-Auteur : NTACvic
-Titre: ASSIEGES
-Résumé: L'agent Hotchner et son équipe doivent faire face à une prise d'otages orchestrée par le gourou d'une secte plein d'animosité envers le FBI. Celui-ci a, par ailleurs, un passé commun avec l'un des agents...
-Notes : Cette histoire est la suite du fan film :
Criminal Minds fan film « Agents du Diable » (disponible sur you tube)
Il est recommandé de voir le fan film (liens ci-dessous), mais libre à vous de le faire ou non.
Partie 1 : /-VBucgONHmY
Partie 2 : /L5zjOTJfh1A
Partie 3 : /DcqvW7mGSuY
Partie 4 : /7hFCutQMc0s
Bêtisier : /JnrnvBSe7xU)
Un résumé est disponible ci-dessous.
Précédemment, dans Esprits Criminels, « Les Agents du Diable » :
L'équipe des sciences du comportement aide la police de Washington à arrêter un tueur en série découpant les mains de ses victimes et les laissant à côté de leur corps, avec l'inscription « Agents du diable ».
Au fur et à mesure de leur enquête, le FBI rencontre un agent du bureau la DEA de Houston, Elliot McCaan, venu dans la capitale pour y rechercher un certain Jake Webster, gourou d'une secte antigouvernementale et qui comptait, parmi ses activités illégales, le trafic de drogue. Celui-ci avait disparu de Houston en y assassinant tous ses fidèles il y a plusieurs années. Des indices ont permis à McCaan de penser que Webster s'est installé à Washington. Les enquêteurs finissent par comprendre que Webster a créé une nouvelle secte et que le tueur en série en fait partie.
Avec Webster et le lieutenant Kraft de la police de Washington, le FBI identifie le potentiel tueur en série et le nouveau repère de Webster. Au cours de l'intervention, Hotch abat Johanna Costello qui menaçait JJ. En réalité, Costello n'avait pas d'arme sur elle et ne faisait que le simuler. Quant à la nouvelle secte de Webster, elle a quitté les lieux, sauf pour l'un des membres, Patrick Bradford, le tueur tant recherché.
Hotch est démis de l'affaire par Martina Grays, des affaires internes.
Au cours d'un jogging, Hotch est prévenu par un membre de la secte qu'un danger le guette. Hotch réalise avec Reid que le danger concerne le FBI, et plus particulièrement le quartier général de Quantico. En outre, il se peut que Jake Webster n'ait rien à voir avec toute cette histoire. Ils ont en effet raison car alors qu'ils le déduisent, le véritable gourou (qui n'est pas Jake Webster), en compagnie de ses gardiens (ses lieutenants), dont un nouveau venu dénommé Jeffrey Carr, ouvre le feu au sein du bâtiment dans lequel se trouve le département des sciences du comportement…
Quelques notes par rapport au film :
Pour les personnes qui ont vu le fanfilm, veuillez imaginer que les gardiens sont plus nombreux (pas pu avoir autant d'acteurs…) et que l'arme que tient le gourou sur le seuil du bureau dans lequel se trouve Prentiss est une uzi. Au vu de la chronologie dans l'histoire des personnages, certains pourront être plus âgés que les acteurs qui les incarnent.
Bien sûr, retenez à l'esprit la configuration des bureaux présentés dans la série originale.
(désolée, je n'arrive pas à mettre des espaces entre les paragraphes pour rendre la lecture plus agréable…)
BONNE LECTURE !
La journée avait commencé sous de bons auspices. Notamment au quartier général du Bureau Fédéral d'Investigation basé à Quantico, dans l'état de Virginie. Les agents de terrain, les scientifiques, les informaticiens, le personnel administratif et les futures recrues du FBI s'étaient rendus à leur lieu de travail et d'apprentissage en toute innocence, persuadés d'y passer une nouvelle journée comme les autres à résoudre des affaires, remplir des dossiers ou s'entraîner. Personne n'avait imaginé un seul instant, et d'ailleurs, comment l'imaginer, que cette journée habituelle se transformerait en journée que nul n'allait oublier. Cette journée ensoleillée allait bientôt devenir la journée la plus sombre qu'il eut été donné au FBI de connaître. Le FBI, cette institution qui confrontait tant de menaces, délits et crimes au quotidien, et qui tentait de déployer tous ses efforts pour rendre justice aux victimes de ces actes odieux, allait à présent se retrouver à la place des victimes qu'elle défendait au quotidien. En effet, tout changerait en ce jour tragique. Et tout commença lorsque des centaines d'agents, scientifiques, informaticiens, membres de l'équipe administrative et cadets furent arrachés violemment de leurs tâches respectives, à onze heures précises, par l'écho assourdissant de plusieurs rafales provenant de différents endroits du bâtiment abritant le siège du département des sciences du comportement…
… Quelques minutes auparavant, l'agent spécial Emily Prentiss était revenue dans les bureaux de l'unité d'analyse du comportement (BAU) pour retrouver son bureau. Elle avait pris le soin de retirer son arme de poing pour la ranger dans le tiroir de son bureau, pensant naturellement qu'elle pouvait s'en défaire le temps de quelques rapports à compléter. Elle n'avait fait nullement attention à cet homme vêtu d'un costume noir et d'un pull à col roulé de la même couleur, et portant un sac de sport qui s'était arrêté sur le seuil de la salle open space, et qui avait balayé du regard l'intérieur de la salle. Emily Prentiss n'avait pas fait attention, d'une part parce qu'elle montrait le dos à l'entrée, et d'autre part, parce qu'il n'était pas nécessaire de scruter chaque personne qui arpentait les couloirs et bureaux du bâtiment. Tout comme elle, les autres personnes présentes dans la salle étaient restées concentrées dans ce qu'elles faisaient. Ainsi et malheureusement, aucune d'entres elles n'avait vu cet homme reculer d'un pas pour y déposer son sac de sport, l'ouvrir, en sortir un uzi, l'armer, le pointer vers l'intérieur de la salle et appuyer sur la détente. Nicolas Henry, de son nom, lança un déluge de balles. Elles finirent leur course sur des agents, des tables, des étagères, des vitres, des murs. Plusieurs agents tombèrent au cours de la première salve. Emily Prentiss, dans un réflexe, bondit de son fauteuil et se jeta sans retenue sur le sol. Elle avait bien compris qu'un drame était en train de se produire, mais en réalité, elle était davantage dans un état de choc que de lucidité, tant la situation était inimaginable. Emily était à présent à plat ventre sur le sol, et restait immobile. Elle n'arrivait pas à faire le moindre mouvement, comme si elle souffrait soudainement d'une paralysie totale. Tout ce qu'elle put faire fut remuer les yeux et voir devant elle un collègue lui aussi sur le sol, mais à l'inverse d'Emily, sur le dos, et plus grave, une mare de sang s'était érigée sur son torse. Emily voulut réagir, mais une force invisible l'en empêchait. La jeune femme était terrifiée. Elle transpirait d'effroi. Dans un sursaut, elle plaqua sa main droite contre son holster, mais elle se rappela qu'elle avait rangé son pistolet dans le tiroir qui se trouvait en hauteur. L'agent de terrain voulut se lever pour le prendre, mais une nouvelle salve de tirs la bloqua au sol. Bien qu'Emily fût cachée par d'autres bureaux, ils ne constituaient pas forcément une protection infaillible, et l'agresseur pouvait la repérer facilement. Emily, au contraire, n'avait aucune visibilité du champ de bataille. A la fois par prudence et par terreur, Emily ne put que rester dans sa position initiale et entendre, impuissante, les tirs de Nicholas Henry, les gémissements de ses collègues blessés et tombés quelque part dans la salle, tandis que mille questions se bousculaient dans son esprit. Entre autres : qui était le tireur ? Quel était le mobile de cet acte belliqueux ? Etait-il seul ? C'est alors que les tirs cessèrent, mais Prentiss put percevoir l'écho d'autres tirs. Il y avait sans doute des complices. Emily espéra que des agents purent riposter et espéra que le tireur dans la salle open space de la BAU s'en aille après son acte…
… Quelques minutes auparavant, l'agent Derek Morgan s'était installé dans une salle de repos, plus exactement, un petit coin cuisine, situé sur un autre étage du bâtiment. Il avait été interrompu dans sa pause par un coup de fil de son jeune coéquipier, le docteur Spencer Reid. Le jeune homme s'était mis à parler avec frénésie et panique. Derek avait du le couper pour lui demander de ralentir le rythme afin de rendre son discours intelligible. C'est alors que Derek avait été choqué d'entendre Reid lui révéler que la secte sur laquelle l'équipe enquêtait allait attaquer les bureaux du FBI, et plus précisément, le bâtiment dans lequel Derek se trouvait. Derek n'avait pas eu le temps de répondre, sauf pour pousser un « Quoi ? » éberlué, quand des coups de feu le firent bondir de la chaise sur laquelle il s'était installé. L'agent avait tourné la tête dans tous les sens, première réaction dans cette situation incroyable et synonyme de péril. Morgan mit une dizaine de secondes à reprendre ses esprits et à sortir de la cuisine, mais oublia complètement Reid (en témoigna le rangement précipité de son portable). Dehors, il vit des hommes et des femmes courir vers les escaliers. Certains et certaines, des agents, avaient dégainé leur arme, prêts à tirer en cas d'agression, et escortaient le personnel non initié au combat vers les escaliers. Derek interpela un des agents féminins :
-Derek : Qu'est-ce qui se passe ?!
-Agent féminin : Je n'en sais pas plus que vous, à part que des personnes armées ont ouvert le feu ! Les tirs viennent de plusieurs étages !
Derek pensa alors à ses coéquipiers restés plus en haut, à l'étage des sciences du comportement. Il pensa à Penelope Garcia. Non pas qu'il ne se souciait pas de ses autres coéquipiers, mais contrairement à eux, sa belle analyste n'avait aucune expérience de terrain et donc elle était plus vulnérable en cette situation. Il n'en fallut pas plus à Morgan pour prononcer le nom de Garcia et partir à contresens des personnes se dirigeant vers les escaliers, sous la stupeur de la femme agent qui lui criait :
-Agent féminin : Hé ! Mais qu'est-ce que vous faîtes ?! C'est beaucoup trop dangereux ! …
… Quelques minutes auparavant, l'agent Jennifer Jareau, alias JJ, se dirigeait vers le bureau d'Erin Strauss, la chef de section. Jennifer sortait d'une entrevue avec l'agent des affaires internes, Martina Grays. L'ancienne agent de liaison à présent profiler avait eu l'occasion de côtoyer Grays et elle avait bien cerné le caractère de cette femme qui était du genre à utiliser tous les moyens pour entrer dans les bonnes grâces de la hiérarchie et profiter de son statut. Son acharnement envers Hotch avait révolté JJ qui se devait d'en parler avec Strauss pour trouver une solution. Jennifer était en train de longer un couloir et s'apprêtait à tourner à gauche quand elle sursauta. Elle se retourna dans un réflexe en entendant les coups de feu et fit quelques parts en arrière pour retourner dans le couloir. D'abord ahurie par un tel vacarme et sa nature, la jeune agent dut se rendre à l'évidence qu'elle ne rêvait pas. Des gens étaient bel et bien en train de tirer. L'agent allait mettre sa main à son étui pour en sortir son arme quand un homme en costume sombre portant un sac de sport dont la bandoulière encerclait son épaule lui fit face au bout du couloir. JJ aperçut rapidement que cet homme avait un uzi dans la main droite et qu'il avait l'intention de s'en servir contre elle. Dégainer son arme risquant de lui faire perdre un temps précieux et l'exposer au danger, JJ opta pour une autre option, à savoir plonger pour se protéger sur le côté. Ce qui fut une bonne décision car l'homme ouvrit instantanément le feu sur elle. Les deux mètres qui la séparaient du couloir coupant perpendiculairement celui dans lequel elle se tenait debout ne furent malheureusement pas suffisants pour permettre à JJ d'esquiver une balle de son assaillant. JJ ressentit une vive douleur à sa cuisse gauche avant de s'étaler sur le sol, endolorie. Elle vit sa jambe ensanglantée, mais en fit abstraction pour le moment car elle avait un autre problème bien plus urgent à régler. JJ sortit son pistolet, se redressa tout en restant en position assise, et s'adossa au mur, prête à réagir. L'homme s'était arrêté de tirer. Sûrement attendait-il que JJ sorte sa tête de sa cachette pour tirer à nouveau. C'est alors qu'Erin Strauss apparut du côté de JJ. Strauss vit la jambe de JJ et murmura, horrifiée :
-Strauss : Oh mon dieu… !
JJ lui fit signe de rester silencieuse et lui indiqua du doigt la présence d'un ennemi. Strauss ne se fit pas prier et se plaça à côté de JJ qui venait d'avoir une idée. Elle ôta sa montre et la lança dans le couloir. Le tireur à l'uzi, dans un réflexe, ouvrit le feu et s'acharna sur la montre. JJ en profita pour sortir rapidement de sa cachette et riposter, ce qu'elle put faire car le tireur s'était découvert en grande partie. JJ tira trois fois et la dernière balle atteignit l'ennemi en pleine poitrine. Son corps partit vers l'arrière à cause du choc et tomba par terre. Strauss en profita pour parler.
-Strauss : Bravo, vous l'avez eu.
-JJ : Il faut vérifier.
-Strauss : Je m'en occupe. Donnez-moi votre arme.
JJ fut décontenancée en entendant les paroles de Strauss, plutôt habituée au calme d'un bureau. Cette dernière lui dit, avec un sourire :
-Strauss : J'ai reçu une formation pour ça, moi aussi ! …
… Quelques minutes auparavant, l'agent David Rossi tentait en vain de faire parler le principal suspect dans l'affaire que son équipe et lui traitaient, à savoir Patrick Bradford. Rossi avait été patient mais avait du admettre intérieurement que Bradford était très doué pour rester silencieux malgré le nombre d'heures qu'il avait passées en salle d'interrogatoire. David tournait en rond au moment où il perçut distinctement les tirs de mitraillette fusant de toutes parts. Il n'y avait pas cru dans un premier temps, car il n'aurait jamais pensé qu'une telle chose puisse se produire au sein de ce bâtiment. De toute évidence, ces rafales de balles furent le déclic pour Bradford qui sortit enfin de son silence religieux en narguant Rossi avec une décontraction sidérante :
-Bradford : D'après Thomas Fuller, « Le moyen d'être sauf, c'est de ne pas se croire en sécurité ». Qu'en pensez-vous, agent Rossi ?
Rossi avait alors tourné la tête vers la porte de la salle, puis était revenu sur Bradford, avant de retourner sur la porte. L'homme devait sortir pour voir ce qui se passait, bien qu'il en avait une idée qui incluait un lien entre cette attaque, Bradford et la secte des « combattants des forces obscures ». A peine Rossi avait-il fait un pas que Bradford bondit de sa chaise pour se ruer sur lui et le faire tomber sur le sol…
… Derek Morgan marchait à vive allure dans un couloir qui n'était pas situé à l'étage du bunker de Garcia. L'agent s'était rappelé que Garcia avait du se rendre dans une autre pièce du bâtiment, et elle devait sans doute y être encore, car Morgan ne l'avait pas vue devant ses ordinateurs chéris quand il était passé quelques minutes auparavant. Alors que Derek continuait sa route en tenant fermement son arme dans sa main droite, prêt à réagir à toute agression, il vit les portes de l'ascenseur non loin de lui s'ouvrir. Derek s'arrêta soudainement et leva son pistolet. C'est avec un immense soulagement qu'il vit Penelope Garcia sortir de la cage, une pile de dossiers dans les bras. L'informaticienne ne s'était certainement rendue compte de rien, étant donné les écouteurs de son baladeur qui obstruaient ses oreilles. D'ailleurs, la jeune femme, en voyant Derek, lui fit un grand sourire, retira ses écouteurs et se mit à rouspéter énergiquement :
-Penelope : C'est dingue à quel point une photocopieuse peut te faire perdre du temps… Me voilà à devoir faire des copies pour le service juridique qui, en passant, aurait pu me prévenir avant que je ne débarque chez eux…
Derek interrompit Garcia :
-Derek : Garcia, plus tard ! Il faut que tu sortes d'ici !
Garcia fut choquée par le ton de son agent chéri et répondit :
-Penelope : Hein, quoi ? Pourquoi je dois sortir… ?
Derek apporta sa réponse, tout en appuyant sur le bouton pour ouvrir l'ascenseur.
-Derek : Une fusillade vient d'éclater !
Penelope n'en revenait pas.
-Penelope : Une… QUOI ?!
Les portes s'ouvrirent. C'est alors que Derek aperçut un assaillant, en costume, avec un M16. Derek profita de la seconde qu'il fallut à l'agresseur pour le voir pour pousser Garcia dans l'ascenseur, afin de la mettre en sécurité. La jeune analyste se sentit instantanément propulsée contre le mur de la cabine et fit tomber ses dossiers. Les portes de l'ascenseur se refermèrent. Apeurée, elle n'osa remuer le petit doigt. Bien que terrifiée, Penelope tenta de garder son sang froid. Elle n'était pas profiler, mais elle avait compris que quelque chose de grave était en train de se produire à un mètre d'elle, sinon Derek ne l'aurait pas poussée ainsi. Elle craignait pour son ami. Elle aurait voulu faire quelque chose, mais tout ce qu'elle pouvait faire était rester dans cet ascenseur et être témoin impuissant, séparée de son bien aimé Afro-Américain par une porte. Garcia se surprit à prier, mais sa prière n'eut pas l'effet escompté. Deux coups de feu distincts retentirent et firent sursauter Penelope d'effroi. La jeune femme resta prostrée, réalisant que Derek venait d'être touché, peut-être mortellement. Garcia s'arrêta de respirer, pressentant avec horreur qu'elle allait sûrement être la prochaine. Les secondes parurent des heures, et Penelope vit les portes de l'ascenseur s'écarter. Elle vit devant elle un homme qui bloquait la fermeture des portes avec sa jambe et derrière lui, sur le sol, inconscient, voire mort, Derek, dont le ventre était inondé par une flaque de sang. Garcia releva les yeux vers le tireur qui l'étudiait avec curiosité et mépris. Il était très probablement stupéfait par le contraste entre le code vestimentaire coloré de Garcia et la nature de l'institution qu'abritait ce building. Garcia sentit son cœur battre à tout rompre. Son visage transpirait. Tous ses muscles étaient paralysés. C'était le cauchemar. C'était la fin. L'analyste allait quitter ce monde dans la violence. Elle avait traversé des épreuves dans sa vie, mais avait eu la chance d'être accompagnée par des gens formidables. Elle avait trouvé sa voie, avait noué de belles amitiés avec des personnes extraordinaires. Elle avait contribué, à sa façon, à faire le bien autour d'elle, notamment au sein de l'unité d'analyse du comportement qu'elle portait dans son cœur. Ironie du sort, elle allait partir brutalement et tristement comme une victime d'un tueur en série était partie. Mais Garcia ne partirait pas en baissant les yeux, en s'inclinant devant son meurtrier. Elle allait lui faire face, le regarder fermement droit dans les yeux. Elle partirait la tête haute. Garcia se redressa et affronta du regard l'homme, déterminée. L'homme la fixa. Et alors que Penelope attendait le coup de grâce, l'homme tourna les talons et s'en alla d'un pas lent, comme s'il flânait dans un quartier touristique. Garcia resta médusée par cette fuite tandis que les portes se refermaient. L'homme n'avait pas fait preuve de pitié. Non. Il l'avait tout simplement regardée avec dédain et était parti. Garcia arrêta de se soucier du pourquoi du comment pour appuyer sur le bouton d'ouverture de l'ascenseur et venir en aide à Morgan. La solution la plus sûre et réalisable pour elle, bien que non dépourvue de risques, était de tirer Derek vers elle et descendre au rez-de-chaussée. Elle se voyait mal aller ailleurs en tirant un homme de la carrure de Morgan sur plusieurs mètres de couloirs. L'analyste se pressa pour saisir les bras de son ami, et remit son arme dans son holster. Le temps pressait…
… Quelques minutes auparavant, l'officier Parker avait commencé la lecture d'un magazine de bricolage, activité lui permettant de s'occuper pendant son service de garde de l'armurerie. Il avait prévu de longues heures de tranquillité. Ce fut sans compter la venue de cet homme au costume et sac de sport, suivi d'un homme d'entretien qui s'arrêta pour sortir un balai de son chariot de travail et nettoyer le sol. Parker n'avait jamais vu l'homme au costume, et avant même de lui dire bonjour, Parker entendit des coups de feu. Il n'eut pas le temps de réagir que l'inconnu, du nom de Jeffrey Carr, venait de dégainer un uzi et de le blesser mortellement. Une fois Parker hors d'état de nuire, l'homme d'entretien arrêta son travail, sortit plusieurs sacs de toile noire vides et se faufila dans l'armurerie, pendant que Jeffrey surveillait les alentours…
… Tout comme la grande majorité du personnel, les agents de la sécurité en poste au centre de contrôle du bâtiment abritant les sciences du comportement sursautèrent en entendant les premières rafales. Dans l'ahurissement le plus complet, ils se jetèrent des regards, pour vérifier que leurs collègues avaient bien entendu la même chose. C'est ensuite qu'ils concentrèrent leurs yeux sur les multiples écrans de contrôle, relais des caméras de surveillance disséminées aux quatre coins de l'immeuble. Ils y découvrirent des silhouettes éparpillées sur plusieurs étages en train de tirer sans sommation. Sur d'autres étages, des hommes et des femmes avaient pu se libérer et évacuer par les escaliers. Les agents voulurent déclencher l'alarme, mais peine perdue. Ils n'avaient pas remarqué qu'un tireur s'était introduit dans la pièce pour trouer leur corps, les écrans, les manettes de contrôle, au point de provoquer des courts circuits suivis d'explosions. De toute façon, les agents du poste de contrôle n'auraient pas pu se douter de l'intrus car celui-ci portait le même uniforme qu'eux et son badge indiquait le nom de Steven Colton….
Bureau du FBI, Quantico, extérieur :
Quantico avait radicalement changé de visage. L'extérieur, presque désert une heure auparavant, avait maintenant laissé place à l'effervescence, ce que constatèrent les occupants du 4*4 noir qui venait de freiner brusquement, les gyrophares à pleine puissance. L'agent Hotchner, toujours en tenue de sport, descendit du côté conducteur, imité par le docteur Spencer Reid du côté passager. Il ne fallut pas plus de cinq secondes aux deux hommes pour faire le lien entre ce dont ils avaient parlé sur le pont où O'Garan avait été abattu sous les yeux de Hotch et l'agitation qui régnait en ce moment à Quantico. Hotch et Reid prirent la mesure du chaos. Une brigade d'intervention avait réagi rapidement en arrivant sur les lieux. Plusieurs hommes lourdement armés et en tenue de combat verte dont le gilet pare balle était frappé de l'acronyme du Bureau avaient pris position devant l'entrée du bâtiment attaqué et autour, à des postes stratégiques. Des snipers pénétraient avec urgence dans les bâtiments épargnés pour éclairer les troupes au sol sur ce qui pouvait se passer en hauteur. D'autres collègues guidaient le personnel sortant de l'immeuble et les maintenaient à l'abri au loin. Certains aidaient les secouristes à soigner les blessés dans une antenne de fortune. D'autres, avec des techniciens en tenue plus conventionnelle, mettaient en place un poste de commandement, tout en jonglant avec tentes, ordinateurs, câbles et autres équipements. Hotch et Reid se dirigèrent vers ce poste, mais ils furent interceptés par un membre de la brigade d'intervention qui gardait le périmètre du poste de contrôle.
-Garde : Désolé messieurs, mais vous ne pouvez pas entrer.
Hotch répondit, tandis que Reid sortait sa plaque comme preuve, étant donné qu'il était le seul à avoir son insigne sur lui.
-Aaron : Je suis l'agent Hotchner et voici le docteur Reid. Nous sommes du département des sciences du comportement. Nous pensons que cette attaque a un rapport avec l'affaire sur laquelle nous travaillons.
Le garde ne put répliquer car un homme dans la cinquantaine et en costume cravate s'en chargea, arrivant derrière Hotch et Reid.
-Homme : C'est bon, officier, vous pouvez les laisser passer.
-Garde : Bien, directeur Stewart.
L'officier libéra le passage et les trois hommes passèrent. Aaron connaissait le dénommé Stewart, directeur de Quantico, pour l'avoir côtoyé lors de réunions.
-Aaron : Merci monsieur. Je vous présente le docteur Spencer Reid. -Reid hocha la tête en guise de salutation- Que s'est-il passé ?
Le directeur Stewart expliqua à ses deux accompagnateurs :
-Stewart : J'étais à mon bureau quand le capitaine Carpenter de la brigade d'intervention m'a appris qu'une fusillade avait éclaté dans votre bâtiment à onze heures précises. Des personnes sont encore coincées à l'intérieur, mais heureusement, certaines ont pu nous joindre grâce à leur portable. J'ai tout de suite prévenu notre directeur général Harrington qui ne devrait pas tarder à arriver. Vous tombez bien, agent Hotchner, docteur Reid, parce que nous aurions grandement besoin de négociateurs…
-Aaron : Comptez sur nous, monsieur le directeur. J'appelle mon équipe. La presse est-elle déjà au courant ?
-Stewart : Pas encore… Mais ce n'est qu'une question de temps…
Aaron regarda Reid. Les deux hommes allaient bientôt exercer l'art délicat de la négociation dans une situation à la complexité indescriptible.
Générique