Tout s'efface

Disclaimer : L'univers d'Harry Potter appartient à J.K Rowling et uniquement à elle. L'inspiration m'est venue de la chanson Tout s'efface, de Patrick Bruel.


Je ferme les yeux. Je sens les larmes s'accumuler contre mes paupières closes. Je sens les fantômes se presser contre moi. Ils sont là. Présents. Trop présents.

Qu'il s'en aille. Qu'il me laisse.

Qu'il reste !

Il n'a pas le droit de me quitter. Nous sommes deux, un, deux. Nous sommes frères. Jumeaux. Nous ne sommes plus qu'un. Fou. Désemparé.

Le temps passe vite, si vite, trop vite. Dix ans. Dix ans, désormais. C'est trop.

Mon fils a son regard. Mon fils, c'est lui. C'est son sourire, sa joie, son reflet, c'est lui. Il ne porte pas que son nom, il porte tout de lui. C'est sa réincarnation, son passé et son avenir. C'est lui. Lui. Lui. Lui. Lui. Lui ! Il me manque, il me manque trop. J'ai perdu mon miroir, ma vie, j'ai tout perdu. Mon frère. Mon jumeau.

Fred et George. Fred et George. Toujours. Toujours, n'est-ce pas ?

Il me manque tant. Je le cherche dans le regard de mon fils. Je le rend fou. Je les rend fou tous les deux. Ma femme aussi se désespère. Elle s'arrache les cheveux. Pour toi, à cause de toi, pour toi, parce qu'elle t'aime, qu'elle m'aime. Elle nous aimait tous les deux.

Ma soeur, ma mère, mes frères s'inquiètent. Mais ils ne sont pas toi. Ils ne me font pas sourire, pas rire. Ils n'ont pas ta malice. Ils ne sont pas toi. Pas toi. Personne ne peut t'égaler.

Je sens les larmes contre mes paupières closes. Je sens les fantômes envahir mon esprit. Tant de morts pour gagner cette guerre. Tant de morts qui viennent me hanter. Je ne me souvenais pas les avoir remarqué, pourtant. Dans cette salle, je ne voyais que toi. Il n'y avait que toi. Que toi. Tu étais là, étendu. Mort. Mort. Mort !

Et il est là, désormais, dans ma tête, ce frère tant aimé. Adulé. Ce frère qui était tant. Trop. Tout. Comme je l'ai aimé, ce frère. Et sans même m'en rendre compte. Il était à mes côtés, c'était normal. Nous étions Fred et George, c'était normal.

Comme ton absence est douloureuse. Iréelle. Comme elle me rend fou.

Je sens les larmes dégouliner, couler, s'échapper. J'ai ouvert les yeux sans même m'en rendre compte. J'ai ouvert les yeux sur ta tombe. Je t'en prie, je t'en supplie, continue à rire dans le rire de mon fils, sois toujours présent dans le coeur de ma femme, reste avec maman jusqu'au bout, mais laisse-moi vivre à nouveau.

Je n'en peux plus, de ton absence. Je n'en peux plus.

Pars.

Pars.