Voici la dernière partie.

A mon grand regret, je la trouve moins fluide que celle de Saruhiko mais je pense que c'est inhérant au personnage. :I

Merci pour ceux qui auront lu!

Enjoy~


« Je vais te faire ravaler ton sourire, Saru ! »

Décollant du sol, les deux pieds ancrés sur sa planche, Misaki renouvelait un nouvel assaut envers son opposant. Sans se soucier de sa planche qui retombait sur ses 4 roues au sol, il ne laissait pas le moindre répit à Saruhiko malgré le fait que ce dernier est plus l'air de danser au milieu de ses coups à force d'esquive et de parade. Jump, mills*.

L'instant d'après, ses pieds retrouvait le bois de son skate, s'éloignant lentement du brun. Ca n'était pas réellement étonnant qu'ils en soient arrivés à se battre. Misaki avait toujours été facile à provoquer et n'avait jamais réellement cherché à prendre sur lui quand il n'y avait pas quelqu'un pour vaguement tenter de le raisonner. Mais malgré tout, il y avait cette question silencieuse qui couvait sous les flammes de cette colère dirigée envers ce traire, comme des cendres sous un feu. Pourquoi et comment en étaient-ils arrivés là ?

« Tu m'as l'air bien essoufflé, Misaki~ »

Encore ce sourire qui s'imposait alors que le poing du rouquin se serrait un peu plus avant qu'il ne fonde à nouveau vers Saruhiko. Qu'est-ce qu'il y avait de si amusant à en arriver là ? Le brun avait toujours eu ce coté étrange, cette façon de s'amuser de chose bizarre. Le skateur avait toujours fait avec ses excentricités, depuis le collège. Après tout, à cette époque, ils étaient amis. Ce n'était pas une amitié conventionnelle mais de toute façon, aucun d'eux ne rentrait vraiment dans le cadre, même en ce temps là. Le roux avec ce tempérament brulant et l'autre avec son caractère froid. Etrangement et contre toute attente, ils avaient finit par faire une bonne combinaison.

Spin, swipes*. A quelques centimètres, le poing de Misaki est stoppé par la main du garçon à lunette, les doigts de ce dernier se refermant sur ceux trop serré du Red un bref instant. D'un mouvement brusque, il dégagea sa main pour s'éloigner sans manquer de lui envoyé son pied dans le menton, le loupant de peu. Flip arrière.

Plus, il repensait à cette époque et plus la colère semblait nourrir un peu plus ses flammes. Chaque coup se rapprochait un peu plus, sans pour autant porter. Une partie de lui n'y arrivait pas. Ca n'avait rien à voir avec leur niveau respectif ou d'une quelconque connaissance l'un de l'autre. C'était simplement qu'il n'y arrivait pas. Malgré ses mots hargneux, la rage dans son regard, malgré tout ça, il n'y avait pas l'envie de tuer dans ses assauts. Simplement l'envie de lui coller une dérouillée monumentale, de le frapper un grand coup pour lui remettre les idées en place. Peut-être que…

Se redressant après un coup de poing qui avait envoyé les lunettes du Blues au sol, tant il avait été près de son but, Misaki adopta un ton narquois envers son adversaire.

« - Alors, Saru. Tu te ramollis à force de remplir de la paperasse.

- Pas au point de me laisser mettre en prison sagement comme ton Roi, mon petit Mi-sa-ki... »

Durant un bref, un très bref instant, il se stoppa. Juste le temps pour sa colère de repartir, comme un feu sur lequel on venait de jeter de l'huile.

« Ne t'avise jamais de parler de Mikoto ou de Homra, sale traitre ! »

C'est pas seulement Homra, ou Mikoto, que tu as trahis. Pas eux. C'est moi, Saruhiko! Tu m'as trahis moi!

Ces mots lui brulaient la gorge, incapable de franchir ses lèvres serrées. A la place, c'est une flamme remplis de rancune et de colère qui se dressait et alimentait chacun de ses coups à son encontre. Finalement, son pied frappa le sol qui se creusa légèrement sous l'impact.

« Et arrête de m'appeler comme ça! »

Il ne voulait plus l'entendre prononcer son prénom, cette attitude avait tendance à le mettre encore plus hors de lui. Alors qu'il les avait quittés pour aller chez les Blues, chez cette bande d'emmerdeur. Il n'avait plus le droit. Il ne pouvait plus prétendre pouvoir agir comme l'ami qu'il avait été, une amitié qui était à présent comme son tatouage, rongé par ses ongles trop soignés, griffé par son avidité.

Pourtant, quelque part sous toute cette colère, il avait ce mince sentiment de culpabilité. Tout en sachant qu'il n'y était pour rien, il ne pouvait s'empêcher, quand il se retrouvait seul en se réveillant le matin, de se dire qu'il y avait peut-être une chose qu'il aurait du dire ou faire. Qu'il y avait peut-être quelque chose qui restait à faire pour que…

Le rire de Saruhiko finit par résonner tout autour d'eux, bloquant complètement les pensées de Misaki. Chaque éclat donnait presque l'impression d'un coup de pelle qui creusait, un peu plus, encore un peu, toujours plus, ce trou sans fond entre les deux anciens camarades. Il n'y avait surement plus rien à attendre. Au final, ils avaient peut-être atteint l'un de ses fameux points de non-retour.

N'écoutant qu'à moitié les mots qui avaient remplacés les ricanements du brun, le skateur se contenta de lâcher sa planche dont il tenait l'extrémité contre sa paume. Alors que les flammes qui avaient semblé se dissiper pendant quelques instants, reprenaient leur droit, Misaki leva une main vers le bord de son bonnet pour le réajuster juste au dessus de ses yeux, jetant un regard déterminé à Saruhiko.

« Comme tu voudras, Saru. Haïssons-nous, jusqu'à ce qu'il ne reste ni sang, ni os... »

...ni même les cendres de ce que nous étions.

The pull of the tide is always quiet

But this is a fight to take one more breath before we drown


(*) : ce sont des mouvements de breakdance… ouais. 8D