Et voilà le dernier chapitre ! J'espère que ça vous à plut :)


Nous entrons donc dans le manoir – château – et regardons autour de nous. Je suis consterné de constater que les déco intérieurs sont d'aussi mauvais goût que celles de l'extérieur. Même si je les déteste, j'espère pour les mangemorts qu'ils n'ont pas tous la folie du noir et du triste parce que sinon je les plains sincèrement. On ne doit pas rigoler tous les jours en vivant dans un manoir comme celui-là.

Le Hall est immense mais ne donne que sur une seule pièce. Une pièce d'où vienne une multitude de voix. Il doit y avoir une réunion et je suis bien tenté d'y participer pour ramasser des informations.

« C'est trop risqué, marmonne Fabian en devinant ma pensée. On ne connaît pas assez bien O'Neill et Dupuis pour se faire passer pour eux en public. En plus ce n'est pas notre mission.

- Je sais, grognais-je, déçus. J'imagine que la liste des mangemorts se trouve dans un bureau, donc à l'étage.

- Au moins s'ils sont tous occupés, on a plus de chance de réussir sans se faire voir. C'est un coup de bol.

- Bon ben allons-y alors. »

La fouille est longue et fastidieuse. Ce manoir contient un nombre incalculable de chambres, d'antichambres, de salles de bains, de salons, de suites, et de bureaux. Puisqu'il faut fouiller toutes les pièces une par une, ça nous prend un certain temps et quand nous parvenons au deuxième et dernier étage, nous n'avons rien trouvés et la nuit commence à tomber. En plus, ça fait belle lurette que le polynectard ne fait plus effet. On en a repris trois fois mais maintenant nos stocks de potions sont épuisés. On n'a croisé personne jusqu'ici mais je pense que ça ne va pas durer.

« Bon... Je crois qu'on est bon pour passer la nuit ici, fis-je remarquer.

- Ça se complique... Ils ne vont pas tarder à aller se coucher et dans ce cas, on est dans la merde.

- J'envoie un patronus à Molly.

- Pourquoi faire ?

- Pour lui dire qu'on ne rentre pas ce soir. »

Sans dire un mot de plus, Fabian entre dans la première pièce du couloir qui s'étend devant nous. Il grogne en constatant que c'est une chambre et commence à fouiller les étagères Pendant ce temps, j'envoie le message à ma sœur et me met moi aussi à la recherche de cette fichue liste. Il nous aura bien fait marcher ce bout de papier ! J'en ai ras le bol de ce manoir à deux noizes et de toutes ces couloirs interminables. C'était bien plus marrant à Poudlard quand on se promenait dans les corridors sans savoir ce qu'on cherchait et sans risquer de tomber à tout moment sur une horde de mangemorts avides de crimes.

« J'en ai marre...

- Ben arrête de chercher alors ! »

D'un bond, mon frère et moi nous retournons pour faire face au propriétaire de la voix. Dolohov nous regarde avec un grand sourire narcissique, entouré de cinq autres mangemorts cagoulés. Fabian se rapproche inconsciemment de moi et le sourire de notre ennemi s'élargit.

« Regardez donc qui voilà ! Les jumeaux Prewett en personnes ! C'est un grand honneur de vous voir chez moi messieurs. Puis-je connaître l'objet de votre visite ? »

Le ton de sa voix et clairement moqueur et je sens la colère bouillonner en moi.

« Je crois qu'on ne pourra pas repartir sans se battre, me fait remarquer mon frère sur le ton de la conversation.

- En effet, c'est raté, acquiesçais-je. Mais ça va, temps qu'on ne rameute pas tout le château, on ne risque pas grands chose. »

Je n'aurais peut-être pas du dire ça car Dolohov s'empourpre violemment. Il ne semble pas apprécier que je le considère comme un ennemi mineur. En vérité ce n'est pas le cas, je sais qu'il est très puissant mais ça m'amuse de l'énerver. Les personnes qui nous connaissent savent que les jumeaux Prewett ont pour activité favorite de faire chier les gens. Gentiment si on les aime bien, méchamment dans le cas contraire. Bon, évidemment lui il ne peut pas le savoir.

« Parce que vous contiez repartir vivants ? S'étonne le maître des lieux en reprenant le contrôle de son visage. Dites-moi ce que vous cherchiez et je me ferais un plaisir de vous fournir l'information. De toute façon vous ne pourrez pas en faire grand-chose puisque vous serrez morts avant la fin de la nuit.

- T'as bien le droit de rêver, raille Fabian. Enfin, dis toujours. Après, c'est nous qui déciderons ce que nous ferons. Nous voulons savoir qui a trahis l'Ordre. »

Dolohov semble réellement surpris que nous connaissions ce détail et très vite, son sourire reprend sa place sur son visage.

« Vous avez une chance de tous les diables ! S'exclame-t-il. Car il se trouve que justement, cette personne est avec moi. »

Je sens mon flux sanguin accélérer d'un coup et le visage de mon frère devient tout rouge. Alors ce traître est ici. J'ignore qui il est, mais je le hais déjà.

« S'il se montre tout de suite à visage découvert, on le tue sur le champ, prévient Fabian d'une voix grave.

- Ça, ça m'étonnerais, réplique Dolohov en riant. Ça m'étonnerait parce que vous avez oublié qu'il n'est pas seul. Aller, avance donc Queudever ! »

Après un petit moment où tout le monde reste immobile, un mangemort de petite stature s'avance jusqu'à nous. Je réfléchis rapidement pour savoir qui peut avoir cette taille parmi les membres de l'Ordre mais je ne vois pas. Par contre, mon frère semble comprendre car il pousse un juron sonore et sort vivement sa baguette.

« Peter ! Espèce de traître ! »

Quand le mangemort enlève sa cagoule la lumière ce fait dans mon esprit. Peter Pettigrew, nouvelle recrus de l'Ordre, ami de James, Sirius et Remus. Si j'aime beaucoup ses trois amis, lui je ne le connais vraiment pas. Il est tellement timide et réservé qu'on ne le remarque presque pas.

Avant que je n'aie le temps de m'énerver, Fabian lance un Expediarmus sur le traître. Mais celui-ci le pare facilement et recule en couinant de peur. Mon cerveau entre en action quand je vois les mangemorts sortirent leurs baguettes et je lance un protego sur mon frère. Les quatre sortilèges de morts simultanés ne l'atteignent pas mais suffisent à faire voler un éclat mon propre sort.

« T'es génial Gid' ! » S'exclame mon jumeau en me faisant un grand sourire.

Je suis sur le point de lui répliquer qu'il serait temps qu'il s'en rendre compte mais nos ennemis ne m'en laisse pas l'occasion. Les maléfices volent en tous sens pendant une bonne dizaine de minutes que je ne vois pas passer. Mon corps et en pilote automatique, contrôlé par l'habitude et agis tout seul pour me protéger, protéger Fabian en cas de besoin, et atteindre nos adversaires. Peter à disparut et il ne reste plus que cinq mangemorts dont Dolohov qui se battent contre nous. Pour l'instant nous nous en sortons bien mais si ça continus à ce rythme-là, nous risquons de très vite nous essouffler.

« Fab' ! Faut qu'on se casse !

- C'est pas vrai ! J'avais pas remarqué dit donc ! Me hurle-t-il par-dessus les deux ennemis qui nous séparent.

- Arrête de rigoler ! On ne peut pas y passer la nuit ! J'ai dis à Molly qu'on rentrerait au matin ! Si on repousse encore elle va nous tuer !

- Au fait ! S'exclame soudain Dolohov qui se bat contre mon frère. J'ai intercepté votre patronus ! Il n'arrivera jamais à destination ! »

Comment a-t-il fait ? On ne peut pas agir sur les patronus normalement ! La nouvelle est tellement surprenante, que je baisse ma garde une seconde. Une seconde de trop.

Mon adversaire en profite pour me lancer un sortilège inconnus qui me tranche le torse et m'expédie contre le mur. Je sens ma poitrine exploser et mon dos se fracasser contre la surface dure alors que mon frère hurle mon prénom. Puis, je crache du sang, tombe à terre, et tout devient noir.

Ça ne dure pas longtemps. J'ai dû rester inconscient pendant une bonne minute maximum. Et pourtant j'ai l'impression de me réveiller après plusieurs heures. Mon crâne me hurle dessus et mon dos me semble être de la marmelade. Je redresse faiblement la tête et grimace quand je constate que j'ai le visage plein de sang. Je saigne donc abondamment. Mais ce n'est pas ça qui va m'arrêter. Je me mets à quatre pattes et regarde où en est le combat.

Mon sang s'arrête alors de mes veines. En face de moi, quatre mangemorts sont en train de se battre avec Fabian, qui va être submergé. Le cinquième gis sur le sol, mort. Mon frère fait n'importe quoi, enchaîne erreur sur erreur et je vois nettement les larmes qui coulent sur ses joues. J'essaye de crier pour lui faire comprendre que je ne suis pas mort mais je ne parviens qu'à cracher du sang. Je tente donc de me redresser quand une lumière verte me passe devant les yeux et percute mon jumeau.

Je vois la lumière qui passe à travers lui comme un fantôme à travers un mur. Je vois son visage qui se tourne quelques secondes vers moi. Je vois la lumière dans ses yeux s'éteindre lentement. Je vois son corps qui s'abat sur le sol. Je vois tout ça sans comprendre. Ça n'est pas possible. Pas lui.

« Fabian ! »

Mon hurlement me perce les tympans. Brusquement, toute mon énergie revient. Je ne sens plus la douleur. Je n'ai plus mal à la tête. Je ne ressens plus rien. La seule chose qui me fait me mouvoir, c'est le corps sans vie de mon jumeau à quelques mètres de moi.

Ça n'est pas possible.

Je me précipite vers mon frère et le secoue brutalement.

Ça n'est pas possible.

Il ne réagit pas et ses yeux grands ouverts se posent sur moi.

Ça n'est pas possible.

Ils sont vides.

Ça n'est pas possible.

Il est mort.

L'air manque dans mes poumons. Mon cœur a cessé de battre. Je ne savais pas que je pouvais vivre sans respirer. Je ne savais pas que je pouvais me mettre à pleurer sans m'en apercevoir. Je ne savais pas que mon frère pouvait mourir.

De nouveau, mon corps se met en pilote automatique. Mais cette fois ce n'est plus l'habitude qui le fait bouger. C'est la rage.

Je réussit à abattre un mangemort. J'ignore si c'est lui qui a lancé l'Avada et cela ne me suffit pas. Je les tuerais tous que ça ne me suffirais plus. Ils ont tué Fabian. Il ne reviendra pas. Jamais plus il ne se foutra de moi parce que je dis « professeur Dumbledor ». Jamais plus il ne chambrera Molly a tout propos. Jamais plus nous ne nous battrons ensemble.

Je sais que je vais mourir. Je ne peux pas m'en sortir seul contre quatre mangemort. Et surtout pas dans cet état. Mais peu importe. La seule chose qui compte c'est que mon frère soit mort par leur faute.

Je suis désolé Molly. Nous ne rentrerons pas ce soir. Je n'ai pas tenus ma promesse.

Je suis désolé Dumbledor. J'ai voulus jouer les héros. Je ne me suis pas sauvé quand j'en avais l'occasion.

Je suis désolé les autres. Je ne vous ramènerais pas l'information sur le traître. Ce n'est pas grâce à moi que vous arrêterez de tomber.

Je suis désolé Fabian. C'est par ma faute que tu es mort. Et je ne peux pas vivre avec cette culpabilité.

Quand la lumière verte me passe devant les yeux, j'ai tout de même un dernier sujet de satisfaction. Je suis mort pour ma famille. Pour ma sœur, mon beau frère, mes neveux. Même pour le bébé dont je ne saurais jamais le sexe. Tout ça, c'est pour eux que je l'ai fait. Parce qu'après tout, depuis que je suis entré dans l'Ordre, c'est pour eux que je me bats.