Bonne nuit et bon vent

Titre : Goodnight and Go

Auteur : Digitallace

Traductrice : Azweig

Statut de l'histoire : terminée (2 chapitres)

Statut de la traduction : en cours (1/2 chapitres)

Note de l'auteur : Une version papier de cette histoire a été faite et envoyée à quelques amis proches comme cadeau de Noël. Maintenant qu'ils l'ont depuis plus d'une semaine, je pense qu'il serait juste de partager la version numérique avec le reste du monde. Merci à Shannon pour sa beta-lecture… après qu'elle ait eu sa version papier *grand sourire*. Cette histoire est inspirée d'une chanson du même titre d'Imogen Heap. Avec un peu de chance vous la connaissez et je n'aurais pas besoin d'étrangler qui ce soit . Dans le cas contraire, les paroles seront postées à la fin de l'histoire.

Note de la traductrice : J'ai voulu vous faire partager une histoire très drôle que j'ai beaucoup aimé en anglais. J'ai bien entendu reçu l'autorisation de l'auteur pour traduire cette histoire en deux parties. Pour les personnes qui suivent mes autres travaux, le deuxième chapitre d'Amor ex oculis oriens et le douzième chapitre d'Un décès dans la famille seront publiés ce dimanche. Pour le moment, je vous souhaite une agréable lecture !


Chapitre 01

Harry fixait le vide d'un air absent tandis que le chef du Département passait en revue les missions réussies de la semaine passée et faisait circuler les dossiers qui leur fourniraient les détails des nouvelles affaires. Les derniers mois s'étaient déroulés de cette manière-là, avec les tentatives de filature et d'enquête sur tous ceux qui avaient été libérés durant les premiers procès d'après-guerre. Ils étaient à une époque où la loi de limitations du Ministère rattrapait son retard avec les accusés et le Ministre Shacklebolt voulait que tout le monde soit surveillé pour être sûr qu'il n'y avait aucune raison de reprendre les charges, avant qu'il ne soit trop tard.

Peu avait pris à cœur cette différente tape sur les doigts en provenance du Ministère et peu avait suffisamment changé leur vie pour éviter d'être pris par les Aurors une fois de plus. Malheureusement pour eux, la plupart des sorciers et sorcières épargnés par les procès de guerre semblaient prendre leur grâce comme une preuve divine qu'ils étaient fait pour s'amuser avec la Magie Noire et la torture de moldus. Harry à lui seul avait emprisonné pas moins d'une douzaine d'anciens sympathisants de Voldemort pour des crimes commis longtemps après que la poussière se soit déposée sur le sol de Poudlard.

Certains restèrent assez bien cachés pour irriter le Ministère avec des poursuites violentes et idiotes, mais aucun ne s'était personnellement mis Harry à dos de la manière qu'avait fait l'homme dans le nouveau dossier qui lui avait été remis. Lorsqu'il l'ouvrit, les traits pointus et les yeux gris de Draco Malfoy le regardaient fixement. Même sur sa photo Ministérielle d'identité judiciaire le garçon souriait impérieusement et avec mépris, comme si même derrière les barreaux d'Azkaban il se sentait meilleur que n'importe qui d'autre.

Le crétin avait seulement passé une semaine dans la prison froide et humide avant que son procès ne le déclare innocent à cause de sa jeunesse et des menaces qui pesaient sur lui, menaces émanant de Voldemort lui-même. Lucius était condamné à mort et Narcissa à la prison à perpétuité, le Baiser du Détraqueur lui était épargné pour son action salvatrice de dernière minute en faveur du Garçon-qui-a-survécu. Harry pouvait lui accorder cela, bien qu'à contrecœur, mais Lucius était pure méchanceté et Harry s'était presque réjoui qu'il soit condamné au Baiser s'il n'avait pas jugé la punition sévère même pour son pire ennemi – et Lucius Malfoy faisait certainement partie de la liste, plus que personne d'autre. Il n'avait pas du tout approuvé la décision du Magenmagot de relâcher Draco cependant, après avoir cherché l'homme de partout en Angleterre, espérant l'attraper pour brassage illégal de potions ou pour pratique de la Magie Noire juste pour avoir la satisfaction d'effacer le rictus mépris du visage du blond une bonne fois pour toutes.

Le problème était que, de toutes les personnes qu'Harry désirait le plus capturer, Draco Malfoy était le numéro un, mais il était aussi celui pour lequel il avait le moins de pistes. Il semblait qu'au moment où son procès prit fin, il avait vidé ses comptes, pris ce qui restait après que sa famille ait payé les frais de justice et disparu. Cela faisait huit ans depuis la guerre et aucune âme qui vive avait aperçu ne serait-ce qu'un bout de peau ou un cheveu du plus jeune des Malfoy.

Aujourd'hui, tout cela avait changé.

Alors que le groupe était congédié, dossiers de leurs propres investigations en main, Harry resta en arrière pour parler à Edgar Willits, le chef du Département. « Monsieur, » commença-t-il avec hésitation. Malgré son succès foudroyant et sa réputation d'être une personne sympathique, Harry n'avait aucune envie de briguer le poste de chef de Département. Il ne se sentait pas encore prêt à franchir cette étape et se demandait s'il ne s'en sentirait jamais capable. Quel que soit le nombre de fois où il le dit à son supérieur, Willits ne semblait jamais le croire et restait totalement sur ses gardes chaque fois que l'ancien Gryffondor était dans le coin. « Je me demandais pourquoi j'ai eu ce dossier. Nous avons déjà localisé où se trouve Malfoy. »

« En cela, M. Potter, vous vous trompez. Si vous aviez vérifié le contenu de votre dossier, vous auriez pu voir le nouvel ajout. Une lettre interceptée entre Draco Malfoy et Pansy Parkinson. Elle ne fournit aucune adresse bien entendu, après tout il est trop intelligent pour commettre une telle erreur, mais elle a pu être tracée et indique qu'elle a été envoyée d'un quartier riche de New-York. » informa-t-il Harry. « Les traqueurs ont déjà mis le doigt sur son emplacement approximatif et votre Portoloin est programmé pour cet après-midi pour une mission de reconnaissance. »

« D'accord Monsieur, » répondit-il, s'éloignant furtivement de la salle de conférence. Il aurait du juste regarder ce fichu dossier ça aurait été une meilleure idée que de parler à cet imbécile. Alors qu'il retournait à son bureau, Ron l'arrêta avec une expression curieuse sur son visage.

« Est-ce qu'ils t'ont remis sur l'affaire du furet ? » demanda-t-il, subtilisant le dossier de la main d'Harry et y jetant un coup d'œil. « Il s'est fait la belle ? »

« Apparemment » murmura Harry, ôtant le dossier des doigts poisseux de Ron. Il pouvait apercevoir les emballages de Grenouilles en chocolat joncher son bureau depuis l'autre côté du couloir. Comme Harry l'avait prédit à l'école, les habitudes alimentaires de Ron l'avaient finalement rattrapé et avaient commencé à influer sur son poids de manière alarmante. Hermione l'avait mis au régime sec mais quand elle n'était pas dans le coin – ce qui était relativement souvent étant donné son choix de carrière dans le Département de la Justice magique – Ron faisait comme si son régime était essentiellement composé de sucreries. « Mione va t'étrangler si tu n'arrêtes pas de te gaver » signala-t-il, désignant d'un signe de tête les emballages de bonbons.

Ron donna un petit coup de baguette et les emballages volèrent à la poubelle, hors de vue. « J'en ai mangé seulement quelques uns, Harry. De toute façon, ce n'est pas comme si tout le monde pouvait avoir ton métabolisme. »

« Je suis mince parce que j'y travaille, Ron » souffla Harry. Son ami aux cheveux roux n'avait jamais été capable d'arrêter de penser que le monde ne tournait pas autour du cul d'Harry Potter et que, contrairement à ce que pouvait penser Ron, les choses ne lui étaient pas servies sur un plateau d'argent. Il était mince car il jouait encore au Quidditch chaque fin de semaine et poursuivait des vilains toute la semaine. Sans mentionner le fait qu'il mangeait sainement, ne se noyant pas sous des conneries sucrées à la moindre occasion.

Pour l'instant ce n'était pas le moment pour une autre tirade amère contre son meilleur ami cependant. S'il partait pour New-York dans quelques heures, il devait préparer ses affaires.


Harry était à la gare Internationale de Portoloin de Gloucester et attendait que son nom soit appelé au terminal de départ. Il n'avait pas passé beaucoup de temps aux Etats-Unis et New-York était une merveille irrésistible d'après ce qu'il avait entendu des Aurors qui avaient été en mission là-bas dans le passé. Il était important qu'il reste non seulement hors du radar de Malfoy s'il trouvait l'homme mais également qu'il reste inaperçu par les Aurors américains. Les relations entre les Etats-Unis et le Ministère britannique était plutôt fragile en ce moment à cause de tous les Mangemorts qui s'étaient enfuis des côtes anglaises, craignant la persécution, sans faire mention des centaines de sorcières et de sorciers qui se sont réfugiés là-bas durant la guerre et qui ne sont jamais repartis.

« Potter, Harry. » appela une voix féminine par le haut-parleur bruyant et Harry se leva, se dirigeant vers l'aire désignée. Une blonde plantureuse lui fit un grand sourire et lui donna un petit disque sur lequel était imprimée la Statue de la Liberté. « New-York ? » demanda-t-elle confirmation et Harry acquiesça. « Voici une carte de là où vous allez arriver. Assurez-vous de sortir de l'aire immédiate de Portoloin aussitôt que possible. Faites bon voyage. » lui dit-elle et puis, en un battement de paupière, elle disparut de son champ de vision alors qu'Harry était projeté dans une longue et nauséeuse balade au-delà de l'océan et arrivait dans une pièce carrelée d'un vert pâle. De vagues souvenirs d'un furetage dans la salle commune des Serpentards en seconde année vinrent spontanément à son esprit mais il sortit à la hâte et suivit, carte en main, une volée de marches qui le menèrent dans le cœur animé de la ville de New-York.


Harry était épuisé après son voyage en Portoloin alors il s'enregistra dans un hôtel et dormit toute la nuit, remportant ses devoirs d'Auror jusqu'au matin prochain. Dès qu'il fut levé, il se rendit rapidement compte qu'il n'avait pas beaucoup d'informations pour commencer son investigation. Il n'avait jamais vu de ville aussi grande que celle-ci et trouver Malfoy parmi des milliers de gens semblait soudainement une tâche décourageante. Londres s'était étendue mais New-York également et dans une proportion plus importante, s'étendant même dans le ciel. Même si Harry pouvait réduire ses recherches à un seul immeuble, cela lui prendrait des jours pour trouver Malfoy et il n'avait certainement pas réduit les possibilités à un seul immeuble. En fait, le Ministère n'avait été d'aucune aide en déclarant que la chouette et la lettre avaient été envoyées depuis Greenwich Village, qui était un quartier plutôt vaste et bourgeois comme n'avait pas tardé à le découvrir Harry.

Il trouva au quartier un charme désuet mais original et pas aussi imposant que les autres parties de la ville qu'il avait pu apercevoir durant son chemin jusqu'à l'hôtel. Il ne savait toujours pas comment il allait trouver Malfoy dans toute cette pagaille. Aurait-il toujours la même apparence ? Avec un léger Glamour dissimulant ses propres traits distinctifs et reconnaissables par précaution, Harry parcourut les rues de Greenwich Village, jetant un coup d'œil dans les magasins lorsqu'il pouvait et furetant toute la journée dans l'espoir qu'il trébucherait sur le Serpentard blond d'une manière ou d'une autre.

Il maintint ses boucliers ouverts, essayant de ressentir une quelconque signature magique alors qu'il se promenait dans la ville, mais ce fut en grande partie un échec. Le temps passant, le soleil commença à décliner à l'horizon. Harry était las et affamé. Un petit café à l'angle d'une rue, appelé 'Organics', attira son attention il se glissa à l'intérieur et commanda un sandwich et un jus de fruit. Il était sur le point de mordre dans son sandwich lorsqu'il releva le regard et ne vit rien d'autre que la brillante chevelure blanche de l'homme qu'il avait recherché toute la journée.

Draco Malfoy semblait être fidèle à lui-même après huit ans d'exil et considérablement différent en même temps. Son visage semblait par quelque part être moins pointu, plus doux, bien qu'il soit toujours aussi pâle. Ses cheveux étaient coupés avec goût, retombant en mèches autour de son visage, cachant partiellement ces yeux couleur argent. Il portait une chemise bleue foncé à carreaux gris et une épaisse écharpe en laine qui s'accordait au gris de ses yeux et de sa chemise. Son regard papillonna, passant en revue la pièce, s'arrêtant sur Harry un court instant avant de continuer.

Il était suivi dans le café par une femme grande et mince aux cheveux blond foncé et aux yeux lilas tombants. Elle semblait exotique, avec son teint mat et ses lèvres pleines couleur prune et Harry se demanda vaguement si elle était la petite-amie de Malfoy. Derrière elle suivait un gars, ses cheveux étaient manifestement teints d'une couleur rouge profonde et sa peau était presque aussi pâle que celle de Draco. Il portait une paire de lunettes à monture noire et semblait prétentieux à Harry avant même qu'il ait pu ouvrir la bouche. Les trois s'installèrent à une table à portée d'écoute d'Harry, ce dont il était reconnaissant.

Il ne pouvait détecter aucune signature magique des gens présents dans le café à l'exception de celle de Malfoy, ce qui signifiait que ces amis étaient moldus. Cette pensée le laissa étonné pendant un moment, bien qu'il ne sache pas à quoi il s'attendait. Si Draco avait montré son visage dans la communauté magique de New-York, Harry l'aurait retrouvé depuis bien longtemps.

Malfoy rigola à quelque chose que la femme venait de dire, Claire, l'appela-t-il, et se recula élégamment contre le dossier de sa chaise, son regard survolant occasionnellement Harry. L'Auror vérifia discrètement son Glamour pour s'assurer qu'il était toujours fermement en place, mais Malfoy était probablement attiré par la magie qu'il secrétait et non par ses traits en particulier, qui étaient assez dissemblables de sa véritable apparence pour éviter d'attirer une attention indésirable. L'homme, Cameron, s'avança et mit une main sur la cuisse de Malfoy, remontant doucement jusqu'à l'aine puis descendant jusqu'à son genoux deux fois avant que Malfoy ne change de place avec agacement, repoussant la main de sa jambe. Le mouvement attira le regard d'Harry et il se mit à les fixer, son visage rougissant à la tension sexuelle présente et lorsqu'il releva les yeux de la jambe de Malfoy, celui-ci était placidement en train de lui sourire d'un air narquois.

Harry parvint à la conclusion qu'il pouvait juste directement l'attraper, saisir le bras de Malfoy et les faire transplaner jusqu'à la station de Portoloin mais quelque chose calma son envie, quelque chose le fit juste rester et regarder à la place.

Claire parlait de l'ouverture d'une galerie et Malfoy prétendit écouter, continuant pendant ce temps la lutte des regards avec Harry. Lorsque le blond se leva, il s'étira légèrement, rendant visibles les muscles tendus de son abdomen entre le tissu de sa chemise et celui de son jean à taille basse. Il marcha en direction d'Harry et le brun baissa immédiatement la tête dans son sandwich et prit une gorgée de son jus de fruit. Pourquoi Malfoy devait-il si mignon ? Pourquoi l'homme qu'il devait ramener au Ministère avait un tel effet sur lui ? Il avait presque eu l'aine douloureuse rien qu'en regardant Malfoy se lever.

« T'aimes ce que tu vois ? » ronronna Malfoy à son oreille et Harry sentit ses poils se hérisser, sa peau être couverte de chair de poule.

« En fait, oui. » répondit Harry, décidant de jouer le jeu. Peut-être que si Draco l'amenait chez lui, Harry pourrait jeter un coup d'œil à ses affaires et voir s'il y avait quoique ce soit qui puisse lever les charges que le Ministère s'apprêtait à faire peser sur lui lorsqu'Harry aurait ramené le crétin Serpentard à Londres.

L'homme fredonna doucement et prit le siège à côté de lui. Harry ne put pas s'empêcher de remarquer l'air dédaigneux sur le visage des amis que Malfoy avait délaissés, bien que la femme semblait l'accepter tranquillement. Peut-être que c'était une situation habituelle, que celle de Draco complotant avec des hommes étranges.

« Alors, quel est le problème, Potter ? Venu pour me pendre par le bras et me renvoyer par Portoloin à Mère Angleterre ? » demanda-t-il et Harry combattit la rougeur de son visage mais perdit. « Je ne savais pas que le Ministère prostituait maintenant ses Aurors à l'étranger. Je suppose que tu ferais n'importe quoi pour attraper un vilain, n'est-ce pas Potter ? Même si cela inclus de sucer quelques queues. »

« Je ne sais pas de qui vous parlez mais – » commença-t-il à protester mais Draco leva un doigt pour l'arrêter.

« Te fatigue pas. Je peux sentir la magie vibre, s'échapper de toi par vagues et je connais le goût de ta magie mieux que quiconque. Je peux te sentir sur ma langue, Potter. » expliqua-t-il suggestivement.

Harry s'affaissa, ne voulant pas jouer à ce jeu-là plus longtemps. « Je suis juste là pour visiter l'état de New-York. Tu sais, vérifier certaines choses. » assura-t-il.

« Est-ce que ces choses-là inclues mon cul ? Parce que tu ne semblais pas pouvoir décoller ton regard de là toute à l'heure. » remarqua Draco avec un petit sourire narquois mais indulgent.

« Non, » s'exclama Harry avec humeur. « J'aurais voulu te poser quelques questions. »

« Je t'y autoriserais si tu me les poses lors du dîner que tu m'offriras demain soir. » rétorqua Draco avec le même sourire narquois.

Harry se retint de grimacer et acquiesça en la place. Il ferait n'importe quoi pour obtenir les réponses que les Ministère cherchait, et peut-être pourrait-il persuader le blond de l'accompagner à Londres pour plus de précisions et clore son dossier. Si Harry pouvait éviter la force, il faisait toujours ainsi.

« Bien, » marmonna-t-il, rendant clair pour Draco le fait qu'il était embêté par ses manières. « Où et quand ? »

« Oh, ne t'inquiète pas de savoir où, petite tête. Je ferai en sorte de réserver à un endroit chic. » répliqua-t-il avec un clin d'œil et Harry grogna intérieurement alors qu'il pouvait pratiquement voir les frais de dépense, qui lui était alloués pour la mission, tripler. Acquiescer sèchement fut tout ce qu'il put faire , sa bouche s'assèchant alors que Draco s'avançait il lui tapota la cuisse – largement plus haut que ce qui était décent de faire en public. « Bonne nuit, Potter » dit-il à voix basse alors qu'il quittait le café d'une démarche balancée, faisant signe à ses amis de le suivre dehors sans un mot ou même un regard.

L'homme, Cameron, lança un regard furieux à Harry tandis qu'il suivait Malfoy dans la nuit, à la suite de la femme, Claire, qui ne daigna même pas jeter un deuxième coup d'œil dans la direction d'Harry. Harry resta un instant ainsi, retrouvant son calme avant de se glisser à l'extérieur et de suivre Malfoy et ses suivants. Il se faufila rapidement dans une allée pour jeter la cape d'Invisibilité sur ses épaules et continua de les suivre.

Deux immeubles plus loin, Claire abandonna le trio avec un signe de la main et dès qu'elle fut partie, la main de Cameron trouva celle de Draco jusqu'à ce que le blond la repousse et se tourne pour faire face à l'homme, s'arrêtant dans la rue, un doigt enfoncé dans la poitrine du rouquin, en signe de menace. « Je t'ai dis de me laisser tranquille, Cam. Juste parce que j'ai rompu avec Justin ne signifie pas que je suis prêt à ce que tes mains avides viennent me ramasser. Je te l'ai dis, j'ai besoin de temps. »

« Tu ne semblais pas avoir besoin de temps lorsque tu étais en train de discuter avec le gars du café. » releva judicieusement l'homme.

« C'est une vieille connaissance du temps où j'étais à l'école. J'étais juste en train de lui jouer un tour de toute manière. » pouffa Draco, causant un hérissement d'indignation chez Harry. C'était une chose de supposer que Malfoy jouait avec lui et une autre de le voir l'expliquer clairement. « Potter est aussi hétéro que possible. »

Harry rigola presque à voix haute de l'inexactitude de la déclaration de Malfoy, un plan insidieux se formant dans son esprit. Ils étaient deux à pouvoir jouer à ce jeu-là.

« Il ne m'a pas paru hétéro. » s'accrocha Cameron, faisant bouger Harry de place et jeter un coup d'œil à lui-même sous la cape d'Invisibilité. Etait-ce si évident ? Ce n'était pas comme s'il était habillé comme un homme efféminé ou même comme Malfoy. Il portait juste des jeans moldus et un pull propre après tout, qu'est-ce qui l'avait trahi ? Et comme si le faux roux pouvait entendre le monologue intérieur d'Harry, il lui répondit. « Il t'a reluqué tout le temps que nous étions là-bas. »

« Jaloux ? » rétorqua Malfoy avec un sourire narquois et Cameron plissa les yeux.

« C'était le but ? » demanda-t-il mais Malfoy haussa simplement les épaules.

« Ca n'a aucune importance. Je t'ai dit que je n'étais pas prêt à sortir avec quelqu'un et je le pensais. Maintenant, barre-toi. Je te verrai demain. » railla-t-il, désignant apparemment la direction de l'appartement de l'autre homme. Il lui obéit, comme un bon petit laquais, et Harry essaya de repousser ce trait d'esprit mesquin. Qu'est-ce qu'il en avait à faire si ce mec, Cameron, voulait se faire Malfoy ? Ce n'était pas comme s'il avait le droit de revendiquer le blond comme sien ou même l'envie de le faire.

Draco tourna à l'angle de la rue, marchant dans une direction différente et Harry resta à l'arrière un moment, ne voulant pas que la sensation de sa magie n'effleure le blond alors qu'il était seul. Harry avait juste besoin de voir où l'homme vivait, pour savoir où chercher dans le cas où Malfoy ne serait pas coopératif lors du dîner.

Lorsqu'il aperçut de nouveau l'éclat des cheveux blancs, Harry accéléra le pas, ne voulant pas perdre l'homme dans un ville si grande. Il n'aurait pas du s'inquiétait car la prochaine rue dans laquelle Malfoy s'engagea était complètement vide. Draco avait des petits bourgeons blancs dans les oreilles, rattachés à un petit appareil brillant qui devait être moldu, et lorsque Draco commença à danser par intermittences dans la rue, il fallut à Harry tout son entraînement d'Auror pour s'empêcher de rire.

Ce n'était certainement pas adorable de voir Malfoy bouger ses hanches au rythme d'une quelconque musique qu'il était en train d'écouter et ce n'était certainement pas mignon de l'entendre chanter à voix haute et légèrement faux. Mais sans tenir compte du fait que cette démonstration devait être clairement peu attrayante, Harry ne semblait pas pouvoir effacer le large sourire qui s'étalait sur son visage. Il lui apparut que Malfoy était plutôt différent lorsqu'il pensait que personne ne le regardait, énergique et vivant.

Lorsque Draco s'arrêta finalement devant un immeuble bien tenu de trois étage en grès brun, Harry se retrouva légèrement pris au dépourvu, invité indésirable. Il s'appuya contre un cornouiller en fleur juste de l'autre côté des escaliers et observa Draco ouvrir la porte et se glisser à l'intérieur. Un moment après, une lumière s'alluma et Harry put apercevoir à travers les rideaux ouverts que Malfoy occupait le deuxième étage de l'immeuble. Il fit venir son balais, jetant un charme de Dissimulation dessus alors qu'il volait à la hauteur du deuxième étage pour avoir une meilleure vue de l'endroit que Draco Malfoy appelait maison.

Certains murs étaient en briques nues, sur lesquels étaient accrochés des tableaux éclatants dont Harry ne pouvait pas entièrement distinguer ce qu'ils représentaient, et le reste était peint d'une couleur fauve neutre, mais des œuvres d'art semblaient être posées dans chaque coin de la pièce, excepté celui occupé par une grande vitrine laquée rouge. Sur ses étagères étaient entreposées toutes sortes d'objets électroniques moldus et Harry se demanda comment l'homme avait ne serait-ce que trouvé ce que ces choses sont. Harry sentit qu'il aurait un peu de mal à le déterminer et il avait grandi dans une maison moldue.

Après le salon se trouvait une cuisine moderne, les rangements patinés de la même couleur rouge que la vitrine consacrée aux loisirs dans le salon, et Draco s'y dirigea directement, attrapant une bouteille d'eau dans le réfrigérateur avant d'enlever son écharpe et de l'accrocher au porte-manteau sur le mur à côté de la porte d'entrée. Il s'affala avec sa bouteille d'eau en face de l'énorme télé et zappa chaîne après chaîne avant de se décider pour un vieux film en noir et blanc que Harry n'avait jamais vu.

Malfoy s'assoupissait, assis là sur le canapé, glissant doucement sur le côté jusqu'à ce qu'il ne se réveille, clignant furieusement des yeux à cause de la lumière de la pièce. Eteignant la télévision, Draco se leva et éteignit également les lumières du salon, le traversant à pas feutrés pour rejoindre la pièce adjacente. Harry vola silencieusement jusqu'à la vitre de cette pièce et observa, les yeux écarquillés et le cœur battant, Draco se dévêtir, retirer sa chemise, dévoiler son torse fermement musclé et balancer la chemise dans le panier à linge, rapidement suivie de ce jean qui lui moulait le cul. Lorsqu'il ne lui resta plus que son boxer, Draco disparut, heureusement, dans ce que Harry pouvait seulement supposer être une salle de bain, fermant la porte derrière lui.

Harry essaya très fort de ne pas être déçu de ne pas avoir une chance d'espionner un Draco Malfoy complètement nu. Il était en mission et de plus, c'était Malfoy, fléau de son existence et roi des crétins. Il n'y avait aucune raison qu'il ait envie de lui, Harry pensait simplement que le blond avait un beau corps mais sûrement que tout le monde pouvait apprécier cela, homo ou hétéro.

Lorsqu'il réapparut, Malfoy ouvrit les couvertures grises anthracite de son lit bas puis fit passer ses pouces sous la ceinture de son boxer d'un noir profond, l'enlevant d'un geste précis avant de le jeter avec le reste des vêtements sales. Harry voulait détourner le regard, se sentant comme s'il était un quelconque pervers voyeuriste observant Draco magnifique et nu dans sa chambre à coucher, mais il lui semblait qu'il ne pouvait ne serait-ce que cligner des yeux devant la beauté qui se tenait devant lui.

Il essaya de se persuader qu'il avait besoin de toutes les informations sur les anciens Mangemorts qu'il pourrait ramener à son supérieur, et donc que cette indiscrétion était une part nécessaire de son travail. Et si Willits l'interrogeait sur le cul impertinent de Malfoy ou sur la taille de sa queue ? Ce serait un désastre si Harry n'avait aucune réponse à fournir à l'homme. N'est-ce pas ?

Harry décida que ce serait un désastre et continua à observer Malfoy se glisser sous les chaudes couvertures et se mettre inconsciemment à l'abri du regard persistent d'Harry. Il ne voulait certainement pas grimper dans le lit avec l'homme, ou enrouler son propre corps nu autour de celui de Malfoy. Il ne voulait pas presser de fermes baisers sur toute cette peau lumineuse ou le lécher d'un bout à l'autre dans un sillage brûlant et ne rêvait très certainement pas de sucer la queue de Malfoy. Ce ne serait pas professionnel.

Cependant, et si Willits l'interrogeait à propos du goût de la queue de Malfoy ? Est-ce qu'Harry pourrait s'en sortir en disant à l'homme qu'il n'en avait aucune idée ? Harry se secoua la tête et descendit de sa position près de la fenêtre, arrachant pratiquement son regard du dieu pâle qui était camouflé à l'intérieur de cet appartement. Il n'y avait clairement aucune raison que Willits ne l'interroge au sujet de la forme, de la taille ou du goût de la queue de Malfoy mais Harry était seulement minutieux dans ses investigations, rien de moins.


Note de l'auteur : Cela devait être un one-shot mais je me suis un peu emportée donc il sera publié en deux parties (plus de 11 000 mots au total).

Note de la traductrice : J'espère que ça vous a plu en tout cas, je me suis énormément amusée à traduire ce chapitre. Le second et dernier chapitre est en cours de traduction et sera publié dans un mois. N'oubliez pas que les commentaires sont la plus belle récompense que nous recevons, nous auteurs et traductrices alors n'hésitez pas à me faire partager vos impressions, vos attentes, vos cris d'excita– d'enthousiasme… Bref, j'attends avec impatience vos réactions!