Wow, plus de 3 ans déjà... je ne croyais pas m'y remettre, mais me revoilà. Je ne vous ferai pas de promesse cette fois. Aujourd'hui je vous livre un chapitre, et on verra pour la suite. Merci à tout ceux qui mon envoyé des commentaires, c'est vous qui avez gardé cette histoire dans mes pensées, c'est grâce à vous que je suis encore là. Bonne lecture!


- Stiles, qu'est-ce que tu fous?

Il sursauta violemment quand Scott apparu à l'autre bout du couloir. Il n'avait pas prévu rencontrer qui que ce soit dans la maison, mais il aurait dû savoir qu'ils étaient là. Il avait un peu oublié que la Meute de Derek dormirait dans la maison. Il s'était plutôt concentré afin de s'assurer que personne de sa propre Meute ne le surprenne ici.

Il y avait une raison pour laquelle il gardait en permanence une oreille sur le rythme cardiaque de Jason, traquant ses allées et venues.

- Euh…

Il ne savait pas quoi lui répondre, car il ne pouvait pas vraiment dire qu'il ne faisait que suivre les ordres de Maggie, et qu'il allait peut-être se payer du bon temps. Il haussa simplement les épaules avant de reprendre.

- Aucune importance, quoi de neuf, mon pote?

Il ne savait pas trop ce qu'il y avait à Beacon Hills qui lui donnait le sentiment d'être revenu plusieurs années en arrière. Tout le progrès qu'il avait fait pour ne plus être un idiot qui ne peut s'arrêter de parler semblait être complètement ruiné maintenant qu'il avait remis un pied dans la ville. Il se demanda si c'était quelque chose dans l'eau ou peut-être que c'était juste les gens. Quelque chose en lui devait probablement réagir à leur présence près de lui à nouveau. Il redevenait un peu celui qu'il avait été.

- Je…,commença Scott en fronçant les sourcils.

Stiles devait admettre qu'il se sentait un peu mieux de savoir qu'il n'était pas le seul à se sentir perdu. Il supposa que les neufs années pendant lesquelles ils avaient été séparés y étaient pour quelque chose. C'était inévitable. Stiles ne trouvait pas qu'il soit étrange de ressentir du regret à ce sujet. Scott avait été son meilleur ami, ils avaient mutuellement protégé leurs arrières, enfin, jusqu'à ce que Scott devienne loup-garou, après cela, c'était devenu une relation un peu à sens unique.

- Si tu voulais devenir un loup-garou, tu n'avais pas besoin de partir, lâcha Scott.

Le jeune homme avait les yeux fixés au sol, comme s'il avait peur de ce que serait la réponse à cette affirmation. Mais cette fois-ci, ce fut Scott qui pris le rôle de Stiles, et il parla à nouveau avant que ce dernier ai eu la chance d'ouvrir la bouche.

- Je veux dire, je pensais que tu étais parti parce que tu en avais marre de traîner avec des loups-garous, mais tu l'as demandé. Tu as demandé la morsure, ça ne fait aucun sens. Et je veux dire, je comprends que Derek et toi vous ne vous entendez pas toujours bien, mais il n'est pas un mauvais Alpha, pas vraiment, et tu n'avais pas besoin de partir parce que tu voulais la morsure.

Tout son discours était si loin de la réalité que Stiles ne pu s'empêcher d'éclater de rire. Scott releva les yeux d'un air alarmé et pendant une seconde, Stiles se dit qu'il devrait peut-être avoir honte, parce que les joues de Scott commençaient à se colorer et il semblait maintenant nerveux. Mais il ne détourna pas le regard, il ne recula pas. Ses yeux rencontrèrent ceux de Scott et il pris une grande inspiration, il savait qu'il aurait dû expliquer la situation. Il savait que ce n'était pas évident.

Mais cela ne rendait pas la situation plus facile.

- Ce n'est pas ça du tout, répliqua-t-il.

Il lutta pour garder sa voix et son cœur égal, il était beaucoup trop conscient que Derek était juste de l'autre côté de la porte et il savait aussi que l'homme n'était pas endormi.

- Ce n'est pas pour ça que je suis parti, je n'avais planifié rien de tout ça, je n'avais pas prévu devenir un loup-garou, j'ai juste rencontrer Maggie, puis c'est arrivé.

Scott le regarda durement.

- Tu n'aurais pas dû partir, dit-il, entêté.

Stiles n'était pas surpris, parce qu'autant il pouvait l'aimer, Scott n'avait jamais été le plus malin de la bande et il savait qu'il y avait des choses que Scott ne comprendrait jamais. Le départ de Stiles en faisait sans aucun doute parti.

- Il le fallait, lui dit Stiles.

-Non, ce n'est pas vrai, cracha Scott, ses yeux s'illuminant et son visage se tordant de colère. Tu n'avais pas à partir et tu n'avais pas à te faire mordre, parce qu'honnêtement Stiles, à quoi pensais-tu? Comment as-tu pu devenir un loup-garou?

Et ce fût au tour de Stiles de durcir le regard, parce que ça l'avait toujours énervé. Scott avait toujours pris ce don pour une malédiction. Il avait toujours vu le fait d'être loup-garou comme la pire des choses et il avait cherché un remède, il n'avait jamais compris pourquoi quelqu'un voudrait cela. Mais Stiles, lui, le comprenait totalement.

- Parce que je suis né pour en être un, répondit-il honnêtement.

Il savait que Scott et Derek pouvaient entendre son rythme cardiaque et savoir qu'il disait la vérité.

- Cette personne, c'est moi, reprit Stiles. Je suis un loup-garou, et j'adore ça. J'aime la liberté et la puissance et l'appel de la lune que mon loup ressent. J'aime chacun des petits détails, mais ce n'est pas pour ça que je l'ai demandé. Je ne savais pas que ça allait être comme ça. Je l'ai demandé parce que j'en avais assez d'être celui qu'on laisse sur le banc de touche, celui qu'on laisse derrière.

Il avança vers Scott, projetant l'image même du calme, mais il pouvait sentir l'ancienne colère, le ressentiment bouillir juste sous la surface.

- Je voulais me sentir inclus, je voulais faire parti d'une Meute, faire parti d'une famille.

Il n'aima pas le regard de Scott alors qu'il entendait ces mots, mais il savait qu'il avait besoin de les dire.

- Et non, je n'avais pas ça ici. J'avais un père qui était tellement pris par son travail qu'il n'était jamais à la maison et j'avais un meilleur ami qui ne pouvait pas se décoller du cul de sa petite amie assez longtemps pour se rendre compte que je me noyais sous le poids de tout ce qui se passait dans ma vie. Toi et mon père étiez tout que j'avais, et ce n'était pas suffisant. Je ne faisais pas parti de la Meute, je n'étais pas de la famille et j'avais l'impression de suffoquer parce que je ne savais pas comment faire pour en faire parti.

Il ressenti un sentiment de justice un peu malsain quand Scott détourna le regard en premier, quand il se recroquevilla un peu sous la force l'amertume de Stiles, sous le poids de ses anciennes blessures. Parce que c'était encore là, bien sûr que ça l'était. Ça n'était jamais parti. Et c'était pire parce que Scott n'avait rien fait de tout cela par exprès. Cela aurait surement été plus facile s'il s'était simplement levé un matin en se disant 'Je vais pousser Stiles à l'écart aujourd'hui', mais il l'avait plutôt fait sans s'en rendre compte, et cela avait fait beaucoup de mal à Stiles de savoir qu'on pouvait l'écarter si facilement.

- Je suis parti et j'ai trouvé des gens qui voulait de moi, expliqua-t-il d'une voix désormais plus calme.

Rien de tout cela n'était vraiment la faute de Scott au final, même s'il en avait parfois l'impression. Il voulait que Scott comprenne. Il ne voulait pas le blâmer. Enfin, pas complètement.

- J'ai trouvé Maggie et Rory. Et Jason, même si je peux te dire des façons très inventives que j'ai parfois envie d'utiliser pour le tuer. Et eux, eux ils ont envie de m'avoir avec eux. Ils s'en foutaient que je sois humain, ou que je sois bon en recherche. Ils m'invitaient à sortir parce qu'ils avaient envie d'être avec moi. Il n'y avait pas d'obligation, aucune nécessité, rien ne les poussait à le faire, mais ils m'ont pris, m'ont invité dans la famille, m'ont invité dans leur Meute et c'est plus que ce que cette ville a fait pour moi.

Et c'était là, la brutale vérité. Les faits, tous étalés sur la table pour que tout le monde puisse les voir. Stiles se sentait étrange parce qu'il avait caché des choses à Scott depuis le moment même où ils étaient devenus ami. Il avait caché ce qu'il croyait que Scott n'était pas prêt à gérer, ce qu'il ne pouvait comprendre. Il adoucissait les choses, amoindrissait les dangers et les dures vérités. Il avait un peu surprotégé Scott, parce qu'il savait que ce n'était pas sa faute si parfois il ne comprenait pas tout. Il était juste comme ça.

Mais cela n'empêchait pas que tous les secrets avait rongé Stiles, qui lui avait arraché des partie de lui et qui lui donnait le sentiment d'être incomplet. D'être brisé.

- Je ne…

- Je sais, répondit-il quand Scott s'arrêta au milieu de sa phrase. Tu ne l'as pas fait exprès, je sais. Mais c'est quand même arrivé.

Rien ne l'aurait empêché de partir. Dans tous les cas, il aurait fini par le faire. Il y avait toujours quelque chose qui l'avait poussé à partir, Erica lui avait juste donner la bonne excuse pour le faire. Et Dieu qu'il la haïssait pour ça, pour l'avoir fait éclater en milles morceaux de l'intérieur, mais d'une certaine façon, il avait aussi envie de la remercier. D'une stupide façon inexplicable, il voulait la remercier de l'avoir forcé à partir parce que sinon, il serait toujours un homme brisé, et présentement Stiles se sentait plus complet qu'il ne l'avait été depuis un très long moment. Pas tout à fait entier, mais définitivement sur le bon chemin.

Il s'échappa dans la chambre de Derek avant que Scott ne puisse ajouter quoi que ce soit. Il était trop terrifié de savoir ce que Scott avait à dire et il n'était pas honteux de dire qu'il ne savait pas exactement pourquoi il était si effrayé. Il savait que Scott ne le suivrait pas dans la chambre de l'Alpha, il savait qu'il finirait par partir, et c'est effectivement ce qu'il fît quelques minutes plus tard.

Poussant un soupir de soulagement, il s'appuya dos à la porte, fermant les yeux et restant immobile une minute, se concentrant sur les battements de son propre cœur pour ne pas avoir à porter attention à ceux qui tonnaient de l'autre côté de la pièce.

Il ouvrit ses yeux seulement lorsque l'odeur du sel atteint son nez et fut aspiré dans ses poumons avec une inspiration tremblante. Il fixa Derek, les yeux écarquillés, même sans vision surnaturelle il aurait pu voir les traces brillantes des larmes sur le visage de Derek. Il fixait Stiles sans aucune honte, mais il avait l'air si brisé qu'il aurait été impossible pour Stiles de ne pas aller à lui.

Derek sembla se refermer sur Stiles à son contact, réagissant presque comme Isaac quand il s'enroulait autour de lui, posant sa tête dans le creux du cou de Stiles et se pressant contre lui d'une façon presqu'impossible. Il semblait qu'il n'y ait pas un souffle d'air entre eux, les doigts de Derek s'enfonçant dans ses hanches alors qu'il se pressait contre lui. Instinctivement, il referma ses bras autours des épaules de Derek, essayant désespérément de ne pas penser au fait que Derek ne portait qu'un boxer.

Il le savait parce que d'une quelconque façon il s'était retrouver sous les couvertures, quelques unes d'entre elle s'était enroulés autour de sa jambe. Il serra Derek contre lui plus fort qu'il ne l'aurait cru possible et même à ce moment, il attendait le rejet, ne pouvait s'empêcher d'attendre le moment où Derek reviendrait à lui et le rejetterait.

- Je suis désolé, murmura Derek, son visage pressé dans l'épaule de Stiles et les bras refermés autour de sa taille.

C'était étrange, contre nature, d'être celui qui réconfortait Derek, parce que ce n'était pas là l'image qu'il avait de l'homme dans sa tête. Il n'avait même pas vraiment cru que Derek avait la capacité de pleurer, et ça ne le faisait définitivement pas se sentir mieux de savoir qu'il le pouvait.

- Je sais, murmura-t-il en retour, refermant ses bras plus fortement autour de Derek, enfonçant ses doigts dans la chair pour s'assurer que cela n'était pas un rêve.

Pour s'encrer. Il était surpris de réaliser que c'était la vérité, parce qu'il ne savait pas exactement ce qu'il pardonnait à Derek. Mais il se dit que peut-être que ce n'était pas si important que cela.

Il passa ses doigts sur la peau chaude, faisant des cercles sur la peau de Derek, traçant des motifs qui semblaient être gravés dans chacune de leurs âmes. Il pouvait sentir le grattement de la barbe de Derek contre son cou et l'humidité de ses larmes sur son t-shirt. Il pouvait sentir la douceur de ses cheveux contre sa joue et son souffle sur sa peau. Il pouvait tout sentir, mémorisant chaque détail parce qu'il n'avait jamais cru que c'était ce qui arriverait, mais il n'y changerait rien. Pour rien au monde. Il voulait se rappeler ce moment, il voulait se souvenir de la façon dont le cœur de Derek battait dans ses oreilles, lui appartenant complètement, juste pour cet instant.

Il ne voulait même pas respirer, de peur de voir s'émietter ce qu'il y avait entre eux, le non dit qui planait sur eux et qui était tout de même crié avec chaque caresse du pouce de Derek sur sa cage thoracique. Il ne savait pas quand Derek avait glissé ses mains sous son chandail, mais il ne trouvait pas à y redire. La pression des paumes contre sa chair lui donnait envie de se tortiller, mais le faisait se sentir si complètement détendu que s'en était inconnu.

- Je sais, murmura-t-il une dernière fois dans les cheveux de Derek quand il senti le souffle et le rythme cardiaque du loup-garou devenir réguliers alors qu'il s'endormait. Stiles ferma les yeux et se laissa envelopper dans l'odeur de Derek comme dans une couverture, son loup plongeant ses crocs dans cette sensation comme si cela allait les aider à s'y accrocher plus longtemps qu'il n'y avait droit.

Comme si cela allait empêcher l'inévitable.