Bonjour et bonne année à tous ! J'espère que vous aurez passé un bon réveillon (et c'est d'ailleurs pour cela qu'encore je n'ai pu que poster ce dernier chapitre qu'aujourd'hui). J'espère que vous ne m'en voudrez pas trop.

Ainsi, comme dit un peu plus haut, ceci est le dernier chapitre de cette fiction. Un bonus en plus ! :D J'ai été contente de l'écrire, on va dire que j'adore le couple RonxPpoiyo donc ça ne m'a pas du tout dérangé haha. Pour ceux qui n'ont pas lu ma fiction Toilet Neko, j'espère que vous apprécierez ce couple ici.

Un grand merci à Louna Ashasou qui a corrigé tous les chapitres et à vous tous qui les avez lu ! J'espère que cette fiction vous aura plu jusqu'au bout.

Bonne lecture. Ce chapitre contient aussi un lemon (d'où sa longueur).


Pour mon pays et lui

Chapitre bonus – A tes yeux


Comme d'habitude depuis qu'il avait commencé sa carrière dans les forces spéciales, Ppoiyo se réveilla dans son tout petit appartement une demi-heure avant que l'alarme ne s'enclenche pour le réveiller. Désamorçant l'objet de torture pour tout citoyen normal qui désirerait obtenir toujours cinq minutes de sommeil supplémentaires, Ppoiyo se retirait déjà de ses couvertures pour se diriger vers la salle de bain. Cela faisait maintenant un mois que l'histoire avec Tsubame était terminée, qu'Akaito avait trouvé son âme sœur et que leur patron cherchait quelqu'un pour remplacer Neru.

Dans la pièce d'eau, le bleuté s'arrêta devant le lavabo où résidait contre le mur un miroir qui lui projetait son visage. Des cernes étaient toujours incrustés dans son visage, ne semblant pas vouloir disparaître. Ses yeux d'un rouge sanglant, inquiétant, ne laissaient filtrer aucune émotion et taisaient de la sorte sa profonde tristesse et solitude dont son cœur était la victime. Personne ne devait savoir que la solitude lui pesait, que l'absence de sa sœur Ppoine tuée par les bombardements inexplicables de Taito le peinait énormément. Cela faisait deux ans qu'il était en deuil, ne souriant plus, ayant oublié la signification d'un éclat de rire ou encore du bonheur. Depuis la mort de sa sœur qui avait creusé un profond manque inconsolable dans son être, Ppoiyo savait parfaitement qu'il n'était plus que l'ombre de lui-même.

« Alors, vivez pour elle. Soyez heureux pour elle. Je pense qu'elle aurait souhaité ça pour vous. »

Dans un soupir las, Ppoiyo fit tomber ses vêtements de nuit pour ensuite entrer dans sa douche et régler la température de l'eau avant de se mettre sous le pommeau. Mikuo était amusant, mais comment voulait-il qu'il devienne heureux ? On lui avait retiré tout ce qu'il avait de plus cher, sa raison de vivre. Personne ne pouvait remplir le manque qu'avait causé la disparition de sa sœur jumelle.

Avec des gestes devenus automatiques au fil des années écoulées, Ppoiyo boucla la ceinture de son uniforme et vérifia si tout était bien à sa place. Passant un dernier instant devant son miroir, il replaça quelques mèches encore humides avant de constater qu'il était prêt et ferma donc à clé derrière lui la porte d'entrée de son appartement. Tout en enfouissant ses mains dans les poches de son pantalon, son appartement ne se trouvant pas loin de la base, Ppoiyo regarda devant lui sans vraiment faire attention à son environnement. Trop peu de personnes circulaient en ce moment même à ses côtés, toujours en train de dormir à cause de l'heure matinale, Ppoiyo marchant donc seul sur l'immense trottoir.

Au fur et à mesure que ses pas le menèrent à son lieu de travail, que les gardiens le laissèrent entrer après qu'il ait montré sa carte, Ppoiyo se demanda au même instant qu'il ramenait les portes d'entrées à lui si sur son bureau ce matin encore il trouvera l'une des surprises de Ron. Il ne savait pas pourquoi son collègue s'amusait à faire de telles choses, pourquoi celui-ci aimait tant le taquiner ou encore venir se mettre entre ses pattes et faire tout son possible pour participer aux mêmes missions que lui. Ppoiyo trouvait juste qu'il était un boulet de poids considérable.

Ses yeux s'écarquillèrent néanmoins par surprise quand il trouva son bureau vide, allant jusqu'à ouvrir ses tiroirs pour voir si Ron n'avait pas changé de tactiques mais rien ne vint. Ppoiyo se tourna donc vers le bureau à quelques pas du sien, lui aussi vide de toute présence du brun. Pourtant, Ppoiyo ne s'en formalisa pas plus et s'assit sur son siège avant d'allumer son ordinateur et commencer son travail. Car après tout, une journée sans cet idiot ne pouvait pas être désagréable, au moins il pourrait bosser tranquillement.

Les heures défilèrent sans que Ppoiyo ne l'aperçoive entre les allées de bureaux où près du distributeur de café où passait la plupart de son temps Ron pour discuter avec ses autres collègues, et le brun ne se montra toujours pas dans les couloirs de l'agence. Ppoiyo releva donc ses yeux de l'écran, regardant autour de lui avec plus d'attention ; il vit de la sorte Akaito et Luki se diriger vers la salle des fumeurs pour y passer leur pause, Sora avait quitté le bureau de leur patron Todoroki et discutait maintenant avec un jeune homme dont il ne connaissait même pas le nom, tout sauf Ron. Qu'est-ce qu'était en train de faire cet idiot ?

Les premières personnes ayant hâte de terminer leur sale journée quittaient déjà leur bureau pour se diriger vers l'ascenseur et rejoindre le rez-de-chaussée pour ensuite rentrer chez elles. Ppoiyo finit par faire de même, éteignant son ordinateur en prenant soin de sauvegarder tous ses rapports et commençant à se diriger vers les escaliers sans plus que cela s'inquiétait de l'absence injustifiée de son collègue. Après tout, celui-ci menait sa vie comme cela l'entendait, ça ne le regardait absolument pas.

« Au revoir Ppoiyo ! Rentre bien chez toi ! »

L'interpelé se retourna les sourcils légèrement relevés par la surprise ressentie, cela était plutôt rare que des personnes le saluent avec tant d'entrain. En vérité, tout le monde à l'agence le fuyait à cause de son attitude intimidante et Ppoiyo s'en souciait peu, n'essayant pas de s'améliorer ou amener ses collègues à venir lui adresser la parole sans craindre ses foudres. Ppoiyo remarqua ainsi Mikuo qui, accroché au bras d'Akaito, le saluait énergiquement de son bras libre. Le jeune homme avait sûrement dû attendre son rouquin d'amant pour être ici sans s'être fait cerné de toutes parts.

Avec moins d'enthousiasme et d'énergie, Ppoiyo leva juste sa main pour la mettre par-dessus son épaule alors que sa marche l'éloignait déjà du couple fraichement formé. Ppoiyo n'avait rien contre Mikuo, il ne le connaissait pas assez pour lui faire des reproches et se fichait même pas mal de son existence. Le jeune homme était l'amant d'Akaito, c'était tout ce qu'il avait à savoir et se fichait bien des problèmes que pouvaient avoir ces derniers. Ce n'était pas sa vie et ses oignons.

Comme à son habitude, sans embûche, Ppoiyo se retrouva dans son appartement, seul. Ses journées continuaient à défiler de la même manière et paisiblement. Un calme reposant qui pourtant commençait à atteindre le bleuté qui une fois attablé à une table, ce silence qui l'enveloppait le prenait aux tripes et lui faisait prendre conscience de sa solitude. Il avait beau allumer sa télévision pour stopper ce silence par les informations données par les journalistes, cela ne remplaçait certainement pas la présence de quelqu'un qui aurait été à ses côtés.

oOoOo

Les jours se succédèrent les uns après les autres, tranquillement, sans qu'aucune mission périlleuse ne pointe le bout de son nez. Ppoiyo restait derrière son bureau à taper sur le clavier de son ordinateur des comptes rendus qu'il avait en retard sans se soucier de son environnement. Seulement, Ppoiyo pouvait être très fort sur le terrain muni d'armes, il se révélait être un incapable lorsqu'un problème informatique entrait en jeu. Frappant contre les contours de l'écran de son ordinateur, râlant à voix haute pour se faire retourner ses collègues dans sa direction, maintenant relevé de son siège, Ppoiyo tendit son bras droit avant de s'écrier :

« Ron tu peux venir m'aider !? »

Ppoiyo ne remarqua sa gourde que lorsque les regards écarquillés et pesant dirigés sur sa personne lui rappelèrent l'absence de Ron depuis une semaine maintenant. Sans un mot de plus, la mâchoire contractée et ses doigts tapant rageusement contre les touches de son clavier, Ppoiyo se rassit en maudissant son emportement. C'était quoi ça ? Il avait bien sûr remarqué l'absence du brun, son bureau était toujours dépourvu de stupidités ce matin encore. Mais pourquoi avait-il alors demandé l'aide de brun porté disparu ? Et puis surtout, pourquoi était-il à ce point énervé ? Ron était absent et alors ?

A la pause midi, Ppoiyo n'eut aucun mal à entendre l'appel de Luki envers son ami Akaito pour que celui-ci l'attende. Le bleuté releva de la sorte ses yeux sanglants pour apercevoir le dos de ses deux collègues qui se dirigèrent comme à leur habitude dans la salle des fumeurs. Et si Ron leur avait donné des nouvelles et surtout sur le fait de son absence ? Savaient-ils ce qui pouvait le retenir ? Ppoiyo tapota ses touches sans vraiment les enfoncer alors qu'il réfléchissait à la question, fixant avec attention Akaito et Luki entrer maintenant dans la petite pièce reculée.

« Et puis merde… »

Son siège raclant le sol alors qu'il se relevait, Ppoiyo contourna son bureau pour emboîter le pas aux deux agents spéciaux pour ensuite refermer la porte en verre derrière lui. Son entrée dans la salle des fumeurs, lui qui ne fumait pas et détestait l'odeur, stupéfia un instant les personnes présentes. Sans y prêter une attention particulière, rejoignant le duo qui l'interrogea du regard sur sa présence dans les lieux.

« Tu veux une cigarette ? Commença Luki pour casser le silence que l'arrivée de Ppoiyo avait créé, ce dernier resté muet depuis lors.

— Je ne fume pas, rappela-t-il aussitôt en portant son attention sur lui.

— Alors que veux-tu ? Reprit Akaito d'une voix détachée. Tu n'es pas ici par hasard. »

Ppoiyo quitta des yeux le rosé pour reporter son attention sur Akaito. Les yeux tout aussi sanglants de son homologue se virent néanmoins différents en la nouvelle lueur pétillante qui brillait dans les siens. Avant leur mission qui les avait amenés à rencontrer Mikuo, Akaito lui ressemblait en certains points ; avant tout pour cette solitude qui pesait sur ses épaules et son attitude glaciale avec son entourage. Néanmoins, il était plus facile aux autres de deviner la souffrance ressentie chez Akaito qui ne savait pas parfaitement la camoufler que pour lui. Oh et puis de toute façon, Ppoiyo détestait les personnes qui prenaient en pitié et se montraient gentille juste pour cela.

« Je voulais savoir si vous aviez des nouvelles de Ron… il n'est pas revenu depuis une semaine. Pas que ça m'inquiète mais s'il a démissionné comme l'a fait Neru, j'aurai au moins souhaité qu'il me prévienne. »

Les deux hommes se regardèrent entre eux alors que Ppoiyo pestait sur l'attitude de Ron et ses cachotteries. Si ce dernier avait quitté l'agence pour faire il ne sait quoi, c'aurait été poli de sa part de le prévenir au moins pour qu'il lui dise au revoir et lui souhaite bonne chance pour la suite. N'étaient-ils rien pour l'autre ? Et ce baiser dans la chambre de Mikuo, après qu'Akaito leur aie permis de fuir leur combat contre Shinji, n'était donc rien ?

« C'était pour te pousser à survivre voyons ! Rien de sérieux, haha ! Je m'étais dit que si je t'embrasserai, tu prévoirais de me faire ma fête une fois rentrés, donc vivants. »

Ppoiyo ne pouvait pas croire à cette pittoresque excuse fournie par Ron. Il n'arrivait pas à le penser aussi stupide. Étais-ce vraiment là la signification de ce baiser ? Juste une plaisanterie ? Bien sûr que de toute façon, Ron avait eu sa vengeance. Dès qu'il lui avait répondu, après qu'il ait réussi à le coincer dans un couloir vu que le brun semblait l'éviter, Ppoiyo n'avait pu résister à lui mettre son poing dans la figure et l'insulter de tous les noms avant de retourner à son bureau et ne plus lui porter la moindre attention.

« Ron ne t'as rien dit ? Souffla Luki d'une voix inquiétante, captant aussitôt l'attention de Ppoiyo qui sentit son cœur ralentir sa cadence.

— Dit quoi ?

— Luki… il nous avait fait juré de n'en parler à personne, maugréa tout à coup Akaito.

— Mais c'est Ppoiyo, rétorqua alors le rosé comme si c'était une évidence. Ce n'est pas n'importe qui ! »

Ppoiyo attendit difficilement, se retenant de prendre le col de Luki entre ses mains et le pousser à tout lui révéler. Les tremblements à ses poings contractés prouvaient même son impatience et sa résistance à ne pas secouer de toutes ses forces le rosé pour lui tirer les verres du nez. Ce fut Akaito qui prit la parole, après s'être concerté avec son ami sur le fait de mettre au courant le bleuté ou non.

« Ron a demandé une mission à Todoroki plutôt… périlleuse.

— Voire suicidaire même, reprit Luki.

— Oui, c'est vrai. Enfin il faut le comprendre, il en a eu assez que tout le monde sous-estime ses capacités et le traite sans cesse de lâche. Ron ne cherche qu'à prouver ses capacités en réussissant cette mission. »

Se mordant rageusement la lèvre inférieure, Ppoiyo se traita mentalement d'idiot. Il ne manquait pas à l'appel quand Akaito désignait tout le monde, lui aussi avait traité un nombre incalculable de fois Ron de lâche et d'incapable. C'était en partie de sa faute si cet abruti avait demandé une telle chose à leur patron.

« Et Todoroki a accepté ? Réagit-il soudain, surpris que son supérieur accepte ce genre de procédés.

— Et oui ; Ron ne bat sûrement pas Neru, mais c'est un excellent espion avant toute chose. Il arrive à pirater des systèmes informatiques comme si c'était un jeu d'enfant, révéla alors Akaito.

— Après avoir expliqué à Todoroki qu'il pouvait réussir cette mission et qu'il devait lui faire confiance, le patron n'a peu que céder et lui refiler le dossier.

— Mais ça fait une semaine qu'il est là-bas, soupira le rouquin.

— Oui, il a dû lui arriver quelque chose à tous les coups, chuchota Luki tristement.

— Personne n'a envoyé de renforts ? »

Akaito et Luki le regardèrent avec intérêt, remarquant l'inquiétude dans son regard et le tremblement de ses poings contractés. Malgré toute sa volonté pour garder son sérieux, Luki ne put s'empêcher d'étirer un sourire en coin, se mordant la langue pour ne pas rire, tandis qu'Akaito tenait parfaitement son rôle.

« Todoroki n'aime pas les personnes qui l'affrontent. Maintenant, même si Ron est dans le pétrin, personne ne viendra à son secours… »

Sans se retenir, malgré le fait que ce soit son supérieur, Ppoiyo ne retint pas les insultes de sortir de sa bouche. C'était injuste, inexplicable, un patron ne devrait jamais se comporter de la sorte ! Il allait l'entendre, tant pis s'il risquait son poste.

Ppoiyo tourna ainsi talon, ressortant de la salle fumeur sans prêter attention à l'éclat de rire de Luki qui ne tenant plus avait posé sa main contre sa bouche pour être le plus discret possible alors qu'Akaito soupirait de lassitude. Les deux hommes ne tardèrent à leur tour à sortir de la petite pièce pour se rapprocher du bureau de leur patron dont Ppoiyo avait ouvert furieusement la porte sans avoir signalé sa présence et dont la voix maintenant résonnait dans tout l'étage.

« Neru avait raison, vous êtes un pourri ! Je n'ai pas travaillé aussi dur afin d'intégrer les forces spéciales pour que mon patron décide de ma vie comme cela lui chante et sans mon avis ! Si vous voulez vous débarrassez de nous, faite le par vos propres moyens et conduisez-vous comme un homme. Envoyez des renforts à l'équipe de Ron, cela fait trop longtemps qu'ils sont partis ! Envoyez-moi uniquement s'il y a un manque d'effectif, je peux partir tout de suite. »

Toute l'activité de cette après-midi s'était vue stoppée par l'éclat de voix de Ppoiyo qui créa un blanc des plus phénoménales dans tout l'établissement. Même le grand Eiichi, maître des lieux, ne pouvait que rester pantois devant son sous-fifre. C'est donc les yeux écarquillés, la bouche légèrement entrouverte, qu'Eiichi observait Ppoiyo qui avait fait claquer ses mains contre son bureau et entouraient maintenant les bordures de celui-ci avec fureur, ses yeux sanglants le fusillant du regard. C'était quoi encore ça ? Pourquoi ses agents se rebellaient-ils tous les uns après les autres ?

« Mais de quoi me parlez-vous ? Demanda avec sincérité Eiichi, complètement largué par la situation.

— Et en plus vous faites l'innocent ! En fait, vous êtes pires que tous ces terroristes. Eux au moins reconnaissent leurs torts et les assument complètement ! »

Derrière lui, devant la porte grande ouverte menant au bureau de leur patron, Akaito donna un léger coup de coude dans le ventre de Luki pour attirer son attention et faire un pas en avant pour entrer dans la pièce. Sans plus tarder donc, il saisit le bras de Ppoiyo qui lui jeta un regard mauvais alors que le rouquin commençait à le tirer vers l'arrière pour le faire partir. Il regarda aussi de la sorte Luki qui avait suivi son ami et lui emboîtait le pas, ne posant aucune question et ne prêtant aucunement attention à lui. Ppoiyo chercha bien évidemment à résister, se détacher de l'emprise des deux hommes pour continuer à parlementer avec son patron, mais Akaito et Luki réunis ensembles étaient bien plus forts que lui.

« Mais qu'est-ce que vous faites bordel ?! Vous ne voulez pas aller porter secours à Ron, vous vous en foutez s'il crève ? »

Luki referma la porte derrière lui après s'être excusé auprès d'Eiichi, rejoignant alors Akaito qui avait tiré Ppoiyo jusque dans un coin de l'étage à l'abri des regards.

« Et tu crois que c'est en provoquant le patron que tu vas y parvenir ? Ecoute Ppoiyo… nous ne pouvons rien faire. Nous ne savons même pas sur quelle mission Ron est en train de bosser, il n'a rien voulu nous dire. Et cela en va aussi pour sa fierté, si on lui vient en aide son objectif se verra échoué !

— Mais s'il meurt aussi de toute façon il aura échoué ! Je préfère le voir vivant que sur un brancard et ça juste pour une fichue question de fierté.

— Akaito n'a pas tort Ppoiyo. Nous ne savons rien, pas même l'endroit où peut se trouver Ron. Alors comment veux-tu le retrouver ? Allez ne t'inquiète pas, et puis tu le connais. S'il sent que c'est trop dangereux pour lui, il se planquera quelque part et attendra que ça se calme pour ressortir et revenir ici. »

Ppoiyo ne sut quoi répondre contre ça, maugréa juste de nombreuses injures sur le dos de tout le monde. Il s'éloigna ensuite pour retourner à son bureau et frappait violemment contre les touches de son clavier pour essayer de décompresser. Ce n'était pas possible, il devait trouver un moyen. Un moyen de secourir Ron avant qu'il ne soit trop tard.

C'est ainsi que les jours s'écoulèrent, Ppoiyo continuant à rentrer et sortir de chez lui pour aller à son lieu de travail. Une chose avait néanmoins changé en lui : ce calme qui l'entourait, cette impassibilité, tout cela avaient volé en éclats après la révélation d'Akaito et Luki sur la mission suicidaire de Ron et le danger qu'encourrait ce dernier. Tout le monde sans exception ne pouvait ignorer le fait que Ppoiyo était à fleur de peau et que juste croiser son chemin mettait en péril la vie de nombre de personnes, lui adresser la parole faisait même signer l'arrêt de mort de quelqu'un. Les employés assis autour de son bureau faisaient le moins de bruit possible avec leur ordinateur ou ustensiles de travails, s'éloignant pour pouvoir discuter avec quelqu'un et retenir son souffle dès que Ppoiyo regardait autour de lui à la recherche de Ron toujours et éternellement absent.

Le jeune homme en était même revenu à se ronger les ongles tellement l'angoisse d'apprendre la mort de son collègue lui prenait aux tripes. A peine y pensait-il que des nausées se créaient et que les battements de son cœur s'accéléraient. C'était peut-être bien la première fois que Ppoiyo se retrouvait dans un tel état, n'ayant même pas ressenti toute cette frustration d'être à ce point inutile et impuissant un jour en mission. Il allait sûrement devenir fou si Ron ne revenait pas durant les prochains jours. Il voulait encore entendre sa voix, retrouver des stupidités sur son bureau et l'entendre geindre de l'épargner alors qu'il tirait de toutes ses forces sur sa natte pour le faire souffrir. Ppoiyo voulait aussi revoir ce sourire si singulier que seul Ron savait faire. Ses orbes turquoises qui ne baissent jamais d'intensité et regardent toujours son entourage de la même façon.

Il voulait revoir Ron.

Ses mains étreignant avec force quelques mèches de ses cheveux, se mordant fiévreusement sa lèvre inférieure jusqu'au sang, Ppoiyo sentit à quel point ses yeux lui piquaient depuis de longues minutes déjà. Il passa alors son avant-bras par-dessus, désirant retirer ce qui le picotait pour être enfin tranquille. Cependant, quand il sentit à travers sa peau cette substance humide, ses yeux ne purent que s'écarquiller en comprenant qu'il était en train de pleurer. Ne pouvant taire son cri de surprise, quelques collègues purent voir ses yeux plus lumineux que d'ordinaire à cause des larmes s'y logeant toujours et de ses joues rougies avant que Ppoiyo se redresse et prenne aussitôt le chemin des toilettes, penchant sa tête pour que ses cheveux cachent au maximum son visage.

Ce n'était pas possible. Il devait rêver. Après tout, cela faisait bien des nuits qu'il ne pouvait pas dormir tranquillement sans que son subconscient lui envoie des images du cadavre de Ron assassiné de multiples façons, plus déroutantes les unes que les autres. Il se réveillait donc souvent en sueur, ne pouvant se rendormir et encore plus de mauvais poil que la veille.

Brusquement, Ppoiyo appuya son épaule contre la porte métallique afin de l'ouvrir et entrer dans la pièce carrelée de partout. Pour son bonheur, il n'y avait pas un chat et le bleuté put ainsi se poster devant un miroir et relever son visage sans craindre que quelqu'un le découvre en train de pleurer comme une fillette. Il constata alors son piteux état par ses cheveux partants dans tous les sens, ses longs cernes qui lui donnaient un air malade et ses yeux presque vitreux. Pourquoi l'absence de Ron l'affectait autant ? Il se rendait malade pour rien. Une boule se créa dans son ventre en repensant au brun qui pouvait être en pleine agonie en ce moment même, appelant désespérément à l'aide sans que personne ne vienne, peut-être l'appelant lui-même. A cette pensée, Ppoiyo ressentit une énième fois cette envie de vomir sans que pour autant quoi que ce soit ne sorte, n'ayant rien dans le ventre de toute façon puisqu'il ne pouvait plus rien avaler.

Ppoiyo laissa son front rencontrer le mur devant lui, fermant les yeux et soupirant de tout son soul. Quand est-ce que Ron allait rentrer ? Allait-il le laisser seul encore longtemps ? Rouvrant aussitôt ses yeux par cette pensée qui le laissa interdit, ses mains se contractèrent un peu plus contre les rebords du lavabo. Non, ce n'était pas possible. Comment pourrait faire Ron pour le faire sentir moins seul par sa simple présence à ses côtés ? Ce n'était pas possible. Personne ne parvenait à le faire, alors pourquoi lui ? Pourquoi cette différence entre lui et son entourage dont il se fiche complètement ? Pourtant, Ron lui il ne s'en fichait pas puisqu'il était dans cet état pitoyable aujourd'hui.

« Merde ! »

Avec fureur et le peu d'énergie qui lui restait, Ppoiyo abattit ses poings contre l'appui qui soutenait le lavabo. La douleur remonta jusqu'au cerveau du bleuté pour redescendre alors que lui injuriait le monde tout entier pour son injustice et sa lâcheté. Ron y passa aussi à cause de son idiotie à vouloir prouver sa valeur, n'avoir pas su passer outre les réflexions de ses collègues et sa stupidité profonde et s'être éloigné de lui. Pourquoi ne lui avait-il pas demandé de l'accompagner en mission ? Il l'aurait fait volontiers comme lui le faisait ! Il l'aurait suivi et aurait protégé ses arrières !

« S'il revient, ce sera moi qui le butera, oui ! Aucun quartier… »

Fixant son reflet projeté dans le miroir, Ppoiyo décida de se passer de l'eau froide afin d'atténuer ses rougeurs et se calmer avant de retourner à son bureau. Il devait arrêter de penser à Ron et passer à autre chose. Le travail était la parfaite technique, se plongeant donc dans ses enquêtes ultérieurs et écoutant avec attention les discussions retransmises sur son ordinateur de ces personnes suspectées de travailler avec les grands criminels de ce monde.

oOoOo

De jour en jour, Ppoiyo reprit des couleurs et fut à nouveau un peu plus abordable pour ses collègues. Mais alors qu'il travaillait tranquillement sur son ordinateur, un casque audio posé sur ses oreilles, les portes de l'ascenseur s'ouvrirent sur une personne qui avait manqué à l'appel depuis plus d'un mois. A cause du son qu'il avait dans les oreilles, de son sérieux pour son travail, Ppoiyo ignora l'attroupement qui était en train de se créer devant l'ascenseur et des éclats de rire qui remplissaient maintenant l'étage. Ce fut seulement quand une main lui fut tendue sous ses yeux qu'il releva enfin ses yeux.

Pour voir Ron en parfaite santé.

Abaissant son casque sur ses épaules pour pouvoir entendre son collègue revenu parmi les vivants, Ppoiyo n'y crut tout d'abord pas. Étais-ce son imagination qui lui jouait des tours ? Était-il en train de rêver ? Il n'avait rien mangé de suspect au petit-déjeuner et à midi donc cela ne pouvait pas être une hallucination. Ron se trouvait donc bien en face de lui ?

« Comment vas-tu depuis tout ce temps ? » Lui demanda enfin Ron, gardant sa main tendue dans l'espoir que Ppoiyo la lui saisisse pour le saluer.

Pourtant, la réaction de Ppoiyo fut tout autre. Sans dire quoique ce soit, ne prêtant même pas attention à cette main tendue, il rabattit sur ses oreilles son casque audio et fit poursuivre la conversation qu'il avait mise en suspens. Son attitude scia complètement Ron qui n'en comprit pas la raison, se tournant vers Akaito et Luki qui n'étaient pas loin et avaient été les deux premiers à venir l'aborder pour le tenir au courant des dernières nouvelles. Les deux agents haussèrent des épaules, ne comprenant pas eux non plus.

Ron n'eut d'autres choix que de retourner à son bureau, remettant tout en place, mais ne pouvant quitter des yeux Ppoiyo à sa gauche qui l'ignorait superbement.

La journée reprit donc son cours comme si rien ne s'était passé. Ron fit quelques fois le pitre dans l'espoir de capter l'attention de Ppoiyo mais sans résultat, l'appelant par tous les surnoms débiles qu'il avait trouvé à son collègue qui d'habitude réagissait en le poursuivant pour essayer de mettre fin à ses jours. Déprimé par tant d'ignorance, lui qui pensait avoir manqué au bleuté, même juste un peu, Ron se laissa tomber sur son bureau et joua avec un stylo qu'il avait placé au-dessus de sa lèvre inférieure et essayait de maintenir en équilibre.

La fin de la journée s'approcha bien vite et tandis que certains fermaient leur mallette, Ron regarda du coin de l'œil Ppoiyo quitter tous ses fichiers ouverts sur son ordinateur et ranger ses affaires dans des gestes minutieux et lents. Le jeune homme voulait s'entretenir avec son collègue, savoir pourquoi il était devenu si distant et blessant alors qu'il ne se souvenait pas avoir fait ou dit quelque chose qui auraient pu produire une telle réaction.

Ainsi, quand Ppoiyo contourna son bureau pour se mettre en direction de la sortie, Ron sauta de son siège pour le rattraper et arriver à sa hauteur.

« Tu veux qu'on aille boire un coup pour fêter nos retrouvailles ? Ou tu veux plutôt venir chez moi pour être plus au calme ? »

Aucune réponse ne vint à ses oreilles alors que Ppoiyo s'engouffrait dans les escaliers de secours, n'appréciant pas tellement entrer dans la cage d'ascenseur et se retrouver coller à quelqu'un qu'il ne connaissait pas. Ron se fit donc encore une fois ignorer, Ppoiyo ne lui interdisant même pas de le suivre ou encore de s'acharner autant pour qu'il accepte son invitation. Le bleuté était complètement indifférent au fait qu'il soit à côté de lui. Et il était bien connu que l'indifférence était là une bien terrible arme.

Enervé d'être ainsi ignoré, Ron finit par attraper l'épaule de Ppoiyo et obliger ce dernier à se retourner pour lui faire face en plaquant son dos contre le mur. Ppoiyo remarqua ainsi ses sourcils froncés, ses yeux le regardant avec insistance avec une dureté qu'il ne connaissait pas jusque-là.

« Qu'est-ce que tu as ? Il s'est passé quelque chose pour que tu m'ignores comme ça ? J'ai fait quelque chose de mal ? »

La colère bouillonnante en lui le faisait trembler contre la main de Ron qui le maintenait contre le mur plaqué à son dos. Ce crétin ne voyait vraiment rien ? Se sentant rapidement blessé, Ppoiyo ne retint pas son coup de poing partir rencontrer la joue droite de Ron qui par la force du coup fut forcé de reculer de plusieurs pas et relâcher son collègue. Sans plus tarder, débitant quelques insultes envers Ron qui se trouvait assis sur les marches avec sa main posée sur sa joue brûlante, Ppoiyo descendit les escaliers par quatre avant de se retrouver à l'extérieur.

Il allait le massacrer !

oOoOo

Le lendemain du retour de Ron, Ppoiyo l'ignora toujours autant quand celui-ci vint le saluer malgré le coup qu'il lui avait infligé la veille. Désespéré, Ron soupira toutes les deux minutes derrière le poste de son ordinateur avant d'apercevoir Luki lui faire signe à partir de la salle fumeur. Interrogeant son collègue du regard tout en restant parfaitement assis à sa place, Luki lui fit signe de les rejoindre puisqu'Akaito se trouvait à ses côtés. Dubitatif, Ron se leva néanmoins pour contourner de nombreux bureaux avant de pousser la porte et entrer dans la salle fumeur, toussant après avoir respiré l'air enfumé de l'endroit. Il releva un œil pleurant pour voir ses deux collègues tranquillement posés contre l'appui de fenêtre, cigarette en main.

« Pourquoi tu m'as demandé de venir ? Demanda-t-il.

— L'hématome sur ta joue en est la réponse haha, se moqua Luki en montrant sa propre joue. Ppoiyo t'a frappé ?

— Comment vous le savez ?!

— Disons que c'est l'idée de Mikuo pour t'aider à concrétiser avec Ppoiyo… mais ça a plus que marcher. » Confessa Akaito visiblement gêné et désolé puisque sa main était partie gratter sa nuque, regardant ailleurs.

Ron n'en crut pas ses oreilles, hébété. Il était vrai que Mikuo avait rapidement compris ses sentiments pour Ppoiyo et qu'il trouvait cela dommage qu'ils ne soient toujours pas ensembles, mais jamais Ron n'aurait pensé que le jeune homme avait concocté un plan pour enfin réaliser ses fantasmes. Ainsi, au lieu de s'énerver comme l'avaient supposé Akaito et Luki, Ron ne put s'empêcher de sourire à l'idée. Mikuo était vraiment génial.

« Quel était le plan ? » S'intéressa-t-il tout en gardant ce sourire en coin qui lui était caractéristique.

Akaito et Luki se regardèrent un instant avant de lui répondre, soulagés que leur collègue et ami ne se soit pas énervé contre eux. Ils lui expliquèrent ainsi le plan du turquoise qui avait été de semer la confusion dans l'esprit de bleuté, lui faire comprendre que Ron pourrait ne pas survivre à la mission et le fait de ne plus pouvoir le revoir un jour. Ron ne put s'empêcher de craindre tout à coup Mikuo pour imaginer de tels scénarios et plaindre un instant Akaito. Cependant, il devait tout de même reconnaître qu'imaginer une telle chose et pouvoir la réaliser était du domaine du génie.

« Et Ppoiyo nous a cru… Todoroki a même failli le virer après que Ppoiyo l'ait traité de pourri et essayé de te rejoindre pour t'aider, mais on a réussi à le faire renoncer à cette idée après lui avoir tout expliqué, expliqua Akaito.

— Ouais et du coup, on doit encore se taper le sale boulot pendant deux mois. Comme si prendre pour Neru n'avait pas été suffisant… » Se plaignit Luki.

A l'intérieur de lui-même, n'entendant même pas la réplique de Luki, Ron jubilait. Son large sourire ne pouvait mentir sur les émotions qui l'assaillaient. Il était tellement content. Son absence avait perturbé Ppoiyo, le plan de ses collègues lui avait fait comprendre qu'il tenait à lui plus qu'il ne le pensait. Ron comprenait que maintenant, il n'était pas qu'un simple collègue aux yeux du bleuté. S'il l'avait été, il n'aurait même pas pris soin de demander la raison de son absence à Akaito et Luki et encore moins d'affronter Todoroki tout en sachant qu'il mettait en péril son poste qu'il chérissait tant.

« Enfin maintenant, qu'est-ce que tu comptes faire Ron ? Mikuo n'a pas fait ça pour rien et je n'aime pas manipuler mes amis, lui demanda sérieusement Akaito.

— Je ne sais pas… il faudrait que je lui parle, mais il m'ignore complètement depuis mon retour. Il m'a même frappé quand j'ai voulu le savoir.

— On va dire que vu l'état dans lequel il était pendant ton absence, ça n'a rien d'étonnant. Il avait vraiment l'air d'un vrai zombie. Je savais que j'aurai dû prendre une photo !» Avoua Luki.

Ron se retourna à demi pour pouvoir être capable de voir le bureau de Ppoiyo à partir de la salle fumeur et apercevoir ce dernier toujours en train de travailler d'arrachepied. Comment allait-il faire maintenant ? Allaient-ils encore se tourner autour de la sorte ? Ron savait parfaitement qu'il allait devoir être celui qui saute le pas pour faire avancer les choses, mais ne savait pas encore comment. Si Ppoiyo ne désirait toujours pas lui décrocher un mot, ce serait inutile. Ce serait comme parler à un mur.

Un soupir s'échappa d'entre ses lèvres, ne sachant vraiment pas comment faire. Bien sûr qu'il n'allait pas abandonner ou encore passer à autre chose maintenant qu'il savait que Ppoiyo était à sa portée. Il l'aimait tellement ; depuis ce jour ennuyeux où il s'occupait comme il le pouvait avec son stylo posé sur sa lèvre supérieure pour le faire tenir en équilibre et que tout à coup un agent qu'il ne connaissait pas encore s'installait à deux bureaux du sien tout en râlant contre un de leurs collègues qui était la cause de son changement de bureau. Un coup de foudre ? Peut-être, il ne le savait pas vraiment. L'attitude de Ppoiyo l'avait juste intéressé ce jour-là et il avait ressenti l'envie de mieux le connaître.

« Ecoute Ron… malgré ses grands airs Ppoiyo était vraiment inquiet pour toi avant que tu ne reviennes, il doit juste être agacé de te voir te comporter comme si de rien n'était alors que lui s'est rongé les ongles pendant des jours ! Ne te formalise pas de son attitude, ça passera forcément un jour, tenta de le rassurer Akaito en voyant sa tête.

— Oui mais d'ici là j'aurai peut-être perdu ma chance, rectifia celui-ci en se tournant vers eux.

— Dans ce cas, prépare toi à être frappé ! Ppoiyo n'avouera rien. » Rappela Luki amusé par la tournure des événements.

Ron acquiesça, sachant parfaitement qu'il allait recevoir des coups en essayant de parler à Ppoiyo, comme la veille. Toutefois, il ne voulait pas perdre cette chance qui s'offrait à ses yeux maintenant et qui ne se représentera sûrement jamais. Ppoiyo était à porter de main, il pouvait l'avoir, enfin. Tout en tournant talons pour retourner à son bureau et respirer un air pur, Ron remercia ses deux collègues qui finirent leur cigarette avant de faire de même.

Tout en passant devant le bureau de Ppoiyo pour retourner au sien, Ron marqua un arrêt pour observer son collègue qui prit soin à ne pas relever sa présence en face de lui. Cette fois-ci au lieu d'être blessé, Ron ne put s'empêcher d'étirer un discret sourire. Maintenant qu'il savait la raison de l'attitude de Ppoiyo, il ne pouvait taire cette joie immense ressentie dans son cœur.

« Ne te tut pas à la tâche, hein ! Les nains de jardins sont déjà en voie de disparition. » Se moqua-t-il gentiment comme il avait l'habitude de faire.

Il fut aussi réjoui de croiser le regard de Ppoiyo qui le fusillait sur place littéralement, content d'avoir obtenu cette réaction d'intérêt pendant quelques secondes. Par ailleurs, ce dernier s'en voulut terriblement à cause de ce fichu réflexe. Le rire qu'eut Ron s'asseyant derrière son bureau le fit un peu plus pester contre lui-même.

La journée suivit ainsi son cours, Ron attendant patiemment la fin de ses heures et donc celles de Ppoiyo pour mettre à exécution le plan qu'il avait formé dans son esprit. Ce soir allait être la bonne s'il parvenait à tout mettre en marche. Tant pis s'il devait se recevoir des coups de Ppoiyo, cela en valait la chandelle. Il ne pouvait pas se tromper, Ppoiyo ne pouvait qu'avoir des sentiments envers lui pour réagir de la sorte au plan monté par Mikuo.

Finalement, quand les premières personnes se dirigèrent vers la sortie et que Ppoiyo suivait le mouvement, Ron se dépêcha de faire de même pour toujours avoir la silhouette de Ppoiyo en face de lui. Une fois à l'extérieur et tournant dans une autre direction que celle qui l'aurait ramené chez lui, Ron suivit les pas de Ppoiyo à quelques mètres d'écarts et sans dire quoique ce soit. Il savait que le bleuté avait remarqué sa présence et comptait bien sur son mutisme pour pouvoir ainsi le suivre jusqu'à son appartement et enfin voir où son collègue habitait.

Ron s'enfonça de la sorte dans un quartier calme qu'il ignorait, suivant avec attention Ppoiyo toujours devant lui et qui n'avait pipé mot depuis sa sortie de l'établissement. Ils entrèrent ainsi dans une petite rue pour ensuite se rapprocher d'un appartement où il se dirigea cette fois-ci dans l'ascenseur puisqu'il savait qu'à cette heure-ci tous les résidents étaient couchés depuis bien longtemps. Une main vint néanmoins bloquer la fermeture des portes et interdire à l'ascenseur de s'élever au niveau requis pour un instant. Les portes métalliques se reculant pour laisser place à Ron, ce dernier se mit sans hésiter aux côtés de Ppoiyo qui cette fois-ci le regarda méchamment.

« Maintenant, je sais où tu habites, héhé. » Se mit-il à rire, ravi.

Sans répondre quoi que ce soit, Ppoiyo reporta son attention devant lui et tenta d'ignorer la présence de Ron à ses côtés. De toute façon, il ne comptait pas proposer au brun de rentrer dans son appartement et le laisserait à la porte sans remord. Qu'est-ce que cet idiot avait dans la tête ? Rien apparemment pour croire qu'il lui proposerait gentiment d'entrer chez lui.

Dans une sonnerie connue, l'ascenseur s'arrêta à l'étage demandé et ne tarda à ouvrir ses portes pour permettre à Ppoiyo d'en ressortir et se diriger vers son appartement dont le numéro à trois chiffres avait été gravé sur la porte en bois, Ron sur ses talons. Apportant ses clés dans la serrure, il ouvrit à peine la porte pour pouvoir s'y glisser et la refermer violemment sur le nez de Ron qui s'attendait à cette réaction. Cela lui aurait aussi paru bizarre que Ppoiyo l'invite à entrer après tout, cela faisait des mois qu'il essayait de connaître l'adresse du domicile de son collègue.

« Tu sais Ppoiyo, si tu ne me fais pas rentrer je compte bien passer ma nuit à chanter toutes les chansons de mon répertoire ! Les voisins vont se plaindre et tu seras expulsé de cet immeuble ! »

Oui, Ron savait qu'il avait encore toutes ses cartes en mains et qu'il allait être celui qui gagnera la partie. Ainsi, face au manque de réponse de la part de Ppoiyo, sans honte, Ron commença à chanter l'une des chansons qu'il chantonnait régulièrement le matin pour se mettre de bonne humeur. Une chanson des plus absurdes, sans vraiment de sens, mais dont l'air reste dans la tête toute la journée et fait étirer un sourire amusé. Fukkireta ne pouvait pas laisser insensible Ppoiyo comme ses voisins dont, tôt ou tard, l'un d'entre eux finirait par se plaindre.

Ron continua de chanter de la sorte, marchant tout au long du couloir, de plus en plus fort et répétant même les chansons qu'il avait déjà chantées un peu plus tôt. Son attitude attira une jeune fille sortant de son appartement, ses cheveux gris coiffés en une petite natte et sa bouche légèrement ouverte en l'apercevant continuer son manège. Ron lui sourit gentiment avant de passer à une autre chanson de son registre qui n'était autre que PONPONPON.

Quelques minutes après la sortie de cette demoiselle, un jeune homme sortit à son tour avec moins de sympathie et les sourcils gravement froncés. Ses cheveux bruns mi-longs fouettaient l'air à chacun de ses pas se rapprochant de lui, positionné devant la porte de Ppoiyo. Intérieurement, Ron fut soulagé de voir que ce brun visiblement fort énervé frappa plus à la porte de Ppoiyo énergiquement qu'avoir décidé de le frapper lui.

« Bon Ppoiyo tu lui ouvres ta putain de porte ou quoi ?! J'en ai marre de l'entendre brailler ! »

Ron ne put s'empêcher de le foudroyer du regard. Il ne braillait pas. Mais il ne se concentra pas plus longtemps dessus pour se tourner vers cette porte dont il avait entendu le verrou sauter et vit Ppoiyo entrouvrir la porte assez pour qu'on le voie mais pas assez pour qu'il puisse y entrer.

« Emmène le au concierge, j'en ai rien à faire. »

Ce brun dont Ron ignorait le nom se tourna alors vers lui, ses yeux noisette le détaillant avec attention. Ron de son côté ne sachant pas si cet homme allait l'emmener de force au concierge ou non, il n'avait pas pensé à cette éventualité et ne savait pas comment réagir. Face à la carrure de cet inconnu à la veste en cuir rouge, Ron devinait déjà qu'il allait avoir du souci à s'en défaire.

« Bah si tu le veux pas écoute, moi il m'intéresse. Salut je suis Meito, ça te dit de venir dans mon appart' plutôt ? »

Mais alors que Ron allait répliquer quelque chose, refuser la proposition que lui présentait Meito, une main vint saisir son poignet pour le tirer vers l'avant et ses oreilles purent entendre le claquement de la porte se trouvant maintenant derrière son dos. Les yeux agrandis par la surprise, Ron vit pour la première fois l'entrée et le début du salon de l'appartement de Ppoiyo se montraient à ses yeux.

« Attends cinq minutes, le temps qu'il soit parti et va-t'en. »

Ppoiyo lui montra alors son dos puisqu'il se dirigeait vers son salon, s'éloignant de lui. Mais bien sûr, Ron ne l'écouta pas et déchaussa ses chaussures pour ne pas salir les lieux et rejoignit son collègue qui se laissait tomber sur son canapé et allumer la télévision. L'appartement était meublé de l'essentiel et aucune décoration n'était visible sur les murs noirs ou encore sur le dessus des meubles disposés autour de lui.

« Et si je ne veux pas partir ? » Supposa-t-il en se mettant derrière Ppoiyo, ses genoux contre le dossier du canapé devant lui.

Tout en se penchant vers l'avant, il entoura ses bras autour du cou du bleuté pour rapidement sentir les mèches de celui-ci frotter contre le bout de son nez. Pour son grand bonheur, Ppoiyo ne se retira pas de son étreinte et resta en place.

« Si tu veux un plan cul, tu peux rejoindre Meito. Il n'y en a pas ici. »

Ron ne put s'empêcher d'écarquiller ses yeux face au manque de tact dont faisait preuve Ppoiyo en débitant de telles paroles, mais il ne put s'empêcher de ricaner par la suite. Sans plus attendre, ces mois de retenus commençant à voler en éclats, Ron fit basculer Ppoiyo sur le dos après être passé par-dessus le dossier du canapé et chevaucha bientôt le bleuté. Il tint rapidement ses mains dans les siennes pour éviter de recevoir des coups. La surprise logée dans les yeux du bleuté ravie Ron alors que Ppoiyo se demandait sérieusement ce qu'était en train de faire cet idiot.

« Akaito et Luki m'ont dit que je t'avais manqué, commença-t-il doucement tout en se rapprochant du visage de Ppoiyo.

— Pas le moins du monde, ça m'a même fait des vacances. » Mentit aussitôt Ppoiyo tout en détournant du regard.

Ppoiyo ne put s'empêcher de ressentir des frissons et regarder avec étonnement Ron qui venait d'embrasser son cou et souffler doucement par-dessus. A quoi jouait-il bon sang ?

« Ils m'ont aussi assuré que tu avais parlé à Todoroki pour venir me rejoindre et que tu avais failli être viré, le contredit-il.

— Car j'étais certain que tu allais foirer la mission et provoqué un fiasco. Je voulais réparer les pots cassés. »

Le souffle de Ron brûlait sa peau, ses baisers déposés délicatement sur son cou et ses léchouilles le rendant tout engourdis. Une étrange chaleur s'était développée à l'intérieur de lui, le faisant se sentir bien malgré les circonstances. Les cinq minutes depuis bien longtemps dépassées, Ron resta au-dessus de Ppoiyo qui n'essayait plus de faire partir de chez lui cet idiot. Malgré lui, Ppoiyo n'arrivait pas à faire taire cette joie de voir Ron en un seul morceau. Il avait tellement eu peur de voir son cadavre plutôt que son sourire stupide. Mais pourtant, non, il n'arrivait pas à lui pardonner et lui en voulait terriblement. Pourquoi Ron ne l'avait-il pas emmené avec lui à cette mission périlleuse ? Le pensait-il faible ou encore le considérait-il comme un poids ?

« J'ai aussi entendu dire que tu ressemblais à un zombie quand je n'étais pas là. Mon absence t'atteignait vraiment à ce point ? »

Ppoiyo ne put répondre tout de suite, son torse se cambrant alors que Ron s'amusait à mordiller le lobe de son oreille. Ses mains se contractèrent alors autour de celles de Ron à défaut de pouvoir saisir autre chose. Que cherchait Ron pour se comporter ainsi ? Il voulait lui faire cracher le morceau ? Dans ses rêves ! Il n'allait rien avouer. Il avait tellement honte de s'être tant inquiété pour être incapable d'avaler quelque chose sans le revomir après et ça seulement parce que Ron était loin de lui.

« Je… j'avais des problèmes d'argents et…

— Et tu t'es mis à pleurer au boulot à cause de ça ? »

Son cœur manquant un battement, Ppoiyo obligea Ron à reculer grâce à ses mains qui maintenant appuyaient contre ses épaules. Les yeux écarquillés par la soudaine réaction du bleuté, Ron fut encore plus surpris de voir aux coins des yeux sanglants de son homologue des larmes naître pour couler lentement sur ses joues devenant petit à petit un peu plus rouges.

Face au regard choqué qu'avait en ce moment même Ron, Ppoiyo devina bien vite la cause et rabattit ses mains pour cacher son visage et pivota sur le côté pour rapidement se recroqueviller sur lui-même. Pourquoi fallait-il qu'il se mette à pleurer maintenant, devant Ron ? C'était tellement stupide. Il voulait disparaître.

« Ppoiyo, souffla suavement Ron en se rapprochant.

— Va-t'en maintenant ! Tu n'as rien à faire ici ! De toute façon, qui s'inquiéterait pour toi ? Pars où tu veux, j'en ai rien à faire ! Tu pourras même crever je ne serai même pas… »

Mais Ppoiyo ne put terminer sa suite d'âneries, la colère et la honte parlant pour lui, que Ron vint à nouveau poser ses lèvres contre les siennes pour lui couper doucement la parole. Les yeux agrandis à leur possible, Ppoiyo ne chercha pas cette fois-ci à faire se reculer le brun. Tant pis si une fois séparés Ron lui dira qu'il aura fait ça pour l'arrêter dans son délire ou qu'il faisait ça pour s'amuser, mais étrangement ce chaste baiser faisait taire ses pensées noires et le réconfortait.

Ainsi, quand Ron commença à se redresser pour constater de l'effet de ce baiser, Ppoiyo se retrouva à nouveau sur le dos et le regarda droit dans les yeux.

« Je suis désolé, soupira Ron pour briser le silence qui les avait enveloppés. J'aurai dû te prévenir. »

Dans ses yeux, Ppoiyo pouvait lire toute sa tristesse, tout son mal être. Il ne put alors que détourner du regard, incapable de répliquer quelque chose. Qu'est-ce que Ron voulait entendre de sa part ? Qu'il l'excusait ? Non, il ne pouvait pas le faire. Il lui en voulait toujours pour l'avoir obligé à s'inquiéter à son sujet. Savait-il à quel point il s'était inquiété ? Qu'il en faisait des cauchemars épouvantables la nuit ? Non.

« Mais je ne voulais pas t'avoir dans mon équipe car tout le monde aurait pensé que je me servirai de tes capacités pour réussir cette mission. Et tu verras par les personnes que j'ai prises, aucunes n'était réputée comme toi ou encore Akaito et Luki. »

Heureusement qu'Akaito et Luki lui avaient révélé leur plan monté avec Mikuo, Ron les remercia une nouvelle fois intérieurement alors que Ppoiyo le fixait à nouveau avec intérêt.

« Donc… je ne suis pas un poids pour toi ? » Hésita à dire Ppoiyo.

Sa question stupéfia Ron qui n'en crut pas ses oreilles. Un poids ? Il était sérieux ?

« Tu plaisantes ? J'ai encore beaucoup de travail avant de t'arriver à la cheville, oui ! Vous êtes mes idoles avec Akaito et Luki… Neru me fait peur par contre. »

Ron se mit alors à raconter tous les qualités qu'ils trouvaient à ses collègues, ses entraînements acharnés pour ne pas leur faire honte une fois sur le terrain et lui révéla même ses techniques qui le faisaient passer pour un froussard auprès de l'agence. Ppoiyo en découvrit beaucoup sur son collègue, enregistrant tout sans exception.

« Mais ce n'est pas tout… si je veux être aussi fort que vous, ce n'est pas par simple fierté. C'est aussi pour ne pas vous faire honte à vous, à toi, et pouvoir me tenir à vos côtés sans entendre les moqueries des autres. »

Le rapprochement du visage de Ron du sien laissa Ppoiyo interdit pendant un temps avant de sentir pour une troisième fois les lèvres du brun contre les siennes. Un baiser un peu plus insistant que les précédents, sans aller plus loin encore. Ron entoura le corps de Ppoiyo par ses bras, ramenant le corps de ce dernier contre son torse pour pouvoir le tenir contre lui-même après que leur baiser chaste prit fin. Il avait toujours rêvé de prendre le bleuté dans ses bras, pour le consoler, lui qui semblait toujours triste et seul.

« Je t'aime Ppoiyo ! Et ça depuis longtemps alors pardonne-moi. Je veux être ton égal, éviter que ma mauvaise réputation entache la tienne et que tu finisses par me détester ! Je ne le supporterai pas. »

La force de l'étreinte que lui faisait Ron manqua d'étouffer le bleuté qui avait en ce moment même les yeux écarquillés, croyant avoir mal entendu et regardant du coin de l'œil le visage de Ron qui prenait soin de le camoufler grâce à leurs cheveux emmêlés. Lui aussi tenait Ron dans ses bras, ne pouvant avoir une autre occupation et étant plus à l'aise comme ça, mais alors pourquoi ressentait-il cette sensation de comble, de plaisir, à entendre ces mots loin d'être normaux. Surtout entre deux hommes. Il savait que Ron appartenait à cette tranche de personnes, qu'il préférait les hommes aux femmes, Neru l'avait laissé sous-entendre par moment et puis le premier baiser qu'il lui avait donné ne pouvait en démentir. Mais être amoureux de lui… jamais il ne l'aurait deviné. Après tout, Ron était gentil avec tout le monde.

Puis tout à coup, sans prévenir personne, Ppoiyo fut lui-même surpris d'entendre son propre rire qui s'échappait de son corps. Toute cette pression emmagasinée sur ses épaules, toute sa frustration, son mal-être, ses angoisses, tout étaient en train de s'envoler comme par enchantement. Il en aurait presque mal aux côtes.

Surpris lui aussi d'entendre LE Matsuda Ppoiyo rire, Ron cessa d'éteindre ce corps qui se tortillait et le jugea un instant du regard. Est-ce qu'il se fichait de lui ?

« Je ne plaisante pas Ppoiyo, clarifia-t-il pour être clair.

— Je… ce n'est pas ça, tenta ce dernier entre deux hoquets.

— Alors quoi ? Je ne vois pas ce qui a de drôle. »

Ppoiyo essaya tant bien que mal d'arrêter de rire, se doutant bien que c'était plus insultant qu'autre chose pour Ron qui attendait sûrement une réponse de sa part. Une réponse ? Ce rappel coupa court à l'hilarité de Ppoiyo qui regarda avec attention Ron toujours au-dessus de lui. Et s'il répondait non, qu'est-ce que sera la réaction de Ron ? Partira-t-il de son appartement et le laissera-t-il tranquille ensuite ? Mais s'il répond l'inverse, soit oui, que feront-ils ? Un couple normal doit bien s'embrasser, coucher ensemble. Parfois même se marier. Et puis, Ppoiyo devait bien s'avouer que depuis la mort de sa sœur, il n'avait pas eu beaucoup voire même pas du tout de relation. Pas même de relation basée que sur le sexe.

Mais aimait-il Ron ?

« Je t'aime Ppoiyo et quoique tu peux dire ou penser, ça ne changera rien. »

Les yeux convaincus de Ron, déterminé à le faire tomber amoureux de lui en retour par n'importe quel moyen, Ppoiyo ne put s'empêcher de soupirer. Pourquoi s'était-il entiché de cet idiot ? Car Ppoiyo n'était pas bête ; pour s'inquiéter au point d'en devenir malade pour quelqu'un, il n'y avait pas trente-six milles explications. Il tenait plus qu'il ne devrait à Ron.

« Soit… de toute façon je ne suis pas à mon avantage dans cette position. »

Ron s'interrogea un instant sur la réplique de Ppoiyo, était-ce sa réponse ? Vraiment ? Le brun décida alors de sauter le pas, vérifier la chose par lui-même, prenant donc le taureau par ses cornes et alla à nouveau embrasser ses lèvres qui ne refusèrent pas le doux contact. Face à la coopération que montrait Ppoiyo dans ce baiser chaste, Ron décida de passer à l'étape suivante et entrouvrit ses propres lèvres pour que sa langue aille taquiner celles de Ppoiyo pour lui requérir l'entrée de cet espace privé. Pour sa grande surprise et son plus grand bonheur, Ppoiyo le lui accorda et bientôt leur langue respective alla jouer avec sa semblable pour inventer un balai endiablé, leur souffle se mélangeant à l'autre tandis que Ppoiyo passait ses bras autour du cou de Ron.

L'ambiance du salon se réchauffa davantage quand les mains de Ron passèrent sous l'uniforme de Ppoiyo qui n'avait pas eu le temps de se changer, déboutonnant donc sa chemise et virant ce qui pourrait le déranger pour caresser cette peau étonnamment douce. Il pouvait clairement entendre les petits gémissements étouffés par leurs baisers qu'émettait faiblement Ppoiyo sous lui alors que ses mains s'amusaient avec ses tétons durcis. Ron n'en croyait pas ses yeux. Ppoiyo se livrait à lui et l'acceptait. Lui qui quelques heures plus tôt l'ignorait complètement.

Ron parvint à retirer la veste treillis de Ppoiyo qui l'aida même à faire tomber le vêtement au sol, se retrouvant alors torse nu sans la moindre gêne apparente dans ses yeux. Sans plus attendre alors, comprenant que son toucher ne le dérangeait pas, Ron continua de caresser ce corps offert et déposer de ci de là des baisers papillons tout en goûtant pour la première fois à cette peau alléchante. Contre lui, Ppoiyo se cambrait et retenait ses gémissements comme il le pouvait en se mordillant les lèvres ou plaquant ses mains par-dessus sa bouche, enfonçant sa tête dans le canapé. Ron fut allégrement amusé quand après être descendu pour jouer avec le nombril de son amant, il avait aperçu cette bosse caractéristique dans le pantalon de Ppoiyo. Il ne pouvait rêver mieux comme réaction.

Ses mains saisirent sans plus attendre la ceinture coinçant autour de la taille de Ppoiyo son pantalon importun. L'objet métallique rejoignit bientôt le sol en un tintement à peine audible à cause de l'intérêt des deux hommes pour tout autre chose. Le pantalon aux nombreuses poches ne tarda à la rejoindre elle ainsi que la veste, Ppoiyo se retrouvant muni d'un simple caleçon que lorgna un instant Ron. Les yeux à demi ouverts, les joues rougies, Ppoiyo put voir l'attention particulière de Ron au niveau de son dernier vêtement. Il ne put que rougir davantage et faire taire sa conscience quand les mains de Ron prirent les contours élastiques de son dernier rempart textile pour lentement le faire descendre sur ses jambes, ses chevilles, et le lui retirer doucement. Ppoiyo ferma alors fermement ses yeux, ses mains se contractant douloureusement contre le canapé alors que Ron avait attrapé son sexe entre ses mains et entamait des va et vient incessant.

« Est-ce que tu apprécies, Ppoiyo ? » Lui souffla-t-il à l'oreille après s'être penché, sans arrêter les mouvements de sa main.

Avec difficulté, ce dernier releva ses yeux sanglants pour observer ce visage finement tracé qu'avait Ron. Ses yeux d'un turquoise luisant dans l'obscurité des lieux, les journalistes à la télévision se faisant oublier, Ppoiyo ne put décrocher d'autres mots que le nom de cet homme qui se trouvait à quelques centimètres de lui. Il passa ses bras autour de son cou, se collant à lui qui était toujours habillé et respira à plein poumon pour ne pas mourir asphyxié. Contre sa cuisse, il sentait sans difficulté la propre érection dont était victime Ron, heureux de produire un tel effet chez son collègue et amant.

« Ron… » L'appela-t-il à nouveau, ses bras ne se décrochant pas du cou de celui-ci.

Ce même jeune homme qui n'avait pas manqué de saisir l'occasion de toucher le dos et le postérieur que lui offraient en ce moment même Ppoiyo. Par cette étreinte, ils avaient échangé leur position et Ron se trouvait maintenant allongé sur ce canapé tout en se servant de son accoudoir pour être légèrement relevé et pouvoir voir où ses mains se baladaient tout en se pourléchant les lèvres. S'il avait un jour pensé que Ppoiyo réagissait de la sorte, il aurait sauté le pas plus tôt !

Ses mains descendirent du bas des reins de Ppoiyo pour suivre avec attention les courbes de ses fesses, ne manquant aucun détail, ses lèvres embrassant et mordillant son épaule contre son cou, tandis que ses doigts se frayaient un chemin dans cette intimité qu'il espérait inconnue jusqu'à aujourd'hui. Sentir Ppoiyo se crisper contre son cou, n'ayant pas pu retenir son petit cri de douleur quand un premier doigt entra en lui, certifia à Ron que c'était sûrement sa première fois. Un large sourire naquit sur ses lèvres alors qu'il préparait cet endroit convenablement.

« Je suis content… personne n'est venu ici avant moi, soupira-t-il heureux.

— Le boulot prend du temps et… je ne sors pas sinon, ah ! »

Ppoiyo renforça son étreinte autour de son cou alors que Ron venait d'insérer un deuxième doigt en lui, commençant ses mouvements de ciseaux. Le bleuté sentait ses entrailles lui faire mal et le supplier d'arrêter ce manège, n'étant pas étaient faites pour recevoir quelque chose. Mais Ppoiyo tut cette douleur intérieure par cette envie démentielle qu'il ressentait en ce moment. Il ne comprenait pas comment avait fait Ron pour l'exciter autant, lui qui pourtant était un homme tout comme lui, mais le fait était là. Il avait envie de lui.

« Même… je vais être ton premier. » Se réjouit Ron en l'embrassant après avoir penché sa tête en arrière.

Dans un soupir qui en disait long, Ppoiyo fixa Ron qui semblait vraiment ravi à l'idée d'être la première personne qui le prendra. Le bleuté n'avait jamais compris pourquoi des personnes se réjouissaient d'être le premier dans ce genre de domaine, qu'est-ce que cela apportait concrètement ? Mais il ne pouvait pas en vouloir à Ron pour l'instant.

Après avoir inséré un troisième et dernier doigt et avoir terminé de le préparer, Ppoiyo ne put retenir un râle de mécontentement quand Ron les retira. Sous le ricanement du brun qui retira à son tour son pantalon et le faisait tomber à même le sol, Ppoiyo fixa avec attention ce corps qui se découvrait petit à petit à lui.

Dans un dernier baiser, Ron saisit son propre membre pour l'emmener à l'entrée de Ppoiyo qui le chevauchait toujours. L'étreinte du bleuté autour de son cou se renforça un peu plus lorsque son gland poussa contre son intimité, s'enfonçant douloureusement dans cet endroit loin d'être fait pour ce genre de visite et le faisait rappeler à Ppoiyo qui contractait sa mâchoire et retenait ses larmes. Tous d'eux savaient parfaitement que cette entrée n'allait pas être agréable, autant pour Ppoiyo qui subissait que pour Ron qui sentait les chaires du bleuté serrer son membre. Pourtant, grâce à de multiples petites astuces attentionnées et de temps, Ron embrassant les lèvres de Ppoiyo qui se laissait faire, ses mains jouant avec le sexe toujours érigé du bleuté, ce dernier finit par se détendre et permettre à Ron de rentrer complètement en lui.

« Enfin… je suis enfin en toi, soupira-t-il d'une voix enrouée par le plaisir le submergeant.

— Crétin. »

Mais Ron se ficha de l'injure devenue affective de Ppoiyo, l'embrassant toujours avec ferveur alors que commençait ses coups de butoirs tout d'abord lents pour habituer son tendre amant. Les premiers gémissements sortis furent un mélange de douleur et de plaisir, Ppoiyo enfouissant alors son visage dans le cou de Ron pour humer par la même occasion son odeur. Ses bras n'avaient pas quitté leur emplacement depuis le début de leur ébat, continuant à enserrer ce cou sans l'étrangler pour autant. Ses hanches suivaient le rythme que donnait Ron pour mieux le sentir en lui, profiter davantage de cette situation pour combler cette solitude grandissante dans son cœur et même dans son âme. Jamais jusqu'à lors Ppoiyo ne s'était sentit aussi comblé.

Bientôt, sa voix se mua en véritable son de plaisir. Il ne pouvait plus retenir ses gémissements de sortir de sa bouche après que Ron ait accéléré la cadence et s'enfonçait toujours plus profondément en lui, ses mains entourant sa taille et accompagnant le mouvement tandis que Ppoiyo s'était redressé et que ses mains appuyées contre les épaules de Ron pour se lever de lui-même pour ensuite redescendre. La sueur faisait se coller ses cheveux contre son front. Il se pencha néanmoins vers l'avant, proche du visage de Ron. Son cœur allait exploser par tant d'émotions ressenties en même temps, n'arrivant pas à suivre le rythme. Sa respiration saccadée et surtout laborieuse montraient bien à quel point il n'arrivait plus à respirer correctement et que ce trop-plein de plaisir l'épuisait par sa force.

Étirant un sourire alors qu'il attrapait dans la paume de sa main la joue rougie de Ppoiyo, Ron donna un baiser à son amant avant de le faire basculer vers l'arrière et lui permettre de se reposer, ou en tout cas arrêter de mener la barque et le laisser faire. Le pénétrant à nouveau, entendant avec délice le cri de plaisir poussé par Ppoiyo, Ron s'enfonça à nouveau pour rapidement se déhancher et aller cette petite boule de nerfs qui envoya de forts spasmes à Ppoiyo qui se dandina sous lui. Les mains du bleuté avaient attrapé ses épaules, enfonçant presque ses ongles dans sa peau, et mouvant ses hanches pour les faire s'entrechoquer avec les siennes et ainsi mieux le sentir. Leurs gémissements et râles couvraient le bruit émis par la télévision, se fichant éperdument si les voisins pouvaient les entendre et se plaindre. La pièce s'était vue transformée en lieu de luxure qu'il ne fallait pas déranger. La température avait elle aussi changée et devenait d'une chaleur presque étouffante, ayant poussé Ron à retirer sa veste et se trouvait aussi nu que Ppoiyo qui n'arrivait plus en ce moment même à avoir des pensées cohérentes. Si on lui avait demandé son prénom, il n'aurait su quoi répondre.

« Ppoiyo, je vais venir. » L'avertit Ron.

Ouvrant ses yeux à demi, Ppoiyo entraperçut le visage rougi par l'effort et le plaisir de Ron dont les yeux étincelants montraient tout son amour pour lui. Ne pouvant rien répondre à cela, sentant cette même envie le prendre au niveau des reins, Ppoiyo resserra son emprise autour des épaules de Ron et le ramena davantage à lui. Son dos se vouta pour faire rencontrer son torse contre celui de Ron après qu'il ait senti à l'intérieur de lui la semence de son amant qui le fit aussitôt jouir à son tour et se contracter de tout son être.

Ron s'affala un instant sur lui, le souffle court et n'ayant plus aucune force. Le tenant entre ses bras, Ppoiyo tentait tout comme lui de reprendre une respiration correcte tout en essayant le plus possible de rester sur ce petit nuage rose où il se sentait extrêmement bien. Pour rien au monde il n'échangerait sa place.

Un dernier baiser vit le jour après que Ron ait posé sa main contre sa joue, s'étant entretemps relevé légèrement pour mettre son visage en face du sien et déposer ses lèvres contre les siennes. Ppoiyo rendit le baiser du mieux qu'il put, pour remercier Ron de ce doux sentiment qu'il ressentait encore dans son être, d'être avec lui, encore vivant et surtout de l'aimer. Il ne pouvait le dire avec des mots et espérait être clair avec ses baisers.

Ron se retira ensuite de lui, s'asseyant de l'autre côté du canapé souillé et se passa une main dans ses cheveux. Ppoiyo nota son état de réflexion et fit alors de même, s'asseyant à ses côtés malgré la douleur qu'il ressentait à son postérieur.

« Un problème ? » Posa-t-il faiblement, inquiet.

Les yeux turquoise se tournèrent dans sa direction, étrangement sérieux. Ppoiyo commença alors à s'imaginer différents scénarios catastrophes plus stupides les uns que les autres, se demandant même si Ron l'aimait vraiment et ne lui avait pas menti juste pour tirer un coup. Ainsi, quand ce dernier prit la parole pour enfin confesser ce qu'il avait sur le cœur, Ppoiyo ne put s'empêcher de retenir son souffle.

« En fait… tu vas sûrement me tuer après ce que je vais te dire, mais il faut que tu le saches. Je ne suis jamais parti en mission périlleuse comme te l'ont dit Akaito et Luki. »

A cet instant précis, Ppoiyo cessa de réfléchir. Le temps que l'information repasse une dizaine de fois à son cerveau pour que celui-ci comprenne et enregistre correctement les données.

« Pardon ?! S'écria-t-il après de bonnes minutes d'écoulée.

— C'était une idée de Mikuo ! Il voulait m'aider à te faire comprendre mes sentiments ! Je ne lui ai rien demandé, il a même fait ça dans mon dos. Je suis innocent ! Clama Ron pour sa défense en adoptant une posture de défense, ses bras cachant son visage.

— Ce n'est pas une raison ! Tu étais au courant non ? Tu aurais pu m'en parler avant de venir dans mon appartement !

— Mais c'est pas ma faute ! Puisque je n'étais pas au courant, le crime était déjà commit ! En plus tu m'ignorais complètement ! Comment tu voulais que je t'en parle, hein ? »

Ppoiyo décontracta ses poings à cette confession. C'est vrai, Ron semblait être aussi une victime de ce plan qu'avait créé Mikuo mais qui toutefois en avait tiré profit. Il soupira pour toute réaction finale, poussant Ron à retirer ses bras qui cachaient son visage.

« Et maintenant ? Demanda Ppoiyo après avoir rouvert ses yeux et le regardant avec attention.

— Maintenant quoi ? Reprit Ron surpris par la question.

— Qu'est-ce que nous sommes pour l'autre ? »

Sa question resta sans réponse pendant un temps, Ron le fixant sans rien dire. Son silence commença alors à l'inquiéter, cherchant à tâtons ses vêtements pour se rhabiller. Il avait besoin d'une douche aussi. Mais quand la voix de Ron remplit l'appartement, Ppoiyo cessa son activité et tourna ses yeux sanglants dans sa direction.

« Nous sommes amants maintenant, non ? A moins que tu ne veuilles pas de moi, moi ça me conviendra parfaitement. »

Ppoiyo ne put s'empêcher de sourire, trop peu toutefois pour que Ron puisse le remarquer. Après avoir enfilé son caleçon et tenant ses autres affaires dans ses mains, se dirigeant alors vers la salle de bain sans répondre quelque chose à Ron qui le suivit du regard.

« Si tu veux te laver, c'est par ici. Et c'est hors de question que je déménage, c'est à toi de ramener tes affaires ici. » Lança-t-il en disparaissant dans la pièce d'eau.

Un sourire éclatant illumina le visage de Ron qui sauta du canapé pour aller le rejoindre, ne prenant même pas le temps d'enfiler son caleçon puisqu'une douche s'imposait de toute façon. Il rejoignit ainsi Ppoiyo qui était entré sous la douche et avait enclenché l'eau tiède qui ruisselait le long de son corps. Un combat se produit donc entre les deux hommes puisque Ppoiyo ne voulait pas prendre sa douche en même temps que Ron et que ce dernier se collait inexorablement à lui sans se soucier des coups qu'il pouvait recevoir, parvenant même à voler des baisers à son nouvel amant qui l'injuriait de tous les noms possibles.

Finalement, Ron était parvenu à conquérir Ppoiyo grâce au stratagème de Mikuo qui fut fort heureux d'entendre de la bouche d'Akaito le lendemain qu'il avait réussi. Toute la base ne tarda d'ailleurs pas à apprendre que Ppoiyo et Ron formaient maintenant un couple à cause du brun qui le criait partout la bouche en cœur avant que Ppoiyo n'arrive et le frappe pour le réduire au silence. Luki s'amusa aussi à taquiner le bleuté qui se retenait de l'étrangler devant tout le monde.

Comme quoi, manipuler des personnes n'étaient pas réservées qu'aux méchants et surtout pour des fins malheureuses. On pouvait aussi aider notre entourage de la sorte. Ppoiyo et Ron en étaient l'exemple parfait.

C'est ainsi que dans le salon de Ppoiyo, quelques jours plus tard de leur annonce officielle formulée par Ron dans toute l'agence, que le bleuté se rappela d'un fait auparavant mis de côté en vue des événements. Devant lui, Ron venait de se réveiller et baillait devant sa tasse de café avant d'en boire une gorgé ensuite.

« Mais au fait, tu étais où pendant tout ce temps ? Demanda-t-il tout à coup.

— Tout ce temps ? Le reprit Ron pas tout à fait réveillé, grattant l'arrière de son crâne avec une de ses mains.

— Quand t'étais absent. » Grinça Ppoiyo.

Cela lui rappelait de mauvais souvenirs ; toutes ses inquiétudes pour cet idiot et ses cauchemars qui l'avaient ensuite rendu malade. Il vit ensuite Ron levé le menton vers son plafond, semblant réfléchir énormément pour se souvenir de sa dite absence. Ppoiyo contracta donc sa mâchoire, se retenant de ne pas le frapper. Ron avait le don fabuleux de le sortir de ses gongs en un rien de temps et surtout pour des broutilles.

« Oh, je sais ! Après l'affaire Tsubame, j'ai voulu me remettre à l'entraînement mais quelque chose clochait avec mon bras. J'arrivais pas à le tendre correctement. Du coup, j'suis allé voir l'infirmier de la base et hop ! Séances de kiné et arrêt total pendant un mois. Todoroki n'était pas content, mais j'avais pas le choix.

— Et tu pouvais pas me prévenir ? » Grimaça-t-il davantage alors que Ron en face de lui étirer un large sourire, content de s'être souvenu.

D'ailleurs, Ron sourit davantage suite à sa question. Il se dépêcha même de terminer à boire son café et se lever pour ensuite sortir son ânerie :

« Tu ne m'avais pas encore passé ton numéro, mon petit sucre d'orge ! »

La réaction de Ppoiyo fut quasi-immédiate et sa tasse de café se brisa en mille morceaux à cause de la porte menant à leur chambre que Ron avait ouverte pour se protéger. A force de se faire frapper, Ron commençait à comprendre comment fonctionner son adorable amant lorsqu'il se mettait en colère. Un éclat de rire retentit dans l'appartement auparavant silencieux, suivis bien rapidement par des injures destinées à un certain brun natté, partant le rejoindre pour lui flanquer une raclée.

Au final, Ppoiyo et Ron arrivèrent en retard à leur boulot. Le brun se fit de nombreuses fois interroger sur ses hématomes apparents sur son visage, passant à côté du magnifique suçon présent, fais ce matin même, sur le cou de Ppoiyo. Et c'était tant mieux pour tout le monde. Aucune vie ne sera perdue cette journée-ci. Ou peut-être celle de Ron ce soir, quand ils seront de retour dans son appartement.

Petit sucre d'orge, et puis quoi encore ?

Fin.