J'ai mis du temps... j'en ai conscience, mais il est finalement là... le dernier chapitre. Je tiens à remercier ma béta...vraiment. je sais que ça n'a pas été facile pour elle (lol), mais je suis heureuse qu'elle l'ait été jusqu'au bout. J'espère qu'il vous plaira. Encore merci de me suivre et de reviewer !
« AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH » retentit un hurlement sous-terrain.
« Mon dieu c'est San ! » s'affola la blonde.
Après 7h de repos auprès du campement qu'ils avaient établis. Ils s'étaient remis en route vers le repère. On devait être en fin de matinée, mais le ciel était bien obscur. Il y avait comme une odeur de fin qui flottait dans l'air…
Elle avait forcé Finn à marcher devant pour garder un œil sur lui, la main droite posée sur le pommeau de l'épée de Santana qu'elle avait précautionneusement attachée à sa taille. Elle ne lui faisait toujours pas confiance. Et voilà que maintenant elle entendait les cris de son amie ou sa petite amie ou… enfin de Santana !
Elle se mit à courir et héla :
« Dépêche-toi ! »
Il la regarda le dépasser, mais ne changea pas de cadence. Elle l'avait à présent distancé de quelques mètres lorsqu'elle s'arrêta et se retourna vers lui, les yeux plein d'incompréhension :
« On peut savoir ce que tu fais ? »
« ça ne sert à rien de courir, tu ne sais même pas où tu vas, et tu vas attirer l'attention sur nous, je te rappelle que c'est creux sous nos pieds, et que si tu entends très bien les cris d'en-bas, ils peuvent en faire autant pour nous. » expliqua-t-il platement.
Elle stoppa nette sa course et le fusilla du regard :
« Tu pourrais au moins aller plus vite ! »
Il leva les yeux au ciel et pressa le pas. Durant leur progression, ils entendirent plusieurs fois des cris plus ou moins étouffés. Et chacun d'eux fendait un peu plus le cœur de la blonde, alimentant peu à peu une rage au fond d'elle-même.
Un frisson parcouru son échine.
Pourquoi ils lui faisaient ça ? Elle n'avait pas besoin de ça pour venir jusqu'à eux. Ils allaient le regretter. Elle allait leur faire payer chaque seconde de souffrance qu'ils lui faisaient endurer.
Elle serra un peu plus fort le pommeau de l'épée pour s'empêcher d'exploser.
Après plusieurs dizaines de minutes qui lui parurent interminables, Finn d'arrêta, et colla son oreille contre le sol.
« Qu'est-ce que tu fais ? » l'interrogea-t-elle
« Chut » la coupa-t-il.
Il ferma les yeux et au bout de quelques secondes conclut :
« C'est ici »
Elle leva un sourcil inquisiteur avant de poursuivre :
« Tu en es sure ? »
« Oui, affirma-t-il en se relevant. Recule. »
Il prit son épée par la lame et tapota le sol circulairement avec son pommeau. Il réitéra ce geste plusieurs fois jusqu'à ce qu'il trouve un endroit où la roche ''sonnait plus creux'' que les autres. Il saisit une grosse pierre non loin de là et la projeta de toutes ses forces sur le sol qui céda sous l'impact sur un bon mètre.
On dirait pas comme ça mais ce mec a de la suite dans les idées… parfois.
« Toi d'abord » ordonna-t-elle.
Il ne dit rien et s'exécuta, suivi de près la blonde. Ils atterrirent dans une galerie souterraine. Quinn réussit à se réceptionner correctement sur ses pieds. Ils étaient dans le noir le plus complet.
« C'est bizarre… » remarqua-t-elle inquiète.
« Qu'est ce qui est bizarre ? »voulut-il savoir.
« Et bien on n'entend plus rien… je veux dire, il y a quelques minutes à peine Santana criait à l'agonie et maintenant… plus rien. »
Tout ceci ne lui disait rien qui vaille. Elle avait tous ses sens en alerte, guettant le moindre bruit suspect. Plusieurs secondes s'écoulèrent dans le silence de la pénombre avant que la lumière ne se rallume brusquement.
« Aaah ! » crièrent-ils en cœur, éblouis par l'intensité soudaine de la lumière.
Elle plissa les yeux et aperçu une table inclinée dans le fond de la salle sur laquelle… semblait-il se trouvait quelque chose… quelqu'un ? Elle s'approcha lentement, le temps de laisser ses yeux s'habituer à la luminosité… Et quand elle vit enfin clairement, elle laissa échapper un hoquet d'horreur.
« Oh mon dieu ! Saaan ! »
Elle se précipita près de la brune pour lui détacher les poignets, mais elle n'y arrivait pas le système d'attache était en métal. Elle laissa tomber et prit le visage inerte de la latina entre ses mains.
« San regarde-moi ! Hey… allez ouvre-les yeux ! » tenta-t-elle de la réveiller.
Mais elle ne réagissait pas. Elle la secoua par le col de son haut et quand elle voulut lui prendre la main, un vent de panique l'envahit. Elle voyait du sang séché sur ses mains… Elle retroussa délicatement ses manches et réprima un haut le cœur. Elle avait les bras meurtris de brûlures faites… au fer ?
Elle se retourna vers Finn :
« Viens m'aider à la détacher ! ».
Il accourut et à l'aide d'un couteau et de son pommeau, tenta tant bien que mal de percer le métal… en vain évidement.
La blonde discerna des bruits de pas qui se rapprochaient, à cadence régulière, quand soudain un petit rire retentit dans la caverne.
« Vous êtes si… adorables quand vous essayez de l'aider… »
Ils s'immobilisèrent et se retournèrent aussitôt.
« Elle n'est pas… » commença Quinn horrifiée
« …morte ? Continua celui qui avait parlé. Non…enfin pas encore ! Coriace cette gamine, pourtant j'y ai été de bon cœur. »
La blonde sentit la rage de tout à l'heure la tenailler le ventre. Le sang qui lui montait aux tempes et cognait contre ses oreilles à un rythme infernal. Il fallait qu'elle garde le contrôle. Trop de choses restaient sans réponse… C'était le moment ou jamais de poser les questions… Et puis ça lui permettrait de gagner du temps par la même occasion.
« J'aimerais comprendre… » susurra-t-elle suffisamment haut pour que les deux hommes entendent.
« Il n'y a rien à comprendre. C'est pourtant simple. Vous allez mourir ici, terminé. » assena le plus grand des deux.
« Mais, vous deux… ensemble ? Et puis cette histoire de paris… de puce, c'est insensé. Cette histoire est allée beaucoup trop loin ! »
Les bouches des deux adultes se tordirent en un rictus sarcastique.
« Oh mais c'est que Blondie commence à se prendre le chou là ! Elle aime pas être un pion la p'tite teigne hein ?! » se moqua le plus grand des deux.
Quinn bouillait à l'intérieur mais se retint de tout commentaire. Elle prit une lente inspiration avant de demander calmement :
« Comment ça un pion ? »
Il la regarda amusé, et poursuivit son explication fièrement :
« Mais qu'est-ce que tu croyais ? Que vous vous retrouviez avec Santana comme par chance ? Que vous pouviez déjouer les pièges des hunger games comme ça ? Et vous sentir… invincibles ? »
Elle en resta bouche bée.
« Et bien non chère enfant… les Hunger Games sont une entreprise ! Et vous n'êtes que les rouages de cette société, de vulgaires pions sur l'échiquier ! Tout comme les téléspectateurs !»
« Je… je ne comprends pas… » bredouilla-t-elle incrédule.
« Ils avaient tout prévu depuis le début. Réfléchis, petite idiote. N'as-tu pas remarqué que les gardes des cellules du peuple indigènes ne parlaient notre langue que lorsque tu étais près d'eux avec l'oreillette ? Masara qui indique comment se rendre à la cellule de Santana ? La façon dont tu es rentrée sans aucune opposition dans la cellule de Santana, sans garde pour freiner ton chemin ? »
A chaque nouvelle révélation, c'était un nœud en plus qui se formait dans l'estomac. Elle était à deux doigts de chanceler et de perdre prise. C'était comme se rendre compte petit à petit qu'un piège se refermait sur elle et qu'elle n'avait aucun moyen d'y remédier. Mais il fallait qu'elle soit forte pour Santana.
Pendant qu'il continuait de chercher ses exemples, elle jeta un coup d'œil rapide en direction de la latina. Elle vit ses doigts se crisper légèrement.
Elle reprend conscience !
Elle refit attention à la discussion qui se poursuivait… enfin le monologue de son interlocuteur. Elle décida de poser d'autres questions afin de lui laisser le temps de récupérer.
« …Et maintenant, la production a voulu nous piéger nous aussi. Alors les choses risquent de prendre un… »
« Et quelle était cette histoire de pari ? » le coupa-t-elle.
XxXxX
Au moment même où les deux hommes commencèrent leurs explications, Mr Snow débarqua dans la salle de commande affolé en hurlant :
« Coupez-moi ça tout de suite ! Vite ! C'EST UN ORDRE ! »
Séneca le dévisagea avec incompréhension mais s'exécuta.
« C'est bon Mr, nous ne sommes plus à l'antenne. Mais le service des plaintes risquent d'être encombré… »
« Je me fou du service plainte ! Vocifera le directeur. Il est absolument hors de question que ces deux rigolos nous dénigrent comme ça en direct devant le monde entier. Nous allons perdre toute crédibilité au sein des districts. Nous ne devons pas montrer notre abus de position ! le monde n'a pas besoin de savoir cet affaire de fichu pari. »
« J'ai bien peur Monsieur, que nous n'ayons pas coupé suffisamment à temps… » s'assombrit Séneca.
XxXxX
« Et bien non chère enfant… les Hunger Games sont une entreprise ! Et vous n'êtes que les rouages de cette société, de vulgaires pions sur l'échiquier ! Tout comme les téléspectateurs !»
L'image de la télé de Mr et Mme Lopez se brouilla.
Mesdames et Messieurs, nous vous prions de nous excuser pour cet interruption de programme. Nous faisons le nécessaire pour que tout rentre dans l'ordre dès que possible.
« Qu'est-ce que c'est que ce foutu merdier ? » râla Mr Lopez
Sa femme ne répondit rien. Elle était hantée par les images de sa fille inerte et attachée sur une table.
XxXxX
Devant les scènes de fortunes installées pour la rediffusion en directe du Capitole, les foules des 5 derniers districts commençaient à s'échauffer. Partout on criait que les Hunger Games étaient une malédiction, qu'on se payait leur tête. Le soulèvement était en route dans le district 11 et 12. Hommes femmes et enfants se révoltaient chacun à leur manière. Les scènes étaient saccagées, la terre souillée… jusqu'à ce que les renforts arrivent. Alors se livra une lutte sans merci….
XxXxX
L'homme s'arrêta de parler quelques instants et fixa son collègue d'un air entendu avec un sourire en coin avant de poursuivre :
« On dirait qu'il n'y a plus que nous. »
« Que nous ? » le reprit-elle.
« Oui… nous ne sommes plus à l'antenne… On dirait que la prod' n'a pas apprécié mon petit speach de tout à l'heure… ça fait moins de public pour voir votre fin tragique, mais qu'importe… »
Elle voulut rétorquer lorsque son attention fut détourné par un mouvement derrière eux. C'était elle. Elle ouvrait les yeux !
Il ne faut pas qu'il la voit, je dois encore les occuper…
« Mais pourquoi cette histoire de pari ? Pourquoi sur nous ? »
Il réfléchit un instant, semblant sélectionner ce qu'il allait répondre.
« Vous attirez l'audience, ça vous le savez… Nous avons été missionnés par une société de paris. Nous avions pour mission de nous assurer de l'intérieur que les paris puissent rapporter un maximum de profit en fonction de la côte des tributs. »
« Et ? » fit la Blonde perdue.
« Et comme on vous l'a dit, au fur et à mesure du jeu, il s'est relevé évident que c'étaient toi et Santana. Vous n'avez pas idée du nombre de millions qui ont été misés sur chacune d'entre vous ! Les gains proposés sont tellement intéressants que Mr Snow lui-même a voulu prendre part ! Il a misé, et parlé avec mon collègue « celui qu'on appelle pas », nom très vendeur soit-dit en passant… »
« Mais alors… pourquoi vouloir nous tuer ? »
« Parce que celui d'entre-nous qui réussissait à garder en vie sa partie, c'est-à-dire vous, gagnait une grosse prime ! »
« gagnait ? »
Il la fixa amusé et conclut :
« Finement observé… Oui, nous ne sommes pas d'un naturel très obéissant et Mr Snow est quelques peu étouffant de ce côté-là… alors lorsque nous avons décidé de la jouer un peu à notre manière, il a décidé de nous punir… »
« Comment ? »
« En nous piégeant nous aussi ici, en nous faisant passer pour les méchants de l'histoire pour couvrir toutes leurs magouilles du monde entier…»
Quinn ouvrit de grands yeux étonnés. Elle n'en revenait pas. Ils allaient aussi mourir ici…
« … Malheureusement pour eux, la chose risque d'être plus difficile que prévu, ils n'ont pas coupé le direct à temps » ajouta-t-il en ricanant.
Un fil de réflexion se tissa dans sa tête. Elle fut prise d'un soudain espoir.
« Alors nous n'avons plus besoin de mourir ? » supputa-t-elle.
« Pauvre enfant… vous allez tous mourir pour que nous puissions sortir d'ici… et ceci en direct ou non ! »
Elle se rembrunit à cette annonce et serra le poing en baissant la tête.
« Relâchez-là. »ordonna-t-elle d'un ton sec.
Les deux se regardèrent, surpris, puis éclatèrent de rire. La blonde profita de cette diversion pour sortir son arc, et encocher une flèche dans la foulée qui troua le costume de l'homme qui avait rigolé au niveau de l'avant-bras. Elle vit un peu de sang coulé par terre et sourit.
« J'ai dit : Relâchez-là ! » réitéra-t-elle avec la même détermination.
« Alors là ma p'tite tu vas payer cet affront ! » la menaça-t-il.
Et sur ces mots il se rua sur elle, le fer pointé en avant. Elle eut tout juste le temps de dégainer l'épée de Santana pour parer le coup qu'il venait d'asséner. Ils se repoussèrent, juste le temps pour Quinn de jeter un rapide coup d'œil sur sa droite et de constater que Finn était aussi occupé avec l'autre individu.
Elle serra sa garde et commença à enchainer les quelques passes qu'elle connaissait. Mais l'homme maniait l'arme à la perfection si bien qu'il ne lui fut d'aucune difficulté de contrer ses attaques. A vrai dire, il jubilait !
Il faut que je trouve une autre solution et vite avant qu'il ne contre-attaque.
Elle releva légèrement la tête pour se rendre compte que Santana lui faisait des signes insistants. Elle comprit.
Je dois l'attirer vers elle !
Elle s'arrangea pour qu'il se retrouve complètement dos à la latina en feintant à sa droite. Il ne parut pas remarquer et continuait de parer ses coups sans difficulté. Elle essaya tant bien que mal de le faire reculer, de plus en plus proche de la brune, mais il commença à riposter et à lancer des attaques sur son flanc droit. Il réussit à lui toucher une fois le bras et la jambe. Elle laissa échapper un petit cri de douleur. Lorsqu'il remit un peu de distance entre eux pour la laisser récupérer, elle passa sa main sur la plaie sur sa jambe, elle saignait.
« Aïe ! » lâcha-t-elle en grimaçant.
Mais elle ne voulait rien lâcher, il n'y avait qu'un mètre qui les séparait à présent. Elle tenta une attaque désespérée pour le faire reculer, elle se jeta, épée pointée en avant vers sa hanche droite. Celui-ci recula sur un bon mètre, tournoya et dans le même temps que sa lame atteignit la blonde au dos, il fut agrippé par la taille.
Quinn roula à terre, une douleur lançante au dos et profita de la diversion provoquée par la brune pour sortir son arc et décocher une flèche qui alla se planter en plein cœur de l'individu. Son corps inerte retomba à terre, relâché par les jambes de Santana.
Quinn accourut vers la brune pour lui détacher les bras. Elle ne lui laissa pas le temps de dire quoi que ce soit que déjà ses lèvres se plaquèrent contre les siennes. Si elle voulut prolonger ce baiser, ce n'est pas la volonté qui la retint, mais la souffrance de sa plaie qui se réveilla à nouveau ainsi que celle dans le dos.
Elle étouffa un cri de souffrance.
Santana posa délicatement ses mains sur ses joues, puis l'attira contre elle dans une étreinte chaude et rassurante. Elle lui murmura :
« ça va aller … je suis si heureuse de te retrouver Q, tu n'as pas idée… »
La blonde sourit et lui retourna :
« Je pense avoir une vague idée quand même crois-moi… »
« On va s'en sortir…ensemble » affirma-t-elle déterminée.
« Promis ? »
« Je te le promets » soutint la brune.
Si sa raison à cet instant précis lui prédisait de ne pas trop s'attacher à cette promesse, son cœur se perdit dans ces mots. Un espoir… c'est ce dont elle avait besoin.
Ensemble, elles étaient invincibles.
Ensemble, elles pouvaient y arriver.
Un hurlement vint perturber ces retrouvailles.
« Aaaaaaaaaaaaaaah ! »
XxXxX
« Nous venons de retrouver l'antenne Monsieur ! Il n'en reste plus qu'un sur les deux et les deux filles ! »
« C'est parfait Séneca , ce n'est plus qu'une question de temps. Le félicita Mr Snow, je veux que vous m'ouvriez un cratère juste ici ! Le final va être titanesque ! »
XxXxX
Elles n'eurent pas le temps de se retourner qu'un coup de canon transperça le ciel.
Oh mon dieu Finn !
Elle se retourna immédiatement et tomba sur la carcasse ensanglantée de Finn à terre. Mais où était passé l'homme à capuche ?
La blonde n'eut pas le loisir de se poser plus la question qu'elle aperçut avec effroi l'individu aggripé la brune en pressant sa lame contre son cou.
« Saaaan ! »
« Et oui… nous t'avions dit que ça finirait comme ça et pas autrement ! » ricana l'homme.
La brune essayait de se débattre tant bien que mal en vain. Elle lui flanqua un énorme coup de coude et lui mordit le bras. Ce dernier cria et au moment même où elle se libéra, la terre trembla sous leur pieds.
« Qu'est-ce que c'est encore que ce fichu merdier ? » pesta Santana paniquée.
Le sol se craquelait jusqu'à s'ouvrit complètement le long d'une ligne qui se rapprochait dangereusement.
« Cours ! »
Elle s'exécuta rejoignit par la brune. Mais l'homme était à leur poursuite et se jeta sur elles, un poignard à la main.
« AAAAAAAAAAH ! » hurla la brune, touchée au creux des reins.
Elle voulut riposter, mais le sol s'ouvrait sous elle jusqu'à ce qu'elle perde complètement prise. Elle réussit de justesse à s'agripper aux rebords quand elle sentit des mains cramponner ses chevilles.
La blonde scruta les alentours affolée et finit par trouver Santana pendant dans le vide. Elle se précipita pour lui venir en aide. Elle tira de toutes ses forces pour tenter de la remonter… sans succès. De son côté, elle, battit des pieds pour tenter de faire lâcher prise à l'individu. Elle secoua tellement ses pieds que cela déséquilibra la blonde qui bascula elle aussi dans le vide, tendit désespérément son bras libre vers le haut, et parvint à attraper une grosse racine d'arbre dans la descente vertigineuse de quelques centimètres du rebord du cratère.
« On ne tiendra pas longtemps comme ça San ! Débarrasse-toi de lui ! »
« J'y arrive pas ! » se consterna-t-elle.
« Si je ne peux pas avoir raison de vous, nous finirons tous les 3 au fond de ce trou ! » menaça la silhouette sombre.
Quinn avait les mains de plus en plus moites au fur et à mesure que ses forces l'abandonnaient.
« Saan je vais lâcher ! » s'affola-t-elle.
Elle ne répondit rien et au bout de quelques secondes qui parurent interminables, elle posa aussi calmement que la situation pouvait le permettre :
« Q, regarde-moi. »
Elle la fixa.
« Nous sommes trop lourds pour toi. Il faut que tu me lâches pour remonter. »
Elle en resta coi.
« Il n'en n'est pas question! On va s'en sortir ensemble ! » refusa-t-elle avec véhémence.
Sa main glissait de plus en plus et Santana le vit.
« Q… s'il te plait, si tu ne le fais pas, on va y passer toutes les deux ! »
La main qui tenait Santana lâcha sans prévenir, trop moite pour soutinir le poids deux deux personnes.
« NOOOOOON ! »
La brune s'agrippa à ses chevilles in extremis mais le choc les projeta tous les 3 violemment contre la paroi. Quinn du se servir de ses deux mains pour rester accrocher à la racine, mais le mouvement avait commencé à faire déraciner la plante.
On ne tiendra pas comme ça…
Elle réfléchit aussi vite qu'elle put et vit la lame du couteau qui avait blessé la latina dépasser du rebord. Elle respira profondément, et, dans un effort inhumain, tira de toutes ses forces sur la racines de sa main droite, libéra la gauche pour la tendre et tenter d'attraper l'arme blanche. Mais le mouvement était trop violent pour être précis et eut seulement pour effet de la faire basculer… dans le vide.
« Noooooooon ! »
Heureusement, la brune avait observé la manœuvre et dans un même souffle, lâcha une main pour attraper l'arme et la projeta aussitôt vers la nuque de son agresseur qui n'eut pas la temps de l'esquiver. Il laissa échapper un cri étranglé et la seconde qui suivit tomba dans le vide, mort.
C'était une première victoire, mais la racine n'allait pas tenir longtemps, même avec une personne en moins… Quinn la regarda, pleine d'appréhension, et la brune comprit.
« Je sais qu'il ne te reste pas assez de force pour nous hisser toutes les deux. La seule chance qu'on a de s'en sortir c'est que tu puisses remonter sans mon poids. »
Elle fit une pause avant d'ajouter :
« Alors écoute-moi, tu vas te balancer dans le vide de plus en plus haut et quand tu le seras suffisamment, je lâcherai tes jambes pour essayer de m'agripper en face, c'est compris ? »
« ça va pas ! C'est beaucoup trop risqué ! Si tu te loupes tu tombes ! » assena la blonde
La racine se décolla encore un peu.
« On n'a pas franchement le choix… fais-moi confiance ça va marcher ! » insista-la brune
La blonde la fixa un moment, cherchant du courage dans les yeux de sa protégée et concéda.
« C'est d'accord ! »
Elle se balança avec la force de ses jambes, de plus en plus haut. Au moment où elle sentit qu'elle l'était suffisamment, elle sentit la pression sur ses chevilles se relâcher. Et c'est comme si le temps suspendait son cours. Pendant quelques secondes, elle s'arrêta de respirer, le sang lui montait à la tête et cognait contre ses tampes. Elle voyait Santana dans les airs se rapprocher dangereusement de la paroi opposée. Il fallait qu'elle y arrive.
Encore quelques centimètres…
Ça y est ! Elle avait réussi ! Elle était en train de se hisser !
Elles étaient saines et sauves ! Elles allaient sortir de ce jeu, ensemble ! Construire quelque chose de merveilleux, revoir sa sœur… Elle était si soulagée qu'elle en oublia ses blessures pour se précipiter vers la brune. A chaque impulsion prise sur le sol, tout son corps la faisait souffrir, tel des couteaux qu'on enfonce dans la chair, mais elle s'en fichait. Elle se jeta dans les bras de Santana en la serrant aussi fort qu'elle put !
« Ooooh San j'ai eu tellement peur de te perdre !» exalta-t-elle soulagée.
« Mais non… je t'avais dit qu'ensemble nous étions invincibles ! » confirma cette dernière.
Elle desserra son étreinte pour observer la brune. Celle-ci avait un demi-sourire. Soudain elle se rendit compte qu'elle avait la main légèrement humide. Elle baissa les yeux et constata avec horreur le liquide rougeâtre qui suintait ses mains. Elle remonta du regard jusqu'à la source, une boule au ventre…
« Mon dieu San ! » s'exclama-t-elle horrifiée quand elle vit la blessure aux reins de la latina.
Santana passa effectivement la main sur ses reins et retint un cri de douleur en découvrant la plaie.
« Ne t'inquiète pas, c'est à cause du poignard de l'autre con, mais c'est bénin je t'assure… » essaya-t-elle de la rassurer.
Quinn examina de plus près la blessure. Elle était profonde et semblait… s'étendre ? Elle approcha une main hésitante de sa peau et la posa avec précaution à quelques centimètres de la plaie.
« Aïïïe ! » lâcha la brune.
Mon dieu… ce n'est quand même pas…
Elle avait un très mauvais pressentiment et détailla les rebords attentivement. Ils étaient… noirs violacés !
Non.. non !
Elle devint pale.
« Qu…qu'est ce qui se passe Q ? Tu me fais peur là ! » s'enquit-elle.
Elle inspira profondément pour tenter d'apaiser la panique qui montait en elle avant d'annoncer son bilan.
« Tu… tu as été empoisonnée… enfin la lame San… il y avait du poison dessus ! »
La latina en resta bouche-bée.
« Mais non ça ne peut pas être possible ! Regarde je vais me relever et je vais marcher ! »
Elle prit appuis sur le sol et se hissa. Mais à la seconde où elle fut debout, elle fut tenaillée par la douleur. Elle chancela et, alors qu'elle allait tomber, fut rattrapée de justesse par Quinn qui l'allongea délicatement sur le sol.
« Ne bouge-pas, t'inquiète maintenant qu'ils sont morts, la prod' va nous sortir de là et tu seras soignée ! »
Elle se releva, et cria :
« Voilà nous avons gagné ! Alors libérez-nous ! »
Le silence était interminable, mais une voix finit par retentir dans le Capitole :
« Nous sommes au regret de vous rappeler qu'il ne doit rester qu'un gagnant. Le jeu ne cessera que lorsqu'il ne restera que l'une de vous sur scène. Puisse le sort vous être favorable. »
Cette fois-ci son visage se décomposa, elle mit les genoux à terre.
Ce n'est pas possible… Il faut que je trouve une solution ! Je sais, les sponsors !
Elle bascula sa tête vers le ciel, et supplia :
« Je vous en prie… aidez-moi… aidez-nous »
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« Mr… une dizaine de sponsors ont fait le nécessaire pour envoyer de quoi soigner Santana, je devrais peut être…. » informa Séneca.
« Refusez tout accès au soin. Nous avons été clairs. Il n'y aura qu'un gagnant.» le coupa Mr Snow.
Séneca le fixa, dubitatif, mais ne le contredit pas.
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Devant le refus d'assistance, les populations des districts se déchainèrent. Les filles avaient réussi plus que donner un simple espoir à ces gens, elles les avaient rassemblés. Et ensemble, ils se sentaient enfin le courage de s'exprimer, d'extérioriser leur désaccord. Et ceci, même les renforts ne purent le contenir. La suprématie de la production et des Hunger Games étaient grièvement en danger. Elles étaient leur moteur, leur modèle, leur coup de cœur.
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Les minutes défilaient, et rien ne se passait. C'est alors qu'elle comprit. Elles étaient condamnées, personne ne leur viendrait en aide et Santana allait m… non ce n'était pas possible ! Elle retourna à son chevet pour se rendre compte que sa plaie avait empiré. Elle retint un haut le cœur et se concentra sur son visage.
« Comment tu te sens ? »
« Je suis obligée de répondre ? » ironisa la brune dans un demi-sourire.
Elle essaya à nouveau de se relever, en vain. Elle grimaça. Chaque rictus de douleur était insoutenable pour la blonde. Elle avait l'impression qu'on lui enfonçait une dague plus profondément à chaque fois…
Elle prit son visage entre ses mains et caressa sa joue. Des larmes commencèrent à se former au creu de ses yeux. Elle murmura à son oreille ::
« Ecoute-moi San, ça va bien se passer, reste avec moi, parle-moi… »
La brune toussa légèrement avant de répondre :
« Je suis désolée… »
« Désolée pourquoi ? »
« De ne pas pouvoir rester aussi longtemps que je le voudrais… »
Elle toussa à nouveau.
Elle la regarda affolée :
« Mon dieu San.. Non…NOOOON reste avec moi, je t'en pris ! »
Santana la fixa d'abord sans rien dire. Le silence dura jusqu'à ce qu'un faible sourire s'étire sur ses lèvres. La blonde ne le remarqua pas tout de suite, mais finit par relever et fut étonnée de la voir ainsi :
« Pourquoi tu souris ? » lui demanda-t-elle faiblement entre deux flots de larmes.
« Parce que tu es belle… même en larmes tu restes mon rayon de soleil… » lui répondit-elle sincèrement.
Quinn la serra si fort dans ses bras que la brune faillit s'étouffer. Elle prit son visage entre ses mains et y déposa délicatement un baiser… passionné. Ce n'était pas juste embrasser pour embrasser, c'était une promesse… une promesse de ne jamais oublier… jamais oublier ce qu'elles avaient partagé… Lorsque leurs lèvres se séparèrent, Quinn sentit à nouveau le chagrin s'abbattre sur elle.
« Je t'en pris San… ne part pas… ne me laisse pas seule… Je ne le supporterai pas cette fois.»
La brune la regardait avec beaucoup de tendresse. Elle n'avait même pas besoin de parler, on pouvait lire tout l'amour qu'elle portait à la blonde juste à travers ses yeux.
« Je ne te laisse pas vraiment tu sais… Elle plaça une main sur le côté gauche de la poitrine de Quinn, je serais toujours là, avec toi… je te le promets »
La blonde n'arrivait pas à arrêter de pleurer. Elle avait mal… pourquoi fallait-il qu'elle s'en aille maintenant ? Maintenant qu'elle avait gouté à la joie, l'amour… qu'elle ressentait enfin…
« Q… » commença la latina afin d'occuper son esprit.
« Oui… ?» susurra-t-elle la tête baissée.
« Tu te rappelles notre 1ère soirée sur le toit… »
« Oui… pourquoi ? »
« Tu te rappelles quand on s'est embrassée ce soir-là ? »
Quinn cessa un instant de pleurer soudainement piquée par la curiosité.
« Tu veux dire que TU m'as embrassée ? »
La latina rougit et sourit faiblement. L'intensité de sa voix diminuait de minute en minute à présent. Elle reprit une lente inspiration avant de continuer :
« Oui… tout le temps où je te parlais, je ne pensais qu'à toi… et quand je t'ai embrassée… elle fit une pause pour reprendre son souffle. Quand je t'ai embrassée… j'ai cru que mon cœur allait exploser dans ma poitrine… Q.. tu es si…»
Elle dut s'arrêter prise d'une soudaine quinte de toux. Quinn la fixa affolée de constater qu'il commençait à y avoir des rejets… de sang !
Elle savait que c'était le moment où jamais de lui dire… après il serait trop tard ! Elle se batit contre elle-même pour ne pas faiblir, ouvrit ses yeux et plongea son regard dans celui de Santana. Pendant un instant elle oublia la situation. Il n'y avait qu'elle, Santana et son cœur qu'elle entendait cogner à tout rompre contre ses tympans. C'était comme se jeter corps et âme dans un puis sans fin en espérant que le sol ne vienne vous délivrer de cette sensation de chute. Elle prit une grande inspiration et dans un souffle, lui avoua :
« Je t'aime San »
La brune en resta coi dans un premier temps puis devint béate devant cet aveux. Elle fut si surprise qu'elle ne put s'empêcher de laisser échapper :
« Oh mon amou… euh Q je t'aime tant ! »
Et avant qu'elles ne puissent réaliser ce qu'elle manquait d'avoir dit, Quinn attira son visage tendrement vers le sien et l'embrassa. Un long baisé… comme si c'était la dernière fois… La dernière fois…
Il n'en n'était pas question !
Elle sentit un gout salée sur ses lèvres. Elle ouvrit les yeux, ce n'était pas elle qui pleurait…
« Oh San… tu as mal ? »
« Non… enfin oui… mais je suis si heureuse… »
Elle dut à nouveau s'interrompre prise par une violente toux. Elle toussa à s'en décoller les poumons ! La blonde la fixait avec effroi, ne sachant que faire pour la soulager.
« San..San… tu ne peux pas partir, on a tellement à découvrir ensemble, j'aimerais te présenter ma petite sœur et te montrer la maison où j'ai grandi…. Je… »
Elle ne put continuer, la gorge nouée par l'émotion. Elle se sentait perdre prise…
La respiration de la brune se faisait de plus en plus saccadée. Elle leva une main faiblarde vers le visage de sa bien-aimée pour effleurer sa peau. Elle ferma les yeux, comme pour savourer ce contact une dernière fois…
« S…San… Je n'y arriverai pas sans toi… » glissa-t-elle entre ses sanglots.
« Bien sûr que si, Q ! Tu es la personne la plus forte que j'ai jamais connu et …
Nouvel quinte de toux. Elle respirait très péniblement.
… je ne veux pas que tu cesses de vivre. Il y a qu…quelqu'un de gé..génial qui t'attend quelque p..part dans ce monde… j'en…j'en s…suis conv…convaincue. »
« Cette personne c'est toi San ! la contredit-elle dévastée. On était censée s'en sortir toutes les deux et puis partir de ce jeu… tu me l'avais promis ! »
Plusieurs secondes s'écoulèrent avant que la latina ne puisse parler.
« Embrasse-moi Q. » dit-elle simplement.
La blonde ne comprit pas sur le moment, mais obtempéra. La brune la coupa dans son élan, murmurant :
« Mais embrasse-moi comme si c'était la dernière fois. »
Alors Quinn fit un effort. Pendant un cours instant, elle oublia le monde qui l'entourait. Elle s'imagina un ailleurs plus chaleureux. Elles étaient ensemble, allongées dans l'herbe d'une prairie baignée par le soleil. Santana la fixait, d'un regard qu'elle connaissait si bien, celui qui vous coupe le souffle et vous prend aux tripes, celui qui vous fait comprendre en une fraction de secondes que votre monde tourne autour de cette personne et que sans elle, vous n'êtes rien. Elle plongea dans ses yeux couleurs amandes et s'y perdit irrémédiablement. Elle approcha délicatement ses lèvres des siennes et les scellèrent dans un baiser. Celui qu'on fait avec le cœur, celui qu'on aimerait éternel tellement il est beau. Une explosion de sensation l'agita de l'intérieur. Elle n'avait jamais ressenti ça avant.
C'était une promesse de jamais l'oublier et de faire vivre son souvenir… jusqu'à sa propre mort.
Les forces de la brune l'abandonnaient a vu d'œil et elle ne put plus bouger les membres inférieurs de son corps.
« Mon dieu San… je t'aime tu m'entends ? Reste JE T'AIME ! J'ai besoin de toi… »
La latina fit un effort surhumain pour lui donner quelque chose qu'elle avait dans sa poche, une lettre. Et dans un dernier sourire, elle la regarda et susurra :
« J'ai une dernière chose à te dire avant de m'en aller…
Elle la fixa avec ses yeux noyés de larmes.
… Je vou…voulais..t..te..d..dire que mon souhait s'était réalisé.
« Quoi ? Quel vœu ? »
« Ce..celui d..d''être heureuse grâce à t..toi… Alors je te rem…mercie. Prends soin de toi… ma petite Aurore à moi.»
Et la lueur au fond de ses yeux s'éteignit.
« NOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOON ! MON DIEU SAAAAAAAAN ! » cria Quinn anéantie.
Elle secoua son corps inerte dans un malheureux espoir de la réveiller, même si elle savait que c'était inutile. Son cœur se déchirait de l'intérieur. Elle avait l'impression de suffoquer. Elle martela le sol de sa main droite comme pour jeter son dévolu aux Hunger Games, ils étaient responsables après tout ! Elle perdait pied. Plus rien autour d'elle ne semblait avoir de sens. Elle paniquait, elle voulait crier, elle voulait courir, partir loin, ne jamais revenir. Et puis ses yeux ne cessaient de se poser sur le corps sans vie de la brune, Santana, son amie, son amour, sa passion, sa raison, son soleil … Et maintenant elle n'avait plus rien ! RIEN !
Elle discerna la voix des animateurs des Hunger Games et des applaudissements d'une foule en délire qui scandait son nom, mais elle n'en n'avait que faire. Elle voulait qu'on la laisse tranquille, qu'on lui dise que ce n'était qu'un cauchemar, qu'un horrible mauvais rêve ! Voilà !
Dites-moi que c'est un mauvais rêve, je veux me réveiller ! Me réveiller à ses côtés, comme la première nuit ! Voir son sourire, son regard, sentir son odeur, caresser sa peau, embrasser ses lèvres et me sentir chez moi dans ses bras…
La navette descendait du ciel et vint la chercher. Deux hommes l'invitèrent à se relever, elle cria et se débattit farouchement. Elle ne voulait pas qu'on la touche, personne ! Elle était si énervée qu'on dû lui injecter un calmant pour la faire sortir. Elle se sentait partir. Mais elle ne voyait pas ce qu'il se passait autour, elle focalisa son regard sur la brune. Encore et toujours elle, jusqu'à ce qu'elle ne puisse plus lutter contre le médicament. Elle s'évanouit.
XxXxX
Chère Q,
J'aimerais tellement pouvoir te dire tout ce que je vais écrire dans cette lettre en face à face, mon regard plongé dans le tien. Malheureusement, certaines circonstances font que ce n'est pas possible, et le temps viendra certainement à me manquer, donc je préfère être prévoyante.
Ce soir est le dernier avant le jour J, et bien que je déteste me l'admettre, j'aurais aimé que tu sois là avec moi pour me rassurer. Tu sais, j'ai un fort caractère, mais ça je pense que tu as pu t'en rendre compte déjà… mais c'est parce que j'ai appris à me construire une carapace pour me protéger depuis l'épisode avec Brit'… Et voilà que tu débarques de nulle part dans ta sublime robe beige ici. Je crois que mon cœur s'est arrêté au moment où mon regard à croiser le tien, mais je n'ai pas compris tout de suite…
Je n'ai pas compris tout de suite, où plutôt je n'ai pas voulu comprendre. Mais après j'ai fini par y parvenir quand je t'ai vu tirer à l'arc… parce que ce n'est pas la cible, mais bien mon cœur que tu as eu en plein dans le mille. Et depuis ce jour, je n'arrête pas de penser à toi…
Je ne sais pas si j'aurais un jour le courage de te dire tout ce que je ressens pour toi alors au moins tu l'auras dans cette lettre. Je suis à la fois heureuse et triste de t'écrire ces mots.
Heureuse parce que je pense qu'étant donné les circonstances, c'est important de dire aux gens qu'on aime ce qu'on ressent. Je t'aime Q… et honnêtement, si je n'étais pas sur le point d'entrer dans les Hunger Games, je penserais déjà à un futur avec toi. Et je sais qu'il aurait été parfait. Je nous imagine quelque part dans une petite maison de campagne. Ça aurait été notre vie, nous aurions été nous promener dans les chemins ponctués de cascades et de ruisseaux, je t'aurais poussé dans l'eau et tu m'aurais certainement crié dessus. Mais nous aurions ris. Parce que nous aurions été heureuses… parce que nous nous serions aimées… Voilà ma fantaisie : être la personne qui aurait eu a chance de te tenir dans mes bras… Je me console en me disant que tu ne la partages surement pas. Mais il parait que c'est l'espoir qui nous fait vivre et le rêve qui nous maintient éveillé. Alors je rêve de cette vie… et je continuerai jusqu'à mon dernier souffle.
Si tu viens à lire cette lettre, ça veut dire que nous n'avons pas réussi à nous en sortir ensemble… et j'en suis navrée. Mais ne sois pas triste je t'en supplie… je déteste voir les gens pleurer pour moi, je veux te savoir souriante, ok ? Ah et si par miracle mes parents organisent un enterrement, par pitié ne venez pas habillés en noir, c'est trop glauque ! Je veux des couleurs, du vivant ! (rire)
Je veux que tu continues de profiter de la vie avec ce petit rire en coin que j'aime tant ! Je veux que tu continues de contempler le ciel, ébahie par la beauté de la voie lactée. C'est d'ailleurs le paysage que j'ai programmé sur l'écran de ma vitre, j'ai la sensation d'être en plein air dans un champ à admirer les étoiles. (oh tiens, je viens de voir une étoile filante passer ! Il parait que c'est porte bonheur ! Attends je fais un vœu et je te le dirais s'il s'est réalisé ! ).
Fais-toi confiance Q, tu es quelqu'un d'extraordinaire… alors ne laisse pas n'importe qui avoir la chance de partager ta vie. Pour ma part, j'ai été heureuse que nos chemins se soient croisés… aussi courte fut la promenade à tes côtés, ça valait le coup.
A l'heure qu'il est, je ne peux pas te promettre grand-chose… mais je peux te jurer que quoi qu'il arrive, et où que soit l'endroit où je me trouve, je ne t'oublierai jamais Q.
Je tombe de sommeil, alors il va être temps pour moi de conclure cette lettre. Sois sans crainte, là où je suis en ce moment, je suis bien et je me repose.
Tu peux faire ta route tranquillement, tu as le meilleur des anges gardiens de ton côté !
Pense à moi, mais pas trop non plus. Moi, je te promets de t'observer de là-haut. Si tu me cherches, tu as juste à lever la tête vers le ciel. N'oublie pas que même dans le noir de la nuit, les étoiles seront toujours là pour te guider.
A jamais à toi,
Ta bonne étoile et ton ange gardien,
S.
XxXxX
« Maman, Maman ! » s'excita une petite blonde de 6 ans en courant vers Quinn.
« Oh ma chérie, vient-là ! » déclara tendrement la mère en la prenant dans ses bras.
« Maman ? Dis… c'est aujourd'hui qu'on rend visite à Tata ? »
« Oui ma chérie ! Allez on va être en retard ! Prends le bouquet que j'ai acheté ce matin ! »
Aurore courut dans la maison chercher les roses qu'avaient acheté Quinn et revint aussi vite qu'elle était partie vers sa mère. Elle lui prit la main, et c'est sous un doux soleil d'été de fin d'après-midi qu'elles se rendirent au cimetière. La petite allée était toujours aussi bien entretenue et fleurie. De toute façon, il n'aurait pu en être autrement, elle y veillait personnellement depuis maintenant 10 ans. Elle venait une fois par semaine ici parler à Santana. Mais aujourd'hui était un jour spécial. ça faisait exactement 10 ans qu'elle l'avait quittée…Et aujourd'hui, elle avait trouvé le courage de lui répondre comme elle se le devait...
Sa fille et elle contemplèrent la tombe en silence, avec pour seul bruit la légère brise du vent qui venait balayer leurs cheveux. Après quelques minutes, la petite déposa les fleurs et adressa quelques mots :
« Coucou Tata ! J'espère que tu vas bien, en tout cas, maman pense très fort à toi tout comme moi ! Je te fais de gros bisous et je te laisse seule un moment avec Maman ! »
Sur ces paroles, elle disparut respectueusement et Quinn lui en fut reconnaissante. Elle avait la gorge nouée… mais elle avait murit à présent dans sa tête au fil des années.
« Bonjour ma belle… j'espère que tu vas bien là-haut… Elle s'interrompit alors que des larmes perlèrent sur ses jouent. Ça fait maintenant 10 ans… j'ai l'impression que c'était hier… J'ai enfin eu le courage de te présenter ma fille, Aurore… Ce prénom c'est à toi que je le dois… »
Elle dut s'arrêter, prise par une émotion trop forte soudaine.
« Tu…tu sais ta lettre… j'ai voulu t'en écrire une aussi, chaque jour depuis… mais je n'y arrivais pas San… pendant 10ans j'ai voulu répondre, mais les brouillons n'étaient pas à la hauteur de la tienne je… »
Elle éclata en sanglot.
« Je sais que tu as du voir tout ce qu'il s'est passé depuis de là-haut… Mais je voulais te l'écrire pour que tu ne l'oublies jamais… et j'ai enfin réussi San… Je tenais d'abord à t'en parler de vive voix »
Elle s'assit près de sa tombe comme si elle était vraiment là.
« A ton enterrement… tes parents étaient dévastés… et puis tu sais, ils regrettaient… ils regrettaient la façon dont ils t'ont traité…surtout ton père, il s'en voulait à mort je te jure… Et ton enterrement était... magnifique. Les gens t'aime San... ils étaient des centaines, on a même du en refuser à l'entrée! Comme tu le voulais, c'était un mariage coloré... personne en noir... et il faisait beau ! Par contre, je suis désolée, mais nous avons tous beaucoup pleuré... Et puis notre épopée à la télé a eu des répercutions énormes si tu avais vu ! J'ai été invitée à des tas d'émissions télés… mais je n'ai eu le courage d'en faire qu'une… c'était très dur sans toi San… Mais ta mort n'a pas été vaine… Les districts se sont révoltés…tous ! Et depuis, il n'y a plus de Hunger Games San ! Et c'est grâce à toi tu rends compte… enfin à nous ? Les familles n'ont plus à avoir peur maintenant… »
Elle baissa la tête, attristée par ce qu'elle allait dire ensuite.
« … S… San… tu me manques chaque jour passé sur cette Terre un peu plus… Je crois que je donnerais n'importe quoi pour pouvoir te revoir une dernière fois encore... J'essaie d'être forte, je te jure… Mais c'est dure… alors bien sur, il y a Matthias… je l'aime… mais ce n'est pas pareil. Je crois qu'il comprend ce que je ressens, tu sais… je lui ai beaucoup parlé de toi. Il n'a pas supporté au début… il m'accusait de vivre dans le passé… Il voulait que je te laisse partir, mais je n'y arrive pas San! Comment dire au revoir à l'amour de sa vie?"
Elle s'arrêta, se remémorant chaque seconde passée à ses côtés.
«Mais il m'aimait…Il a fini par comprendre et accepter, et même me soutenir… cet homme est génial… il me fait beaucoup de bien au quotidien tu sais… je pense que tu l'aimerais beaucoup… »
Elle stoppa son discours, comme perdue dans ses pensées… ses souvenirs.
« J'aurais tellement voulu que ma fille te rencontre vraiment… elle t'aurait adorée… Tu sais, elle a compris l'importance que tu as dans ma vie, et dans sa vie aussi maintenant. Elle est très intelligente comme fille malgré son jeune âge, je crois que tu la reverras…»
Elle fit le silence de nouveau.
« Je voulais te dire que je ne t'en veux plus San… j'ai mis du temps à comprendre, mais je sais que tu as tenu ta promesse… Je sais que tu n'es pas partie, que tu es toujours là, avec moi et ça jusqu'à la fin… »
Des larmes recommencèrent à glisser le long de son visage. Elle sortit une lettre de sa poche, puis fouilla dans son sac à main. Elle finit par trouver ce qu'elle cherchait : un ballon. Elle le gonfla avec la petite pompe à hélium puis attacha sa lettre au bout de la ficelle. Elle prit une inspiration, leva la tête au ciel, et lâcha le ballon. Il s'éleva dans les airs, de plus en plus haut, et au moment où elle ne discernait qu'un faible point, elle murmura entre ses larmes :
« A bientôt mon ange gardien ».
XxXxX
Chère Tata San,
Je crois que c'est la première lettre que tu recevras de moi et pas la dernière je t'assure ! C'est Aurore. Je suis désolée de devoir t'annoncer ça, mais si je t'écris cette lettre, c'est parce que Maman s'est éteinte il y a maintenant 3 semaines de cela… Mais je te rassure, elle est morte dans son sommeil et sans aucune souffrance… simplement l'âge qui l'a enlevée de cette Terre pour laisser place à quelqu'un d'autre… J'ai 55 ans à présent, je suis mariée et j'ai 3 enfants : Guillaume, Tara et Tom. Je te les présenterais un jour ne t'inquiète pas ! En attendant, ils savent déjà qui tu es… Ils t'adorent !
Tu sais, quelques jours avant sa mort, Maman pensait à toi… Tu devais vraiment être quelqu'un d'extraordinaire pour la marquer à vie ainsi. Elle sentait que c'était bientôt la fin pour elle alors elle m'a dit de continuer de t'écrire tous les ans à cette date pour ne pas que j'oublie. Alors je lui ai promis.
Au début, je lui disais que je ne saurais pas quoi te raconter, mais en fait je me rends compte que si… Elle m'a aussi dit que tu veillerais sur moi de la haut, comme tu as veillé sur elle jusqu'à la fin. Elle n'avait pas peur de mourir… et je crois que c'est grâce à toi. Elle a dû trouver une certaine paix maintenant si elle est avec toi… Je suis triste qu'elle soit partie, mais heureuse que vous ayez pu vous retrouver… En tout cas, je continuerai de te faire vivre à travers mes enfants sois-en sur !
Je vais devoir te laisser Tom refait des siennes, même à 16 ans cet ado reste un gosse, c'est fou !
Je t'embrasse bien fort et te dis à la prochaine fois.
Fais un gros bisou à Maman de ma part aussi.
Ta nièce,
Aurore.
Et voilà... ainsi mon histoire se termine. Je suis en même temps triste et heureuse ! Heureuse parce que j'aime finir tout ce que j'entreprends, mais triste de quitter mes personnages auxquels je me suis attachée..
Cette fin... je l'avais imaginer de plusieurs manières, alors j'espère que vous ne m'en voudrez pas trop pour le dénouement... lol. Je dois mon inspiration pour la toute fin à Goodnight, San de Poppierjoy qui est une très belle fic en Anglais que je vous incite à lire !
Ce projet se finit donc... je vous demande du fond du cœur votre avis, à ceux qui me l'ont déjà donné, et ceux qui ne l'ont jamais fait... Vraiment, lâchez-vous, dites-moi ce que vous en avez pensé, c'est très important pour moi...
Je ne sais pas encore si je continuerais d'écrire, j'ai d'autres projets en tête, mais j'attends de vois les échos de celle-ci pour savoir si ça vaut le coup que je me lance dans un autre projet aussi long ou pas...
Encore merci à vous de m'avoir suivis et j'espère vraiment lire vos reviews !
A bientôt peut être.