The Magic of Deduction
Auteur : writingispurdy
Traduction : ReachingforHeaven
Rating : K (pour ce chapitre)
Warning(s) : aucun (pour ce chapitre)
Disclaimer : rien ne nous appartient, ni à l'auteur, ni à moi.
Nombre de mots : 2212 mots pour ce chapitre en anglais ; environ 2700 mots en français.
Résumé : John Watson va passer sept ans à l'Ecole de Sorcellerie de Poudlard, et il y rencontrera le garçon qui va devenir le plus grand homme qu'il connaîtra jamais. Sherlock/John.
Pour ce chapitre : John Watson ne quitte pas des yeux sa grande sœur Harriet, qui le regarde avec un grand sourire aux lèvres depuis la table de Gryffondor où elle est assise, entourée de son groupe d'amis de troisième année qui portent tous fièrement couleurs rouge et or de leur maison, quand le Choixpeau décide finalement de l'envoyer à Poufsouffle.
Note de l'auteur : J'ai lu un certain nombre de fics géniales sur Sherlock à Poudlard ces derniers temps et je me suis dit qu'il fallait que je m'y essaie. La plupart des gens mettent John à Gryffondor, mais j'ai mes raisons pour l'avoir envoyé dans une autre maison… J'aime à penser que tous les avis se valent, même si nous avons des motifs différents. Bonne lecture !
Note de la traductrice : Salut tout le monde ! Je vous présente le premier chapitre d'une nouvelle traduction - soit Sherlock et John à Poudlard, yay ! Cette histoire compte donc sept chapitres, un pour chaque année qu'ils passent à l'école, et un épilogue. (Bon, le truc, c'est que l'auteur de la version originale est injoignable depuis plusieurs mois ; mais « croisons les doigts et gardons espoir », comme diraient les Canons de Chudley) So. Sauf contrordre, j'ai toujours des problèmes de connexion ; du coup, je publierai aussi régulièrement que possible, mais ça risque de n'être que tous les trois/quatre jours =)
Bref. Mon super beta F. et moi nous amusons vraiment beaucoup en traduisant cette histoire, et malgré son genre un peu particulier, j'espère qu'elle vous plaira ! Bonne lecture !
The Magic of Deduction
Year One
.première année.
John Watson ne quitte pas des yeux sa grande sœur Harriet, qui le regarde avec un grand sourire depuis la table de Gryffondor où elle est assise, entourée de son groupe d'amis de troisième année qui portent tous fièrement les couleurs rouge et or de leur maison, quand le Choixpeau décide finalement de l'envoyer à Poufsouffle.
La table vêtue de jaune et de noir l'applaudit avec enthousiasme, mais John ne bouge pas de son siège. Figé sur place, il ne peut que regarder le sourire de sa grande sœur s'évanouir. Il refuse de bouger, jusqu'à ce que la directrice ne lui indique poliment mais fermement la direction des visages rayonnants tournés vers lui à la table de Poufsouffle. Il ne jette pas un regard à sa sœur alors qu'il se laisse tomber, tremblant, sur une chaise à côté d'un garçon au visage rond. Le garçon lui adresse un sourire entendu, et lui pose une main sur l'épaule.
« C'est bon, vieux », lui dit le garçon au visage rond avec le plus de ménagement possible. « Je ne pensais pas finir là non plus. »
John tourne ses yeux inquiets vers lui, et il sent le regard de sa sœur lui brûler la nuque. « Est-ce que c'est horrible, ici ? »
« Non, c'est fantastique ! » Le garçon a un sourire. « Michael Stamford. Tu peux m'appeler Mike, si tu veux. »
John commence, non sans tristesse, à ravaler ses espoirs et ses rêves et sa fierté. « John Watson. »
Quand le festin commence, John s'attend à ce que Harriet vienne à sa table pour le féliciter. Ou au moins pour lui dire quelque chose. Quand il jette un coup d'œil par-dessus son épaule, il la voit rire et parler à ses amis - comme s'il n'existait même pas, lui. Riant aux éclats, elle prend une gorgée de son jus de citrouille et en renverse sur sa cravate. Ses amis la trouvent hilarante.
A la fin du repas, la préfète-en-chef les conduit à la salle commune. Les genoux de John n'ont pas cessé de trembler depuis que ce fichu chapeau a refusé de crier 'Gryffondor' ! Il ne connait aucun des visages qui l'entoure, aucune des personnes qui discutent à côté de lui (il s'est assis avec Harriet dans le train, il a parlé avec elle des escaliers du dortoir des filles qui se transforment en toboggan si un garçon essaie de les monter, de Andrew West, capitaine de l'équipe de Quidditch, qui va sans aucun doute prendre John comme Gardien ou même comme Batteur). Il ne connait personne et il est dans la mauvaise maison, et cette situation le met à la fois très en colère et pour le moins mal à l'aise.
« Perspicacité ! » dit la préfète-en-chef quand ils arrivent devant un immense tableau qui représente une nature morte. Le tableau s'ouvre sur le côté et révèle une pièce chaleureuse drapée de jaune, au plafond bas, ornée d'une gigantesque cheminée et de nombreuses plantes vertes. La salle commune renvoie une impression de vie, de chaleur, de joie diffuse ; il flotte même dans l'air une odeur de pâtisseries et de bonbons. John n'a pas envie de trouver cette pièce aussi accueillante.
Il ne fait pas attention quand Mike lui montre les dortoirs des garçons, au bout du tunnel de gauche parfaitement cylindrique ; il prend son écharpe jaune et noire et fronce les sourcils. Il ne fait pas attention quand les autres élèves de première année, l'air parfaitement dans leur élément, se glissent dans les lits aux baldaquins jaunes ; finalement, chacun éteint la bougie sur sa table de chevet et seule celle de John continue à brûler. Solitaire et imperturbable. John finit enfin par s'endormir.
(Il ira voir la directrice demain matin, il lui expliquera qu'il devait être envoyé dans la même maison que sa sœur, qu'il n'est pas censé être un Poufsouffle mais un Gryffondor et qu'il s'agit d'une énorme erreur.)
Le lendemain matin, il se réveille et quelque chose est différent. Quelque chose est différent en lui, dans sa poitrine, il a l'impression que tous ses organes ont changé de place. Mais il se sent bien, comme si un petit soleil avait trouvé refuge dans sa gorge. Peut-être que c'est grâce aux couvertures qui le protègent comme un cocon. Peut-être que c'est grâce aux rires qu'il entend résonner dans les tunnels circulaires. Peut-être que c'est parce qu'il sait que personne dans sa maison ne le laissera tomber.
Un autre garçon de première année, même s'il est déjà habillé et qu'il a l'air affamé, est assis sur le bord de son propre lit ; il fait et refait le nœud de sa cravate pour s'occuper. Quand John se redresse lentement, le garçon lève la tête et lui adresse un sourire ; ses dents de devant sont les plus larges que John ait jamais vues.
« Salut », lui dit-il. « Bien dormi ? »
John, hésitant, se passe la langue sur les lèvres. « Je suppose. »
« Moi, c'est Carl. Carl Powers. » Il a l'air bien trop joyeux pour une heure aussi matinale. « Tu es John Watson ? » Il indique de la tête le nom en lettres de cuivre que sa mère a inscrit sur sa valise. John, embarrassé, s'efforce de ne pas rougir.
« Ouais, euh… » Il se demande comment tourner sa phrase sans avoir l'air méfiant. « Pourquoi est-ce que tu es encore là, Carl ? Les autres sont tous descendus déjeuner, non ? »
« Nous les Poufsouffles, on doit se soutenir. » Le garçon saute au bas de son lit. Ses cheveux sont exactement de la même couleur que les rayures noires de sa cravate, juste comme le blond de John a presque la même nuance que le jaune sur la sienne.
Demain. Peut-être que demain il ira voir la directrice pour lui dire qu'il est censé être à Gryffondor. Il adresse à Carl un sourire rayonnant.
La première fois que John Watson rencontre Sherlock Holmes, c'est par un froid mardi à la fin du mois de septembre, trois semaines après la Répartition et trois semaines après avoir enfilé pour la première fois son uniforme à l'insigne jaune et noir. Mike lève les yeux de son assiette avec une étrange expression sur le visage, à mi-chemin entre un sourire et une grimace. John cligne des yeux et tourne immédiatement la tête pour suivre son regard.
La raison de cette agitation soudaine se révèle être un garçon de Serpentard, qui se tient juste derrière John et qui le dévisage comme s'il était la personne la plus intéressante du monde. Des boucles noires encadrent son visage aux yeux clairs, perçants, et qui ont exactement la même couleur argent que le serpent sur sa robe. Le garçon a un sourire étrange, trop crispé pour paraître naturel. Puis ses yeux se posent sur le voisin de table de John.
« Bonjour, Michael. »
« Sherlock », répond Mike. Il s'éclaircit la gorge. « John, voici Sherlock Holmes. Première année, lui aussi. Mon père connaît sa mère. Sherlock - »
« John Watson », l'interrompt promptement Sherlock. « Je me souviens de toi, à la Répartition. Ni l'un ni l'autre n'avons réussi à satisfaire les attentes de notre famille en ce qui concerne les maisons dans lesquelles nous avons été envoyés, pas vrai ? »
John sent sa gorge se nouer, surtout quand l'étrange garçon lui adresse un nouveau sourire. Un sourire qui pourrait paraître presque cruel, s'il le voulait. Avant que John ne puisse essayer de dissimuler sa surprise, le Serpentard continue.
« Ta sœur, elle est à Gryffondor. Il était impossible de ne pas deviner ce qu'elle pensait, il suffisait de la regarder. Son expression ressemblait un peu à la déception lisible sur le visage de mon frère Mycroft, à la table des Serdaigles. Il est préfet, et sera sûrement préfet-en-chef l'année prochaine, s'il obtient ce qu'il veut. Mais généralement, Mycroft obtient toujours ce qu'il veut. »
Et brusquement le garçon se retrouve assis avec eux, à gauche de John - et de toute évidence, il ne sait rien des notions d'espace vital.
« Je viens d'une longue lignée de Serdaigles. Tous au Ministère. Ou c'est ce qu'ils disent, quand on leur pose la question. Maman est horrifiée. Avec tous les Serpentards envoyés en prison après la Bataille de Poudlard, ma maison n'a pas très bonne réputation. Les plus grands mages noirs sont passés par Serpentard, après tout. »
Il penche la tête sur le côté comme un chat, et John ouvre la bouche à nouveau pour lui demander de partir, mais il continue sur sa lancée.
« Et toi, tu as l'impression que tous les héros viennent de Gryffondor. Et que seuls les Gryffondors peuvent être des héros. » Il pince les lèvres, comme s'il réfléchissait à la question. « Tu veux être un héros, surtout aux yeux de ta sœur. Pour ton père. Il est mort en se battant contre les Mangemorts, n'est-ce pas ? »
John tremble de tout son corps sans pouvoir s'en empêcher, et le visage du Serpentard devient flou alors qu'il sent des larmes de colère lui monter aux yeux. Il n'a pas pleuré depuis des années, depuis l'enterrement. Pas depuis les funérailles dignes d'un héros qui ont été réservées à Harold Watson, quand il était à peine assez âgé pour se souvenir d'autre chose que d'avoir passé des heures à pleurer dans les bras de sa grande sœur. Sa gorge laisse échapper un sanglot, et il déteste la faiblesse de son propre corps, et il se lève avant même d'en avoir conscience.
Mike l'appelle alors qu'il s'éloigne déjà avant de se retourner vers Sherlock pour lui lancer un regard noir ; le visage de Sherlock trahit sa surprise et son incompréhension.
« Bien joué », lui dit Mike, et il se lance à la poursuite de John avant que ce dernier ne puisse se perdre dans les escaliers.
Il le trouve appuyé contre la rambarde du grand escalier, les épaules secouées de sanglots silencieux. C'est peut-être la première fois qu'il voit quelqu'un supporter aussi bien sa première rencontre avec Sherlock Holmes. Il laisse à John quelques minutes pour se reprendre, et surveille les alentours pour faire déguerpir les éventuels spectateurs indiscrets. Il lance un regard noir à une petite Serdaigle qui passe par là, et la fille disparaît immédiatement dans les escaliers.
« Il fait toujours ça », finit par dire Mike, sans s'approcher pour autant ; il ne veut pas le déranger plus encore. John se redresse. « Ne l'écoute pas, d'accord ? Il fait ça pour se sentir supérieur aux autres. »
John ne se retourne pas. Il se hâte d'essuyer ses yeux et son nez, et se tient aussi droit que possible. Quand il se retourne enfin, Mike peut dire qu'il essaie d'avoir l'air courageux, un peu comme un petit garçon qui veut suivre les pas de son père. Sherlock a toujours raison, Mike le sait. Ce qui ne veut pas dire qu'il doit aimer ça pour autant.
« Tu ne veux pas être à Poufsouffle ? » ne peut-il s'empêcher de demander, mais John ne tressaille même pas, et Mike se dit qu'il l'apprécie de plus en plus.
« Si. Enfin, je veux dire, pas au début. Je veux dire, il n'y a jamais eu de héros à Poufsouffle, pas vrai ? » Il se passe une main sur la nuque. « Mais ça ne me dérange plus. J'aime bien cette maison. » Il change de sujet, reniflant une dernière fois en détournant les yeux. « C'était qui, ce type ? »
« Mon famille connaît la sienne », répond Mike. « Personne ne l'aime vraiment. »
« Je vois pas pourquoi », dit John, la voix acerbe, et il finit par sourire. Un sourire triste, mais un sourire quand même.
Les trois dernières semaines, il a partagé son double cours de Sortilèges avec les Serpentards, mais ce n'est qu'après sa rencontre avec ce garçon, Holmes, au déjeuner que John remarque le garçon aux boucles noires qui le dévisage depuis l'autre côté de la pièce. John fronce les sourcils, et évite délibérément son regard. Il se demande si le professeur Flitwick le remarquerait, s'il lançait un sortilège en direction des bancs où sont assis les Serpentards. Il se demande aussi quand est-ce qu'ils aborderont le chapitre des maléfices.
Carl se penche vers John et lui demande de lui montrer à nouveau le mouvement de baguette qu'il faut faire, et tout ce qui se rapporte à Sherlock Holmes lui sort de l'esprit.
Harriet (non, elle se fait appeler Harry maintenant) tombe sur lui alors qu'il est en chemin pour aller déjeuner, et elle le prend dans ses bras avec la même force que d'habitude. Elle lui dit qu'elle est désolée, qu'elle s'est comportée comme une imbécile et qu'elle devrait être fière de lui peu importe la fichue maison à laquelle il appartient. Il fait de son mieux pour lui rendre son étreinte, et il se sent heureux.
Elle le ramène avec elle à la salle commune de Gryffondor, le présente aux élèves de deuxième et de troisième années (Sally Donovan, d'un an plus vieille que lui, est la nouvelle Poursuiveuse de l'équipe ; elle ressemble un peu à l'idée qu'il se fait d'un héros). Ils le traitent gentiment, ils lui donnent des biscuits, et une heure plus tard il se glisse à nouveau jusqu'au couloir bien éclairé qui mène aux cuisines et à sa nouvelle vie.
« Amitié », dit John distinctement, et il a sourire rayonnant quand il voit Mike et Carl qui l'attendent près de la cheminée.
A la fin de l'année, Gryffondor remporte la coupe des Quatre Maisons, Serdaigle les suivant de près et Poufsouffle à la troisième place. Une rumeur circule entre les élèves attablés au banquet : Serpentard aurait perdu deux cents points en une après-midi par la faute de ce garçon, Holmes (quelqu'un parle d'une explosion dans la tour d'Astronomie ; quelqu'un d'autre raconte qu'il a fait fondre cinq chaudrons ; une fille explique qu'il s'est fait prendre à voler dans les réserves du professeur Slughorn, et que des ingrédients vraiment dangereux ont disparu ; même quelques Poufsouffles disent que le garçon s'est introduit dans la Réserve de la bibliothèque après le couvre-feu, et qu'il s'intéressait à des ouvrages plutôt louches). Et que les professeurs lui auraient retiré cinquante points de plus quand il aurait refusé d'accomplir la retenue qu'on lui avait donnée.
John est content de finir troisième. Il aimerait pouvoir partager la coupe avec sa sœur, s'en vanter avec elle quand ils rentreront chez eux, mais il est plutôt satisfait de sa place. Lorsqu'il jette un coup d'œil par-dessus son épaule, ses yeux s'attardent sur la table de Serpentard. Tous les élèves se sont regroupés d'un côté de la table ; à l'autre bout, à bonne distance de ses camarades, un garçon solitaire aux boucles brunes est penché sur son assiette.
TO BE CONTINUED