Hello !

Me voici avec une nouvelle fiction, qui se déroulera entièrement dans un UA ( Univers Alternatif ), et qui sera centrée sur Laxus et Mirajane ( bien qu'on y retrouvera de nombreux autres personnages de la série, dans des rôles différents et plus ou moins importants. ) Sinon, je compte dédier cette petite fiction à la SPPS, qui compte de plus en plus de membres. Merci à vous et à ceux qui hésitent encore, rejoignez nous ! ;)

Je mets un rating T pour le moment, à cause du langage plutôt fleuri des personnages. Et bien que ce ne soit pas le cas pour le moment, OUI, il s'agira bel et bien d'une romance ! Soyez patients xD

Sur ce, je vous souhaite une bonne lecture ! :)

Disclaimer : Les personnages de Fairy Tail appartiennent à Hiro Mashima. L'univers est de moi.


PS : La chanson du début est Alive, de Krewella. :)


Fureur des percussions, qui instaurent un rythme précis et constant. À ça s'ajoutèrent bientôt des notes — les premières, celles qui happent, qui hypnotisent, qui captivent, qui plongent dans une douce léthargie dont il devient difficile de sortir — tandis que la batterie s'arrêtait pour laisser entendre une voix — passionnée, si pleine d'émotions et à l'apparence pourtant si banale, forte, d'une réelle puissance, telle qu'elle pourrait lui arracher des frissons incontrôlés, par moment.

Le blond soupira en s'étirant sur sa chaise, son pouce trouvant aisément la partie circulaire de son baladeur soigneusement caché dans la poche de son sweet pour monter le volume, faire monter le plaisir, le laisser durer, encore et encore — parce que ça lui vidait la tête, lui offrait une occasion de s'échapper à cette foutue réalité, et parce que c'était bien plus agréable que d'entendre la voix criarde, si désagréable et à la limite de l'insupportable de ce stupide prof, aussi.

Son pied se mit à bouger de lui même, bien que silencieux ; Les notes se mélangeaient, la voix se faisait tantôt présente, tantôt effacée, chaque son se distinguant à son tour avant de s'entrelacer à nouveau, dans une mélodie qui lui parut bien plus douce et apaisante que n'importe quoi d'autre ; Ses lèvres bougeaient d'elles mêmes, au rythme de paroles qu'il connaissait par cœur sans nécessairement les connaitre, seul un léger souffle s'en échappant — et bon sang, ce son était juste trop bon, une véritable délivrance, un moyen de se sentir d'autant plus vivant, existant.

Laxus eut un petit sourire à cette pensée, tout en laissant son regard défiler vers le sol goudronné de l'entrée du lycée, qu'il voyait de la fenêtre du premier étage contre laquelle était appuyée sa tempe, régulièrement battu par le courroux incessant de la pluie ; C'est que le titre et la chanson elle-même lui correspondaient plutôt bien, en fait.

Les problèmes paraissaient bien loin, comme ça. Son père, les réprimandes de son grand-père, les trois ans qu'il avait passé à rien foutre — à vivre, à grandir, à être libre — avant de reprendre soudainement les cours, ses blessures, celles qui s'étaient refermées ; C'était loin, trop loin pour qu'il puisse même y penser — et ça faisait du bien.

Mais sa bulle de confort et d'isolement éclata bien vite ; Et il entendit à nouveau les cris du professeur, le crissement des crayons sur les feuilles de papier, le bruit insupportable d'un chewing-gum qu'on mâche la bouche ouverte, celui d'un stylo qui tombe, d'une gomme qu'on fait rebondir contre la table, d'une trousse qu'on ouvre à la recherche de quoi écrire pour certains, d'un miroir de poche pour d'autres, et tous ces sons, toutes ces choses qui l'agacèrent bien vite, produites par d'autres adolescents qui ne cherchaient qu'à tuer leur ennui.

Laxus sentit sa mâchoire se crisper en faisant glisser son casque autour de son cou, prenant plus appui sur le mur qu'autre chose, dans une position nonchalante et négligée ; Ça l'énervait. Bon sang, ce que ça pouvait l'énerver, l'agacer, le saouler plus que n'importe quoi d'autre — parce qu'il avait décidé qu'aujourd'hui, ce serait ça et pas autre chose qui l'énerverait, que ce sera à cause de ça qu'il irait se défouler sur quelqu'un après les cours, parce qu'il ne supportait pas ça, lui, le grand Laxus Dreyard.

Lui, ce tout jeune adulte à l'âme et au cœur rebelle et plein d'orgueil. Ce même garçon âgé de quatre ans de plus que ses camarades, parce que l'école et les études, c'était pas pour lui et qu'il avait dut se retaper une année au collège à cause de sa situation familiale de merde, que même si son grand-père était le directeur de ce lycée pourri, il s'en foutait éperdument et préférait de loin sa liberté et sa jeunesse, loin de la ville, avec son casque, sa musique et sa bécane. Ce jeune homme désinvolte au regard insolant, perçant, intimidant, déshabillant tout sans attendre la moindre permission, glaçant sur place toutes ces jeunes filles innocentes de ses yeux au vert surnaturel, presque électrique — captivant, fascinant. Ce garçon à problèmes, avec ses cheveux blonds en bataille, sa cicatrice à l'étrange forme rappelant un éclair barrant son œil droit et indiquant sans problème son évidente violence — lorsque son casque hérissé de pics à l'apparence agressive et sa carrure musclée ne suffisaient pas — ses sourires moqueurs, pleins de cruauté et de cette agaçante fierté, ces remarques cinglantes et blessantes qu'il se plaisait à lancer sans remords, juste pour le plaisir.

Laxus Dreyard, vingt et un ans. Forcé de reprendre ses études à cause de son grand-père, puisque de toute manière son père ne s'intéressait plus à lui depuis bien longtemps ; trop de travail, d'autres occupations. Des femmes, peut-être même des enfants — il s'en foutait, de toute façon. Individu attirant les problèmes comme un aimant attirerait la moindre particule d'électricité, jeune homme violent, arrogant.

C'était comme ça qu'on le définissait, qu'on le voyait, qu'on pensait le connaître ; Et ça lui allait bien, au fond. Seules quelques rares personnes le connaissaient mieux que ça, assez pour dire qu'il ne s'agissait pas que d'un amas de violence et d'arrogance — mais qu'importe, puisqu'elles le gardaient pour elles, et puis qu'au final, il restait craint et respecté de tous quand même.

La solitude ne l'avait jamais vraiment gêné ; Il avait grandit avec, de toute façon. Tout ce qu'il voulait, à présent, c'était sa tranquillité. Qu'on le laisse réfléchir en paix. Qu'il puisse vivre comme bon lui semblait, faire ce qu'il voulait.

Laxus aperçut Erza se retourner pour lui jeter un regard désapprobateur, assise à quelques rangs devant lui ; Observant un instant ses longs cheveux à la teinte flamboyante et ses yeux bruns, il se contenta d'hausser les épaules et de détourner le regard, lui arrachant un énième soupir. Néanmoins, elle finit par abandonner et s'intéressa de nouveau au cours, rejetant une mèche de ses cheveux roux derrière son épaule avant de réajuster ses lunettes sur l'arrête fine de son nez.

Erza faisait partie de ces rares personnes à bénéficier d'un minimum de respect de sa part, à force de patience et de temps ; Elle savait se faire respecter aussi et se montrait souvent bien plus agressive que son apparence ne le laissait croire, lui subtilisant à chaque fois un sourire amusé — parce qu'elle était un peu comme lui, au final, totalement incapable de se contenir dès qu'elle se mettait en colère, même si elle avait sut se servir de ce pouvoir et s'intégrer dans la classe, contrairement à lui. C'était bien une des rares filles pour qui il portait un minimum d'intérêt autre que celui de l'attirer dans son lit, d'ailleurs.

Erza était l'une de ces enfants sans parents à avoir été accueillie dans l'internat que proposait son lycée. Laxus ne savait plus vraiment comment ni pourquoi elle était arrivée ici ; Toujours est-il qu'il l'avait aidé autant qu'elle l'avait fait, qu'ils avaient grandit ensemble sous la tutelle de son grand-père, et, qu'à force, elle avait finit par trouver des pics et des répliques imparables à ses remarques. Alors il avait décidé d'arrêter de perdre son temps à la chercher et était parti se rabattre sur quelqu'un d'autre — sans quoi, ce serait beaucoup moins drôle, et puis parce qu'il craignait bien trop, quoique secrètement, qu'elle finisse par trouver une faille où entrer pour l'attaquer, lui faire du mal à son tour, faire jaillir ses faiblesses au grand jour.

Laxus était bien trop occupé à regarder ce qu'il se passait dehors, par delà le grillage qui délimitait la zone du lycée que dirigeait son grand père pour écouter le cours lorsque le bruit continu émit par la voix du professeur tentant tant bien que mal de transmettre son savoir s'était subitement arrêté, en même temps que trois coups frappés à la porte.

Immédiatement, le silence était tombé sur la salle — et il en aurait presque soupiré de soulagement, s'il n'était pas lui même aussi étrangement intrigué quant à ce qu'il se passait — tandis que l'adulte se remettait de cette soudaine interruption pour aller ouvrir la porte.

Tout aussi brusquement sorti de sa douce torpeur, Laxus avait retiré un de ses écouteurs et s'était redressé pour mieux voir qui venait d'entrer, caché par la masse opulente d'un des responsables de la direction — un certain Reedus, plus passionné en art que par son travail — du fond de la classe où il était assis, et s'était dit que finalement, ça ne lui couterait rien d'écouter un peu, pour une fois. Devant lui, Erza sembla satisfaite de cette soudaine résolution et avait sourit, avant de reporter son attention sur leur responsable de classe qui échangeait quelques mots avec les nouveaux venus — même si l'on avait pas vu ne serait-ce que l'ombre du deuxième, caché par le premier.

Il y eut quelques phrases que le blond ne put percevoir, à cause du brouhaha incessant des autres élèves, intrigués et trop heureux de voir enfin quelque chose se passer pour s'en priver. Laxus eut un petit sourire en voyant Erza taper du plat de la main sur la table, réclamant un silence qui vint bien vite ; Même Reedus et leur professeur s'étaient figés.

Le professeur avait eut un sourire crispé en tirant le nouvel élève — puisqu'apparemment il s'agissait de ça — par le poignet, avant de se tourner vers ceux qui tentaient visiblement de l'apercevoir, curieux.

« Jeunes gens, je vous présente une nouvelle élève, tout droit arrivée d'un établissement placé un peu plus au nord. Je vous prie de bien vouloir accueillir Mirajane Strauss et de vous montrer courtois avec elle. »

Laxus avait soupiré avant de reporter son regard vers l'extérieur, las et déçu — à croire que la dernière remarque s'adressait particulièrement à lui. Rien d'intéressant en perspective. Peut-être une autre fille à qui il finira par briser le cœur, après l'avoir traquée, trouvée, amadouée — juste une de plus, rien d'autre. Il n'avait même pas daigné regarder à quoi elle ressemblait — il s'en occuperait plus tard, quand il s'ennuiera, qu'il n'aura plus rien pour se divertir. Les quelques sifflements qu'il put entendre ne lui arrachèrent que l'ombre d'un sourire ; Bande de débiles.

S'il avait sut ce qui était entrain de se préparer, sûrement Laxus aurait-il prêté plus d'attention à ce qu'avait demandé cet abruti de prof. À ce à quoi cette fille ressemblait, ce qu'elle pouvait bien inspirer. Peut-être que s'il avait agit autrement, tout aurait été différent — moins dur, moins blessant, plus facile, moins éprouvant. L'image de lui qu'il lui avait donné, et inversement. Ce sur quoi sera basée leur relation, qu'elle sera la cause de leurs conflits.

Il ne savait pas. Aucun d'eux ne le surent ; Toujours est-il que ça s'était passé comme ça, et pas autrement.

Aussi, le volume de son casque suffisamment fort pour lui épargner la voix criarde et désagréable du professeur, Laxus ne comprit qu'on s'adressait à lui que lorsque de nombreuses pairs d'yeux se tournèrent vers lui, à la fois intriguées et craintives, empreintes d'un profond respect. Même Erza restait perplexe, peu sûre d'elle.

Et quand la voix, féminine, aux notes dures et presque graves se firent entendre, Laxus eut l'impression de faire une chute d'une bonne dizaine de mètres.

« Vire ton sac de là, je compte pas rester debout toute la journée. »

Un long silence s'était abattu, tandis que le blond commençait à comprendre ce qu'il se passait.

Elle venait de lui dire — non, de lui ordonner — de retirer son sac, posé sur la chaise à côté de lui. Elle, cette nouvelle, cette salle morveuse, qui le toisait de toute sa hauteur en le fixant derrière ses longs cils assombris d'une couche légère de mascara, d'un regard céruléen à peu près aussi désinvolte que le sien, avec sa voix dure et ce ton sans appel.

Pour un peu plus, Laxus aurait sentit sa mâchoire de décrocher. Et visiblement, c'était déjà le cas d'une bonne partie des élèves présents, qui semblaient regarder la nouvelle comme s'il lui poussait une deuxième tête.

Laxus la regarda de haut en bas, une fois, deux fois ; Si elle n'avait pas ses cheveux attachés en une haute queue de cheval de la sorte et cet air supérieur sur le visage, sans doute en aurait-il fait une cible — une autre fille, qui finirait dans son lit avant de comprendre ce qu'il lui arrivait. Elle était pas trop moche, d'ailleurs.

Ses yeux verts s'arrêtèrent sur la couleur de ses cheveux : Blancs. Pas gris ou blonds ; Blancs. De là où il était, il pouvait voir la lueur de la lampe placée au dessus de sa tête se refléter dans sa chevelure, à l'apparence si douce et soyeuse qu'il se surprit à se demander quelle texture ils pouvaient avoir. De taille moyenne, elle portait une jupe sombre et courte qui laissaient voir deux jambes graciles, fermes et presque étonnamment galbées, des cuissardes noires dont le petit talon se fit entendre lorsqu'elle fit glisser son sac sur le sol et une sorte de dos nu surmonté d'une veste en cuir, qui, il fallait bien le reconnaître, soulignait agréablement les courbes de sa poitrine, assez prononcée.

Un poing posé sur sa hanche, la jeune fille fit reculer la chaise du bout de son pied et désigna le sac, peu rempli et largement ouvert du menton, hautaine — et ce petit air supérieur suffit à le faire bouillir de l'intérieur, à le mettre littéralement hors de lui, suffisamment pour qu'il prenne le temps de se redresser, ce sans la quitter des yeux.

« T'es sourd ou bien ? Bouge !

— Non mais, tu te prends pour qui, la nouvelle ? Même pas arrivée que tu trouves déjà rien d'autre à foutre ? », cracha Laxus avec toute la hargne qu'il avait put accumuler lors des dernières minutes en la foudroyant du regard.

Dans la salle de classe, tous se raidirent et s'échangèrent des regards inquiets, de même que leur professeur dont le sourire se fit de plus en plus crispé, au fur et à mesure que la tension montait.

La nouvelle avait haussé un sourcil, à peine surprise. Laxus ne l'avait pas quitté du regard, entamant un duel visuel qu'il comptait bien ne pas perdre ; Ses poings s'en étaient presque serrés de colère.

Elle se prenait pour qui, celle-là, avec ses allures de filles des rues, à venir le déranger, lui, à côté de qui même Erza préférait ne pas s'asseoir ? Elle avait cru quoi, en venant le sortir de sa bulle ? Qu'il allait gentiment s'exécuter et lui laisser une place à sa table ? Qu'il ne serait qu'un de ces abrutis qu'elle devait prendre plaisir à rembarrer, après les avoir amadoués avec son allure provocante, ses courbes alléchantes ?

Et la voilà qui s'appuyait sur la table d'une main, dangereusement penchée en avant ; Laxus n'accorda même pas un coup d'œil à son décolleté. Trop facile, comme technique. Visiblement déçue, elle plissa les yeux et continua, l'air très calme :

« Figures-toi que j'aimerai bien m'asseoir, en fait.

— Pas ici. Tire-toi, siffla le blond en la fusillant du regard.

— Pas envie. »

Laxus s'arrêta et cligna des yeux en se redressant. Comment ça, « pas envie » ? Et c'était quoi, ce petit sourire en coin, ce regard moqueur ? Elle voulait mourir ou bien celle-là ?

« Et puis regarde, y'a pas d'autre place de toute manière... Vu comme t'es aimable, ça m'étonne pas vraiment, d'ailleurs. », continua la jeune fille avec son petit sourire plein de sous-entendus.

Se tortillant nerveusement les mains, leur professer se racla bruyamment la gorge pour se donner contenance — et interrompre ce qui allait très probablement se finir en une belle bagarre — et tenta d'une petite voix :

« Hum, et bien, Monsieur Dreyard, je propose que vous laissiez Mademoiselle Strauss s'asseoir pour aujourd'hui seulement, le temps de trouver une autre table... Je dirai, jusqu'à la semaine prochaine, histoire de...

— Hein ? Comment ça, jusqu'à la semaine prochaine ?! »

Erza haussa un sourcil à la vue des mines horrifiées des deux rivaux, dont la mâchoire s'était subitement décrochée. Puis, reprenant contenance, la nouvelle émit un grognement de protestation et déplaça posément le sac de la chaise jusqu'au sol avant de s'y asseoir le plus bruyamment possible, histoire de montrer qu'en effet, Mirajane Strauss n'était pas contente, sous les yeux arrondis de stupeur d'un Laxus hors de lui qui se colla davantage au mur, laissant à nouveau son regard divaguer le long des nuages épais et grisâtres, qui s'assombrirent bien vite pour laisser place à un orage qui représentait assez bien l'humeur du jeune homme.

Et le cours reprit normalement. La pluie se remit à tomber, l'orage gronda, les élèves retournèrent vaquer à leurs occupations, quelques rares individus se retournant encore. Le professeur se remit à parler — ou à crier, ça dépendait des cas —, Laxus réenfila discrètement son casque et se laissa à observer l'extérieur, jetant parfois un coup d'œil à sa voisine de table, qui avait commencé à prendre des notes du cours. Bientôt, les pages blanches quadrillées se noircirent d'une calligraphie toute faite de boucles rondes, tantôt penchée d'un côté, tantôt de l'autre. À ça s'ajoutèrent quelques gribouillis pensifs, des lignes sombres qui s'entrelaçaient pour former un motif compliqué au coin d'une page ou quelques mots d'une langue étrangère écrits au crayon à papier dans la marge — les paroles d'une chanson ou un poème improvisé, sans doute.

Le visage fermé et visiblement peu satisfaite d'être ici pour une durée encore indéterminée, elle était néanmoins plus jolie comme ça — calme. Le blond se surprit même à penser qu'il de dégageait d'elle une sérénité qu'il avait peu de fois vu auparavant ; Immobile, elle levait de temps à autre les yeux vers le tableau, concentrée, sa poitrine se soulevant lentement au rythme de sa respiration.

Devant eux, Erza leur jetait fréquemment quelques coups d'œil prudent, visiblement inquiète. Laxus eut un petit rire en captant les regards noirs qu'elle et sa voisine s'échangèrent, les yeux plissés de colère.

« Elle a un problème, la rouquine devant ? », fit soudainement la nouvelle en se penchant vers lui, effaçant pensivement une partie de son dessin de la gomme disposée au bout de son crayon.

Il plissa le nez lorsque les senteurs d'une odeur légèrement vanillée vinrent chatouiller ses narines. C'était du parfum ou son odeur naturelle, ça ?

Voyant qu'il ne répondait pas, la jeune fille se recula à peine et plongea son regard bleu dans le sien, les sourcils légèrement froncés. Toujours silencieux, Laxus finit néanmoins par soupirer et fit glisser son casque autour de sa nuque, baissant le son du baladeur dissimulé dans la poche de son sweet bleu foncé du bout du pouce avant de répondre tout en s'étirant sur sa chaise :

« Elle, c'est Erza. C'est la déléguée de classe et elle fait partie de la direction.

— Ah, vraiment ? » fit-elle en penchant la tête sur le côté, les yeux rivés vers la rousse.

Laxus haussa un sourcil plus ou moins intéressé à la vue de son décolleté, d'autant plus prononcé puisqu'elle venait de s'appuyer sur la table. Non, vraiment, c'était bien dommage. Si elle avait été un peu moins chiante et plus crédule, il se la serait bien faite, celle-là.

« Si tu veux pas avoir d'ennuis, arrête ton petit jeu et écrase toi comme les autres, la nouvelle. »

Histoire qu'elle lui foute la paix aussi, tiens.

Elle ne dit rien, scrutant son visage en silence. Enfin, alors qu'il cru qu'elle allait s'exécuter — et peut-être enfin se rendre compte de leur soudaine proximité et se reculer un peu — la nouvelle rejeta une mèche de ses cheveux en arrière et eut un petit sourire en coin en se redressant — enfin.

« Tu déconnes ? C'est trop cool.

— J'vois pas en quoi.

— Tu fais partie de la direction aussi ? »

Laxus l'interrogea du regard, perplexe ; Il avait vraiment une tête à faire partie de ce truc ?

En guise de réponse, elle se pencha vers son cahier et écrit son nom de famille au crayon à papier avant de le lui indiquer du bout de sa gomme, miraculeusement intacte.

« T'as le même nom que le proviseur. Coïncidence ou...

— C'est mon grand-père. », bougonna-t-il simplement en haussant les épaules, portant une main à son casque qui diffusait encore de la musique pour le rapprocher de son oreille.

Ça commençait sérieusement à le gonfler, toutes ces questions.

Elle ne dit rien et le regarda un peu plus intensément — encore, à croire qu'elle faisait exprès de chercher quoi lui demander, juste pour l'agacer un peu plus.

« Comment tu t'appelles, au fait ? »

Un soupir excédé s'échappa de ses lèvres entrouvertes. Bordel, ça faisait même pas quinze minutes, et il en avait déjà marre.

« Si je te le dis, t'arrêtes de parler ? », grogna Laxus en lui adressant un regard blasé.

Tout ce qu'il voulait, c'était attendre que ces dix putains de minutes passent pour qu'il puisse retrouver sa bécane, sa musique et rejoindre le confort de son petit appartement, à quelques centaines de mètres d'ici.

Elle eut un sourire plein de sous-entendus et sûrement plus hypocrite que tout ce à quoi il avait déjà put avoir affaire — à croire qu'elle avait vraiment l'air décidée à le cuisiner jusqu'au bout.

« Tu me le dis, si je t'emmerde.

— Bah, justement. Tu m'emmerdes. »

Elle soupira à la vue du regard noir qu'il lui jeta, comme pour souligner la dernière phrase qu'il venait quasiment de siffler de colère. Puis, après un bref instant de répit, elle planta à nouveau son regard dans le sien et déclara :

« D'accord. Mais seulement jusqu'à demain. »

Et elle sourit, encore — et il sentit sa mâchoire se crisper, encore.

« Laxus.

— Hein ?

— Je m'appelle Laxus, abrutie. », répéta-t-il, excédé.

Néanmoins, il sourit intérieurement en voyant celui de la jeune fille s'effacer ; Ah, il semblerait qu'elle n'ait pas apprécié.

Le regard lourd de reproches qu'elle lui lança la seconde suivante suffit à lui donner raison. Cependant, elle reprit vite contenance et fit mine de jeter un regard ailleurs avant de repartir à la charge — toujours, à chaque fois, faisant preuve d'une ténacité et d'une répartie insupportables.

« C'est bizarre, comme nom. Où est-ce que tes vieux sont allés chercher ça ? »

Laxus sentit une rage sourde monter en lui à l'évocation de ses parents — de quoi elle se mêlait, cette gamine ? Puis, se concentrant sur la musique, il la laissa retomber et se tourna à nouveau vers la jeune fille, que le fixait toujours avec un mélange de colère et de curiosité, méfiante. Un sourire mesquin vint se dessiner sur le visage du blond, laissant apercevoir une rangée de dents nacrées, tandis qu'il se redressait et lui jetait un regard hautain.

Oh, elle l'avait bien cherché.

« Mirajane, c'est pas spécialement classe non plus. »

Et toc. Mirajane le fusilla du regard.

« Appelle-moi Mira.

— « Abrutie », c'était pas trop mal non plus, j'trouve.

— Essaie juste, et je te jure que je vais te pourrir la vie.

— C'est pas ce que t'es déjà entrain de faire ? », ironisa le jeune homme avec un demi-sourire moqueur qui s'effaça pour laisser place à une mine blasée.

Ils ignorèrent tous les deux les légers rires de la table de devant, se défiant du regard.

Un sourire narquois aux lèvres, Laxus se redressa et détourna le regard après s'être assuré qu'il l'avait suffisamment contrariée pour qu'elle ne puisse répondre de rien, poussant un imperceptible soupir de soulagement lorsque le son étrangement apaisant d'une musique aussi douce que furieuse retentit jusqu'à ses oreilles.

À côté de lui, Mirajane soupira à son tour et rangea posément les quelques affaires qu'elle avait put sortir de son sac, où trônait joyeusement quelques têtes de mort aux petits nœuds sombres — parce qu'elle trouvait ça joli, et puis que ça lui allait bien, au fond - avant de se lever sans demander son reste, une fois que la sonnerie eut retentit.

Silencieux, le jeune homme laissa sa chanson se terminer en observant le balancement des hanches de la jeune fille d'un air neutre. Sans déconner, si elle avait été un tout petit peu moins chiante, celle-là…

En se dirigeant vers sa moto, garée à l'emplacement prévu près de la sortie, Laxus ne fut qu'à demi surpris de croiser le regard céruléen de cette démone de fille, qui semblait attendre à côté de la porte du bureau des surveillants — sûrement pour régler des trucs que ces nouveaux élèves devaient régler, ou peut-être parce que connaissant son vieux, il voulait simplement s'assurer qu'il n'avait pas fait trop de dégâts, pour changer.

Ni l'un ni l'autre ne firent quoi que ce soit pendant un long moment, s'affrontant du regard. Laxus finit par soupirer et enfila son casque, avant de s'attaquer à ses gants puis à sa veste ; Il avait mieux à faire que de s'intéresser à une nana pareille.

Puis Mirajane eut un sourire en coin, moqueur, narquois, qui s'accentua lorsque le blond enfourcha sa bécane — sourire qu'il fit mine de ne pas voir, l'esprit déjà ailleurs.

Le jeu commençait. À celui qui craquerait le premier.


Voilà, j'attends vos impressions ! Si vous avez des remarques, des questions...

Merci à vous pour votre lecture ! Je vous dis à bientôt :) - la suite arrivera d'ici deux semaines, normalement -

Bymeha