Rating : M.

Catégorie : Crime,Romance, Action (que j'aurais souhaité mettre en tag, mais je ne l'ai pas trouvé et en plus on ne peut en mettre que deux).

Disclaimer : Bien sûr, les personnages ne m'appartiennent pas. En même temps, si j'avais Akaito dans mon lit vous ne m'auriez pas vu sur ce site, je serais morte dans une marre de sang ! :D

Petite note : Pendant l'écriture de ce chapitre, ainsi que les autres quand l'inspiration se faisait plus mince, j'écoutais très souvent Akaito. Notamment sur une chanson : Stepping on your shadow ou encore Senbonzakura pour le fun haha. Franchement, si vous avez du temps, écoutez Stepping on your shadow qui est normalement disponible sur You tube et qui est géniale !

Hormis ces petites indications, me voici avec une nouvelle histoire qui j'espère vous plaira ! Cette fois j'ai utilisé des personnages plus connus haha ! Bonne lecture ! Et n'hésitez pas à reviewer, ça encourage toujours l'auteur ;)


Pour mon pays et lui

Chapitre 1 – Pour l'avenir de la nation


Se réveiller quelques secondes avant que son réveil ne sonne était devenu une habitude pour lui et pourtant aucun bruit ne venait déranger son sommeil parfois lourd quand il n'a pas dormi depuis des semaines ou encore léger quand il est aux aguets, une des répercussions néfastes de son boulot. Annulant la sonnerie de son réveil en prenant en main celui-ci et l'apportant au-dessus de ses yeux rougeoyants, Akaito le reposa ensuite tout en ôtant les couvertures de son lit double pour se relever et commencer à s'étirer en attrapant son bras gauche pour aller l'étirer tout en se penchant sur le côté. Cela faisait longtemps qu'il n'avait pas passé une nuit aussi paisible, sans rêve étrange ou encore des souvenirs remontants à la surface de ses anciennes missions ; les cris de ses personnes parvenaient à le hanter jusqu'ici, dans ce petit appartement au centre de la capitale de Chiba.

Sans plus attendre et ne prenant pas le temps d'ouvrir ses rideaux qui assombrissaient la petite pièce qui lui servait de chambre et qui se composait d'un vulgaire lit maintenant inoccupé, d'une armoire avec seulement quelques affaires achetées bon marché où seul trônait son uniforme treillis des forces spéciales japonaises avec son badge au fond bleu clair cousu sur l'épaule gauche du tissu ainsi qu'un petit canapé à deux places où il s'asseyait parfois pour être plus à laisse alors qu'il faisait des exercices de musculation avec ses haltères, Akaito partit d'ailleurs en direction des petits objets métalliques qui jonchaient le sol. Akaito commença ainsi son entraînement du matin, soulevant dès le début vingt-huit kilos pour garder la forme et ne pas avoir une baisse de régime pendant une mission qui ferait ensuite rire et casser sur son dos du sucre par ces nombreuses personnes qui n'attendaient que ça de sa part. L'échec d'une seule mission n'était pas envisageable. Toujours réussir, quoiqu'il se passe, qu'importe la personne en face de lui, la réussite de la mission était primordiale. De toute façon, l'échec dans son milieu était synonyme de mort car même si les agents des forces spéciales revenaient en sale état à la base, ils se suicidaient souvent la semaine suivante ou au plus tard à la fin du mois. Ce travail ne plaisantait pas.

D'un geste bref, Akaito se passa son avant-bras par-dessus son front suintant tout en se redressant pour aller jusqu'à la cuisine et se préparer son petit-déjeuner. Les délicieuses odeurs de soupe miso et tous les accompagnants recouvrirent bientôt le salon de l'appartement si calme que cela pourrait paraître effrayant. Cela faisait des années qu'Akaito vivait seul et qu'il ne se souvenait même plus du visage ainsi que du son de la voix de sa dernière conquête. Son boulot ne lui permettait pas souvent de sortir une fois la nuit tombée ou de s'inscrire à un site de rencontres si un jour il devient vraiment désespéré. Il n'avait pas le temps à perdre en recherche de compagnie, la solitude lui convenait d'autant plus très bien ; ainsi quand il rentrait tard ou après de longues semaines d'absences personne d'autre que ses supérieurs ne lui demandaient de faire un rapport et il était tranquille une fois entré dans son petit appartement modeste qui lui plaisait bien mine de rien. Pour le peu qu'il savait, les voisins étaient un gentil petit couple qui ne faisait pas un bruit et ça même quand ils ont de la visite et le quartier était plutôt tranquille en soit. Pourquoi irait-il donc se prendre la tête à avoir un peu plus de compagnie ?

La vaisselle maintenant faite et de retour dans sa chambre, Akaito troqua son pyjama pour son uniforme dont il boucla la ceinture fermement autour de sa taille plutôt svelte malgré ses nombreux exercices pour se muscler un peu plus. Il ferma à double tour la porte d'entrée de son appartement avant de monter dans sa vieille voiture qui à son avis allait bientôt rendre l'âme, l'ayant reçue comme cadeau à sa réussite de ses examens à l'université militaire de la région et dix années s'étaient écoulées depuis. Akaito allait donc bientôt sur ses trente ans, faisant même quelques années de plus à cause de ses traits durs et de l'expression de ses yeux qui montraient qu'il avait pu voir des choses horribles que le commun des mortels ne pensent même pas imaginables.

« Eh Akaito, par ici ! » Héla une voix que le rouquin reconnut aussitôt.

Vers l'espace réservé aux fumeurs, une petite salle où les fenêtres étaient toujours ouvertes et où le paysage offrait une vue sur une route interminable et la silhouette vague d'immeubles, l'un de ses collègues et ami proche agitait énergiquement son bras pour attirer son attention sur sa personne et le faire venir jusqu'à lui. Passant les allées de bureaux en saluant d'un geste de la main ses autres camarades qui étaient polis en lui souhaitaient une bonne journée, les autres se dépêchant de s'éloigner de lui ou encore de commérer sur son dos, Akaito rejoint bien vite son ami aux cheveux étrangement roses pour un homme qui en plus d'être assez longs, s'arrêtant un peu plus bas que ses épaules, avait des cils plutôt longs qui allaient parfaitement avec son visage finement tracé. Luki Megurine était son nom et il était tout comme lui l'un des meilleurs agents de cette équipe de par son sang-froid inébranlable et son intelligence un peu plus développée que la moyenne en plus bien sûr de ses capacités sur le terrain.

« Comment vas-tu depuis la semaine dernière ? Tu m'as l'air plus reposé ! S'enquit-il de lui faire remarquer alors qu'il coinçait l'une de ses cigarettes entre ses lèvres et commencer à l'allumer.

— Une journée de repos fait toujours du bien, et toi ?

— Parfait ! J'ai pu faire une nouvelle conquête dans le bar où je t'ai emmené la dernière fois ! »

Soit dit en passant, Luki était un coureur de jupons à ses heures perdues. D'ailleurs, il n'était pas difficile de retrouver Luki dans l'agence quand celui-ci avait terminé ses rapports et les avait rendus à leur patron, se trouvant la plupart du temps vers l'accueil où les hôtesses étaient toujours habillées de mini-jupes et sentant bon le dernier parfum à la mode. Un véritable dragueur dans toute sa splendeur mais n'en restant pas moins délicat et attentionné. Luki semblait être aussi le genre de personne avec qui on s'entend toujours très bien après une relation ou juste pour l'histoire d'une nuit puisqu'Akaito n'avait jamais vu aucune femme venir se ruer sur son ami pour l'égorger, voyant celles-ci plutôt toujours souriantes ou discutant calmement avec leur ancien amant. Luki était donc populaire, tout l'inverse de lui.

« D'ailleurs, faudrait qu'on essaye la prochaine fois d'avoir notre jour de congé en même temps pour que je t'y emmène à nouveau et que tu puisses voir un peu de monde ! Ça te fera le plus grand bien, crois-moi ! » Lui confia-t-il en faisant s'abattre délicatement sa main sur son épaule en un geste affectueux.

Akaito releva ainsi ses yeux rougeoyant pour observer le visage de son ami illuminé par un sourire qui éclaircissait un peu plus ses traits et le rendait bien plus beau qu'au naturel. Il ne put refuser la proposition de Luki sachant que s'il avait le malheur de faire ça ce dernier argumenterait pendant des heures sur les raisons de son obligation à le suivre, ce dont il n'avait certainement pas besoin. Luki pouvait être tenace quand il avait une idée en tête.

« Je pourrais v'nir moi aussi, hein ? Hein !? »

La voix soudaine fit se retourner les deux amis pour voir le jeune homme sortant de sa cachette qui se trouvait être la table en bois massif qui était le seul meuble dans la pièce pour permettre aux fumeurs se s'asseoir par-dessus ou encore y poser des documents et discuter tout en fumant leur cigarette tranquillement. Les yeux arrondis par l'entrée de cet agent aux longs cheveux ébène coiffés en une natte les laissèrent sans voix.

« Que faisais-tu ici Ron ? Demanda Luki pour s'assurer de l'état mental de son collègue.

— Hier j'ai laissé une surprise sur le bureau de Ppoiyo mais vu l'heure qu'il est, il doit me chercher partout pour m'exterminer et il a horreur de l'odeur du tabac. » Expliqua le concerné de l'affaire en se relevant pour ensuite essuyer la poussière s'étant accumulée sur son uniforme.

Pendant que Luki interrogeait davantage Ron sur la nature de cette surprise et que ce dernier lui répondait en se retenant de rire en imaginant la tête que devait avoir leur collègue, Akaito soupira un instant avant de se retourner et poser son dos contre le mur où était incrusté les fenêtres pour ainsi voir tous les autres membres de l'agence en plein travail si tôt dans la matinée. Le monde suivait son cours normalement, sans intempéries, sans menace qui puisse changer le cours des choses, tout était si tranquille ; quelques personnes discutaient calmement autour du distributeur de café infect alors que d'autres marchaient d'un pas actif entre les bureaux pour rejoindre celui d'un collègue pour lui parler ou encore lui apporter de nouveaux documents à traiter.

Akaito ne tarda cependant pas à apercevoir la silhouette de leur plus petit agent, un jeune homme qui dépassait légèrement la vingtaine et était devenu en un temps record l'élite des élites tout comme lui ou encore Luki et chose surprenante même Ron en faisait partie. Oui tient c'était vrai, en y repensant et en jetant un coup d'œil au dit agent surprenant, Akaito ne comprenait pas comment avait fait Ron pour se hisser à un tel grade. Les fois où Ron était avec lui dans une mission et qu'il arrivait à court de balles, n'étant pas très dégourdi de ses mains et ne pouvant donc engager un combat au corps à corps, il arrivait très souvent à Ron de prendre la fuite, saluer tout le monde, et aller se planquer quelque part le temps qu'eux restaient sur le front continuant à se battre. La famille Keine d'où il était issu n'était pas inconnue à la base, ces derniers leur versant toujours de très fortes sommes pour financer leurs projets. Peut-être était-ce aussi grâce à cet argent que Ron ne s'inquiétait pas au sujet de la sauvegarde de son poste si un jour ses collègues dénonçaient son comportement lors d'une mission à leur patron.

Un soupir l'emporta où il expira par la même occasion une fumée blanche qui provenait de sa cigarette, reportant ses yeux rougeoyant sur cette personne qui déambulait dans la pièce principale avec fureur à la recherche de Ron pour mettre fin à ses jours, l'expression de son visage ne pouvant démentir sur ses projets de la matinée. Les sourcils un peu plus froncés que d'habitude, maugréant sûrement des injures envers Ron voire même comment il allait le tuer à petit feu pour le faire souffrir un maximum avant d'abréger ses souffrances, ses yeux sanglants comme les siens fusillaient chaque endroit où aurait pu se trouver son collègue et sur lesquels il se jetait pratiquement pour s'apercevoir qu'il s'était trompé et ce qui le mettait davantage en rogne.

C'était une journée normale.

« Ron tu devrais faire attention, Ppoiyo ne va pas tarder. »

Son avertissement lancé, Akaito écrasa son mégot de cigarette contre le cendrier avant de laisser ce dernier à l'intérieur du petit objet transparent. Son dos quitta l'appui de la fenêtre pour se diriger vers la porte de sortie de cette petite pièce réservée aux fumeurs, entendant alors le brun pousser un cri de terreur après s'être retourné et voir son collègue si proche de son repaire. Rapidement Ron retourna sous la table, Luki ne pouvant s'empêcher de rire de la situation tout en suivant Akaito pour rejoindre son bureau et peut-être se mettre à travailler sérieusement aujourd'hui.

Les deux collègues et amis se dirigèrent alors ensemble vers leur bureau, ces derniers n'étant pas éloignés l'un de l'autre et c'était ce rapprochement qui avait permis à Luki de lui adresser la première fois la parole pour lui demander un trombone.

Luki fut alors interpelé sauvagement par Ppoiyo qui arrivait au même instant en face d'eux, ses poings crispés montrant à quel point sa colère était grande et destructrice. Ron allait encore passer un sale quart d'heure.

« Luki ! Tu sais peut-être où se trouve Ron toi ? »

Sa voix habituellement froide et dénuée d'émotions vibrait cette fois-ci tel un orage prêt à éclater à tout instant. Akaito jeta un coup d'œil à son ami, sachant déjà que Luki ne saurait pas tenir sa langue et aimait plus que tout embêter ses collègues. Ppoiyo avait frappé à la bonne porte.

« Salle fumeur droit devant toi.

— Merci. »

Aussitôt Ppoiyo passa entre eux en marchant encore plus rapidement pour diminuer cette distance qui le séparait encore un peu de cet emmerdeur de première nommé Keine Ron. Si seulement il pouvait l'abattre comme ses ennemis, il pourrait ainsi retirer cette épine dérangeante de son pied.

« Tu es vraiment horrible Luki, souffla-t-il en prenant place à son bureau se trouvant à droite.

— Mais quoi !? Ces deux-là sont excellents à toujours se chercher ! D'ailleurs… »

Luki se retourna à l'instant où l'intégralité de la pièce put entendre le cri de fillette de Ron qui avait réussi à s'échapper de la salle fumeur dès l'entrée de Ppoiyo et courrait maintenant entre les bureaux, trébuchant et manquant de tomber à la renverse mais se rattrapant de justesse à ses collègues ou encore à des objets qu'il faisait tomber à sa place, se faisant injurier par tout le monde alors que Ppoiyo le suivait à la trace et comptait bien le tuer cette fois-ci.

« … ça met un peu d'animations ici, tu ne trouves pas ? » Termina Luki en se tournant vers lui, un sourire amusé sur ses lèvres.

Aucune réponse ne vint à ses oreilles, le faisant davantage sourire alors qu'il s'asseyait à son tour en face du bureau d'Akaito, une simple allée où deux personnes côtes à côtes pouvaient tenir séparant ainsi leur espace de travail. De ses yeux limpides il put voir son collègue poser son casque sur ses oreilles et écouter les conversations des autres pays, maîtrisant tout comme lui d'autres langues que le japonais, pour voir si des informations essentielles n'arrivaient pas à eux et pourraient ainsi les aider à renverser l'ennemi.

Luki jeta un coup d'œil à sa droite sur le mur au bout de la pièce où plusieurs portraits de dangereux terroristes y avaient été installés. Il y en avait trois exactement dont le visage n'avait pas été recouvert par des adhésifs noirs, signifiant ainsi qu'ils étaient toujours vivants et pouvaient encore essayer de détruire le système avec leurs agissements trop radicaux comme l'explosion de monuments culturels ou essayer de porter atteinte directement à des personnalités importantes du pays. Les yeux de Luki se voilèrent de répugnance, posant à son tour brusquement son casque sur les oreilles pour écouter les conversations de ces épiciers du pays ou encore ces mafieux qui ne savent pas que leur planque et en fait contrôlée par la justice et qu'ils sont sur écoute perpétuellement. La vermine qui a choisi d'agir dans l'ombre, tuer leurs semblables qui n'ont rien demandé, rien mérité, sans en avoir le droit, le dégoutait.

Les heures défilèrent ainsi, Akaito écoutant avec attention les commérages parfois inutiles de ces personnes sans grand intérêt mais qui peuvent à tout moment leur rendre service sans en être conscientes. L'après-midi bien avancée et leur pause midi se rapprochant, comme les gargouillements du ventre de Luki se faisaient de plus en plus bruyants, Akaito dut poser son casque quand il vit un dossier beige s'abattre contre son ordinateur avec violence. Un peu plus loin, Luki coupa court à la conversation de deux vieilles femmes pour regarder avec attention le secrétaire de leur patron s'apprêtant à discuter avec son ami ; tout le monde ici savait à quel point ce blondinet méprisait terriblement Akaito et donnerait cher pour engager quelqu'un afin de l'écarter de la base à tout jamais, attendant patiemment la faute lors d'une mission confiée à Akaito.

« Le patron veut te voir. »

Par cette simple phrase, Sora parvenait néanmoins à faire comprendre toute sa haine envers Akaito. Son ton froid, l'expression de mépris dans ses yeux qui pouvait se voir à des kilomètres ne pouvait pas faire place à l'erreur. Sora détestait Akaito et cela personne n'en avait la raison exacte, seule le secrétaire le savait. Akaito ne lui avait pourtant rien fait, ça Luki en était persuadé.

Akaito ne tarda pourtant pas, quittant tout ce qui était affiché sur son ordinateur avant de suivre les pas de Sora devant lui qui n'était certainement pas heureux d'être allé en personne adresser la parole à ce maudit rouquin qu'il ne pouvait ni voir ni supporter. De plus, tous ces regards jetés sur leur personne n'aidèrent absolument pas Sora à se calmer et ne pas comploter pour évincer Akaito des forces spéciales. Mais pendant que la porte se ferme sur la silhouette d'Akaito et Sora arrivés dans la pièce qui servait de bureau pour leur patron Eiichi Todoroki, un homme aux cheveux noir toujours repliés vers l'arrière malgré que quelques mèches indomptables lui retombent sur le front avec des yeux d'un gris perçant, donnant la désagréable impression que celui-ci pouvait lire en la personne en face de lui comme dans un livre ouvert, leur patron était quelqu'un de déstabilisant, Luki leva à son tour ses yeux en haut de son bureau après qu'un de ses collègues s'y soit appuyé.

« Akaito a fait quelque chose de mal ? Lui demanda ce dernier, ne pouvant décrocher son regard vermeil de cette porte maintenant close.

— J'en ai pas le souvenir… peut-être une nouvelle mission, suggéra-t-il en s'apprêtant à remettre son casque pour poursuivre son travail et attendre ainsi Akaito pour ensuite aller manger tous les deux.

— Mais c'est tout de même Sora qui est venu le chercher… »

Luki s'arrêta soudainement, cessant de bouger sa souris qui allait cliquer sur un fichier pour écouter un autre endroit, reportant son attention sur son collègue aux cheveux aussi roux que ceux d'Akaito mais toutefois coiffés en de nombreux pics grâce à une tonne de gel. Un tatouage tribal descendait sous son œil gauche jusqu'à la petite boucle d'oreille accrochée à celle de gauche. C'est vrai, Karasu n'avait pas tort. Ce n'était pas normal. Normalement Sora aurait fait comme d'habitude : demander à quelqu'un d'autres d'aller prévenir Akaito et lui éviter le déplacement pour une personne telle que lui. Seulement cette fois-ci, Sora s'était déplacé jusqu'au bureau de son ami et lui avait demandé de le suivre. C'était suspect.

Dans le bureau d'Eiichi, meublé de l'essentiel malgré le fait que leur patron avait assurément les moyens pour décorer un peu plus chaleureusement son espace de travail, Akaito sentait l'étrange tension qui régnait entre ces quatre murs. L'homme important en face de lui avait la partie inférieure de son visage cachée par ses mains, ses coudes posés contre son bureau et les yeux clos, semblant réfléchir. Sora était reparti s'asseoir à son bureau entreposé dans un coin de la pièce, en face de celui de son supérieur qui laissait défiler les minutes sans prononcer le moindre son. Akaito n'était pas quelqu'un qui engageait les conversations d'autant plus s'il s'agissait de son patron dans le rôle de l'interlocuteur. Il allait donc se montrer patient, ce qu'il était parfaitement en revanche, et attendre que ce soit Eiichi qui commence la discussion.

« Shion Akaito êtes-vous en forme ? »

La question était enfin venue, plus ou moins suspecte, mais Akaito pouvait ainsi parler à son tour. Les yeux de son patron le regardaient sous toutes les coutures, ses yeux d'un gris perçant.

« Oui, monsieur, répondit-il aussitôt sur un ton formel.

— Bien. Vous ne serez donc pas contre une nouvelle mission périlleuse qui, sans que nous nous voilions la face, nous fera perdre de nos agents, voire même de vos amis ? »

Eiichi savait que l'envoyer en mission signifiait aussi le retour presque total des forces spéciales qui l'ont accompagné. Akaito n'aimait pas laisser un collègue sur le terrain, qu'il soit mort ou grièvement blessé. Il voulait que tout le monde rentre sain et sauf, retourne voir sa famille le soir et puisse encore vivre un peu plus sa vie pour mourir naturellement et pas d'une balle en plein cœur. Malheureusement, son métier ne le permettait pas toujours et alors Akaito s'entraînait encore plus. Il était souvent le capitaine de mission ainsi la survie de ses collègues lui étaient importante. Eiichi ainsi que Sora purent alors le voir contracter ses poings et serrer des dents, loin d'être enthousiasmé d'envoyer quelques-uns de ses hommes à la mort.

« Je vous permets de choisir vos hommes, je vous fais confiance. L'ennemi a attrapé cette fois-ci n'est autre que Tsubame Utanomiyatsuko, certaines rumeurs stipulent qu'il a entre ses mains une bombe qui pourrait bien raser une bonne partie de Tokyo de la carte. »

Bien sûr que ce nom n'était pas inconnu aux oreilles d'Akaito, comme la voix lourde d'Eiichi laissait signifier qu'il voulait la peau de ce type à tout prix. Tsubame Utanomiyatsuko était l'un des trois plus grands terroristes dont le portrait était accroché sur le mur d'entrée de la base, n'hésitant pas à s'en prendre aux civils comme aux personnalités du Japon et ce par des moyens très peu conventionnelles ; bombes, prises d'otages de journalistes ou de politiciens dont on retrouve le corps dans des boîte en carton envoyées par colis. Ce n'était pas la première fois qu'une mission avait pour objectif de coincer Tsubame, ou encore de libérer les otages, voire même de déjouer les plans de ce dernier avant un massacre, mais encore aujourd'hui ce terroriste était toujours libre.

« Je préférai que vous me le rameniez pour que je le tus de mes propres mains après qu'on l'ait jugé, mais s'il vous résiste abattez le en pensant à moi. »

Akaito comme bien d'autres ignoraient ce que Tsubame avait pu faire contre Eiichi pour que ce dernier s'acharne autant sur sa personne, mais des rumeurs circulaient sur ce terroriste qui aurait tué lors de l'une de ses attaques une personne de la famille d'Eiichi, peut-être sa femme ou encore juste un ami proche, personne ne le savait exactement mais aucune question n'était posée. Ce n'était pas leur vie et Eiichi Todoroki était leur patron. Aucun cadre photo n'était posé sur son bureau.

Eiichi lui fit ensuite part de l'adresse de l'immeuble où devrait s'y loger Tsubame avec plusieurs de ses hommes de mains, des personnes qui n'hésiteront sûrement pas à vouloir les tuer pour pouvoir continuer leurs petites affaires et s'enfouir les poches d'argent facile. Plusieurs noms revinrent dans la conversation, des terroristes sans scrupule dont le seul plaisir était d'ôter la vie à leurs semblables. Akaito commença alors à penser aux personnes qu'il embaucherait pour cette mission ; des personnes qui n'ont pas froid aux yeux et n'hésitent pas à tirer, un point déjà certain et obligatoire pour cette mission, qui tirent correctement aussi et qui peuvent être autonomes si par malheur ils doivent être séparés.

« Vous commencerez demain dès la première heure, soyez ici pour que vous puissiez prendre vos armes et être conduis tous ensemble à l'immeuble. Allez avertir les hommes que vous comptez prendre, vous avez votre journée. »

Les derniers ordres donnés, Akaito se courba respectueusement devant Eiichi avant de se retourner et rejoindre la pièce principale où à nouveau sa présence attira tous les regards de ses collègues qui désiraient plus que tout savoir ce qui avait pu se dire entre ces murs. Sans se soucier des regards jetés sur sa personne, Akaito avança jusqu'au bureau de Luki qui reposa le combiné de son téléphone. Par l'arrivée fracassante du rouquin, Luki ne put s'empêcher d'ouvrir un peu plus ses yeux face à la surprise dont il était victime.

« J'ai besoin de toi. »

Sans s'expliquer, balançant cela comme une évidence connue par le monde entier, Akaito ne laissait pas le choix à Luki de refuser ou encore de rétorquer quelque chose. Luki était l'un des meilleurs membres de cette agence, autant en tir qu'au combat rapproché et ne se laisserait pas impressionner par deux gigolos qui se croiraient supérieur à eux, de plus sa confiance totale envers son ami l'obligeait à le prendre car Akaito savait parfaitement que même séparés lors d'une mission il retrouvera Luki à l'extérieur en un seul morceau. Il pouvait le quitter un instant du regard et être certain que celui-ci s'en sortira. Akaito devait être judicieux dans ses choix, ne pas emmener des hommes qui risqueraient de se faire tuer dès leurs pieds posés dans l'immeuble. De plus, Luki n'était pas le plus abruti de cette agence et son QI un peu plus élevé que la moyenne épargna à Akaito des questions inutiles. Le rosé savait que son entrevue avec le patron signifiait une mission importante, dangereuse, le genre de celles où quelques-uns de leurs camarades y perdent la vie quoiqu'ils puissent faire et que surtout, leur ennemi est de taille. L'un de ses portraits de terroristes accroché à ce mur ? Sûrement. Luki savait donc déjà que demain il devra se pointer aux aurores à la base pour partir en mission.

Akaito s'éloigna ainsi de son bureau, sans que Luki n'ait rétorqué quoi que ce soit, ce dernier voyant alors son ami aborder une jeune femme à la longue chevelure blonde remontée en une unique couette sur le côté gauche de sa tête, ses yeux dorés agrandis par la surprise de la proposition, ou plutôt l'ordre d'Akaito, en plus de ses joues rougies prouvant son petit faible pour l'agent des forces spéciales.

« Je viendrai, sûr ! »

Neru Akita de son nom officiel, souvent envoyée sur des missions top secrètes où par ailleurs tous ses noms de codes doivent bien dépasser sa petite taille. La jeune femme au caractère plutôt impulsif permettait à Luki de s'amuser avec ses faiblesses, en outre ses sentiments pour Akaito qu'elle ne sait absolument pas cacher ni démentir. La titiller était donc devenu l'un de ses plus grands loisirs dans cette agence. Néanmoins, Luki reconnaissait ses capacités aux armes blanches, Neru ayant bien failli lui trancher son bras droit lors d'une gentille dispute avec son katana toujours bien aiguisé.

Mais Akaito ne s'attarda pas à demander les dernières nouvelles à Neru et se précipita pour rejoindre le bureau de Ppoiyo qui travaillait sérieusement sur le rapport de sa dernière mission en ignorant royalement Ron qui utilisait le bureau au bout de sa rangée, soit deux bureaux les séparant juste. D'ailleurs, cet idiot était en train de tourner en rond grâce à son fauteuil à roulette car il n'avait rien à faire et cherchait désespérément à capter son attention.

« Quoi ?! Grinça alors Ppoiyo après avoir remarqué la présence d'Akaito devant son bureau sans que ce dernier n'ouvre la bouche.

— Todoroki m'a confié une mission et j'aurai besoin de tes services, Luki et Neru sont déjà partants. »

Ppoiyo quitta enfin l'écran de son ordinateur du regard pour porter celui-ci dans les yeux assurés de ce rouquin qui au final lui ressemblait bien, de nature solitaire, qui ne parle pas pour ne rien dire et qui fait son travail comme on lui a demandé sans diverger. Ils auraient pu bien s'entendre, mais l'attitude d'Akaito était néanmoins différente de la sienne. L'expression de leurs yeux, pourtant de la même couleur, n'était pas similaire. Akaito était seul, oui, terriblement seul, et cette solitude semblait l'atteindre plus qu'il ne voudra l'admettre alors que lui cela l'arrangeait parfaitement. Les relations étaient factices, inutiles, faisant plus de mal que de bien. Ppoiyo n'appréciait pas plus que ça Akaito, leur seul point commun était la couleur de leurs yeux et leurs lieux de travail. Le bleuté ne cherchait pas à en savoir plus.

« Qui devons-nous abattre ? Demanda-t-il d'une voix indifférente, l'habitude ayant pris le dessus sur le fait d'ôter la vie de personnes pouvant nuire au Japon et que sa conscience ne puisse plus le faire cauchemarder la nuit.

— Tsubame Utanomiyatsuko. »

Comme d'habitude, Akaito avait révélé cette identité d'une voix faible, presque chuchotée, sans le crier à tue-tête, pourtant le rouquin sentit l'atmosphère autour de lui changer radicalement. Les personnes qui étaient retournées boire au distributeur de café infect s'étaient tues, les goinfres avaient cessé de piocher dans leur paquet de chips et Ron avait cessé de tourner stupidement sur son siège.

« Je vois. Je n'ai rien à faire demain, c'est d'accord, accepta Ppoiyo en se concentrant à nouveau sur l'écran de son ordinateur affichant une multitude de phrases qu'il avait auparavant frappées.

— Bien, soit là demain dès l'aurore.

— Eh, eh, eh ! Si Ppoiyo y va, j'y vais aussi ! » S'écria Ron en retombant vivement sur ses pieds pour se précipiter vers Akaito et l'empêcher d'aller plus loin, l'attrapant même par les pans de son uniforme.

Le long soupir de Ppoiyo montra à quel point l'attitude du brun l'exaspérait. Était-il un chien ? D'ailleurs, quand Ppoiyo observa Akaito pour savoir quelle réponse il allait pouvoir donner face à un Ron aussi stupide, il remarqua que le rouquin devait penser la même chose que lui. Peut-être achètera-t-il des oreilles et une queue de chien à Ron pour son anniversaire, pour lui rendre un peu la pareille de tout ce qui lui fait subir le matin au bureau. C'était une idée à méditer. Cependant pour Akaito, c'était une toute affaire. Il n'était pas difficile de s'apercevoir que le rouquin expiait Ron sous toutes les coutures, loin d'être convaincu par l'idée de l'emmener avec eux de peur qu'il se révèle être un boulet. Ainsi, Ppoiyo espérait de tout cœur qu'Akaito refuse la proposition de Ron et tienne bon aux arguments que pourra tenter cet idiot pour contre-attaquer. Mais une chose était certaine, Ppoiyo ne voulait pas Ron dans l'équipe !

« Cette mission ne sera pas une plaisanterie, il y aura sûrement des morts dans nos rangs et je ne peux pas me permettre de prendre un froussard alors que j'aurais pu prendre un très bon agent à la place et tout ça par un caprice de ce dernier.

— Ma meilleure place ne se trouve peut-être pas sur le terrain c'est vrai, mais j'ai autant que toi mérité mon enseigne des forces spéciales ! J'ai travaillé dur pour l'obtenir ! De plus, ce n'est pas un caprice. Si je ne viens pas, qui viendra en aide aux femmes et aux enfants ? »

L'air sérieux de Ron bascula à cette question plus pour aller titiller encore et encore Ppoiyo dont la réaction ne tarda pas. Le jeune homme avait bondi de son siège pour attraper le col de son uniforme et amener son visage à lui, ses tempes ayant triplées de volume en l'espace de quelques secondes.

« Tu sais ce qu'il risque de te faire l'enfant ? » Marmonna Ppoiyo dont l'aura noire qui s'échappait de son corps montrait à quel point la vie de Ron ne tenait que sur un fil.

Mais pendant que les deux enfants de l'agence se chamaillaient encore, Akaito tourna talons et confia à Ron qu'il pouvait venir s'il le souhaitait mais qu'il n'avait pas intérêt à prendre la fuite à tout bout de champ. Ppoiyo pesta donc alors un peu plus, maudissant l'existence d'Akaito ainsi que celle de Ron avant de retourner à son bureau et terminer son fichu rapport qui lui prenait plus de temps que prévu. Il détestait ces machines informatiques dont il ne comprenait strictement rien.

Akaito alla en direction du bureau d'un autre collègue afin de prendre avant tous les personnes qu'il connaissait et avait déjà pris sous son aile, connaissant donc leurs capacités comme leurs points faibles et comment ces derniers pouvaient se débrouiller en situation critique. Il fit ainsi face à Karasu Akabane, un jeune homme qu'il avait sorti du mauvais chemin et qui le prenait maintenant pour son idole, la personne à suivre et à qui ressembler plus tard, ce garçon qui un peu plus tôt avait parlé à Luki et qui avait un tatouage dessiné sous son œil gauche. Sans vraiment protester, le rouquin accepta avec joie la proposition de son supérieur qu'il estimait énormément, promettant d'être à l'heure demain puisqu'il était connu pour avoir une fâcheuse habitude à ne pas entendre son réveil à cause de son lourd sommeil. Pour finir la composition de son équipe, Akaito alla discuter avec quelques autres agents sans vraiment d'importances mais qui pourront tout de même servir. Le rouquin signala ensuite à tout le monde qu'ils avaient leur journée et leur conseilla de bien dormir cette nuit.

Tout en sortant de la base pour regagner son appartement et se reposer pour être en forme demain, Akaito se fit tout de même rattraper par Luki qui comptait bien profiter de leur quartier libre pour l'emmener boire un verre et peut-être permettre à son ami de ramener chez lui une nouvelle conquête, néanmoins c'était bien mal connaître Akaito la veille d'une mission primordiale qui ne se permettait pas d'avoir l'esprit ailleurs ou encore récupérer après une soirée alcoolisée. D'ailleurs, le regard lourd de sous-entendu que lui lança Akaito permit à Luki de ne pas faire l'imbécile pendant cette soirée et être au top demain, faisant alors soupirer le rosé qui partit de son côté.

« Allez viens chez moi Ppoiyo ! Tu verras, je suis très doué pour les massages ! » Tenta désespérément Ron en agitant ses bras devant Ppoiyo, marchant à reculons alors que le bleuté marchait la tête baissée et les poings crispés pour canaliser sa colère.

Ignorer cet idiot, il n'avait que ça à faire. Continuer sa route jusqu'à l'arrêt de bus, monter dedans et mettre les clés de son appartement dans la serrure pour être enfin seul et loin de cet abruti irrécupérable. Ainsi, Ppoiyo passa à côté d'Akaito sans le remarquer puisque ses yeux étaient fermés pour ne pas voir devant lui Ron qui essayait toujours de l'inviter chez lui et ça depuis des mois où il ne faisait qu'encaisser ses refus et revenir à la charge. Il disparut bien vite après le portail tenu par deux officiers en uniforme qui n'ouvraient les barres métalliques seulement pour les voitures appartenant à leur base ainsi qu'à leurs agents après que ceux-ci se soient présentés et aient montré leur carte.

Akaito passa sa main dans ses cheveux sanglants tout en soupirant alors que Ppoiyo et Ron disparaissaient après avoir tourné à droite. Depuis combien de temps cela faisait-il qu'il ne s'était pas disputé avec quelqu'un ? Luki ne comptait pas vraiment puisque c'était juste un ami. Mais une vraie dispute, avec quelqu'un de très important à ses yeux et qui se termine souvent sur l'oreiller, depuis combien de temps était-il si seul ? Toutefois Akaito n'y pensa pas plus, ne pouvant pas laisser ainsi court à ses flots d'interrogations intérieur, après tout être célibataire lui évitait bien des ennuis et en plus il n'avait de compte à rendre à personne. Sa liberté était préservée. C'est dans cet état d'esprit qu'Akaito engouffra ses clés dans la serrure de son appartement et y entra pour savourer seul sa journée bien avancée.

Le lendemain matin, premier arrivé, Akaito avait vu s'avancer jusqu'à lui les hommes qu'il avait engagé pour cette mission périlleuse. Sans surprise, Luki était pratiquement arrivé en même temps que lui, à quelques secondes d'écart alors que maintenant tout le monde attendait Ron qui ne daignait pas apparaître dans le champ de vision des agents des forces spéciales. Akaito comme tous les autres pouvaient entendre les injures de Ppoiyo qui avait le dos appuyé contre le mur qui tenait le portail électrique, frappant énergiquement son pied contre le sol et jurant sur Akaito pour sa stupidité d'avoir bien voulu un tel idiot dans leur équipe. Fort heureusement, Ron finit quand bien même par apparaître hors d'haleine, expliquant aux autres qu'il avait loupé la sonnerie de son réveil et donc un peu plus tard son bus qui pour une fois avait été à l'heure et qu'il était terriblement désolé. D'ailleurs, le brun n'avait pas attaché correctement les boutons de son uniforme, preuve de sa précipitation, Luki lui en faisant rapidement la remarque par une petite moquerie.

Cependant l'heure n'était plus à la plaisanterie et Akaito dirigea son équipe vers la petite salle accolée à l'imposante base où ils travaillaient ; une façade imposante qui touchait presque le ciel par sa hauteur et où le Soleil s'y reflétait à cause de sa couleur plutôt claire, les stores des fenêtres étaient fermés et personne ne pouvait rien voir de l'intérieur de ce bâtiment sécurisé de tous les côtés, aucun point étant négligés pour la sécurité du personnel comme des données top secrètes que ces murs renferment jalousement. Le petit groupe d'agents contourna ainsi le jardin parfaitement entretenus au milieu de l'entrée une fois le portail franchit, les couleurs verdoyantes égayant un peu l'endroit sinistre. Dans la petite salle que venait de leur ouvrir Sora et où les attendait Eiichi, leur patron, en train de vérifier l'état de toutes les armes disposées sur une longue table en bois, Akaito laissa tout d'abord ses collègues s'armer avant lui, tester à leur tour les armes mises à leur disposition malgré que Eiichi l'ait fait avant eux et les mettre dans leurs différentes poches de pantalon, sous les ceinturons qu'ils ont attachés autour de leur cheville et coincer les armes contre leur ceinture. Tout le monde se répartit ensuite les munitions pour ne pas en manquer en cours de route et donner ainsi l'avantage à l'ennemi. Il était possible à n'importe qui de voir la concentration et le sérieux de tous ces hommes, comme d'Akita Neru qui était la seule jeune femme pour cette mission et qui détaillait minutieusement la lame de son katana personnel pour voir si la lame n'était pas ébréchée à un endroit et pourrait se briser à cause d'un affrontement trop insistant et violent. Heureusement, ce n'était bien sûr pas le cas.

« La voiture blindée doit vous attendre à l'extérieur. Je veux tous vous revoir vivant à la fin de la mission ! » Révéla d'une voix ferme Eiichi qui se trouvait maintenant devant la table vide, les bras croisés contre son torse et ses yeux d'un gris perçant défiant ses hommes de lui désobéir.

Malgré ses grands airs de personne qui se fichait de la vie de ses soldats, son attitude parfois hautaine et ses paroles blessantes, Eiichi était tout de même un bon patron qui se souciait de l'état de santé de son personnel et ne rechignait pas à l'idée d'envoyer des renforts s'il y en avait besoin et ça qu'importent les moyens utilisés. Ancien combattant de renommée internationale, personne ne savait pourquoi cet homme aux capacités reconnues par le monde entier avait si subitement quitté le champ de bataille pour devenir patron des forces spéciales japonaises. Personne ne lui avait posé la question d'ailleurs.

« Je ne vous dis pas bonne chance, cette mission n'est pas une histoire de chance ou de malchance, je veux que vous me rameniez Tsubame Utanomiyatsuko mort ou vivant ! »

Tout le monde répondit à l'ordre comme n'importe quel soldat répondrait à son supérieur hiérarchique, Akaito donnant ensuite le signal à ses hommes de monter dans la voiture blindée qui les attendait juste après la porte d'entrée de la petite salle où aucune fenêtre n'avaient été installée et plongeait donc l'espace dans l'obscurité. Seule une petite ampoule avait été accrochée au-dessus de leur tête, clignotant faiblement pour signaler qu'elle allait bientôt rendre l'âme.

Une fois tous montés à l'intérieur du véhicule aux couleurs militaires, tous occupants tous les côtés et serrés les uns contre les autres, Sora referma la porte en jugeant comme à son habitude Akaito du regard qui se trouvait en face de lui, assis au fond du véhicule de manière à pouvoir voir tout le monde et donner ses prochaines directives. Le rouquin jeta alors un coup d'œil à son équipe tandis que le véhicule blindé se mettait en route pour l'immeuble où devait se trouver Tsubame, l'un des trois plus dangereux terroristes que cette planète abrite. Tout le monde avait l'air de se porter bien, pas de signe de fatigue évidente ou encore une soudaine prise de panique, étant plutôt concentrés sur leur prochaine tâche à accomplir.

Les choses sérieuses allaient maintenant pouvoir commencer ; ce qui allait s'annoncer être la dernière mission pour certains allait servir à d'autres pour modifier grandement leur existence et ça sans qu'ils l'aient souhaité auparavant, le destin se mêlant de leur vie sans qu'ils ne l'aient désirés véritablement et se jouant d'eux jusqu'à s'en fendre la poire. La vie était une immense pièce de théâtre où ils n'étaient que de pauvres pantins manipulés par la société et cela jusqu'à la moelle.