Rating : M

Pairing : HP/DM

Disclaimer : Tous les personnages de Harry Potter sont la propriété de J.K. Rowling

Avertissement : Slash (relation homosexuelle entre deux hommes). Donc homophobes, s'abstenir.

Note de l'auteur : D'habitude, c'est la personne qui fête son anniversaire qui reçoit des cadeaux. J'ai cependant décidé de faire le contraire. Voici donc le dernier chapitre de cette petite fiction. J'espère qu'il vous plaira.

Encore un tout grand merci à tous ceux qui m'ont mis dans leurs favoris, leurs alertes et/ou qui me laissent des commentaires :D

Les RAR des anonymes se trouvent sur mon LiveJournal.


Memoria – Partie 3

Il descendit du train et suivit le flot des passagers jusqu'à la sortie de la gare.

Il était de retour à Londres.

La lecture de la lettre du Ministère, reçue cinq jours plus tôt, lui avait appris qu'il était convoqué par le ministre lui-même cette après-midi à 14h. Le message ne disait rien de plus. Il ne savait donc pas pourquoi il avait reçu une telle convocation un an avant l'échéance de sa peine.

Depuis lors, il avait essayé de se rassurer en se répétant inlassablement qu'il n'avait commis aucun délit et qu'il avait toujours respecté les termes du contrat. Mais cela n'avait pas fait diminuer le stress et la peur qui l'avaient envahi dès la réception du parchemin. Que lui voulait le ministre ?

Il entra à l'intérieur de la vieille cabine téléphonique et composa le code sur le cadran circulaire. Après avoir annoncé l'objet de sa visite et récupéré son badge, il pénétra dans l'atrium. Il se soumit à la fouille réglementaire puis se dirigea vers les ascenseurs. Plusieurs sorciers qu'il croisa sur son chemin lui jetèrent bien entendu un regard peu avenant. Avec sa blondeur caractéristique, il lui était impossible de cacher son appartenance à la famille Malfoy. Faisant fi des murmures qui commençaient à s'élever sur son passage, il monta dans l'une des cabines et appuya sur le bouton du deuxième étage. Il soupira intérieurement quand les grilles se rouvrirent et qu'il descendit de l'ascenseur.

Arrivé devant le bureau du ministre, il frappa et la porte pivota d'elle-même après quelques secondes pour le laisser entrer. La secrétaire lui demanda alors de patienter un instant. Une dizaine de minutes plus tard, il se retrouva installé dans un fauteuil en face de Kingsley Shacklebolt. La surprise devait être bien lisible sur son visage car le ministre lui expliqua que Rufus Scrimgeour avait dû démissionner au début de cette année et que c'était lui qui avait finalement été élu pour le remplacer. Bien évidemment, ayant été forcé à l'exil dans le Monde Moldu, Draco ne pouvait pas être au courant de toute cette affaire. Kingsley lui apprit ainsi que l'ancien ministre avait trempé dans une sale histoire de malversations et avait donc été suspendu de ses fonctions le temps de l'enquête. Une fois sa culpabilité prouvée, il avait été obligé de remettre sa démission. Kingsley ne s'embarrassa pas des détails de cette affaire, sachant pertinemment bien que son interlocuteur n'attendait qu'une seule chose.

« Mr Malfoy, je sais que vous attendez avec impatience que je vous révèle la raison de votre présence ici aujourd'hui, c'est pourquoi je vais essayer d'être le plus concis possible. Comme je viens de vous l'apprendre, je n'occupe le poste de ministre que depuis quelques mois. Dès ma prise de fonction, j'ai bien entendu demandé à mes subordonnés de mettre de l'ordre dans les affaires de Rufus Scrimgeour afin de vérifier qu'elles soient toutes en règle. Et quelle ne fut pas ma surprise lorsque l'un d'entre eux m'apporta finalement votre dossier en me disant qu'il fallait absolument que je jette œil sur ce qu'il contenait. »

Kingsley marqua une pause tout en glissant une chemise cartonnée vers le jeune Malfoy avant de l'ouvrir devant lui.

« Comme vous pouvez le constater par vous-même, il y a bien tous les documents relatifs à votre audience devant le Magenmagot, expliqua-t-il en tournant les différentes pages. Mais il y a en plus deux lettres qui, elles, n'ont jamais été mentionnées nulle part. »

Le ministre dévoila alors deux parchemins pliés dissimulés derrière la dernière feuille du dossier. Draco écarquilla les yeux. Lui non plus n'en avait jamais entendu parler.

« La première lettre était déjà décachetée. Par contre, il est impossible d'ouvrir la seconde. Un sortilège puissant empêche toute personne, autre que son destinataire, de la lire. Et ce destinataire, c'est vous, Mr Malfoy.

- Moi ?

- Vous comprendrez mieux lorsque vous aurez pris connaissance du contenu du premier message. Contenu qui vous aurait évité toutes ces années d'exil si cela n'avait pas été un sorcier comme Scrimgeour à la tête du Ministère. Il est de nature publique qu'il n'appréciait guère votre famille, si je puis dire. »

Kingsley lui tendit alors la première lettre. Draco la déplia en tremblant légèrement. Comment ce simple parchemin aurait-il pu lui épargner cette sentence ?

20 juin 1998

Monsieur le ministre de la Magie,

J'ai appris que vous déteniez Mr Draco Lucius Malfoy enfermé dans la prison d'Azkaban dans l'attente de son procès qui aura lieu ce 27 juin 1998. Permettez-moi de vous expliquer pourquoi Mr Malfoy doit être libéré sur-le-champ.

Comme vous l'avez immanquablement remarqué, Mr Malfoy ne porte pas la Marque des Ténèbres. Il n'était donc pas l'un des serviteurs de Lord Voldemort. Et je peux vous affirmer avec certitude qu'il n'était pas un aspirant Mangemort. Mr Malfoy et moi-même avons en effet eu bon nombre de discussions à propos de la guerre durant cette année et je peux vous certifier qu'il ne faisait pas partie des partisans du Seigneur des Ténèbres. Sa mère, qui était bien évidemment au courant, s'est d'ailleurs sacrifiée pour lui afin qu'il ne subisse pas une intronisation forcée.

Pourquoi n'était-il donc pas présent sur le champ de bataille à mes côtés ?, me demanderez-vous. La raison est toute simple. Il ne voulait pas risquer de se retrouver face à son père. Lucius Malfoy, membre du Premier Cercle de Mangemorts, n'aurait pas hésité une seule seconde à lancer le Sortilège de la Mort sur son propre fils s'il tombait dessus. Je peux donc parfaitement, et j'espère que vous aussi, comprendre pourquoi Draco Malfoy a préféré rester à l'écart lors du combat final.

En conclusion, Mr Draco Lucius Malfoy n'a pas sa place dans la prison d'Azkaban puisqu'il est innocent.

Je jure solennellement que tout ce que j'ai écrit dans cette lettre n'est que la plus stricte vérité.

Je vous prie d'agréer, Monsieur le ministre de la Magie, mes sincères salutations,

Harry James Potter

Post-scriptum : Une fois que Draco Malfoy sera libéré, auriez-vous l'obligeance de lui remettre la seconde lettre ? N'essayez pas de l'ouvrir vous-même, cela ne servirait à rien. Seul Mr Malfoy pourra le faire. En outre, je vous interdis d'obliger Mr Malfoy à vous en dévoiler le contenu.

Le parchemin glissa des mains de Draco. Harry avait écrit au ministre pour prendre sa défense. Cela lui semblait si irréel. Et, en même temps, cela lui réchauffait le cœur. Harry l'avait écouté, soutenu. Il l'avait cru. Et il avait tenté de l'aider, comme le feraient de vrais amis.

Draco déglutit difficilement, la gorge nouée.

« Je tiens, au nom de tout le Ministère et de la Communauté Sorcière, à vous présenter nos plus plates excuses, déclara Kingsley Shacklebolt. Bien évidemment, tous vos biens vont vous être immédiatement restitués et l'annonce de votre innocence sera publiée dans l'exemplaire de la Gazette du Sorcier de demain. De plus, une certaine somme vous sera bientôt versée pour les dommages que vous avez dû subir ces six dernières années. »

Kingsley lui tendit ensuite un écrin en bois vernis que Draco reconnut du premier coup d'œil. C'était l'étui qui renfermait sa baguette. Il ouvrit délicatement la boîte rectangulaire et laissa ses doigts frôler le morceau de bois avant de le prendre dans sa main. Un frisson le parcourut lorsque la baguette l'identifia comme étant son propriétaire légitime. Il était de nouveau un sorcier à part entière.


Réhabilité. Il était réhabilité. Draco avait encore du mal à y croire. Il avait peur de se réveiller et de constater que ce n'était finalement qu'un rêve.

Avec un sourire qu'il qualifierait d'idiot sur le visage, il avait retrouvé avec joie les sensations d'un transplanage en atterrissant dans son petit studio. Une pensée fugace lui vint alors aussitôt à l'esprit. Il allait pouvoir déménager. Il avait désormais les moyens de se payer une demeure plus grande, plus luxurieuse. Il aurait pu choisir de retourner vivre dans son Manoir mais il n'en avait pas la moindre envie. Ses parents, ses grands-parents paternels y avaient vécu et lui-même y avait passé toute son enfance mais, même s'il conservait quelques bons souvenirs de cet endroit, les mauvais prenaient, malheureusement, largement le dessus.

Mais ce n'était pas ce qui importait le plus pour le moment. En effet, la première chose qu'il voulait faire, c'était lire la lettre que Harry lui avait laissée et qu'il tenait fermement dans sa main depuis que Kingsley la lui avait remise. Il n'avait pas voulu la lâcher des yeux une seule seconde, de crainte de la perdre. Elle lui était beaucoup trop précieuse pour cela.

Il s'installa dans son canapé, essayant de réfréner les battements de son cœur. Qu'est-ce que Harry lui avait écrit ? Lui expliquait-il les raisons de son départ ? La missive adressée au ministre était en effet datée du jour de sa disparition.

Il respira un bon coup puis, lentement, il décacheta le parchemin. Et, pour la deuxième fois en quelques heures à peine, il redécouvrit l'écriture peu soignée et légèrement penchée du Gryffondor.

20 juin 1998

Draco,

Si tu lis ceci, c'est que tu es enfin libre. Je voulais te dire que j'étais désolé de t'avoir laissé être enfermé si longtemps. Je n'ai appris ton incarcération à Azkaban que quelques jours après m'être réveillé du coma magique dans lequel les médicomages m'avaient plongé. J'ai bien tenté de convaincre Ron et Hermione de ton innocence à chaque fois qu'ils venaient me rendre visite mais j'ai bien vu qu'ils ne me croyaient pas totalement. Mais je ne peux pas leur en vouloir. Ils n'ont jamais eu la chance de connaître le Draco qui se cache derrière son masque de froideur. C'est pourquoi j'ai envoyé, dès que je l'ai pu, une lettre directement adressée au ministre. Je sais que Scrimgeour ne porte pas ta famille dans son cœur mais il n'a pas pu mettre ma parole en doute. J'espère sincèrement qu'il ne t'a pas fait trop de difficultés. Sache que j'aurais aimé venir te défendre en personne mais cela m'était impossible...

Draco, je te demande de garder secret ce qui va suivre et je sais que je peux te faire entièrement confiance là-dessus.

Comme tu l'as très certainement appris, je me suis enfui de l'hôpital. Je n'avais pas le choix. Il le fallait. Et à toi, et à toi seul, je vais expliquer pourquoi.

Tu sais que Voldemort m'envoyait très souvent, en même de plus en plus régulièrement, des visions nocturnes toutes plus horribles les unes que les autres. Cela inquiétait Snape. Il sentait que Voldemort avait une idée derrière la tête. Un soir, après l'un de mes cours particuliers avec lui, il m'a avoué qu'il avait effectué de nombreuses recherches et que Dumbledore lui-même n'avait pas réfuté son hypothèse.

D'après Snape, il comptait utiliser ces visions pour me torturer, me rendre fou. Comme si ce n'était déjà pas une torture pour moi... En fait, Voldemort voulait que je revoie, que je revive sans arrêt ses actes meurtriers et sanglants, même de jour. M'empêcher de dormir ne lui suffisait apparemment pas. Il voulait aussi m'empêcher de vivre. Pour ce faire, il devait tout simplement me lancer un certain sortilège, appelé Mémoire Perpétuelle, la prochaine fois que nous nous ferions face. Comme tu t'en doutes, c'est de la Magie Noire. Il est donc impossible de contrer un tel sort. Mais Snape, en bon Maître des Potions qu'il était, est parvenu à trouver une sorte de remède. Vu que ce sortilège se sert des visions envoyées, c'est-à-dire de souvenirs, il suffisait tout simplement de les ôter de ma mémoire. Mais un simple Oubliette ne fonctionnait pas. Il fallait donc utiliser quelque chose de beaucoup plus puissant, comme une potion d'Amnésie par exemple... Mais, en plus, ce sortilège puise aussi sa force dans ma magie, empêchant ainsi une telle potion d'agir efficacement. Il fallait donc aussi m'extraire toute trace de magie, que je devienne un simple moldu. Snape a réussi à créer un remède combinant les effets de la potion d'Extraction de l'Essence Magique et de la potion d'Amnésie. D'après lui, ce serait plus efficace que si je buvais les deux breuvages à la suite l'un de l'autre.

Tu sais, au début, lorsque Snape m'a expliqué tout cela, j'étais vraiment déprimé. J'avais l'impression que je ne m'en sortirais jamais, que toutes les mauvaises choses me tombaient toujours dessus. Je me demandais quand, et surtout si, tout cela allait s'arrêter un jour.

Et puis la nuit m'a porté conseil. Tu sais que je n'ai jamais aimé l'attention que l'on me portait et je savais que cela ne s'arrangerait pas si jamais je parvenais à vaincre Voldemort. Or, je ne voulais pas que l'on m'adule encore plus. Je voulais être juste Harry. C'est pourquoi j'ai donc eu l'idée de disparaître dès la fin de la guerre, de changer d'identité, de vie. Et ce, même si Voldemort ne me lançait pas le sortilège de Mémoire Perpétuelle. J'en ai alors discuté avec Snape. Au départ, il m'a semblé être un peu réticent mais il a finalement accepté de m'aider. Lui pouvait en effet sortir du château sans problème pour créer ma nouvelle identité. Il s'est procuré les documents importants et nécessaires pour ma nouvelle vie. Il a transféré, en secret, de l'argent sur un compte en banque moldu. Il a certainement dû lancer plusieurs sortilèges de confusion pour accomplir ces différentes tâches.

Moins d'une semaine avant la dernière bataille, tout était prêt. Et nous avions bien fait car Voldemort m'a bel et bien lancé ce fameux sort.

Pour le moment, j'arrive à le supporter. De plus, j'ai réussi à voler quelques potions de Sommeil Sans Rêve à l'hôpital. Je parviendrai donc à me reposer suffisamment durant encore quelques jours. Mais je ne tiendrai pas plus longtemps... Je compte prendre la potion de Snape d'ici une quinzaine de jours, maximum. Ma demande va certainement te sembler bizarre mais j'aimerais te revoir avant cette date fatidique. J'aimerais pouvoir te dire au revoir convenablement et non pas disparaître ainsi comme un voleur. Je sais que toi, tu ne m'empêcheras pas de boire cette potion. Je sais que tu n'essayeras pas de me convaincre de chercher une autre solution, moins radicale. Je sais que tu ne me prendras pas pour un fou. Je sais que tu ne me regarderas pas avec pitié. Contrairement à d'autres... C'est pour cela que toi seul, désormais, est au courant de ma situation. Toi, tu me connais finalement mieux que quiconque. Toi, tu peux me comprendre.

J'aurais vraiment voulu t'expliquer tout cela de vive voix mais, comme tu t'en doutes, le temps m'a cruellement manqué. Je ne souhaitais en effet rien te dire avant que tout ne soit arrangé. Mais j'ai dû affronter Voldemort avant d'avoir eu l'occasion de t'en parler...

Si tu acceptes de me revoir, sache que j'ai prévu de séjourner durant ces quinze derniers jours dans un hôtel moldu, à Bristol. Snape connaissait bien le gérant de cet établissement, auquel il a d'ailleurs confié les documents concernant ma nouvelle identité ainsi que la fiole contenant la potion.

À bientôt, j'espère

Harry Potter ou Nathanaël Robinson

Tetbury Road, Old Sodbury, Chipping Sodbury, Bristol


Il appuya une nouvelle fois sur la sonnette de l'interphone. Mais personne ne lui répondit. Il avait envoyé un message via son téléphone portable à Nathanaël une demi-heure plus tôt lui disant qu'il devait absolument lui parler mais il n'avait reçu aucune réponse non plus. Draco comprenait pourquoi Nate l'évitait. Il savait qu'il l'avait blessé. Mais il fallait qu'il lui montre la lettre. C'était trop important que pour qu'il attende encore deux mois. Nate devait savoir la vérité. Il fallait qu'il sache qu'il était bel et bien Harry Potter.

Après avoir lu le parchemin, Draco était resté stupéfié durant un laps de temps indéterminé. Cela faisait quand même beaucoup d'informations à digérer en une seule journée. Ainsi donc, il ne s'était pas trompé. Il avait bien retrouvé Harry, par le plus grand des hasards. Et le Gryffondor avait voulu l'aider, l'empêcher d'être puni à cause des agissements de son père. Il lui avait expliqué la raison de son départ. Il lui avait fait confiance. Et il avait souhaité le revoir avant de perdre la mémoire. Lui et non ses amis Gryffondor. Et cela touchait Draco plus qu'il n'aurait pu l'imaginer. Harry tenait véritablement à lui. Les liens qui s'étaient créés entre eux étaient sincères.

Qu'est-ce que Harry avait donc pu penser de lui quand il s'était rendu compte qu'il ne viendrait pas ? Avait-il pensé que cette amitié avait été factice ? Que Draco s'était servi de lui ? Le fait d'imaginer Harry, tout seul dans sa chambre, attendant avec espoir sa venue serra douloureusement le cœur du Serpentard. Bien sûr qu'il aurait été le retrouver. Ne fut-ce que pour le remercier pour tout ce qu'il avait fait pour lui. Draco aurait aussi voulu être présent pour l'aider à supporter cette nouvelle épreuve. C'était bien là le rôle d'un ami, non ? Harry n'avait pas mérité de traverser cela tout seul. Pas après tout ce qu'il avait vécu, subi depuis de trop nombreuses années. C'était terriblement injuste.

Des larmes de rage et de tristesse avaient commencé à dévaler ses joues. De rage contre ce foutu ministre. De rage contre les juges. De rage contre Voldemort. De rage contre les soi-disant amis de Harry qui n'avaient jamais été capables de le comprendre réellement. De rage contre toute la Communauté Sorcière qui avait laissé un jeune homme de dix-sept ans subir autant d'épreuves. De tristesse pour Harry. Pour ne pas avoir pu être là pour lui quand il en avait besoin. Pour n'avoir pas su lui dire qu'il comptait pour lui.

Draco n'avait jamais voulu se l'avouer mais il s'était senti comme abandonné lorsqu'il avait appris que Harry était parti comme ça, sans rien lui dire. Il avait mis cette pensée de côté mais il n'avait pas pu s'empêcher de se dire que, pour Harry, il n'était finalement pas si important que cela. Et cette constatation lui avait fait de la peine. Il n'avait plus personne. Sa mère était morte. Les Serpentard qu'il avait côtoyés n'étaient que des connaissances et non des amis. D'ailleurs, aucun de ceux qui n'avaient pas suivi Voldemort n'avait cherché une seule fois à le joindre. Draco s'était retrouvé tout seul, lui aussi.

Abandonné. Comme Harry avait certainement dû le croire lui aussi.

Il ne pouvait pas revenir en arrière pour modifier le passé mais il pouvait agir maintenant, dans le présent. Il pouvait apporter les réponses aux questions que Nate se posait depuis six ans. Il pouvait l'aider maintenant.

Nate ne comprendrait, bien entendu, pas tout. Il allait devoir lui dévoiler et lui prouver l'existence du monde magique. Il allait devoir lui raconter son histoire. Peut-être ne le croirait-il pas, du moins au début. Mais il devait le faire. Il ne pouvait pas laisser Nathanaël ainsi avec ses incertitudes alors qu'il avait les moyens de tout éclaircir.

C'est pourquoi il avait aussitôt envoyé un message à Nate avant de prendre la direction de son appartement.

Mais Nate l'évitait toujours. Il ne voulait pas lui parler pour l'instant.

Draco posa alors son regard sur les boîtes aux lettres. C'était la seule solution qui lui venait à l'esprit. Il sortit le parchemin de sa poche puis, après avoir vérifié qu'il n'y avait personne dans les alentours, sortit aussi sa baguette. Il dupliqua alors la lettre et glissa la copie dans la fente au nom de Robinson/Saddler. Nate reconnaîtrait sa propre écriture et le contacterait pour obtenir des explications. Du moins, c'était ce qu'il espérait. N'étant pas sûr que cette lettre ne finisse pas au fond d'une poubelle, il avait décidé de conserver l'orignal.

Il jeta un dernier regard à la porte d'entrée verrouillée et soupira. Il n'avait plus qu'à attendre un signe de la part de Nathanaël.


Trois jours plus tard, il se trouvait devant les grilles du Manoir Malfoy. Il n'avait toujours pas eu de nouvelles de Nate. Il avait alors passé ses journées à réfléchir et avait décidé d'essayer d'en savoir plus sur ce fameux sortilège de Mémoire Perpétuelle ainsi que sur celui d'Extraction de l'Essence Magique. Et le seul endroit où il pourrait trouver de telles informations, c'était dans la bibliothèque personnelle de son père. Il savait que les Aurors avaient fouillé le Manoir de fond en comble mais il était pratiquement impossible qu'ils soient parvenus à découvrir cette pièce.

Draco s'avança le long de l'allée autrefois bordée de magnifiques plantations. Le jardin qu'il avait toujours connu parfaitement entretenu était dorénavant en friche. Il ressentit un pincement au cœur en se rappelant combien sa mère aimait s'y promener en été. Il secoua alors sa tête pour chasser ces images. Il n'était pas là pour ça.

Faisant fi des autres souvenirs qui remontaient à la surface au fur et à mesure de sa progression, il traversa rapidement le Manoir laissé à l'abandon. Vu la couche de poussière au sol et sur les meubles, il était clair qu'aucun elfe de maison n'était plus venu le nettoyer depuis des années. Arrivé dans le bureau de son père, il se dirigea vers le tableau représentant son arrière-grand-père. Il posa sa main sur l'encadrement en or et sentit un courant de magie le traverser. Il tira alors doucement sur le portrait dévoilant ainsi une porte dissimulée derrière la toile. Il l'ouvrit et, comme il l'avait pensé, il constata que les étagères étaient toujours remplies d'ouvrages. Son père lui avait montré cette cachette après qu'il eût fêté son quinzième anniversaire. Il lui avait expliqué que seul un Malfoy pouvait faire pivoter ce tableau. Toute autre personne qui posait la main dessus ne ressentait rien et croyait donc que c'était un portrait tout ce qu'il y avait de plus normal.

Après avoir compulsé plusieurs livres durant environ deux heures, il avait finalement trouvé les renseignements qu'il cherchait. Il avait eu la confirmation de ce qu'il pensait et cela ne lui plaisait pas du tout.

Le sortilège de Mémoire Perpétuelle était un sortilège très ancien qui était tombé dans l'oubli de part la complexité de sa mise en œuvre. Utilisé pour la torture, il était, comme son nom l'indiquait, basé sur la mémoire de la victime et, plus particulièrement, sur les souvenirs douloureux. Plus ceux-ci étaient insupportables à être revécus, plus ce sort était efficace. Cependant, et c'était là que toute la difficulté résidait, la personne qui voulait lancer ce sortilège devait avoir une idée bien précise des souvenirs qu'elle souhaitait que sa victime revive inlassablement. Dans le cas contraire, soit le sortilège ne fonctionnait pas du tout, soit il était très faible et donc peu efficace. Une solution avait finalement été trouvée par les bourreaux : ils faisaient en sorte de donner eux-même de tels souvenirs à leur victime en torturant ou tuant leur famille sous leurs yeux, par exemple. Mais parfois, certaines victimes parvenaient à supporter ce supplice durant plusieurs semaines, voire des mois. Face à ces contraintes et à cette possible lenteur, l'utilisation de ce sortilège avait peu à peu disparu.

La potion d'Extraction de l'Essence Magique avait été très rarement utilisée et avait servi, d'après les quelques cas connus, à punir sévèrement voire à torturer. En effet, ôter la magie d'un sorcier ne se faisait pas sans douleur. Et plus le sorcier était puissant, plus cela était douloureux, bien entendu. Il était même arrivé, une fois, que la personne décède. Et si on pouvait priver un sorcier de sa magie, on ne pouvait cependant pas la lui redonner. Un moldu ne pouvait pas devenir un sorcier, même si ce moldu en question avait été un sorcier au départ. Cela pouvait expliquer la disparition de la cicatrice sur le front du Gryffondor. Cette potion ôtait toute trace de magie, même la plus infime, présente dans le sorcier qui la buvait. Or, cette cicatrice étant d'origine magique, elle avait par conséquent disparu elle aussi.

Ainsi, Harry avait perdu sa magie et ses souvenirs pour toujours. Ils avaient en effet étudié la potion d'Amnésie à Poudlard et le professeur Snape leur avait appris qu'il n'existait aucun moyen pour qu'une personne ayant bu cette décoction récupère un jour ses souvenirs effacés. Ils étaient perdus à jamais. Néanmoins, il se pouvait que cette personne se rappelle de manière très vague de certaines choses. Ce n'était jamais rien de bien précis. C'était plutôt des sortes de sensation, impression de déjà-vu. Ces cas-là étaient cependant très rares et on n'avait pas encore su établir avec exactitude la manière dont ces sorciers s'y étaient pris.

Draco referma le livre qu'il tenait toujours dans ses mains et s'affala sans aucune grâce dans le fauteuil. Il se demandait comment il allait bien pouvoir annoncer tout cela à Nate. Quelle était la meilleure façon d'expliquer à quelqu'un qu'il ne se souviendrait jamais de rien ? Y en avait-il seulement une, d'ailleurs ?


Samedi matin, il fut tiré de son sommeil par la sonnerie intempestive de son interphone. La personne qui se trouvait au bas de son immeuble semblait bien décidée à le joindre. Grommelant contre celui ou celle qui ne respectait pas les grasses matinées de ses concitoyens, Draco se dirigea d'un pas encore mal assuré vers le hall d'entrée pour répondre au parlophone.

« Oui ? demanda-t-il d'une voix ensommeillée.

- C'est moi. Ouvre, il faut que l'on se parle », lui répondit une voix qu'il connaissait très bien et qu'il n'avait malheureusement plus entendue depuis onze jours.

Il appuya aussitôt sur le bouton actionnant l'ouverture de la porte avant de se précipiter dans sa chambre et d'enfiler rapidement le premier pantalon et le premier t-shirt qui lui tombèrent sous la main.

Il était en train de se débarbouiller sommairement lorsque des coups furent déjà frappés à sa porte. Il cria un « J'arrive ! » tout en se donnant un bref coup de peigne. Enfin plus ou moins présentable, il alla ouvrir à son invité qui lui tendit, tout simplement, une lettre. C'était celle qu'il lui avait laissée six jours plus tôt dans sa boîte aux lettres.

« Entre, je vais tout t'expliquer », dit Draco en s'écartant pour laisser entrer Nathanaël.

Il lui proposa alors de s'installer dans le canapé tandis qu'il allait leur préparer du café en prévision de la discussion qui se profilait devant eux.

Draco reposa sa tasse sur la table après avoir bu une gorgée de ce breuvage, réfléchissant à la meilleure façon de débuter la conversation, mais Nate le devança.

« Tu sais, la première fois que j'ai lu cette lettre, j'ai cru à une blague de mauvais goût. Il y était question de magie, de prison, ... Comment aurais-je pu y accorder le moindre crédit, dis-moi ? Je l'ai d'ailleurs chiffonnée et jetée immédiatement dans la corbeille. Mais cela n'a pas empêché ces mots de venir me hanter les jours suivants. Alors je l'ai relue. Une fois. Deux fois. Dix fois. Et plus je la relisais, plus je sentais que je tenais là quelque chose d'important, plus j'avais l'impression que ces mots trouvaient comme une certaine résonance en moi. Mais il me manquait des pièces du puzzle. C'est pourquoi je suis ici aujourd'hui. Je sais que toi, tu peux combler ce vide, n'est-ce pas ?

- Oui, je le peux, acquiesça-t-il.

- Alors, vas-y. Je t'écoute. »

Et Draco lui raconta alors son histoire. Il lui prouva tout d'abord que les sorciers existaient bel et bien en faisant usage de sa magie. Il lui parla du Monde Sorcier, de la guerre, de son rôle. Il lui parla de Poudlard et de ses amis. Il lui parla d'eux deux. Il lui montra la lettre écrite pour exiger sa libération. Il lui expliqua pourquoi il n'avait pas pu être présent auprès de lui et s'en excusa. Il lui apprit que sa magie et ses souvenirs étaient perdus à jamais.

Il parla ainsi durant plusieurs heures, essayant de n'omettre aucun détail important tout en étant à la fois le plus clair et le plus concis possible. Nathanaël ne l'interrompit pas une seule fois durant son récit. Il écoutait avec attention tout ce que Draco lui narrait.

Le silence s'installa ensuite dans le salon, l'un et l'autre étant plongé dans leurs propres pensées, réflexions. Puis, finalement, Nate posa son regard sur la lettre qu'il tenait toujours entre ses mains.

« Il n'y a vraiment aucun moyen pour que je me souvienne de tout cela ?

- Non, je suis désolé, murmura Draco.

- Ne le sois pas. Rien n'est de ta faute.

- Je sais mais...

- Draco, arrête de t'en vouloir, s'il te plait. Je sais que tu m'aurais soutenu si tu l'avais pu. Je te crois.

- C'est vrai ? s'étonna-t-il.

- Oui, je t'assure, lui répondit-il dans un mince sourire. Je voudrais d'ailleurs te remercier.

- Pour ?

- Pour m'avoir appris qui j'étais. Qui je suis. Même si je ne récupérerai jamais mes propres souvenirs, cela me fait du bien de t'entendre m'en parler. D'ailleurs, cela te dérangerait si... je te demandais de me donner un peu plus de détails sur mon passé ?

- Cela ne me dérange pas du tout. Pose toutes les questions que tu veux et je tâcherai d'y répondre le plus précisément possible. »

Et c'est ainsi que durant les semaines qui suivirent, Draco et Nate passèrent la plus grande partie de leur temps à discuter de leur passé. Le jeune homme était curieux, naturellement, et Draco répondait avec joie à toutes ses interrogations, sans lui mentir. Il n'hésita pas à lui raconter les disputes qu'ils avaient eues quand ils étaient plus jeunes, les coups-bas qu'ils se faisaient l'un à l'autre. Il essayait vraiment de raconter tout avec objectivité. Draco s'était tout de même étonné de la facilité avec laquelle Nate avec accepté tout cela. À cette remarque, le jeune homme avait haussé les épaules en lui avouant que lui-même ne savait pas pourquoi il le croyait si facilement. Nate sentait simplement qu'il pouvait lui faire confiance.


La dernière semaine du mois d'août, tandis qu'ils étaient comme à leur habitude en train de se promener dans le parc, Nate posa une question qui surprit Draco.

« Que comptes-tu faire, en fait, maintenant ?

- Comment ça, qu'est-ce que je compte faire ?

- Tu es de nouveau sorcier, tu n'es donc plus obligé de rester ici. Je suppose que tu vas partir, non ?

- Pourquoi partirais-je ? Je n'ai personne qui m'attende ailleurs.

- Et ici, oui ? demanda Nate en arrêtant de marcher.

- Il y a toi, répondit Draco en se tournant vers lui.

- Et qui suis-je pour toi ? Suis-je Harry ? Nathanaël ? Un mélange des deux ?

- Tu es toi, tout simplement, répondit-il sans réfléchir. Tu es Harry, tu es Nate. Le nom que tu portes ne change rien à ta personnalité. Ce n'est finalement qu'une étiquette. Ce qui compte, c'est ce que tu es à l'intérieur, termina-t-il en posant ses lèvres sur celles de son vis-à-vis.

- Mais, si tu restes ici avec moi, demanda Nate en s'écartant légèrement, la magie ne finira-t-elle pas par te manquer ?

- Je peux toujours la pratiquer, du moment qu'aucun moldu ne me prenne sur le fait, répliqua-t-il.

- Et moi, je suis un moldu, pourtant.

- Oui, mais pas n'importe lequel », répondit-il avant de l'embrasser à nouveau, plus franchement cette fois.

Rapidement, le baiser devint de moins en moins sage et les mains, immobiles au début, commencèrent à partir à l'exploration du corps de l'autre.

À court d'oxygène, Nate mit fin au baiser et posa la tête sur l'épaule de Draco.

« Si seulement nous n'étions pas dans un tel endroit public, chuchota-t-il à l'oreille du blond, l'une de ses mains passée sous son t-shirt, caressant sa chute de rein.

- Cela peut s'arranger, murmura-t-il en retour. Accroche-toi bien. »

Et Draco les fit transplaner jusqu'à son appartement. Alors qu'il s'attendait à ce que Nate soit surpris, celui-ci lui adressa, au contraire, un regard aguicheur. Il l'avait fait exprès !

Pour se venger de s'être ainsi laissé avoir, Draco reprit aussitôt possession de ses lèvres tout en encourageant, avec douceur mais fermeté, Nate à reculer vers la chambre. Les couches de tissus, vite jugées superflues à cet instant, furent hâtivement ôtées les unes après les autres. L'heure était à la passion. Les deux jeunes hommes avaient l'impression qu'ils attendaient cela depuis des années. Le moment où ils seraient enfin ensemble. Le moment où ils ne formeraient plus qu'un. Leurs gestes, bien qu'emprunts de tendresse lorsqu'ils se caressaient, se découvraient intimement, étaient impatients. Les soupirs qu'ils arrachaient l'un et l'autre à leur partenaire ne faisaient qu'accroître leur envie, leur besoin de s'unir. Ils finirent par céder à leur désir et ainsi, étroitement enlacés l'un contre l'autre, l'un dans l'autre, ils exprimèrent leurs sentiments profonds.

Plus tard ce soir-là, ils refirent à nouveau l'amour mais en prenant plus leur temps. Ils laissèrent cette fois la tendresse dominer largement leur étreinte. Ils laissèrent leurs mains, leur bouche, explorer la moindre parcelle de leur corps. Le sentiment d'urgence qui les avait pris par surprise avait disparu.

Épuisé mais heureux, Draco avait l'impression de baigner dans un océan de plénitude. Il rouvrit les yeux et posa son regard sur la forme allongée à ses côtés. Nathanaël. Harry. C'était lui qui le faisait se sentir ainsi. Qui l'avait fait revivre. Qui lui avait redonné de l'espoir, le goût de la vie. À plusieurs reprises. Il avait besoin de lui.

Nate tourna la tête dans sa direction et lui offrit un sourire éblouissant que Draco n'avait jamais vu auparavant sur son visage. C'est à cet instant que le Serpentard comprit. Ils avaient en fait tous les deux besoin l'un de l'autre. Ils se complétaient en quelque sorte et se rendaient mutuellement heureux.

Était-ce finalement le hasard qui les avait fait se croiser un an plus tôt dans ce bar ? Où s'étaient-ils cherchés inconsciemment durant toutes ces années ?

Nate vint alors se blottir contre lui, enfouissant la tête dans son cou.

Cela n'avait finalement pas d'importance décréta Draco. Ils s'étaient retrouvés, c'était tout ce qui comptait.


Épilogue

« À ton CDI, Draco !

- À ton CDI ! » reprirent en cœur les huit autres adultes présents dans le salon avant de boire une gorgée de leur coupe de champagne.

Cela faisait maintenant sept ans que Draco et Nathanaël étaient ensemble. Quatre années auparavant, ils avaient emménagé dans cette maison située aux abords de la ville. D'après Draco, leur demeure n'était pas excessivement grande. Nate n'avait pas la même opinion à ce sujet. Il avait d'ailleurs refusé, au départ, de l'acheter. Certes, la maison était belle, spacieuse, bien située géographiquement parlant et lui plaisait incontestablement. Il avait cependant eu du mal à accepter que son compagnon dépense ainsi son héritage pour eux, pour lui.

Draco l'avait en effet aidé financièrement pour qu'il puisse ouvrir son salon de dégustation dès la fin de ses études. Il l'avait aidé à acquérir le local adéquat et à acheter tout le matériel requis. Il lui avait même payé un employé pour l'épauler dans sa tâche. Draco l'avait rassuré en lui affirmant que cela lui faisait plaisir de l'aider et qu'il en avait de toute façon largement les moyens. Cela n'empêchait pas Nate d'essayer de raisonner son petit-ami. Ce dernier rétorquait alors à chaque fois que c'était lui l'expert comptable dans le couple.

De fait, Draco était titulaire d'un diplôme en comptabilité. C'était en parcourant les cours de Nate pour l'aider dans ses révisions qu'il avait eu l'idée de s'inscrire dans cette filière à l'université. Une fois diplômé, il avait aussitôt été engagé dans une importante société d'import-export. Et hier, il avait finalement signé son contrat à durée indéterminée.

Ils avaient donc décidé d'inviter leurs amis pour fêter la nouvelle.

Lukas et Élisa s'étaient mariés trois ans plus tôt et étaient les parents d'une petite fille âgée de dix-huit mois prénommée Julia. Candice était fiancée à Thomas, un ancien camarade de classe. Timothy venait de se marier quelques mois plus tôt avec Lucy, rencontrée dans l'établissement de Nate. Matthew et Anna s'étaient également passé la bague au doigt l'année dernière et la jeune femme avait donné naissance à un petit Victor, âgé maintenant de trois mois, dont Nate était le parrain.

Sirotant son verre, Draco regardait son futur époux prendre son filleul dans les bras. Il avait effectivement l'intention de demander Nate en mariage ce week-end. Pour ce faire, il n'avait pas prévu quelque chose d'extraordinaire. Un bon petit restaurant suivi d'une nuit torride, c'était ce qui leur convenait à tous les deux.

Si on avait dit à Draco, encore dix ans plus tôt, qu'il apprécierait de vivre dans le Monde Moldu en se comportant comme un moldu presque normal, jamais il ne l'aurait cru.

« Hey, Draco. Tu rêves ? » demanda Tim en se penchant pour attraper l'un des zakouskis préparés et disposés sur la table basse par Nate.

Un sourire se dessina sur son visage. Oui. Il rêvait depuis sept ans.

La vie qu'il menait avec Nate lui semblait être idyllique, voire irréelle. Bien sûr, comme tous les couples, ils avaient de temps à autre des divergences, des disputes. Mais ce n'était jamais rien de très sérieux et ils se réconciliaient assez rapidement. Au contact l'un de l'autre, ils avaient appris que la vie pouvait être belle, délicieuse. Les ombres de leur passé étaient désormais loin derrière eux et leur futur semblait rayonner de lumière.

Alors, pour rien au monde, il n'aurait souhaité se réveiller.


Voilà, c'est la fin de Memoria. J'espère que cela vous a plu ;)

J'espère aussi que l'évolution de la relation entre Nate et Draco ne vous a pas semblé trop rapide. Dans mon esprit, leur amitié avait déjà commencé à devenir plus que cela à la fin de leur septième année à Poudlard. Cependant, ils ne s'en étaient pas encore rendus compte ou ne l'avaient pas encore bien compris à ce moment-là. Le sentiment d'urgence et la passion que je décris lorsqu'ils couchent ensemble la première fois découlent donc de cela : ils s'aiment «inconsciemment » depuis de nombreuses années et, une fois surmontées toutes les embûches mises sur leur chemin, plus rien ne les empêche de s'aimer au grand jour ;)

De même, j'ai sous-entendu dans les deux premiers chapitres que leur vie leur semblait moins difficile à vivre lorsqu'ils étaient tous les deux amis (que ce soit à Poudlard ou dans le Monde Moldu). Ceci explique le passage écrit juste avant l'épilogue ;)

Comme toujours, n'hésitez pas à me faire part de vos commentaires/remarques ;)

PS : Comme un seul cadeau ne me suffisait pas, je poste en plus le premier chapitre d'une nouvelle fiction que j'ai intitulée Tu n'es pas un lâche. Je vous préviens cependant que ce ne sera pas un Drarry. Et non, j'ai décidé d'écrire un Dramione ;) Si cela vous tente quand même, je serai ravie de vous compter parmi mes lecteurs :)

Et une autre bonne nouvelle : le chapitre 9 de Submissive Veela sera posté le week-end prochain ;)

Et si vous aimez les concours, j'en ai lancé un sur le site HPF. Je serai ravie également de vous compter parmi les participants ;)