ACCORDS AMIABLES

Cinquième jour

Zoro et Sanji s'étaient rapidement attelés à la tâche de trier les courses et de bourrer tout ce qu'ils pouvaient dans leurs sacs à dos respectifs qui contenaient leurs vêtements de rechange.

« Pff, ça va être tout froissé!», pestait Sanji. Zoro, il s'en foutait, tassant le plus de choses qu'il pouvait. Il avait fait l'erreur de mettre au fond les chips mais il était désormais trop tard pour s'en inquiéter…

Le sac qui contenait les œufs fut abandonné sur place, tout ce qu'il contenait était gluant, dégoulinant, dégueulasse. Ah, aussi celui avec les yaourts, même combat.

« Marimo, je mets dans chacun de tes sacs trois bouteilles de rhum. Souviens- toi de ça, la prochaine fois que tu voudras les balancer comme un bourrin.

Zoro aurait pu se vexer mais pas du tout.

- Tu sais Blondinet, t'as une façon de penser vachement vicieuse…

L'obliger à prendre soin de quelque chose dont il n'avait rien à battre en mettant dedans autre chose auquel il tenait presque plus que tout… fallait y penser!

- Je suis pragmatique, répondit le cuisinier en continuant son tri sélectif.

- Pragmatruc, c'est la même chose que vicieuse?

- Non.

-Ah. Reste vicieux, change rien.

- Dès qu'on sera au bateau, je te montrerai la différence, lui répondit Sanji avec un petit clin d'œil.

- Ce sera d'ordre… sexuel?

Sanji soupira, se demandant s'il devait réciter bêtement les deux définitions, en expliquant, en imageant par quelques exemples précis… Nan, valait mieux faire simple et sans prise de tête.

- Oui.

Zoro se leva d'un bond et frappa dans ses mains.

- Bon! On a de la route, faudrait pas qu'on se mette en retard! »

OOooOO

Je vous passe les détails du couple d'enfer (la commode et la porte), tout le monde connaît déjà. Sauf que Zoro s'était coincé les doigts entre cette dernière et le montant et qu'à présent l'hôtel pouvait s'enorgueillir de posséder une chambre avec porte-fenêtre puisque le sabreur l'avait balancée à travers la pièce avec un cri vengeur et encastré le panneau de bois dans les carreaux. Comme je le disais, détails.

Et quatro répétita

20Heure27

Arrivée dans le hall, bondé.

Les deux pirates, chargés comme des mulets, sac à dos et huit sacs pleins à craquer au bout de chaque bras. Énervés, frustrés, fatigués, bref, c'est pas le moment!

Le réceptionniste à son poste, totalement remis et confiant, plein de courage, se sentant protégé par la foule ambiante.

« Vous nous quittez déjà? (Le psychopathe et l'hystérique… Allez, bon vent!)

Le temps se fige.

Sanji ignore superbement la question, Zoro, stoppe au centre de l'assemblée.

Debout, fier et droit, il semble fixer le vide.

Sanji se retourne vers lui. L'œil bleu sur le regard vert, puis sur les sacs, puis sur le regard vert..

Le signal!

Avec lenteur, Zoro se penche et pose ce qui l'encombre avec délicatesse, sans rien heurter ni renverser. Tout un art.

Puis, d'un bond, il se jette à plat ventre sur le comptoir et agrippe la cravate de l'hôtelier qu'il secoue comme un prunier, serrant le nœud de toutes ses forces.

- JE VAIS TE BUTER!

Le visage du type est passé de très blanc au cramoisi en quelques secondes. À présent, il tire sur le bleu et Sanji se décide à intervenir.

- OÏ Marimo. Pragmatique. Vicieux. Bateau. »

Périphrase qui fait mouche puisque Zoro envoie valdinguer l'hôtelier dans le mur derrière lui, reprend ses affaires et suit son compagnon qui s'est déjà remis en route sous les regards des clients qui n'ont pas bougé un cil.

2OHeures29.

OOooOO

Le problème d'une île estivale, c'est qu'il fait chaud, très chaud. Le soleil s'est couché mais la température tarde à redescendre. Il ne fait pas encore noir, les deux pirates suivent une route sans aucun problème pour se repérer. Ils viennent juste de quitter la ville et le reste de l'île semble être un enchaînement de collines, plus ou moins hautes, dans la campagne.

Les mains sont cisaillées par les sacs, impression très désagréable connue de tous, les pieds se butent dans les cailloux qui semblent sortir du sol juste pour les narguer, la sueur coule le long du dos, laissant une impression de chaud et froid horripilante. Et ils progressent sans parler, juste concentrés sur la marche et écœurés du chemin qui reste à parcourir en pleine nuit. Un seul but, arriver à temps afin de pouvoir reprendre la mer avant que la Marine ne rapplique avec des renforts. Ce n'est pas qu'ils en avaient peur mais autant ne pas s'attirer plus d'ennuis (si tant est que ce soit faisable pour cet équipage de fous!).

Une heure passe, puis deux, puis trois.

La chance semble leur sourire pour une fois car la lune, géante, nimbe d'argent tout ce qui les entoure et leur permet d'avancer à un bon rythme. Et puis il fait plus frais, l'air enrichi d'une légère brise apportée par la mer.

« AAAAAAAAAAAHHHHHHH!

Les deux pirates ont stoppé net en sursautant. Une silhouette toute encapuchonnée de noir vient de sauter d'un arbre et d'atterrir devant eux en hurlant, tel un démon sorti de l'enfer.

- T'es qui, toi?

Zoro, les démons, il maîtrise alors il lui en faut un peu plus pour le déstabiliser. Le démon supposé a un temps d'arrêt, il s'était attendu à une réaction un peu plus proche de la terreur mais bon…

- Je suis Don Diego De La Valda!, proclame-t-il en pointant deux pistolets .

(NDA. J'aime pas inclure les NDA mais je le fais quand même. Je voulais le petit clin d'œil Zoro-Zorro, alors Don Diego De La Vega s'est imposé, mais si, le cavalier qui surgit lors de la nuit avec son cheval Tornado!) Fin NDA.

Sanji se tourne vers Zoro, regard dans les yeux, vers les sacs, dans les yeux. Le signal, oui encore! Cette fois le cuisinier pose son chargement comme son compagnon, tout en douceur, cherche une cigarette et l'allume, sans avoir l'air d'avoir remarqué que l'homme armé s'était tendu en le voyant chercher dans ses poches.

- Et qu'est-ce que vous voulez que ça nous foute?, demande tranquillement le cuisinier après avoir pris le temps de tirer une longue bouffée.

Pendant un instant, le type ne sait quoi répondre, ahuri face à tant d'audace. Ils n'ont peut-être pas vu ses armes? Il les dresse plus haut devant lui, la lune se reflétant sur le métal froid, pour ne pas que les deux gus manquent ce détail.

- Vous bougez pas! Et vous me donnez bien gentiment tout ce que vous avez. Hé oui messieurs, je suis le célèbre Don Diego De La Valda, voleur et bandit de grands chemins, le plus craint de tout Grand Line!

- Tu serais pas de la famille d'un certain Usopp?, demande Zoro, très intrigué.

- Euh, non, je connais pas.

- Ah? Je croyais. Et t'es recherché?

- Évidemment!

- Et ta prime, elle est de combien?

Le célèbre voleur se rengorge.

- 12 000 berrys! Ça vous la coupe, hein?

Les deux hommes ricanent.

- Carrément!, renchérit Zoro, les bras croisés sur la poitrine, le sourire en coin.

Sanji se demande autre chose, toujours… pragmatique.

- Je suppose que vous voulez qu'on vous laisse absolument tout ce qu'on a. Alors comment comptez-vous trimballer tout ça?

Le voleur ricane à son tour, l'air suffisant puis hurle en tournant un peu la tête en arrière.

- TORNADO! VIENS, MON BEAU!

Et un animal s'approche en direction de son maître au petit galop, le museau levé, hautain.

- Merde, c'est quoi ce truc?, demande Zoro, autant pour lui-même que pour les autres. Sanji lui répond de son ton affable, comme toujours, entre le -ah oui, tiens?- et le -rien à secouer-.

- Je dirais que c'est un lama.

- Ah? Il a une drôle de tronche!

- Oui, je trouve aussi. Dîtes-moi, monsieur… Valda, et vous le chargez comment?

L'autre rigole, très fier de sa petite surprise. Il a bien remarqué que les deux gars sont sur le cul, surtout celui aux cheveux verts.

- Facile! Vous voyez cette sorte de selle qu'il a sur le dos, avec quatre crochets? Ben vous allez accrocher vos petits sacs bien gentiment…

- Ok. Zoro, fais comme le monsieur le demande.

En moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, le chargement est finalisé. C'est costaud un lama, c'est une bête de somme et qui a l'air de tenir ses engagements puisque ses pattes n'ont pas cédées sous le poids. Faut bien le reconnaître, c'est pratique. Zoro dirait moche mais pratique, Sanji dirait… pragmatique?

Les deux pirates sont l'un à côté de l'autre, l'un bras croisés, l'autre tirant sur sa clope, tenus en joue par le bandit, toujours des détails qui n'ont rien d'exceptionnel en soit.

-Ben voyez mes mignons, c'était pas compliqué.

Zoro se redresse, hypertendu, une veine sur la tempe qui commence à battre furieusement.

- Il a dit mignon?

- Il m'a semblé, je ne suis pas très sûr…, répond le dandy avec son élégance que tout le monde reconnaît.

Et là, pas besoin de signal. Sanji connaît parfaitement Zoro, chacune de ses réactions. Et il aime bien quand ils sont sur la même longueur d'onde, complices, se complétant l'un et l'autre.

Don Diego De La Valda.

Tempe gauche, le plat d'une lame qui s'abat.

Tempe droite, un shoot millimétré.

Il ne tombe ni d'un côté ni de l'autre, les deux chocs sont de puissance égale, dévastatrice. Ce sont ses genoux qui décident de capituler en premier et il s'écroule.

- Tu rajoutes quatre zéros à ta prime pour avoir la mienne, connard, grogne le sabreur. On est des pirates! Mignon… Je t'en foutrais, moi! »

Sur ce, tout le monde se sépare, enfin disons que le bandit est laissé inconscient au milieu du chemin comme une pauvre merde et que les deux pirates reprennent leur route, les affaires sur la bestiole, et qu'ils se sentent tout légers et ragaillardis par cette rencontre. La chance aurait-elle enfin tournée?

OOooOO

Et le périple continua, tant bien que mal. Surtout mal en fait, car un lama, c'est têtu, pour ne pas dire borné. Aussi quand il prenait l'envie à l'animal de casser une petite graine, il s'arrêtait pour brouter sans plus se préoccuper de rien de ce qui l'entourait.

Dans ce cas, qui se répéta des dizaines de fois, il fallait tirer, pousser l'animal avec toutes les injures appropriées et oh combien inefficaces.

Au bout d'un moment, Zoro, n'y tenant plus, se posta devant le lama et le saisit à la gorge.

« Tu vas morfler! Si tu bouge pas ton cul, j'allume un feu et je te cuits à la broche sur un de mes sabres!

- Euh, Zoro, tu devrais reculer …

- Hé Baka-cook, c'est entre lui et moi alors t'en mêle p… »

Il n'eut pas le temps de finir, qu'il se prit en plein visage le plus gros mollard que la terre eut jamais portée! Un truc visqueux, puant, plein d'herbe à moitié digérée.

- AAAHR! LE GROS DEGUEULASSE!, hurla le bretteur tout en crachant (vu qu'il était en train de parler quand…), les jambes et les bras écartés, n'osant même plus bouger de peur que ses mouvements ne fassent dégouliner encore plus ce qui le recouvrait.

Sanji, tétanisé, en restait sans voix. Réagir, oui... Évident qu'il a besoin d'aide le Marimo…

Et il réagit… en éclatant de rire, d'un vrai fou-rire qui lui broyait les côtes, le faisait se plier en deux tellement fort qu'il dut s'appuyer à un arbre pour ne pas se rouler par terre. Hé, question de fierté!

- Et en plus, ça te fait marrer…, grogna le sabreur.

Et le cuisinier repartit de plus belle. Zoro secoua la tête, partagé entre le désir de trancher la gorge du lama ou celle du cuistot. Vaste débat, il préféra éluder.

- Pff, t'es vraiment trop con! Je vais me laver au cours d'eau qu'on vient de passer.

- Ahahah… Ok, vas-y…ahahah!

- Trop con! », ragea une dernière fois le sabreur avant de s'éloigner.

OOooOO

Zoro s'était nettoyé tant bien que mal mais ce truc collait aux vêtements en laissant de grandes traînées visqueuses.

« Bon, je pourrai pas faire mieux » , grinça l'épéiste en regardant le résultat pitoyable de son aventure avec la bestiole cracheuse de morve.

Il se redressa et… hésita. Il venait de quel côté tout à l'heure? Oui, droite. Oui, aucun doute possible, le Cook est juste derrière ces arbres dont je vois l'ombre.

Et Zoro marcha, toujours plus loin, sans jamais apercevoir une tête blonde sous le clair de lune.

OOooOO

Sanji commençait à trouver le temps long.

« Bordel, il a fait sa lessive et il attend qu'elle sèche ou quoi? ».

Mais il avait beau se remplir le cerveau de sarcasmes, il avait peur de deviner ce qui se passait en réalité. Mais non, il n'avait pas pu se perdre, le cours d'eau était là, deux virages en arrière.

Mais deux virages, c'est déjà deux de trop pour un Marimo. Et il faisait nuit. Malgré la lune, la visibilité était loin de suffire pour se repérer dans un endroit inconnu. Et il faisait nuit! Et Zoro était allé au bord d'une rivière. Dont les berges pouvaient être glissantes. Et s'il était tombé à l'eau? S'il s'était noyé?

Sanji n'arrivait plus à réfléchir de façon cohérente. Zoro n'était pas du genre à mourir aussi bêtement, il n'avait pas mangé de fruit du démon, il nageait parfaitement, et l'eau ne devait pas être si froide pour risquer l'hydrocution…

Oui, il savait tout cela. Contre les soldats de la Marine, lorsqu'il s'était fait engloutir par tous ces hommes le sabre à la main, il n'avait pas eu peur. Alors pourquoi maintenant?

Hé bien, à cause d'une dispute. Parce qu'il lui avait dit qu'il ne le chercherait plus. Il l'avait dit, haut et fort, au sabreur. Le cuisinier n'avait qu'une parole, il ne reviendrait pas dessus parce que lui ne l'aurait pas fait. L'honneur…

Cette fois, Zoro allait devoir se débrouiller seul, pour une histoire de fierté dont il ne manquait pas lui-même.

OOooOO

Le soleil était déjà haut et toujours pas de Zoro. Ils avaient manqué l'heure du rendez-vous mais Sanji n'en n'avait cure, l'équipage les attendrait. Parce qu'ils étaient Nakamas. Plus que ça, une famille!

Nakamas. Famille. Les deux mots résonnaient dans son esprit comme une ritournelle dont on ne peut pas se défaire.

« Mais ce que je peux être con! »

Et il se mit à courir en direction opposée au point de rendez-vous afin de chercher Zoro.

La chaleur redevint vite accablante, le cuisinier tournait la tête dans tous les sens, cherchant de vue son compagnon. Inutile de l'appeler, s'il dormait, il n'entendrait pas. Et autant garder du souffle pour courir plus vite, plus loin.

Ses recherches durèrent des heures, si bien qu'il finit par apercevoir au loin les premiers contreforts de la ville qu'ils avaient quitté la veille.

« Bordel, j'ai pas pu le manquer! »

Il n'y avait qu'une route, il était désespérant mais pas au point de quitter la seule voie carrossable! Combien de fois lui avait-il dit, quand tu es perdu, pose-toi et attends qu'on arrive? Des dizaines, des centaines de fois!Mais il lui avait dit une seule fois qu'il ne le chercherait plus. À priori, ça avait suffit.

Puis, au détour d'un virage, il aperçut le sabreur assis, les bras croisés sur les genoux, le front posé dessus. Un grand ouf de soulagement s'échappa de ses lèvres.

« Zoro! »

Mais ce dernier ne bougea pas. Sanji, inquiet, pressa le pas.

Arrivé à sa hauteur, le sabreur releva enfin la tête et Sanji respira. Puis cessa de respirer car les traits de l'épéiste ne reflétaient rien, que le vide, cette habitude qu'il avait de revêtir sa carapace refaisait surface. Sanji détestait ça, lorsqu'il lui donnait l'impression de ne plus pouvoir l'atteindre. Le cuisinier était juste devant lui et pourtant, c'était comme s'il ne le voyait pas, comme avant, quand ils se contentaient de vivre l'un à côté de l'autre sur le même navire sans pour autant chercher à se connaître.

Le blond s'accroupit devant lui.

« Zoro? Tu vas bien?

Le sabreur sembla sortir de transe et se passa nerveusement la main dans les cheveux.

- Oui. Désolé, je me suis… perdu. Encore.

- J'avais remarqué, répondit doucement Sanji en se forçant à sourire.

- Tu m'avais dit… que tu ne me chercherais plus, alors j'ai marché. J'ai vraiment essayé, Sanji, mais je ne t'ai pas retrouvé…

Le cuisinier était ému car il s'excusait vraiment, il pensait tout ce qu'il disait et pour une fois, ne jouait pas au guerrier invincible et intouchable. Il avait l'air si désespéré.

Puis il se rappela ce que le bretteur lui avait confié, comme quoi il n'avait pas réussi à rentrer chez lui quand il avait voulu le faire. Il s'était retrouvé seul au monde tout ça parce qu'il était capable de se perdre dans un couloir qui n'aurait que deux issues.

Seul au monde… Sanji ne pouvait même pas imaginer ce que ça pouvait faire. Lui-même n'avait pas eu une enfance toute rose mais avait-il déjà été seul? Vraiment seul? Non. Il avait eu les cuisiniers et même sur ce rocher maudit où il avait cru mourir de faim, Zeff était là. Oh, pas juste à côté de lui en train de lui tenir la main, fallait pas rêver avec ce vieux schnock! Non, mais il savait qu'il était là, à portée de voix. Et le vieux ne l'avait plus lâché jusqu'à ce qu'il rencontre Luffy et les autres.

Sanji se fustigea mentalement. Oui, Zoro avait des défauts, sa fierté, son arrogance,… Le cuisinier ne se gênait pas pour critiquer sa froideur, cette sorte d'insensibilité. Le dernier mot lui donna envie de vomir. Insensible? C'était plutôt lui qui l'avait été. Il avait écouté les confidences du sabreur ce soir-là mais en fait, il ne l'avait pas entendu. Il n'avait pas entendu que sa plus grande peur, -oui, le grand Roronoa Zoro avait peur- était de se retrouver seul, à nouveau.

Sanji posa son front contre celui du bretteur et se mit à caresser ses bras lentement, avec toute la douceur qu'il avait en lui.

- C'est moi qui m'excuse, Zoro. Je pensais pas ce que j'ai dit, j'étais en colère. Je te chercherai toujours où que tu sois, et je te trouverai, où que tu sois.

Sanji bascula en avant, happé par les bras puissants du sabreur qui l'étreignait de toutes ses forces, à la limite de la douleur.

- Promis?, murmura Zoro dans son cou.

- Parole d'honneur. »

Et il entendit rire l'escrimeur, un rire un peu triste mais un rire tout de même. Ils restèrent longtemps ainsi, sans plus parler, seulement à savourer la présence de l'autre et réparer quelque peu leurs cœurs meurtris.

Zoro desserra un peu son étreinte sans pour autant le lâcher.

- Et la bestiole, elle est où?

- J'en sais rien, je l'ai laissée sur la route.

- Woah! T'as abandonné tes précieuses courses pour moi?

- Qu'est-ce que tu veux que je te dise? Tu me pervertis!

- J'aime bien l'idée… »

Et, comme d'un commun accord, leurs lèvres se rapprochèrent et échangèrent un baiser qui scellait tout, tout ce qu'ils avaient en eux. Zoro pouvaient s'abandonner, compter sur une autre personne que lui-même, il le savait, Sanji avait juré sur l'honneur.

Et le maître-coq, qui faisait passer la cuisine avant tout, faisait passer l'épéiste avant sa passion. Pourquoi pas? C'était si délectable de vivre pour quelqu'un qui avait besoin de lui.

.

OOooOO

« Tu vois, c'est ça être pragmatique.

Sanji tenait une carotte devant le museau du lama pour le faire avancer et l'idée était excellente. Ils avaient retrouvé la bête au même endroit qu'ils l'avaient laissé et repris leur chemin.

Zoro ricana.

- Une carotte? Non, je te jure que là, c'est vicieux! Aucun doute! »

FIN

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Voili, voilou, c'est finitou!

J'ai un peu galèré sur ce dernier chapitre, j'espère que ça ne se voit pas trop... (croise les doigts, la lèvre inférieure qui tremble)

Première fic que j'ai adoré écrire, sans aucune prétention littéraire mais juste pour faire passer un bon moment. Et comme il vaut mieux avoir des remords que des regrets, j'ai posté! Ne m'en voulez pas.

Merci à ceux qui ont eu la patience de lire jusqu'au bout, merci Dieu (Oda pour les intimes) de m'avoir prêté Zoro et Sanji pour ces quelques lignes.

Bizouilles!