Bon là les amis, c'est THE chapitre.

Enjoy enjoy ! Et surtout dites moi ce que vous en pensez !


Dans l'obscurité de la forêt noire se mouvait, légère comme un courant d'air, une ombre dont seuls les reflets roux de la chevelure attestaient de la présence. Elle passait si vite entre les arbres, avec une agilité si admirable qu'elle semblait couler comme fleuve dans son lit.

Elle caressait d'une main les troncs, s'appuyait sur eux au passage sans jamais s'arrêter. La rousse allait à toute vitesse s'enfonçant dans la pénombre comme si elle eut le diable aux trousses. Haletante, seul le bruit de son essoufflement rivalisait avec le son du vent qui l'accompagnait tandis qu'elle brulait le pavé.

Elle se précipitait depuis plusieurs minutes déjà, tout droit toujours tout droit. Elle avançait en ruminant sa rage et accélérait à chaque fois que le nom de celle qu'elle pensait être son amie lui revenait à l'esprit.

Comment était-ce possible ? Elle ne l'avait pas senti venir, ça doit être une mauvaise blague, un malentendu. Hermione allait sans aucun doute regretter ce petit jeu demain matin, quand chacun allait devoir reprendre son rôle.

En fait, Ginny prenait petit à petit conscience qu'elle aimait Hermione Granger célibataire et renfermée. Cela était peut-être égoïste et profondément ingrat mais la situation avait toujours été plus facile ainsi. Elle était sa confidente, celle à qui elle livrait ses plus profonds états d'âme sans que jamais aucune remarque moqueuse et abjecte ne lui soit donnée en retour. Elle lui demandait conseil sur le garçon avec qui elle devait sortir ce soir-là tout en étant sure que jamais Hermione ne la devancerait. Elle pouvait lui confier le moindre détail sur ses ébats avec Harry sans jamais être jugée. Et pour cause, Hermione était un rat de bibliothèque, obnubilée par ses études et la paix dans le monde. Si elle avait lu des millions de choses sur les relations amoureuses, la psychologie du couple, le sexe, elle ne s'y intéressait pas. Elle possédait de précieux conseils mais jamais ne les utiliserait pour lui faire concurrence. Non, elle n'était pas en compétition avec elle. Parce que c'était Hermione, elle n'avait pas de désirs, elle vivait pour étudier et aider. Enfin, cela avait toujours été ainsi dans l'esprit de la jeune Weasley qui s'était même parfois demandé si Hermione Granger était sexuée. Ou peut-être lesbienne mais se le cachait.

Au fur et à mesure que Ginny ressassait sa relation avec la Miss je sais tout, elle constata qu'elle n'avait en réalité toujours vu en elle qu'un livre condensé bien utile. Ou cette chose surprenante, qui répondait à toutes les questions, dont son père lui avait parlé : Gogole ? Gougueule ? Quelque chose comme ça.

Peut-être avait-elle été dure avec elle. En fait, elle avait toujours été parfaitement égocentrique.

Ginny s'arrêta un instant pour reprendre son souffle. Elle posa ses mains sur ses genoux pour se pencher en avant alors qu'elle sentait ses poumons s'enflammer, presque prêts à sortir par sa gorge irritée par la course. Oui elle avait été un peu dure, elle irait peut-être lui parler demain.

La rousse se redressa pour observer les environs et constater l'avancée de sa course. Le ciel couvert par les branches des arbres les plus hauts, lui était totalement invisible. A gauche, à droite, la gryffondor opéra un tour complet sur elle-même alors que ses yeux commençaient à s'ouvrir si grands qu'ils paraissaient vouloir sortir de leurs orbites.

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Ginny Weasley était définitivement perdue.

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Que disait Hermione déjà … un truc sur Descartes … Si tu es perdu dans une forêt continue tout droit, tout droit, il y aura forcément une sortie. Mais après un tour sur elle-même, la jeune Weasley était incapable de dire où se trouvait le « tout droit ». Enfin, le « tout droit » le plus court pour atteindre la sortie.

Et même une fois dehors, comment allait-elle rentrer au château ?

La sorcière pensa un instant lancer un flambios et ainsi écrire un SOS enflammé dans le ciel, mais autant aller se rendre dans le bureau de Dumbledore tout de suite et s'attirer la haine de tous ses camarades pour le restant de ses jours. Non ils avaient eu assez de problèmes comme ça. Un Elasticus peut-être ? Mais à quoi bon, elle sauterait plus haut que les arbres sans parvenir à distinguer quoique ce soit tant leurs branches, tel un toit de maison, occultaient tout ce qui se trouvait dans la forêt interdite. C'était ce qui rendait ces bois si effrayants, ils donnaient l'impression d'être enfermé dans une pièce obscure, sans porte ni fenêtre. Une pièce obscure peuplée de créatures tout aussi sombres.

Elle se souvint alors de ce jeu de défis auquel elle jouait avec ses frères quand elle était enfant. Elle posa alors sa baguette au sol et la fit tourner sans la lâcher du regard, priant pour qu'elle lui désigne la bonne direction. Le morceau de bois s'arrêta net vers l'arrière, c'est dire une zone parfaitement semblable à toutes celles qui l'environnaient.

La jeune rousse ramassa sa baguette l'air décidée pour la fourrer dans sa poche et entreprit d'avancer dans la direction dictée.

Seulement, au premier pas qu'elle osa réaliser dans cette direction, un bruit étrange la figea. Un frétillement, un léger remuement.

Le vent, cela devait être le vent qui agitait les feuilles vertes des quelques buissons du chemin. Rien de plus. Elle esquissa un second pas après avoir pris une profonde respiration censée lui donner le courage nécessaire.

Le son se répéta plus fort, plus proche.

Ginny tourna la tête avec précaution vers l'origine du bruit qu'elle pouvait désormais parfaitement déterminer.

Un arbuste garni, qui devait faire exactement sa taille, remuait frénétiquement puis s'arrêtait un instant pour reprendre ses mouvements furieux.

Elle avança à pas de loup vers la plante qui ne cessait de bouger et y avança prudemment la main en retenant sa respiration.

Une oreille ! Une oreille velue, recouverte d'un duvet châtain dépassa furtivement des quelques branches du petit arbre.

La sorcière prise de panique recula violemment, posant dans un réflexe bien sorcier sa main sur sa baguette. Reflexe inutile, puisqu'aussitôt, après avoir poussé un petit cri grinçant, elle prit ses jambes à son cou, dans la direction exactement opposée à celle prescrite par sa baguette.

Elle courait, volait, manquant de s'étaler par terre par moment, elle trébuchait et se relevait, l'adrénaline lui donnant la force d'atteindre une vitesse stupéfiante. La rouge et or atteint enfin un large sentier vide d'arbres. Une vaste étendue de terre, où les hautes branches laissaient filtrer un fin halo argenté qui, caressant les feuilles vertes, donnait ainsi un aspect bleuté au paysage.

Le tableau paraissait idyllique et Ginny se délecta enfin du peu de lumière qui lui était donné de voir. Elle lança un Lumos, sur ses chaussures dont elle renoua les lacets tout en pestant contre silencieusement contre Seamus et ses idées stupides, son frère, les Serpentard et puis contre Poudlard tout entier.

Relevant le bout du nez, pour réévaluer sa destination, à savoir « tout droit » ou presque, elle distingua contre un arbre colossal une forme tout aussi gigantesque. Elle avança discrètement, espérant pouvoir poursuivre sa route sans réveiller la chose mais sa curiosité pris le pas sur sa raison. A pas feutrés, elle s'approcha de la masse vivante et eut toutes les peines du monde à lever la tête pour la contempler tant elle était haute. Le cou plié à l'extrême, elle écarquilla les yeux en comprenant de quoi il s'agissait.

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« Graup … murmua t-elle ébahie. »

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Il n'en fallut pas moi au géant pour esquisser un rapide mouvement de la tête vers la rousse qui reculait prudemment. La toisant un instant dans le silence le plus total, alors que la sorcière continuait de creuser la distance entre eux, il posa enfin lourdement ses mains au sol pour se relever.

Une première secousse puis deux, trois, quatre. Le géant, debout, semblait presque atteindre le ciel qui le couvrait. Il n'avait pas changé depuis la grande guerre : il arborait toujours fièrement son gilet usé et sa mine de grand bébé hébété était accentuée par son pantalon qui ressemblait plutôt à une immense couche culotte. Il se tenait droit face à une Ginny de marbre qui n'osait plus esquisser le moindre mouvement. Harry lui avait déjà raconté o combien susceptible le géant était. Elle craignait que ses pas, puis son départ précipité ne l'atteignent à tel point qu'il la mangerait d'un coup.

Elle le voyait déjà, la saisir par le pull et la gober sec comme un spaghetti roux.

Ils se fixaient depuis un moment déjà quand Ginny entendit de nouveau ce remuement qui l'avait fait fuir quelques minutes plus tôt.

Mécaniquement, elle eut le malheureux geste de se retourner puis de se presser de quelques pas vers le géant pour s'éloigner de la provenance du bruit. Graup, comme effrayé, esquissa un mouvement de recul se plaquant contre son arbre. Les traits de son visage se déformaient de terreur, preuve qu'il n'avait pas eu de visite depuis des mois et vivait dans l'abandon le plus absolu. Presque émue de cette figure tremblante, Ginny présenta ses deux mains en avant pour s'innocenter tout en avançant lentement dans sa direction.

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« N'aies pas peur …Je ne te veux aucun mal. Commença t-elle sur un ton qui se voulait rassurant. »

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Qu'est-ce que cette phrase est cliché pensa t-elle … Mais qu'est-ce que je peux lui dire ? …Voulez-vous coucher avec moi ce soir ? Et puis le temps qu'il réfléchisse, je me fais la malle ? Beuk … continua t-elle. Comment, le père d'Hagrid a-t-il pu engrosser une géante … Enfin, c'est comme entrer dans un tunnel c'est impossible. Ah peut-être que c'était comme ça, conclut t-elle une main sur le menton peut-être qu'il y est entré tout entier et a fait sa petite affaire à l'intérieur … Quoiqu'il faut vraiment se sentir seul pour ne même pas trouver de quoi faire dans sa propre espèce. Et puis Graup …est vraiment …géant , alors imaginez sa mère …

Ginny ne se rendit pas compte qu'elle venait de prononcer cette dernière phrase à haute voix. La seule évocation de la mère de la créature tordit ses lèvres puis l'ensemble de ses traits de douleur, puis de rage. Loin était l'enfant apeuré. Si Graup était pour le moins simple d'esprit, il avait parfaitement conscience que sa mère l'avait abandonné. Eternellement assis seul dans la pénombre, jouant avec des déchets à longueur de journée à cause de cette femme qui ne voulait pas de lui, il ne l'avait jamais oubliée.

Avec la force d'un titan, il arracha férocement un arbuste qui se trouvait sur son chemin et courut en direction de la rousse, la menaçant de la masse de bois. Il hurlait à vous en fendre l'âme et secouait le sentier à chaque pas.

La gryffondor affolée, sentit son cœur faire un bond dans sa poitrine comme s'il voulut sauver sa peau tout seul en s'extirpant du corps de cette belle idiote qui ne daignait pas courir. Les jambes en coton, la sorcière regardait avec effroi, le monstre se jeter sur elle.

« Pssssst venez ! entendit-elle par-dessus son épaule. »

Elle remua la tête à gauche et à droite, pour enfin la tourner vers un buisson dont elle prit enfin la direction sans quitter du regard le géant qui s'avançait en soulevant difficilement à chaque pas tout son poids.

« Venez, venez viiiite ! s'exclama la voix tentant toujours de chuchoter comme si cela fut utile. »

Ginny s'empressa de rejoindre la voix avant de constater dans un brusque arrêt qu'il s'agissait encore de cette oreille, non cette tête entièrement velue.

La créature avait déjà commencé à courir, empruntant un chemin jusqu'alors inconnu par la sorcière. Sentant qu'elle ne le suivait pas, l'individu se retourna vers la jeune femme pétrifiée derrière lui. Il rebroussa chemin, claquant d'un bruit sec de ses sabots quelques racines au passage puis l'attrapa par la main pour l'attirer vers lui. Ginny, examina la scène qui se déroulait par-dessus son épaule, et constatant que le géant tentait désormais de la viser avec l'arbre qu'il tenait en main, se résolut à suivre le faune.

Essoufflée par la course qui se poursuivait, elle ne pouvait s'empêcher de lorgner les pattes de bouc du demi-homme qui la tenait toujours par la main.

Gêné d'être ainsi scruté il tourna la tête sans s'arrêter :

« Oui, oui je suis un faune, maugréa-t-il agacé

-Oui, mais un faune avec une écharpe de Gryffondor ! lança Ginny alors qu'il ralentissait sa course.

-On est arrivé. Articula t-il difficilement en tentant de reprendre sa respiration.

-On est arrivé où ? demanda doucement la sorcière avec suspicion.

-Chez moi ! Répliqua t-il sur un ton jovial.

-Mais on est toujours dans la forêt …

-Non regardez ce trou là bas, chantonna t-il en pointant du doigt un puits creusé dans le sol.

Ginny s'avança sceptique vers le lieu que la créature lui désignait. Elle se pencha, les mains sur les hanches sur la fosse sombre, puis se mit sur les genoux pour y pencher un peu plus la tête.

-Mais enfin, c'est quoi ? Un terrier ? questionna-t-elle la tête dans le trou.

« C'est notre terrier maintenant, fille d'Eve »

Il avait chuchoté cette phrase les mains jointes avant de s'avancer précautionneusement vers la sorcière naïvement penchée. Il la contempla un instant avec envie, puis sans prévenir lui assainit un violent coup de sabot dans les fesses lui arrachant un cri mêlant douleur et surprise.

Un « Aaaah » grincant et laid.

Ginny dont le corps avait quitté le sol, chutait encore et encore. Bêtement, elle pensa que c'était la première fois depuis le début de sa course effrénée qu'elle avait pris « tout droit ».

Dommage que ce soit vers le fond.


AHAHA, vous croyiez à un gentil faune magique des bois hein ?! Et bien non.

Et attendez donc de voir la suite.

Alors sondage !

Ginny doit-elle s'en sortir ?

Répondez oui ou non, je ferai un décompte ...attention, cette pauvre Gryffondor peut mourir ! Auriez vous pitié ?

Ah et qu'avez vous pensé de son personnage ?

J'attends vos réponses ;)

Des bisous et à très vite !