Oulala ca fait un bail que j'ai pas posté, et j'en suis sincèrement désolée. Je tiens à remercier tous ceux qui me lisent, et aussi tous ceux qui m'encouragent et m'écrivent de gentilles reviews. Voilà un nouveau chapitre pour vous, il n'est pas super, mais j'espère me rattraper avec la suite. Bonne lecture !
Chapitre 17 : Souvenirs, souvenirs…
Jonh et Michael étaient assis par terre dans la chambre de Wendy, face à la fenêtre. L'aîné racontait à son petit frère toutes les silhouettes qu'il voyait, tous les mots qu'elles lui disaient et qui résonnaient dans sa tête, ainsi que la moindre hallucination.
- Une fille? Non, je n'ai aperçu aucune silhouette féminine ! C'est peut-être Wendy ? demanda le plus jeune.
- Non, non! Elle est plus petite, avec des sortes de plumes…Mais je ne saurais te la décrire.
- Une indienne, répondit Michael rapidement!
- Pourquoi pas…
John entama une autre bouteille de rhum et but une gorgée avant de reprendre :
- Tu sais, même si je suis rassurée que tu sois dans une situation semblable à la mienne, je ne peux m'empêcher d'avoir peur.
Michael tendit la main pour avoir la bouteille mais son frère lui lança un regard noir tout en buvant une autre gorgée.
- La veille de sa disparition,Wendy m'a parlé d'un garçon, et d'aventures. Elle semblait délirer mais c'est depuis cette discussion que tout s'est déclenché. J'ai fait des cauchemars atroces, mais pourtant si doux, là où le rêve et la peur se confondaient, et sans cesse le même visage…
- Le garçon de la fenêtre, affirma-t-il.
- Exactement. J'en ai marre de tout ça Michael. Chaque heure, chaque minute, chaque seconde, ils me hantent, tous ces personnages sont là, sans cesse. Mais que me veulent-ils ? Pourquoi ?
L'alcool semblait avoir un effet important sur John car au fur et à mesure qu'il consommait sa précieuse bouteille, il dévoilait et confiait à son frère tout ce qu'il avait sur le cœur depuis cette fameuse discussion avec son aînée.
- Et là qu'est-ce que tu vois, en ce moment même ?
- Je vois l'ombre du garçon, debout sur la fenêtre, et des formes partout dans la pièce.
Il cligna des yeux comme pour faire partir toutes ces hallucinations, en vain.
- Moi je vois un homme, avec un sable a la main, il n'arrête pas de répéter qu'il se vengera de ce que je lui ai fait…
John continua d'avaler sa boisson jusqu'à finir la bouteille.
- Je veux qu'ils partent ! Hurla Michael brusquement tout en faisant de grands signes avec ses bras pour tenter de chasser ces cauchemars.
Il se leva violemment en s'agitant dans tous les sens, et finit par se laisser tomber par terre pour se retrouver assis à sa place initiale comme s'il n'avait pas bougé d'un pouce.
Peter Lorch entra dans la pièce, et ferma la porte à clé derrière lui. Son visage était rouge, il respirait bruyamment et tenait fermement dans ses mains un pistolet. L'homme pointa son arme sur les deux Darling, qui ne semblaient pas effrayés. En effet, aucun des deux ne laissa paraître un signe de stupeur.
- Wendy et moi avions un avenir, nous allions nous marier, fonder une famille et être heureux ! Maintenant elle est partie, et vous, vous savez des choses. Vous savez des indices, peut-être même que vous savez où elle est ! Peut-être même que c'est vous qui l'avez enlevée ! Cria Peter les larmes aux yeux.
D'habitude, ce n'était pas un garçon spécialement impulsif ou colérique, il était plutôt sage et savait se contrôler. Mais le stress et le choc de ces derniers jours, mêlés à la frustration des discussions qu'il eut avec les enfants Darling le rendait dingue. Il voulait des réponses. Et ce qu'il lui faisait perdre la tête, c'était de savoir que John et Michael lui cachaient des choses.
- Alors maintenant, vous allez me dire ce que vous savez ou j'appuie sur la gâchette, hurla-t-il de plus belle.
John le regardait mais ne répondit rien, comme si son sort lui était égal, tandis que Michael haletait de plus en fort. Il n'avait pas peur de mourir, non, bizarrement, cette situation ne l'inquiétait pas plus que ça, mais il ressentait un sentiment étrange tandis qu'il fixait le pistolet. Il le connaissait. Pourtant, Michael n'avait jamais vu un pistolet en vrai de sa vie, ce n'est pas un objet dont on se sert tous les jours. A la vue de cette arme, une sorte de souvenir remonta en lui. Le garçon se revoyait tenir un révolver avec excitation, et demandait quand est-ce qu'il pourrait s'en servir pour tuer un pirate. Une sorte de forêt sauvage, dont il se souvint des odeurs qu'elle dégageait.
- Michael, est-ce que ça va ? Demanda John sans même prêter attention à Peter.
- Le pistolet…La forêt…bafouilla-t-il.
Peter poussa un soupir avant de baisser son arme, voyant que cela n'avait aucun impact sur ses deux « otages ». Il s'assit près des enfants Darling, et demanda d'une voix calme.
- Où elle est ?
- Elle est en sécurité à la forêt, répondit Michael d'une voix sincère, c'est tout ce que je sais.
- Quelle forêt ?
- Je ne sais pas…
- Pourquoi est-elle en sécurité ?
- Elle est avec lui, répondit John en pointant du doigt l'ombre du garçon qui n'avait pas quitté la fenêtre.
- Qui ça ?
Évidemment, Peter ne voyait rien, si ce n'était le rideau flottait dans la petite brise du soir. John ne pouvait pas non plus répondre à cette question. Qui était-il, ce garçon de la fenêtre ? Que voulait-il ? Pourquoi il était constamment à celle de la chambre de Wendy et pas aux autres ?
- Qui ? répéta Lorch qui attendait sa réponse.
- Peter, déclara faiblement Michael en relevant la tête.
Ils le regardèrent avec étonnement lorsqu'il reprit :
- Elle est avec Peter.
Au Pays Imaginaire, loin du doute et de la réalité, Wendy rentrait de son bon moment passé avec la capitaine Crochet, pour qui elle éprouvait à présent de la sympathie. Ils avaient parlé et rit pendant près d'une heure et ils auraient pu continuer ainsi encore longtemps si la tempête n'avait pas cessé. La jeune fille décida alors qu'il était temps de rentrer, laissant le pirate seul avec des impressions étranges. Il s'était amusé ce soir-là, et très sincèrement, ce n'était pas comme la fois dernière où il avait tendu un piège à Wendy quand elle était venue sur son navire. Non, cette fois-ci, c'était différent, il avait réellement apprécié la compagnie de la belle jeune fille. D'ailleurs, plus jeune, Crochet avait toujours pensé que Wendy était une enfant très jolie. Et au fond, il comprenait pourquoi Peter Pan l'avait choisie et amenée ici, même si il y avait aussi là un sentiment de rivalité. Mais maintenant, elle était devenue ravissante. Plus question de dualité, désormais, il appréciait Wendy, et cette pensée le faisait frémir.
Wendy prit le chemin pour revenir à la maison souterraine, étant donné qu'il ne servait plus à rien qu'elle apporte du lait à Peter. Elle traversait l'immense forêt quand elle se trouva nez-à-nez avec le maitre de l'île, qui s'en retournait surement vers son rocher. Il leva la tête, s'arrêta un court instant, avant de contourner Wendy et de reprendre sa route. Elle soupira puis lui prit la main violemment, forçant le jeune homme à se retourner. Il était trempé, de grosses gouttes coulaient de ses cheveux, et les feuilles qui lui servaient d'habit étaient imbibés d'eau. A présent face-à-face, ils s'observèrent longtemps, jusqu'à que Wendy déclara :
- Je suis désolée.
Il hocha simplement la tête en guise de réponse.
- Mais maintenant que je suis là, après toutes ces années, on pourrait peut-être, je ne sais pas, arrêter de faire comme si on était des étrangers.
- Je ne t'avais pas dit de partir ? demanda-t-il sèchement.
- Peter…
Elle avait les larmes aux yeux, c'était peine perdue…
- On n'a pas besoin de toi. C'est de ta faute si le pays est dans un sale état, on n'a pas besoin que tu en rajoutes.
- Mais Peter….Je sais que je peux réparer ça.
Tremblante, elle avança doucement sa main jusqu'à atteindre la joue de Peter. Il se pinça les lèvres en fermant les yeux et resta immobile pendant quelques secondes avant de reculer. Le jeune homme secoua la tête et continua son chemin vers le lagon sans ajouter un mot.
