Comme promis, voici en avant-première le chapitre 1 de « Celui que l'Histoire Oubliera », centrée sur Liam et sa vie avant « Motifs »...

Je tiens à signaler que cette histoire joue une part essentielle dans la saga 'Une Question de...' ; elle est essentielle pour comprendre certains sous-épisodes des saisons 1, 2, 4 et 5. Particulièrement les saisons 4 et 5. Ignorez-la à vos risques et périls ^^

Cette histoire raconte la vie de Liam, jusqu'à son apparition dans 'Une Question de Motifs'. Il a été créé comme un simple OC destiné à faire enrager Arthur dans le sous-épisode 'Congé Maladie', mais tout comme nous autres français, les lecteurs anglophones, et l'auteur elle-même, se sont attachés à lui.

Disclaimer : Liam et les autres OC sont à Alaia, la série est à la BBC… Rien ne m'appartient, donc.

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Celui que l'histoire oubliera

L'Histoire ne parlera jamais de lui, son nom ne sera jamais célébré dans des chansons, mais c'est l'un des rares à pouvoir se vanter d'une certaine chose, d'avoir servi un certain roi, d'avoir été l'ami d'un certain sorcier. De s'être tenu aux côtés des deux plus grandes légendes de l'histoire. De s'être tenu aux côtés d'Arthur et de Merlin.

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Chapitre 1: Des débuts humbles ~Partie 1~

Ceci est l'histoire d'un jeune garçon, un garçon qui allait devenir un homme. Un homme qui se ferait une place dans le légendaire royaume de Camelot, en ami dévoué du plus grand sorcier de tous les temps. L'Histoire ne parlera jamais de lui, on ne se souviendra jamais de son nom. Il sera, comme tant d'autres qui ont joué leur petit rôle dans le grand tout, oublié dans les brumes du passé . Chacun a une destinée, même insignifiante, un but sur la route empruntée par ceux ayant de plus grands destins. Et bien que son but ait peut-être seulement été d'être présent en tant qu'ami, en tant qu'oreille attentive, cela n'avait pas d'importance. Car même si l'on ne se souvient pas de lui, il a cependant, à sa façon, fait partie d'une grande légende.

Et ainsi commence l'histoire de Liam, fils de Morran, le fils d'un père charpentier, d'une mère tisserande. Chéri par ses frères et sœur, le plus jeune de la maisonnée, dans cette maison en bordure de la ville d'Ulwin, appartenant au noble Lord Hargren…

« Papa… Papa… Pa-pa ! »

Une petite main tira sur la manche du charpentier, et l'homme tourna la tête pour regarder les yeux verts et impatients de son plus jeune fils. Il sourit, reposa son rabot de bois et se tourna vers le gamin de sept ans.

« Qu'est-ce qu'il y a, Liam ? »

Ses cheveux blonds en bataille laissaient quelques mèches pendre sur le visage de l'enfant. Liam fronçait les sourcils tandis que son expression se faisait implorante.

« Je veux t'aider à faire le cabinet pour Dame Jancine. »

Le père de Liam eut un petit rire et ébouriffa les cheveux de son fils.

« Tu es trop jeune, mon fils. Attends encore deux ou trois ans et ensuite je te laisserai risquer tes doigts. Va aider ta sœur à filer de la laine pour ta mère. Tes frères l'ont fait sans se plaindre, alors tu le peux aussi. Sois patient, ton tour viendra. »

Liam laissa échapper un long soupir, les yeux toujours implorants.

« Mais Papaaaa… »

Son père le poussa vers sa sœur.

« Pas de mais, Liam. Va aider ta sœur. »

L'homme recommença à polir un morceau de bois destiné à devenir l'une des dernières parties du cabinet mentionnée par l'enfant. Le charpentier était l'un des meilleurs d'Ulwin. Pendant ce temps, son fils traînait les pieds dans le salon relativement spacieux de sa maison, qui était plus grande que la moyenne. Il ignorait la chance qu'il avait d'être le fils de deux artisans si réputés, quand tant d'autres luttaient pour survivre sur leurs bien plus faibles revenus.

Liam soupira, s'asseyant sur le tabouret à côté de celui de sa sœur, tous deux le dos tourné à l'immense métier à tisser qui dominait un coin de la pièce. Leur mère produisait des étoffes fines sur commande, mais elle tissait généralement la toile que la plupart des roturiers de la ville achetaient pour leurs vêtements. La famille faisait davantage de profits sur le tissu si elle achetait de la laine brute au lieu de prendre une pelote de fil toute prête, aussi ses enfants avaient-ils appris à filer très jeunes. Cela permettait également d'occuper les jeunes et de leur éviter des ennuis…

C'était ce que Liam faisait maintenant, essayant de ne pas bouder de déception tandis qu'il était assis là à transformer une batte de laine peignée en fil. Ses efforts étaient loin de la perfection, mais cela n'avait pas d'importance. Les roturiers ne se souciaient pas de savoir si le tissu qu'ils achetaient était fait d'une laine inégale, du moment qu'il leur tenait chaud. Il bâilla, puis vit sa sœur secouer la tête et lui tira la langue en guise de vengeance. Elle fit tourner son fuseau avant de tendre la main pour le frapper distraitement derrière la tête, le gamin rentrant la tête dans les épaules avant de faire tourner son propre instrument.

« C'est pas juste. »

Elle secoua de nouveau la tête.

« Ce n'est pas une question de juste ou pas juste, Liam. Maman a besoin de fil pour tisser, et tu ne me vois pas me plaindre de faire ça toute la journée. Tu apprendras le métier de charpentier avec papa un jour, mais pas moi, parce que je serai tisserande comme maman. Alors arrête de geindre. »

Elle l'ignora tandis qu'il faisait la moue, à deux doigts de bouder tandis qu'il restait assis là à filer la laine. Pourquoi est-ce qu'il se retrouvait toujours avec les corvées ennuyeuses ? Il n'avait jamais le droit de faire les choses intéressantes que faisaient ses frères. Soupirant, il resta assis et continua de filer jusqu'à ne plus avoir de laine. Il relia son fil à une nouvelle batte sans y penser.

Il en était à sa quatrième batte et sa sœur à sa sixième quand leur mère entra avec un sourire chaleureux et qu'elle allait embrasser son mari sur la joue.

« Comment s'est passée la matinée, Samer ? »

Il lui rendit son sourire, reposant le ciseau qu'il était en train d'utiliser sur son morceau de bois.

« Tranquille, Alina, si ce n'est que notre plus jeune fils semble toujours déterminé à perdre quelques doigts. »

Alina eut un petit rire, se tournant vers sa fille et son dernier fils.

« Helen, Liam, mettez vos chaussures. Nous devons apporter le tissu que j'ai fait la semaine dernière au marchand. »

Le garçon fit un nœud au bout de son fil en un éclair, filant à l'autre bout de la pièce où ses sandales traînaient sous une table. Il était si impatient de partir, qu'après avoir enfilé et attaché la première il sautilla sur un pied à travers la pièce en essayant de mettre l'autre. Pendant ce temps, Helen récupéra ses propres sandales bien plus tranquillement, levant les yeux au plafond devant ses singeries.

Quant à leurs parents, ils échangèrent un regard et gloussèrent, habitués à cette scène qui se déroulait si souvent.

Les enfants ne tardèrent pas à quitter la maison avec leur mère, portant chacun un panier plein de toile non-teinte. Ils longèrent la petite rue où se trouvait leur maison, jusqu'à l'avenue principale qui traversait la ville et menait à la petite propriété entourée d'un mur où se trouvait le manoir de leur seigneur.

Ulwin était une grande ville marchande, confiée aux soins de Lord Hargren par le Roi Uther de Camelot. La ville et ses terres appartenaient toujours au roi, mais il les avait confiées à Hargren en récompense de longues années de loyaux services au royaume. Lord Hargren avait donc tout d'un roi sauf le titre, il était autorisé à entretenir une petite armée personnelle, qui portait ses couleurs. La seule vraie différence résidait dans le fait qu'il payait à Camelot un pourcentage de la dîme qu'il percevait sur les terres. La somme était mince, cependant, et représentait davantage un symbole qu'un véritable paiement. Hargren et Uther se considéraient comme de bons amis, et chacun serait venu au secours de l'autre sans hésitation si nécessaire.

Le résultat était qu'Ulwin était un endroit où l'on vivait paisiblement, bercé dans la stabilité de Camelot. Mais même ainsi c'était loin de la perfection, car même Ulwin avait son côté sombre.

Alina gardait ses enfants près d'elle tandis qu'ils se dirigeaient vers le marché, ses yeux guettant toujours d'éventuels pickpockets. Une bande de voleurs 'travaillait' régulièrement ici, mais la plupart du temps ils laissaient les habitants du coin tranquilles. Ceux qui vivaient à Ulwin étaient trop méfiants pour qu'on puisse souvent les prendre par surprise, aussi étaient-ce les marchands en visite et les voyageurs qui se faisaient souvent détrousser.

La bande était cependant connue de tous, au moins de réputation, et son chef était un homme qui veillait à ce que les personnes sous ses ordres ne volent que pour survivre. Pour cette raison, Lord Hargren faisait peu d'efforts pour capturer le roublard et sa bande. Il savait que beaucoup d'entre eux ne vivaient pas cette vie par choix. Ceux qu'il attrapait étaient marqués et mis au travail dans les fermes autour d'Ulwin, les plus irréductibles d'entre eux étant envoyés aux mines à la place. Il les traitait avec justice, et les habitants d'Ulwin à qui des effets avaient été volées se voyaient souvent remboursés d'une partie de leur valeur. Malheur à qui voudrait abuser de sa générosité, cependant… Le dernier à s'être rendu coupable de pareille tentative avait été immédiatement envoyé aux mines pour dix ans.

Alina traversa la grand rue et se dirigea vers la place du marché, conduisant son fils et sa fille vers le bâtiment derrière la section dominée par les étals de fil et de vêtements. Le marchand en charge du bâtiment sourit quand il l'aperçut, lui faisant signe d'entrer d'un geste de la main.

« Alina, je suis heureux de voir que vous allez bien. Combien m'avez-vous apporté cette semaine ? »

Elle lui rendit son sourire, poussant gentiment ses enfants devant elle d'une main afin qu'ils ajoutent leurs paniers à celui qu'elle portait.

« Les 40 mètres habituels, Greg. Est-ce que le prix est le même que la semaine dernière ? »

Il acquiesça, faisant signe à l'un de ses assistants de s'occuper du tissu dans les paniers.

« Oui, c'est le même prix, dit-il avant d'ajouter en riant : En fait, votre paiement est déjà prêt. Vous pouvez compter si vous voulez. »

Elle accepta la bourse en secouant la tête.

« Je sais que vous ne me tromperiez jamais, Greg, pas quand aucune autre tisserande en ville ne peut se mesurer à moi. »

Il éclata de rire.

« C'est bien vrai. J'ai entendu dire que Dame Jancine vous avait commandé le tissu de sa nouvelle robe.

- En effet. Je passerai dans quelques jours pour vous dire de quelles couleurs j'aurai besoin pour la soie. Elle veut un tissu de satin avec des panneaux rehaussés de motifs en velours. Cela va me prendre pas mal de temps à tisser, et il faut encore que je prépare mon métier à … Elle attendrait moins longtemps si elle passait commande au marchand de Camelot.

- Mais elle vous respecte, vous et Samer, sinon pourquoi lui commanderait-elle ce cabinet et à vous le tissu de sa robe ? Il y a des artisans qui s'arracheraient les yeux pour les commandes que vous recevez tous les deux. »

Liam se tenait aux côtés de sa mère, son regard passant d'elle à Greg tandis qu'il écoutait. Quand il s'agissait des dynamiques des faveurs de la noblesse, il était complètement perdu. Helen montrait davantage d'intérêt, buvant chaque mot et l'enregistrant pour plus tard. On ne pouvait douter que son objectif était de devenir un jour aussi bien considérée que sa mère, et elle apprenait tout ce qu'elle pouvait à ce sujet tant qu'elle en avait l'occasion.

Leur mère fit ses adieux au marchand et reconduisit ses enfants avec leurs paniers désormais vides vers la maison. Elle devait encore mettre son métier en place, et eux avaient encore des corvées. Comme s'il se souvenait que c'était ce qui l'attendait toujours après une course au marché, la joie de Liam se mua en léger froncement de sourcils… Un froncement qui devint une moue quand ils rentrèrent à la maison et qu'on lui tendit un balai pour nettoyer le sol.

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Il est pas mignon, le petit Liam ?

Je ne vous raconte pas les difficultés de traduction que posent les métiers de Samer et Alina. Surtout celui d'Alina. Coup de bol j'ai une beta qui connaît tout le vocabulaire du filage et du tissage...