Prologue.

La première fois qu'il aperçut Naruto Uzumaki, ce fut sur la couverture d'un magazine people, au cours du printemps 2012. Il ne lisait pratiquement jamais la presse à scandales mais pour une raison totalement inconnue, le dernier Stars News gisait dans le fond de son sac de sport, avec en couverture la pimpante Eva Longoria vêtue d'un maillot de bain provoquant et la manchette « Dix conseils pour le faire craquer en moins d'une semaine » inscrite en bas de page. Certainement un coup de sa fantasque meilleure amie. Ce jour-là, tranquillement installé à la terrasse d'un café, sirotant un jus de tomate glacé, il avait regardé ce nouveau riche avec les yeux d'un homme de vingt six ans dont la vie se résumait à l'enchaînement de petits boulots pour arrondir ses fins de mois. Des cheveux dans lesquels de l'or semblait briller, des yeux où reposaient de multiples océans d'un bleu limpide, un grain de peau lisse et bronzé, une carrure proéminente et d'aspect protecteur davantage élargie par le veston Armani qu'il avait revêtu… tel était apparu Naruto Uzumaki le jour où il déclara publiquement reprendre l'entreprise de son défunt père. Se trouver à la tête d'une entreprise prospère à vingt huit ans à peine constituait une lourde responsabilité aux yeux de Sasuke Uchiha qui se surprit à songer qu'il n'échangerait jamais ses CDD ridicules pour un poste de PDG. Gérer d'autres personnes, il n'était pas fait pour ça.

Bras croisés sur la poitrine et sourire en coin, le nouveau directeur de l'entreprise d'appareils électroménagers fixait l'objectif d'un œil rogue. Le type sûr de lui qui n'avait qu'à claquer des doigts pour voir ses moindres désirs se concrétiser. Un type auquel la vie souriait à pleines dents. En soupirant, Sasuke attrapa son verre pour y tremper les lèvres. Un léger frisson remonta le long de son échine lorsque le liquide glacé dégringola dans sa gorge. La brise tiède d'avril souffla doucement, embrassant son visage au teint de porcelaine, ébouriffant ses cheveux d'ébène dans lesquels de discrets reflets bleutés luisaient au soleil. Il leva les yeux vers un ciel d'un bleu presque parfait. Seuls quelques nuages avançaient lentement, au rythme de l'alizé, traçant dans l'étendue bleutée des figures insensées et remplies de quiétude. Deux ou trois oiseaux défiaient la gravité, tournoyant gaiement, piaillant sans fin. Les branches des cerisiers et des pruniers exhibaient leurs fleurs roses et blanches. De temps à autre, portés par la brise, quelques pétales s'envolaient vers des contrées inconnues ou s'égaraient sur le bitume du centre-ville. Provenant de l'autre côté de la rue, du parc municipal, les rires des enfants s'élevaient des les airs, parfois ébréchés par le bruit de la circulation. Aucun doute : Osaka goûtait de nouveau à la douceur du printemps.

D'un geste vif, Sasuke referma le magazine people et vida son verre d'une traite avant d'esquisser un fantôme de sourire. La couleur rougeâtre du breuvage lui rappelait celle des cheveux de son amie d'enfance. C'était certainement pour cette raison qu'il aimait tant cette boisson au goût amer. Il plongea une main dans la poche de son Levi's, en extirpa quelques pièces qu'il jeta négligemment sur la table, puis se leva. D'un œil absent, il toisa une dernière fois l'héritier Uzumaki dont la photo se trouvait dans un coin de la couverture, avant de fourrer le magazine dans son sac de sport où gisait son uniforme de travail. Machinalement, il passa la bandoulière autour de son cou et quitta le café d'une démarche tranquille et gracieuse. Il s'arrêta face au passage piétons et une fois que le feu vira au rouge pour les voitures, il traversa la route afin de rejoindre sa moto garée de l'autre côté. Une splendide Yamaha d'un noir étincelant à la lueur du soleil. Sans un regard pour la jeune femme occupée à le dévisager depuis une bonne demi-heure, il enfourcha sa moto. En sifflotant l'air de L'amour est un oiseau rebelle, il plongea une main dans la poche de sa veste en cuir sombre pour attraper son Ipod dernier cri. Le dernier cadeau de son frère. Il enfonça les écouteurs dans ses oreilles, mis le volume au maximum et se coiffa d'un casque aussi noir que sa moto. Le moteur de la Yamaha ronronna doucement. Il jeta un coup d'œil derrière son épaule, s'assurant qu'aucun véhicule n'arrivait dans sa direction, puis s'engagea dans la circulation.

Au rythme de Cello*, il disparut dans l'horizon.


Hello, les quelques lecteurs courageux qui ont décidé d'entamer ce prologue (s'il y en a).

Après un long mois d'absence, je suis heureuse de me remettre à écrire (ça me manquait). Cette fiction est un peu particulière puisqu'en fait, il s'agit de ma toute première fiction totalement retravaillée. Autrement dit, j'ai repris la même trame que ma première fiction mais je la ré-écris complètement, avec des personnages différents et un scénario un peu différent. Si le fond reste le même, la surface sera différente. Donc il est possible que les lecteurs qui ont lu ma première fanfic retrouvent certaines similitudes mais comme je l'ai dis, cette histoire est complètement ré-écrite donc elle reste néanmoins très différente de l'originale. Avant qu'on me le demande, ce sera du SasuNaru cette fois, héhé j'adore le Sasuke seme que voulez-vous. Le mâle viril et ténébreux c'est mon idéal masculin x) Aussi, si vous avez bien lu les genres dans lesquels elle s'inscrit, cette fiction sera une romance et un drame. Eh oui, un bon petit drame, histoire de changer des fins digne du pays de Candy comme j'ai pu le faire dans mes précédentes fics =) donc autant dire tout de suite que ceux qui n'aiment pas les drames feraient mieux ne pas lire cette fiction car ce ne sera pas une fin super joyeuse, c'est un conseil d'amie =) Comme d'habitude, cette fic sera longue à démarrer, il faut que j'installe l'histoire avant de mettre plus d'action (si je peux dire ça comme ça). Que dire… j'espère que vous aimerez cette fic tout autant que les autres =)

Gros bisous.

*Cello, Jean-Sébastien Bach (j'adore la musique classique).