C'est fou comme mes chapitre ne sont absolument pas réguliers... Y'en à qui font dix lignes et d'autres, comme celui-là, qui font trois pages ^^' Bon, en même temps, là, c'est le dernier chapitre, il fallait marquer le coup :D

Je vous souhaite donc une bonne lecture !


POV George : Blanc

C'est son tour. Enfin. Les uns après les autres, tout le monde est passé. Georges va enfin pouvoir accomplir sa corvée. Parce que pour lui, c'est une corvée. À la vérité, il aurait préféré juste dire au revoir à Fred, sans avoir à subir tous les souvenirs et regrets que le son de sa voix à entraîner. Mais il se sentait obligé de le faire. Pour sa famille. Pour qu'elle puisse avoir encore un petit moment l'illusion que Fred est vivant.

À chaque nouvelle boule lancée dans le feu, Georges a sentit la boule dans sa gorge grossir un peu plus. Mais sans céder. Il a l'impression que cette saleté peut grossir à l'infinie sans jamais exploser. Seulement, quand Fred a dit « sa boutique », elle a triplée de volume. Le jumeau a vacillé, incapable de respirer et s'est effondré. Il n'y a eu que Lee pour venir le soutenir. Que Lee pour comprendre réellement ce que ça lui a fait. Maintenant, c'est à lui de soutenir son ami. Pendant que Fred parlait au jeune noir, Georges a repris du poil de la bête. Il ne peut pas flancher maintenant qu'il est si près du but. Il s'est donc relevé et a rattrapé Lee qui se serrait effondré à son tour s'il n'avait été là.

Là, avec son meilleur ami à ses côtés, Georges lance l'invention dans le feu. Aussitôt, les flammes deviennent blanches. D'un blanc si éclatant dans le noir de la nuit que les deux jeunes hommes sont obligés de reculer. Quand ils sont enfin habitués à la lumière, la voix de Fred résonne doucement :

« Hey Forge... Autant j'ai demandé à Ron et Charlie de ne pas pleurer, autant à toi, je te demande de le faire. Pas pour moi, mais pour te soulager. J'ai l'impression que tu vas exploser. Je suis désolé d'avoir parlé de la boutique comme ça. Tu as raison. Ça restera toujours notre boutique. À jamais... Écoute moi tu veux ? À partir d'aujourd'hui, je suis mort. Définitivement. C'est comme ça, et tu n'y peux rien. Mais je ne veux pas que tu vives enfermé dans mon souvenir. Tu te souviens quand on était petit, on s'était promis qu'on resterait toujours ensemble ? Qu'on ne formerait toujours qu'un ? C'était une belle connerie. Comment ne former qu'une seule personne quand on a deux corps ? À partir d'aujourd'hui, c'est possible. Je reste avec toi Forge. Dans ton cœur. Nous ne formons vraiment qu'un à partir de maintenant. Je veux que tu vives pour nous deux. Enfin... Ne reste pas accrocher au passé mon vieux, vie ta vie et je vivrais la mienne à travers toi. Tu as compris ? Soit heureux au maximum. C'est tout ce que je te demande. Bonne vie frangin. Je t'aime Forge. »

Georges tout d'abord, ne réagit pas. Il n'y arrive pas. Soudain, il comprend ce qui va se passer et, avant de craquer, il pointe sa baguette sur le feu et ne dit qu'un seul mot :

« Crepitus ! »

Aussitôt, la seconde partie de son plan se met en marche. Une magnifique lumière argentée s'élève les flammes qui n'ont pas quittées leur couleur blanche, pour s'envoler lentement vers les cieux. Dans le ciel noir encre, on a l'impression qu'il s'agit de l'âme de Fred.

Quand la lumière atteint une cinquantaine de mètres, elle explose soudain, dans une ribambelle de fusées colorées. La première salve éclate en illuminant le ciel d'un arque doré qui tombe en poussière de lumière vers le sol. La seconde explose à l'intérieur même de cet arque pour se diviser en dix petites fusées de couleurs différentes.

La première, couleur crème se présente devant Ginny sous la forme d'une petite étincelle qui tourbillonne autour d'elle, lui faisant penser à un vif d'or. Elle tente de l'attraper, sans succès d'abord, puis, parvient enfin à mettre la main dessus et la sert contre son cœur, comme si il s'agissait de Fred.

La seconde, d'un bleu profond, fonce droit sur Ron pour prendre devant lui la forme de MacGonagall, en miniature. Petit à petit, on voit un Ron rouge comme une pivoine apparaître à ses côtés. Ils sont en train de danser une valse et le jeune homme éclate soudain de rire. Les jumeaux avaient promis à Harry de ne jamais lui faire oublier cet épisode. Parole tenue.

Pour la troisième, voilette, c'est devant Percy qu'elle se transforme. Elle prend tour à tour la forme d'un petit garçon à lunette, poursuivit par un gnome. En arrière-plan, on voit deux gamins tout à fait identiques qui se roulent par terre, dans un fou rire muet. Ensuite, l'image se désagrège pour prendre une toute autre forme. On voit Percy, dans son uniforme de Poudlard, traîné de force par les jumeaux dans leur chambre. Ils le forcent à mettre son pull tricoté par leur mère et le pousse dans la salle commune, devant au moins trente élèves. Pour la deuxième fois, l'image semble fondre pour cette fois-ci former des mots. C'est écrit : « Tu n'étais peut-être pas d'accord pour participer à nos blagues, mais grâce à toi, Georges et moi avons bien rigolé. Merci. ».

Pour Charlie, une petite fusée vert pomme lui tourne autour de la tête avant de se changer devant lui en badge de chef de l'équipe de Quidditch de Gryffondor. Le rouquin sourit et tend la main pour s'en saisir, quand l'image se modifie. C'est un petit dragon vert qui effectue maintenant des numéros de haute voltige, allant si vite qu'on ne voit plus que des traits vert et rouge.

Bill lui, se tient devant son reflet miniature, portant fièrement un badge de préfet-en-chef sur la poitrine. Comme si il ne voulait pas se souvenir de ça, Bill tente d'effacer l'image d'un coup de poing, un sourire sur le visage. Mais aussitôt, elle se reconstitue pour former un Bill pratiquement punk au bras d'une magnifique femme blonde qui représente Fleure. Un point d'interrogation apparaît en dessous, comme pour poser une question : « Comment as-tu réussis, avec la tête que tu avais, à faire tomber une Vélane amoureuse de toi ? Faudra que quelqu'un m'explique parce que t'avais vraiment une sale tête ! ».

Face à Molly et Arthur, on peut voir deux sorciers ressemblant étrangement aux jumeaux en train de faire des pieds de nez à la tante Muriel. En dessous, il y a écrit : « Gidéon et Fabian vs tante Muriel ! Lesquels sont les plus enquiquinants ? ». À ces mots, les parents des rouquins éclatent de rire.

Lee, quand à lui, tente vainement d'attraper une petite lumière rouge qui lui glisse entre les doigts. Quand enfin il met la main dessus, elle se métamorphose en journal avec une grande photo de lui en première page. Il est devenu grand Reporter.

Pour Harry et Hermione, c'est un peu plus sobre. Pour l'Élu, sa fusée vert émeraude s'est changée en boule à neige à l'effigie de Voldemort. C'est de très mauvais goût. C'est de Fred. Et pour Hermione, sa loupiote jaune est devenue un énorme livre qui a pour titre : « Fred et Georges Weasley, les génies de notre temps. Ils sont beaux, ils sont drôles, ils sont forts et surtout, ils sont modestes. En bref, ils sont parfaits. Pour tout savoir sur eux, il suffit d'ouvrir le livre. ».

Georges regarde tout le monde s'émerveiller et oublier sa tristesse pour les quelques minutes qui suivent. Bien sûr, ce n'est pas Fred qui parle. Il est partit. Pour de bon. Ce sont juste des feux d'artifices fabriqués par Georges pour faire oublier l'espace d'un instant aux membres de sa famille la terrible perte qu'ils viennent de subir. Bien que lui ne puisse pas l'oublier ne serait-ce qu'une seconde. Mais faire oublier aux autres leur tristesse, n'était-ce pas pour ça que son frère et lui avaient ouvert une boutique ?

Soudain, il remarque quelque chose qui n'était pas prévus dans ses feux d'artifices. La dixième fusée, d'un blanc immaculé qui se dirige vers lui, il ne comprend pas d'où elle sort.

« Qu'est-ce que... »

Sans qu'il ait le temps de finir sa phrase, elle prend la forme de Fred. Mais à la différence des autres, il n'est pas rétréci. Il est grandeur nature.

Georges est tétanisé. Il ne peut absolument pas bouger. Quand Fred le prend dans ses bras, il ne sent rien. Comme s'il était immatériel. Enfin, son jumeau de lumière se recule et sourit. Au-dessus de lui, une phrase s'inscrit petit à petit tandis qu'il disparaît. « T'as vu Forge ? C'est moi qui ai une oreillole maintenant. »

Georges met un peu de temps pour comprendre cette phrase. Pour ce faire, il lui faut remonter à presque un an en arrière, à un moment qu'il s'efforce pourtant d'oublier. La nuit du transfert d'Harry a été la pire nuit de sa vie avec la première passée après la mort de Fred. Le jeune homme a espéré ne jamais avoir à s'en souvenir. Et pourtant, son frère l'y remmène de force, pour retrouver la blague qu'il avait fait après s'être réveillé de son évanouissement.

Lentement, un sourire naît sur le visage de Georges. Puis, peu à peu, il se met à rire. Un petit rire nerveux tout d'abords, et enfin, il part dans un grand fou rire. Il ne peut plus s'arrêter. Il rit comme il n'a plus rit depuis le début de la guerre. Il se tient les côtes et n'arrive plus à respirer tant son rire emplit l'air autour de lui. Tout d'un coup, sans aucuns signes avant-coureurs, la grosse boule dans sa gorge se fendille. Elle s'ouvre et explose à l'intérieur de lui, laissant enfin échapper ses larmes.

Son rire se mut alors en hurlement et il s'effondre à genoux. Mais personne ne l'entend, la magie agit toujours. Quand enfin elle se dissipe, il ne cri plus. Il pleure à gros sanglots. Toutes les personnes présentes s'en rendent compte et cessent de rire, reprenant brutalement pied avec la triste réalité. Bientôt, Bill s'approche de Georges et le relève. Il le sert un instant contre lui, tentant de retenir ses sanglots. Le jumeau lui ne peut plus s'arrêter. Il sert son aîné le plus fort possible contre lui, comme si cela pouvait le protéger de cette terrible vérité. Son jumeau est mort, définitivement. C'est terminé.

« Viens Georges. Il est temps de rentrer... »

D'un coup de baguette, le père des rouquins éteint le brasier. Il réunit ensuite les cendres pour les balayer d'un coup de vent. Georges ne regarde pas. Il ne peut pas. Les larmes ne s'arrêtent plus de couler et la boule qu'il avait dans la gorge a laissée place à un grand vide. Il ne contrôle plus ses mouvements et est obligé de prendre appuis sur Bill et Percy pour se redresser complètement.

Lentement, la famille Weasley et leurs amis se dirigent vers la sortie du champ. Juste avant de franchir la haie, le jumeau se retourne et inspire un grand coup. Quand un souffle de vent vient lui caresser le visage, il a l'impression de sentir les lèvres de Fred effleurer sa joue. Alors, sans pouvoir s'en empêcher, Georges sourit à travers ses larmes.

Ils ont offerts à Fred un au revoir digne de ce nom.


Voilà voilà... Quand viens la fin... Bref, je voulais surtout vous remercier d'avoir lut jusqu'ici et d'avoir review et si vous ne l'avez pas fait... bah review maintenant ! ^^ Sérieusement, donnez moi votre avis global. Je vous remercie tous et toutes. Si ça vous à plut, alors je suis contente :)