Chapitre 1 : Le départ !

Pokéball, go !

Un tour, deux tours, trois tours, bip. Et voilà. Je venais d'attraper le Pokémon qu'il me manquait. Lorsque je m'étais procuré les dernières versions, Diamant et Perle, je pensais qu'elles me résisteraient plus longtemps mais finalement non.

Je sauvegardai puis éteignis le jeu avant de regarder par la fenêtre. Le train dans lequel je jouais à ma Nintendo DS était loin d'être arrivé à destination. Ma destination ? Paris. J'avais reçu une lettre d'invitation chez moi, un peu suspecte, me demandant de me rendre là-bas, à une adresse bien précise, stipulant qu'ils auraient besoin de mes compétences.

Âgé de vingt ans et ne travaillant pas par manque de motivation, je pensais que cela valait le coup d'aller voir ce qu'ils me proposaient. Je ne savais pas comment ils avaient eu mes noms et adresse, ni quelles étaient ces 'compétences' dont ils avaient parlé. Mais bon, je m'étais tout de même mis en route.

Pourquoi ? Je pensais à la dernière phrase de leur lettre. Il y était écrit dans une belle police et tout en anglais : 'Nous pouvons faire de votre rêve une réalité.'. Je ne savais pas quel était mon rêve, je n'avais jamais eu aucun but dans ma vie et je passais mes journées dans l'univers de Pokémon. Dessin animé, livres, jeux, tournois, en ligne ou non. Pokémon était la seule chose qui me passionnait vraiment, ce qui n'était pas vraiment utile ou accepté dans ce pays.

Lassé au bout d'une minute de regarder les paysages inintéressants qui défilaient par la vitre du train, je remis ma Nintendo DS dans mon sac et sortis de ce dernier une Gameboy Advance armée du jeu Pokémon Rubis. Je l'avais déjà fini un paquet de fois, comme tout comme mes autres jeux Pokémon, mais je ne me lassais jamais de les recommencer. Il y avait tant de manières de finir ces jeux en prenant toujours une équipe différente. C'était vraiment le bonheur.

Le train arriva finalement à Paris. À partir d'ici, j'étais perdu. La simple adresse sur ce bout de papier ne m'aidait pas à me localiser et le plan que j'avais regardé n'indiquait que des centaines de rues identiques à mes yeux. C'était pour cela que je n'aimais pas les grandes villes. Je bataillai même pour trouver la sortie de la gare. C'était tellement immense ici... Je tournai pendant approximativement trente minutes et finis enfin par trouver. J'empruntai alors l'une des portes qui menaient vers l'extérieur.

Dehors, la première chose qui me tapa à l'œil était une magnifique Porsche noire garée juste à bas de l'escalier reliant l'entrée au trottoir. Je n'y connaissais pas grand chose en voiture mais je m'étais dis que celle-ci devait valoir très cher. Deux hommes en costard et lunettes noires étaient postés devant. Ils me mettaient mal à l'aise pour une raison que je ne comprenais pas encore. L'un des deux hommes entreprit de monter l'escalier. Je descendis, tâchant de ne pas croiser son regard mais il me parla :

- Vous êtes celui que M. Trock à convoqué ?

Je sursautai lorsque sa voix résonna dans l'air mais me rappelai que le nom de M. Trock était celui qui signait la lettre. J'acquiesçai alors et il me montra la Porsche de la main pendant que le second homme ouvrait la portière arrière de la voiture :

- Il nous a chargé de vous amener à lui. Suivez-nous.

Je n'avais aucune objection, cela résolvait le problème de la recherche du lieu. Mais ce M. Trock me semblait tout à coup beaucoup plus important que je ne le pensais au départ. Je ne voyais pas du tout ce que ce genre de personne pouvait bien me vouloir.

Nous roulions depuis plusieurs minutes et l'envie de continuer ma version Rubis me démangeait affreusement. J'étais comme ça à chaque fois en voiture, comme en train ou en bus. Mais ils me verraient mal si je jouais devant eux et je n'étais pas sûr de vouloir ça. Je me retins donc de toutes mes forces pendant le trajet, me vengeant sur les biscuits qu'ils me proposaient.

Un immense building me faisant étrangement penser au bâtiment de la Sylphe SARL, siège social d'une société importante dans le premier Pokémon, se dressait devant nous.

Une fois à l'extérieur du véhicule, les deux hommes se plantèrent devant la voiture, droits comme des piquets. Celui qui était venu me chercher m'annonça que je devrais continuer seul à partir d'ici, ce qui me stressa un peu. Le bâtiment était vraiment imposant ; je ne me sentais pas à ma place juste en étant dans la même rue que lui. Mais bon, j'avançai courageusement vers la porte et pénétrai à l'intérieur. Et fus d'autant plus impressionné.

La salle était immense et peu pourvue en mobilier. De petits arbres plantés dans des pots étaient placés dans la pièce. Six côte à côte et deux isolés vers la gauche et six ensemble également mais trois isolés pour la droite. Une vaste étendue d'eau ressemblant à deux carrés reliés par un rectangle prenait une grande partie du milieu de la pièce. Je pouvais également voir sur ma gauche, le bureau d'accueil et à ma droite un escalier lui-même juxtaposé à un ascenseur. Ma tête commençait à me faire mal, je croyais rêver.

La disposition du mobilier de cette pièce était la même que celle du bâtiment de la Sylphe. N'étais-je plus à Paris ? Quand étais-je arrivé à Safrania ? Celui qui avait fait construire cette pièce devait vraiment être fan de Pokémon... Et très fortuné. Peut-être que cette passion commune était la raison de ma venue. Mais cela n'expliquait pas comment il aurait entendu parler de moi.

Je me dirigeai vers l'hôtesse d'accueil qui me sourit d'un sourire trop large que je tentais de lui rendre... avant de tomber à genoux. Ma vue se troubla, mon ventre me fit souffrir, je posai les coudes au sol puis m'étalai par terre. Ma vision se noircit.

Lorsque j'ouvris mes yeux, ma vue était toujours trouble, comme si j'allais me rendormir dans peu de temps. Les quelques couleurs que je distinguais étaient sombres pour la plupart. J'étais assis sur une chaise et ligoté par de simples cordes à celle-ci. Même sans, je n'aurais pas eu la force de me lever, à vrai dire, je pensais même qu'elles n'étaient là que pour m'empêcher de basculer en avant...

Le premier signe de vie dans cette pièce qui me parvint fut une voix. Une voix d'homme, assez âgé mais pas trop, avec un accent britannique prononcé. Je levai la tête vers lui mais ne pouvais seulement apercevoir le point rouge au bout de sa cigarette ainsi que vaguement sa silhouette dans cette sombre pièce.

- Enfin, vous vous réveillez. Content de voir que vous avez accepté les biscuits de mes hommes, cela m'aura éviter de recourir à des méthodes plus violentes...

Il s'assit face à moi dans la pénombre et, me voyant dans l'incapacité de répondre immédiatement, enchaîna :

- Comme vous devez vous en doutez, je suis M. Trock, votre nouvel employeur. Car oui, vous avez maintenant un travail. Un travail qu'il vous est impossible de refuser. Mais, je pense que mon offre pourrait vous intéresser.

Je voulais bien savoir ce qu'il comptait me dire, mais je commençais à somnoler à nouveau. Je ne tiendrais pas longtemps. Je sentis ma tête tomber lourdement en avant. Je me forçai à garder les yeux ouverts et tâchai avec difficulté de relever ma tête. Je lui dis faiblement :

Venez-en... au fait.

- Oh oui, excusez-moi. C'est vrai qu'il ne nous reste pas beaucoup de temps avant votre prochain repos. Vous êtes ici grâce à votre magnifique performance en ligne... Je veux bien sûr parler du tournoi national Pokémon ''Anything goes''. Arriver vainqueur du pays avec seulement une équipe d'évolutions d'Évoli, ce n'est pas rien. Vos adversaires utilisaient tous des légendaires pourtant.

Le tournoi en ligne d'Octobre dernier, j'avais pris cette équipe sans avoir l'intention de gagner, mais mes adversaires avaient de si mauvaises stratégies que la victoire fut aisée. À part le type de la finale qui avait bien failli m'avoir... Et finir à ma place ici, si je comprenais bien. Mais retrouver mon nom et adresse à partir d'un simple pseudonyme, ce M. Trock n'était pas n'importe qui. Ça faisait longtemps que le tournoi s'était fini tout de même, il s'y prenait un peu tard pour me féliciter. Je tentai un peu d'humour :

- Merci... Mais c'est un peu... poussé pour un acte de... fan.

- Haha, oui, je pense bien que vous devez être un peu surpris de mon invitation. Pour en venir au fait, comme vous dîtes, j'avais besoin de quelqu'un comme vous pour l'une de mes expériences.

- Ne pourrait-on pas en parler après ? Quand je serais plus... reposé ?

Juste le fait de m'entendre dire le mot 'reposé' me donnait encore plus envie de dormir.

- Malheureusement non mon cher Eevee-man, la prochaine fois que nous nous verrons, vous aurez déjà les réponses que vous demandez.

Eevee-man était le pseudonyme que j'avais pris pour ce concours, Eevee étant le nom d'Évoli en anglais. Encore quelque chose que j'avais choisi pour blaguer. M. Trock remit sa cigarette à sa bouche et inhala sa fumée lentement. Je puisai dans mes dernières forces pour lui déclarer :

- Dans ce cas, laissez-moi dormir. À la prochaine... Patron.

- Comme vous voudrez, Eevee-man. We can make your dream a reality.

Pourquoi il me parlait en anglais au moment où je perdais connaissance ? Je n'en avais aucune idée, mais j'avais bien cru entendre la phrase inscrite à la fin de la lettre. Sur quoi portaient ces expériences ? Comptaient-ils me les infliger avant ou après mon réveil ? Ma tête me faisait mal, je ne tiendrai plus longtemps. Je fermai les yeux et m'endormis, assis et ligoté sur cette chaise.


Voici donc ma toute première fan-fiction : Voyage à Kanto.

Et oui, c'est plus un prologue qu'un chapitre mais FFnet n'aime pas les prologues et je ne voulais pas subir le décalage dans les nombres =P

Bonne lecture !