Je vais encore une fois commencer par m'excuser pour mon retard. Ça commence à être une habitude, mais cette fois j'ai mis mis encore plus de temps pour publier ce chapitre. En plus ce chapitre est assez court, je commence à cumuler...J'espère me faire pardonner en publier plus vite la prochaine fois.
Je vous remercie encore une fois tous pour vos reviews, c'est toujours génial de voir que vous êtes réceptifs à ma fanfiction. El' je vais répondre à ta question et tu as bien fait de la poser. Alors pourquoi Adam et Nyala ne se sont pas parlés ? Je dirai qu'ils étaient gênés tous les deux car ils ont entraperçu les sentiments de l'autre alors nos deux amoureux se sont entendus dans un silence commun. Bref, ce sont des ados compliqués.

Je vous laisse maintenant lire ce chapitre qui me semble indispensable pour mieux comprendre Nyala ( et sa mère par la même occasion ). Alors Bonne lecture !


La marche brisée

J'étais devant l'escalier de l'immeuble, Adam venait à peine de me quitter. Nous n'avions pas parlé pendant le trajet, la seule chose qu'il m'ait dite était un « A demain ». Puis il avait déposé un baiser sur ma joue. Il avait gardé un petit sourire un coin, cela voulait dire qu'il était gêné. Il faut dire que je lui avais dit que je l'aimais devant la quasi totalité de l'école et qu'en plus je lui avais fait une scène pathétique à cause d'Alicia. Un autre problème à ajouter à ma liste d'ailleurs : Neïko dans l'arène, la menace de suicide de ma mère, les blessures de mon père, ma relation avec Adam, l'attention de tout le district sur notre famille, mes propres sentiments et il fallait en plus que je me coltine Alicia. A la place de ressasser tout ça, je ne pensais qu'à la marche qui était cassée entre le 4ème et 5ème étage.

Il ne fallait pas que je tombe, je pourrais me faire mal. Je voyais la marche se dessiner dans ma tête. Une cassure dans l'escalier pâle et sale de l'immeuble, elle était cassé en son centre et légèrement incurvée vers l'avant. Elle était juste devant moi, je fis un grand pas pour l'enjamber et ainsi ne pas tomber. Je n'étais pas tombé, en tout cas sur cette marche parce que c'est quand j'atteignis la dernière rangée rangée de marches et que tous mes problèmes du moment me revinrent que je me pris les pieds dans l'escalier. Mon coude frappa violemment sur le sol, il commença à saigner. Je me levai avec difficulté pour regagner l'appartement, je me revoyais faire tout mon possible pour éviter la marche cassée puis tomber lamentablement sur une marche tout à fait banale. Je souris à cette pensée puis je me dis que c'était bizarre de penser à ça.

J'entrai dans la maison en tenant mon coude de la main droite, j'allais dans la salle de bain lorsque ma mère apparût devant moi, me faisant signe d'aller dans la cuisine. Son visage était fermé, comme d'habitude, mais cette fois elle avait l'air encore plus sérieuse. Je la suivis donc dans la cuisine sans discuter. Elle s'assit sur une des quatre chaises autour de notre petite table pendant que je mettais de l'eau sur mon coude endolori.

- Ma chérie, je dois te dire que je suis désolée.

Sa déclaration était arrivée si brutalement que je ne pu rien répondre de suite. Il fallut attendre environ une minute à entendre l'eau couler pour que je puisse répondre :

- Pourquoi ?

Ma mère semblait embarrassée, elle répondit néanmoins immédiatement.

- En fait tu ne le sais sans doute pas mais je n'étais pas inquiète pour Neïko. J'étais inquiète pour toi, tu as déjà 15 ans et tu as pris des tesserae. Alors que ton frère n'avait son nom qu'une seule fois. Comment ça a pu tomber sur lui ? Tu sais combien il y a d'enfants éligibles au district 8 ? Tu sais combien ont pris des tessarae ? Tu sais la probabilité que ça avait de tomber sur Neïko ?

Elle se tut et engouffra sa tête dans ses mains. On entendait une fois de plus que le bruit de l'eau qui coulait. Je fermai le robinet puis dis la seule réponse qui me venait à l'esprit.

- Tu n'as pas répondu à ma question.

Ma mère releva son visage et essaya quelques larmes qui coulaient sur ses joues.

- Tu as raison. Je suis désolée parce que... parce que j'ai été horrible avec vous. Pendant toute votre vie je vous ai poussé à bout, je n'ai jamais été une mère mais une ombre qui vous persécutait. Et puis maintenant que tu te retrouves plus seule que jamais, j'arrive encore à t'enfoncer encore plus dans le noir. Mais comprends moi, je pensais tellement que ça tomberait sur toi, je m'y étais préparée. Je n'ai pas vu le mal là où il était, j'aurais du tout prévoir, j'en suis tombé d'encore plus haut et je n'ai pas pu me...

- Pourtant moi quand je suis tombé à cause des escaliers je me suis relevé, la coupai-je.

Elle ne prit pas mes paroles, aussi futiles qu'elles étaient, en compte.

- ... pour tout dire c'est à l'intérieur de moi qu'il y a un problème. Je suis horrible à vivre, avide de ma personne et on dirait que je suis dénuée de sentiments. Le pire c'est que je t'ai légué tout ça.

Les gens me voyaient-ils alors comment je voyais ma mère ?

- Dis moi.. .maman, tu me dis tout ça pour m'ouvrir les yeux sur la réalité et m'aider ou juste pour soulager ta conscience ? Parce que c'est bien de vider son sac mais tu espères quoi au juste ?

Elle ne répondit pas. Je pris un torchon pour essuyer l'eau qui ruisselait sur mon coude puis j'ai regagné ma chambre. Si les autres me voyaient comme je la voyais elle, comment pouvaient-ils rien que me parler ? Et puis je n'étais pas dénuée de sentiment, j'ai eu très mal quand Neïko a été moissonné. D'ailleurs elle aussi... Mais elle n'était pas venu lui dire au revoir. Et moi je lui ai dit qu'il allait mourir. J'étais peut être vraiment insensible en fait. Ma mère venait de m'ouvrir son cœur, ce qu'il y avait à l'intérieur n'était peut-être pas très joli mais elle l'avait fait. Et moi je l'ai enfoncé, encore plus dans le noir où elle était déjà. Comme elle l'avait fait pour moi. J'étais comme ma mère en fin de compte, une sorte de gentille mauvaise personne, on veut bien faire mais on pense toujours de la mauvaise façon.

La matin arriva sans que je m'en rende compte. Les Hunger Games n'avaient rien à montrer et ma nuit fut sans rêve. Ma journée aussi passa très vite tout comme la suivante. Adam était malade, il y avait une épidémie de grippe qui sévissait à l'école. Alors je restais avec Alicia à rien faire mais j'aimais bien ça, finalement. J'avais le temps de réfléchir. Pendant ce temps-là dans l'arène c'était le statut-quo. Les tributs se baladaient dans l'arène sans se croiser et donc aucun mort en deux jours. Évidement tout ça allait changer bien vite. Les juges n'attendaient pas longtemps avant d'intervenir en plus l'alliance des carrières ne tenait qu'à un fil. Celle de Neïko au contraire était très solide, c'est d'ailleurs ce qui me faisait peur car il ne pouvait y avoir qu'un seul gagnant. Il ne fallait pas que Neïko s'attache trop à eux mais le mal était déjà fait. Et puis il y avait quelques tributs qui traçaient leur route comme Bridjet. En somme cette édition était pour le moment assez tranquille pour les tributs enfin pour l'instant car la neige et le froid commençaient à envahir petit à petit l'arène.

C'était samedi matin donc il n'y avait pas de cours. Adam était toujours malade mais il commençait à aller mieux. Je voulais tellement le voir pour parler, parler de nous deux et parler de tout mais surtout parler de rien. La relation avec ma mère était toujours assez tendue mais ça se décantait petit à petit. Avec mon père il n'y avait pas grand chose, on était revenu aux bonnes vieilles habitudes. On était assis autours de la table, une scène habituelle, s'il y avait eu Neïko avec nous on aurait pu croire que rien ne s'était passé. Ce qui aurait été le cas. Mais globalement nous reprenions tous les trois notre marche vers l'avant, j'espérais tellement que Neïko nous revienne. Nous revienne vivant car de toute façon il allait revenir quoi qu'il arrive. Avec mes parents nous avions toujours espoir d'entendre à nouveau son rire, nous ne le disions pas à haute voie mais nos visages angoissés devant l'écran parlaient pour nous.

Les Hunger Games étaient sur le point d'être diffusés, plusieurs centaines de milliers de personnes étaient sur le point de regarder des enfants dans une arène essayer de survivre et de s'entre tuer J'étais mal assise sur ma chaise alors je changeai de position si bien ma main effleura celle de ma mère. Avant j'aurais vite replié ma main mais ma mère avait besoin de soutient... et moi aussi. Je pris alors la main de ma mère dans la mienne. Elle me souris, je lui souris aussi et mon père se joignit à nous.

Puis ce fut au tour des Hunger Games.