Salut!

J'ai laissé des fanfictions inachevées-à vrai dire elles sont encore en cours et je ne peux pas m'empêcher d'accumuler les projets... (désolée!). J'aime vraiment celle-ci, enfin, l'idée que j'en ai. Ce n'est pas vraiment une fanfiction consacrée à un seul couple ou un seul évènement mais plutôt une minisérie avec différents persos mis en valeurs. J'espère que je la finirai, et que vous l'aimerez!

J'ai un peu modifié l'histoire préalable... (genre le Glee Club n'existe pas, ce qui n'est pas très important... hein?). J'avais plus envie de me concentrer sur l'histoire que sur l'aspect chanson. Ce qui change déjà pas mal de choses. Il faut prendre en compte que Kurt a bel et bien été victime d'harcèlement, que Santana et Brittany ont une relation un peu compliquée, que Quinn a bel et bien eu un gosse avec Puck et que Finn et Rachel viennent de rompre (encore!).Je me tente aussi à un léger badboy!Kurt parce que... parce que c'est mon plaisir coupable. Blaine n'a jamais été présent pendant la s2, donc, (vous découvrirez pourquoi par la suite). Ce sera surtout vu du point de vue de Blaine parce que selon moins c'est un personnage très "malléable", et c'est très agréable d'écrire selon son point de vue. Il y aura du Klaine, certainement, mais aussi d'autres duos par ci par-là, Faberry, Quinntana, Finnchel (un tout petit peu, j'exècre ce couple mais il a existé après tout), Puckleberry, Brittana... J'essaierai, du moins.

J'ai écrit beaucoup d'épisodes en désordres de cette fanfiction et ils sont tous pas très joyeux-joyeux. Mais bon.

Profitez -enfin j'espère-et n'oubliez pas de me laisser une petite review, sinon je serai un sad sad panda :(


Blaine était confronté au problème suivant : il ne savait pas réellement où mettre son corps, comment se débrouiller avec ses jambes et ses bras, dans la salle d'attente du docteur Elen. Les chaises étaient en plastique brun-comme celles du cabinet de son ancien psychologue. Les magazines-même les magazines étaient les mêmes, datant tous de la décennie précédente, titrant des noms de sexsymbols oubliés. Quant à la sempiternelle plante verte, elle se mourrait dans un coin de la pièce, sa couleur originale recouverte d'une pellicule de poussière.

Blaine s'assit du bout des fesses sur une chaise. Tous les autres patients avaient le nez enfouis dans leurs revues, absorbés par les couleurs vives des couvertures. Ils avaient honte d'être là, peut-être.
La première chose qu'il remarqua, ce furent les cheveux. Roses et courts, qui encadraient pathétiquement le visage de la jeune fille. Il prit à peine le temps de regarder sa tenue-car Blaine n'était pas de ceux qui accordaient leur attention à ce genre de détail. Mais s'il l'avait fait, il aurait pu remarquer l'abondance de noir, le noir sur les yeux, la chemise, le pantalon et les vieilles Converses limées. Elle ne lisait pas un magazine. Elle le regardait dans les yeux. Dans le creux des yeux. C'en était presque gênant.

« Blaine Anderson, énonça la réceptionniste.

Il se leva. Ses membres commençaient à lui paraître vides-qu'allait-il encore pouvoir raconter, tisser de toutes pièces ? Il n'aimait pas l'idée de parler de lui à un inconnu. Non. Il n'aimait pas l'idée de parler de lui. Il savait déjà quels sujets allaient être abordés-et il n'avait définitivement pas envie d'en parler.

Il arriva dans la salle. Il reconnaissait cette odeur-d'un état à un autre, c'était la même. Les murs étaient gris, la lumière claire, et des tableaux ainsi que des livres, et des statuettes, essayaient de faire paraître ce cabinet un peu moins impersonnel.

Le visage du docteur Elen lui-même était impersonnel. Une femme aussi grise que ses murs, des cheveux blonds tirés en un chignon qui lui faisait peur. Elle eut un sourire-très léger, et elle l'invita à s'assoir sur un des fauteuils en cuir noir en face d'elle. Il s'exécuta.

-Bonjour, Blaine.

Il n'aimait pas le fait que cette femme tienne son dossier entre ses mains. Il n'aimait pas l'aller-retour que ses yeux faisaient de son visage à son dossier, comme si elle assimilait les informations lui correspondant. Il n'aimait pas être un numéro.

-Tu vas bien, aujourd'hui ? Est-ce que l'Ohio te plaît ?

Pour l'instant, Blaine n'avait vu de l'Ohio que les cartons de déménagements et les murs de sa maison. Il n'était pas sûr de s'être forgé un avis.

-Je ne sais pas, lâcha-t-il.

Entendre le son de sa propre voix lui sembla étrange-il n'était pas habitué à parler beaucoup, ces derniers jours. Ces derniers mois, en réalité.

-Tes parents, continua le Docteur Elen sur sa lancée, t'ont-ils averti de la raison pour laquelle ils déménageaient ?

-Ils s'inquiétaient pour moi. Ils pensaient que partir serait une manière de m'aider.

-Pourquoi s'inquiétaient-ils pour toi, Blaine ?

Blaine dut faire un effort pour rester poli-car enfin, elle avait son dossier sous les mains, elle l'avait déjà lu, il haïssait qu'on le prenne pour un demeuré. Il n'était pas demeuré. Mais comme il savait si bien le faire, il lui donna, avec un sourire, ce qu'elle voulait qu'il lui donne.

-Ils s'inquiétaient pour moi par rapport à ma tentative de suicide, début juin.

C'était la première fois qu'il prononçait ces mots à voix haute-ça ne lui plaisait pas vraiment.

-Que penses-tu de leur décision, Blaine ? Est-ce que tu penses que déménager te fera du bien ?

Blaine haussa les épaules. Là encore, il ne s'était pas fait d'idée.

-Peut-être. Je ne sais pas.

-Quelle est la raison pour laquelle tu souhaitais te suicider, Blaine ?

Blaine, qui avait cherché des raisons avant d'essayer et après sa tentative, n'en avait pas vraiment trouvé depuis. Il se sentait seul-mais est-ce que cela était vraiment une raison ? Il se sentait seul, et vide, et il avait besoin de se sentir exister, d'une manière ou d'une autre. Il avait besoin de cette sensation, de cette lame sur son bras. Il ne voulait pas vraiment mourir. Mais c'était allé trop loin. Et tout restait confus dans sa tête, comme si ce n'était pas ses mains qui avaient, lentement, presque tendrement, exécuté ces gestes, comme si ces doigts, qui ne tremblaient même pas, appartenaient à un inconnu. Il avait regardé la scène au travers d'un voile noir, il... Il n'était plus sûr de rien.

Ces motifs ne lui semblaient pas assez importants pour qu'il les exprime à voix haute.

-Je me sentais seul, se contenta-t-il d'asséner.

-Pense-tu qu'ici, en Ohio, tu pourrais avoir de nouveaux amis ? A quel lycée est-ce que tu seras scolarisé à la rentrée ?

-Le lycée McKinley.

Elle bougea lentement la tête.

-La rentrée est demain. Est-ce que tu as des appréhensions ?

Il haussa les épaules.

-Pas vraiment.

-Tu n'es pas stressé ? C'est une petite bourgade, tout le monde se connaît plus ou moins. Ce n'est pas comme dans l'Illinois.

-Je n'ai jamais vraiment apprécié l'Illinois, ça tombe bien.

Elle nota quelque chose sur son calepin-qu'est-ce qu'il pouvait bien y avoir dans sa phrase qui méritait d'être noté ? Blaine évita d'y réfléchir-les psys étaient des gens étranges.

-Comment est-ce que tu te sens, à présent ? Est-ce que tu te sens toujours aussi seul ?

Blaine ne notait aucun changement dans son apathie habituelle-cela dit, il n'avait pas envie d'avoir des ennuis. Il n'avait pas envie que ses parents ne s'inquiètent. Il ne recommencerait pas.

-Je me sens mieux. Beaucoup mieux, ajouta-t-il devant la moue dubitative du docteur Elen.

-Une raison particulière ?

-J'ai hâte, laissa-t-il entendre.
Il s'appliquait à ce qu'aucun soupçon d'ironie ne puisse s'immiscer dans sa voix. De toute manière, elle le prenait déjà pour un demeuré.

-Bien.

Elle laissa passer un léger silence-significatif, cela dit.

-Donc, Blaine, je pense que ça sera tout pour aujourd'hui. Je te revoie dans trois semaines, c'est bien ça ?

Il hocha la tête. Il se leva, serra la main tendue, offrit son plus grand sourire et quitta la pièce.

Il put respirer, à l'extérieur. Il put se sentir moins lourd. Et moins vide, à la fois. Ce qui était une sensation étrange. Et délicieuse.

« Quinn Fabray, appela la réceptionniste en le voyant fermer la porte derrière lui.

La fille aux cheveux roses s'avança vers lui, le bouscula avec une violence inattendue en passant près de lui dans le couloir. Il se demandait quel était le questionnaire idiot qui allait lui être soumis, il se demandait si elle disait la vérité, ou bien si, comme lui, elle détestait ça, elle détestait qu'on perce des trous à travers elle, qu'on la note sur un papier. Il se demanda si elle voulait juste qu'on la laisse tranquille. Qu'on ne s'inquiète pas à son sujet. Quand il s'arrêta de se demander, il se décida à sortir du cabinet.

Sa mère l'attendait dehors, dans son vieux pick-up sale. Avec tout l'argent de la famille Anderson, elle aurait pu avoir un véhicule beaucoup plus présentable-mais depuis des années, Ella Anderson était fidèle à sa vieille machine. Ce que lui reprochait un peu son mari. Pour un avocat fortuné, une femme qui se complaisait dans les jeans limés, les chemises légères, et qui conduisait un pick-up, ça ne collait pas.

Elle lui fit un énorme sourire. Il ouvrit la portière et s'assit sur le siège passager. Il n'avait pas encore obtenu son permis. Il n'avait pas encore seize ans.

« Comment est-ce que ça s'est passé ? Demanda-t-elle.

-Très bien, dit-il.

-Il faudra que je rencontre cette Elen. On m'en a dit beaucoup de bien. C'est certainement pour ça que ton père l'a choisie.

-Ou parce que c'est la seule psychologue dans un rayon de moins de quarante kilomètres à Lima.

-Ca a dû jouer aussi, lâcha-t-elle en riant.

Son fils avait l'air un peu contrarié, son sourire ne la bornait pas-pas à elle. Ella tourna le volume de l'autoradio sur le maximum. Et se mit à chanter.

Ella avait une très jolie voix, en réalité. Mais s'appliquait à le cacher en beuglant les refrains comme une ivrogne. C'est aussi pour ça que Blaine l'aimait.

-BORN IN THE USA, I WAS… BORN IN THE USA

C'était elle qui avait choisi d'emménager, il le savait. Son père était un peu récalcitrant à quitter son grand cabinet à Chicago. Il l'aimait pour son pick-up pourri, et ses jeans dégueulasse, et ses chemises légères. Et sa queue de cheval basse qui la faisait ressembler, malgré ses quarante-cinq ans, à une lycéenne un peu débridée.

Elle eut le temps de massacrer plusieurs chansons avant qu'ils n'arrivent à la maison.

Son père était parti faire quelques course-en réalité, il évitait au plus de se retrouver avec sa famille, et Blaine le savait. Depuis qu'ils avaient déménagés, il était distant. Il n'était pas vraiment emballé par Lima, son unique supermarché et son unique cabinet d'avocat. Chicago lui paraissait une meilleure idée.

Blaine ne mentait pas quand il disait qu'il ne savait pas quoi penser de la ville. Cependant, il y avait quelque chose qu'il aimait plus que tout à propos de sa nouvelle maison.

Il se rendit dans sa chambre, ouvrit la fenêtre du plafond, exerça une légère traction sur ses bras pour se hisser au sommet. Finalement, se retrouva assis sur le toit en pente, et, trois étages plus bas, la petitesse de son quartier, les arbres gris, et les deux enfants qui jouaient sur le bitume. Il regarda ces enfants de plus près. Il y avait un petit garçon et une petite fille, et ils couraient sans s'arrêter, et Blaine sourit, il aurait adoré se joindre à eux mais il y avait des choses que ce stupide corps l'empêchait de faire. Il ne cessait de les bouffer du regard.

Tout n'était pas à jeter, à Lima.

Il y avait quelque chose dont il était sûr, c'est qu'il allait passer un certain temps sur ce toit. Peut-être à contempler ces gosses. Peut-être les verrait-il grandir. Il aimait cette perspective. Il eut un sourire.

Tout se passerait bien, cette fois.


« Tu tires une sale gueule.

De la part de Santana, c'était presque comique. Elle avait encore maigri, et sa robe en cuir, qui se voulait moulante, tombait désespérément de ses hanches. Clope au bec, elle s'attardait sur le visage de chacun de ses amis pour en souligner leurs défauts quotidiens. C'était au tour de Kurt, dont elle avait pointé du doigt les cernes gonflés, les joues creuses, la peau pâle et les cheveux gras.

Il soupira. La rentrée. Ca grouillait, ça parlait, c'était plein de bonne volonté. Le souvenir des deux derniers mois lui trottait dans la tête-en réalité, tout lui paraissait très flou. Il se rappelait de quelques détails, de ceux dont personne ne se souvient en général. Le visage de Quinn, se dissimulant au regard, en se collant à la vitre, ce qui, irrémédiablement, signifiait qu'elle pleurait - Brittany et Santana qui se tenaient la main sous la table, Puckerman payé pour chanter dans des bars, Finn écrasant méthodiquement une armée de zombie grâce à l'habileté de ses pouces dont la taille dépassait de loin tous les standards établis sur l'espèce humaine.

-Où est Quinn? Demanda Puck, son dos appuyé contre les murs de l'enceinte.

-Je n'en ai pas la moindre idée, lâcha Brittany. Peut-être a-t-elle enfin reçu sa convocation pour Poudlard.

-Elle nous aurait avertis, répondit Santana d'un ton égal. Tu peux lui envoyer un message, B?

Brittany hocha lentement la tête, avant de faire quelques mouvements circulaires avec ses mains. Elle invoquait sûrement la déesse messagère- elle avait vu ça dans Percy Jackson.

Kurt soupira. Brittany l'amusait, d'habitude-mais aujourd'hui, il allait être dur à dérider. C'était la rentrée, après tout.

Ils se déplacèrent en meute, comme à leur habitude, Rachel Berry, lumineuse, éclatante, qui ouvrait la voie et Kurt, la tête basse et les yeux tombants, qui traînait à l'arrive. Ils s'attardèrent devant le panneau d'affichage indiquant leurs classes. Kurt croisa les doigts.

Pas avec Rachel. Pas avec Rachel.

Bien sûr, il adorait la brunette, mais se retrouver dans sa classe signifiait devoir se la coltiner du soir au matin, elle et son débit incessants de paroles, sa manière de s'énerver en chantant, ses petits surnoms idiots et ses obsessions hygiéniques qui, avec l'âge, tournaient à la paranoïa.

-Il semble que tu vas devoir me supporter toute la journée, Hummel, décréta Santana, le doigt posé sur un nom au hasard sur la liste d'appel. Du moins dans pas mal de matières.

Kurt hocha la tête. Qui que soit son Dieu, il lui serait reconnaissant. Santana était chiante aussi, mais savait la fermer quand il le fallait.

Brittany se joint à eux tandis que Puck, Finn et Rachel s'éloignaient vers l'autre bout du couloir.

Ils attendirent, dans un rang plus ou moins organisé, que le chiwawa recouvert de guimauve qui leur tenait lieu de professeur d'espagnol (une vieille théorie de Santana) ne daigne surgir. Ce qui arriva, après quelques minutes d'attente.

Kurt chercha du regard une table où s'assoir. Il consulta Santana du regard, laquelle sembla s'excuser, s'asseyant auprès de Brittany en espérant qu'il ne lui en voudrait pas trop.

Kurt s'assit en fond de salle, seul. Il finirait par s'y habituer. De toute manière, il n'était pas une bonne compagnie, il était plus habitué à s'endormir pendant les cours de Shuester.

Alors que leur professeur commençait son monologue,y vosotros qué habeis hecho estas vacaciones ? Il essaya de ne pas s'endormir tout de suite. Il avait promis à Burt qu'il ne ferait pas le con, cette année. Qu'il aurait ces foutus examens, ce genre de conneries. Il prit même son cours-signe ultime de sa bonne volonté. Mais il savait que ça ne durerait pas, et que même son désir de ne pas décevoir son père se fanerait avec la lassitude que lui évoquait le lycée.

Malgré tout il ferait de son mieux. Ces deux dernières années avaient été si peu concluantes, la seule chose qu'il s'autorisait à espérer était d'être un peu moins fatigué. Il savait que ça ne dépendait que de lui, cependant c'est vrai que Lima était un endroit gris, remplis de gens gris, et ça, ça plus que tout le reste, ça le fatiguait.

Pas cette année, Kurt. Tu ne fais pas le con cette année.

« Qu'est-ce que j'ai dit, monsieur Hummel ?

Kurt releva la tête. Toute la bonne volonté du monde ne pouvait pas l'aider à cet instant-là, et malgré ses pathétiques efforts, il n'arrivait pas à lire sur les lèvres de Santana.

-Tu viendras me voir à la fin du cours, Kurt.

Kurt haussa les épaules. Ce geste avait toujours l'air beaucoup plus méprisant que ce qu'il n'était. Mais il n'avait encore rien fait, rien qui puisse justifier une convocation.

Kurt se sentit désolé pour lui-même. Mais il choisit de continuer à prendre plus ou moins consciencieusement le cours, à dessiner un peu moins de visages étranges, de personnages extraordinaires dans la marge de son cahier.

Ce fut au moment où il commençait à penser que la cloche ne sonnerait jamais, que son son terrible et pourtant si réjouissant retentit. Il se leva avec un soupir, et attendit que la totalité des élèves ne soit parti avant de se rapprocher du bureau de Shuester.

Il fixa son professeur dans les yeux quelques instants, avant que ce dernier ne se décide à parler.

-Kurt, à propos de ce qu'il s'est passé, l'an dernier… Avec Karofsky, et les autres. J'ai parlé avec ton père, tu sais. Rien de tout cela ne va se produire encore une fois. Et je sais que tu as décidé de prendre un nouvel élan… Nous sommes très fiers de toi, Kurt.

Kurt se retenu de demander en quoi est-ce que cette intervention était constructive-il se contenta d'hocher la tête.

Shuester se leva, et, d'un geste qui rendit l'adolescent mal à l'aise, posa sa main sur son épaule, presque paternellement.

-N'abandonnez pas, Hummel. Jamais. »