis d'avoir trop pleuré. Elle laissa à contre coeur le lit d'Emma pour filer sous la douche. Les produits d'Emma n'avaient pas bougé, encore posés sur le sol. La brune se baissa pour attraper le gel douche qu'Emma utilisait. Parfum melon. Elle sourit, en prit un peu dans le creux de sa main avant de se laver avec.
Lorsqu'elle descendit les marches, elle remarqua tout de suite que le blouson en cuir rouge était encore accroché dans l'entrée. Un sourire naquit sur ses lèvres. « Peut-être qu'Emma était revenue et qu'en voyant son lit occupé, elle s'était couchée dans le salon, » songea Regina.
- Emma ? demanda-t-elle en se dirigeant vers le salon.
Personne. Simplement sa tasse d'hier soir sur la table basse. Elle soupira, la ramassa pour la rapporter dans la cuisine. Elle se prépara un petit déjeuner, levant les yeux vers l'heure. Elle se rappela alors du jour qu'il était. Dimanche. Elle ne travaillait pas, le dimanche, mais Emma si. Le matin, du moins. Regina sourit alors. Elle irait lui apporter son blouson au poste. Elle s'excuserait d'avoir été stupide, elle dirait à Emma qu'elle ait le droit d'avoir une vie intime et elle lui dirait qu'elle ne veut pas la voir partir. Oui, Regina Mills avouerait à Emma Swan qu'elle ne voulait pas la perdre, ni la laisser s'échapper.
Elle avala rapidement son café, ainsi qu'une tartine de confiture. Puis elle attrapa son sac et le blouson rouge, et sortit. Vu l'heure, Emma ne serait pas encore au travail, alors Regina décida de rejoindre le centre à la marche. Le jour pointait doucement le bout de son nez, éclaircissant le ciel. Aujourd'hui il ferait beau.
Quinze minutes plus tard, Regina arriva dans la rue principale. La voiture jaune était garée devant le poste de police, et elle sourit. Marchant un peu plus vite, elle poussa la porte d'entrée et avança dans le couloir.
Emma se figea en entendant des talons claquer contre le carrelage du couloir. Elle pensa à Regina, avant de se dire que c'était dimanche, et que le dimanche le maire ne travaillait pas.
- Je me suis dit que vous deviez avoir froid.
La blonde tourna la tête, et son cœur rata un battement. Le sourire qu'affichait Regina amena une vague de chaleur dans le bas de son ventre. Un sourire franc, sincère, amical. Emma se leva et attrapa le blouson, qu'elle accrocha au porte manteaux. Elle avait bien failli se foutre une baffe ce matin, en se rendant compte qu'elle l'avait oublié.
- Tu travailles, aujourd'hui ?
Regina secoua négativement la tête.
- Non, mais j'étais debout, et je n'arrivais pas à me rendormir.
Emma osa la question qui lui brûlait les lèvres.
- Sydney est avec vous .
Regina se raidit, ce qui n'échappa pas à Emma. La brune s'éclaircit la gorge.
- Il est parti juste après toi, cette nuit. Je lui ai dit de partir.
Emma fit signe à Régina de s'asseoir, voyant bien qu'elle n'avait pas fini de parler. La brune s'assit tout en continuant.
- En t'entendant quitter la maison je me suis rendu compte du comportement immature dont j'étais en train de faire preuve.
Emma mordit l'intérieur de sa joue.
- Le problème Emma c'est que je te considère vraiment comme une amie. Tu es la seule sur terre à me connaître aussi bien. Je pense même que tu me connais mieux que Henry me connaît.
- Sauf si tu parles de positions avec lui, rappliqua Emma en souriant.
Cette remarque fit rire Regina, et elle posa alors un regard tendre sur Emma.
- Je ne veux pas perdre la seule amie que j'aie. Alors pardonne-moi, s'il te plaît.
Emma resta silencieuse un instant. Le maire de Storybrooke venait de s'excuser. Et elle pouvait aisément voir que ce n'était pas une feinte.
- Hier soir, si j'étais dans le salon quand tu es rentrée, c'est parce que je t'attendais. J'avais la ferme intention de m'excuser d'avoir ramené quelqu'un sans t'en avoir parlé avant.
Regina fronça légèrement les sourcils, se rendant compte qu'elle avait vraiment été stupide de rentrer avec le journaliste.
- Alors oui, Regina. Je te pardonne.
L'intéressée sourit, rassurée.
- Alors, tu rentres à la villa, après ton service .
- Oui, bien sûr que oui. L'appartement est trop vide pour moi, je n'ai plus l'habitude d'être seule.
Elles discutèrent encore un petit instant, puis Regina se leva et se dirigea vers la sortie. Arrivée à l'entrée de la pièce, elle se retourna.
- Pourquoi es-tu partie, cette nuit ?
Emma se mordit la langue. Elle ne pouvait pas lui dire la vérité, elle ne pouvait pas lui dire qu'imaginer un homme en train de la toucher la brûlait plus que mille feux.
- J'avais peur de déranger, mentit-elle.
Regina la regarda un instant, puis quitta le bâtiment, sachant pertinemment qu'elle lui avait menti sur ce dernier point. Emma n'avait jamais su lui mentir correctement.

e lendemain soir, Emma était rentrée avec empressement. Regina s'était d'office retournée, la regardant avec une crainte qu'elle tentait de dissimuler.
- Encore une soirée à sortir ?
- Oui !
Emma vint vers elle et lui prit le poignet, l'emmenant à l'étage. Elle continua avant que Regina n'ait eu le temps de protester.
- Mais cette fois, avec toi.
Les yeux de la brune s'agrandirent.
- Que-quoi ?
Emma haussa les épaules en la lâchant.
- Et si tu n'es pas d'accord, j'en ai rien à carrer.
Regina ouvrit la bouche pour répondre, mais Emma l'en empêcha.
- Et ne me sors pas l'excuse de l'âge. C'est un argument irrecevable.
La brune referma alors la bouche, et émit un grognement. Elle alla enfiler une tenue dans sa chambre tandis qu'Emma partait faire de même dans la sienne. Lorsqu'elle eut fermé la porte, elle se rendit compte qu'un de ses t-shirts était posé près de son oreiller. Que diable faisait-il là ? Elle s'approcha, suspicieuse. De l'oreiller blanc se détachait quelques cheveux plus ou moins longs, bruns. Emma sourit, sentant son cœur se serrer avec délicatesse. Regina. Elle effleura l'oreiller du bout des doigts, puis s'en détourna pour enfiler une tenue décontractée. Lorsqu'elle sortit de sa chambre, Regina l'attendait, les mains sur les hanches. Le cœur d'Emma eut un raté, il lui semblait que le décolleté de Regina était plus profond que d'habitude. Elle remonta vivement ses yeux jusqu'au visage de Regina. Emma la trouva plus belle que d'habitude et elle se mit à repenser à leur baiser. Pour chasser cette image, elle secoua lentement la tête.
-Un petit coup de maquillage et c'est bon, dit-elle.
Regina acquiesça et l'attendit au salon. Lorsqu'elle entendit les talons d'Emma résonner dans l'escalier, elle se retourna et se figea. L'image d'une Emma féminine lui provoqua un tel choc qu'elle hoqueta de surprise. Emma le remarqua et souris, ravie de l'effet qu'elle venait de produire.
- Tu es prête ?
Regina lui répondit par l'affirmatif... Elles sortirent et grimpèrent dans la voiture de la blonde. Elle commença à descendre la rue, en direction du centre.
- Où va-t-on ?
- Dans ce bar près de la boutique de Gold.
Dans un bar ? Regina se sentit confuse. Elle pensait à un restaurant, ou à la limite chez Granny. Un vrai bar, avec de la musique forte. Elle ferma les yeux. Depuis combien de temps n'avait-elle pas mis les pieds dans ce genre d'établissements ? Au moins depuis qu'elle avait Henry dans sa vie.
Regina était face à son deuxième verre, Emma au troisième. Elles s'étaient installées au fond du bar, et désormais quelques personnes ivres se déhanchaient en rythme avec la musique, au centre de la pièce.
Elles avaient discuté du weekend qu'elles avaient passé. Emma avait donc appris que Regina avait été invitée à dîner par Sydney, et qu'elle avait trouvé juste à ne pas manger avec Emma. Elle n'avait cependant pas prévu que l'alcool lui monterait autant à la tête et qu'elle proposerait au journaliste de rentrer avec elle.
- Le pire coup de ma vie !
- Pourtant, on dit que l'amour joue beaucoup sur le sexe, rappliqua Emma souriant.
Regina se pencha en avant et se rapprocha d'Emma.
- Je pense qu'il doit être réciproque, pour ça, ma chérie, répondit-elle en souriant de coin.
Emma frémit. Le visage de Regina n'était qu'à quelques centimètres. Elle n'aurait eu qu'à avancer son visage, déposer ses lèvres sur celles de Regina... Ses yeux se baissèrent sur ses fameuses lèvres, Regina le remarqua et sourit davantage, avant de se rasseoir au fond de son siège.
Elles regardaient les gens danser. Cela les faisait sourire. Puis la chanson changea.
- J'adore celle-ci ! admit Emma à une Regina sceptique.

Do you think about me when you're all alone?
Penses-tu à moi lorsque tu es tout seul ?
The things we used to do, we used to be
Les choses qu'on avait l'habitude de faire, ce que nous étion
I could be the one to make you feel that way
Je pourrais être celle qui te fait te sentir comme ça
I could be the one to set you free
Je pourrais être celle qui te libère

Emma finit son verre d'une traite et se leva de son siège. Elle commença à se déhancher.

Do you think about me when the crowd is gone?
Penses-tu à moi quand la foule n'est plus là ?
It used to be so easy, you and me
Ç'avait l'habitude d'être si simple, toi et moi
I could be the one to make you feel that way
Je pourrais être celle qui te fait te sentir comme ça
I could be the one to set you free
Je pourrais être celle qui te libère

Le cœur de Regina se serra à l'entente des paroles. Mais très vite, Emma tendit sa main à Regina, lui intimant de venir avec elle. La brune, réticente, avale le reste de son verre avant d'attraper la main tendue, et se leva. Emma l'entraîna parmi les autres danseurs, et elles commencèrent à danser en riant.

When you need a way to beat the pressure down
Quand tu as besoin d'un moyen pour faire descendre la pression
When you need to find a way to breathe
Quand tu as besoin de trouver le moyen de respirer
I could be the one to make you feel that way
Je pourrais être celle qui te fait te sentir comme ça
I could be the one to set you free
Je pourrais être celle qui te libère

Elles s'étaient rapprochées sans vraiment faire attention. Leurs rires s'estompèrent, laissant place à de vagues sourires. Leurs yeux ne se détachaient pas. Emma leva les bras et vint les passer autour du cou de la femme brune. Cette dernière posa ses mains sur la taille d'Emma. Leurs souffles commençaient à se heurter.

If you never see me when the crowd is gone
Si tu ne me vois jamais quand la foule n'est plus là
It used to be so easy, can't you see?
Avant c'était si simple, ne le vois-tu pas?
I could be the one to make you feel that way
Je pourrais être celle qui te fait te sentir comme ça
I could be the one to set you free
Je pourrais être celle qui te libère

Emma fixa les lèvres de Regina. Pouvait-elle l'embrasser ? Devait-elle prendre le risque de rompre ce moment ? Ses pensées furent interrompues par les lèvres de Regina effleurant les siennes, les yeux clos. Alors Emma franchit l'ultime centimètre les séparant.

I could be the one to make you feel that way
I could be the one to set you free

Regina répondit derechef au baiser, bougeant ses lèvres en osmose avec celles d'Emma. Elle aurait juré que les battements de son corps résonnaient plus que les basses de ce morceau d'électro. Les doigts d'Emma vinrent caresser la nuque de la brune et cette dernière avait passé ses bras autour de la taille de la blonde. Elles ne dansaient plus. Perdues au milieu de cette foule, elles étaient à part. Hors du temps. Tout autour d'elles étaient flous, la musique leur parvenait comme de l'autre côté d'un mur. Étouffée. Elles n'entendaient plus que leur respiration, rapide, saccadée. Leur rythme cardiaque excessivement rapide.
Au milieu de ce bar, Emma comprit cette phrase qu'elle avait lue dans un conte d'enfants. Un vrai baiser d'amour peut rompre n'importe quelle malédiction. La sienne venait de se briser. Celle qui l'empêchait d'aimer, qui la forçait à fuir, à ne jamais s'attacher. Henry avait commencé à la détruire, et Regina venait de l'achever.
Lorsqu'elles se détachèrent l'une de l'autre, Regina fut la première à ouvrir les yeux. Pendant quelques secondes elle contempla Emma, paupières closes, lèvres entrouvertes, haletante. Elle sourit vaguement, puis son regard rencontra celui d'Emma. Pupilles noisettes qui scrutent l'émeraude d'Emma. Sa tête commença ça à la faire souffrir, et elle parla assez fort pour couvrir le bruit ambiant.
- La musique est trop forte, ça me tape dans le crâne. On rentre .
Emma fit oui de la tête, alla chercher leurs affaires et paya les consommations. L'air frais leur fit du bien. Elles marchèrent silencieusement le long du trottoir jusqu'à la voiture.
- Tu es vraiment en état de prendre la route .
Emma haussa les épaules, souriant en coin.
- Dans le pire des cas, c'est moi le shérif, et je ne compte pas me donner de contravention.
Regina rit doucement et s'assit côté passager. Elles passèrent les cinq minutes de route à discuter de l'ambiance du bar, rirent en se remémorant le mec complètement ivre dansant n'importe comment. Emma se gara devant la villa et elles rentrèrent, au chaud. De suite, Regina avale un comprimé d'aspirine. Emma posa sa veste dans l'entrée, avant que Regina ne fasse de même. Elles se faisaient à nouveau face, si proches l'une de l'autre qu'Emma sentit obligée d'aborder le sujet.
- Cette fois-ci aussi, c'était l'alcool ?
Regina secoua négativement la tête. Elle fixa Emma dans les yeux pendant un instant, puis se détourna d'elle et commença à grimper à l'étage. Emma la suivit. Elles s'arrêtèrent devant la porte de la chambre de Regina.
- Emma... Je ne peux pas faire ça toute seule.
Tirée de ses pensées, la blonde observa la brune, hébétée. Puis elle fronça les sourcils, comprenant ce dont Regina faisant allusion. Alors elle leva la main, effleura la joue de la brune avec délicatesse. Puis elle se rapprocha, posa sa deuxième main sur l'autre joue de Regina, et vient embrasser ses lèvres. Regina attrapa les hanches de la blonde, la tenant fermement contre elle. Comme pour la retenir. L'empêcher de fuir, tant de la maison que de sa vie. Peu à peu, leur baiser s'intensifia, et lorsque Regina laissa malencontreusement échapper un gémissement, Emma poussa la porte pour entrer dans la chambre. Elles avancèrent jusqu'au lit et Regina chuta sur le matelas lorsque l'arrière de ses genoux heurta le bord du lit. À moitié assise, elle regarda Emma.
Regina se redressa, attrapa le bas du t-shirt d'Emma. Puis elle le retira et embrassa délicatement son abdomen avant que la blonde ne se poste au-dessus d'elle, la faisant ainsi se rallonger. Emma prit à nouveau possession des lèvres de Regina, son bassin commençant à la brûler de l'intérieur.
Elle plaça ensuite des baisers le long de la mâchoire de Regina.
- Je n'ai jamais fait ça avant, murmura la brune.
Emma releva la tête, regarda Regina avec un sourire tendre.
- Moi non plus.
Regina lui sourit en retour et souleva la tête pour venir embrasser le cou d'Emma. Cette dernière entreprit de retirer le top de Regina. Puis, vivement, elle lui ôta son pantalon avant de se débarrasser du sien, les envoyant au sol. Regina en profita pour se redresser et asseoir ainsi Emma sur ses cuisses. Elle dévorait la peau de la blonde de baisers, et cette dernière pencha la tête en arrière, glissant ses mains dans le cou de Régina puis à l'arrière de son crâne, au milieu de ses cheveux. Elle échappa quelques gémissements lorsque la brune glissa sa langue contre son épiderme, et vint alors l'embrasser avidement. Leurs langues se mêlaient, s'épousant à la perfection.
Emma glissa ses mains dans le dos de Regina, et retira son soutien-gorge. La poitrine la brune vint se coller contre la peau nue du shérif. D'une main assurée, Regina ôta celui d'Emma. Elles soupirèrent d'aise en sentant chacune la peau de l'autre. Emma allongea à nouveau Regina en l'embrassant, puis elle se redressa et observa la brune allongée sous elle.
La bouche entrouverte, les cheveux épars sur l'oreiller, vêtue d'une unique petite culotte noire. Le corps d'Emma fut parcouru d'un frisson devant telle beauté.
- Emma..., dit Regina d'un ton implorant.
L'intéressée sourit devant l'empressement de Regina, et se rallongea sur la brune. Ses gestes n'étaient absolument pas réfléchis, tout venait avec un surprenant naturel. Une main posée sur un sein de Regina, le genou effectuant une pression entre ses cuisses, les lèvres qui mordillent le cou. La brune échappa un long gémissement quand les lèvres d'Emma vinrent attraper le bout de son sein. Son corps était en fusion, elle pouvait l'entendre bouillir. Lorsque la blonde fit glisser sa main entre leur corps, contre le ventre de Regina, celle-ci sentit frémir la moindre parcelle de son épiderme. La main ne s'arrêta pas, ne trembla pas en retirant le sous-vêtement. Lorsque Emma plaça directement deux doigts en Regina, la brune se cambra contre le corps de son amante, lâchant un gémissement de surprise. Cela faisait des années qu'elle n'avait pas senti cette sensation. Les gestes d'Emma accéléraient puis ralentissaient. Regina croyait devenir folle, le plaisir lui léchant les entrailles. Elle, Regina Mills, était en dessous. Non pas qu'elle était dominée, c'était plus comme une offrande. Elle offrait son corps tout entier à Emma. Et comme pour démontrer son absence de soumission, elle guida ses propres doigts jusqu'au bas-ventre d'Emma. La blonde tressaillit en les sentant s'aventurer sous l'élastique de son boxer, puis contre son clitoris. Ses gémissements se mêlèrent à ceux de Regina et ce fût comme un cercle vicieux : plus Regina jouissait et plus Emma jouissait à son tour.
Lorsque Regina fut prise de soubresauts, Emma sentit son sexe se refermer sur ses doigts. Elle repensa subitement aux paroles d'une camarade lesbienne de fac. « Ce qui est merveilleux avec une femme, c'est de sentir l'orgasme de l'intérieur. » Merveilleux était un euphémisme. À bout de souffle, elle regarda Regina se cambrer de plus en plus, le corps moite. Sa bouche s'ouvrit et un râle de plaisir en sortit. Et rien que cela combiné au magnifique doigté de Regina lui suffit pour la rejoindre dans l'orgasme.
Puis elles se laissèrent tomber, côté à côte, haletantes. Elles avaient le regard levé sur le plafond. Au bout de quelques minutes, Regina prit la parole.
- C'était délicieux.
Emma tourna un regard plein de provocation vers la brune.
- Délicieux ? Pourtant tu n'as rien goûté.
- Serait-ce un défi, miss Swan ?
- C'est possible, madame le maire.
Les lèvres de Regina s'étirèrent en un immense sourire alors qu'elle vint se poster sur Emma.
Cette nuit-là, elles ne dormirent pas. À peine avait elles finit de faire l'amour que l'une ou l'autre en redemandait. Et lorsque Regina eut la soudaine envie de goûter Emma directement, la cadence de leurs coïts ne fit que croître.