Ma co-traductrice et moi avons décidé, avec la permission de l'auteur, de publier une traduction de Go Your Own Way, de Zavocado. Nous encourageons tous les gens qui s'en sentent capable de la lire en version originale, elle en vaut vraiment la peine !

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Rating : M pour cause de smut (ou lemon), de violence physique, de propos choquants...

Résumé : Kurt Hummel n'a qu'une envie : terminer son année de Junior à McKinley en un seul morceau. Mais quand le nouvel élève du centre d'éducation surveillée pour garçons, Dalton Academy, se prend d'un intérêt alarmant pour lui, il comprend qu'il s'embarque dans une course folle. Badboy!Blaine, Klaine, AU.

Couverture : dannyseguel (tumblr)


CHAPITRE 1

Kurt se glissa derrière le bureau inoccupé entre Mercedes et Tina au moment où la cloche sonna. Il avait piqué un sprint dans le dernier couloir, mais il était malgré tout juste à l'heure pour sa première heure de cours. On lui avait donné un nouveau casier cette année, à son plus grand désespoir, parce que celui qu'il avait eu pendant les deux dernières années était cassé. C'était sans doute à cause du nombre incalculable de fois où on l'avait jeté contre, et le casier avait fini par ne plus tenir le coup. Mais qu'importe la raison, son nouveau casier était loin et il détestait ça, surtout qu'il n'était plus à côté de ceux de ses deux meilleures amies. Avec sa chance, il allait se retrouver dans un couloir avec des brutes partout.

"Rappelez-moi encore pourquoi je vous ai laissés me convaincre de prendre un cours d'approfondissement d'anglais ? fit Mercedes en fixant des yeux Mr Robertson avec dégoût lorsqu'il claqua la porte et laissa tomber sa serviette sur son bureau.

- Parce que c'est mieux que de supporter un cours normal avec Puck et Santana, lui rappela Kurt doucement.

- Ou bien le cours avancé avec Rachel, ajouta Tina."

Kurt acquiesça et tira un bloc-notes de son sac à dos.

"Rien que le Glee Club, c'est trop de temps passé en sa présence."

Mercedes sembla satisfaite de sa réponse et inclina la tête. Un immense sourire malicieux s'étala sur son visage la seconde suivante, alors qu'elle se tournait pour leur chuchoter avec enthousiasme, "Alors, vous avez-vu le nouveau gars ?"

Ils levèrent la tête vers Mr Robertson qui demandait le silence tout en les regardant fixement tous les trois, puisqu'ils étaient les seuls élèves en train de parler durant son cours. Il commença l'appel d'une voix morne. Les trois élèves levèrent les yeux au ciel et commencèrent à se griffonner des notes l'un à l'autre dans les marges du bloc-notes de Kurt.

"Quel nouveau gars ?" griffonna Kurt.

A sa droite, Tina se pencha en avant pour lire la réponse de Mercedes, toute aussi curieuse que lui.

"Un transfert du centre d'éducation surveillée de Westerville. Dayton ou Dullson ou quelque chose comme ça."

Kurt et Tina se dévisagèrent, ils ne comprenaient pas en quoi ceci les concernait. Même s'ils étaient dans un trou perdu de l'Ohio, ce n'était pas rare de voir quelques nouveaux élèves au début de chaque année. Ça n'avait pas le moindre de sens pour Kurt, pourquoi quelqu'un voudrait-il emménager dans cette ville de ploucs, quand lui voulait seulement y survivre assez longtemps pour s'en échapper ? Mais la plupart des gens n'avaient pas non plus son intelligence.

Tina passa au dessus de Kurt pour atteindre le bloc-notes.

"Et en quoi ça nous concerne ?"

Mercedes haussa les sourcils et leur jeta un regard qui indiquait clairement que la réponse semblait évidente.

"Car a) il est absolument magnifique, b) il a botté le cul de Karofsky quand il a essayé de l'asperger avec un slushie avant la première heure de cours et c) ai-je déjà précisé qu'il était magnifique ?"

Tina gloussa, couvrant sa bouche lorsque Mr Robertson les fixa de nouveau. Kurt ouvrit légèrement les lèvres mais n'écrivit aucune réponse. Qu'est ce que cela pouvait bien lui faire, si un autre superbe garçon hétéro parcourait les couloirs de McKinley ?

L'histoire au sujet de Karofsky devait certainement être intéressante, mais si le gars venait d'une école d'éducation surveillée, honnêtement il ne pouvait pas dire qu'il était surpris.

Kurt jeta à nouveau un coup d'œil au bas du cahier où Mercedes avait donné des précisions sur l'incident dont elle avait été témoin ce matin dans les couloirs. Ses yeux le parcoururent brièvement et n'assimilèrent que le strict nécessaire pour comprendre ce qui dans les grandes lignes semblait avoir été une très courte dispute, Karofsky ayant été pris au dépourvu par quelqu'un qui se mettait à le frapper pour de vrai.

"Maintenant, bienvenue à tous dans le cours d'approfondissement de langue anglaise et de composition. Voici le programme pour..."

La porte s'ouvrit tellement brusquement qu'elle rebondit contre l'armoire de derrière. Surpris, tout le monde se tourna vers le nouveau venu. Derrière lui, Kurt entendit Mercedes haleter et leur chuchoter :

"C'est lui."

Kurt sentit son cerveau se court-circuiter quand il se rendit compte que Mercedes avait eu raison sur un point : il était magnifique. A en couper le souffle, vraiment, décida Kurt, lorsqu'il regarda le garçon dans son jean sombre et serré, sa chemise blanche en col V et sa veste en cuir noire. Des boucles sombres et courtes tombaient autour de ses oreilles. Il avait la peau légèrement bronzée et des yeux verts noisette embrasés. Des yeux qui fixaient Kurt.

Rougissant furieusement, Kurt détourna le regard et fixa plutôt le cahier sur son bureau. Il manqua le petit sourire satisfait et insolent qui étira les lèvres du jeune homme qui se pavana vers M. Robertson et jeta un mot sur son bureau. Silencieusement, le nouveau marcha jusqu'au fond de la salle pendant que tout le monde l'observait et chuchotait au sujet de la dispute survenue plus tôt dans la journée, puis s'assit sur le siège libre juste derrière Kurt.

"Ah oui, fit Mr Robertson en jetant un œil à la note au travers de ses lunettes. Nous avons un nouvel élève, Blaine Anderson. Bien, maintenant, passons au programme."

Avec quelques coups d'œil derrière eux, Tina reprit le cahier et griffonna "Oh mon dieu. Il est canon."

Mercedes manqua de piailler et elles furent toutes les deux réduites en gloussements silencieux. Le garçon juste devant Kurt lui donna le programme, qui en prit trois pour lui et les filles avant de se retourner pour le passer à son voisin de der...

Il se retrouva face à face avec Blaine. Et pas l'habituel face à face permis par ces bureaux : son visage était littéralement à quinze centimètres de celui de Kurt. Il était si proche que Kurt pouvait sentir son odeur épicée et masculine, mélangée avec de la menthe poivrée et une légère touche de fumée de cigarette. Il pouvait voir les quatre piercings à son oreille droite, un autre sur l'oreille gauche et le petit anneau d'argent fermé sur le bord de son sourcil gauche. Il déglutit distinctement, furieux contre lui-même d'être aussi transparent et furieux contre ce gars parce qu'il était irrésistible. Blaine lui adressa un large rictus en saisissant le dernier programme de sa main tremblante, ses yeux avides fixés sur Kurt.

"Merci, bébé."

Cette fois, Mercedes poussa un vrai cri strident. Tina aussi. Parce que, la vache, même la voix de ce mec était à couper le souffle. Kurt se racla la gorge et tenta de répondre par un amical "De rien" mais il se contenta de le regarder fixement sans qu'aucun mot ne sorte de sa bouche. S'il n'en savait pas plus, il aurait juré que ce gars flirtait avec lui. Mais c'était hautement improbable. Aucune personne de sexe masculin à Lima, dans l'Ohio, ne flirterait avec lui. Déjà il faudrait que ce mec soit gay, et personne n'oserait l'assumer si c'était le cas. Il s'était résigné à rester célibataire pendant ses années de lycée. Les choses s'amélioreraient quand il partirait à la fac à New York. Là-bas, il trouverait un garçon à aimer.

Kurt se retourna et tenta de se concentrer à nouveau sur ce que racontait M. Robertson. Et c'était incroyablement difficile avec Mercedes et Tina qui gloussaient et s'écrivaient des petits mots l'une pour l'autre sur son cahier, décidant finalement après de légers fous rires que la voix de Blaine était "du sexe". Surtout qu'aucun d'entre eux ne savait à quoi ressemblait le sexe. Du moins, Kurt ne pensait pas qu'elles l'avaient fait. Il ne voulait même pas savoir si elles l'avaient fait.

Le combat de Mr Robertson pour attirer l'attention de Kurt fut définitivement perdu lorsque quelque chose de lourd tomba sous le casier en-dessous de sa chaise. Il se raidit et essaya en vain de faire semblant d'écouter ce qu'il était censé suivre. Kurt avait assez d'expérience pour reconnaître le bruit d'un pied sur un casier. Les tables de cours étaient tellement inconfortables que les élèves avaient l'habitude d'étendre leurs jambes pour poser leurs pieds sur les casiers qui se trouvaient en-dessous de la chaise de leur voisin de devant. Kurt n'avait d'habitude aucun problème avec ça, mais cette fois il était sûr qu'il l'avait fait exprès. Les seuls qui laissaient tomber leurs pieds aussi lourdement étaient les brutes qui voulaient l'embêter, dans le but de l'agacer jusqu'à ce qu'il s'énerve et se fasse punir. Il ne savait pas trop quelle était l'intention de Blaine, mais il imaginait que c'était plus ou moins quelque chose du genre. La perspective d'avoir une nouvelle brute à affronter fit frémir Kurt.

Mais quelque chose d'inattendu se produisit. Un pied chaussé d'une botte glissa sur le côté et commença à se frotter de haut en bas le long de son mollet. Kurt poussa un glapissement et sursauta légèrement à ce contact inattendu. Plusieurs personnes autour de lui se retournèrent, Mercedes et Tina les premières. Cette fois il ne parvint pas à s'empêcher de baisser les yeux. Une grande botte de cuir noir était posée contre l'intérieur de sa cheville – était-ce un bracelet électronique ? Il se savait en train de rougir furieusement quand il se retourna et posa sur lui le meilleur visage de garce qu'il pouvait composer.

"Bordel, c'est quoi ton problème ? siffla-t-il en colère." Malgré lui, sa voix se brisa légèrement sur le dernier mot et il rougit plus encore lorsqu'il vit ces magnifiques yeux verts noisette.

Blaine se pencha de nouveau en avant, laissant courir légèrement ses doigts sur la main de Kurt qui reposait sur le dossier de son siège. Kurt la retira immédiatement et le foudroya du regard, tout en essayant d'ignorer la façon dont son estomac fondit sous les doigts calleux.

"Tu sembles tendu, bébé, chuchota Blaine d'une voix enrouée. Peut-être qu'une bonne baise pourrait te détendre."

Kurt en resta bouche bée. Sans parler du fait qu'il restait également sans voix face à l'arrogance et l'assurance de cet indécent, insolent, magnifiqueStop ! se gronda Kurt. Mais c'était quoi, son problème ?

"Les garçons, quelque chose que vous souhaitez partager avec l'ensemble de la classe ? appela la voix ennuyée de M. Robertson depuis l'estrade."

Pour la toute première fois, Kurt fut soulagé d'entendre sa voix morne. Les professeurs ne s'étaient par le passé jamais montrés d'un grand secours quand il se faisait harceler, et il ne savait pas trop ce qui avait changé la donne. Mais au moins cette interruption lui évitait d'avoir à trouver une réponse. Il était trop choqué, et incroyablement embarrassé, de n'avoir pas sorti une remarque spirituelle comme il le faisait d'habitude. Recevoir des avances comme celles-ci n'était pas quelque chose qui lui arrivait tous les jours,voire jamais. Les brutes, il pouvait les surmonter sans arrière pensée, mais ceci était entièrement nouveau. Quelque chose qu'il détestait pour l'exciter autant.

"Partager ? répéta Blaine, les yeux toujours rivés sur Kurt."

Ses lèvres s'ouvrirent à nouveau d'une manière qui fit palpiter le cœur de Kurt.

"Je ne suis pas trop pour le partage, mais vous êtes plus que le bienvenu pour assouvir votre voyeurisme. Nous ne refusons jamais un public, n'est-ce pas, bébé ?"

L'ensemble de la classe resta bouche bée face à eux. Même M. Robertson restait sans voix. La seule personne qui bougea fut Kurt, il n'avait jamais été aussi furieux. Au fil des années, on lui avait donné d'innombrables surnoms, mais jamais personne n'avait encore osé le traiter de débris libidineux. Il ne sut pas si c'était à cause des sous-entendus lancés en pâture à tout le monde pour qu'ils puissent l'embêter avec, ou si c'était ce magnifique connard vulgaire lui-même qui lui fit perdre son sang froid, mais il fit la seule chose que son cerveau brouillé de colère trouva à faire.

Sbaf.

Sa main sur la joue de Blaine résonna dans le silence assourdissant de la salle de classe.

"Comment oses-tu... ? commença Kurt."

Son visage habituellement pâle devint rouge lorsqu'il fixa Blaine, qui n'avait pas bougé depuis que Kurt l'avait giflé.

"Comme si j'allais ne serait-ce que te donner l'heure…"

Blaine tourna lentement la tête vers Kurt, la joue rouge et cuisante. Un venin glacé flambait dans ses yeux lorsqu'il se leva lentement de sa chaise. Ce regard suffit pour arrêter Kurt. Il se figea tandis que Blaine le dominait par-dessus son siège.

"Tu vas rendre cette année très intéressante, n'est-ce pas, petite pucelle ? grogna Blaine." Il se pencha pour se retrouver de nouveau à quelques centimètres du visage de Kurt.

Le commentaire sembla enfin sortir M. Robertson de son brouillard hébété.

"Bureau du proviseur, tous les deux, ordonna M. Robertson. Tout de suite."

Toute la colère de Kurt s'évanouit à ces mots. La couleur de ses joues disparut quand il tourna un regard choqué vers Mr Robertson.

"Mais...quoi... C'est de sa faute ! s'exclama Kurt, indigné.

- Indépendamment des commentaires inappropriés de M. Anderson, je ne veux pas d'élève en giflant un autre dans ma classe, déclara fermement M. Robertson, en désignant la porte. Bureau du proviseur, je vous rejoindrai une fois que le cours sera fini."

Le visage de Blaine revêtit à nouveau ce petit rictus parfaitement arrogant lorsqu'il attrapa son sac et se dirigea vers la porte. Il s'arrêta avec la main sur la poignée et retourna à Kurt un sourire éblouissant.

"Tu vas marcher tout seul ou bien tu veux que je t'y porte comme une mariée ?"

A côté de lui, Mercedes s'exclama : "Non, impossible. Il n'a pas osé."

Mais Kurt lui fit signe de se taire lorsque M. Robertson le foudroya du regard et lui ordonna : "Bureau du proviseur, M. Hummel. Je ne vous le dirai pas une fois de plus."

Se sentant engourdi, Kurt fourra son bloc-notes dans son propre sac et se leva, évitant le regard de ses camarades de classe qui s'étaient dispersés en chuchotements qui sonnaient à ses oreilles comme des grésillements.

"Je vais les appeler pour les avertir de votre visite, ajouta M. Robertson en dévisageant Blaine de façon insistante."

Avec un sourire fortement amusé, Blaine le salua et ouvrit la porte. Avec une ridicule – mais impeccable - révérence, il fit signe à Kurt de sortir. Kurt lui adressa son pire regard de garce et partit d'un pas rapide en direction du bureau, la tête haute, espérant que Blaine ne tiendrait pas compte de cet avertissement et disparaîtrait.

Ou bien qu'il arrêterait de sentir aussi bon.

Parce qu'il était tout simplement impossible de ne pas inhaler son odeur alors que son visage se trouvait à seulement quelques centimètres du sien. Encore. Blaine gloussa, et son souffle chaud caressa le cou de Kurt, le faisant frissonner. Kurt ne savait pas vraiment s'il frissonnait de dégoût d'avoir Blaine si proche de lui ou à cause de son parfum vraiment agréable. Il se pinça les lèvres et accéléra le pas en essayant d'ignorer la sensation étrange dans son estomac.

"Nous faisons une assez bonne équipe, Hummel. J'ai presque cru que j'allais devoir rester en cours pendant toute l'heure, mais bam ! Tu sais t'y prendre pour assurer le spectacle.

- Nous ne faisons rien ensemble, répliqua Kurt."

Puis il réalisa le double sens que pouvait avoir cette déclaration et se maudit. Blaine avait déjà montré qu'il était plus rapide d'esprit qu'Azimio et Karofsky. Le concerné lui sourit malicieusement, et s'arrêta devant lui pour l'obliger à faire une halte.

"Nous pourrions faire quelque chose." Ses yeux s'assombrirent et sa voix laissa échapper dans un grognement rocailleux. "Je pense à quelque chose de très spécifique que j'aimerais faire avec toi."

Kurt le regarda fixement, savourant le fait qu'il était plus grand de quelques centimètres que le garçon aux cheveux noirs.

"Je doute fortement que nous puissions faire quelque chose de ce genre jusqu'à ce que tu sortes la tête de ton cul, rétorqua Kurt en s'écartant de Blaine." Et il reprit sa route.

Son côté rancunier ne put résister à lancer par-dessus de son épaule :

"Peut-être qu'une fois que ta tête aura été récupérée, tu pourras faire la taille d'un être humain normal."

Kurt entendit Blaine rire doucement alors qu'il le suivait. Juste avant qu'ils n'entrent dans le bureau, Blaine se pencha pour chuchoter à son oreille. Avec ce putain de souffle de Blaine contre son lobe d'oreille, Kurt n'enregistra que partiellement ce qu'il lui dit.

"Vous les vierges, vous êtes toujours tellement taquins, jusqu'à ce que vous soyez à genoux."

Kurt serra les dents et réprima la forte envie de gifler à nouveau le garçon tandis que la secrétaire leur faisait un signe de la main en direction du bureau du principal Figgins.

Ce n'était pas la façon dont Kurt avait prévu de passer son premier jour en tant que Junior.