Coucou ! Me voilà pour une nouvelle fic, dans l'univers d'Harry Potter. Avant toute chose, sachez que je ne fait pas dans le slash (et c'est pas faute d'en avoir envie) ni dans le Yaoi (idem). Oh, et je ne fais pas revenir les mots, laissons donc Dumby et Rogue où ils sont xD

A présent, enjoy ^^

Prologue

J'avais six ans, peut-être sept, quand j'ai piqué une fleur d'arum dans mes cheveux pour la première fois. Mon père m'a dit que j'étais ravissante, et j'ai décidé que toute ma vie je porterai ces fleurs.

J'ai toujours préféré l'arum aux autres fleurs. L'arum, même ce nom sonne bien, il roule sur mes lèvres comme du miel. C'est une fleur magnifique, d'un blanc de neige, à la forme épurée et au contact soyeux. Le froid de l'hiver russe ne nous permettait normalement pas d'avoir des fleurs. Mais, dans le jardin clos au cœur du manoir non loin de Moscou, sous un dôme de verre, nous avions un petit jardin que quelques sorts protégeaient du froid, et nos fleurs y poussaient belles et colorées.

Ma mère et moi, nous aimions ce jardin. Ma mère a toujours aimé la nature. Les plantes et le grand air, le vol d'un faucon et le galop d'un cheval. La solitude. Le bonheur simple d'un sourire et d'un silence. Nous partagions ça.

Je l'aimais beaucoup. Elle n'était que douceur et tendresse, et compréhension.

Mais le centre de mon monde à six ans, c'était mon père. D'où les arums.

Mon père nous écrasait tous de sa puissance, de sa prestance. Nous ne l'aimions pas comme des enfants aiment un père, mais plutôt comme on adore un homme touché par les dieux. Il était fort, grand, impressionnant. Nous devions tous lever les yeux pour lui parler. Il était musclé sans être massif, et à chaque fois, il me faisait penser à un fauve. Un loup, peut-être, avec ses gestes secs et ses longs cheveux noirs noués sur sa nuque. Sa voix tonnait comme l'orage ou bien sifflait comme un serpent, et nous figeait tous de frayeur. Croiser son regard, aussi bleu que le ciel, nous emplissait d'une crainte respectueuse.

Mon père disait que quand le Seigneur des Ténèbres reviendrait, il retournerait en Angleterre. Ma mère souriait sans rien dire, et ses yeux ne souriaient pas. Mes frères voulaient l'accompagner, aussi fougueux que de jeunes chiens fous. Moi, je sortais dans le jardin près de mes chers arums, ou je m'esquivais vers le fauconnier ou les écuries. Je n'avais que six ans et je ne comprenais pas. Pour moi, le passé que chérissait mon père ne reviendrait jamais.

J'avais tort.

Mais je n'avais que six ans. J'aimais les fleurs d'arum, si blanches et si belles. J'aimais ma mère et j'aimais mes frères, et je vénérais mon père. Et tout était si simple. Tout s'arrêtait là. Le domaine, le manoir, le jardin, ma famille. Les arums et leur douceur. Je n'avais que six ans. Je n'en désirais pas plus.

Comment est-ce que j'aurais pu savoir que le monde s'étendait plus loin encore, au-delà des arums blancs et du regard de mon père, au-delà de l'horizon et de mon pays natal, au-delà de mes rêves d'enfants et de mes illusions naïves ? Comment aurais-je pu savoir qu'un jour, les arums se faneraient ?