Titre : Somebody I shouldn't have to know

Résumé : Il pensait être préparé à tout. Il ne pensait pas devoir affronter ça !

Rating : M pour le contexte, les circonstances, les scènes décrites pouvant être violentes et heurtantes pour les lecteurs les plus jeunes.

Disclaimer : Rien ne m'appartient, j'emprunte les personnages soit à l'histoire soit à Sir Arthur Conan Doyle soit à Mark Gatiss et Steven Moffat. Je ne touche aucune rémunération pour ce que j'écris.

Note de l'auteur : Je m'attaque aujourd'hui à un sujet très délicat. J'en suis parfaitement consciente et j'avoue avoir un peu peur également. Il arrive parfois, et quelqu'un des auteurs peuvent en témoigner, que des personnages ou des époques vous accrochent tellement qu'elles ne veulent pas sortir de votre tête. J'ai la fâcheuse manie de voir et revoir les films qui me bouleversent aux larmes. Alors que je sais que je vais finir en larmes et avec beaucoup de mal à m'en remettre, je regarde quand même. La Seconde Guerre Mondiale (WWII) n'est pas ma période de prédilection, bien au contraire. Je préfère les périodes antérieures. Cela dit, je reste très sensible au sort des « indésirables » du régime nazi.

Voilà, le mot est lâché. Je ne fais pas cette fic dans le but de faire l'apologie d'un régime ou de l'autre. Je ne suis, bien sûr, pas favorable aux idéaux nazis. Je respecte la vie et les idées de chacun. Ne voyez pas en cet écrit un procès fait aux idéaux de l'époque mais je me sers de ce qui me bouleverse le plus pour mettre en scène des personnages. J'espère le faire avec tact, sans jugement et si, à un moment ou un autre, vous pensez que je vais trop loin dans mes idées et qu'elles en viennent à vous gêner, dites le moi et je m'efforcerai de modifier mon écrit.

Pour vous expliquer quelles images me viennent en tête quand je pense aux camps de concentration : Lors de mes années de collège, au moment où l'on vous apprend les circonstances et les aboutissants de la Seconde Guerre Mondiale, mon professeur nous a montré des images filmées par les militaires américains lors de la libération du camp d'Auschwitz. Je n'étais absolument pas prête à ça. J'en ai fait des cauchemars pendant des semaines. C'est un traumatisme qui m'est resté et je ne peux plus penser à cette période sans retrouver ses images qui reviennent.

Voilà, je cesse mon blablatage et je vous laisse lire le début qui pour le moment n'a rien de bien méchant.

Enjoy

Clélia

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Chapitre 1

Il était né dans un monde de violence et n'avait connu que cela pendant des années. Pourquoi donc la vie s'acharnait sur lui ainsi ? Lui, le médecin militaire avait fait de sa vie un don aux autres afin d'échapper à l'opprobre d'une naissance plus que honteuse. Fils adultère d'un riche anglais, il avait, toute sa vie, supporté les remontrances d'un père indigne et d'une société ne supportant pas les bâtards. Malgré des prédispositions certaines à la médecine, l'honneur bafoué de son père et son mauvais caractère l'avait poussé à quitter le domicile familial le plus vite possible, s'éloignant de la seule forme de famille qu'il connaissait : une famille froide, distante et méprisante envers les siens. Il était entrée alors dans une autre famille, une famille qui, il l'admettrait plus tard, lui apporterai bien plus que les liens du sang n'avait pu le faire.

Bien entendu, il n'avait jamais manqué d'amour maternelle mais toute femme respectable et forte qu'elle était, sa mère n'avait jamais fait preuve de suffisamment de charisme pour s'opposer aux décisions paternelles. Il avait donc fuit le manoir familial à sa majorité afin d'intégrer ce qui deviendrai, plusieurs années plus tard, la seule famille devant laquelle il répondrait et à laquelle il tenait plus que tout : l'armée britannique.

De son éducation bourgeoise, il ne garda qu'un sens du devoir et de la politesse exacerbés par les années qu'il passa en tant que simple soldat au service de Sa Majesté.

Il était né en 1916, soit deux ans après de début de la Grande Guerre, d'un père dont il ne savait absolument rien si ce n'est qu'il était aussi blond que lui. Son père adoptif lui avait toujours reproché d'exister et de ne pas avoir participé à la guerre. Il avait pour habitude de lui lancer un mordant : « Fait donc la guerre, nous verrons si tu auras la même vision des choses en revenant. » Evidemment, il n'avait jamais pu se confronter à cette expérience. Trop jeune d'abord et trop couvé ensuite par une mère dont il était le seul enfant aimant. Sa sœur, mariée par convenance à un négociant de coton toujours en voyage, se perdait dans l'alcool et les aventures adultères. Son père lui aurait certainement pardonnée, elle était de son sang après tout, si ces aventures n'avait pas inclut d'autres femmes et jamais d'autres hommes.

Il se retrouvait donc, à la veille de l'annonce du roi Georges, l'un des plus jeunes capitaines de sa génération. A vrai dire qu'il n'avait pas ménagé sa peine, cherchant à oublier une histoire familiale difficile dans les études et les exercices militaires. Arrivé premier de sa promotion, il fêtait dignement avec ses camarades de chambrée son entrée dans la cour des grands. Depuis ce matin, il était le Capitaine John Watson, médecin militaire de son régiment.

La guerre était imminente, l'Europe bruissait du souffle de la révolte au rythme des marches nazie. Adolphe Hitler, jusqu'alors chancelier du Reich Allemand, devenait de plus en plus vindicatif envers ses voisins et tout le monde craignait une nouvelle guerre.

John ne craignait plus une nouvelle guerre. A quoi bon la craindre puisqu'elle était imminente. D'ici, quelques heures, quelques jours, quelques mois tout au plus, l'Europe sombrerai dans un conflit sanglant dans lequel des idéaux prendrai le pas sur le bon sens. John savait, bien plus que beaucoup de gens, que les mots sont les blessures les plus cruelles.

Il avait suivi avec intérêt les diverses interventions du chancelier allemand et s'était, au fur et à mesure de son écoute, forgé une opinion bien tranchée sur cet homme. Adolf Hitler était un grand orateur, un homme intelligent et surtout un homme qui irait au bout de ces idées, quoiqu'il en coûte. Et c'était ce genre d'homme que craignait le plus le médecin. Car il n'hésiterait pas. Il ira jusqu'au bout de sa folie et emporterai avec lui des dizaines de milliers de personnes.

Le lendemain de sa promotion, l'ambiance était beaucoup moins à la fête. Le pays avait déclaré la guerre aux pays de l'Axe et les troupes se préparaient à aller combattre.

Malgré sa récente promotion, il fut affecté à l'hôpital militaire de Netley près de Southampton. Il ne partirait pas combattre, ainsi en avait décidé ses supérieurs. John était déçu. Il ne voulait pas vraiment combattre et se retrouver au milieu du conflit, mais il avait la nette impression que son père le restreignait une nouvelle fois en lui interdisant une gloire à laquelle lui avait eu droit. John se pensait militaire avant d'être médecin.

Il n'eut pourtant pas le temps d'y penser plus avant et dès les premiers combats, les blessés transportables avaient été amenés dans son hôpital. Il avait commencé à soigner, le mieux possible, ces soldats que la guerre avait détruits.

Rapidement, et par un malheureux concours de circonstance, il s'était retrouvé à la tête de l'hôpital. Son supérieur, le Docteur Morrisson avait succombé aux coups d'un malade. L'homme, victime d'une combinaison complexe de gaz, était entré dans un épisode hallucinatoire tellement profond qu'il avait agressé toutes les personnes valides de la pièce, tuant le médecin qui essayait de le contraindre à retourner dans son lit.

Promu médecin-chef, John avait peu à peu abandonné la pratique de la médecine pour la pratique de l'administration, qu'il détestait par-dessus tout. Un jour de désespoir, entre deux demandes de fournitures, il descendit dans l'unité de soin des victimes de gaz. Il en venait un nombre toujours plus grand et bientôt, même les couloirs ne pourraient plus accueillir les nouveaux arrivants. La situation devenait critique.

Il entra dans la chambre d'un jeune homme qui devait avoir son âge. Il était aux alentours de 20 heures. Les infirmières se faisaient discrètes, veillant à ne pas déranger le sommeil des patients. Le laudanum était un puissant somnifère mais il avait tendance, à trop forte dose, à augmenter la durée des périodes d'hallucination sur un patient déjà atteint. Il fallait donc en user avec parcimonie.

Vérifiant rapidement que le patient était toujours vivant, il s'assit sur la seule chaise de la pièce, fixant le malade avec insistance, cherchant à oublier pour un moment son impuissance dans les traits de ce malade. Il arrivait parfois que les patients racontent ce qu'ils avaient vu. C'était rare, très rare, la plupart voulait oublier. Mais ce jeune soldat avait eu besoin de parler et les infirmières n'avaient pas le temps de l'écouter. L'une d'elle, Mary, devant l'insistance du jeune homme, avait prévenu John, ne sachant que faire. Le médecin, désemparé comme il l'était face à sa paperasse, avait accepté de descendre quelques minutes.

Et le jeune homme lui avait parlé. Il lui avait tout dit sur ce qu'il avait vécu et ce qu'avait vécu les autres. Avec ces informations, John avait pu faire ajuster les traitements, évitant le plus possible aux malades de se confronter à des situations qui les renvoyaient au champ de bataille ou à leur propre infirmité.

Son action avait été remarquée par ses supérieurs qui lui avaient proposé un autre poste à l'hôpital des officiers de Londres. John avait refusé. A quoi bon soigner des officiers quand des soldats avaient bien plus besoin de lui.

Bien vite, les conversations qu'il avait avec ce jeune homme prénommé Edward lui étaient devenues essentielles. C'était sa bulle d'oxygène dans un monde qui l'étouffait. Il était médecin que diable, pas gratte-papier. Et même s'il ne rêvait plus vraiment d'aller combattre, il savait que l'appel de ses frères militaires tombant sous les balles ennemies serait plus fort de tout.

Et il passa plus que quatre ans dans cet hôpital, essayant du mieux qu'il pouvait, de rafistoler les blessés, d'offrir des funérailles dignes aux morts et de venir en aide aux traumatisés. Son travail de réévaluation des soins au cas par cas fit le tour de la Grande-Bretagne et bientôt de nombreux médecins vinrent s'intéresser à son travail. Jamais il ne quittait Netley, toujours les autres venaient à lui. Il voulait bien enseigner ce qu'il savait et ce qu'il avait découvert mais pas au détriment de ses patients.

Le jeune Edward partit bien entendu. Il rentra chez lui après un peu plus de six mois sous sa garde, et ce fut pour John un grand vide. Vide qu'il combla en travaillant encore plus, en essayant, autant que possible, d'établir une passerelle entre les malades et le monde extérieur. Il les faisait extérioriser, d'une manière ou d'une autre le traumatisme d'avoir vu sa vie défiler devant ses yeux et celle de ses camarades finir.

C'est au moment où il pensait finir la guerre dans cet hôpital qui était devenu comme une maison, qu'il fut appelé sous les drapeaux. Une lettre le convoqua à Brighton en Juin 1944. Il partait pour la France avec la 3ème armée au sein de la 11 ème Division Blindée, en tant qu'officier médical en chef.

C'est à ce moment que sa vie bascula. C'est à ce moment, que sa vie commença.

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Verdict ?

*Pars se cacher*

J'attends vos réactions avant de continuer.

Bises

PS : Je sais que certaines personnes attendent encore le lemon de la fic de Mangafana que j'ai reprise, je ne l'ai toujours pas fait. J'avais beaucoup de boulot. Désolée.

PS2: Je me suis relu plusieurs fois, je m'excuse des fautes éventuelles et certainement présentes.