Note de l'auteur : Sala, Sali, Salut ! Cela faisait un mois que j'avais disparu de la circulation dans la catégorie "Glee" mais je n'avais pas oublié que je vous avais fait la promesse de revenir. Et me voilà, prête à publier ma série de vingt trois objets non identifiés. « Non identifiés » parce que ce n'est pas un récit dans le sens où vous ferez parfois des bonds de kangourous dans le temps entre les chapitres (plusieurs mois dans la plupart des cas, puis plusieurs années vers la fin). Mais ce ne sont pas totalement des OS car ils se suivent et s'influencent les uns les autres. Et, au cours des vingt trois chapitres, vous retrouverez du Klaine, du Plaine, du Blurt (Burt / Blaine) , du Qlaine, du Braine, du Blercedes, du... Bon d'accord, j'arrête, mais ces surnoms me font rire. Pour ce qui est de Sebastian en revanche, je ne me suis pas encore décidée à son sujet. Mais s'il revient, ce ne sera pas le méchant de la "saison". Non, Blaine & Kurt devront affronter bien pire que le diable.

Enfin, bref.

Pour les petits nouveaux, il est possible de lire L'Ombre des Acacias sans avoir lu Le Temps des Camélias, même s'ils vous manquera quelques détails. Mais ma boite de message reste ouverte, si quelqu'un veut un éclairage. Ou simplement parler, même si je ne promets pas de réponse immédiate. Et même si je ne réponds pas aux reviews, je les lis & je n'ai toujours pas trouvé le moyen de vous en remercier. D'ailleurs, merci à ceux qui ont followé LODA à sa création alors que ce sera peut être une horrible histoire qui va vous décevoir. Et merci à ceux qui l'ont mis en favori, sans même avoir lu le premier chapitre. J'espère ne pas vous décevoir & ce jusqu'à la dernière ligne.

Pour tous renseignements supplémentaires, veuillez contacter Tonksinette par PM. Messagerie ouverte 7/7j, 24/24h.

Et non, je ne renonce pas à mes "Notes culturelles". Mais pas maintenant. Maintenant, je vais laisser ceux qui ont lu cette note en totalité commencer le chapitre.

La chanson que chante Blaine est de Gene Vincent and His Blue Caps & s'intitule Hold me, Hug me, Rock me. On pourra dire ce que l'on voudra, la musique "ancienne" avait un swing que l'on a complétement perdu de nos jours. Et pourtant, un morceau d'Elvis Presley ou de Gene Vincent peut remonter le moral en quelques secondes.


Hold me, Hug me, Rock me.


Blaine poussa doucement la porte de son appartement, essayant de ne pas faire grincer la poignée de porte qui, depuis quelques semaines, clamait ainsi son besoin d'être entretenue. Mais le jeune homme n'en avait pas le temps. D'ailleurs, il n'avait plus le temps pour grand chose depuis que Kurt était apparut sur le pas de sa porte, laissant Blaine sangloter sur le sol de son appartement. Parce que l'essentiel des heures qu'il ne passait pas au travail, il les passait à aimer le châtain à corps et âme perdus, tentant de ne pas perdre une seule seconde du temps qui semblait échapper à tout contrôle depuis un an. Parfois, il pensait que quelqu'un avait dû lui jouer un mauvais tour et trafiquer le rythme de toutes les horloges et montres qu'il regardait.

- Well ... hold me baby, hold me baby, chantonnait-il doucement.

Son écharpe vola sur le dossier du canapé, et Blaine leva les yeux au plafond en songeant que Kurt grognerait certainement en voyant cela le lendemain matin. Il appellerait cela de la « maltraitance vestimentaire » et le vendeur lui répondrait que c'était un terme qu'il venait d'inventer avant de plaquer un petit baiser sur sa joue et de plier correctement le tissu. Puis, ses chaussures tapèrent dans la plinthe de bois, lui faisant esquisser une grimace et tendre l'oreille en direction de la chambre, afin de s'assurer qu'il ne venait pas de réveiller Kurt, dont le sommeil était très léger. Mais, seul des crissements de pneus provenant de l'extérieur lui parvinrent aux oreilles et Blaine put respirer librement.

- Hold me baby, hold your love for me.

Ensuite, son manteau rejoignit celui de Kurt sur le porte manteau composé de grosses clefs brunes et les mains de Blaine le tapotèrent doucement pour en faire tomber les petits flocons, œuvres d'art éphémères, qui tombèrent en gouttes d'eau sur le parquet. La chaleur ne tarderait pas à les faire sécher et Blaine avait bon espoir que le tissu de son manteau soit sec le lendemain. Parce que son petit-ami avait insisté pour lui offrir cet habit hors de prix pour Noël et le vendeur l'adorait (comment ne pas aimer un article griffé Alexander Mcqueen ?) , mais il se gorgeait d'eau dès qu'il pleuvait ou neigeait et mettait des siècles à sécher. Et Blaine n'avait pas tout ce temps. Seulement quelques heures, qui lui paraissaient bien trop courtes.

- But, rock rock, rock a baby.

Blaine virevolta jusqu'au réfrigérateur, ses chaussettes glissants sur le parquet, l'ouvrit et attrapa une canette de soda qu'il décapsula agilement. Sa journée s'était plutôt bien déroulée, même si le fait de songer que Quinn ne serait bientôt plus à ses côtés et ceux de Brittany au magasin lui brisait le cœur. Mais il ne pouvait pas l'empêcher de partir construire son futur avec Artie et le sourire qui s'affichait sur les lèvres de son amie quand elle lui décrivait la maison qu'ils avaient acheté suffisait à le rendre heureux, lui aussi. Ce qui lui importait était le bonheur de Quinn et Brittany et lui pourraient toujours compter l'un sur l'autre durant leurs journées de travail. Et puis, la nouvelle personne qui rejoindrait leur équipe ferait peut être aussi parti de leurs amis, un jour.

- Rock me baby, rock me all night long.

Il posa la canette désormais presque vide sur un coin du minuscule plan de travail de sa cuisine qui, grâce à Kurt, ne ressemblait plus à un champs de bataille. Le châtain était une véritable fée de ménage, à tel point que cela en devenait parfois terrifiant, surtout quand il décidait de répéter rapidement la même phrase pendant de longues minutes – faislavaiselleBlainefaisleva iselleBlainefaislavaiselleBl aine - jusqu'à ce que Blaine face ce qu'il voulait. Dans ces moments, il avait simplement envie de jeter son petit-ami hors de chez lui pour pouvoir rester devant la télévision ou son ordinateur et remettre le ménage à plus tard. Mais cela ne durait jamais longtemps, parce qu'il ne pouvait plus se passer de Kurt très longtemps.

- Yeah, hug me baby, hug me baby.

Lentement, Blaine se dirigea vers sa chambre, enlevant les boutons de sa chemise afin de pouvoir se couler plus rapidement sous la couverture et blottir son nez dans le cou chaud de Kurt, qui devait déjà dormir depuis longtemps malgré l'heure peu tardive, épuisé par son nouveau travail de modéliste. Il aimait l'entendre raconter ses journées, parce qu'il avait toujours pleins d'anecdotes croustillantes sur ses collègues et que l'étincelle qui s'illuminait dans ses yeux bleu lorsqu'il décrivait ses réalisations et la façon astucieuse dont il avait résolu les difficultés posées par les créations du styliste (dont il comptait bien prendre la place, bientôt) lui réchauffait le cœur.

Parfois, Blaine enviait quelque peu Kurt. Le châtain avait réussi à réaliser son rêve sans difficulté majeure, alors que le vendeur ne serait probablement jamais un chanteur reconnu. Et, en le regardant sourire et agiter ses mains avec emphase lorsqu'il parlait de son travail, Blaine se disait que cela aurait pu être lui aussi. Mais le jeune homme n'avait ni la force, ni le courage de courir de nouveau les castings de Broadway et se concentrait sur son métier de vendeur, qui n'était tout de même pas le pire. Et puis, l'affection tranquille de Brittany valait beaucoup plus que toutes les guerres silencieuses qui se jouaient dans les coulisses des théâtres.

- Hug me baby, hug me all the time.

Le vendeur chuchota les derniers mots et poussa doucement la porte de la chambre, permettant à un rai de lumière de tomber sur le lit, où Kurt sommeillait.

- Tu dors, Kurt ?

- Mmmmmmm…

Blaine esquissa un petit sourire en entendant le grognement ensommeillé de son petit-ami. Sourire qui s'agrandit encore lorsque Kurt continua, faisant visiblement un énorme effort pour produire quelque chose d'assez cohérent pour êtee compris.

- B'aine, 'iens.

- Dans une minute, murmura Blaine. D'abord, je veux te regarder dormir encore un peu.

Kurt marmonna quelque chose à propos du « ridicule romantisme obsessionnel » de Blaine et son souffle se fit de nouveau lourd et lent, ce qui indiqua qu'il venait de replonger dans les bras de Morphée.

La chemise au motif vichy de Blaine tomba sur le sol dans un froissement et le jeune homme jeta un regard inquiet à son petit-ami, s'attendant presque à ce qu'il lui saute dessus et l'étrangle pour avoir osé faire subir un traitement aussi indigne à son habit. Mais Kurt ne remua pas et Blaine fit sauter la boucle de sa ceinture, avant de passer ses doigts sous le haut de son pantalon et de le faire descendre avec difficulté. Comment Kurt faisait-il pour porter des jeans aussi serrées et parvenir à les ôter en un éclair alors que les siens étaient bien plus amples et qu'il devait se battre avec, tous le temps ?

Puis le vendeur enleva ses chaussettes et se figea, parce qu'il avait réellement l'intention de regarder Kurt dormir.

Il aimait voir les cheveux défaits de Kurt tomber sur l'oreiller, ses joues rougies par le sommeil de Kurt, ses doigts refermés sur le tissu de l'oreiller comme sur un doudou, les traits parfaitement détendus de son visage, sa poitrine se soulever paisiblement. C'étaient les seuls moments où le châtain semblait totalement lâcher le contrôle qu'il exerçait sur son existence, dont il tirait les ficelles avec assurance et habilité. Une des milles facettes de son petit-ami, que Blaine aimait toutes avec la même intensité (sauf peut être celle qui dépensait la moitié de son salaire, heureusement pour lui assez imposant, dans les boutiques de haute couture). Et cela ne s'était jamais produit auparavant, même lorsqu'il était avec Felix.

- Je t'aime Kurt, chuchota Blaine avec tendresse.

Le vendeur ne prononçait jamais ces mots quand Kurt pouvait les entendre, parce que cela l'effrayait, sans qu'il ne sache vraiment pourquoi. Il ne voulait pas que son petit-ami sache qu'il était sa plus grande faiblesse parce qu'il avait toujours cette terreur, ancienne, que cela ne puisse se retourner contre lui. Blaine se contentait de les murmurer contre sa nuque, quand il était certain que Kurt dormait, où encore lorsqu'il voyait son dos disparaître au coin de sa rue. Et même lorsque le châtain lui demandait s'il l'aimait, Blaine ne pouvait pas le lui dire, seulement se contenter de répondre « Oui ». Et cela lui donnait envie de se frapper lui même parce que Kurt méritait ces mots et qu'il ne pouvait pas les lui donner.

Les seuls moments où Blaine laissait les trois mots lui échapper était lorsque Kurt et lui partageait un moment intime, parce que le modéliste faisait alors sauter toutes les barrières qu'il se posait, avec sa bouche, avec ses doigts, avec ses iris. Et ce n'était plus lui qui s'exprimait, c'était la magie du monde qui courait dans ses veines et le secouait et que Kurt avait le don de réveiller. Et alors, les « je t'aime » se répétaient en boucle sur la langue de Blaine, se bousculant si rapidement qu'il produisait une sorte de sifflement continu. Alors, les yeux de Kurt se mettaient à étinceler, comme recouverts d'une poudre d'or, et le vendeur sentait sa poitrine gonfler tellement que cela lui faisait mal.

Blaine grimpa sur le lit, se glissa sous la couverture et se colla contre le corps de Kurt, pour atténuer ses frissons et parce qu'il en avait besoin. Ses genoux trouvèrent l'angle des cuisses du modéliste et il enroula un bras autour de sa poitrine en ouvrant les doigts, comme pour toucher le plus possible du corps de Kurt. Il enfouit son nez dans les cheveux doux de Kurt, qui sentait le savon et le sommeil et plaqua un petit baiser sur sa nuque. Son petit-ami grogna et se recula, plaquant son dos contre la poitrine de Blaine avec un soupir de satisfaction qui fit trembler le vendeur de bonheur et d'envie.

- Pour toujours et à jamais.

Parfois, il avait peur que Kurt ne le quitte parce qu'il n'avait pas assez d'ambition ou d'argent. Blaine faisait d'horribles cauchemars dans lesquels il entrait chez le modéliste pour le trouver en compagnie d'un bel homme en costume qu'il embrassait passionnément. Et puis, le vendeur lui bégayait quelque paroles incompréhensibles, avant que Kurt n'éclate d'un rire moqueur et suraigu qu'il ne lui connaissait pas, en le regardant. « Comment as-tu pu croire que je m'intéressais à un perdant comme toi ? Ca a toujours été Philip. Toujours », disait le châtain, sa voix enflant comme une bulle de savon. Et Blaine fixait leurs mains nouées et un couteau déchirait sa poitrine, l'empêchant de respirer, tandis que les larmes embuaient ses yeux.

Et il se réveillait en sueur, les joues humides, serrant si fort Kurt entre ses bras qu'il le tirait de son sommeil.

Alors, Kurt caressaient doucement son visage, sans poser de questions, pour sécher les perles de tristesse. Il soufflait qu'il ne partirait jamais, comme s'il savait ce qui préoccupait Blaine (ou peut être le vendeur parlait dans son sommeil), et répétait cela jusqu'à ce que sa respiration se calme et qu'il ne cesse de trembler. Puis, le châtain laissait ses doigts courir dans les cheveux de Blaine, tandis que ce dernier se blottissait contre son torse dans une position fœtale, les paumes posées sur la poitrine du modéliste. Et il finissait par replonger lentement dans un sommeil plus léger, accompagné par le souffle de Kurt sur son front.

- Pour toujours et à jamais, répéta Blaine.

Il savait que cela n'avait aucun sens, parce que personne ne pouvait jamais promettre que son amour ne cesserait jamais. Mais il avait envie de le dire, comme pour essayer de se convaincre lui-même que le bonheur qui dévorait son intérieur durerait toujours. Et aussi parce qu'il croyait sincèrement que Kurt était l'autre face de sa pièce, tellement semblable et différent à la fois. Et maintenant qu'il l'avait rencontré, il réalisait combien le châtain avait manqué à sa vie, sans qu'il ne le sache. Les mots de Blaine étaient authentiques, mais il était conscient que seul l'avenir leur donneraient un sens.

Cela faisait un an que Kurt était revenu frapper à la porte de son appartement et, depuis, l'existence était devenue une valse sans fin, donnant le tournis à Blaine, qui n'envisageait plus de danser seul, sans le bras du modéliste autour de sa taille pour le soutenir.