Bleach est un manga de Tite Kubo dont j'emprunte sans autorisation l'univers et les personnages. J'espère qu'il ne m'en voudra pas.

Spoiler : du tome 1 au tome 48 (édition française, Glénat) - valable sur toute la fic


Bienvenues dans l'univers classique d'un pairing sans surprise. "Classique" ai-je dit ? Je vous laisse en juger.


Option d'écriture :
Lorsqu'un personnage se parle à lui-même, ou bien lorsqu'il pense à la première personne, j'ai pris l'option de mettre le texte en italique, entouré de guillements d'ouverture et de fermeture de dialogue, ou bien entouré de crochets lorsque ses pensées sont à l'intérieur d'un dialogue.


Mise en garde : la fic est de rating M.

Attention : le prologue est la narration de la première relation physique entre Renji et Byakuya (donc, un pur lemon - yaoi, du début à la fin).
Au départ, c'était un OS que je n'ai pas uploadé car il me semblait dépasser le rating M qui est la limite de FFnet dans le genre. Mais bon, j'ai édulcoré et je me suis risquée car cela convenait très bien à cette histoire.
Ceux qui n'aiment pas ou n'ont pas l'âge (mais là, à chacun de voir...), demi-tour car on y plonge de but en blanc sans autre préavis.


Les foudres de Renji

Chapitre 1

Prologue

« Mais quel impudent ! Avait-il réellement l'intention de le prendre ? Lui, un manant du Rukongai auquel il n'aurait jamais fait attention s'il n'était pas devenu son lieutenant ! »

C'est en ces termes que le seigneur Kuchiki, capitaine de la sixième division dans les treize armées de la Cour, chef de son clan, pensait à son assaillant exalté alors qu'au cours de leurs ébats préliminaires il s'était retrouvé dans une position plus qu'équivoque. Sa réaction fut prompte.

Renji fut retourné sur le dos et son rôle prit une tournure qu'il n'avait pas du tout prévue.

Il regarda, médusé, le noble Byakuya, que ses mains amoureuses n'avaient pas réussi à émouvoir, se caresser le sexe.

Sa voix intérieure lui souffla de façon dérangeante ce qu'elle pensait : « À quoi t'attendais-tu aussi ? C'est ton supérieur et le chef de clan de l'une des quatre familles parmi les plus nobles de la Haute Aristocratie du Seireitei. Tu croyais qu'il allait te laisser faire ? ».

Évidemment, il y avait du bon sens dans ce point de vue. Mais quand même, si l'on tenait compte de son gabarit, ce n'était pas logique. Et puis : « Il est beau, fin et délicat, élégant... Il ne peut pas... ». Une partie de son esprit s'obstinait à refuser la réalité de ce qu'il voyait : l'aristocrate en train de se masturber, comme un vulgaire monsieur-tout-le-monde. Sous ses yeux éberlués, il guetta l'érection nobiliaire et cilla à la vue de la taille impressionnante qu'avait atteinte le noble appendice. Il déglutit avec anxiété.

« Capitaine, vous savez ce que vous faites, hein ?

— Tais-toi.

— M-mais, capitaine, vous avez déjà eu des rapports sexuels avec un homme ?

— Non, répondit franchement Byakuya, tandis qu'un léger doute s'insinuait dans son esprit jusqu'ici concentré sur sa tâche, mais j'ai déjà pratiqué le sexe anal. »

Une brève vision du seigneur Kuchiki et d'un clone de Rukia, à quatre pattes, traversa l'esprit embrouillé de Renji qui se défendit mentalement par un « Holà ! À éviter de toute urgence... » salvateur.

« V-vous allez devoir bien lubrifier, et pas avec de la salive, ce n'est pas suffisamment efficace. C'est que je n'ai pas tellement l'habitude par là, moi, vous savez. C'est plutôt moi qui... Et puis, il y a une différence majeure...

— Sois tranquille, je possède la connaissance théorique nécessaire. »

Pauvre de lui, son capitaine était un puits de science, et il venait de se rendre compte que son éducation aristocratique ne s'arrêtait pas à la cérémonie du thé ou à l'art de l'épée. Renji rendit les armes. Au propre comme au figuré d'ailleurs, car dans son anxiété, sa virilité se dégonfla et son pénis retombait à présent sur ses bourses, flasque et rabougri.

Byakuya le regarda... et s'enorgueillit de la mortification apparente de celui qui était devenu sa victime consentante. Il attrapa un tube de vaseline et sourit en lui-même : « C'est qu'il est plus sensible que je ne le croyais ». Il enroba ses doigts de crème et sans coup férir, en apposa une noix sur l'orifice contracté.

« Renji, détends-toi ou tu auras vraiment mal ».

Renji Abarai, puissant Shinigami, vice-capitaine de la sixième division, l'un des deux seuls lieutenants à avoir achevé son Bankai, n'en menait actuellement pas large. Les jambes écartées et fléchies en crapaud, il se tenait les genoux et montrait sans rien en cacher ses fesses et son intimité à son commandant. La situation qu'il avait provoquée s'était retournée contre lui, et l'unique pensée qui jaillit dans sa tête en entendant la suggestion bienveillante de son supérieur fut : « Il est marrant lui, c'est pas lui qui va se faire sauter par son capitaine ! ».

Aussi, Renji se crispa-t-il sous l'assaut d'un doigt pourtant introduit délicatement. Il en sentait toute la dureté des cals causée par la manipulation des sabres.

« Ouch ! ne put-il s'empêcher de croasser.

— Petite nature.

— Allez-y doucement, hein, Capitaine. »

Comme Renji ne se détendait pas, Byakuya lui saisit le sexe et le suça, entreprenant de douces allées et venues à l'intérieur du fourreau humide et chaud que formaient ses lèvres et sa langue, et joua avec ses bourses. Il les tenait délicatement dans sa paume et soufflait légèrement sur le rare duvet roussâtre qui les recouvrait, faisant renaître chez Renji les premiers frissons d'excitation. Connaissance théorique ou pas, la situation était tellement incongrue pour celui-ci que c'était presque pire. Une nouvelle crispation referma Renji autour du doigt de Byakuya, anéantissant les effets d'une dilatation à peine amorcée. Ce dernier en grimaça. Dans la manœuvre, son propre sexe s'était mis à crier d'impatience.

« Abarai fukutaishô, faites un effort, commanda-t-il

— Haï ! taishô » répondit mécaniquement Renji.

Continuant avec application ses tentatives de réveil du désir perdu de son lieutenant afin de le distraire de ce qu'il était en train de faire ailleurs, Byakuya progressait tout de même dans l'exploration de l'anatomie dudit lieutenant. Quand il put enfin y introduire un deuxième doigt, il atteignit son but. Il entendit Renji gémir, et ce n'étaient certainement pas des gémissements de douleur qu'il poussait. Le membre de chair durci sous ses doigts en était une preuve vivante. Il en ralentit la stimulation, déclenchant une protestation plaintive.

« Aaah, non...Taishô !

— Doucement m'as-tu dit, c'est ce que tu as réclamé. »

Renji l'aurait bien envoyé balader, lui et sa voix continuellement orgueilleuse, distante et aristocratique même dans ces circonstances-là. Mais, il était parti bien trop loin. Les doigts de Byakuya l'avaient emmené dans un voyage dont il voulait connaître la fin. Il faut avouer que l'aristocrate était doué, ce qui le faisait hurler de dépit dans son esprit enfiévré : « Ma parole, faut croire qu'il est doué en tout ! ».

Sans tâtonnements excessifs, Byakuya avait judicieusement mis les doigts sur sur un renflement providentiel. Renji avait senti le massage léger, puis affirmé de Byakuya. Celui-ci apprenait rapidement à tirer le meilleur parti de la chose.

Renji sentit ses reins s'enflammer, et le plaisir qu'il retirait des caresses moins fréquentes mais toujours présentes sur son sexe s'en trouva intensifié. Il se cambrait à l'approche de l'orgasme quand le brusque retrait des doigts et l'arrêt des attouchements le laissa dans un état d'excitation proche de la frustration et fit flamber son désir. Oui, le capitaine savait vraiment y faire. En tout cas, jusqu'à maintenant...

Renji attendait la suite avec impatience et angoisse.

Byakuya déposa une noisette de crème au creux de sa main et vint se positionner au-dessus de Renji qui dut relever les jambes. Remarquant son inconfort, Byakuya attrapa un oreiller et le fourra sous ses hanches.

Après quelques mouvements de va-et-vient de sa main contre sa verge palpitante, il en présenta le gland contre l'entrée humide, élargie et détendue, en appuyant légèrement. S'il s'introduisit aisément tout d'abord, il se vit bientôt dans l'obligation de forcer pour achever la pénétration.

C'était à la limite de ce que pouvait endurer Renji qui mit les deux mains sur ses épaules, comme pour le repousser. Il haletait lourdement et Byakuya s'arrêta. Il ne s'attendait pas à ce que ce fût si douloureux pour son partenaire.

Son regard perdit son assurance et se fixa sur celui de Renji.

« Huf, huf, cap- huf, cap- huf, ah capitaine, con-continuez » réussit à prononcer Renji entre deux halètements d'une souffrance qu'il cherchait à maîtriser. Il avait mal, mais c'était pire de s'arrêter comme cela en cours de route, autant en finir tout de suite. « M-mais... dou- huf doucement ».

Ce que fit Byakuya qui s'efforça de s'enfoncer en Renji, qui lui, luttait sans y parvenir pour se détendre. Le second avait saisi son pénis et se masturbait. Sa tête était retombée sur l'oreiller. « Bon sang, ça ne finira jamais... Qu'est-ce qu'il est dur, long et trop, bien trop épais... » se murmurait-il tout au long de cette opération.

Byakuya fit une nouvelle pause pendant laquelle la respiration de Renji se calma.

« Fais-moi confiance, Renji » lui dit-il d'un ton calme et assuré.

Renji ne sut pas pourquoi, mais ces paroles le détendirent. « Bien sûr, qu'il lui faisait confiance ! Ne le savait-il pas ? ».

Byakuya devait en convenir, Renji n'avait pas menti. Il n 'avait pas l'habitude d'être pris même si de ses propres dires il n'était pas vierge. Son canal étroit enserrait son sexe au point de lui faire presque mal, tout en concourant à son plaisir. Les mimiques attendrissantes de Renji l'avaient considérablement excité. Un fourmillement s'était installé dans son bas-ventre, et réclamait un soulagement rapide. Mais Byakuya savait mieux que quiconque contrôler son corps et Renji l'apprit à ses dépens.

Avec une lenteur voulue, il glissa en force à l'intérieur de Renji, d'avant en arrière, d'arrière en avant, s'enfonçant à chaque fois de plus en plus profondément. Le moment arriva où le passage fut plus aisé, où il put aller jusqu'au bout, où chaque mouvement fut accueilli par Renji comme un prolongement de son corps. Il sut alors que Renji pouvait le suivre.

Il donna donc libre court à son désir. Son lieutenant l'avait suffisamment émoustillé ces derniers jours, à lui d'en payer maintenant le prix.

Il retira le coussin, empoigna le bassin de Renji et le pénétra d'un coup. Il ressortit et recommença, encore et à nouveau. Il lui semblait que toute sa volonté était contenue dans son sexe. Chaque passage toujours plus fort, chaque frottement toujours plus rapide et plus euphorique. Par intermittence, une impression triomphante s'imposait à lui. Il sentait les hanches de Renji venir à la rencontre des siennes dans une même cadence, et au gré de leur rapprochement physique, il percevait contre son ventre le sexe dur de Renji et le frôlement de sa main qui allait et venait, répondant au rythme qu'il imposait.

Renji se sentait suspendu entre ciel et terre. Il se retenait de jouir, il se délectait de l'étreinte aristocratique qui lui vrillait les reins, enflammait ses sens. Il flirtait avec le sommet de l'orgasme, toujours plus près de la jouissance. Il aurait voulu résister plus longtemps pour la simple et bonne raison qu'il se sentait enfin proche de celui qui occupait ses pensées. Mais son corps se contracta sous une onde plus violente. Il s'agrippa à l'épaule de celui qu'il aimait.

Byakuya s'emporta lui aussi, collant son bassin au plus près du sien.

Un dernier coup de reins fit voler en éclat la résistance de Renji. Submergé de plaisir, le cœur battant à tout rompre, les oreilles bourdonnantes, sa libération eut lieu dans un spasme de détente inouï. Le sperme jaillit sur son ventre, en jets saccadés et brûlants. D'un coup, la faiblesse s'empara de lui et il relâcha Byakuya pour s'affaler contre le matelas, la respiration haletante.

Byakuya s'était arrêté sous l'effet des contractions multiples qui assiégeaient son sexe. Il avait regardé son lieutenant se libérer, les mèches de ses cheveux rouges abandonnées sur ses épaules, les traits de son visage crispés par l'intensité de son orgasme. Il en avait éprouvé un délicieux sentiment de puissance, et une tendre approbation. Il était si fragile et si beau, son lieutenant. Puis il continua d'investir celui-ci avec force, goûtant à présent son alanguissement.

Alors que lui-même se trouvait dans un état frôlant l'explosion, il jouait avec son désir, se cambrant sous les élancements qui le parcouraient, brûlant dans le feu bouillant de ses veines, baignant dans la moiteur odorante de leurs peaux, retardant le moment fatidique où il lui faudrait quitter le doux étui de son lieutenant.

Renji regardait Byakuya, son infatigable capitaine. Ses cheveux noirs, lisses d'ordinaire, bouclaient sur sa nuque, trempés de sueur. Ses yeux le fixaient avec une passion dévorante. Il en frissonna. Sa bouche s'ouvrait sur des soupirs d'agonie. Il écoutait avec une excitation grandissante ces sons à peine étouffés. Son ventre se frottait contre lui sous le balancement de ses hanches. Il sentit poindre en lui de nouveau les prémices du désir. Cette fois, il ne quitta pas Byakuya des yeux et rien ne pourrait jamais lui faire oublier son visage, lorsque dans l'orgasme, l'aristocrate fut à l'apogée de son plaisir. Ses paupières étaient refermées sur sa jouissance, sa bouche arrondie sur un râle d'impatience et de satisfaction, ses joues rosies d'excitation.

C'était un visage animé, duquel toutes traces de fierté et de mépris avaient disparu. C'était un visage humain qui se laissait aller au délice de l'instant. C'était un noble visage.

Le cœur de Renji en battit la chamade d'émotion.

Alors que Byakuya, s'étant retiré, éjaculait sur lui en marquant son soulagement d'une voix mourante, Renji vint pour la seconde fois. Il sentit couler sur son ventre la semence libérée par Byakuya à laquelle se mêlèrent quelques gouttes de la sienne. Il fut rapidement épuisé. Quelques secondes plus tard, Byakuya le rejoignit et s'allongea à ses côtés, le souffle court :

« C'était... c'était une expérience... inédite... mais somme toute... extraordinaire ».

Renji revint vite à la réalité. Lui était amoureux, mais pas son capitaine.

fin du prologue


Prochain chapitre déjà en ligne : Matin d'été