Bonjour bonjour!

Ça faisait longtemps, hein? Je suis ravie de vous présenter L'ULTIME chapitre de Willkommen. Ça fait bizarre, j'ai limite un petit pincement au coeur. Bien entendu, si vous le désirez, je ferai peut-être un petit bonus histoire de clôturer le Steve/Phil. Mais je vous préviens que ce sera au second plan. J'ai d'autres projets et franchement, je pense que j'aurais du mal à revenir là-dessus.

Si vous m'aimez beaucoup, je vous informe également que je serais à la Japan Expo Sud le vendredi premier mars, si vous voulez venir me frapper là-bas, ne vous gênez pas!

Je remercie mes deux charmantes bêtas, Iona-Yuki pour la première partie et ettoile qui a gentiment répondu à mon appel et m'a relue également. Sans elle, cette fic serait sortie BEAUCOUP plus tard, baisez-lui les pieds. De suite. Et à Iona-Yuki aussi.

Je m'excuse pour la scène de combat, c'est...euh...pathétique. Mais j'étais pas inspirée.

Allez, avec tout mon petit coeur, je vous souhaite une excellente lecture!


Loki était debout sur le Bifrost, droit devant Clint qui le tenait en joue.

Il était résigné, les yeux fermés.

Tony se vidait de son sang. Il n'y avait pas une seule seconde à perdre.

- Tirez.

Clint haussa un sourcil.

- Déjà ? Je m'attendais à plus de résistance de votre part.

- Fermez-la et tirez.

Il soupira.

- Vous êtes pathétique…

- Non, je me sacrifie. Allez-y, qu'on n'en parle plus.

- A vos ordres.

Loki ferma les yeux. Tony…

- Pardon, chuchota-t-il. Pardon…

La flèche l'atteignit en plein cœur et il s'effondra dans les eaux glacées.


Ses forces l'avaient déserté. Lorsque ses paupières s'entrouvrirent, ce fut pour mieux se refermer afin d'échapper à l'horrible lumière blanche.

- Tony, chuchota une voix lointaine.

- Tony ! hurla la voix de Pepper. Réveillez-vous !

La secrétaire s'écroula sur le bord du lit en pleurant tandis que Tony essayait désespérément de respirer. Ses poumons étaient comprimés, ses yeux étaient révulsés.

- Il fait une crise de panique… Appelez Banner, ordonna la voix de Steve.

- Pepper, éloignez-vous, chuchota la voix douce et basse de Natasha. Vous le faites paniquer.

- Tony…

Une main féminine et douce caressa son visage tendu.

- On est tous avec vous, ne vous inquiétez pas…

Il ne put que retomber dans le sommeil, exténué.


Depuis que Tony était réveillé, Pepper ne quittait plus son chevet.

Il était en permanence secondé par sa secrétaire, déterminée à ne plus le lâcher. Chaque jour, Tony patientait jusqu'à la venue d'un des Avengers et essayait de lui soutirer la vérité.

- Steve, qu'est-ce qui c'est passé là-bas ?

Le silence était de plomb.

- Steve ! Réponds-moi !

- Plus tard Tony.

- Non ! Non, pas plus tard ! J'ai l'impression que vous ne voulez pas me raconter quoi que ce soit ! Mais quand est-ce que vous allez tous comprendre à quel point ça fait mal d'avoir raté un laps de temps capital de sa vie ?! J'ai besoin de savoir ce qui s'est passé là-bas !

- Tony… J'ai passé de longues années dans la glace, je sais ce que c'est. Mais c'est pour ton bien. Tu es de retour parmi nous et c'est le plus important.

- Tu sais quoi, Steve ?

Tony récupéra ses béquilles et se leva.

- Tu ne sais pas ce que c'est, parce que rien ne s'est passé pendant que tu dormais. Le temps a seulement passé. Alors que moi, j'ai perdu Loki. Fais ce que tu veux, Steve, faites tous ce que vous voulez. Mais je finirai par savoir ce qui s'est passé.

Il le fixa de son regard hautain avant de rajouter froidement :

- Et s'il le faut, j'irai poser la question à Loki lui-même.

- Tony ? Assieds-toi.

- Pourquoi ?

- Assieds-toi je te dis.

- Non.

Steve inspira un grand coup avant de chuchoter :

- Loki est mort.

Tony s'effondra.


Pepper Potts était en train de tenter le tout pour le tout.

Sa relation avec Tony prenait l'eau.

Ils n'étaient pas vraiment faits pour être ensemble et elle le savait, mais elle ne pouvait s'empêcher d'essayer de sauver les meubles.

C'était plus fort qu'elle. Elle avait besoin de quelqu'un avec qui partager le poids de son travail, elle avait besoin de savoir que quelqu'un tenait à elle.

Elle n'était pas idiote et savait pertinemment qu'elle n'avait jamais été aussi importante pour Tony, du moins pas de la même façon, mais si elle pouvait l'aider, alors elle le ferait.

S'asseyant sur le rebord du lit de Tony, elle soupira devant l'état du milliardaire depuis qu'il avait apprit la mort de Loki.

Il ne parlait plus et mangeait très peu.

Elle posa une main sur sa joue. Il était dans un état plus bestial qu'humain.

- Tony, je vous ai apporté de quoi manger…

- Pas faim. Foutez-moi tous la paix.

- Tony, écoutez-moi attentivement, le docteur Banner va finir par vous perfuser. Vous ne voulez quand même pas cela, hein ?

- Laissez-moi !

- Tony, je ne peux pas faire ça… Est-ce que vous mangerez si je vous raconte tout ?

Elle avait dit ça sans particulièrement réfléchir.

- Parce qu'il y a autre chose à raconter ?

- Vous avez sauvé Loki. Ce n'est pas votre faute.

- Alors à qui d'autre est-ce la faute, bon sang ?!

- C'est Hawkeye qui a tué Loki qui essayait de vous renvoyer vers nous.


Hel pleurait doucement.

- Maman, chuchotait-elle. Maman… Non…

Tué en pleine poitrine. De son plein gré.

Loki ne la rejoindrait même pas dans la mort mais allait se diriger tout droit vers le Walhalla.

Elle hurla, le son aigu fit frissonner ses frères.

- Hel…

- POURQUOI L'AS-TU LAISSE ?!

Sa rage gonflait, ses yeux étaient allumés de milliers de torches enflammées.

- POURQUOI ?! C'EST TA FAUTE ! MAMAN EST MORTE PARCE QUE TU AS FUIT !

- Elle me l'avait demandée Hel…

- NON ! TU AURAIS DÛ RESTER ! TU AURAIS DÛ LA SAUVER !

Elle fondit en larmes, se griffa le visage, hurla encore et encore.

- J'irais la reprendre, finit par chuchoter dans leurs esprits la voix douce de Sleipnir.

- Non, tu ne peux pas y aller seul, Odin va…

- Je sais. Mais ça n'a aucune importance. Je suis le seul à pouvoir bouger. Alors je le ferai pour vous.

- C'est injuste Sleipnir ! hurla Hel en se relevant d'un bond. On ne peut pas te laisser faire ça !

- Ça n'a pas besoin d'être juste. Ça a juste besoin de fonctionner. J'irai.

- Je…

- Je suis l'aîné. Je ne peux pas vous laisser dans cet état.

Le cheval à huit pattes sortit doucement du royaume des morts sous le regard médusé de sa famille.

Allait-il vraiment faire ça ?

Sleipnir se cabra et disparut doucement dans un petit éclat.


Tony se faisait tant bien que mal au sentiment de manque dans sa poitrine.

Il était là, juste là, dans ses bras, il y a quelques dizaine d'heures.

Et il n'y avait plus rien, c'était horrible.

Il sentait encore l'incroyable chaleur du dieu contre lui, ses lèvres contre les siennes. Et puis plus rien.

C'était insoutenable, et pourtant c'était là.

Il serrait Pepper contre lui, mais il ne parvenait pas à combler.

- Ne pleurez pas…

- Je suis désolé…

Il allait falloir qu'il aime cette femme plus fort encore, qu'il vive avec elle, qu'il soit heureux…

Loki ne serait plus jamais là…

Il ne dormait plus, il ne supportait plus les autres Avengers. Il ne supportait plus rien.

- Tony ? Allez marcher un peu… Ça ira mieux…

- O-Oui… J'y… J'y vais…

Elle sourit doucement.

- Passez à l'atelier, même. Changez-vous les idées.

Tony ne répondit pas, déjà en train d'avancer dans les couloirs.

Vide… Tellement vide…

Il s'avança, attrapa un verre de whisky qui traînait quelque part sur la table, le but à petites gorgées avant de s'avancer vers le fond de la Tour Stark.

L'atelier était toujours dérangé et sale, et seule une marre de sol blanc au bas du portail indiquait la javel utilisée pour faire disparaître le sang qui avait coulé.

L'évitant soigneusement du regard, il partit vers son morceau d'atelier, avant de se rappeler que cette mesure n'avait plus lieu d'être si Loki n'était plus présent.

Se mordant les lèvres jusqu'au sang, il décida de commencer à remettre les morceaux d'acier sur l'ancien territoire du dieu.

Ses bras s'activaient difficilement, engourdis.

Petit à petit, il sentait son épaule le tirailler et le haut de sa poitrine finit par le brûler.

Il s'écroula au sol, se roula en boule.

Merde, merde, merde !

Qu'est-ce qu'il restait de l'ancien Tony Stark à la fin ?!

Il se leva et alla jusqu'au frigo avant de griffonner sur le post-it qui comptabilisait le nombre de points du match Tony/Loki « vainqueur par K.O » sur la partie du dieu avant de retourner à l'atelier armé d'un soda.

Il devait penser à autre chose, partir sur de nouvelles bases, il devrait oublier tout ce qui s'était passé. Point.

Avec calme et méthode, il commença à ranger l'infâme bric à brac qui lui servait d'atelier.

Il retrouvait des choses stupides, des blagues qu'il avait faites à Bruce, des prototypes de boucliers pour Captain…

Il s'agaçait en constatant que ses clés favorites n'avaient pas été rangées, il craquait littéralement lorsqu'il tombait sur un emplacement vide et un petit mot de Banner « emprunt à durée indéfinie ».

Il sourit, attendrit, avant de passer à une chaîne un anneau en forme de serpent que Loki leur avait laissé pour contrôler le Bifrost.

Il le caressait distraitement, comme pour prendre à témoin le peu de Loki qui résidait en cette bague de ses progrès et de sa survie.

Il souriait, un peu idiot, il regardait le portail, se disant qu'il était capable de compenser son absence en vivant comme avant, en fermant les yeux et en enfermant sa douleur.

Tony s'approcha du portail et commença un rapide check-point.

Tout avait l'air en ordre.

Correct.

Il se rappela un instant qu'il y avait quelques jours, une voix glaciale lui aurait ordonné de s'éloigner de son Bifrost.

Grognant, il décida d'aller manger un morceau et d'aller se coucher avant d'affronter Pepper.

Il allait falloir qu'il lui explique, un jour ou l'autre.

Il remit encore à plus tard les révélations.

Après tout, qu'il soit amoureux ou non n'allait pas l'empêcher de vivre.


- ANTHONY STARK !

Tony sursauta violemment en entendant la voix douce et mélodieuse de Black Widow lui démolir les tympans.

- Kesstuveux ? T'vois pas qu'j'dors ?

- Il y a un foutu cheval dans votre salon.

- Ah. Cool.

- Réveillez-vous et réagissez ! Il est en train d'essayer de démolir votre baie vitrée !

- Dis à Bruce de se calmer…

- UN CHEVAL !

Cette fois, Tony ouvrit grand les yeux. Hein ? Un cheval ?

- Tasha, il va vraiment falloir que tu arrêtes tes plats russes avec trois tonnes de ketchup, c'est pas très bon pour ton organisme…

Elle lui saisit la mâchoire entre deux doigts et fit pivoter son crâne vers une masse qui donnait de grands coups de tête contre la vitre.

- Vous voyez ça ? C.H.E.V.A.L.

- … Okay, JARVIS ?

- Oui monsieur ?

- Pourquoi y a-t-il un cheval dans mon salon ? Et qu'a-t-il avec mon balcon ?

- Je vous avoue qu'un disfonctionnement passager ne m'a pas permis de capter son arrivée.

- Mais comment… ?

- Je me permets de préciser que le Bifrost brouille mes caméras.

Tony se leva d'un bond. Ce machin venait d'un autre monde ?

Et que faisait-il avec sa fenêtre à la fin ?!

- Euh… Monsieur cheval ?

- Donnez-lui un surnom. Ça marche avec les chats, suggéra Natasha. Ils sentent l'attachement.

- Je… Fondue ? Fondue, regarde papa !

- Fondue ? Vous êtes sérieux, là ?

D'un coup, l'espionne blanchit.

- Tony, il… Il a huit pattes.

- Mais bien sûr, et Batman met Robin dans le colis Toupargel…

- Je ne plaisante pas – hélas.

- Je confirme, monsieur. Cette chose possède en effet un nombre de membres inférieurs supérieurs à la normale.

- Allons bon, soupira Tony. Comme si ça suffisait pas… Fondue, ça suffit, on ne broute pas le sac de tata Pepper !

- Tony ! Il ne fait que mâchonner son sac ! Vous avez vu la taille de cet engin ? Ne l'énervez pas !

- Natasha, arrête ta crise. JARVIS, comment est-il entré ?

- Je vous avoue que je ne l'ai pas repéré jusqu'à l'esclandre de mademoiselle Romanov…

- JE N'AI FAIT AUCUN ESCLANDRE STUPIDE MACHINE ! JE SUIS TOUT A FAIT CALME ET IL Y A UN CHEVAL GEANT A HUIT PATTES DEVANT MOI !

Soupirant, Tony essaya de se reconcentrer.

- Comment as-tu pu entrer ici, toi ? chuchota-t-il au cheval.

- Son énergie vitale est assez familière, par conséquent, je n'ai peut-être pas pu le repérer immédiatement – en plus des ondes qui ont déjà assez déréglé mes capteurs.

Tony fronça les sourcils.

- Commence un recoupement avec quiconque à foutu un pied dans cette tour. Je veux savoir qui est cette chose.

- A vos ordres.

- Commence le balayage à partir des visiteurs les plus récents.

- Monsieur ? Correspondance à 90%.

- Un nom ?

- LAUFEYSON Loki. Provenance : Asgard/Jötunheim.

- Tu te fiches de moi ?

- Jamais, monsieur.

Tony se concentra quelques secondes avant de chuchoter, médusé :

- Sleipnir ? C'est toi Sleipnir pas vrai ?

Le cheval se retourna brusquement, abandonnant le sac de cuir (vert…) de Pepper.

- Oui, c'est toi mon grand… Ta maman m'a beaucoup parlé de toi…

- Loki ?

La voix de l'animal résonna dans son esprit quelques secondes.

- O-Oui, Loki m'a parlé de toi… Et des frères et sœurs…

- Il est donc passé par ici…

- Mais il n'est plus là.

- Euh… Tony ? Qu'est-ce que vous fabriquez ?

- Je parle à Fondue !

- Je me m'appelle pas Fondue.

- Pardon, Sleip'… Qu'est-ce que tu viens faire ici ?

- Je cherche ma mère, dit l'animal en élargissant le champ de transmission de ses paroles.

Natasha se rapprocha d'eux, interloquée.

- Il est vivant ?

- Pas exactement, gronda l'équidé. Il est mort, mais pas irrécupérable. Je dois le chercher au Walhalla, où son âme se dirige. Si je parviens à l'intercepter, je pourrais le ramener à son corps qu'a récupéré mon frère.

Il se tourna vers Tony.

- Ce sera difficile, voire même impossible, mais je dois le faire, pour ce que ma mère a fait pour moi et sa famille.

- Je sais… Ta mère était vraiment quelqu'un de bien…

Il eut un petit sourire.

- Je… Avertis-moi si tu réussis, d'accord Sleip ? Je veux dire… Je ne te demande pas de revenir avec Loki… Mais… Je voudrais juste savoir si Loki est vivant.

- Alors accompagnez-moi.

- Quoi ?

Tony avait peur d'avoir entendu.

- Ma mère est en ce moment même en train de faire son tout dernier voyage. Nous mourrons sans doute en route, mais si vous voulez la sauver, si vous voulez vous rendre utile, alors venez avec moi. Je sais bien que c'est quelque chose qui ne se décide pas à la légère, mais… Mais je veux ramener ma mère, et vous le voulez aussi. Personne d'autre ne peut m'accompagner hormis vous…

Le milliardaire se tourna, silencieux vers la fenêtre, perdu.

Qu'était-il censé faire ?

Le suicide que lui proposait Sleipnir était, malgré tous ses doutes, attirant.

Mais Pepper ? Pouvait-il… Non, avait-il le droit de la plaquer, seule, ainsi, sur terre, avec ses doutes et ses inquiétudes ?

N'avait-il pas fait assez de dégâts comme ça ?

Natasha posa une main calme sur son épaule.

- Laisses-moi te parler en privé.

L'emploi du « tu » fit comprendre à Tony qu'il était temps d'obéir et de se la fermer.

L'espionne s'assit calmement dans la pièce la plus proche et croisa les jambes.

- Tu voudrais y aller ? commença-t-elle.

- Je… Je sais pas trop, je…

- Oui ou non ?

- Tu crois que c'est si simple ?! Il y a une bonne centaine de choses à prendre en compte, bon sang !

- Toutes ces années dans un labo t'ont endommagé les circuits autant que Banner… Tony, il va falloir que tu admettes que tu peux partir, que c'est ton droit, ton choix, qu'il n'appartient à personne d'autre. Ne cherches pas d'excuses aussi minables. Le SHIELD se débrouillera, le monde se débrouillera.

- Ce ne sont pas des excuses.

- Ah oui ? Alors depuis quand te soucies-tu de tout ça ?

Le sourire de l'espionne s'agrandit.

- Tu t'es toujours fichu de faire souffrir les gens – c'est d'ailleurs pour ça que tu as besoin de gens très résistants pour en faire tes amis – alors, de quoi as-tu peur ?

Tony lui tourna le dos, tremblant.

- C'est là que tu te trompes, Tasha. Je n'ai jamais voulu faire souffrir les gens. Si je suis devenu Iron Man, c'est pour qu'ils souffrent encore moins. Je ne veux pas qu'il y ait d'autres moi, tu comprends ?

- Tony, il y aura toujours des gens qui souffriront. Et Loki souffre en ce moment même. On ne peut pas sauver toute une planète tout seul. Parfois, il faut faire des choix. Je sais que quelque soit celui que tu feras, tu seras déchiré Tony. Mais que préfères-tu, vivre sans Loki et être seulement à moitié toi, à moitié capable et finir écarté de toutes les missions du SHIELD parce que tu te seras enfermé dans tes souvenirs ou tenter de redevenir toi-même, peu importe les conséquences ?

- Et Clint ? Pourquoi tu ne vas pas le chercher, alors, si c'est si simple ?

- Parce que je ne supporterais pas de l'affronter une seconde fois.

Tony se retourna, intrigué.

- Comment ça ?

- Je n'ai pas qu'une dette envers lui, Tony. Je m'en suis rendu compte, et j'ai mis du temps à l'accepter. Je dois toujours aller chercher chez lui une preuve d'affection, une marque de respect, un sourire. Mais cette fois, il est trop loin de moi, il est trop loin de tout. Je ne peux plus l'atteindre, Tony. Je ne suis plus bonne à rien. Je peux juste encore lui frapper le crâne contre une barre de fer.

Elle eut un petit sourire triste.

- Sauf que pour la première fois de ma vie, je n'ai plus de courage. Je dois laisser Clint partir, parce qu'il est plein de haine, et cette haine me détruit tout autant que lui.

- Alors pourquoi n'ai-je pas le droit de laisser partir Loki ?

- Parce que tu es un homme courageux, Tony. Parce que tu as la possibilité et la force de le faire. Son absence te détruit. Alors va le chercher.

- Et si je ne reviens pas ?

- Il est temps d'être égoïste, Tony. Steve non plus n'est pas revenu. Est-ce que ça l'empêche d'être le Captain ?

- Je… Non.

- Alors vas-y. Et…

Elle respira à fond, détacha un poignard de sa taille et le lui tendit.

- Clint voudrait que quelqu'un l'arrête. Respecte sa volonté.

- Non Tasha, c'est à toi de le faire.

Elle secoua la tête.

- Tu sais bien que je n'y arriverais jamais… En souvenir du maigre sentiment d'amitié que tu as pu ressentir pour lui, fais-le.

Il prit doucement l'espionne dans ses bras en soupirant.

- Tu te rends compte que Clint était tous notre ami ?

- Oui. Mais c'est face à toi qu'il sera. Il t'a enlevé quelque chose. J'estime que c'est à toi de faire ça.

- Tu es sûre de toi, Tasha ?

Elle hocha la tête, serrée contre son épaule.

- Oui. Je ne pourrais jamais le faire.

- Je sais Tasha. Je sais…

La russe se dégagea doucement.

- Filez Stark. Allez.

- Merci... Tu diras au revoir aux autres ?

- Ouais et… Tony ?

- Ouais ?

- Steve te dirais que ton père serait fier de toi. Je le pense aussi.

- De quoi tu te mêles ?

- Je me mêle de ce que je veux. Cassez-vous Stark. On veut plus de vous ici sans monsieur Bouc à côté.

Le milliardaire hocha la tête et sortit doucement de la salle.

- Sleipnir ?

L'équidé cessa immédiatement de boulotter le tapis et se tourna vers lui.

- Je viens avec toi. Laisse-moi le temps d'enfiler mon armure.

Avec cérémonie, il se rendit à l'atelier, mit son épaisse peau de métal et regarda une dernière fois son atelier.

- JARVIS, quelles sont les chances que je revienne ici ?

- Je doute que ce soit bon pour votre moral.

- JARVIS…

- Monsieur…

- JARVIS !

- Pratiquement de 0, 0001%.

- Bien. Alors il y aura au moins 0, 0001% de mon corps qui reviendra ici. Selon toi, qu'est-ce qui ferait plaisir à Pepper ?

- Vous entier, monsieur.

- T'as raison… Je crois pas qu'un œil soit une consolation… Et puis ce serait trop gros comme bout.

Il activa le Bifrost.

- Plus-plus JARVIS !

- Monsieur, dois-je vous rappeler qu'une partie de mes serveurs resteront embarqués à bord de votre armure et que par conséquent je serais là ?

- Non, ça ira très bien comme ça.

Sleipnir passa le portail.

- JARV', selon toi, je le ferme ?

- Personne ne pourra venir vous secourir…

- Okay. Pigé. Ferme-le pour moi.

- Mais monsieur…

- JARVIS, fais-moi plaisir.

- Bien monsieur.

- J'aurais jamais cru que ça marche.

- C'est l'effet « mourant », monsieur. Je me permets de vous souhaiter un agréable voyage, monsieur.

Tony alluma ses propulseurs et disparut dans le néant étoilé.


Odin ne comprenait plus rien.

Absolument plus rien.

D'abord sa femme battue, puis Thor et Heimdall emprisonnés…

Son cerveau essayait désespérément de reconstituer les évènements, mais il ne trouvait rien. Un long laps de temps restait vide et il ne comprenait pas, il ne savait plus ce qu'il avait bien pu faire.

Il descendit quatre à quatre les marches qui le menaient aux cachots.

- Thor ! appela-t-il, perdu. Thor !

Un grognement étouffé lui répondit. Il accourut vers le bruit et fracassa la porte de la cellule avant de prendre son fils dans les bras.

- Dis-moi que ça va… Il faut que tu ailles bien…

- Pè… Père ? C'est…

- Je suis là, ça va bien se passer… Dis-moi juste où est Heimdall… Je te jure que tu vas sortir d'ici…

- Pourquoi… ? Pourquoi vous avez fait ça ?

- Je n'en sais absolument rien… Mais c'est finit, je te jure que c'est finit… Je…

Des bruits de pas se firent entendre à l'autre bout du couloir.

- Majesté ? Vous êtes là ?

- Gardes, libérez Heimdall immédiatement. Et quoi qu'il arrive, n'écoutez plus un seul de mes ordres, entendu ?

- Père… Que… Se… Passe-t-il ?

- Ne parle pas… Je vais te raccompagner dans la chambre de ta mère… Ça va s'arranger, tu verras… Tu verras…

Il hissa son fils sur ses épaules et grimpa les marches le plus vite possible. Il haletait.

Sa femme ouvrit la porte, paniquée.

- Comment va-t-il ?

- Nous n'avons pas le temps. Il faut que tu m'écoutes. Tu vas prendre Heimdall avec toi et vous allez partir d'ici. Hel t'aime beaucoup, je suis certain qu'elle vous acceptera tous les trois.

- Et toi, que vas-tu faire ? demanda-t-elle, les sourcils froncés.

- Je vais m'enfermer dans la salle des coffres et demander aux gardes de ne plus jamais ouvrir la porte jusqu'au retour de Thor.

La déesse serra les poings. C'était la seule solution, elle le savait, mais comment aurait-elle pu accepter de perdre son mari ? Après la disparition de Loki et l'enfermement de Thor…

Mais c'était la seule chose à faire après tout…

Odin posa une main rassurante sur son épaule.

- J'aurais tout fait pour préserver notre famille comme elle l'était autrefois… J'ai fait beaucoup de mauvais choix. Des choix importants, des choix difficiles. J'ai fait des erreurs monumentales, des erreurs que je ne pourrais jamais rattraper. Mais je suis roi, et Thor est mon fils. Nous avons des responsabilités que personne ne devrait posséder. Je crains qu'il n'ait pas encore les épaules pour les affronter, mais j'ai confiance. Transmets-lui cette confiance, et transmets-lui sa mission. Il ne peut y avoir qu'un roi à Asgard. Et je ne peux plus gouverner, c'est évident.

Il secoua la tête, résigné.

- Tu sais aussi bien que moi qu'il faudra qu'il le fasse et qu'il prenne sa place ici.

- Et quelle sera ma place dans tout ça ? Quelle sera celle de Loki ?

- Tu connais la tienne. Quant à Loki…

Il baissa les yeux. Il était temps de dire la vérité. Il était temps de comprendre que ce n'était pas un rêve.

- Loki est mort, Frigg.

La Reine écarquilla les yeux, perdue.

- Mon… Mon fils…

- Tu dois y aller…

- Non ! Non, comment ?! Comment est-ce arrivé ?! Comment as-tu pu laisser faire ça ?!

- Tu dois partir…

- NON ! JE VEUX SAVOIR ! C'EST MON FILS !

- Je sais…

Il lui prit doucement la main.

- C'est le mien aussi… Je t'en prie, il faut que tu partes…

- Je t'en supplie… Je dois savoir…

- Frigg… Fais-le… Thor a besoin de soins…

Elle ne pouvait pas savoir la vérité. Pas maintenant, pas après tout ça. C'était trop monstrueux, trop difficile. Plus tard.

Odin tourna les talons et alla s'enfermer parmi les trésors millénaires.


Tony flottait dans une sorte de sirop à la menthe.

- Euh, Sleipnir, c'est normal ce machin ?

- Yggdrasil est l'arbre géant qui relie nos mondes entre eux. Ces espaces permettent de les temporiser et de les délimiter afin qu'ils ne se mélangent pas. Nous sommes en train de voyager dans les racines du monde tel que je le connais.

- Mais, et le Bifrost…

- Le Bifrost permet de voyager en surface, Yggdrasil offre un transport plus rapide. Mais seul Odin et sa monture peuvent l'utiliser.

- Oh, j'ai l'impression d'être un gosse qui vient de piquer des clefs de voiture et qui va faire un tour avec…

- Pourriez-vous arrêter de bavasser ? C'est agaçant ce bruit de fond.

Le milliardaire fronça les sourcils. Il venait de se faire recadrer par un canasson ou c'était lui ?

- Le mauvais caractère, c'est de famille ?

- Je ne peux pas vous répondre, mais sachez que votre bêtise semble être congénitale.

Non, ce n'était pas lui, il était en train de se faire engueuler par un cheval…

- Loki t'as vachement bien élevé dis-moi…

- Contrairement à la personne chargée de votre éducation. A moins que casser les pieds de vos hôtes soit une coutume terrienne.

Houlà mais ça dégénérait carrément.

- Pourquoi tu m'as demandé de venir si tu ne voulais pas de moi ?

- Vous êtes l'un des derniers liens entre ma mère et la vie matérielle. J'ai besoin de vous homme de métal.

- Si nous n'en revenons pas, qu'est-ce qui va se passer ?

- Non âmes errerons éternellement.

Tony avala de travers sa salive.

- Tu crois qu'il y a de l'alcool dans l'éternité ?

- Je ne pense pas.

- Alors note tous les sujets de discussion auxquels tu peux penser. Ça nous sera utile.

Sleipnir émit une sorte de bruit de gorge que le milliardaire finit par identifier comme un rire.

- Tu vois que je suis pas si saoulant ?

- Je constate, je constate… Dépêchez-vous, nous avons un délai à tenir.

- Combien ?

- Pas plus de deux heures.

- Fantastique, qu'est-ce qu'on attend ?

- Vous.

Il se racla la gorge.

- JARVIS, tu as entendu le monsieur ?

- Je ne vois pas ce que vous sous-entendez, monsieur.

- Allume les gaz.

- Je me permets de vous faire remarquer que vous aurez du mal à tenir autant de temps en pleine puissance et dans un tel environnement.

- C'est risqué à quel point ?

- Environ 80%.

- 20% de chances que je m'en sorte ? C'est mieux que d'habitude ! On fait la course le canasson sous stéroïdes ?

Et il partit à la vitesse du son.


- Natasha, est Tony ?

- Cela ne vous regarde pas, Steve.

- Agent Romanov, je vous ordonne de parler.

- Sauf votre respect, monsieur, cela relève de sa vie privée.

Fury commençait à criser. Non mais oh, c'était reparti pour un tour ?

- Ce n'est plus de l'ordre du privé dès lors qu'il en parle à quelqu'un, vous en l'occurrence, je vous somme de parler !

- Pourquoi le ferais-je ?

- Parce que la sécurité nationale, voire planétaire, est engagée.

- Chez moi, on appelle ça une obsession pathologique pour le pouvoir et le contrôle.

- Voulez-vous être sanctionnée ou c'est moi qui me fais des idées ?

- Allez-y, je vous en prie, en attendant, je suis un élément indispensable, et vous le savez.

- CESSEZ DE COUVRIR STARK ET L'AGENT BARTON !

Steve ouvrit grand la bouche. Bruce écarquilla les yeux. Phil eut l'air vaguement surpris.

Natasha venait de gifler Fury, qui se tenait la joue avec un air d'enfant pris en faute.

- Vous pouvez me dire que je couvre Stark, okay, pas de problème, mais je ne couvre pas l'agent Barton, me suis-je bien faite comprendre ? Il est d'ores et déjà un ennemi du SHIELD, et je ne l'ai plus soutenu à l'instant où il a cessé de nous obéir et a tué un innocent. Alors insultez-moi encore une fois comme vous venez de le faire et je vous jure que vous le paierez très cher.

L'espionne regarda Fury dans les yeux pendant quelques minutes, figée, glacée. Finalement, le chef du SHIELD détourna le regard.

- Natasha Romanov, vous êtes dès aujourd'hui relevée de vos fonctions pour une durée indéterminée.

- Vous êtes un enfant qui ne supporte plus d'être remis en cause car il n'y est plus habitué. Vous n'êtes qu'un petit enfant pathétique qui ne sait plus ce que c'est de vivre comme un humain normal et de ne pas avoir le contrôle.

- Vous ne faites plus partie du SHIELD.

- Votre irresponsabilité dépasse les bornes ! Vous rendez-vous compte de ce que vous faites parce que je vous attaque personnellement ? Y a-t-il seulement un plus grand outrage, je me le demande ?!

- Vous dissimulez des informations de première importance !

- Qu'en savez-vous ?! Et si je vous répondez qu'il est partit faire un pique-nique dans l'Ohio et qu'il n'a pas envie d'être dérangé, qu'est-ce que vous répondriez ? Qu'il n'y est pas autorisé ? Que le pique-nique est un danger potentiel pour les trois villes les plus proches ? Que le jambon du sandwich pourrait causer des dégâts nucléaires ?!

- N'aggravez pas votre cas.

- JE NE FAIS PLUS PARTIE DU SHIELD, JE PEUX DIRE CE QUE J'ENTENDS ! SI J'AI ENVIE DE VOUS POURRIR JUSQU'A CE QUE VOUS ME SUPPLIIEZ DE ME LA FERMER, JE LE FERAI !

Elle le regardait, furibonde et l'attrapa par le col.

- Allez-y ! FOUTEZ-MOI EN TAULE !

- Clint Barton est passé à l'ennemi et vous avez peur qu'il ne soit plus récupérable, c'est pour ça que vous parlez ainsi.

- Ne. L'appelez. Jamais. Par. Son. FOUTU. PRENOM !

- Et qu'est-ce que ça vous fait ?

- Ça me fait que j'ai l'impression que vous êtes en train de laver son souvenir au karcher avant de le remplacer par un flot de traîtrise totalement indépendante de lui ! VOUS ALLEZ VOUS LA FERMER FURY !

Phil serra doucement la main du Captain pour lui faire passer le message. Celui-ci hocha la tête et prit Natasha contre lui avant de la détacher précautionneusement de Nick Fury, pantelant.

- LÂCHEZ-MOI ! LÂCHEZ-MOI STEVE !

- Natasha… Shhhh…

- Monsieur Fury, je crois qu'il est temps de partir…, fit Coulson avec un sourire qui n'avait d'apaisant que le nom.

L'espionne attendit que le chef du SHIELD ait battu en retraite pour cesser de se débattre. Son corps s'agita de quelques soubresauts et elle s'écroula contre Steve, en larmes.

- Natasha… Ecoutez, je sais que vous êtes très ébranlée en ce moment mais il faut que vous nous disiez où est passé Tony…

- Pas… Parler… Dois pas… Parler…

- Mademoiselle Romanov ? intervint JARVIS. Je vous demande, à titre exceptionnel, une faveur. Dites-leur. J'ai peur que monsieur n'en revienne pas sans un peu d'aide.

- Mais… JARVIS…

- Je sais mademoiselle. Votre comportement vous honore. Mais il faut le leur dire.

- Bien… Tony est parti avec le… Le fils de Loki… Par le Bifrost… Pour chercher Loki… Enfin, l'âme de Loki…

- Quoi ?! s'écria Banner. Mais c'est de la folie !

- Vous ne comprenez pas Banner, vous ne pouvez pas comprendre… Loki et Tony sont faits pour se rejoindre. Fatalement, il faudra bien qu'il le fasse. Tony se laissait mourir ici…

- Docteur Banner ? Elle a raison me semble-t-il, chuchota Steve en berçant Natasha, toujours aussi perdue, dans ses bras.

- Qu'est-ce qu'on attend à la fin ? soupira Phil en faisant sauter le cran de sécurité de son taser.

Ils regardèrent l'agent, éberlués.

- On va récupérer Loki, Tony et Thor, on va réintégrer Natasha et Clint et nous allons créer l'équipe ultime de super-héros. C'est à peu près ça l'idée. Bien sûr, je ne vous cache pas qu'en application, nous allons avoir quelques…difficultés. Mais les tasers existent dans le but d'électrocuter ces difficultés, n'est-ce pas ? En tenue mesdames messieurs. Le Bifrost ouvre dans cinq minutes.

Et il s'en alla tranquillement vers l'atelier.

- Mon… Petit ami… Est vraiment cinglé…, constata Steve.

- Irrécupérable, approuva Banner d'un hochement de tête. Vous êtes des nôtres Natasha ?

Elle respira un grand coup. Elle serait face à Clint, face à ses doutes, face à un nombre incalculable de choses qui pourraient aller mal.

Qu'elle ne contrôlerait pas.

Elle sourit. Depuis quand avait-elle perdu le contrôle de la situation déjà ?

Ouh, des temps immémoriaux, sans doute.

- On y va. Ensemble.


- Bienvenue à la pêche aux Avengers. Je fixe les tarifs pour Steve. Tu sauves Loki, un dîner. Tu sauves Thor, un dîner et les préliminaires. Tu sauves Tony, un dîner et une soirée hot… Tu sauves les trois et je t'épouse.

Steve Rogers, Captain à ses heures perdues – qu'il aurait pu consacrer à du bricolage, mais enfin, chacun son trip –, commença à passer du rouge au blanc.

- Tu… tu me quoi… ?

- Je t'épouse.

Le visage décontracté, il soupira de soulagement. Finalement, il n'avait pas perdu la tête…

- Ah bah oui, bien sûr, c'est logi-… QUOI ?! Mais, je, tu, nous, enfin, je…

- C'est ma faute, aussi, pourquoi je m'entête à lui dire les choses dans des moments importants… ?

L'Agent soupira et secoua la tête. Finalement les violoncellistes faisaient moins de chichis.

- JARVIS, tu ouvres ?

- Bien monsieur. Oh, et si monsieur Stark vous demande comment vous êtes passés…

- Qu'est-ce qu'il y a JARVIS ?

- J'étais sensé avoir fermé l'accès…

Banner devança toute réponse.

- J'ai bidouillé les circuits.

- Il a bidouillé les circuits, confirma Natasha comme un mantra très sérieux.

- Bon, on peut y aller ?

- Il veut m'épouseeeeeeeer ? Mais depuis quaaaaaaaaand ?

- … Nous prendrons ça pour un oui, soupira Phil en poussant Steve sur le Bifrost.


- Pikachuuuuuuuu~…

- Thor, mon fils, reprends-toi, je te jure que tu vas t'en sortir !

- Pika piiiiii…

- Qu'est-ce qu'il raconte grand-mère ? chuchota Hel, sincèrement intriguée.

- Il délire ma chérie… J'en ai peur…

- Mais c'est terrible ! Qu'est-ce que nous pouvons faire ?

- Attendre… Et prier…

Les deux femmes étaient assises sur le lit de Thor, épuisé moralement et physiquement.

A côté, Heimdall sommeillait passivement en reprenant des forces.

Mais l'énergie vitale de Thor peinait à se raviver et parfois, il faisait de terrifiantes crises, comme actuellement. Désemparées, les deux déesses commençaient à désespérer.

Brusquement, Hel releva la tête.

- Qu'y a-t-il ? demanda Frigg.

- Il se passe des choses étranges aux limites de mon royaume… Je dois aller voir.

- Fais attention.

- Oui grand-mère.

Elle sauta souplement du lit et prit son apparence de « déesse des enfers » (donc celle où, fatalement, elle n'avait pas l'air d'une gamine de dix ans) et fonça vers le lieu de l'incident, soucieuse.


- Inutile de t'énerver là-dessus, tu n'arriveras pas à nous faire entrer avec un bête taser.

- Ce n'est PAS un bête taser !

- Phil…, soupira Steve.

L'Agent donna encore un coup de haut voltage mais ne parvint toujours pas à ses fins.

- On ne peut pas êtres coincés si vite ! soupira Banner.

- Vous ne voulez pas libérer Hulk, docteur ?

- On va s'en passer ! marmonna Natasha qui gardait un très mauvais souvenir du monstre vert.

Brusquement, une forte déflagration les propulsa à dix mètres en arrière.

Poussant des hurlements, ils s'écroulèrent, accrochés à la première chose qu'ils voyaient ou sentaient.

Suspendue dans le vide, Natasha tentait de s'accrocher au bord lisse du pont.

- Steve… ? Banner ? Vous pouvez… M'aider ?

- Qui êtes-vous ? Que venez-vous faire ici dans votre état ?

- Quel état ? s'égosilla Steve, visiblement mal en point lui aussi. Et que nous voulez-vous ?

Natasha paniquait. Elle sentait ses doigts glisser et elle ne pouvait rien pour empêcher ça.

- Vous ne savez même pas où vous êtes ? gronda la voix.

- En effet, dit la voix supra-professionnelle de Phil. Quelle est votre identité ? Nous déclinerons la nôtre bien entendu et feront étalage de nos motivations afin de pouvoir entamer un dialogue calme et durable.

- Je… Je vous demande pardon ?

- Vous voyez ? C'est déjà mieux. Allons, nous ne sommes pas des bêtes. Laissez mes amis remonter avant qu'ils ne fassent une regrettable chute…

- Pourquoi ferais-je ça ?!

- Parce que nous nous engageons à repartir si vous ne possédez pas ce que nous cherchons.

- Et dans le cas contraire ?

- Je ne saurais le dire, mais nous resterions civilisés, mademoiselle.

- Fais ce que tu as à faire mortel.

- Je vois que nous nous comprenons…

C'est à ce moment-là que Natasha lâcha prise.


- Homme de métal… Tony… On y est…

- Je ne vois rien…

- Levez la tête et admirez. C'est là, le Walhalla.

Par-dessus l'océan noir d'encre se trouvait une mer de nuage blanc crème, sur lesquels reposait un château bâtit solidement. On y entrait par centaines à la fois.

- Il faut se dépêcher, homme de métal. Chaque seconde compte.

- Entendu, on fonce et…

- Attendez. Ici, nous sommes sur le territoire des Walkyries. Il n'y a pas d'air, car si nous ne sommes pas morts, nous n'avons aucun droit d'être ici, et vous, je n'en parle même pas. Nous aurons donc très peu de temps.

- JARVIS ? Calibre le radar sur Loki.

- Bien monsieur.

Il regarda la foule qui avançait, en rangs serrés, à l'intérieur du bâtiment.

- Sleip' ?

- Tony ?

- Je te jure de tout faire pour trouver ta mère.

- Je vous jure de tout faire pour trouver celui que vous aimez.

- Mais comment tu… ?

- Secret.

- Mais…

- Foncez !

Tony piqua droit sur les âmes qui marchaient vers le repos éternel.

- JARVIS, par pitié, dis-moi que tu le vois.

- Je suis désolé monsieur.

Le milliardaire inspectait minutieusement tous les visages qu'il croisait, cherchant à croiser les yeux verts de Loki, à voir luire ses cheveux noirs.

Mais rien.

Son cœur était déchiré en milles morceaux, il ne pouvait pas être arrivé trop tard, c'était impossible, c'était impensable, non pas Loki.

Pas maintenant qu'il était sûr, pas maintenant qu'il se sentait près à affronter le dieu et à le lui dire…

Des cris d'alerte commençaient à retentir de toutes parts. Le temps était compté.

- ON SE REPLIE ! hurla Sleipnir. ON SE REPLIE !

- Monsieur ! Je l'ai détecté !

- Où ?!

- File de droite !

Tony se jeta sur l'endroit signalé, esquivant plusieurs Walkyries furieuses. Un coup d'épée perça son armure au niveau de la jambe. Il poussa un cri mais ne s'arrêta pas.

Rien ni personne ne pourrait le détourner de son objectif.

- LOKI !

Le dieu tourna la tête, absent. Puis brusquement, ses yeux s'écarquillèrent.

Ici.

Vivant.

Avec lui.

- TENDS LA MAIN !

Il obtempéra immédiatement, s'accrochant avec désespoir au gantelet de métal. Un hennissement grandissait au loin.

- SLEIPNIR, LE COLIS !

Puis brusquement, ses poumons le brûlèrent, ses yeux furent comme déchirés par des milliards de poignards.

Son masque avait été arraché.

- Lo…ki…

Le dieu pleurait. Non, pitié, pas lui, pas Tony, pas maintenant… Il avait risqué sa vie pour le sauver, lui qui avait donné la sienne pour lui, il ne fallait pas… Non… Il pleurait désespérément, il n'avait aucun pouvoir sans son corps matériel, il était condamné à le regarder mourir. Sleipnir arriva, les guerrières s'acharnaient sur l'armure qui commençait à cesser de bourdonner.

- Tony ! Tony je t'en prie !

Il suffoquait. Poussant le dieu sur le dos du cheval il sentait sa vue se brouiller.

Il se força à se concentrer puis ses doigts commencèrent à lâcher, son cerveau à ne plus fonctionner.

- Je…

- Tony !

- T'aime…

L'armure cessa de fonctionner, et Tony s'écroula dans l'abîme noir en suffoquant.


- Cette aura, mais c'est… Maman !

La petite déesse sauta sur ses pieds et fonça sur la provenance de ce signal, laissant ses invités les bras ballants.

- Reprenons, marmonna Natasha, de fort mauvaise humeur. Nous avons été mis K.O. puis sauvés - de justesse pour ma part - par une déesse protégeant son royaume, qui est en fait une gamine, qui est en fait la petite-fille d'Odin, donc la nièce de Thor, qui lui se tape un trip « pikachu » et là, la terrible déesse dangereuse vient de foncer retrouver sa mère. Bah bien sûr.

- Il faut toujours que ça tombe sur nous, soupira Banner.

- Remarquez, c'est pas plus mal, soupira Steve, ça pourrait être pire, on a retrouvé Thor et l'infusion aux plantes est pas mauvaise…

- Mouais bof… Au fait, où est Phil ?

- Il discute avec Maman Thor…

La petite déesse rappliqua brusquement et tira sa mère par la manche.

- Maman est là ! Sleipnir a réussit !

- Sleipnir ? grogna Natasha. Gamine ! Euh, déesse, est-ce qu'un homme de métal est avec eux ?!

- Vous connaissez Sleip' ? s'étonna la jeune déesse.

- Oui, et je connais ta mère, c'est Loki, il a séjourné chez nous, et un ami à nous était parti avec Sleipnir, est-ce qu'il est là ?

- Oh… Je suis vraiment désolé, mais grand-frère est seul…

- Oh mon dieu non… Tony…

Natasha s'écroula. Tony était mort.

C'était impossible non ? Tony était un playboy, milliardaire, philanthrope, mais il était aussi immortel, non ? Enfin, après le nombre de cuites mortelles dont il avait réchappé ? Il avait un éclat de shrapnel qui essayait d'arriver à son cœur, nom de dieu ! Il était en vie ! Un être pareil ne pouvait pas être mort, c'était impossible, c'était impensable, ça défiait toutes les lois de la physique, pas Tony, jamais Tony, ce genre de choses ne pouvait pas se produire avec quelqu'un comme lui ! Il était comme Captain, il ne pouvait pas mourir ! Il était congelé quelque part, on allait le trouver, et, et…

Tony était mort.


Loki ouvrit douloureusement les yeux. Peu de lumière, assez chaud.

Un lit, mou.

Tony.

Il y avait un vide monstrueux, il fallait que Tony vienne, là, maintenant, c'était une urgence, il avait besoin de Tony, comme un gosse a besoin d'un doudou, de ses parents, lui avait besoin de Tony, c'était maintenant, point, il n'y avait pas à discuter, il fallait Tony.

- Où… Tony… ? croassa-t-il.

- Oh, maman ! s'écria la voix si familière de sa fille.

- H-Hel…

Elle le serrait contre lui. Moins de vide.

Mais pas de Tony non plus…

Le museau de Sleipnir alla se perdre dans ses cheveux.

Des gouttes tombaient sur ses joues.

- Oh, mon fils chéri… Tu es là… Tu es là…

- Ma…man ?

- Oui… Je suis là… Thor aussi est là…

Thor. Frigg. Sleipnir. Hel. Bientôt Fenrir s'approcha et lui lécha la main.

Moins de vide, beaucoup moins de vide. Mais encore, encore trop. Pas encore de Tony…

- Sleip… Tony… ?

- Maman… Je suis désolé. Je n'ai rien pu faire.

Loki sentit brusquement tous ses muscles se contracter.

S'il avait été en état, il aurait hurlé comme un fou jusqu'à s'en briser les cordes vocales. Tony n'était plus. Par sa faute.

Plus jamais il ne le verrait, bourré, à trois heures du matin, lui réciter le bulletin météo sur l'air d'Highway to Hell… Plus jamais il n'aurait droit à ses bras chauds, plus jamais il n'aurait droit à Lui, à Tony.

L'une des époques bénies de sa vie venait de finir.

Il sentit son cœur cesser de battre, puis reprendre sur un rythme différent. Un rythme amorphe.

Les larmes coulèrent silencieusement le long de ses joues.


- Pikaaaa… Hein ?

- Thor ?

- Maman… ?

- Oh, mon deuxième fils est en vie ! Viens là !

Se laissant broyer les côtes par l'étreinte maternelle, il jeta un coup d'œil autour de lui. Heimdall dormait toujours, Natasha pleurait de rage en plantant un couteau dans une table, Steve et Phil étaient dans les bras l'un de l'autre et Bruce avait laissé ses lunettes, sa chemise et son pantalon pliés avec soin.

- Les… Amis… ? Vous faites quoi ici… ? On est chez Tony… ?

Brusquement, Natasha se retourna, les yeux meurtriers, le regard brûlant.

- Non ! On ne sera plus jamais chez Tony ! PARCE QUE TONY EST MORT !

- Que… Quoi ?...

Banner entra rapidement, vêtu d'une tunique trop grande et enfila ses vêtements.

- Thor… soupira-t-il ensuite. Je… Il faut tout te raconter. Depuis le début…


- Maman… Tu dois manger…

- Plus tard, Hel.

- Tu dois manger !

- J'ai dis plus tard, non ?

Sa fille baissa la tête.

- Pardon ma chérie. Je n'ai pas faim.

- Tu ne vas pas te laisser mourir pour un stupide humain, hein ?

- CE N'EST PAS UN STUPIDE HUMAIN !

- Ma… Maman !

- Pardon, Hel, pardon, mais… Mais ta maman est un peu fatiguée… Demande aux autres de venir, histoire qu'elle s'en débarrasse vite, d'accord ?

La déesse s'éclipsa, la tête basse. Sa mère ne lui avait jamais criée dessus, elle avait toujours été gentille et affectueuse.

Oui, mais ne venait-elle pas de perdre un être cher ?

Hel ne comprenait plus rien à ce qui était en train de se passer.

Thor, appuyé sur Steve, Coulson, Natasha et enfin Bruce, prirent place autour du lit.

L'aîné de la fratrie se jeta sur le dieu du mensonge et le serra de toutes ses forces.

- Loki… Odin soit loué tu vas bien…

- Thor, sourit-il amèrement.

Il fallait donc tout ça pour que son abruti de frère redevienne normal ? Qu'il était bête… Mais qu'il l'aimait, aussi…

- Je…

Loki baissa la tête.

- Je vous demande pardon. Je sais que je ne pourrai jamais assez payer pour ce que j'ai fait. Par ma faute, Tony est mort. Vous ne pouvez pas savoir comme… Comme je m'en veux… Et…

Les mots ne parvenaient plus à se frayer un chemin entre les lèvres du dieu qui sanglotait ouvertement, la tête dans les mains.

La main de Natasha sur son épaule le fit sursauter.

- Vous n'y êtes pour rien Loki… Vous souffrez bien assez. C'était sa décision, vous n'y êtes pour rien du tout…

- C'est vrai, assura doucement Steve. Tony aurait été fier de mourir dans ces circonstances. Je pense parler au nom de tous si je dis que tu n'as rien à te reprocher.

Tous approuvèrent et Loki hocha la tête.

- Je… Je viendrai sur Terre. Je vous aiderai… Je vous dois ça…

Thor trembla.

Il était temps.

- Mes amis, je crois qu'il est temps pour moi d'affronter mes responsabilités. Mon père n'est plus en état de gouverner, et je crains devoir le remplacer. Il faut que je retourne à Asgard dans les plus brefs délais, car sans Roi, nous courrons à notre perte.

Il se tourna vers son frère.

- Loki, malgré tout, je me dois de te poser cette question : …

- Je ne veux pas du trône. Le pouvoir rend fou, et ma place n'est plus ici.

Thor hocha la tête.

- Dans ce cas, je pars à Asgard dans deux jours.

- Tu auras besoin d'amis, Thor.

- Steve… ?

- Je t'accompagne.

- Nous t'accompagnons, résuma Phil après avoir jeté un coup d'œil à ses camarades humains.

- Et moi aussi, chuchota le Jötun. Tu auras besoin d'aide. Et nous serons là.

Le dieu du tonnerre sourit et ébouriffa les cheveux de Loki.

Au final, il avait fallu qu'il affronte la mort et toutes ces choses affreuses pour qu'il redevienne ainsi. Quel triste destin que le leur.


Les gardes couraient s'agenouiller devant la petite troupe qui venait de débarquer en grande pompe.

L'annonceur était perdu. Thor, Loki, Frigg, oui. Mais les espèces d'hurluberlus qui les accompagnaient en tenues de foire, c'était quoi, ça ?

- La Reine Frigg, les Princes Thor et Loki, et euh…

- Captain America, Black Widow, Hulk et l'Agent Phil Coulson du SHIELD, termina paisiblement ce dernier, la main sur son taser.

- C'est cela ! s'écria le pauvre Asgardien avant de fuir.

Les gardes royaux étaient en train de former une haie d'honneur lorsque Thor les coupa net dans leurs efforts.

- Assez d'effusions. Où est Odin ?

- Nous vous y conduisons.

- Mère, tu restes ici, dit Thor. C'est trop dangereux.

- Mais il n'en n'est…

- Si, je t'en prie, fais-le.

Elle hocha la tête, pâle.


La porte s'ouvrait enfin… Après tout ce temps…

- Tu t'es perdu en route, fils ?

- Vous n'êtes pas mon père…

- Bravo, tu as déduit ça tout seul ? Ça m'étonnerait…

Loki s'avança doucement et Odin le détailla, pétrifié.

- TOI ! PETIT… !

- Moi aussi je suis ravi de vous revoir Thanos…

- Mais comment… ?

- Il n'y a pas de comment qui tienne, s'écria Thor. Soit vous abandonnez mon père, soit…

Il posa une main sur Mjöllnir.

- Tu tuerais ton père… ? J'ai un grave doute…

- Je le ferai. Dans l'intérêt de milliers de gens, je le ferai.

- Pauvre petit naïf, si je le veux, c'est de ton corps dont je prendrai possession…

- Non, vous ne le ferez pas, gronda Loki.

- Ah oui ? Et je peux savoir pourquoi petite créature ?

- Parce que votre pouvoir n'agit que sur des personnes instables lorsqu'il est utilisé à distance. Or, Thor est de nature extrêmement stable.

La pièce s'emplit d'une lueur bleue.

- Tu m'agaces… C'est toi que je tuerai en premier… Mais avant… Hawkeye, viens à moi…

Une forme se découpa dans la pénombre.

- Clint ! hurla Natasha.

- Vous allez nous combattre sur un pied d'égalité. Dieux contre dieux et humains contre humains… Voyons voir qui va gagner…


L'explosion fit s'écrouler tout un pan de mur.

Roulant sur le côté, Loki lança un rayon d'énergie sur Mjöllnir afin d'augmenter l'effet du coup.

A côté d'eux, Natasha couvrait Steve et Phil tandis que Bruce se transformait.

- CLINT ! Réveille-toi !

- Il ne peut pas t'entendre. C'est MOI qui le manipule.

Clint…

A cet instant, tout devint net pour Natasha. Ce n'était plus Clint. Elle allait l'éliminer.

Odin heurta une colonnade qu'il fit s'effondrer. Un boulet de canon vert en pantalon le projeta contre les murs chargés de trésors qui s'écroulèrent.

Une flèche perdue d'Hawkeye le toucha à la jambe mais il ne semblait pas vouloir se rendre.

- Thor, hurla Loki, c'est inutile, Thanos ne ressent pas la douleur et il ne s'arrêtera pas !

- Nous devons les arrêter !

- Heimdall ! Il faut appeler Heimdall !

- Pourquoi lui ?!

- Il doit pouvoir ramener Thanos dans sa dimension en tant que gardien du Bifrost !

- NUL NE PEUT RIEN CONTRE MOI !

Loki poussa un hurlement et alla s'écraser contre le mur lorsqu'Odin le toucha.

"Heimdall, je vous en supplie, si vous m'entendez, venez vite... Nous avons besoin de vous..." songea Loki de toutes ses forces.

Il était impossible de maîtriser Odin, l'énergie accumulée dans la salle explosa littéralement. Tentant de se protéger des décombres, le combat ne s'arrêta que le temps de l'éboulement, et couverts de poussière, ils s'engagèrent dans une lutte à mort.

Clint était devenu trop rapide et sa force était décuplée. Quant à Odin, son corps ne semblait plus connaître de limites.

Thor fut vite touché et malgré les soins de Loki il était moins performant.

Natasha était, elle, blessée au bras et était hors de portée du champ magique de Loki.

Des pierres chutaient par intermittence et manquaient d'écraser les combattants.

Hulk devenait une bête féroce mais ne parvenait pas à toucher sérieusement Odin. Quand Captain fut touché, la fin semblait proche.

Brusquement, Loki écarquilla les yeux.

- Il se passe quelque chose !

En effet, une grande silhouette se profilait par la porte défoncée. Soutenu par deux gardes, Heimdall fixait Odin et Hawkeye.

- Thanos… Tu aurais mieux fait de me tuer…

Levant difficilement la longue épée, il la pointa vers Odin.

- Empêchez-le de bouger. Je me charge du reste.

Profitant de l'hébétement général, Phil avait électrocuté proprement Hawkeye qui gisait au sol.

- Qu'est-ce que vous attendez ?! hurla-t-il avant de tirer froidement sur le bras du dieu.

Tous se ruèrent sur le père de toutes choses possédé, Thor et Hulk l'immobilisant grâce à Mjöllnir et leur force physique, Loki était concentré de toutes ses forces sur les points vitaux du dieu, le maintenant ainsi au sol et les autres Avengers mataient toute tentative de soubresauts.

- On ne va pas tenir longtemps Heimdall ! cria Steve en jetant des coups d'œil à Clint qui commençait à bouger.

- J'y suis presque !

Brusquement, d'un coup d'épaules, Odin de dégagea de la poigne d'Hulk.

- Mjöllnir ! Tiens bon ! implora Thor, conférant toute sa force au marteau aidé de Loki, épuisé.

- ÇA Y EST !

Une essence bleutée se détacha d'Odin et de Barton.

Elle lutait, tentant désespérément de retourner dans ses hôtes, les échos des cris de Thanos se répercutaient sur tous les murs, et les corps se débattaient de toutes leurs forces. Loki partit heurter un mur et Natasha entendit un sinistre craquement provenant du bras gauche de Steve.

Puis plus rien.


Loki tâtonnait dans le noir.

Il ne voulait plus ouvrir les yeux et affronter la vérité.

Il était épuisé des combats, du pouvoir, il était épuisé de tout.

Il avait besoin d'une seule personne pour que ça reparte, mais cette personne était déjà loin.

- Loki ? appela une voix qui fit frissonner le dieu.

- Que me voulez-vous ?

Un léger piétinement se fit entendre.

- Je tenais à m'excuser.

- Disparaissez.

- Quoi ? Mais...

- J'ai dit disparaissez.

Le dieu se tourna, les yeux brûlants de rage.

- Je ne suis pas encore prêt à vous pardonner. Premièrement, parce qu'à travers ça, je pardonnerai Thanos, et c'est impossible. Deuxièmement parce que je vous vois encore me demander de choisir entre Tony et la vie. Et je ne peux pas m'empêcher de penser que sans vous il serait en vie. Je sais que vous étiez possédé et que vous n'y pouviez rien. Mais voilà, pour moi, vous restez la personne qui a déclenché sa mort. Je suis sincèrement désolé Clint. Je me doute que ce n'est pas facile à entendre, surtout venant de moi, et je sais que vous n'y êtes pour rien. Mais c'est ainsi.

L'archer hocha doucement la tête. Il comprenait, il comprenait très bien.

- Je vous laisse vous reposer... Merci pour ce que vous avez fait, même indirectement. Et merci d'avoir veillé sur Natasha avec les autres.

Loki le laissa tourner les talons. Puis, pris d'un besoin soudain, il rappela l'humain.

- Faites attention à elle. Promettez-le moi.

Clint parvint à esquisser un sourire.

- Je vous le jure.


Quelques temps plus tard, l'heure du départ avait sonné. L'absence de Tony avait laissé des blessures sanguinolentes dans l'âme de Loki et des autres mais ils avançaient dignement vers le Bifrost.

Il était temps, après tout…

Tout à coup, Natasha poussa un hurlement.

Le pont arc-en-ciel trembla violemment et ils s'accrochèrent les uns aux autres, perdus.

- Qu'est-ce qui se passe Heimdall ?! s'écria Thor.

- C'est à vous ce machin ? gronda le gardien en soulevant une masse rouge et or. Ça respire.

Le silence le plus hébété s'abattit sur le groupe. Mais… Tony était…

Steve s'approcha doucement, perdu. Son cerveau de chef d'équipe fonctionnait à une vitesse incroyable.

- C'est… chuchota-t-il. C'est Tony…

Puis un immense sourire naquit sur ses lèvres et il leva le poing.

- C'est Tony ! Tony est vivant !

Loki courut droit vers eux, devançant Natasha et accompagné par Bruce, Clint était figé et se prit le petit groupe dans le dos avant de courir comme un abruti lui aussi.

- Tony !

- Mais comment ?!

- Le temps s'écoule différemment entre les dimensions, murmura la voix d'Heimdall.

Le dieu frissonnait. Oh mon dieu, il était vivant. Juste là.

- Laissez-moi faire, je vais le soigner…

Il sentait les larmes couler sur ses joues. Tony…

Plus aucun vide.

Prenant la tête du milliardaire entre ses mains, il soupira de soulagement. Déployant une épaisse couche de soin verte autour d'eux, il examina longuement l'homme de métal devant lui.

Il allait avoir du mal à bouger.

Et à faire des galipettes dans les jours prochains également.

Loki sourit à cette pensée et caressa la joue de Tony.

Bien sûr, il était terriblement effrayé par tous ces sentiments complexes et contradictoires. Comment allait-il être accueillit ? Tony l'aimait-il encore ? Ou plutôt, l'aimait-il comme lui ? Et allait-il l'accepter… ?

Cet homme était un abruti suicidaire et alcoolique. Il l'avait vraiment mal choisit.

Ses pensées furent coupées par les yeux brumeux de Tony qui le scrutaient.

- Nyeh… ? Je rêve… ?

- Si je te réponds oui, comment réagis-tu ?

- Merde, dis-moi qu'il y a un buffet à volonté alcoolisé et des Muppets ?

- Tu es vivant.

- Du coup toi aussi, ou… ?

- Du coup moi aussi.

- Je peux t'embrasser ?

Loki eut un petit sourire.

Finalement, c'était assez simple.

- Fais…


Loki se fit plaquer au mur. Haletant, il chercha à tâtons les lèvres de Tony dont le corps était plaqué contre le sien.

S'embrassant avec fièvre, goûtant leurs souffles coupés de vodka.

- Le fait qu'on soit bourré…tu t'en fous complètement… ?

- Tu as envie de coucher avec moi ?

- Oui…

- Ça tombe bien moi aussi…

Clouant le bec au dieu, il l'embrassa violement et l'installa sur le meuble le plus proche avant de lui arracher ses vêtements.

Loki se colla à lui et lui dévora le cou, descendant vers le réacteur ARK, laissant des traînées brûlantes. Tony soupirait de bonheur et laissa ses mains parcourir le corps du jeune dieu. Il fallait absolument qu'il grave le moindre relief dans ses souvenirs, à jamais.

- To…ny… Lit… Ah…

Le milliardaire le porta sur le lit et se colla à lui, l'embrassant passionnément et frottant leurs deux corps.

- Mmmmmh… Ah…

Tony descendit doucement le long du torse du jötun.

Loki poussa un cri et s'accrocha aux draps lorsqu'il sentit son membre être entouré par la bouche du milliardaire.

- To…ny !

Celui-ci sourit et commença un léger va et vient, accélérant peu à peu. Les yeux fermés, Loki sentait son pouls s'accélérer. Il ne maîtrisait plus son corps, les hurlements stridents ou rauques qu'il poussait ressemblaient à des suppliques et il suivait les mouvements de Tony avec son bassin.

Son cœur explosa lorsqu'il sentit le bout de la langue de Tony jouer avec l'extrémité de son membre.

Poussant un long hurlement, il se libéra, haletant, épuisé, perdu.

- Je te veux…

- Moi… aussi…

Il embrassa violemment Loki avant de le préparer doucement avec ses doigts enduits de lubrifiant.

- C'est moi ou…t'avais prévu ton coup… ? chuchota le dieu

- Oui… Toujours… Prévoir ça...

Poussant un cri lorsque le génie autoproclamé trouva un endroit sensible, il força Tony à retirer sa main.

- Je… Avant que tu… Je veux te montrer quelque chose…

- Quoi… ?

Il abaissa doucement les protections camouflant son apparence. L'air se fit plus frais et sa peau repris sa couleur originelle.

- Voilà. Je... Comme ça, si tu veux plus de moi, tu ne t'es pas engagé, et…

- Tu es magnifique… chuchota Tony en l'embrassant tendrement.

- N'importe quoi, t'es bourré…

- Je suis sincère.

Récupérant la bouteille de lubrifiant, il s'enduisit et entra doucement, gémissant de bonheur en sentant les chairs s'écarter autour de lui puis l'emprisonner avec plus de force.

Poussant un hoquet, Loki s'accrocha à lui.

- Tu es…glacé…

- Et toi…brûlant…

Une fois que le dieu sembla habitué, Tony commença doucement à bouger.

Loki suivait ses mouvements, perdu dans les limbes, haletant.

Puis le rythme s'accéléra, devint plus violent, plus puissant, plus immédiat. Plaquant Loki contre sa poitrine, Tony grondait de bonheur, la chaleur et le froid glacial s'opposaient et les corps tentaient de se fondre.

Le milliardaire frappa plusieurs fois au fond de Loki, créant des décharges de plaisir pur, irradiant ses reins brisés. Le dieu plantait ses ongles dans ses épaules et taisait ses cris en l'embrassant de toutes ses forces.

La jouissance les cueillit au bout de longues minutes, absolument interminables et superbes.

- Lo…ki…

- Je t'ai-…

Brusquement, le dieu se figea, le regard fixé sur l'horloge murale.

- Loki… ? Loki ? Coucou ? demanda Tony en lui passant plusieurs fois la main devant les yeux.

- C'EST L'HEURE DES MUPPETS ET TU NE ME PRÉVIENS PAS ?!

- Mais on couchait ensemble ! Et puis… Je… Tu sais… Je voulais…

- LES MUPPETS AVANT TOUT !

- Loki, je t'aime, mais t'es taré…

- BOUGE-TOI JE NE VEUX PAS LOUPER ÇA !

Tony soupira bruyamment. La vie allait être dure. Belle mais dure…


Eh bien ça y est, cette fois c'est finit... Je suis ravie d'avoir fait ce petit parcours avec vous... Des reviews pour la fin? Allez, soyez gentils...

Plus-plus,

-ELP