Ca sera une courte histoire de quelques chapitres seulement tournant toujours autour de la phrase : i remember. Quand je l'ai écrite, je la pensais dans le même univers que Quand le destin vous frappe. C'est un peu la même sauf que cette fois, c'est à Quinn que cela arrive.
J'espère que vous apprécierez et d'autres mises à jour de mes histoires suivront dans la soirée ou demain.
I remember … Je me souviens.
Je suis assise seule, attendant d'être libérée de ce lit d'hôpital. J'apprécie les quelques minutes de calme dans la tempête qui se précipite autour de moi depuis ce matin. Il y a tant de choses à absorber, à redécouvrir, à réapprendre.
Je m'appelle Quinn Fabray. Tout ce dont je me souviens dans ma vie jusqu'à présent n'est qu'un mensonge. Enfin, presque tout. J'ai bien été cheerleader, j'ai été dans une relation avec Finn puis Puck et Sam aussi. Pas tous en même temps bien entendu, enfin sauf une courte phase avec Finn et Puck. Et il y a eu Beth aussi et l'intimidation de Rachel. Et aussi, … En fait quand j'y pense, la seule chose différente est un peu surréaliste mais peut-être devrais-je commencer par le début. C'est toujours comme cela que l'on fait dans les histoires non ?
Mon histoire commence classiquement. Il y a trois jours, en début de matinée, je me promenai dans les couloirs de l'école. C'est tout ce dont je me souviens ou du moins, c'est le cas pour le moment.
Narrateur POV
Quinn se hâte de sortir de sa classe et se dirige vers son casier. Elle est en retard, merci son professeur de l'avoir retenue pour la féliciter encore et encore. Quinn s'en fiche pourtant de ce genre de discours mais cette fois, son esprit était assez occupé par le problème Finchel. Finchel, c'est ainsi que Quinn avait surnommé Rachel et Finn. Un de ses traits de génie si vous lui demandiez son avis.
Mais revenons au problème Finchel tandis que Quinn bouscule étudiants et sacs pour se frayer un chemin plus rapidement dans la cohue. On la laisse encore passer et ils s'écartent tous comme la mer Rouge la plupart du temps mais Quinn n'a pas le temps d'attendre qu'ils le fassent. Elle doit trouver Rachel.
Quinn sait que son amie a besoin d'elle, qu'il y a quelque chose qui ne va pas. Elle se doute que Finn a dû encore dépasser les bornes ou oublier quelque chose. La blonde l'a vu dans le regard de son amie. La déception, la colère qui prenaient le pas sur la douceur habituelle des yeux chocolat. Quinn ne sait pas encore quoi mais elle va l'apprendre. Elle va s'assurer qu'il paye !
Mais pour une fois, Finn l'a devancée au casier de son amie. Quinn blâme son professeur de littérature, elle n'a pas besoin d'entendre qu'elle est la meilleure de sa classe, elle le sait. La blonde choisit d'approcher doucement pour prendre la température. La conversation est animée. Finn est déjà rouge et les murmures sont précipités et un peu hachés.
Soudain, ils atteignent un point de non-retour. Finn se met à crier, se penchant menaçant vers sa petite amie. Quinn se fiche de savoir ce qui se dit, elle fonce pour s'interposer. Ecartant les élèves avides de spectacle, elle essaye de se rendre jusqu'au couple. Rachel blanchit de minute en minute, visiblement mal à l'aise et prenant très à cœur les paroles de Finn. Quinn ne peut pas laisser faire ça.
Elle se précipite, déchainant encore plus d'énergie pour traverser et repousser les spectateurs. Presque au ralenti, elle voit la main de Finn s'élever. Il va frapper Rachel. L'urgence lui donne la décharge d'adrénaline nécessaire pour sauter entre le couple. Elle pousse Rachel derrière elle pile à l'instant où la main gigantesque de Finn s'abat.
Déjà chancelante, elle ne parvient pas à garder son équilibre et la lourde frappe l'envoie tournoyer dans les casiers. Sa tête heurte le métal des casiers avec un craquement significatif. Quinn s'effondre sur le sol, incapable de rester debout, trop profondément sonnée. Ses yeux se ferment, l'entourant d'obscurité.
— Quinn !
Le cri de surprise de Rachel se transforme en un cri d'horreur quand elle voit la blonde étendue sur le sol. Elle se précipite, faisant attention à ne pas bouger son amie. Sa voix perd de sa confiance lorsque la petite brune découvre le sang qui parsème déjà les cheveux blonds.
— Une ambulance, vite !
Ce sont les derniers mots que Quinn entend avant que son cerveau ne renonce.
I remember your eyes.
Quinn POV
J'ouvre les yeux sur un monde bizarre. Le plafond est blanc et loin. Des silhouettes s'agitent tout autour de moi. Le bruit, le mouvement, tout est trop fort. Je ne comprends pas ce qui se passe ici. Mon cerveau ne peut me fournir une explication. J'ai peur. Je ferme mes paupières, essayant de me protéger contre cet assaut de lumière, de bruit. Un chuchotement à côté de mon lit me parvient. Je ne reconnais pas la voix. Je ne comprends pas les mots, je n'essaie pas. Le lit bouge comme si l'on s'appuyait dessus et une main caresse mon visage.
Je me surprends à aimer ça. Cette main que je ne connais pas me calme. Je me sens à nouveau en sécurité. Je peux ouvrir les yeux. Ma vision est floue pour le moment, peu adaptée comme si je venais de me réveiller d'un long sommeil. Je cligne plusieurs fois des yeux pour essayer de discerner quelque chose.
Je vois son visage qui se penche vers moi, un sourire aux lèvres. Deux orbes brunes me fixent avec amour. Un frisson démarre à la base de ma colonne vertébrale et remonte propageant une certaine chaleur. Je connais ce regard.
Fermant les yeux, j'essaie de me rappeler quelque chose, quelqu'un. Mon esprit est vide, vierge. Un nom est chuchoté à mon oreille. Il me semble si familier. Il doit être le mien. Je m'appelle Quinn, Quinn Fabray. Des images me reviennent, me frappant comme autant de petites balles, transperçant mes défenses. Mon corps se tend, mon esprit tente de faire le tri dans ce fouillis de souvenirs. Un simple contact sur ma main me fait revenir à l'instant présent.
Abandonnant mon mal de tête, je me tourne vers ce toucher, cette main qui a rejoint la mienne sur le lit. Distraitement, je note les draps blancs et ma main pâle emprisonnée dans une autre plus petite. Je remonte les yeux, encore incapable d'avoir une vision normale. Elle est là, parlant aux autres occupants de la salle, les chassant. Ses yeux étincellent, brillent d'une émotion à l'autre. Je me surprends à vouloir m'y perdre.
Mais qui est-elle ? Pourquoi tient-elle ma main ? Je me torture pour trouver une réponse à ces questions pendant que la salle se vide. Je veux la remercier d'éloigner tous ces gens mais ma voix est rauque, ma gorge sèche. Je ne peux articuler un son. Elle tourne ses beaux yeux vers moi et comprend immédiatement ce qui se passe. Sans un mot, elle m'aide à me redresser, passant si proche de moi que je surprends mon cœur qui s'accélère.
Une fois sûre que je suis bien installée, elle me tend un verre d'eau et m'aide à boire, ne lâchant jamais complètement sa prise. Voilà le temps de faire une petite inspection sur moi-même. Je ne ressens plus de douleurs. Tout mon corps semble être en forme, ce qui me complique la tâche pour comprendre ce que je fais ici, dans une chambre d'hôpital.
Les minutes passent et elle reste à mes côtés, observant le moindre de mes gestes, attrapant le plus petit regard. Je suis confuse mais chaque fois que je sens ses yeux parcourir mon corps, une foule de désirs s'emparent de moi. Elle glisse comme une plume sur ma peau, l'enflammant aussi facilement qu'un briquet une feuille de papier.
— Qui es-tu ? demandé-je la voix toujours rauque.
Une expression de tristesse passe sur ses traits et son front se fronce dans l'inquiétude. Elle soupire légèrement, expirant l'air qu'elle venait de prendre. Elle hésite quelques secondes avant d'avancer la main à nouveau et de reprendre la mienne. Je ne m'étais même pas rendue compte qu'elle m'avait lâchée.
—Je suis Rachel, se présente-t-elle enfin, Rachel Berry, te souviens-tu de quelque chose ?
Oui, non, une impression, peut-être. Comment répondre à cette question ? Je ne sais pas quoi dire. Je ferme les yeux cherchant un souvenir sur lequel me rapprocher. Il ne se fait pas désirer, apparaissant flou dans mon esprit. C'est un visage, je me concentre pour le pousser à devenir plus net. Je ne demande qu'un petit détail.
— Je me souviens d'un regard, commencé-je.
J'ouvre les yeux à nouveau mais mon expression reste vague, fixant le mur en face de moi. Je peux dire qu'elle est suspendue à chacun de mes mots.
— Brun, parfois doré, poursuivis-je, il y a des petites étincelles d'or à l'intérieur comme des mini étoiles. Cela doit être un garçon que j'aime, n'est-ce pas ?
Ma voix s'éteint à la fin de ma phrase. Je ne suis pas sûre de vouloir l'entendre confirmer. Sa main serre la mienne, me communiquant une vague de confiance.
—Ce sont surement les yeux de quelqu'un que tu aimes, me rassure-t-elle d'une voix douce, te souviens-tu de plus ?
Je ne peux que hocher la tête négativement, je ne suis même pas sûre de mon propre nom. Il y a bien des flashs qui me reviennent mais rien d'assez précis ou qui ne passe pas trop vite pour que je puisse m'y accrocher et en comprendre le sens. Je me souviens de surnoms méchants, de boissons que l'on jette mais cela doit être mon imagination, non ? On ne jette pas sa boisson sur ses amis.
Elle commence alors à me raconter une histoire. L'histoire de Quinn Fabray, une cheerleader qui va à McKinley et qui avait l'habitude de terroriser le monde entier jusqu'à ce qu'elle tombe amoureuse. Elle reste vague sur la personne et je me demande une seconde si Rachel, c'est son nom après tout, n'a pas un jour voulu sortir avec ce garçon. Le silence règne quelques minutes après son explication.
—Pourquoi n'est-il pas là alors ? Ce garçon que tu as décrit si magnifiquement pourquoi n'est-il pas ici ? Est-ce qu'il est …
Je ne peux continuer ma pensée, essayant de faire passer mon message avec mes yeux. Elle comprend. Soupirant tristement, elle détourne son regard du mien essuyant distraitement quelques larmes.
—Il va bien … L'important est que tu retrouves la mémoire, d'accord ?
Son ton est suppliant, tant que cela me fait peur. Y a-t-il encore beaucoup de choses que j'ignore ? J'accepte facilement. Elle se lève et me dit qu'elle va revenir rapidement avec un médecin et qu'après nous sortirons.