Bonjour, tout le monde ! Voici le dernier chapitre d'Au fil de la lame. Je poste aujourd'hui parce que, demain, je dois poster un one-shot GerIta pour un défi. La date du 10 juillet doit être obligatoirement respectée et comme je ne poste pas deux fois par jour, il aurait fallu faire un choix… Etc...Et donc, j'avance la date du chapitre : Faiblesse.

J'ai réussi à faire un ajout à cette fin, et je trouve que c'est mieux qu'avant…

Arthur avait l'impression que la dernière semaine n'était qu'un rêve vaporeux duquel il avait du mal à s'extraire. Il se souvenait surtout du savon que lui avait passé son grand frère écossais de la veille. Il en avait encore les oreilles saturées de remontrances en tout genre. Et pour ce qui était de Francis… Il ne se souvenait plus trop mais les démangeaisons de ses lèvres ne lui disaient rien qui vaille, il était avide de baisers mais il ne céderait pas à son envie. De ce fait, il était un peu perdu.

Son corps restait douloureux malgré les soins qu'on lui avait prodigués. Il était sain et sauf ce qui était encourageant. Par contre, la façon insistante qu'avait Francis de le regarder avec cette lueur lubrique le mettait mal à l'aise.

Alba lui avait susurré qu'il avait pas mal déliré durant le début de sa convalescence. Ils avaient également eu une explication sur son parchemin. Son frère n'avait rien dévoilé à Francis sur ses sentiments amoureux écrits sang sur blanc mais il l'avait enjoint à les faire taire pour sa sauvegarde. Le français serait du genre à profiter d'une telle faiblesse de sa part pour envahir leur Royaume. Arthur avait eu un sourire triste en lui promettant de faire très attention.

Et pourtant, ce traître de frère l'avait laissé aux bons soins de Francis après une terrible négociation entre eux. Arthur n'avait jamais vu Francis et Alba crier l'un sur l'autre, ils étaient plutôt complices en temps habituel ce qui l'avait toujours énervé, mais cette fois-ci, ce ne fut pas le cas. Ils s'étaient disputés sa garde avec virulence. D'habitude, il n'était pas le bienvenu.

« Bon, on va lever l'ancre, l'avertit Francis en revenant à son chevet.

- Quoi ! On repart pour un voyage ! »

Arthur se redressa pour parler à Francis d'égal à égal, il n'appréciait pas d'être une ou deux têtes plus bas que lui. Ils étaient beaucoup trop proches du point de vue anglais, Francis avait toujours cette sale manie de coller tous ses interlocuteurs.

« Arthur, je suis aussi enchanté que toi de cohabiter encore quelques temps. C'est pour ton bien. J'ai des ordres, et je pourrais te remettre à la Royal Navy puisque je dois rejoindre le « Unicorn ». C'est pour cette raison que ton frère te laisse entre mes mains.

- J'avais trop mal à la tête pour écouter. Et le couteau ?

- Je t'ai déjà dit qu'Alba et moi avons tout fait pour le détruire. Et c'est chose faîte ! Maintenant, nous n'avons plus rien à craindre. J'enverrais tout de même des espions très fidèles à ma personne enquêter sur cet artefact. Il ne manquerait plus qu'il y en ait d'autres…

- J'ai déjà fait des recherches en ce sens, il n'en existe pas d'autres.

- Ça ne coûte rien de vérifier de temps à autre… »

Francis se mordilla les lèvres avec cet éclat de désir si particulier qui le faisait chavirer. Trop proches, ils étaient trop proches. Pas de doute, il avait dû l'embrasser dans sa fièvre.

« Qu'est-ce que tu crois que je fais, répondit-il avec agressivité.

- En tout cas, celui-là nous est passé sous le nez. Il a fait un petit tour dans ton foie gorgé d'alcool. »

La nation anglaise râla devant cette remarque, son penchant pour la boisson ne regardait pas son rival. Il voulut répliquer méchamment sur le libertinage de Francis mais il se contint face aux yeux lagons animés d'envies coupables. Ne pas emmener Francis sur le sujet du sexe, il ne fallait pas que cela dérape. Arthur observait Francis avec méfiance, ne s'était-il pas rapproché lors de la conversation. Le français pencha un peu la tête sur le côté avec un petit sourire séducteur, il semblait un peu trop heureux par rapport aux jours précédents. Mauvais tout ça… Un petit détail salvateur fit tilt dans le cerveau d'Arthur.

« Et pourquoi me ramènes-tu à la Navy ? Est-ce que tu sais ce qu'ils feront à Kirland, la terreur pirate des océans ?

- Monsieur le Commandant Kirkland, sache que j'ai ton ordre de mission officiel entre mes mains. Je l'ai caché pour que tu ne t'enfuies pas sans l'avoir récupéré, chantonna Francis.

- Oh, non, ce n'est pas vrai… »

Francis savait donc ce qu'il préparait depuis des années pour venir à bout de tous ses ennemis en Europe dont lui. Le seul avantage à ce qu'il soit courant fut qu'il lui laissa plus d'espace vital. C'était un très bon sujet en fin de compte.

« Je suis très mécontent, lui fit part Francis.

- Et dire que j'aurais pu prendre l'avantage sur toi et sur Espagne sur les mers avec mes formations de combat…

- Pour l'instant, tu as un temps d'avance. Et je vais te garder jusqu'à ce que je te rattrape ou que je te surpasse.

- Sans vouloir te vexer, tu n'es pas un très bon tacticien.

- Comment ça ? Je te résiste depuis des générations. »

Arthur pesa longuement le pour et le contre de rappeler à Francis la plus grande de ses défaites contre lui. Ce serait la meilleure façon de l'éloigner de son corps pendant quelques temps.

« Azincourt. »

Il y eut un silence lourd. Très lourd. Un silence de plomb.

Un regard d'acier.

L'anglais voyait bien la rage sous-jacente qu'il avait réveillée en la nation française ainsi que tous les efforts de celle-ci pour la contenir.

« Je sais très bien pourquoi tu fais cela », répliqua Francis en se rapprochant dangereusement de lui.

Arthur retint sa respiration devant l'assurance du français.

« J'ai très envie de t'étrangler pour le mot que tu viens de prononcer…

- Ne te gêne pas Francis.

- …mais ça m'embêterai vraiment de t'avoir sauvé pour rien… Une partie de moi regrette déjà… », lui avoua-t-il en se portant tout contre lui.

Leurs fronts se touchaient, Arthur allait s'insurger contre cette invasion illégitime mais Francis se recula avec un sourire amusé.

« Je sais », fut sa seule explication avant de sortir sur le pont.

Le cœur battant, Arthur se demandait bien ce que Francis avait bien pu entendre de sa bouche fiévreuse. Il espérait qu'il ne lui avait pas dévoilé qu'il fantasmait sur lui ou pire qu'il l'aimait. Ce serait une véritable catastrophe.

Arthur se mit debout prêt à courir après le français bienheureux mais il fut bien vite arrêté dans sa tentative par la douleur dans son flanc. Il prit donc son mal en patience pour attendre le retour de son tortionnaire.

Qu'est-ce qu'il avait bien pu dire à Francis ? Vu qu'il l'avait sûrement embrassé, c'était en rapport avec ses sentiments d'attraction et de possessivité exacerbée. Il était cuit si Francis avait réagi de cette manière après avoir entendu le mot honnis. Il devait savoir ce qu'il ressentait, il n'y avait pas d'autres explications possibles. Et Francis s'en amusait. Evidemment, ce vil séducteur adorait être l'objet de désirs inavouables. De la part de son rival, ce devait être l'apothéose dans son égo surdimensionné.

Ou peut-être avait-il parlé de ses projets politiques…

Arthur ne se fit pas d'illusions plus longtemps, son allié du moment avait appris quelque chose d'assez intime pour le rendre d'aussi bonne humeur. Et ce regard bleu tourmenté par la luxure… Et si… Arthur préféra ne pas y penser, il se concentra plutôt sur de nouvelles formations de combat où il vaincrait l'autre imbécile pas foutu de faire une manœuvre correctement.

La perspective de lui foutre une raclée lui permit de se calmer un petit peu jusqu'à ce qu'il réapparaisse.

« J'ai fait mon devoir, nous sommes en haute mer, tout va bien.

- J'aimerais savoir ce qui te rend si joyeux… »

Francis, un doigt sur ses lèvres, eut une expression énigmatique mêlée à de la gaieté.

« Ah, Arthur, si tu savais comme tu es bavard quand tu es malade… Et actif, également… Tu joins les gestes à la parole... »

Arthur s'humecta les lèvres en râlant intérieurement. Qu'est-ce qu'il avait bien pu se passer entre eux ?

« …C'était pareil quand nous étions petits, tu m'en avais dit des choses sur les licornes, les fées… C'était mignon…

- Je t'ai parlé de faeries ?

- Non… Un petit peu, se rappela Francis, mais ce n'est pas ce que j'ai retenu d'essentiel.

- Tu pourrais arrêter de tourner autour du pot, c'est extrêmement désagréable. »

Francis siffla entre ses dents en tournant un peu sur lui-même comme s'il était troublé par ce qu'il savait.

« C'est compliqué.

- C'est très simple, tu poses tes fesses gigoteuses et tu me fais un compte-rendu sur les idées délirantes que j'ai pu avoir sous la fièvre.

- Tu as des vues sur mes fesses, demanda Francis avec amusement.

- Tu feras moins le malin quand tu seras sous domination anglaise.

- Je n'attends que ça ! C'est dommage que tu sois blessé, on aurait pu passer un agréable moment... »

Les minauderies du français firent un peu peur à Arthur. Francis avait pris le sens de la domination sous sa forme sexuelle ce qui l'inquiétait énormément. Peut-être, avec un peu de chance, n'avait-il avoué que son penchant pour le corps de Francis…

« Tu ne penses qu'à ça, s'insurgea-t-il.

- Depuis que tu es à bord, oui, j'y pense… Je croyais que c'était couru d'avance… J'y pensais même quand je m'étais une tactique au point pour te capturer. Oui, j'en ai envie. Et je sais que toi aussi, s'énerva Francis. Alors je ne vois pas pourquoi nous devrions nous priver de profiter de nos deux beaux corps en parfaite forme physique. Enfin, presque dans ton cas…

- Le sexe, signifia Arthur avec mépris.

- Avec toi, je n'arrive pas à trouver les mots. Tu prends toujours la mouche et tu me repousses malgré toi. J'ai plus de facilité avec les gestes mais, là aussi, tu refuses tout contact.

- C'est peut-être parce que je n'ai pas envie d'être proche de toi.

- Menteur », l'accusa Francis avec beaucoup de sérieux.

Arthur détourna le regard, son souhait le plus cher était de se retrouver dans les bras français le plus souvent possible mais il savait que ce serait invivable avec le besoin viscéral de son peuple à anéantir celui de Francis.

« Je suis sincère Francis, je ne veux pas être aussi proche de toi. »

Il se retourna vers le français, celui-ci était revenu près de lui. Ne pouvait-il donc pas rester à sa place ? Loin de lui !

« Tu veux ce que je te dise ce que tu m'as révélé sur toi, proposa Francis en mettant le doigt sur le cœur anglais ce qui l'affola.

- Vas-y, tourne le à ton avantage. Mais qu'est-ce que tu fais ? Vire de là ! »

Francis était monté sur le lit pour le surplomber de tout son poids avec un sourire carnassier. Son odeur l'envahit alors que la carnation de sa peau délicate devint tentante mais Arthur était bien décidé à ne pas y céder.

« Attends la fin de ma petite démonstration…

- Ah, non ! »

Arthur se rebiffa, et après quelques échanges de tapes sur les mains, Francis bloqua l'anglais sur la couchette. Arthur hésitait à retourner la situation car il n'aurait certainement pas l'avantage très longtemps.

« Qu'est-ce que tu veux, siffla-t-il avec hostilité.

- Pour résumer… Il y a six jours, tu m'as plaqué contre le mur en m'embrassant comme si ta vie en dépendait. Tu m'as un petit peu allumé. Tu m'as dit que tu me voulais, murmura Francis avec une voix grave et plaisante.

- Je veux ton territoire, tu le sais, grogna Arthur en montrant les dents. Il n'y a rien de nouveau.

- Je t'ai demandé comment. Tu m'as mis dos par terre, puis tu m'es monté dessus comme je le fais maintenant. Tu t'es penché. »

Francis accompagna le geste à la parole, Arthur eut un léger geste de recul apeuré.

« Et tu m'as de nouveau embrassé. Juste comme ça. »

Arthur retrouva les lèvres qu'il désirait dans un attouchement très doux mais il les repoussa.

« Tu as eu la même réaction que moi. Je ne savais pas où tu voulais en venir…

- Où veux-tu en venir, demanda Arthur agité.

- Et là, tu m'as dit des choses que je n'oublierais jamais, soupira Francis.

- Ça, ça peut s'arranger avec un sort. Et je n'hésiterais pas.

- Ce serait vraiment une erreur monumentale pour nous deux.»

Arthur plongea dans le regard de Francis ne sachant qu'espérer de sa part. Il ne pouvait deviner l'étendue des connaissances françaises sur ses tourments intérieurs. Le français tourna sa tête dans un sens puis dans un autre sans pour autant dire quoi que ce soit.

« J'ai un peu peur d'en parler, finit-il par avouer.

- Mais de quoi, bredouilla Arthur. Je ne sais plus ce que j'ai bien pu te dire…

- C'est ça qui me fait peur. Tu vas tout nier en bloc, te refermer sur toi-même et on sera reparti pour une dispute…

- Viens-en au fait parce que je crois que je ne vais plus te supporter très longtemps. »

Francis relâcha sa poigne sur son corps puis il se releva légèrement tout en cherchant ses mots dans un soupir plaisant. Il avait ses hanches sur les siennes, et Arthur espérait que Francis ne sentait pas le début de son excitation.

« Je pense que tu tiens à moi plus que tu ne le devrais.

- Les beaux pâturages de France, la côte Atlantique et Méditerranéenne, les montagnes…

- Ça va, j'ai compris que tu aimes un peu trop mes régions vitales. Tu me l'as fait savoir avec tes « je te veux tout à moi… »

- J'ai toujours désiré accaparer ton territoire.

- C'est ton peuple qui en a envie. Pas toi.

- Si, moi aussi.

- Houlà, je suis plus en danger que je ne le croyais. Sapristi ! Je n'ai pas fini Arthur. Après tu as rajouté que je ne devais voir personne d'autre que toi. C'est fou ce que tu tiens à ce que je te sois fidèle.

- Sous mon royaume…

- C'est peut-être le fait qu'on soit allié qui te tourne la tête…

- Mais pas du tout !

- …Ou alors le fait que tu m'aimes. »

Pris au piège, Arthur tenta de reculer mais les coussins l'en empêchèrent. Voilà, il y était, son pire cauchemar se réalisait. Francis jouait avec ses sentiments sans aucune délicatesse. Cet amour à sens unique lui pourrissait la vie. Et maintenant que son ennemi naturel connaissait sa faiblesse, il s'en servirait contre lui. Il tenta le tout pour le tout.

« Bien sûr que je t'aime bien quand même, tu as été mon ami d'enfance… »

Les yeux de Francis lui parurent flamboyants, un doigt se posa sur sa bouche alors que son rival faisait attention à ses mots.

« Je ne parlais pas de cette sorte d'amour. Plutôt de ce qui t'a poussé à m'embrasser et à me séduire…

- Francis, je… Tu n'avais pas à savoir cela, s'énerva Arthur avec les larmes aux yeux. Je te connais bien, tu vas en profiter à mort. Tu vas t'amuser avec ce que je ressens... »

Arthur ne put continuer parce que Francis, sérieux, avait posé sa main sur sa bouche pour la bâillonner.

« Non, tu ne me connais pas aussi bien que tu le prétends. Comme je ne te connaissais pas aussi bien que je m'en vantais. Je ne m'étais jamais rendu compte de ce que tu éprouvais pour moi. A titre personnel. J'étais trop aveuglé par cette haine habituelle de nos peuples que nous nous jetons à la figure. Mais ça, ce n'est qu'une partie de nous. Nous ne sommes pas qu'une nation... »

La main de Francis glissa pour lui permettre de s'exprimer.

« Qu'est-ce que je ne connais pas de toi, demanda-t-il sans oser croire à quoi que ce soit.

- Ce que j'ai toujours voulu te cacher parce que j'avais la trouille de ta réaction. »

Dans un soupir, Francis se cala contre lui en faisant attention de ne pas lui faire mal. C'était un câlin tout simple, la chaleur du corps de Francis contre le sien avait la sensation agréable d'une bonne surprise. Avec un soupir de résignation, il prit Francis dans ses bras. Il n'y avait que de la tendresse. Rien de dangereux. Il ne s'y attendait pas. Francis finit par caler son visage dans un angle où ils pouvaient se faire face. Ses yeux exprimaient tellement de choses plaisantes, Arthur se sentit vraiment spécial dans son regard. Les joues du français rougirent avant qu'il ne se confesse à lui.

« Je t'aime moi aussi. »

Ce fut au tour des joues d'Arthur d'être envahies par une rougeur incommodant alors que ses paupières s'écarquillaient d'étonnement. Il avait du mal à y croire. C'était peut-être une ruse ou une blague. Il entendait dans le doute le plus confus alors qu'il aurait dû se réjouir d'une telle réciprocité. Les iris de Francis se troublèrent de chagrin à son tour. Et il put se rendre que cet amour blessait autant Francis que lui-même à cause des siècles d'animosité entre leurs deux pays qui les avait éloignés de l'essentiel. Il n'avait pas le droit de piétiner ses sentiments. Il comprenait Francis, il avait peur de lui en parler tout comme lui n'avait jamais voulu en faire part à quiconque. Pour tous, c'était inconcevable. Eux-mêmes, ils avaient espéré sans pour autant pouvoir y croire.

Arthur avait envie de leur donner une chance. Il resserra sa prise sur le dos de Francis et il l'embrassa avec beaucoup d'affection en lui disant ces trois petits mots si importants dans sa langue natale. Ils eurent un rire complice alors que les larmes s'invitaient dans cet instant de bonheur partagé. Et là, dans ses bras aimants, Arthur put sentir un soulagement intense dans ses désirs. Francis devenait son compagnon de son plein grès alors il n'avait plus aucune raison valable de le conquérir par la force. Cela lui fit un bien fou tout comme ses lèvres contre les siennes dans une apposition simple.

« Eh bien, ça a été encore plus difficile que je ne le croyais, finit par commenter Francis après plusieurs baisers sages.

- Je ne suis pas quelqu'un de simple à vivre.

- Je suis heureux que tu reconnaisses que tu as sale caractère.

- Et toi, ce n'est pas mieux…

- Il est vrai que je me fâche dès que tu ouvres ton clapet. Il n'y a que toi pour me faire réagir comme ça, confia Francis. Je perds de suite mes moyens, c'est sûrement parce que tu me plais…

- Et tu as réfléchi à comment on fera après avec nos devoirs respectifs…

- J'ai tendance à foncer quand l'amour est de la partie.

- Et ça fait combien de temps que tu es amoureux de moi sans me le dire, se moqua Arthur. Tu appelles ça foncer ?

- Là, tu marques un point… Mais ce n'est pas mieux de ton côté. Quand même m'envahir pour pouvoir être avec moi…

- C'était purement tactique et politique.

- Mais bien sûr, tu as dit énormément de choses sur la guerre de cent ans dans ton délire…

- Mince, alors, s'alarma Arthur.

- Et je n'arrive même pas à t'en vouloir en tant qu'individu. Par contre, mon sang de nation a bouilli dans mes veines. J'espère que tu ne me feras plus jamais de coup pareil.

- A part que tu rompes abruptement en courant la gueuse, je ne vois pas ce qui me motiverai à te faire du mal par moi-même.

- Je savais que c'était dangereux de t'aimer. J'ai fait une croix sur mes aventures palpitantes, j'espère que je tiendrais le coup quand tu seras loin de moi, se plaint dramatiquement Francis.

- Si j'apprends que tu vas voir ailleurs, ma vengeance sera terrible.

- Je n'en doute pas, je renonce à une grande partie de ma liberté chérie pour toi. En tout cas, j'ai eu une grande preuve de ton amour pour moi quand tu m'as protégé de ton corps. »

Francis l'embrassa de nouveau en faisant courir ses mains baladeuses sur son corps. Arthur laissa celui-ci réagir à ces caresses et il eut l'impression d'être plus libre. Il soupira contre sa bouche alors que leurs langues se retrouvaient enfin. Ils bataillèrent un moment jusqu'à ce que Francis s'arrête. Arthur l'interrogea du regard avec un peu d'appréhension.

« Désolé, mais tu n'es pas en état. Si je continue, je ne pourrais pas me stopper. C'était déjà très frustrant la dernière fois…

- Excuse-moi pour cette fois-là. Je ne voulais pas te faire de mal en te voulant à tout prix.

- Et tu ne voulais pas souffrir. Tu es déjà pardonné. »

Francis l'embrassa brièvement à nouveau après un sourire heureux.

« Bon, je vais m'occuper avec mes hommes pour oublier le beau et jeune anglais qui m'attend sagement dans ma cabine…

- Reste ici, grogna Arthur. Ne va voir personne d'autre.

- …En crevant de jalousie, s'amusa Francis. Bon, je reste. A tes risques et périls. »

Francis s'installa bien confortablement sur lui tout en ne pouvant s'empêcher de jouer avec son corps avec des petits gestes innocents. Ils restèrent une grande partie de l'après-midi dans les bras l'un de l'autre à se bécoter et à se rassurer sur leurs sentiments dévoilés.

Quelques jours plus tard d'amour pur et d'eau fraîche, Arthur fut autorisé à se déplacer sur le pont. Les marins français lui jetaient souvent des regards torves mais la nation anglaise ne s'en préoccupait pas en devenant aussi agréable que possible. Il discuta un bon moment avec le second pour lequel il avait autant de sympathie que pouvait l'avoir un officier anglais pour son homologue français. Donc, beaucoup de respect sans pour autant partager de l'amitié.

Le cuisinier lui fit un esclandre comme quoi il devrait déjà être mort et enterré ce qui fit courir tout un tas de rumeur parmi les rangs français. Il entendit clairement les mots : sorcellerie, démon et enfer ce qui ne fut pas pour le rassurer. Francis dût intervenir en précisant qu'il était de constitution fort solide pour un britannique. Et Arthur n'avait sûrement pas infiltré la piraterie sans de solides atouts à la base ni survécu aux différentes marines sans quelques facultés extraordinaires.

« Donc, méfiez-vous de ce chiendent d'anglais. C'est comme la mauvaise herbe, ça repousse ! Et comme les chiens, ça mords très fort. Et n'oubliez pas, je dois le rendre en un seul morceau à la marine anglaise. Et puis, si on avait vraiment eu la poisse, on n'aurait jamais pu vaincre les hollandais. »

Le dernier argument parut les convaincre suffisamment pour que les marins se calment.

« Je ne suis pas sûr que ton discours fasse long feu, commenta Arthur.

- Je te protègerai avec toute mon autorité.

- Et que feras-tu en cas de mutinerie ?

- Ils ne peuvent pas se rebeller contre moi, je suis leur nation. Ils n'y penseront même pas. Par contre, tenter de t'assassiner dans mon dos les effleurera. Ne les tue pas, je t'en prie.

- Je ferais de mon mieux », soupira Arthur.

Francis retourna aux commandes du navire après un dernier regard langoureux.

Arthur eut un petit sourire idiot devant son attitude, il n'avait jamais été aussi heureux. Il ne voulait pas penser aux heures sombres qui les attendaient où leur affection serait mis à mal par leur devoir mais il ne pouvait s'en empêcher. Serait-il à nouveau capable de se défendre face à Francis ? Ou de l'attaquer quand le moment serait venu ? Sans avoir de remords. Arriverait-il à mettre de côté son amour pour sa nation ? Francis lui avait dit qu'il accepterait tout de lui que ce soit des blessures ou des caresses. Il lui avait dit qu'il en serait de même pour lui. Ce qui comptait était certainement ce dont il avait envie secrètement. Être ensemble de corps comme de cœur. Pas en tant que nation mais en tant qu'hommes.

Ce serait difficile à travers les siècles de tourmentes qui les attendaient mais ils avaient déjà posé des bases solides à leur relation en mettant des limites à la barbarie. Ne se blesser que dans le cadre d'un combat. Respecter l'autre en tant que prisonnier. Pas de torture, pas de violence. Et maintenant, pas de geste d'amour en public. Aucune allusion à leur relation. Pas même devant les autres nations.

Arthur se demandait s'ils tiendraient le secret bien longtemps.

Ils avaient chacun un frère au courant de leur penchant pour l'autre. L'Espagne pourrait en tirer profit alors qu'il doutait qu'Ecosse n'en joue. A moins que tous ses frères s'échangent tous les potins possibles et inimaginables sur lui, il n'avait rien à craindre. Et puis, ce n'était plus dans l'intérêt d'Ecosse de lui faire du mal.

« A quoi penses-tu ?

- A Antonio.

- Oh, c'est vrai que je me demande pourquoi il m'a aidé à te capturer. On avait un deal mais on était en guerre. Et je pense qu'il voulait qu'on s'intéresse à l'un et à l'autre plutôt que de couler son armada.

- Tu en es sûr ?

- C'est ainsi que fonctionne Antonio. C'est un gentil petit frère.

- Parfois, tu me désespères, Francis…

- Tu dois bien être le seul d'entre nous à t'avoir mis à dos la grande majorité d'entre nous. Si ce n'est pas l'ensemble. Et ma relation fraternelle avec Antonio est intacte malgré les guerres. Comme quoi, c'est tout à fait possible de bien s'entendre… »

Arthur ne voulut pas embêter Francis plus que cela. La nation française avait toujours su garder le contact avec les autres ainsi qu'à s'entendre avec eux. Il y avait eu des moments de conflits et de frictions mais Francis passait outre pour se réconcilier avec les nations étrangères au bout d'un moment. Il lui enviait cette capacité.

En étant très rancunier ainsi que très isolé sur son île, Arthur n'avait pu garder que très peu de bons contacts avec les autres personnifications de nations. Avec ses frères, il avait toujours eu une relation compliqué ainsi qu'avec Francis. Antonio était devenu un rival de plus sur les océans. Le St Empire Germanique n'était encore qu'un enfant protégé par Autriche et Hongrie avec lesquels il ne partageait pas la passion de l'unification européenne. Quant aux pays nordiques, il les craignait comme la peste depuis la première fois où il fut envahi.

Heureusement, il avait son petit America. A la pensée du petit garçon, il se sentit un peu coupable de l'avoir encore abandonné durant une longue période de temps. Il était passé le voir il y avait six mois de cela. Il ne pouvait pas l'emmener avec lui, c'était beaucoup trop dangereux. D'un autre côté, il ne supportait pas de le confier à Pays de Galle pendant son absence. C'était lui son grand frère.

« A force de réfléchir, tu vas nous faire un malaise, le titilla Francis.

- Je pensais à Alfred.

- Et comment peux-tu passer d'Antonio à Alfred ? C'est notre « petit frère » mais quand même… D'ailleurs, je me demande s'il a enfin choisi l'un d'entre nous.

- Il a de l'affection pour nous deux, comment veux-tu qu'il fasse un choix ? Ce n'est qu'un bébé innocent. Il ne comprend rien à ce qu'il se passe, lui fit part Arthur.

- Il choisira le moment venu une nation mère, j'espère seulement qu'il gardera de bons sentiments envers moi. Que ce soit toi ou moi, c'est tout ce que je souhaite.

- On aurait presque pu l'élever ensemble.

- On pourrait le faire, proposa Francis.

- De quoi ?

- On se dispute toujours des colonies par sentiment national. Tu as bien remarqué autant que moi que Canada et America nous apprécient. Et ils sont frères apparemment. On pourrait…

- Et quand ils devront choisir l'un d'entre nous dans un conflit, crois-tu vraiment que ce sera facile ? Ils ne sont pas adultes !

- Alors faisons en sorte de ne pas les y mêler tant qu'ils seront enfants.

- Je n'aurais jamais cru qu'on parlerait éducation, râla Arthur. Et va expliquer à un bébé qu'il doit choisir mais pas vraiment !

- D'accord, je me suis un peu emballé… Je n'ai pas pensé plus loin que le bout de mon nez.

- Je ne sais même pas si tu faisais cela par calcul politique ou par sentimentalisme.

- Qu'est-ce qu'on va s'amuser à démêler le vrai du faux, lança ironiquement Francis. Je pourrais penser la même chose de toi.

- Mais c'était purement désintéressé ! »

Francis eut un petit sourire triste comme pour dire qu'il le savait. Arthur se rapprocha de lui pour lui murmurer.

« On aura déjà du mal à tenir le choc à deux. N'y mêlons pas les enfants.

- Si America te choisit, je pourrais venir le voir ?

- Bien sûr, et j'espère bien que tu me laisseras l'approcher si c'est toi l'élu.

- Tu manques à Canada. La dernière fois que tu es passé, il en a gardé un bon souvenir. Il parle français mais des mots anglais lui échappent parfois.

- Pourtant, j'ai très peu de terres dans sa contrée contrairement à toi.

- Oui mais il retient très facilement les langues qu'il entend. Il n'a pas perdu de vue ses origines et il continue à parler les différents dialectes de ses terres. Il m'arrive de ne pas le comprendre du tout.

- J'essaierais de passer le voir. Avec ta permission, bien sûr.

- Avec toutes ces guerres que mon Roi proclame, je n'ai que très peu de temps à lui accorder. Ce doit-être pareil pour toi avec cette mission royale.

- Je passe le plus souvent possible. Et puis les baies Américaines sont intéressantes pour manœuvrer sans que quiconque vienne y fourrer son nez. Cela plaît beaucoup à Alfred.

- Tu lui enseignes les combats navals à son âge ?

- Il ne fait que regarder. Et peut-être que cela lui rentreras dans le crâne plus facilement quand il faudra lui faire un cours théorique. »

Francis ria à cette idée.

« Je reconnais là ta façon de faire. N'as-tu pas peur d'œuvrer à ta défaite s'il me rejoint ?

- Je lui donne les bases pour qu'il puisse se défendre, cela n'a rien à voir avec une quelconque tactique de ma part…Et je…

- Je te taquinais. »

Arthur ne dit plus rien en boudant dans son coin, il avait un peu de mal à s'habituer à l'intimité qu'il partageait à présent avec Francis. Les conversations devenaient plus calmes mais il ne se faisait pas d'illusions, c'était certainement dû à leur alliance politique ainsi qu'aux aveux récents de leurs sentiments. Et pourtant, il avait espoir que leur amour tienne malgré les obstacles et malgré les années. Il passa le reste de l'après-midi à apprécier l'air marin tout en faisant attention à gêner le moins possible l'équipage du « Princesse » hostile à sa personne. On l'avait même bousculé avec ostentation. Avant que Francis ne réagisse, il avait déjà envoyé au tapis le marin français. Et une bonne punition supplémentaire de la part de la nation française ne put que lui faire du bien. Il n'aurait peut-être pas dû sourire en coin mais il ne pouvait s'en empêcher quand il s'agissait de maltraiter un français.

A la fin du quart de Francis, ils se mirent à l'aise et ils prirent le repas dans la cabine en presque toute intimité. Le cuisinier dont il ne connaissait toujours pas le nom leur servait les plats de temps à autre, et il ne faisait aucun doute qu'il n'appréciait pas de le faire pour l'invité anglais.

Après le dessert, Francis avait ouvert une bonne bouteille de rhum pour trinquer debout au centre de la cabine qu'il partageait.

« Ne bois pas trop, lui avait demandé le français, je n'aime pas trop devoir t'écouter te plaindre à tout va. »

Arthur eut un petit rictus en pensant à une autre raison bien moins avouable.

« Aurais-tu des projets pour ce soir ? Tu préfères que je sois capable de... »

Il ne finit pas sa phrase gêné par le mot mais il leva son petit doigt de manière implicite.

« …De bander ! N'aies pas peur des mots ! »

Arthur siffla entre ses dents avant d'avaler cul sec son verre de rhum, la chaleur de l'alcool lui avait manqué mais il ne laisserait pas une occasion de faire l'amour avec Francis lui échapper à nouveau.

Le français n'avait pas osé le toucher de peur de lui faire du mal à cause de sa blessure, Arthur commençait à en avoir assez. Son flanc ne le tiraillait que très peu à présent, il se sentait capable de pouvoir le faire. Il en était d'ailleurs assez impatient, il désirait ne faire qu'un avec son amant.

En reposant son verre, Francis le fit bruyamment sans le faire exprès. Arthur supposa qu'il était lui aussi empressé que lui mais il ne lui en ferait pas part.

Avec un petit sourire, Arthur se porta contre lui. Il passa ses mains sur ses hanches pour le rapprocher encore plus de lui. Il l'embrassa tout en caressant par-dessus ses vêtements son corps réceptifs à ses attentions.

« Arthur, murmura Francis du bout des lèvres, je ne pourrais pas me contrôler si tu continues…

- Ne t'inquiète pas, je sais ce que je fais », déclara-t-il en ouvrant brutalement la chemise de son vis-à-vis.

Décontenancé de se retrouver aussi rapidement torse nu, Francis poussa un petit cri de surprise puis il recula d'un pas en regardant sa peau découverte. Grossière erreur, on ne se détournait pas du Captain Kirkland.

« Heu… Arthur, ce n'est pas que je n'apprécie pas ce que tu fais mais… »

Arthur fit taire la protestation ridicule de son amant en se faisant une place entre ses bras ouvert et en initiant un baiser impérieux. Francis se laissa entraîner par cette bouche insistante, il lâcha un soupir de satisfaction et Arthur en profita pour mêler sa langue à la sienne et ainsi apprécier cette sensation humide de toucher bien agréable. Ils étaient loin de leurs baisers sages des jours derniers. Arthur passa ses mains tremblantes sur la nuque de son partenaire pour incliner légèrement sa tête afin d'approfondir leur échange. C'était bon de pouvoir lâcher ces envies sans crainte. Ce goût si particulier sur son palais l'enivrait alors qu'il se délectait de pouvoir toucher son compagnon sans contrainte. L'excitation réchauffait ses veines d'une chaleur plaisante rendant sa peau plus sensible aux différents frottements entre leurs deux corps. Francis nicha sa tête dans son cou pour suçoter cet endroit plaisant de jonction entre l'épaule et celui-ci. Il se tendit légèrement ce qui le fit se rapprocher de lui. Une sensation brutale de fraîcheur ainsi qu'un bruit de déchirement le surprit.

« Hé », s'exclama Arthur en n'ayant plus de chemise à son tour.

Francis ne lui retourna qu'un regard joueur en tenant sa joue, le cœur anglais battit plus fort devant l'intensité de ce bleu illuminé de joie. Un sourire complice, et leurs lèvres se retrouvaient dans une apposition furtive. Arthur se sentit légèrement partir en arrière. La boucle de sa ceinture avait été vaincue par des mains habiles et il avait été étonné de la sentir passer le long de ses hanches à travers ses différentes attaches inclinant ainsi son bassin. Francis eut son petit rire détestable en constatant le déséquilibre qu'il avait provoqué et en le rattrapant de ses bras puissants. Arthur se sentit bien d'être ainsi retenu bien qu'il ne put s'empêcher de râler intérieurement sur la force de son adversaire.

Les doigts français descendirent le long de sa colonne vertébrale en lui arrachant un frisson de bien-être. Arthur posa ses lèvres sur le front de Francis en une attention amoureuse, il reçut un baiser en retour alors que Francis ne s'arrêtait pas dans ses caresses excitantes.

Avant même qu'il ne puisse se rendre compte de quoi que ce soit, Francis lui avait enlevé le reste de ses vêtements en lui faisant tout oublier ou presque entre ses mains expertes.

Entièrement nu, Arthur recula quelques peu pour dévisager Francis. Le français l'observait avec une lueur de délectation dans les yeux, avec les lèvres pincées et avec un air ravi. Sa main était posée sur sa hanche, son pantalon ne cachait en rien la déformation de son entrejambe, son torse dévoilé était bien agréable à regarder, il y avait chez lui une certaine décontraction dans sa posture associée à la tension palpable de ses désirs contrôlés. Son attitude dans son entier était impressionnante par la luxure qui s'en dégageait. C'était l'homme qu'il aimait dans toute sa splendeur.

Nullement effrayé par ce qu'il pourrait bien arriver, Arthur se rapprocha de nouveau de lui, ses doigts s'attardèrent sur les côtes sensibles de Francis alors que sa bouche se promenait sur sa poitrine pour vaguer ensuite plus bas sur l'os saillant de son pelvis. Il sentait ses doigts dans ses cheveux en un doux affleurement, il adorait cette sensation. Il entendait la respiration de Francis s'entrecouper de quelques sifflements de plaisir ce qui l'enjoignaient à faire de mieux en mieux. Pendant qu'il continuait de s'occuper de ce ventre sensible, Arthur faisait glisser doucement le pantalon. Il se réjouit d'un accroc dans la respiration de son amant quand il se rapprocha dangereusement de son érection. Il passa le bout de sa langue sur l'endroit érogène repéré obtenant un frisson et un gémissement. Il déposa un baiser en plus avant de se débarrasser complètement du superflu de vêtements avec l'aide de Francis.

Tendu comme un arc, Arthur se releva pour faire face à son amant.

Les choses sérieuses allaient commencer.

Il pouvait le voir dans la satisfaction visible de son partenaire.

Francis ne tint plus, en un mouvement vif, il vint l'embrasser tout en l'emmenant vers sa couche. Le français était partout à la fois, Arthur avait l'impression que son corps se fondait dans ses attouchements. En quelque pas, il avait réussi à le faire basculer sur le lit en l'accompagnant de son corps.

Il y avait de quoi perdre la tête sous ses caresses. Et quand on l'aimait vraiment, chaque geste énamouré de sa part comptait encore plus.

Arthur se tendit vers Francis qui le surplombait avec un large sourire. Il avait envie de plus, de beaucoup plus, même s'il ne savait pas exactement quoi. Il ne put retenir un gémissement quand Francis vint enfin s'occuper de sa virilité la faisant se tendre de plus en plus. Sa respiration s'accéléra alors que son amant ne s'arrêtait pas de s'occuper de son entrejambe. Il lâcha un juron quand Francis vint prendre doucement entre ses lèvres l'un de ses tétons dressés par l'envie. Il ne savait plus trop quoi faire dans cette position, ses mains bougèrent toutes seules pour caresser le corps de son amant jusqu'à trouver son érection. Il fut ravi de l'entendre à son tour, une exclamation de joie lui échappa.

Le nouveau baiser qui s'en suivit avait tout d'aimant.

Arthur croisa le regard de son compagnon, il fut heureux d'y trouver toute la confiance et l'amour qu'il lui accordait. Francis ferma les yeux en se mordant les lèvres sous l'assaut d'une vague de plaisir plus intense. Arthur laissa échapper un nouveau gémissement sous les sensations qui envahissaient son bas-ventre. Il adorait ce qui était en train de se passer, il en avait trop besoin depuis ces derniers jours, être tout à lui et lui tout à lui comblait de nombreuses années de mensonges entre eux.

Francis souffla près de son oreille le plaisir qu'il prenait puis il murmura d'une voix alourdie par le sexe.

« Tu m'as fait une promesse… »

Arthur se crispa un peu ne s'attendant pas forcément à ce que Francis s'en rappelle en ce moment particulier. Il se sentait bien comme ça, il n'avait pas forcément envie d'être pris.

« Je n'ai pas trop l'habitude…hum… de le faire dans ce sens, on ne peut pas continuer comme ça », proposa-t-il en espérant éviter une conversation qui fâche.

Francis soupira d'exaspération en s'arrêtant de le masturber ce qui inquiéta un peu Arthur.

« Je n'aime pas trop cela, avoua finalement Arthur avec gêne sans pour autant délaisser l'excitation de Francis.

- C'est parce que tu n'as pas trouvé jusqu'ici le bon partenaire pour le faire, le taquina Francis d'une voix hachée. Avec moi, ce ne sera pas du tout pareil. »

Les joues d'Arthur le chauffèrent en s'imaginant ce que ce pourrait être avec lui. Il savait que Francis était plutôt doué dans ce genre d'activité, ce n'était pas que de la fanfaronnade. Et il n'aurait jamais dû lui faire cette promesse sans réfléchir.

« Allez, moi en toi, lui susurra Francis tout en frottant leurs érections ensembles. Me sentir au plus profond de toi sous les assauts de mon corps puissant, être touché sur ce point intime en toi, exulter sous mes coups de rein, je serais là pour te faire jouir…

- Ah, s'exclama Arthur alors que son imagination le travaillait à présent.

- Tu aimes ça que je m'occupe de toi.

- Oui…

- Heureux de te l'entendre dire. »

Malgré l'excitation ainsi que les sensations plaisantes toujours présentes, Arthur se rebella en lui mettant une claque derrière la tête pour son ton suffisant.

« Il fallait le dire que tu étais un adepte de ce genre de pratique.

- Toi, je n'en doute pas vu que tu cherches toujours le bâton pour te faire battre », s'énerva Arthur.

Francis eut un sourire amusé qui en disait long sur ce qu'il en pensait du côté d'Arthur avant de l'embrasser à nouveau. Sa bouche se déplaça ensuite le long de sa mâchoire pour aller suçoter son oreille. Arthur grimaça à cette sensation humide avant d'apprécier véritablement cette caresse.

« J'ai vraiment envie de…, commença Francis entêté.

- C'est d'accord, céda Arthur, prends-moi. »

Il sentit ses lèvres sur sa joue pour un merci alors qu'il fermait les yeux.

Francis le câlina beaucoup en le préparant avec attention pour le détendre pendant qu'Arthur cherchait du bout des phalanges les points faibles du corps du français pour se distraire. L'anglais n'appréciait pas vraiment cette sensation étrange de ses doigts entre ses fesses mais il savait que c'était la partie la moins agréable de cette position. Il retint sa respiration quand son amant se redressa pour le pénétrer.

« Détends-toi Arthur, lui conseilla Francis avec une expression de sollicitude.

- J'aimerais bien t'y voir.

- Je suis déjà passé par là avec toi. Et je ne savais pas que tu m'aimais… Je ne te mettrais pas un couteau sous la gorge pour te forcer », ria Francis.

Cette pique d'humour eut pour effet de relaxer Arthur qui lui laissa plus de place pour se présenter. Francis profita sournoisement de ce moment de détente pour arriver à ses fins. Arthur éprouva une drôle de sensation à se sentir ainsi empli alors qu'il ne s'y attendait pas vraiment. Il s'arqua légèrement sous la faible douleur qu'il ressentit, son amant l'embrassa pour faire passer ce moment un peu difficile. Sous l'influence de cette langue langoureuse ainsi que sous celle d'une main caressante sur son érection, il retrouva peu à peu l'envie de continuer dans cette voie. Il apprécia les légers déhanchements en lui qui finirent par lui arracher des cris étouffés.

Arthur ne put s'empêcher de sourire largement tandis que son amant tenait ses promesses en l'emmenant petit à petit sur les limbes du plaisir. Oui, avec lui, ce n'était pas pareil.

Etre la faiblesse de son ennemi de longue date avait la saveur particulière d'être aussi la sienne.

Comme apparemment ça vous a plu (et à moi aussi), on retrouvera les deux nations un siècle plus tard pour « Au fil de l'eau ».

Oui, je fais un saut d'un siècle parce qu'il se passe plein de choses intéressantes à la fin du XVIIIème et début du XIXème siècle du côté franco-anglais (et puis, si j'ai parlé d'Alfred dans le dernier chapitre « juste comme ça », ce n'était pas si innocent que cela en avait l'air…). Il y aura largement de quoi pimenter leur vie de couple pas très bien rangée…

Je suis en train de faire toutes les recherches nécessaires alors ce sera long à venir sur vos écrans. J'ai commencé le premier chapitre, et c'est tout pour l'instant.

N'hésitez pas à laisser une review… Et si quelque chose vous tente pour « Au fil de l'eau », un évènement en particulier dans cette période-là, je pourrais peut-être, si ça se marie bien avec l'intrigue, faire quelque chose.

Je remercie encore les reviewers anonymes, vos commentaires me font chaud au cœur même si je ne peux y répondre directement. Et je remercie également les autres.

Vous m'avez tous donné la pêche pour écrire la suite.