Bonjour à tous ! Précédemment simple lectrice, je vous livre aujourd'hui mon propre bébé ^^ ! J'aime beaucoup le couple Astoria-Drago et trop peu de fiction leurs sont consacrées. Je remédie donc au problème …

En espérant que ça vous plaise.

Bonne lecture.

La quarantaine passée, les épaules voutées, des cernes violettes sous les yeux, le regard fatigué, de petites rides au coin de ses paupières et de sa bouche, Drago Malfoy s'observait dans le miroir. Croisant ce regard de glace qui avait fait sa réputation et qui était ce soir plus noir que jamais.

Torse nu, vêtu d'un pantalon de costume noir, il s'acharnait depuis plus de dix minutes à laver le sang incrusté sur ses mains, sous ses ongles.

Pas le sien.

Celui de sa femme.

Le Manoir lugubre, le silence morbide du milieu de la nuit, le froid mordant de la solitude, le firent frissonner.

Pas un bruit. Il était seul. Comme il l'avait toujours été quand bien même il paraissait plus entouré que n'importe quel homme.

S'arrachant à sa contemplation de lui-même, il se remit à frotter.

S'acharnant à enlever ce sang qui lui couvrait les mains comme s'il pouvait ainsi effacer la culpabilité qu'il ressentait.

Astoria.

Par Salazard qu'avait-il fait ?

Les images d'elle, baignant dans une marre de sang, le teint livide, les lèvres bleuies par le froid …

Il ferma les yeux tentant de repousser ses images, s'aspergeant le visage d'eau glacé.

Il frissonna. Inspira plusieurs fois, profondément.

Il ne devait pas perdre le contrôle. Pas maintenant.

Il ne sut pas vraiment combien de temps il resta ainsi. Penché par-dessus le lavabo de marbre blanc, mais quand il se ressaisit ses yeux étaient de nouveau gris.

Il attrapa une serviette et la passa autour de sa nuque, quitta sa salle de bain et regarda sans le voir le carnage qui régnait dans sa chambre.

Débris de verre, meubles renversés, oreillers éventrés, fauteuils et chaises au sol, consoles et guéridons détruits.

Il soupira.

Il y avait dix-sept ans qu'il n'avait pas atteint ce niveau de folie … la dernière fois un homme était mort.

Perdu dans cet univers qui était le sien, il s'assit sur le bord du lit et laissa ses yeux balayer la pièce. L'esprit vide, il était là, conscient d'être à un tournant de sa vie sans pour autant avoir de réponses à ses questions. Les mêmes qu'ils se posaient depuis plus de vingt-ans.

Ses coudes se posèrent sur ses genoux, sa tête se nicha entre ses paumes ouvertes et il riva ses yeux sur cette Marque qui ornait son bras.

Un bruit sourd ébranla le Manoir, sans qu'il ne change de position pour autant. Il attendait.

La porte de son salon explosa, suivit quelques secondes plus tard de celle de sa chambre.

Il ne bougea pas. Il savait déjà qui était là.

Il ne voyait que des poings qui se serraient convulsivement. Un bas de pantalon griffé, des mocassins de cuir et …

Un crochet du droit sur sa tempe l'envoya au sol. Un second coup l'atteignit à la mâchoire. Et l'homme au dessus de lui qui le dominait de toute sa hauteur, assis à califourchon sur son corps, le tenant par les cheveux, la haine brillant dans ses yeux verts, si semblable à ceux de sa mère.

-Espèce d'immonde bâtard ! Je te hais ! Ne lui as-tu pas fait assez de mal ? Tu me répugnes ! Ton sang dans mes veines est une honte pour moi !

Le ton était empli de dégoût, hargneux et haineux.

Drago avait essayé toute sa vie de ne pas reproduire les mêmes erreurs que son père. Visiblement il avait échoué. Son fils le relâcha brusquement et colla avec violence un petit cahier de cuir sur son torse.

-S'il te reste une conscience tu liras ces lignes !

Scorpius se releva, dévisagea son père un long moment avant de tourner les talons et de quitter la pièce sans un regard en arrière.

De nouveau seul, Drago toucha son visage douloureux. Son fils lui ressemblait plus qu'il ne le croyait. Il avait eu le même comportement avec Lucius des années auparavant. Lui crachant au visage, sa haine, sa honte de lui et de ce qu'il représentait.

Il se releva avec difficulté et reprit sa place au bord du lit.

La couverture de cuir était usée et aucun titre n'était visible. Intrigué par ce que son fils venait de lui donner, il l'ouvrit et dès les premiers mots son cœur se serra, des souvenirs vieux de trente ans lui revenait en mémoire.

Il fit défiler les pages plusieurs fois de suite, avant de remarquer qu'une page sur deux était recouverte de l'écriture fine et élégante de sa femme.

Il chercha dans le désordre ce dont il avait besoin et s'installa confortablement sur le lit.

Il raya proprement les cinq mots figurant sur la première page, Chronique d'une épouse Malfoy.

Et les remplaça par Chroniques des époux Malfoy.

Il plongea sa plume dans l'encrier et commença à étoffer les écrits d'Astoria.

Voilà pour le prologue.

Les chapitres seront alternativement du point de vue d'Astoria puis de Drago. Venez faire un tour dans leurs têtes. Je vous préviens d'avance ce n'est pas joli, le M est largement justifié donc âmes sensibles et adeptes de guimauve, je vous conseille de passer votre chemin. Cette fiction est conseillée à un public majeur et avertit.

Scènes citronnées, violences physiques et psychologiques sont au programme. Vous voilà prévenues.

J'attends vos avis.

Amicalement VC.