Relecture Brynamon.

EPILOGUE (qui ne ressemble pas à un épilogue désolée !^^)

Bonne lecture.


EPILOGUE


POV JAMES POTTER

Je contournai la maison de Lily et remontai la rue, traversant le parc. Je me retrouvai dans l'impasse du tisseur. Je me ruai vers la maison de Rogue. Je franchis la grille carbonisée et frappai à la porte. Rien, pas de réponse. Je fis le tour, à travers la fenêtre, un corps enveloppé lévitait : Rogue était donc mort ! Je l'insultai de tous les noms, dans une rage noire car jamais je ne pourrai lui dire ce qu'il m'inspirait, jamais je ne pourrai lui donner une raclée, jamais je ne pourrai lui rendre même un dixième de ce qu'il nous avait fait endurer !

Le jeune homme, le fils de Rogue, regardait déjà vers moi, me privant de la vue de ma Lily.

Lily. Mon cœur battait à tout rompre, menaçant de me lâcher à tout instant. Dire que je l'avais côtoyée tout ce temps. J'étais si mal depuis une heure, depuis que je savais la vérité.

Sauf que cette vérité ne changeait rien. Elle nous rejetait. Je savais que ce n'était pas de sa faute pourtant je lui en voulais de me priver de sa présence. J'avais tellement envie de la serrer dans mes bras. Ils s'apprêtaient à partir, je rejoignis la porte pour la voir. Ce fut le garçon qui vint vers moi : il me menaçait !

Son allure me rappela un peu son père, créant une haine viscérale mais en croisant son regard je me sentis un peu démuni, il me rappelait Harry et donc Lily.

-C'est une propriété privée, je vous prie de partir.

-Je veux voir Lily.

-Ma mère ne tient pas à vous voir.

-Je veux voir ma femme ! M'emportai-je alors que j'avais juré de ne pas le faire.

Il se crispa sur sa baguette tendue à l'extrême, tremblant.

-Vous devrez me passer sur le corps !

Je fis un pas dans sa direction prêt à passer à l'action. Lily s'interposa immédiatement et je perdis tous mes moyens face à l'amour de ma vie. Je l'étreignis avec maladresse, renouant des liens avec sa senteur si enivrante. Elle me repoussa et recula, furieuse.

-Je ne vous connais pas, vous êtes un étranger pour moi. Peu importe ce que je suis censée être pour vous et pour votre fils.

-Notre fils, Lily.

Elle cachait mal sa confusion.

-Maman, s'immisça le jeune homme.

Il lui montra quelque chose, je suivis leur regard : dans le ciel scintillait quelque chose qui se dirigea vers elle et s'infiltra dans sa poitrine ! Elle resta immobile, ne sachant comment réagir à ce phénomène étrange. Mais moi je savais ce que c'était et je me détendis, les enfants avaient réussi à contrer le maléfice et maintenant tout irait mieux. En effet, elle se tourna vers moi, me détailla avec des yeux plein d'une affection étonnée qui me remua tout entier.

-Maman.

-Lily.

Harry et Pétunia débarquaient sans prévenir. Je les empêchai d'aller plus loin pour ne pas la braquer. Elle leur témoigna la même affection maladroite puis se mit à pleurer, l'autre garçon s'interposa à nouveau, complètement retourné.

-Alan ! Non !

Il pinça les lèvres. Elle avait posé sa main sur son épaule pour l'apaiser.

-Ne t'inquiète pas mon chéri, ça va aller.

Elle nous observa tour à tour, je dus raffermir ma poigne pour obliger Harry et ma belle-sœur à rester tranquille. Ils trépignaient tous les deux.

-Je suis désolée, dit-elle en séchant ses larmes. Je sais que nous sommes liés mais je ne vous connais pas, je ne me rappelle pas de vous. Ne m'en veuillez pas. Mais… je ne peux pas.

Elle recula, attrapa le bras d'Alan qui avait récupéré son bébé dragon et ils disparurent avec Rogue sans nous laisser le temps de réagir. Tout était fini. Je ne pouvais plus rien, elle n'était pas prête et elle ne le serait jamais. Je tins bon devant Harry qui était bouleversé mais plus tard, aux premières lueurs de l'aube, à l'abri des regards, je m'effondrai seul face à sa photo qui me souriait.


POV HERMIONE GRANGER

Drago nous avait proposé de retourner chez les Jédusor pour en faire le point de ralliement. Nous tombâmes effectivement sur Sirius, Ginny et Dudley qui tentait de retourner dans un caveau. J'appris à ce moment là la mort de Dumbledore. La fatigue aidant, je pleurai à chaudes larmes dans les bras sécurisant de Ron. Il avait du mal à s'éloigner de moi et c'était bien ainsi. Je le voulais à mes cotés. Je l'aimais tellement…

D'un amour intense qui m'irradiait, réchauffant chaque fibre de mon corps. D'un amour qui empiétait sur mon comportement, ma logique, me donnant une foi inébranlable en la vie. Je ne pensais pas que ce put exister. Je compris alors la douleur de mon père face à l'absence de ma mère. Ron était désormais mon refuge et mon repère dans ce monde dur et impitoyable. La mort faisait son bonhomme de chemin emportant tout sur son passage sans se soucier de la douleur qu'elle créait et pourtant je savais que je pourrai le supporter parce que Ron était là.

Sirius nous proposa d'aller nous reposer, il se chargeait de transporter les deux survivants à Ste Mangouste et Tom au centre mortuaire toujours à Ste Mangouste mais dans les sous-sols. Il y sera incinéré.

-Et Dumbledore ? Me préoccupai-je.

-Je m'en occupe aussi les enfants. Ne pensez plus à tout ça vous avez fait le plus gros, je suis fier de vous.

Il tapota fièrement notre épaule ignorant Drago qui ne s'en formalisa pas. J'étais trop fatiguée pour remettre les pendules à l'heure le concernant mais je me promis de le faire plus tard. Il méritait un peu plus de considération.

Je ne voulais pas rester ici, cela me rappelait trop de mauvais souvenirs. Et Drago était pâle, il avait sûrement cette même impression asphyxiante. Ron alla près de Ginny, il la questionna à voix basse.

-Où est Harry ! M'exclamai-je brusquement.

Sirius nous raconta toute histoire, j'étais si ahurie que je retrouvai de l'énergie pour m'indigner.

-Quelle pourriture ! Quelle sale vermine !

-Il doit être mort maintenant, tenta de m'apaiser Sirius.

Qu'est-ce que cela changeait ?

-Il a de la chance !

Ron sourit :

-Hermione, voyons.

-Je me comprends.

-Elle a raison, ajouta Sirius, mais on ne peut revenir en arrière maintenant j'espère qu'ils pourront se reconstruire.

-Mais si elle n'a pas retrouvé la mémoire ? M'inquiétai-je.

-Je crois en eux, se contenta-t-il de répondre.

-Et Alan ? Dit Ginny.

Nous la regardâmes tous sans comprendre.

-Ce n'est pas de sa faute ce qui arrive et il m'a l'air d'être très gentil. Il est le frère d'Harry, il ne faut pas l'oublier.

Harry avait un frère. J'avais du mal avec ça. Cela ne pouvait que lui rappeler l'homme qui lui avait tout pris.

-Il sera temps plus tard d'en parler. Rentrez chez vous.

Sirius avait raison.

-Vous n'avez qu'à dormir à la maison, leur proposai-je à tous. On va se serrer.

Je voulais les garder près de moi. Étrangement j'avais besoin de chacun d'entre eux. Ron revint me serrer contre lui. J'étais triste même si je ne le voulais pas. Ils hésitèrent excepté Ron. Celui-ci approuva mon idée, jetant un œil un peu sec à Drago malgré tout. Je ne pus m'empêcher de sourire contre sa chemise, profitant de son odeur familière : il sentait si bon…

Je soupirai d'aise. Heureusement Ron parla à ce moment là :

-Au fait Sirius, tous les cœurs libérés ont sûrement retrouvé le chemin leurs propriétaires. Peut-être que la mère de Harry…

Il ne termina pas sa phrase mais cela nous réconforta tous.

-En voila une bonne nouvelle, sourit-il.

Oui cela en était une.

OoooO

J'ouvris la porte de mon appartement et poussai chacun à entrer.

-Il faut prévenir maman, dit Ginny, sinon elle va passer une nuit blanche à nous attendre.

-Appelle-la de mon fixe.

Je le lui montrai, Ginny s'exécuta, titubant presque. Nous étions épuisés, je tremblais de froid malgré mon manteau. Ron me ramena dans ses bras, pour me réchauffer. C'était donc ça le bonheur ? Je fermai les yeux pour savourer cet instant de plénitude.

Je reçus un message d'Harry au même moment. En le parcourant, je me détendis, ils étaient sains et saufs et même s'il ne me parla pas de sa mère, je ne m'en fis pas, il le ferait tôt ou tard. Je prévins les autres.

-Je vais retourner chez moi alors, décida Dudley en reprenant son manteau et en ouvrant déjà la porte.

Drago qui était resté en retrait, décida la même chose.

-Tu ne devrais pas rester seul, prends le canapé, proposai-je.

-Et moi je dors où ? Marmonna Ginny qui avait raccroché le téléphone fixe.

-Je ne sais pas si j'arriverai à dormir, me répondit Drago.

-Essaie. J'ai demandé à Sirius de chercher ton père mais si tu veux on peut y aller tous les deux.

J'entendis la désapprobation non verbale de Ron et celle bien prononcée de Ginny mais je tentai de les ignorer. Drago ne répondit pas, mais je perçus son envie d'accepter. J'effectuai un mouvement vers Ron qui se crispait déjà en secouant la tête.

-Je dois y aller, occupe-toi de ta sœur.

J'avais déjà saisi la main de Drago et nous arrivâmes dans le parc. Je frissonnai en revenant sur ce lieu, début de cette nuit cauchemardesque.

-Pourquoi ici ?

-C'est là que ton père nous a attaqués.

Il se renferma, avec un air coupable qui me fit de la peine.

-Viens, je suis persuadée qu'il est ici.

Nous parcourûmes les lieux, fouillant chaque recoin. Je nous éclairai de ma baguette. Le ciel était noir, il faisait froid. Je serrai les pans de mon manteau. Drago tremblait aussi, il n'avait pas de veste, ni de manteau.

-Tu as froid ?

-Ça va.

La seconde suivante, il se décomposa. Son père était bien là, figé dans la stupeur d'une mort soudaine et brutale, camouflé dans les fourrés. Je laissai Drago un instant pour qu'il se recueille.

-Où veux-tu que nous l'emmenions ?

-Chez lui, auprès de Rita. Elle saura quoi faire parce que moi je ne sais pas.

Je soulevai son père et cette fois ce fut lui qui nous guida, nous transplanâmes donc chez Rita, derrière sa maison, sur leur grand terrain. La maison était toujours éclairée mais cela n'était pas choquant en ce jour de fête. Rita sortit en courant comme si elle nous avait entendus. Pourtant nous avions été silencieux. Elle s'affaissa devant le corps de son mari. Drago l'observa, méfiant, tendu. Je savais qu'ils avaient tous les deux des contentieux.

-Je te le confie, dit-il finalement.

Elle le regarda de ses yeux brillants plein de larmes contenues. Elle l'aimait donc. Drago aussi sembla s'en étonner.

-Je viendrai à ses obsèques, promit-il. Tu veux bien t'en occuper ?

Elle opina de la tête sans quitter le père de Drago des yeux. Lui aussi regarda son père un long moment. Je me mis en retrait, gênée d'être ici.

-Partons, me pria-t-il enfin.

Il me prit la main pour quitter cette atmosphère alourdie de chagrin. Nous étions devant chez Astoria. Il me regarda avec surprise.

-Je te laisse ici, lui annonçai-je.

Il regarda vers le haut de l'immeuble, pensif. Des gens passaient, nous ignorant, un peu éméchés. Joyeux. C'était dur de supporter cela sachant ce que nous venions de vivre.

-Merci, dit-il simplement.

Il essaya de me sourire. Je le lui rendis puis il s'éloigna vers l'interphone. Une lumière, celle du dernier étage, s'alluma juste après. Je sus qu'il était entre de bonnes mains, je le laissai donc à sa nouvelle vie.


POV DRAGO MALEFOY

J'avais passé deux jours chez Astoria, dans un cocon. Jusqu'à ce que la mort de mon père n'ouvre la porte à des révélations qui salirent sa mémoire en faisant la une des journaux. Le père d'Astoria avait débarqué avant-hier et m'avait viré de chez elle.

Je bossais à l'aide judiciaire depuis trois jours, il avait aussi essayé de me faire virer mais cette fois je ne m'étais pas laissé faire et mon boss avait pris mon parti. Il savait que je voulais justement travailler sur ces affaires frauduleuses liées à mon père afin d'essayer de réparer ses fautes. Hermione avait promis d'ailleurs de me filer un bon coup de main. Je l'avais revue ce matin très tôt aux funérailles de mon père. Je lui en avais été reconnaissant car il n'y avait pas eu grand monde. Il avait été vite remplacé au poste de Maire. Rita, elle, allait être mise en examen mais je savais aussi qu'elle s'éclipserait entre temps. Astoria m'avait tenu la main, me prodiguant toute sa force pour supporter cette ultime épreuve. Etre sans parents allait être difficile.

-Je vais m'en aller, m'avait murmuré Rita sitôt la cérémonie terminée, confirmant mon idée. Prends soin de toi Drago.

J'aurais pu la haïr mais je voulais ne plus plonger dans ce sentiment négatif.

Assis à mon bureau, je reçus un sms de Blaise. Il voulait qu'on déjeune ensemble, il était treize heures. Aux funérailles, nous n'avions pas vraiment pu discuter car je n'étais pas d'humeur.

Une heure plus tard nous étions au MacDo, il fut surpris qu'on se rencontre ici mais n'émit aucune objection. Il me demanda de mes nouvelles. Je lui expliquai tout en détail.

-Wow, pas facile, vieux. J'espère que ça va aller.

-T'inquiète, je gère. Je ne me laisse plus abattre. La vie est belle finalement.

Il fut perplexe devant tant de gaité de ma part et comprit la nature de mon bonheur en voyant Astoria se glisser à mes cotés. Elle ne bossait plus à l'aide judiciaire, son stage avait été raccourci brutalement (on savait très bien par qui) mais cela n'avait rien empêché au contraire elle avait été voir son père et lui avait imposé sa volonté d'être avec moi.

-T'es un mec bien, il faut qu'il le comprenne, m'avait-elle dit juste avant d'aller le voir.

Elle m'effleura la joue d'un baiser, salua Blaise et alla se chercher un Big Mac aussi.

-Elle connait ton état de sorcier ? M'interrogea-t-il.

-Oui.

Il écarquilla les yeux.

-Je lui ai tout révélé la nuit du nouvel an. Elle m'a fait cracher le morceau, tu ne la connais pas, elle est redoutable. Je ne veux plus me cacher, je veux me montrer à elle tel que je suis. Je suis loin d'être parfait mais je veux devenir meilleur.

Il éleva son verre de coca :

-A ta nouvelle vie alors mon pote !

OooooO

Le lendemain, samedi, je quittai le boulot de bonne heure, appelai Astoria pour lui dire que j'avais une chose à faire, que nous ne nous verrions pas ce soir (je dormais pour l'instant à l'hôtel le temps que les choses se calme avec son père). Elle accepta sans me questionner. Elle me surprenait chaque jour, me confortant dans l'idée que nous étions faits pour nous rencontrer.

Je fis une longue halte au cimetière pour voir ma mère avant de me rendre à Ste Mangouste. Une fois sur place, je montai au dernier étage réservé aux aliénés mentaux. Dans une chambre, assise sur un siège en osier se trouvait ma tante. Elle fixait le mur face à elle, les yeux vides. Elle avait les cheveux raides et un peu sales. Son visage pâle accusait dix ans de plus. Elle portait une robe des plus banales, trop sombre ce qui accentuait son teint maladif. Je me posai sur le lit face à elle.

Le médicomage qui faisait sa tournée me prévint qu'elle était comme ça depuis son réveil.

-Où est son mari ?

-Mort.

Je comprenais mieux son état. L'homme quitta la pièce. Je ne sus quoi dire, je n'étais pas à ma place. Pourquoi étais-je venu ? Le visage de ma mère s'incrusta sur mes rétines. Je lui attrapai la main par instinct.

-Je ne vous en veux plus mais je ne viendrai plus vous rendre visite, je sais que vous avez peu de famille mais c'est au-dessus de mes forces.

Ce n'était pas Sirius Black qui viendrait vu comment il m'avait ignoré c'était bien qu'il avait renié toute cette branche de sa famille. Je lui lâchai la main.

-Au sujet de Tom…

Je ne savais quoi lui dire, il avait tué mon père, avait fait du mal à Hermione à travers moi. Je préférai ne rien rajouter. Je restai un long moment à la regarder. A la nuit tombée, je me levai pour partir. Vers la porte, je me tournai une dernière fois vers elle. Une larme glissa le long de sa joue. Je me fis violence pour l'ignorer mais un duel interne se joua et finalement je capitulai :

-D'accord, je reviendrai mais une seule fois.


POV ALAN ROGUE

Je n'étais pas retourné à Poudlard. Je savais que la mort de mon père avait créé tout un précédent car ce qu'il avait fait avec l'aide de Jédusor était au-delà du pardonnable. Sa vie, notre vie était étalée dans les journaux. Je soupçonnais les Potter d'en être à l'origine. J'étais resté avec ma mère, une mère identique même si son aspect physique et sa voix avaient changé. Elle avait besoin de moi, je la voyais sombrer dans la dépression. Nous n'étions pas retournés chez nous. Nous logions dans une vielle auberge miteuse à l'abri des regards. Ici on ne nous posait pas de questions.

Elle passait ses journées assise devant la glace de sa coiffeuse à se regarder avec un œil torturé. Je ne savais pas à quoi elle pensait et je ne voulais pas le savoir. Regrettait-elle cette autre famille ? Cet autre fils ? Mon estomac se tordit en pensant lui.

Nous avions enterré mon père près de ses parents et depuis, nous ne lui rendions pas visite. Je le haïssais. Réellement. Il avait fait de notre vie un enfer. Et je ne savais pas vers quoi me tourner désormais ni en quoi croire. J'avais perdu confiance en moi.

Des questions restaient sans réponse. Si ma mère n'était pas Amelia Bones, où était celle-ci ?

Deux semaines après ces évènements, je me sentais seul. J'avais dû contacter Hagrid et nous nous étions rejoint pour que je lui confie Leonid quelques temps. Il avait été très fâché.

-Ce n'est que pour un moment je te le promets.

Impuissant et malheureux face au déclinement de ma mère. Je vins près d'elle. Elle était toujours près de son miroir brossant ses cheveux qui tombaient par poignées. Ils devenaient gris. Je m'assis sur le matelas dur, face à elle.

-Je vais aller au Ministère et je vais aller ouvrir ton magasin maman.

-Tu n'as rien à faire au Ministère, et ce n'est pas la peine d'ouvrir la boutique, personne n'achètera quoi que ce soit à une femme dont le mari était un assassin.

Je sursautai, de quoi parlait-elle ?

-Papa n'était pas…

-Oh si, il l'était, s'anima-t-elle un bref instant. Qui crois-tu qui ait assassiné Amélia ? Ils ont retrouvé son corps chez les Jédusor.

Oh non…

Elle me tendit le journal de ce matin. L'enquête sur l'affaire Bones avait été ré-ouverte par le nouvel Auror en chef, James Potter. Il avait tôt fait de prendre la place de mon père celui-là !

-Tu ne peux pas croire…

-Si je peux le croire, parce que Jédusor me l'a dit lui-même avant qu'il ne meure et c'est comme ça qu'ils ont retrouvé le corps. Je suis allée voir cet homme et il m'a dit ce que j'avais besoin de savoir.

Je la regardai avec angoisse, prêt à basculer au fond d'un gouffre.

-Quand y as-tu été ?

-Le lendemain de la mort de ton père quand je t'ai envoyé faire des courses sur le chemin de traverse.

-Pourquoi ne m'as-tu rien dit !

Silence.

-Et… ta mémoire… ?

-J'ai du faire un choix. Ma mémoire ou la vérité et je voulais la vérité. Ton père avait contribué à soutenir les activités de Jédusor en camouflant les preuves, il était un traitre au sein même du Ministère et il a tué des innocents pour pouvoir m'avoir pour lui-seul, il y avait même un enfant ! C'est monstrueux et je le maudis !

Elle se mit à hurler :

-Tu entends Severus je te maudis où que tu sois !

Elle avait l'air d'une démente. Mon cœur avait sombré en même temps qu'elle me révélait l'horrible vérité. L'image de mon père mise à mal termina de se flétrir. Je regardai mes mains, elles étaient poisseuses du sang versé.

-Tu regrettes cette vie.

C'était une assertion. Je n'osai la regarder.

-Tu es la plus belle chose qui ait pu sortir de ce mensonge. Je t'aime plus que tout, tu ne dois pas en douter.

Elle pressa la main sur son cœur dans un gémissement. Depuis que cette chose était entrée en elle, son comportement était différent. Je me précipitai à ses côtés :

-Tu te sens bien ?

Elle me regarda à travers le miroir, deux paires d'yeux verts s'y reflétaient. Etrangement, c'était rassurant cette similitude entre nous deux.

-J'ai fini par révéler toute l'immonde vérité à James Potter pour l'aider dans son enquête.

-Tu as été le voir !

-Oui, ainsi que ma sœur. J'avais une chose à leur dire.

-Il a essayé de te récupérer, je présume ?

-Non.

J'étais perplexe.

-Pourquoi ?

-Parce que je le lui ai demandé.

Elle fixa un instant les cheveux restés dans sa main.

-Je suis malade Alan.


POV HARRY POTTER

Je travaillais au coté de mon père et c'était la seule chose qui comptait. L'affaire des cœurs volés et l'affaire d'Amélia Bones étaient classées. Mon père au départ n'avait pas voulu reprendre le poste de Rogue mais je l'y avais poussé. Nous avions découvert nombre de dossiers classés qui avaient été falsifiés par Rogue, des dossiers compromettants. Il avait été un traitre de haut niveau, de la pire espèce.

-Je ne pensais pas qu'il aimait autant Lily.

Mon père m'avait alors enfin expliqué le pourquoi de l'antagonisme entre lui et Rogue. Cela n'avait en rien diminué ma haine. Une haine que je ne pouvais diriger vers personne.

-Ce n'était pas de l'amour papa.

Il n'avait rien répondu.

Finalement chaque soir en rentrant chez nous, il me remerciait de l'avoir remis en selle. Chaque victime avait été visitée, certaines étaient mortes, d'autres encore en vie mais seules, d'autres en couple mais malheureux. Ce pillage émotionnel avait laissé des marques indélébiles et nous étions les premiers à le comprendre et à soutenir ces pauvres gens délestées de leur vie. Nous supportions mal l'abandon de Lily. Toute notre vie nous l'avions aimée et maintenant qu'elle était de retour elle nous rejetait.

Nous étions devant la télé, en train de diner, fixant Drago Malefoy interviewé dans le cadre d'une émission locale, il bossait à l'Aide judiciaire. Il travaillait sur une grosse affaire de malversations issues de son propre père. Lui aussi en avait bavé avais-je compris et si Hermione lui avait pardonné, je pouvais tourner la page. Je n'avais pas de rancune contre lui, de plus il était orphelin. Je ne pouvais qu'imaginer sa douleur. Il reprenait le chemin qu'il fallait. Je devais en faire autant et continuer à vivre.

Mon portable sonna, c'était Ginny.

-Allô.

-Harry, tu es libre ?

-Ça dépend pour quoi ?

-On pourrait se voir.

Cela faisait deux semaines que nous avions subi le chaos et depuis je l'avais tenue à l'écart et elle avait respecté mon choix. J'avais appréhendé de retourner travailler à cause de Dean mais il avait donné sa démission. Je ne l'avais pas revu depuis. Je me sentais quand même mal à l'aise par rapport à tout ça. Et puis je n'avais pas envie d'être heureux alors que mon père était condamné à vieillir seul.

-Je suis fatigué, Ginny.

-Va la voir, dit subitement mon père

Il me poussa hors du fauteuil et je me forçai à me lever.

-Ok j'arrive mais cinq minutes. Où est-ce qu'on se retrouve ?

Cinq minutes plus tard j'étais près du stade, elle était assise à l'entrée, frigorifiée. Je souris, elle avait de l'aplomb : et si je n'étais pas venu ?

Elle était assise sur une grande marche. Je m'assis à ses cotés. Il faisait très froid. Elle se pelotonna contre moi sans un mot. Et nous passâmes bien plus que cinq minutes assis sur cette marche. Sa main se glissa dans la mienne et ma solitude s'estompa.

En rentrant, je trouvai mon père endormi dans le canapé. Cela faisait un moment qu'il ne montait plus dormir dans sa chambre. En fait, c'était depuis que je l'avais entendu pleurer le lendemain soir de cette fameuse nuit et que j'étais resté avec lui pour qu'il se rendorme. Il en avait été si gêné qu'il ne voulait plus que ça se reproduise. Je respectais sa volonté pour ne pas l'incommoder.

Je le fis léviter jusqu'à l'étage. Je le recouvris et le regardai dormir. J'avais peur qu'il me lâche en route. Que ferai-je sans lui ? Oppressé je pris mon portable et appelai Hermione. Elle répondit aussi sec.

-Harry. Ça ne va pas ?

-Non.

Elle était déjà en bas de chez moi, je lui ouvris la fenêtre de ma chambre et elle se hissa jusqu'à moi. Elle me serra dans ses bras. Elle était mon amie, je l'avais éloignée aussi durant ces deux semaines car son bonheur me faisait du mal mais maintenant j'avais besoin d'elle. Et comme à chaque fois elle répondit présent.

OoooO

Le lendemain soir elle me proposa de venir manger avec elle, Ron et Ginny. Je frappai à sa porte vers 18h mais au lieu d'Hermione, ce fut l'autre imposteur qui m'ouvrit. Mal à l'aise lui aussi mais non surpris de me voir, il m'invita à entrer chez mon amie. Je le regardai avec rancune et pestai intérieurement contre mes potes. C'était quoi ce plan foireux ! Ma rancune s'estompa à mesure que je décryptais son visage amaigri et pâle.

-Elle est malade, dit-il simplement. Elle veut te voir.

Je manquai de tomber dans les pommes tant cette nouvelle m'écrasa. Mais rien ne me prépara à ce que j'allais voir. En entrant dans la chambre miteuse située dans l'allée des Embrumes, je découvris une Lily chauve et décharnée. Je me jetai dans ses bras, elle m'y accueillit en pleurant aussi. Elle tendit son autre bras, Alan s'y engouffra. Elle nous tint serrés longuement puis elle nous repoussa juste un peu pour nous contempler.

-Papa aimerait te voir. Tante Tunie aussi.

-Je le sais mais je leur ai dit que je ne reviendrai plus. Je ne veux pas vous infliger ma déchéance.

-Tu…tu as vu mon père !

-Et ta tante aussi. J'ai aidé ton père pour son enquête et je leur ai révélé ma maladie.

-Quelle maladie ?

-La magie des Gaunt est nocive, elle m'a infectée au fur et à mesure des années. Et quand le mirage s'est brisé, le processus s'est accéléré.

Je ne pus lui demander si elle allait survivre car je connaissais la réponse à cette question ce qui provoqua une immense tristesse en moi. Une peine que je ne pouvais endiguer.

-Ne pleure pas Harry.

J'aurais juré avoir déjà entendu ces mots de sa bouche. Je n'étais pas le seul à être malheureux. A mes côtés, l'autre fils se retira pour s'éloigner de nous.

-Il ne doit pas supporter ce fardeau tout seul, la contrai-je, nous sommes aussi ta famille et nous sommes là pour le meilleur et aussi pour le pire. Ne nous prive pas de ces derniers instants à tes côtés.

Je ne regardai pas Alan mais il avait bien compris que je parlais de lui.

-Tu vas venir à la maison. Vous allez venir à la maison

OoooO

Nous passâmes la nuit à ses côtés en silence. Le lendemain elle dormit par à-coup tout au long de la journée. Alors que mon père s'était endormi, la tête près du bras de Lily et que tante Pétunia était partie se changer (elle voulait aussi ramener Dudley qui ne voulait pas rester), elle me demanda d'approcher.

-Viens Harry.

Alan était dans la salle de bain.

Assis au pied du lit, celui de mon père, je lui pris la main, oppressé, sentant la fin arriver.

-Ne laisse pas ton frère tout seul.

Son souffle se saccada, je poussai mon père qui se réveilla en sursaut, appelai Alan qui se précipita vers nous. Elle s'éteignit entourés d'une partie des siens.


POV RONALD WEASLEY

Trois semaines plus tard

Nous préparions le mariage de Fleur et Bill. C'était les derniers préparatifs pour demain. Ma mère avait tout fait en grand avec la participation de la mère de Fleur. Mes parents avaient accueilli cette famille avec soin. Des gens biens quoique un peu décalé mais bon c'était des français, fallait pas trop leur demander.

J'avais donné mon préavis à mon employeur et aujourd'hui ce fut mon dernier jour. Dès la semaine prochaine j'allais travailler avec mes frères mais cette fois en tant qu'associé. J'avais des idées pour améliorer et agrandir leur entreprise, enfin notre entreprise. Il faudrait que je m'y habitue. Je me percevais encore comme un intrus.

-C'est eux qui te l'ont proposé Ron, m'avait rappelé mainte fois Hermione. Et tu seras sur un pied d'égalité.

Nous filions un bonheur parfait elle et moi. Elle travaillait toujours autant mais je m'en étais accommodé. Nous songions à nous installer tous les deux. Cependant je voulais être stable financièrement et lui offrir une belle maison. Je passai la plupart de mes nuits chez elle. Nous venions de franchir le cap, deux êtres inexpérimentés baignant dans un amour fusionnel et intense. Cela avait rendu ce moment magique. J'avais du mal à penser à autre chose.

Ginny l'avait compris mais elle tint sa langue. Elle-même se remettait de sa rupture avec Dean, passant du temps avec Harry qui avait perdu sa mère, le pauvre. Elle recouvrait (malgré cet évènement) le sourire, recommençait à blaguer. Je l'aimais ainsi. Elle, Hermione et moi avions été aux obsèques de Lily Potter. J'y avais rencontré Alan, le frère d'Harry.

Trois semaines étaient passées depuis. Hermione avait invité tous les Potter (avec ma bénédiction) au mariage de mon frère. Ma mère s'en fit une joie. Je lui avais narré l'histoire (un peu modifiée) de cette pauvre famille.

-Cela leur changera les idées.

Nous étions en charge d'accueillir les invités Ginny et moi quand Hermione arriva en courant dans sa belle robe fluide parme, la même que Ginny car elles étaient demoiselles d'honneur.

-J'ai appuyé le dossier avec Drago et votre affaire passera rapidement en commission. Vous allez récupérer l'héritage de votre grand-tante !

Si ça c'était pas une bonne nouvelle ! Elle sauta dans mes bras.

-Je le dirai à tes parents après les festivités.

-Bien, où est Drago ?

-Il sera un peu en retard, Astoria a eu un imprévu, une histoire de robe…

Je n'étais pas chaud pour sa venue mais je n'avais pas su dire non à la requête d'Hermione.

-Ce sera une belle journée, tous mes amis devraient en profiter.

Et oui, il faisait maintenant parti du cercle réduit de ses amis, à mon grand désarroi. Harry me ramena sur Terre en serrant Ginny dans une étreinte un peu trop passionnée.

-Où est ton père Harry ? Le questionnai-je.

-Il ne voulait pas venir.

-Et Alan ? Lui demanda Ginny.

-Pareil.

Il était morose. Elle lui attrapa le bras et le tira vers l'allée centrale.

-Je vais aller placer Harry, ensuite j'irai voir Fleur, vous n'avez qu'à continuer sans nous.

Hermione éclata de rire pendant que je marmonnais quelque chose sur les petites sœurs ingrates. D'autres invités arrivèrent, je dus reprendre mon rôle d'hôte. Dudley et Pétunia Dursley se glissèrent parmi eux.

-Harry est déjà assis, vous n'avez qu'à le rejoindre.

Ils avancèrent d'un pas lourd. La tristesse était encore bien présente. Après une demi-heure, je commençais à trépigner, j'avais déjà mal aux pieds dans ces chaussures neuves.

-Tu es sublime Ronald, me glissa Hermione à l'oreille entre deux serrements de mains.

-Pas aussi « phénoménalement à tomber par terre » que toi, mon cœur.

Elle ne répondit pas, fixant un point au loin. Alan était finalement venu… avec James. C'était une image étrange, chacun vêtu d'un costume sombre identique à celui d'Harry, ils étaient pourtant très dissemblables mais quand Harry les rejoignit et les serra dans une franche accolade, suivi de près par Pétunia et Dudley, rien ne me parut plus beau et plus naturel.


Voilà c'était bien sympa.

A une prochaine fois peut-être et donnez-moi votre avis sur cette fin.

Clarisse.