Voici le dernier chapitre de cette fiction. Je vous demande encore pardon pour l'absence de ponctualité dans les mises à jour. Je vous remercie chaudement de vos reviews, de vos favoris ou vos follows, et je vous remercie de l'avoir suivie tout simplement. Merci merci merci!
Quinn
Je suis de retour à Yale. La neige tombe toujours. Tout doucement. Comme pour m'envelopper et me protéger.
Je suis partie de New-York sans lui dire en revoir. Peut-être n'aurais-je pas dû. Peu importe j'ai besoin de savoir. Besoin de savoir qu'elle tient à moi, que je ne suis pas la seule dans cette relation. Elle doit me mérite. Je mérite qu'on me mérite.
Les cours ont repris. Quelques camarades se sont inquiétés de ma longue absence. J'ai éludé, ils n'ont pas besoin de savoir. Savoir que je cours après une indécise. Parfois, je suis vraiment en colère. Je la déteste, elle a fait de nous, Cassandra, Brody et moi, de vraies marionnettes. Nous agissons à son bon plaisir. Elle nous évalue, nous examine puis prend celui ou celle qui lui plaît le plus sur le moment. Ensuite, elle efface tout et joue de nouveau.
Cette colère ne reste pas très longtemps. Je sais que ce n'est pas vrai, que je la hais juste pour m'éviter de sombrer.
D'après S mon départ la fait réagir. Tant mieux. Ne reste plus qu'à attendre le résultat.
Rachel.
Cassandra est absente. Encore. J'ai peur qu'elle fasse une bêtise, ou qu'elle en ai fait une.
Elle avait l'air sereine quand je l'ai quitté pourtant. Elle avait accepté ma décision sans ressentiment. Elle nous avait qualifié de belle aventure. Puis elle m'avait souhaité bonne chance. La porte s'était refermée et je me sentais enfin sincère avec moi même.
La prochaine étape sera de faire céder Brody. Il est de plus en plus attentionné avec moi. Persuadé de mon attirance. Si je suis honnête, il n'a pas tord. Bien sûr qu'il me plaît, bien sûr que notre relation serait facile, bien sûr que je nous imagine briller à Broadway, être heureux dans un grand appartement, nous marier dans l'un des hôtels les plus majestueux de la grande pomme. Je me vois enceinte. Je le vois fier.
Mais j'ai appris que les songes n'étaient pas de l'amour. Ce n'est pas lui que je recherche.
Il s'approche de moi. Me sourit. Il est beau quand il sourit, tout son être respire la confiance et l'assurance.
« Elle n'est toujours pas revenue. Les bruits courent qu'elle serait en institut pour se reprendre en main. »
J'acquiesce à la nouvelle. Au fond de moi, j'espère que cela est vrai. Tout le monde mérite une deuxième chance.
« Cela te dirait un café avec moi ? »
Je le regarde aussi intensément que possible puis tourne la tête vers l'étendue d'herbe blanchie par les flocons devant moi. Je me suis réfugiée dans un petit parc près de l'école, il fait froid mais j'ai besoin de calme. Il se tait, visiblement désarçonné par ma réponse.
Doucement je joins nos doigts afin qu'il me prête attention, puis cherche dans la poche de ma veste. J'en ressort un petit papier et le place en évidence.
Je sens sa main se crisper.
« Si c'est vraiment ce que tu souhaites.
-Je nous pense souvent. Toi et moi. L'avenir serait radieux tu ne crois pas ? Avec ton talent et le mien.
-Je ne te comprends pas alors.
-Il n'y a rien à comprendre. Si cela était possible nous serions formidable.
-Qu'est ce qui nous empêche de l'être ? Je t'aime Rachel. »
Je porte ma main à son visage, le regarde puis le prends dans mes bras. Il s'accroche à moi et me lâche.
« Puis-je faire quelque chose pour que tu changes d'avis ?
-Non
-Sois heureuse Rachel. »
Il me vole un dernier baiser puis disparaît. Des larmes perlent aux coins de mes yeux. Je me déteste. J'ai profité d'eux, ils m'aimaient ! Moi la looseuse de McKinley, de Lima Ohio. Alors je repense à elle, je repense à Finn aussi. Je repense à sa sincérité quand il disait nous aimer toutes les deux. Je l'ai blâmé, je ne suis pas mieux. L'être humain est une drôle de chose.
Rachel Berry, il est temps d'y aller.
Cassandra
Ce personnel m'exaspère. Tous plus lents les uns que les autres avec leur sourire à la noix plein de compassion. S'ils savaient où ils pouvaient la mettre leur compassion. Je suis Cassandra July ! Je ne fais pas pitié.
Trois jours et le manque est grand. J'aimerais m'endormir et me réveiller dans trois mois. Que le cauchemar cesse.
On me laisse danser. Au moins je me distrait. J'invente de nouvelles chorégraphies. A mon retour je veux l'impressionner. Pas que j'aie la moindre chance, non, mais garder l'avantage de lui faire toujours un peu d'effet me plairait bien. Comme à ce petit infirmier qui me regarde trop souvent quand je suis de dos. J'adore ça.
Mon portable vibre. Je l'attrape, m'accordant une pause. Je lis le message, esquisse un rictus. Elle ne changera pas. Rapidement je réponds.
« En espérant que tu te rendes compte d'avoir fais le mauvais choix »
Rachel
Je survole ses mots. Elle me soutient.
Quinn
Pas de nouvelles.
Je garde la tête haute devant les autres. J'ai envie de rentrer chez moi. De m'effondrer. Personne ne le saura et moi j'en ai besoin. Cela fait longtemps que ma carapace n'est plus aussi solide. Je deviens perméable au monde extérieur.
Il me reste deux heures. Histoire de l'art. Sois courageuse Quinn.
Rachel
Ici aussi il neige. Les gens sont pressés. Le froid les chasse. Je consulte mon portable, relis l'adresse, vérifie l'heure.
Il me reste une heure et demie.
La fleuriste est très gentille. Elle m'accorde du temps et me conseille. Je suis assez indécise sur le message à faire passer. Dois-je d'abord me faire pardonner, avant de me déclarer ? Ou puis-je supposer qu'elle me pardonnera automatiquement ?
Non, je dois ramper devant elle. Ici et avec elle je ne dois pas être une Diva. Surtout pas maintenant. Elle mérite une grande preuve. Pour elle je serais capable de tapisser de roses tout l'université. Cependant, la grande annonce n'est pas à l'ordre du jour. Pas pour elle. La discrétion est le mieux.
J'opte alors pour un bouquet assez simple. Une rose entourée de gardénias.
Quinn
Le professeur nous libère enfin. Aujourd'hui, cela m'a semblé une vraie torture. J'ignore les regards sur mon passage et file vers la résidence universitaire. Je veux juste être seule.
Rachel
J'entends des pas précipités. Mon cœur s'affole. Rachel à toi de jouer.
Quinn
Je recherche frénétiquement les clés et peste de ne pas les retrouver. Mes yeux me brûlent, il faut que je rentre.
Rachel
Tête baissée, elle fouille son sac. Elle est vraisemblablement mal en point. Ses jambes menacent de céder.
Elle arrête enfin de maltraiter le cuir. Elle relève la tête.
Quinn
Je ne me retiens plus. Elle est là. Un bouquet à la main. La rose qui se détache des gardénias finit de me soulager. Elle me sourit puis désigne la porte.
« J'ai peur de ne plus savoir parler. J'ai peur de me perdre dans mes mots. Je suis stupide. Stupide d'avoir hésité. Tu étais là. Pour moi. J'ai cru pouvoir profiter de votre affection. Tous les trois vous me flattiez. J'ai été aveuglé. Mon orgueil me fera défaut un jour. Je suis là pour toi aujourd'hui. Je veux te mériter. J'accepte toutes les difficultés. Me laisses-tu une chance ? »
« J'avais prévu de chanter après ça. Be without you. Mais j'ai peur qu'ici ce ne soit pas assez discret. »
Elle est là. Pour moi et bien que j'aimerais lui en vouloir, je n'y arrive pas. Y arriverais-je un jour ?
« Cassandra suit une cure de désintox, Brody continue les cours. Dans tous les cas, il n'y a que toi. Promis. Quand je chanterais My man, et que je jouerais Funny Girl, je penserais my Lady. Si on demande de jouer une femme détruite par un amour malheureux, j'imaginerais ma vie sans toi. Parce que c'est toi mon étoile.»
Elle me tire un sourire, elle et son ambition et son romantisme.
« Les autres ne m'intéressent pas. Tu es unique... Dis quelque chose, je m'emmêle dans mes pensées, pire qu'une ado.
-Tu ne va pas t'envoler ?
-J'ai trouvé mon nid, enfin presque. Si tu permets. »
Elle écarte mes bras et se glissent entre eux.
« J'ai trouvé mon nid. »
Mon corps se réchauffe à la confidence. Je pose mon menton sur sa tête et me détends. Lentement, je reprends une respiration normale puis murmure :
« On entre ? »