EPILOGUE

Len n'avait pas ouvert les yeux qu'elle savait déjà où elle était. Cette odeur… Elle était de retour à l'hôpital. Mais au moins, la douleur avait disparu… Décidément, cette odeur était vraiment insupportable. Les médicaments, la Bétadine… Len frissonna. C'est alors qu'elle la sentit : la douce pression sur sa main. Len ouvrit les yeux mais dût les cligner plusieurs fois avant de pouvoir voir quoique ce soit… La première chose qu'elle vit fut le regard de Walker… Plutôt agréable, comme première vision. Elle lui sourit, du moins elle essaya. Walker lui rendit son sourire et lui caressa la joue.

« - Salut…

- Contente de voir que tu vas bien, articula Len.

- Soucie-toi de ta blessure…

- Quand est-ce que je peux partir ? »

Walker éclata de rire alors qu'une infirmière entrait dans la chambre. Elle vérifia les moniteurs et ressortit.

« - Pas avant un petit moment, ma belle. Tu as beaucoup manqué au docteur, après ta fugue…

- Pas fugue ! » répliqua-t-elle de mauvaise humeur.

A nouveau, Walker rit. Il devait être sacrément soulagé. Elle lui jeta un regard interrogatif et il lui expliqua ce qu'elle avait raté. Tous les Défenseurs avaient été arrêtés. Lui-même n'avait eu aucun problème puisqu'aucun d'eux n'avait osé agir lorsqu'il tenait le Chef en otage. Lily Yang et Jake Blum avaient retrouvé leurs familles respectives, pour leur plus grand bonheur. Par contre, les femmes des Défenseurs avaient pû s'enfuir et il y avait beaucoup à parier qu'elles continueraient d'élever leurs enfants dans la haine de l'étranger. Len soupira. Walker lui prit la main.

« - Ce que tu as fait, pour sauver Jake, c'était extraordinaire.

- Normal… Walker…

- Oui, ma belle ? »

Bien qu'encore un peu anesthésiée, Len se sentait mal à l'aise. L'aveu qu'elle allait faire lui déplaisait au plus haut point… Ca ne lui était jamais arrivé, avant ça…

« - …Tué Colt. »

Walker fronça les sourcils alors que Len baissait les yeux. Elle avait tué Colt à mains nues, alors qu'il était à terre et que techniquement, il ne représentait plus aucun danger. Même si c'était un complice et une ordure de première, elle avait abusé de son pouvoir…. Nom de nom ! Elle avait tué un homme à mains nues…. Une part d'elle-même s'en voulait, alors que l'autre s'auto-congratulait d'avoir envoyé au tapis un adversaire de taille. C'était la première fois qu'elle tuait quelqu'un. C'était étrange, comme sentiment. Un peu de honte, mélangé à de la colère et à un soupçon de joie…

« - On était en intervention, dit Walker en lui relevant le visage. Colt était un ennemi : tu t'es défendue. Il est mort mais tu as sauvé deux enfants. Pour être honnête, il n'y a qu'une seule raison pour laquelle je pourrai t'en vouloir d'avoir tué Colt…

- Quoi ?

- Tu m'as enlevé ce plaisir. Je pensais que c'était un bon à rien, pas un traître. Il m'a trompé et j'ai horreur de ça… »

Len sourit à Walker. Ce dernier se rapprocha d'elle et avec une douceur infinie, il posa ses lèvres sur les siennes. Malgré le désir que ce simple contact faisait naître en elle, Len consentit à rester sage… Elle aurait des années pour rattraper ça…

« - J'ai une nouvelle à t'annoncer, reprit Walker.

- Quoi ?

- Je reprends mon poste de chef. Tu es parfaitement apte à te débrouiller. Len, je ne voulais pas le voir mais tu as fait tes preuves… Les Rangers ont de la chance de t'avoir… »

Len ne le laissa pas terminer et l'attira contre elle pour l'embrasser. C'était le plus beau compliment qu'on lui ait jamais fait.

« - Tu sais quoi, Walker ?

- Quoi ?

- Je t'aime. »

Ils s'embrassaient encore quand la porte s'ouvrit sur Reid portant une corbeille de fleurs. Len lui sourit.

« - J'allais te demander si tu allais bien, fit-il, mais la réponse me semble évidente… »

Len éclata d'un rire rauque.

« - Je vais bien. Vous partez déjà ?

- Les tueurs en série ne prennent pas de jours de congés…

- Les ingrats ! Sourit Len. Ils pourraient penser à ceux qui sont chargés de les coincer.

- Je ne te le fais pas dire ! »

Ils bavardèrent quelques minutes puis Reid prit congé.

« - Je ne l'aime pas trop, cet adolescent, déclara Walker.

- Ah bon ? Pourquoi ?

- Tu lui plais. C'est évident. »

Len éclata de rire à nouveau. La jalousie de Walker faisait plaisir à voir…

« - Len Akilina ?

- Mmmh…

- Je t'aime. »

FIN