Traduction autorisée par l'auteur

Disclaimer: I don't own Merlin.

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Résumé

La plupart des gens se réveillent chaque matin seulement pour aller travailler, mais il n'était plus l'un d'eux à présent. Quatre mots d'un dragon et Merlin défendait maintenant un royaume où ses pouvoirs étaient ? C'est sa destinée. ~ Prequelle à 'Une question de motifs ' ~

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Chapitre 1: L'appel du dragon ~Partie 1~

Alors c'était ça, sa grande aventure avait été de voyager jusqu'à la grande capitale et cité de Camelot. La maison d'un roi qui était supposé avoir apporté la paix et la prospérité à ses terres et à ceux qui s'étaient alliés avec lui, avènement d'une ère de raison non corrompue par le mal. Un roi hautement respecté et admiré, dont on avait confiance en sa sagesse et apprécié pour son engagement dans la justice …

Ou comme Cenred l'aurait dit, le roi des terres avoisinantes juste de l'autre coté de la frontière, celui que vous détestez de toutes vos tripes, et dont vous aimeriez voir la tête sur un piquet …

Le jeune homme, Merlin, réinstalla les bretelles de son sac. Il n'était d'accord avec aucune de ces descriptions, bien qu'il n'ait jamais rencontré le roi de Camelot. Pas qu'il ait rencontré le roi Cenred davantage, mais ce n'était pas ce qui comptait. Le problème était que, pour être franc, il croyait que les deux rois étaient stupides, superficiels et totalement fous. À quoi bon qu'ils aient différentes options, pourquoi taxer les gens à ce point pour payer des combats et des batailles et d'autres stupides choses dont le peuple n'avaient rien à faire ? Tout ce que le peuple rural voulait faire était de cultiver leur récolte, de faire leur travail et se concentrer sur leur vie sans être harcelé par des idiots qui voulaient se taper dessus les uns contre les autres avec des objets pointus et tranchants.

Il y avait des moments, et il était sûr qu'il y en avait bien plus, où il se demandait s'il était le seul qui pouvait réaliser ces choses …

Il continuait d'avancer, suivant la route pendant que ses yeux bleus regardaient curieusement les environs. Les trois jours de marche avaient été quelque peu ennuyeux, seulement ponctués par le temps qu'il avait passé à la Forteresse d'Ascetir, fort qui appartenait aux seigneurs qui était en charge de la ville d'Ulwin, et un d'une bonne partie des terres qui l'entourait. Il avait entendu de bonnes choses sur ce Lord, Hargren, ou au moins qu'il était perçu comme s'il avait plus de bon sens que le roi qu'il servait.

Un couple de personne venant d'Ealdor y était allé pour y marchander leur récolte contre des outils et d'autres choses, et était revenu avec des histoires à propos d'une ville où tous les gens qui y vivaient, étaient pleins d'admiration et de respect pour leur seigneur. L'honnêteté, l'admiration et le respect, pas le genre de chose qu'on puisse acheter avec de l'or ou un coup de poing au visage. C'était un changement d'entendre parler d'un noble qui semblait réellement respecté par le peuple, mais il n'était pas prêt d'entendre parler d'autres comme lui. Les nobles comme ça étaient probablement aussi rare que les lunes bleues, et c'était tout aussi peu probable d'en voir.

Il aurait pu continuer de rêvasser le long de cette ligne de pensée presque amusante, mais comme il était justement doté d'une curiosité insatiable et qu'il devait apprendre sur le monde, il avait plutôt tendance à être distrait par de nouveaux objets d'intérêts … au moins quand il n'y avait rien de réellement important à réfléchir. Un objet de cette sorte était entré dans son champ de vision alors qu'il marchait paresseusement le long du chemin, là où la large bande de forêts encerclant le coeur de Camelot fit place à des plantations éparses et des prés qui bordaient les villages agricoles et la cité au coeur du royaume.

Il devait l'admettre, le roi de Camelot pouvait être stupide, avare, et totalement fou, mais il savait comment impressionner. Et la cité était certainement impressionnante. Le château et ses tours dominaient le paysage, visible même ici, sur cette crête où il lui restait quelques heures de marche. Il était difficile de voir la cité en dessous, en raison des aires plus fines et vierges d'aires des bois qui l'entouraient, mais même ainsi c'était assez pour le faire s'arrêter et rester bouche bée.

Merlin se sortit lui-même de sa stupeur, reprenant sa marche jusqu'à ce qu'il descende dans les profondeurs des terres et la cité apparut à sa vue. Avançant péniblement, un pied devant l'autre, il vit bientôt passer d'autres voyageurs qui faisaient la route inverse hors de la cité dans cette lumière déclinante de l'après-midi. Ils ne le gratifièrent même pas d'un peu d'attention, et il ne leur rejeta même pas un regard. Il avait besoin de reprendre un peu son rythme, parce qu'il était prévu qu'il arrive aujourd'hui, et pas après qu'il fasse noir.

Il atteignit les portes du château à l'approche du crépuscule. Un sourire éclairant le visage sous les cheveux noirs ébouriffés, marchant à travers les rues en direction du château impossible à manquer. C'était qu'il se dirigeait, où sa mère lui avait dit d'aller, tout en lui donnant plusieurs avertissements… Mais les choses à Camelot ne pouvaient pas être aussi mauvaise pour les gens comme lui comme elle le disait, n'est-ce pas ?

Il eut sa réponse plus tôt qu'il ne l'aurait voulu, en entrant dans le château pour trouver une foule rassemblée autour d'une plate forme d'exécution en bois. Le glas des tambours avaient déjà commencé à résonner, l'être humain infortuné se dirigeant vers son destin.

Le sourire s'effaça de son visage tandis qu'il regardait la scène, incapable de détacher son regard jusqu'à ce qu'une voix sévère ne résonne dans la cour qui servait aussi de lieu où les annonces étaient faites à la population. Tout le monde se tourna pour regarder en direction de la source, un homme portant une couronne se tenait en haut d'un balcon, et en entendant ses paroles, le jeune homme sentit un frisson de peur le traverser alors qu'il déglutissait nerveusement.

"Que ceci vous serve de leçon à tous! Cet homme, Thomas James Colins, a été déclaré coupable d'utiliser des enchantements et de la magie. Et conformément aux lois de Camelot, moi Uther Pendragon, j'ai décrété que de telles pratiques sont proscrites et la peine encourue est la mort. Je m'enorgueillis d'être un roi juste et équitable, mais pour le crime de sorcellerie, il n'y a qu'une seule sentence que je puisse prononcer."

Tout était silencieux exempté les tambours ponctuant la scène tandis que Thomas s'agenouillait et plaçait sa tête sur le bloc. Merlin était différent cependant, ses yeux s'élevant entre le bras levé d'Uther et une femme vêtue en bleu qu'il avait repérée en train de regarder par une haute fenêtre. Il pouvait voir dans ses yeux son aversion pour la scène, mais même elle ne put s'éloigner complètement jusqu'à ce que la hache ne s'affaisse au signal silencieux de la main du roi qui s'abaissa.

Il y eut des hoquets d'horreur un moment après le coup, les tambours à présent silencieux, le vent seul accompagnant la voix du roi.

"Quand je suis arrivé ici, ce royaume était embourbé dans le chaos, mais avec l'aide de mon peuple la magie a été chassé du royaume. J'ordonne donc une grande fête pour célébrer le vingtième anniversaire de la capture du Grand Dragon, et de notre délivrance de tous les maux de la sorcellerie. Que les célébrations commencent ! "

Il avait presque semblé bienveillant, se tenant là avec un sourire de fierté sur le visage, et le jeune homme aurait réellement pu avoir confiance en lui, s'il ne venait pas juste de témoigner 'que quelque comme lui' avait fait couper une tête. Au lieu de cela, il ressentit de la crainte et du dégoût, tandis qu'il ajoutait à ses pensées qu'Uther ne semblait pas fou et probablement n'était pas fou, mais il y avait une chose dans laquelle il l'était… Il était effrayant dans cette croyance apparente que détruire la magie était bien.

La foule commença à se disperser, les gens retournant à leurs affaires, mais tout fut arrêté par un cri féminin de terreur et d'angoisse. Tout le monde resta là, même ceux qui était dos à la femme en question, tous les yeux s'écarquillant tandis qu'elle se tournait pour regarder le roi.

" Il n'y a qu'un seul mal dans ce pays, et ce n'est pas la magie ! C'est vous... Avec votre haine et votre ignorance."

Elle pointa vers la plate forme d'exécution, la figure silencieuse qui se tenait dessus.

"Vous m'avez pris mon fils."

Merlin leva les yeux vers Uther, qui semblait effectivement avoir un soupçon de sympathie dans le regard, mais cette trace mourut avec les paroles qui suivirent.

"Et je vous en fais la promesse solennelle : avant que cette fête ne soit terminée, vous partagerez mes larmes. Ce sera œil pour œil, ce sera dent pour dent, ce sera fils pour fils !"

"Saisissez-là !"

L'ordre d'Uther fut immédiat, les gardes courant en direction de la femme, mais avant qu'ils ne puissent l'atteindre, elle attrapa le pendant qu'elle portait au cou et hurla des mots que Merlin n'avait jamais entendu auparavant, s'évanouissant dans un coup de vent… disparaissant sans laisser de trace.

Des murmures étouffés et craintifs surgirent après qu'elle fut partie, tout le monde se pressant pendant que sur le balcon, le roi faisait irruption dans le château. Merlin s'enfuit aussi, demandant à un garde les directions à prendre à la première occasion. Le temps de battre dans une stratégique retraite et éviter la scène où un évident sorcier avait de manière tout aussi évidente fait des menaces de vengeance.

"Où puis-je trouver Gaius, le médecin de la cour ?"

Le garde pointa un couloir à proximité, d'autres requêtes auprès d'autres gardes ou éventuellement des servantes l'emmenant vers un escalier où une plaque sur le mur juste à l'intérieur de sa cage lui déclarait en effet mener vers les appartements du médecin de la Cour. Le jeune homme suivit ces escaliers, ignorant les couloirs qui apparaissaient jusqu'à ce qu'il atteigne un court passage au sommet de la tour. Lorsqu'il arriva au bout, il fut confronté à une porte en bois, qu'il ouvrit timidement voyant qu'elle était déjà entrouverte.

La pièce à l'intérieur était large facilement plus que trois fois la taille du cottage de sa mère, son coup hésitant résonnant faiblement à travers elle, avec sa calme requête.

"Y a quelqu'un ? Y a quelqu'un ? "

Il n'y eut pas de réponse, le jeune homme entrant tandis que sa curiosité une fois encore laissait ses yeux examiner les choses intéressantes sous son regard… et reconnaissait la nature éparpillée de la pièce, et de ses tables, où il y avait beaucoup de choses. Des fioles comme des bulles remplies de liquide se tenait sur des brûleurs, des jarres contenant des choses variées, un assortiment d'étranges artefacts et des outils. Passant entre les tables, toujours à la recherche de signe de la présence de quelqu'un, il était en train de commencer à se demander s'il était au bon endroit lorsqu'il repéra un vieil homme correspondant à la description de sa mère, qui se tenait sur ce qui était un petit balcon sur le mur le plus éloigné.

"Gaius?"

Merlin éclaircit sa gorge pour attirer l'attention du vieil homme, le faisant se détourner des étagères remplies de larges et petits livres. Le mouvement le déséquilibra, le faisant basculer et sur le garde-fou en bois du balcon ; la barrière fragile se cassant sous son poids. Son cri étranglé atteignit les oreilles du jeune homme, faisant ce qui était pour lui une entière réponse instinctive.

Les yeux bleus brillèrent d'or pendant un moment, la chute du vieil homme se ralentissant jusqu'à ce si c'était comme si lui et les débris en bois dérivaient vers le bas comme des plumes.

Le temps avait été changé, altéré et ralentit en une allure ralentie, mais cela ne durerait pas longtemps, et sachant cela, Merlin chercha rapidement quelque chose qu'il pourrait mettre sous l'homme tombant. Il repéra le lit dans la pièce, une autre étincelle d'or le faisant glisser comme de sa propre volonté pour traverser la chambre et contourner les tables dans le chemin. Il se stoppa alors droit sous lui.

Le ralentissement du temps s'acheva juste après qu'il y ait eu un léger arrêt, Gaius atterrissant sur le lit avec un cri de surprise… avant qu'il ne regarde le jeune homme qui l'avait sauvé et ne s'exclame.

"Mais qu'est-ce que... Mais qu'est-ce que tu viens de faire ? Dis-le moi ! Si quelqu'un avait vu ça..."

Merlin recula d'un pas, occupé à chercher ce qui semblait être une excuse. Qu'était-ce ? Et s'il avait été pris à faire de la magie lorsqu'il était encore dans la cité il y a moins d'une heure ?

"Oh, je...je... Je ne sais pas ce qui s'est passé ! Oh, non, non ! Ça n'a rien à voir avec moi ! C'était simplement..."

C'était une excuse boiteuse, il le savait, et de même que le vieil homme, bien qu'il n'agissait pas comme s'il était sur le point d'appeler les gardes.

Gaius fronça les sourcils, en le regardant.

" Oh, je sais ce que c'était, je veux juste savoir où tu as appris à le faire."

Merlin continua à balbutier, Gaius avançant lentement vers lui le pressant avec plus de questions.

"Alors comment connais-tu la magie ?"

"Je ne la connais pas."

À la réponse de Merlin, le plus vieux des deux regarda l'autre non convaincu et ignorant l'état de peur clair qui transparaissait du jeune homme en face de lui.

"Où as-tu étudié ? … Réponds-moi !"

À ce cri, Merlin commença à balbutier un peu plus, secouant la tête.

"J'ai... Je n'ai jamais étudié la magie, ni reçu le moindre enseignement."

"Est-ce que tu me mens mon garçon ?"

Gaius avança d'un pas, fixant les yeux du jeune sorcier de manière directe alors qu'il répondait.

"Que voulez-vous que je vous dise ?"

" La vérité!"

"Je suis né avec cette faculté."

"C'est impossible !"

Le vieil homme regarda au loin pendant un moment, avant de reporter son regard sur lui et de froncer les sourcils comme si quelque chose le préoccupait.

"Qui es-tu ?"

À ce moment, la confrontation tendue entre eux s'arrêta, presque de manière burlesque par sa nature, avant que le jeune homme ne retire son sac de son dos pour en tirer quelque chose.

"Oh, j'ai ici une lettre."

Il la sortir de son sac, lui tendant.

"La voici, tenez."

Gaius l'accepta, mais continua à froncer les sourcils.

"Hum... pas la peine, je n'ai pas mes lunettes."

Le jeune homme lui répondit alors, un faible sourire s'esquissant sur le coin de ses lèvres.

"Je suis Merlin."

"Oh, le fils de Hunith ?"

Les yeux de Gaius s'étaient élargis en reconnaissant le nom, Merlin hochant la tête.

"Oui !"

Le sourire de Merlin s'élargit maintenant, Gaius ayant cessé de sourciller. Peut-être que cela devenait correct.

"Mais tu ne devais pas arriver avant mercredi ?!"

Merlin s'arrêta encore, semblant confus.

"On est mercredi..."

"...Ah..."

Gaius eu l'air troublé pendant un instant, avant de se tourner pour pointer une porte au-dessus d'un petit escalier à l'arrière de la salle.

" Alors tu ferais mieux de mettre ton sac là dedans."

Merlin commença à se diriger vers les escaliers, avant de s'arrêter et de regarder vers le garde-corps brisé au dessus d'eux.

"Mais, vous... Vous ne direz rien à propos de..."

Gaius hocha la tête, le rassurant.

"Non."

Merlin se remit en marche, s'arrêtant lorsque Gaius l'interpella.

"Bien que... Merlin ! Je devrais dire... merci."

Merlin hocha lentement la tête en remerciement, se détournant et se dirigeant vers la petite chambre qui lui avait été donné, inconscient de l'étrange regard que Gaius dirigeait contre son dos qui s'éloignait. Il était conscient de l'inquiétude de l'homme et de ses pensées pendant qu'il déposait son sac, ne voyant pas les expressions changeantes tandis que la lettre était ouverte et lue. À la place il monta sur une table basse contre un des murs, placé pour permettre un accès facile aux petites fenêtres de la chambre. C'est de là qu'il regarda l'ensemble de la cité, les lumières des lanternes brillant dans l'obscurité qui s'était maintenant installée avec le passage du coucher du soleil, son sentiment d'émerveillement écartant les craintes qui l'habitaient il y avait à peine quelques minutes.

Camelot était vraiment un endroit incroyable, pour toutes ses lois contre la magie et pour certaines raisons étranges, il semblait bien qu'il soit ici.

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La cour du château était silencieuse dans les ténèbres, la hache immobile là où elle reposait enfoncée dans la partie supérieure du bloc du bourreau. Quel justice y avait-il dans l'exécution d'un homme pour avoir fait de la magie alors qu'il n'avait de mal à personne avec elle. Thomas Colins était bien connu dans la ville basse, un homme gentil et honnête qui avait travaillé dur pour faire vivre sa famille. Maintenant il n'était plus qu'une autre victime tombée, emmené pour être jeté dans une tombe anonyme loin de la ville. Sa mère était partie pour pleurer sa perte et ressentir cette colère qu'elle ne pouvait qu'elle-même ne faire que comprendre.

En effet, où était la justice là-dedans ?

"Morgane."

Elle avait ignoré le son de l'ouverture de la porte la plus proche, se s'éloignant seulement maintenant de la fenêtre où elle se tenait. Uther se dirigea vers elle, vêtu de ses plus beaux habits de fête, comme s'il n'avait pas ordonné la mort d'un homme à peine une heure plus tôt.

"Oui?"

Sa voix était sourde, le roi prenant un air perplexe quant aux raisons qui la poussait à se tenir toute seule dans ce couloir ombragé.

"Qui a-t-il ? Pourquoi ne venez-vous pas faire la fête avec nous ?"

Elle sourcilla, une trace d'incompréhension dans ses yeux bleus pâles, une trace de dédain dans la voix lorsqu'elle parla. Demandait-il réellement pourquoi ?

"Je ne trouve pas que la décapitation de quelqu'un soit un motif de célébration."

Elle regarda de nouveau par la fenêtre.

"Cette pauvre mère..."

Uther commença à froncer les sourcils, n'aimant pas cette conversation.

"Ce n'était que justice pour ce qu'il a fait !"

"A qui a-t-il fait du mal ?"

Elle le fixa, secouant la tête.

"Il pratiquait la magie, il n'a causé de tort à personne ! Si vous preniez la peine d'apprendre à connaître votre peuple, alors peut-être que vous le sauriez. C'était un homme bon, et un pilier de la communauté de la ville basse. Tout le monde là-bas le respectait."

La voix d'Uther devint calme, mais cela ne masqua en rien la colère sous jacente.

"Vous n'étiez pas là il y a vingt ans, vous n'avez pas idée de comment c'était."

"Jusqu'à quand punirez-vous les gens pour ce qui s'est passé alors ?"

Son dédain et son désaccord étaient encore clairement présent dans le ton de sa voix, Uther se renfrognant une fois de plus.

"Jusqu'à ce qu'ils comprennent qu'il n'y a pas de place pour la magie dans mon royaume ! Vous serez avec moi quand j'accueillerai dame Helen."

Morgane se raidit à cet ordre, son expression s'entêtant alors qu'il commençait à s'éloigner.

"Je vous l'ai dit, je ne veux pas participer à cette fête."

"Je suis votre tuteur !"

Il revint à ses côtés, la fixant de manière inflexible.

"Je suis en droit d'attendre que vous m'obéissiez. Si vous ne me respectez pas, respectez à tout le moins notre meilleur chanteuse."

Cette fois, il ne s'arrêta plus lorsqu'il s'éloigna, Morgane criant après lui ce qui était évident pour elle mais pour laquelle il semblait aveugle.

"Plus vous serez cruel et plus vous vous créerez des ennemis."

La porte par laquelle il était entré ne claqua pas derrière lui, mais elle se ferma avec un cliquetis définitif dans la serrure. Secouant la tête, Morgane une nouvelle fois retourna à la fenêtre et regarda dehors, se murmurant calmement.

"Vous pensez que cela va arranger les choses, éloigner la magie, mais vous n'allez que provoquer ceux que vous vous efforcez de détruire."

Elle soupira, se tournant et se dirigeant vers ses appartements, ignorante de la justesse dans laquelle elle était… Ignorante des soupirs mourants d'une chanteuse lointaine… Ou à quel point ses paroles allaient bientôt être prouvées.

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...Merlin... Merlin...

Les yeux bleus s'ouvrirent en entendant l'étrange appel, une voix qui résonnait dans sa tête et qui pourtant semblait aussi venir de quelque part en dessous de lui. Merlin fronça les sourcils en regardant autour de lui la pièce non familière, essayant de retrouver le lieu où il était jusqu'à ce qu'il se souvienne qu'il était à Camelot. Il se leva très vite et commença à s'habiller, se demandant ce qu'il allait faire aujourd'hui. Il doutait que Gaius lui permettrait de rester à ne rien faire, ce qui signifiait qu'il lui faudrait faire quelque chose.

Ce fut quelques minutes plus tard qu'il descendit la poignée de marches dans la pièce principale, le médecin qui était maintenant son tuteur, le regardant tandis qu'il mettait une louche de bouillie liquide dans un bol.

"Je t'ai apporté de l'eau, tu ne t'es pas lavé hier soir."

Merlin lui lança un petit coup d'oeil amusé, le regardant tandis que le vieux médecin déposait le bol sur la table

"Je suis désolé..."

" Prends ton petit-déjeuner."

Gaius s'éloigna d'un pas de la table, observant tandis que Merlin s'asseyait lui-même devant le bol, et regardant sans enthousiasme son contenu. Il atteignit lentement le seau about de la table et le poussa doucement en dehors…

Au moment où il commença à tomber, Merlin le remarquant le jeune homme sauta sur ses pieds et tendit la main comme pour le saisir. Il n'en eut pas besoin cependant, au moment où il le fit, ses yeux se dorèrent et le seau et l'eau qu'il contenait s'arrêtèrent… Chaque goutte étincelante parfaitement gelée sans la position de leur chute.

Merlin regarda vers Gaius lorsque le vieil homme haleta, incapable de retrouver sa voix, jusqu'à ce que quelques secondes plus tard, le seau continue sa chute et tombait sur le sol suivi d'une éclaboussure d'eau.

Gaius regardait maintenant Merlin essayant de se figurer ce qui venait juste de se passer.

Merlin secoua la tête.

"Je ne connais aucun sort."

"Comment as-tu fait ça ? Tu as récité une formule dans ta tête ?"

Merlin fronça un peu les sourcils, incapable de l'expliquer.

"...Ça arrive comme ça."

Il se tourna et alla prendre le balai serpillière le plus proche, revenant et commençant à nettoyer l'eau, Gaius, une fois encore sourcillant à cette pensée pendant qu'il réfléchissait à haute voix.

"Nous avons intérêt à t'éviter les ennuis."

Il se tourna, attrapant un flocon et un sachet d'herbe sur la table derrière lui.

"Tu peux m'aider jusqu'à ce que je te trouve un travail rémunéré. Tiens, de la guimauve et de la camomille pour Dame Perceval et ceci, c'est pour Sir Olwen. Il est aveugle comme une taupe, alors dis-lui bien de ne pas tout boire d'un coup."

Merlin commença par attraper les deux objets, avant que Gaius ne dépose une assiette avec du pain et de la viande dessus.

" Entendu."

Merlin déposa la serpillière contre la table, commençant à sourire tandis qu'il prenait l'épaisse tranche de pain et la viande qu'il contenait.

"Merci"

Gaius lui sourit en retour, indiquant la porte d'un mouvement de tête.

"Allez, file. "

Il s'empara d'un balai serpillière, commençant par finir de nettoyer l'eau avant qu'il n'interpelle le jeune homme.

"Ah, au fait Merlin, inutile de te rappeler que la pratique d'une forme quelconque de magie t'amènera à une mort certaine."

Merlin hocha la tête pour accepter la mise en garde, avant de se dépêcher vers la porte pour faire les courses qui lui avaient été demandées. Une fois qu'il fut parti, Gaius finit de se servir de la serpillière et la posa sur le coté, avant de se baisser pour attraper le seau et le déposer sur la table. Il avait vu par lui-même ce qu'il pouvait à peine croire. Il avait entendu parler de puissants sorciers dans le passé qui était capable de ralentir le temps pour des objets et des personnes, mais il n'y en avait eu seulement deux, peut-être trois en mille ans. Pas seulement ça, mais ils acquéraient cette compétence après des décennies d'études, et cela requérait une incantation extrêmement difficile. Certains avaient clamés avoir cette habilité, mais en vérité, la plus grande majorité de ceux-là était des charlatans à peine capable de suspendre un objet ou de forcer une personne à ralentir physiquement. Mais Merlin …

Hier, il n'en avait pas été sûr, et n'avait pu voir que ce qui n'était pour lui que l'apparition soudaine de son lit passer en dessous de lui. Pour lui, il n'avait pas du tout semblé ralentir, mais pour que le lit arrive à ce moment-là à cette position, plus de temps aurait été nécessaire. Aujourd'hui, il en avait eu la confirmation, une manifestation visible du temps ralenti gelant le seau et l'eau qu'il contenait. Avait-il seulement été suspendu, il aurait du tomber vers le bas une fois libéré et pourtant il avait continué le chemin qu'il aurait du faire si elle n'avait pas du tout été interrompue… ET le garçon l'avait fait avec rien de plus qu'un silencieux geste de main et d'un regard.

Jamais, dans toutes ses années vécues, il n'avait entendu parler de quelqu'un comme Merlin, une personne en possession d'une magie si manifestement ancrée et instinctive qu'elle ne pouvait être définie par des normes connues. Oui il existait des sorciers avec des affinités élémentaires, le pourvoir de faire appel à un élément sans incantation. Il en y avait d'autres qui, avec beaucoup de pratique, pouvait incanter certains sorts dans leur tête sans dire un mot. Merlin n'était ni l'un ni l'autre, et cela présentait un problème. Comment lui enseigner à contrôler quelque chose qu'il n'arrivait pas lui-même à comprendre ?

Gaius soupira, incapable de répondre à cela. Il devrait juste faire confiance en son jugement au fur et à mesure que le temps passerait, et prier pour qu'il réussisse à garder le secret caché à tout autre qu'eux deux.