EDIT DU 07/10/2012 - Chapitre corrigé et reposter

Merci a ma bêta: Brunhild sans qui mes chapitres seraient encore tout plein de fautes.

Titre : Le feu et la glace.

Auteur : Azanielle !

Fandom : Harry Potter

Disclaimer : Rien n'est à moi

Pairing : Snape/Weasley – Potter/Malfoy (dans le fond et dans plusieurs chapitres)

Warning : Slash évidement, peut être un touuuut petit peut de torture mentale et relation dominant/dominé – Vous êtes prévenu

Note :

Bonjour cher lecteur.

Aujourd'hui je vous présente ma première fic sur Harry Potter. Elle est toute une histoire à elle toute seule.

J'ai toujours pensé que Ron était un personnage qu'on ne mettait pas assez en valeur dans les fic. Je trouve ça particulièrement dommage. C'est vrai, il est maladroit et ne voit pas plus loin que le bout de son nez mais moi je le trouve attachant.

J'ai donc commencé à réfléchir sur une idée de fic ou il serait le personnage principal…j'ai si bien réfléchit que cette maudite fic a finit par devenir une obsession, me faisant occulter celle déjà en cours.

Le couple principal risque ne pas plaire à tout le monde. Et j'avoue moi-même avoir longuement hésité entre Snape et Zabini, mais je trouvais pas mal de faire un peut de nouveauté et j'aimais bien l'idée.

Il semblerait aussi ffnet face une jolie petite épuration des fics qu'il semble trouver trop harde. La mienne et classé M, mais je tente ma chance, je ne sais pas si pour eux elle sera au dessus de leurs tolérances. Si jamais c'était le cas, je tacherais de la publier sur un autre site ou sur un blog et je vous en tiendrais informé.

Je dois également dire que je n'ai pas de béta et que des fautes doivent encore traîner par si par là, n'hésitez pas à me le dire si c'est vraiment illisible lol.

J'accepte toutes les critiques à partir du moment ou elles sont constructives.

Sur ceux, bonne lecture.

Chapitre 1

Harry savait qu'il lui en voudrait pour ça. Mais il avait juré sur son honneur. Et Severus Snape le réclamait. Il le voulait depuis bien longtemps, depuis toujours peut être. Il s'était allié à eux et dès que son regard d'encre s'était posé sur son visage pâle constellé de taches de son et surmonté d'une tignasse de feu, il l'avait souhaité, désiré.

Il était loin d'être aveugle, certes peut être bien moins observateur que ne l'était Hermione mais il savait reconnaître l'attirance, le dévouement, la possessivité et presque l'obsession qu'il lisait dans son regard.

Et lui Harry allait le lui offrir sur un plateau en argent. Ron était sa monnaie d'échange. L'aide de son peuple contre Ronald Weasley pour compagnon de vie. Et il ne lui avait encore rien dit.

Sur ce coup là, il se dégoûtait presque de cette affaire. Presque était le mot qui faisait toute la différence dans sa phrase. L'unique raison qui l'empêchait de s'en vouloir totalement était qu'il savait que Ron lui était destiné, peu importe ce qu'il en penserait au final, Snape serait la meilleure chose qui pouvait lui arriver.

Et il ne pouvait le nier, Severus Snape n'était pas désagréable à observer. Semblant dans la quarantaine, grand et fin, ses vêtements noirs près du corps ne cachaient rien de sa musculature. Le visage pâle et dur semblait à peine marqué de légères ridules accentuant l'intensité de son regard de pierre. Ses longs cheveux noirs, flottant sur ses épaules adoucissaient à peine les traits de sa figure de marbre.

Alors oui, certainement Ronald Bilius Weasley, meilleur ami, fin stratège malgré sa grande maladresse et sa magie défaillante, lui en voudrait un long moment, le maudirait peut être même, mais il prenait le risque.

Severus était la personne qui pourrait lui offrir l'avenir qu'aucun d'eux n'avait jamais rêvé obtenir durant cette guerre. Il y avait eu trop de sang, trop d'horreur et de souffrance pour penser à autre chose qu'au présent.

Et son 'idiot' de bras droit, comme l'appelait souvent Hermione, avait bien trop perdu pour qu'il l'autorise encore à combattre à ses cotés.

Il n'en n'aurait de toute façon plus la force pour ça….Snape arrivait en un sens, au bon moment.

Il poussa un profond soupir de lassitude. Maintenant que les festivités d'après guerre étaient passées, et que les Terres du Sud allaient pouvoir lentement reprendre vie, Le Seigneur de la nuit réclamait son dû.

Il aurait malgré tout, souhaité se reposer un peu plus et attendre le rétablissement total de son ami, mais il semblerait que cela ne soit pas possible. Severus atteignait les limites de sa patience.

C'était compréhensible après tout. Cela faisait un an qu'il ne l'avait vu. La guerre, et leurs missions respectives n'aidant pas en un rapprochement.

« Aurais-tu oublié ce que tu m'avais promis, Harry Potter ?! »

Le campement était silencieux à cette heure de la nuit. La plupart des guerriers se reposaient. Même si la guerre avait été gagnée, beaucoup de dissidents semaient encore le trouble sur le territoire. Et beaucoup de ses soldats ainsi que leurs alliers parcouraient la région afin de capturer les derniers ennemis en fuite.

Snape lui avait fait part quelques jours plus tôt dans une missive envoyée par l'un de ses sujets, son désir de retourner définitivement sur ses propres terres afin de superviser la reconstruction de son petit royaume ainsi que d'aider à la convalescence des siens.

De ce fait, il souhaitait ramener celui qu'il réclamait avec lui dès que possible, lui laissant le soin de terminer avec les derniers hommes à la solde du lord noir.

« Il n'en est rien et tu le sais. »

« Alors pourquoi me refuses-tu encore sa présence à mes côtés ? »

« Severus… » soupira-t-il. « Ron…Ron est à bout de force. Je souhaite lui laisser encore quelques jours de repos. »

Harry le vit froncer les sourcils, mécontent et visiblement inquiet.

« Notre accord stipulait qu'il devait rester éloigné des combats. Tu n'as pas ignoré cette part du contrat n'est ce pas ? »

« Pour qui me prends tu au juste ?! Un menteur ?! » grinca-t-il des dents.

« Tu est le fils de James Potter. » rétorqua-t-il méprisant, comme une évidence.

« Et celui de Lily Evans. L'aurais-tu oublié ? C'elle qui fut il y a longtemps ton amie la plus fidèle. »

Le jeune homme l'entendit grogner. Il se souvenait. Certes ils ne s'appréciaient pas, tout comme il n'avait jamais apprécié son père, mais il savait que tout comme sa mère, il n'avait qu'une parole.

« Soit. » finit-il par concéder. « Alors que me caches-tu encore ? Pourquoi celui que je réclame ne peut m'accompagner ? Pourquoi ne puis-je pas même le voir ?!»

Voilà où était le cœur du problème. Ce qu'il n'avait encore osé lui avouer. Et Merlin savait que Severus Snape allait entrer dans une colère noire.

Cela ne devrait même pas le surprendre. Après tout avec Hermione, ils étaient surnommés le trio d'Or, incorrigibles personnages téméraires, s'élançant dans toutes les batailles. Il avait bien fait en sorte de l'éloigner des combats en lui confiant les missions les plus éloignées des champs de bataille. Mais bien sûr, et il aurait dû s'en douter, il avait réussi à se trouver en première ligne. Par quel stratagème cela était il dû ? Il n'en savait rien mais au final, le résultat était le même, et il n'était pas beau du tout.

« Ron… » il inspira presque avec difficulté. Le souvenir du jeune homme lorsqu'il avait réussi à le retrouver à et le ramener resterait certainement ancré dans sa mémoire avec une précision chirurgicale durant le reste de ses jours. « Il a été capturé, il y a quatre mois. Nous l'avons récupéré il y juste deux semaines. »

Il y eut un silence lourd, abasourdi, choqué et durant de longues secondes la tension déjà palpable au début de l'entretien, s'accentua jusqu'à saturer l'oxygène de la tente et comme Harry l'avait prédit, Severus explosa de fureur.

Ses yeux noirs d'encre brillèrent d'un éclat glacial et meurtrier. Son corps tendu comme un arc, il se retenait avec peine de lui sauter à la gorge.

« Et pourquoi a-t-il été capturé ?! Ne t'avais-je pas demandé de prendre soin de lui durant mon absence ? Tu devais le tenir éloigné du danger. C'était notre accord ! »

Harry se leva de son siège de fortune et lui fit face sans la moindre peur. Les canines du Seigneur luisant d'une étincelle de nacre, dangereux.

« Et crois-tu que je l'ai jeté sciemment dans la gueule du loup ?! Il ne devait pas faire partie des dernières batailles, il devait rester en arrière, je le lui avais ordonné. Et il ne m'a pas obéi ! »

« Tu aurais dû le faire surveiller ! »

« Nous parlons de Ron, Severus ! Tu l'as côtoyé durant des mois afin de te rapprocher de lui. Tu sais qui il est ! Un soldat ! Un soldat plein de rancœur et de douleurs. Sa famille entière a péri durant cette guerre ! Il réclamait vengeance et rien n'aurait pu le tenir éloigné indéfiniment ! »

Severus poussa un cri de rage. Et d'impuissance il tourna tel un lion en cage, marmonnant dans sa barbe. Harry se relaissa tomber sur son siège particulièrement inconfortable.

« Je n'aurais jamais dû m'éloigner de lui. J'aurais dû le prendre et le soumettre sans attendre. Une fois de retour au manoir, je vais me faire un plaisir de lui apprendre l'obéissance. »

Ses capes volaient autour de lui, frémissantes, presque vivantes, le rendant imposant, effrayant. Harry s'abstint de lui faire la remarque qu'il n'aurait de toute façon pas pu rester près de lui pour la mission qu'il devait accomplir seul.

Cela équivaudrait à jeter de l'huile sur du feu et Severus aurait tout détruit autour de lui pour évacuer sa colère. Et sa tente avait beau être d'un confort spartiate, il ne tenait pas à la voir complètement anéantie.

« Amène-moi à lui ! Je dois le voir. » ordonna-t-il en se retournant brusquement.

Il hocha la tête fataliste.

« Tu dois savoir avant toute de chose, qu'il est encore faible et qu'il lui est difficile de rester éveillé plus de quelques minutes. Et on ne sait pas ce qu'il a subi pendant ses mois de détention. »

Severus lui jeta un regard polaire.

« Contente-toi de m'amener à lui. »

« Bien, comme tu voudras. » Harry s'avança vers la sortie de sa tente, passant aux cotés du Vampire. Il s'arrêta à son niveau et une lueur cinglante traversa son regard. Deux éclats d'émeraude aussi tranchante qu'une lame de rasoir.

Les mercenaires et soldats sous ses ordres tremblaient devant un tel regard.

Il n'y avait guère de monde pour le contredire lorsque ses yeux verts prenaient l'aspect de pierre précieuse.

« S'il arrive quoique ce soit à Ron, Severus, je te tuerais de mes propres mains, très lentement. »

« Crois-tu me faire peur Avorton ?! N'oublie pas qui je suis. »

Harry renifla, à son tour méprisant.

« Ho je ne l'oublie pas et je ne saurais trop te conseiller d'en faire de même ! » et il souleva la toile de la tente l'invitant silencieusement à le suivre.

Harry avait beau être jeune, il était aussi dangereux et impitoyable que le plus grand mage noir qu'il avait destitué de son pouvoir et massacré sans la moindre pitié.

Harry Potter avait tout pour devenir un chef puissant et craint de toutes les Terres qu'il foulerait. Et la seule chose qui le différenciait de celui qui avait semé la terreur et le sang durant des années, était son humanité.

Harry Potter y ressemblait peut être encore vu son jeune âge, mais il n'avait rien d'un enfant de chœur.

Après tout, porter le poids d'une guerre laissait des traces.

L'infirmerie de fortune du campement s'étendait sur quelques mètres à peine aux abords de la clairière où ils avaient élu domicile. C'était une tente simple, haute mais d'apparence peu spacieuse, déjà usée par le temps et les intempéries. Egalement camouflée par les hautes et lourdes ramures des arbres, il y était assuré une discrétion quelque peu basique mais efficace.

Hermione rappelait à l'ordre toute infraction au règlement, qui consistait à faire maintenir le silence afin de laisser les patients se reposer. Harry et Ron la comparaient parfois à une vieille infirmière acariâtre. Heureusement qu'elle ne les avait jamais entendus. Ils seraient six pieds sous terre dans le cas contraire. Cela n'enlevait en rien son efficacité. Elle était la meilleure dans son domaine.

A peine entrés, les parfums piquants des potions assaillirent leurs sens. Ils en cachaient presque complètement l'odeur métallique douceâtre du sang et celle plus âcre des malades.

Quelques lits de fortune s'alignaient les uns derrières les autres séparés par des rideaux de lin blancs, qu'Hermione avait pris soin d'isoler à l'aide d'un sort bien pratique. Chaque patient était ainsi assuré d'avoir un maximum d'intimité.

Elle s'était également occupée de donner un aspect plus reposant et serein, peignant les pans de la tente de teinte taupe et pastel.

Elle n'avait pas fait les choses à moitié.

Severus ne l'avouerait jamais à voix haute mais Granger était impressionnante en tant que médicomage. Une intelligence vive et toujours désireuse d'apprendre faisait d'elle une sorcière émérite.

Potter, certainement le plus grand sorcier que le monde est porté, farouche guerrier, déterminé et fidèle à ses convictions et ses amis, près à se jeter dans la mêlée sans réfléchir pour sauver une personne.

Et Ronald Weasley…Tout le contraire de ses deux acolytes. Il détonnait totalement. Toujours en retrait, l'ombre derrière ses deux amis, rempart solide protégeant leurs arrières. Fin stratège et meilleur joueur d'échec rencontré jusqu'à présent.

Bien que profondément maladroit dans ses actes et paroles, Ron offrait toujours une épaule sur laquelle ses amis s'appuyaient en cas de besoin.

Il lui arrivait régulièrement de s'emporter mais il finissait toujours par regretter ses actes et au final, il blessait les autres autant que lui.

Il était bon combattant mais semblait avoir beaucoup de problèmes avec sa magie, ayant du mal à la contrôler.

Ron n'était pas parfait, mais dès qu'il avait posé son regard sur lui, il avait su qu'il était celui qu'il cherchait. C'était au dessus d'un simple coup de foudre, c'était plus qu'avoir une âme sœur. Ron était une partie de lui, un morceau de ce qui lui manquait pour être enfin entier.

Il était si différent de lui pourtant, tellement opposé à son comportement froid, arrogant, méprisant et si solitaire.

Ron était un jeune homme social qui attirait les foules autour lui. Il suffisait de le voir sourire de toutes ses dents pour effacer les méfiances et les doutes.

Son sourire un brin trop naïf n'attirait d'ailleurs pas que des personnes amicales. Pris pour quelqu'un de faible, beaucoup s'étaient tenter à le briser. Certains ayant même failli réussir.

Severus s'était émerveillé de son sourire la première fois qu'il le vit, si éblouissant, puis il s'en était étonné. Comment un tout jeune homme comme lui pouvait-il donc continuer de sourire pendant une guerre où, il en était déjà persuadé à l'époque, il avait dû voir tant d'horreurs et fait couler bien du sang.

A cet instant précis, son choix avait été fait. Il acceptait d'aider Harry Potter à l'unique condition de réclamer Ron Wesleay comme compagnon.

Ron deviendrait son calice, et pas plus tard qu'aujourd'hui même.

« Severus ?! Harry ?! Que faites-vous ici ? »

Hermione, les yeux cernés, les traits tirés, le teint encore pâle, les rejoignit d'un pas rapide mais néanmoins silencieux. Les derniers jours avaient été loin d'être une partie de plaisir. Les blessés avaient continué d'affluer, en particulier les prisonniers de guerre, libérés lorsqu' Harry avait défait Lord Voldemort.

Ron en faisait évidement partie. Certains diraient pourtant qu'il avait eu de la chance. Il avait été capturé à la fin de la guerre et n'était resté enfermer en cage que durant trois mois et demi…Trois mois et demi….Il s'en passait des choses en trois mois et demi. D'autres n'avaient pas tenu si longtemps dans les mains de l'ennemi.

Et Ron avait été une pièce maîtresse. Il était un stratège terriblement doué, qui connaissait le mouvement des troupes et Merlin seul savait ce qu'il avait dû subir pour qu'il crache le morceau.

Sans compter qu'il faisait partie du cercle très étroit et très fermé d'Harry, celui que Voldemort haïssait par-dessus tout. A n'en pas douter, il avait également dû le torturer.

Pourtant, ces deux là n'avaient jamais cessé de le chercher malgré cette guerre dont le dénouement final approchait à grand pas. Jamais ils n'avaient relâché leurs efforts et malgré tout ça, Harry avait gagné.

A n'en pas douter, Harry Potter entrerait certainement dans l'Histoire.

« Nous sommes venus voir Ron. Peux-tu nous emmener à lui ? » lui demanda doucement Harry, ses mains légèrement tendues vers l'avant, comme effrayé de la voir si épuisée, presque chancelante sur ses petites jambes, près à la rattraper au moindre faux pas de sa part.

Severus se fit la réflexion que ces trois là avaient bien mérité le surnom qu'on leur avait donné. Aussi téméraires les uns que les autres. Hermione Granger était à peine plus réfléchie qu'eux quand il s'agissait de foncer tête baissée dans la mêlée. Si l'un partait au front, les deux autres suivaient, toujours ensemble, liés par cette étrange amitié qu'ils avaient nouée durant leurs enfances.

D'après lui, ils étaient juste des petits morveux chanceux d'être encore en vie aujourd'hui.

Il eut malgré tout presque des remords à leur arracher Ron, avant de se souvenir que leur lien n'avait pas empêché son rouquin de se faire capturer.

Il avait désobéi aux ordres, ce qui était intolérable. Et il se chargerait de lui faire regretter ses actes plus tard.

Granger hocha la tête d'un air sombre et leur fit signe de la suivre.

Elle s'avança toujours aussi rapidement vers le fond de la tente, isolé du reste de la pièce par un rideau formant un couloir et donnant sur une autre pièce. Il n'y avait qu'un seul lit et Severus repéra immédiatement la chevelure rousse de celui qu'il désirait tant.

Son cœur de vampire manqua un battement et il lui sembla qu'une éternité s'écoula durant ce laps de temps. Ron était là, immobile, presque mort.

Sous les draps immaculés, il semblait à peine visible. Malingre, la peau trop pâle, presque maladif, les joues creusées par la faim, les yeux cernés d'épuisement. Ses paupières ne cessaient de tressaillir sous l'effet d'un rêve particulièrement agité, ou plutôt un cauchemar. Il entendait son souffle si léger dans l'air, son cœur encore trop rapide qui battait dans sa poitrine, frappant contre les côtes.

Sa magie vacillante, telle la flamme d'une bougie, prête à s'éteindre à la moindre brise, fluctuait au rythme frénétique de son coeur

Son propre sang battait dans ses tempes, assourdissant, sa vision réduite à ce lit trop propre pour ce corps trop faible qu'il en devenait indécent.

Où était le Ron aux immenses yeux bleus, aux sourires ravageurs, au visage bronzé cachant à peine ses taches de rousseur qui s'étalaient sur ses pommettes et son nez, au corps élancé et légèrement dégingandé ? Où était cet impertinent, grande gueule, jovial et indispensable à son équilibre ?

Il devait le protéger, le ramener, le soigner. C'était à lui en tant que Seigneur vampire de prendre soin de lui, de son calice, de son compagnon. Et pour le moment, tout ce qu'il voyait n'était que désolation.

Il grogna, possessif. Ron lui appartenait et il empêcherait quiconque de l'approcher à présent, et qu'à cela ne tienne, s'il le faut il l'enfermerait dans une cage. Il ne pourrait être blessé ni par lui-même ni par un autre.

Et Merlin, il trouverait les responsables et leur ferait payer les conséquences de leurs actes.

Ron gémit dans son sommeil et Severus fut à ses côtés l'instant suivant. Assis près de lui, sa main blanche survola à peine l'épiderme de son visage, caresse fugace d'un papillon. Il le sentit frémir mais ne se réveilla pourtant pas, bien trop brisé pour sortir de ses songes.

« Severus… » souffla lentement Hermione. « Je fais tout ce qui est en mon pouvoir pour l'aider à se rétablir…je…il est…tellement faible et je n'arrive pas à accélérer sa guérison. » souffla-t-elle d'une voix pleine d'émotions. Potter lui serrait doucement l'épaule en réconfort alors que son propre regard trahissait son propre désarroi, sa propre impuissance.

Il leur jeta à peine un regard et lentement laissa ses mains voyager, retirant les draps pour laisser voir l'ampleur des dégâts.

Il grinça des dents. Il torturait lentement chacun de ses tourmenteurs pour lui avoir fait subir ça.

Ron avait perdu une grande partie de son tonus musculaire et de sa masse graisseuse, ne laissant qu'un corps amoindri. De trop nombreuses cicatrices marquaient son corps et même lui ne pourrait les effacer.

Il devrait apprendre à vivre avec.

Mais ce qui l'inquiétait le plus, c'était les répercutions psychologiques qui allaient en découler. Severus n'hésiterait pas à forcer sa conscience pour en découvrir tous les souvenirs de cette période d'enfermement, si lui-même ne lui en faisait pas part lorsqu'il serait en meilleure forme.

En attendant, il devrait se montrer patient envers lui. Sa convalescence risquait d'être longue.

Ses longs doigts noueux prolongèrent leurs offices sur le corps malmené, s'attardèrent sur chaque plaie en voie de guérison ou déjà cicatrisée. Son regard d'encre se posa sur toutes les parcelles de peau visibles, suivant ses mains dans un balai lent pour finalement s'arrêter sur son ventre creux.

Il y posa délicatement sa main, sentant Ron se tendre inconsciemment. Il se tortilla légèrement comme gêné par cette intruse sur son corps avant de se calmer et de redevenir immobile.

Il fronça les sourcils et se retourna pour observer ses deux acolytes.

« Granger…Savez-vous d'où vient la fluctuation irrégulière de sa magie ? »

Elle sembla étonnée par sa question mais ne put que nier de la tête, la gorge nouée par l'émotion. Harry la soutenait toujours.

Elle n'avait jamais réussi à en savoir plus à ce sujet. Ron refusait systématiquement tout examen complémentaire. Tant qu'il pouvait se battre, cela lui suffisait amplement

« Je crois savoir d'où cela vient. Je ne pensais pas une telle chose possible, rien n'indique un tel précédent dans sa famille. » murmura-t-il plus pour lui-même que pour son petit comité.

« De quoi parles-tu Snape. » s'agaça Potter. Lui et sa patience légendaire…

Severus poussa un profond soupir devant tant d'idiotie. Et dire qu'il avait sauvé les Terres du Sud.

Il leur jeta un regard plein de dédain.

« Ron est un porteur. » lâcha-t-il dans un souffle presque abasourdi. Si Ron était un porteur, alors il pourrait porter un héritier. Et bien que n'en montrant rien, il en fut particulièrement satisfait.

Quoiqu'il devrait attendre avant d'ouvrir une bonne bouteille de vin. Pour le moment son stupide rouquin avait besoin de soins.

« Pardon ?! Mais c'est impossible ! Je l'aurais vu ! » s'offusqua la jeune médicomage.

« Sauf s'il désirait le cacher. Les porteurs ont toujours eu une magie instable les rendant plus fragiles et il savait parfaitement, que si vous le découvriez, vous ne l'auriez pas laissé combattre à vos côtés. » énonça-t-il comme la plus logique des évidences.

Harry grimaça. Il avait raison, il ne pouvait pas le nier.

« Cet idiot en le cachant par la magie n'a fait que la rendre encore plus instable ! Il y aurait pu avoir de graves conséquences. » Malgré les remontrances qu'il faisait, une note attendrie trahit son ton colérique.

Ron choisit cet instant pour gémir de nouveau. Il frissonna de froid et il s'empressa de le recouvrir.

Il l'observa encore quelques longues secondes avant de se décider. Il était temps d'en faire son calice officiel et de le marquer.

La guérison n'en serait que plus aisée ensuite.

Il passa délicatement son bras derrière ses épaules et le souleva pour le caler contre son torse. Il ne réagit pas au mouvement et sa tête retomba légèrement en arrière.

Hermione se tendit et s'apprêta à intervenir, mais Harry raffermit sa prise l'empêchant de s'avancer. Elle lui jeta un regard inquiet et presque désespéré.

« Nous ne pouvons rien faire. Il est sien, tu le sais. Et c'est peut être la meilleure chose à faire dans l'immédiat. » souffla-t-il.

« Mais… »tenta-t-elle une dernière fois

« Hermione ! » tonna-t-il d'une voix de gorge, profonde et autoritaire. « Severus est un vampire et tu sais mieux que moi ce qui risque d'arriver si tu l'interromps maintenant. Viens, laissons les tous les deux. »

Il la poussa doucement vers la sortie, refermant les rideaux derrière lui.

Severus ne le remarqua à peine, son attention tournée vers Ron dont le visage se teintait d'angoisse dans son sommeil.

Il semblait si fragile dans ses bras, du cristal qui se briserait au moindre choc.

« Ron. » appela-t-il doucement, sa main libre de nouveau posée sur son ventre. « Ron, réveille- toi. »

Le jeune homme fronça les sourcils, comme importuné par une sensation désagréable. Il se rendait bien compte qu'il était trop éreinté pour sortir seul du sommeil.

« Ron, il faut te réveiller ! » intima-t-il un peu plus fermement. Il n'y eut aucune réponse.

« Ouvrez les yeux Mr Weasley ! Regardez-moi ! » ordonna-t-il cette fois d'une voix impérieuse.

Il y eut cette fois-ci une véritable réaction. Les paupières du rouquin frémirent et avec un effort de volonté, des pupilles bleues se dévoilèrent enfin à son regard. Il lui fallut plusieurs longues secondes pour faire le point et il dodelina de la tête, cherchant frénétiquement un point de repère dans la confusion de son esprit.

Severus lui maintint le visage en face l'obligeant à fixer son regard dans le sien, mais déjà il le voyait de nouveau battre des paupières, la fatigue reprenant déjà le dessus. Il devait lutter avec la volonté défaillante de son futur calice, pour le maintenir, si ce n'est éveillé, au moins à la limite de la conscience.

« Ne te rendors pas Weasley ! » tonna-t-il aussi durement. « Nous n'avons pas beaucoup de temps. Fais encore un effort. »

Il le vit hocher la tête imperceptiblement. Severus plongea au fond de son propre regard, l'hypnotisant, l'obligeant, le forçant à maintenir son attention braquée sur lui. Il l'entendit gémir sous la pression qu'il lui imposait.

« S'il…s'il vous plait…fatigué. » haleta-t-il d'une voix rauque, à peine audible

Il se mordit le poignet avec suffisamment de force pour l'entailler et faire couler le sang.

« Weasley. » continua-t-il ignorant sa plainte. « Tu dois avaler à présent ! » et il posa sa chair blessée sur les lèvres sèches du malade

Ron tressauta légèrement et voulut repousser la main envahissante mais le vampire accentua la pression de son regard. Il laissa alors ses mains retomber mollement sur le matelas, incapable de défier de tels yeux.

Severus maintint la pression jusqu'à ce qu'il estime en avoir fait couler assez, lécha sa plaie et massa délicatement la gorge l'aidant à déglutir.

« Voila, bon garçon… » murmura-t-il avec un léger sourire, relâchant enfin la tension qu'il maintenait. Le garçon s'affaissa complètement dans ses bras, le souffle court. « Tu peux te reposer à présent » et il passa sa main sur ses paupières, l'incitant à fermer les yeux. Ron replongea presque immédiatement dans le sommeil.

Et n'ayant que trop attendu cet instant, Severus plongea ses crocs dans la gorge offerte du rouquin, se délectant enfin de ce nectar tant convoité.

Il entendit Ron hoqueter de stupeur, se réveillant en sursaut, avant de se débattre mollement, ses bras et ses jambes tentant de repousser ce qu'il considérait comme un ennemi. Son corps tentant de se mouvoir pour lui échapper.

Le vampire gronda face à cette rébellion. Il était à présent, sien, et il n'avait plus autorité pour lui tenir ainsi tête. Le calice lui devait soumission. Il le plaqua plus fermement contre lui, empêchant tout autre mouvement désordonné. Il en profita pour avaler encore quelques longues goulées de ce sang si riche.

Miel…Ron avait le goût du miel, celui des fleurs de cerisier, et de poirier.

Si bon. Depuis combien d'années n'avait-il pas bu un sang si savoureux ?! Rien n'était comparable à celui-ci. Epais et chaud coulant le long de sa gorge, un nectar divin…Il ne pourrait jamais se lasser d'une telle saveur, d'un tel parfum…si délicat, qu'il lui en retournait les sens.

Il lutta pour garder le pas sur sa conscience et garder le contrôle de lui-même. Il pourrait bientôt s'abreuver à cette gorge chaque jour de son existence. Il n'avait pas besoin de le vider.

Il ne devait pas oublier, Ron était son calice à présent.

Un grognement de plaisir franchit ses lèvres alors qu'il s'arracha avec difficulté à cette étreinte exquise.

Ce trésor lui appartenait, son désormais calice. Une petite perfection qu'il tenait dans ses bras possessifs.

Ses yeux noirs brillaient d'un éclat de métal noir, euphorique d'un tel cadeau !

Ron qui l'observait d'un regard presque éteint, les yeux mi-clos et dont l'une de ses mains s'était accrochée à sa chemise durant le processus.

« Tout va bien. » le rassura-t-il d'une voix bien plus tendre que précédemment. Cela lui correspondait si peu, mais déjà le lien se mettait en place et le besoin de prendre soin de lui prenait le pas sur son caractère solitaire.

« A présent, tu m'appartiens Ronald Weasley »

Le jeune patient frissonna et la dernière chose que son esprit enregistra fut le regard noir d'encre qui l'hypnotisait encore.

A suivre