TROIS ANS PLUS TARD...

POV JACOB

Voilà! J' étais enfin devenu quelqu' un. On me reconnaissait un peu près partout où je passais. J' avais fait je ne sais plus combien de fois le tour du monde.

J' avais un peu galéré en arrivant à LA. J' avais dormi une paire de fois dans ma voiture. Heureusement, j' avais trouvé rapidement un travail en tant que serveur pour commencer dans un snack-bar et trouvais une chambre chez une vieille dame qui m' offrait le couvert en échange de quelques travaux domestiques dans son jardin et dans sa maison. Mathilda m' avait vraiment beaucoup aidé, elle n' était plus toute jeune mais était encore vaillante, c' était une grand-mère idéale pour moi. Elle me poussait toujours à faire ce que je devais lorsque je baissais plus ou moins les bras. Elle me rappelait à chaque fois que la vie était courte et qu' il fallait saisir la moindre chance qui s' offrait à vous. Et elle n' avait pas tort. Grâce à elle, et à son obstination, je m' étais présenté à un casting où il demandait des figurants pour une pub de «je ne sais plus quoi» à vrai dire. Là, j' avais été repéré par un chasseur de tête ou de visage comme vous voulez, un type m' avait laissé une carte et m' avait demandé de me présenter dans une agence de mannequin. J' avais longuement hésité avant de m' y rendre et j' en avais bien sûr parlé à ma fidèle amie du troisième âge et celle-ci m' avait botté les fesses pour que j' y aille en me disant que de toute façon, je ne perdais rien à aller me présenter! C' est ainsi que je me retrouvais au casting dans une agence de mannequin tenue par une folle que j' adorais au final sous ses airs de féroce femme d' affaires et de tigresse ne lésinant jamais sur les reproches mais que lorsqu' elle était fière de vous savait vous le dire aussi. Janice Dickinson était cette femme là! A présent, j' étais un mannequin célèbre, j' avais déjà posé des centaines de fois pour des magazines, défilé des milliers de fois pour les plus grands couturiers et je représentais depuis quelques temps l' homme idéal de la marque masculine légendaire: Hugo Boss! C' était parfait. Je gagnais bien ma vie aujourd' hui, ce qui m' avait permis d' acheter une plus grosse maison à mes parents, de payer les études de mon frère, de rembourser tous les crédits de la famille! Et de me faire plaisir avec un somptueux appartement dans un beau quartier de Los Angeles et un Penthouse dans un sublime bâtiment de l' Upper East Side à New York! C' était parfait! Mais il me manquait quelque chose pour être vraiment heureux. Depuis trois ans, j' avais enchaîné les liaisons à court terme avec de très belles femmes connues ou non mais je n' arrivais pas à me stabiliser, elles étaient souvent bien trop superficielles pour moi où trop fausses n' en voulant qu' à ma notoriété. D' ailleurs, Angela avait voulu faire sa réapparition sous prétexte qu' elle s' était trompée et qu' elle pensait qu' au final, j' étais l' homme de sa vie avant que je l' envois dans le mur avec perte et fracas! Mais une seule me hantait jour et nuit depuis trois ans. Je n' avais de cesse de penser à elle. A chaque fois que je m' étais arrêté dans une ville ou un état que nous avions traversé, je ne pouvais m' empêcher de sourire. Ça faisait trois longues années, je ne l' avais jamais revu, notre histoire avait été très éphémère et pourtant elle m' avait marqué bien plus que quiconque ou quoi que ce soit dans ma vie. Je souriais à présent parce que mon agent venait de m' appeler pour me dire de préparer ma valise nous partions faire un shoot à... Las Vegas...

POV BELLA

Depuis trois ans, j' avais fait du chemin dans cette ville qui m' était totalement inconnue jusqu' alors. Après avoir un temps travaillée pour les parents d' Edward, j' avais voulu prendre mon indépendance bien qu' ils étaient gentilles, je ne voulais pas qu' il gère ma vie. J' avais donc décroché un emploi de barmaid dans un casino réputé puis de fil en aiguille, j' avais réussi à entrer dans le plus beaux casino de Las Vegas et du Nevada: le Bellagio. Je gravis les échelons assez vite passant de la barmaid à la croupière pour ensuite être chef des croupiers, avec ensuite pour poste directrice du secteur jeu et des bars de la salle. Aujourd' hui, j' étais l' une des bras droit du grand patron du casino. Je gérais les moindres demandes de clients fortunés et j' aimais beaucoup parce qu' il y avait souvent beaucoup de défis à réaliser pour satisfaire nos hôtes prestigieux! J' avais trouvé ma place au sein de ce Casino et j' en était largement satisfaite et en plus je gagnais très bien ma vie. Par contre niveau vie sentimentale c' était la Bérézina!

J' étais dans mon bureau, j' avais eu plein de boulot jusqu' à maintenant où je n' avais pas relevé une seule fois la tête. Je soufflais un grand coup lorsque quelqu' un frappa à ma porte. Je fis signe à la personne d' entrer, la porte transparente me permettait de voir qui venait me casser les pieds surtout si je ne fermais pas le store! Là, c' état mon patron, je lui souris contrite car j' avais relevé la tête d' un air mauvais avant de lui donner l' ordre de rentrer dans mon bureau. C' était le monde à l' envers!

-Bella, tu devrais renter chez toi!

-Bonne blague! Chez moi c' est ici à moins que tu ne l' aies oublié! Dis-je légèrement hargneuse.

-Ben justement! Va te reposer! Tu en as besoin, tu as des cernes énorme sous tes yeux!

-Oui je sais mais la demande de Mr le grand patron d' Hugo Boss me pose problème et je ne sais pas quelles solutions apporter!

-Et bien justement, va dormir un peu et ton cerveau va certainement trouver la solution pour demain. Je rigole pas Bella, tu n' y arriveras pas si tu ne dors pas un peu. Allez file! On verra tout ça demain à la première heure, d' accord?

-Je sais pas...

-J' insiste!

-Ok! Soufflai-je. Tu es comme un père pour moi le sais-tu?

Il me sourit d' un sourire franc. Je me levai, rangeai quelques affaires et pris mon sac. Je fis le tour de mon bureau, déposai un baiser sur la joue de mon boss et m' apprêtai à quitter la pièce quand il m' interrompit.

-Ah! Au fait, tiens! Je t' ai ramené tes magazines de mode et people, me dit-il en me les tendant.

-Tu es un ange, je ne te l' avais jamais dit? Lui dis-je avec un clin d' oeil.

Je les lui pris des mains et je disparus.

Ma vie était ce que j' en avais fait. Avec ces hauts et ces bas. Mon père m' avait retrouvé ce que de toute évidence je n' avais jamais ignoré. Il avait essayé de me faire du chantage pour que je revienne allant même jusqu' à venir ici pour me harceler et me dire que ma mère était gravement malade et que c' était à cause de moi afin de me rapatrier à la maison. Mais je lui avais tenu tête aussi fortement que je le pouvais et l' avais renvoyé dans ses pénates en le menaçant de ne plus jamais vouloir le voir s' il continuait d' insister. Il partit dépité finalement lâchant prise voyant que je ne changerais pas d' avis. Ça me fit mal au coeur lorsqu' il remonta dans sa voiture mais cela je pense lui avait servi de leçon. Il ne m' embêta plus jamais avec cette histoire. Ce n' était pas la grande entente non plus mais il faisait des efforts lorsqu' il venait quelques jours en vacances avec maman-qui n' était pas malade-à Las Vegas.

Mon «chez moi» était une des suites de l' hôtel-casino. J' y avais élu domicile depuis pas mal de temps. Ça me simplifiait la vie en fait. J' étais toujours disponible comme ça. Je me servis un verre de vin blanc français millésimé en rentrant dans mes appartements. J' enlevais mes escarpins près du bar et retirais ma veste de tailleur que je balançais sur le dossier de mon fauteuil en cuir gris. J' allais m' écrouler sur le canapé en cuir gris aussi-il allait avec mon fauteuil-je déposai mon verre à pied sur la table basse, je plaçai mes pieds sous mes fesses et je me mis à feuilleter les magazines que Léonard, mon patron, m' avait gentiment amené. Il savait que c' était important pour moi que je les ais pour plusieurs raisons. D' une, je devais absolument me tenir au courant de tout ce qui touchait de près ou de loin les stars et leurs goûts ce qui me permettait de pouvoir les accueillir comme il se devait et de ne pas les froisser en choisissant des choses qu' elles n' aimeraient pas. Ensuite pour pouvoir exaucer leurs moindres caprices ce qui était important surtout pour le Bellagio. De deux, parce que je suivais de près la carrière d' un homme qui encore aujourd' hui était inlassablement dans ma tête et pour qui j' avais toujours autant de papillons dans le ventre à chaque fois que je le voyais et même si malheureusement c' était toujours sur papier glacé ou quelques fois sur mon écran de télévision. Je ne l' avais pas revu depuis trois ans mais il avait fait du chemin et à vrai dire moi aussi. Je n' avais jamais osé l' appeler malgré que j' avais toujours gardé son numéro de téléphone bien caché dans ma boîte à musique à cachettes secrètes.

Je gardais précieusement chaque magasines où il apparaissait, je suivais sa vie en pensant à chaque fois à nos étreintes lorsque nous étions encore que deux pauvres ados sur la route de notre bonheur.

Je feuilletais les mags sachant que j' allais forcément tomber sur une photo de lui. Il était la nouvelle égérie de Hugo Boss et je le savais et je me doutais que probablement le fait que je devais organiser une séance de photo à l' intérieur du Casino provenait peut être d' une idée à lui et qu' il était alors certain que j' allais le voir... Trois ans... Je soupirais lorsque je tombais enfin sur une page où il était encore plus beau que dans mes souvenirs... Les vieux fantasmes se réveillaient et m' agrippaient le corps me procurant une douce chaleur bien que je me savais anxieuse de nos futures retrouvailles.

POV JACOB

J' avais hâte de me retrouver dans le Nevada bien que je ne savais absolument pas si elle s' y trouvait encore. J' espérais que oui au fond de moi. Comment pourrais-je la retrouver alors si elle vivait là-bas? Je n' avais su ce qu' il était advenu d' elle après que je l' eus laissé sur le trottoir devant le Bellagio. Je n' étais moi même jamais venu dans ce Casino alors que j' avais effectué plusieurs fois le tour des Etats-Unis et alors que j' avais déjà été shooté dans le désert du Nevada mais sans jamais y être resté plus d' une journée, voilà ce qui expliquait pourquoi je n' avais jamais pu la chercher et de toute façon, je n' en aurais rien fait pour satisfaire cette envie, je pensais à ma carrière avant toute chose.

Je pris mon ordinateur portable et je plaçais des coussins dans mon dos ainsi appuyé contre le mur et posé sur mon lit j' étais tout à fait tranquille pour faire les recherches que je voulais. Je commençais à pianoter cherchant je ne savais quoi ni vraiment où et lorsque je décidais d' écrire tout simplement son nom et son prénom, je me souvins qu' elle devait être mariée à cette heure-ci... Je soupirais un grand coup et je refermais mon pc... J' avais oublié... j' avais oublié qu' elle appartenait dorénavant à un autre et ça m' énerva! Comment avais-je pu la laisser faire une chose pareille? Je pinçais l' arête de mon nez entre mes yeux et soupirait longuement. Je n' avais eu de cesse de penser à elle et pourtant pendant tout ce temps je n' avais rien fait! Tant pis, il fallait vraiment que je l' oublie, je n' avais plus que ça à faire, j' étais passé à côté d' elle, à côté de ma chance maintenant c' était trop tard. Je décidais alors de sortir pour oublier...

Je n' avais pas prévu de rentrer aussi tard et surtout je n' avais pas prévu ma gueule de bois. Je ne buvais jamais et là pourtant... Aïe! Mon crâne me faisait mal. J' avais rejoins quelques copains dans mon bar favori et ils m' avaient entrainé en boîte. J' avais bu du champagne presque toute la nuit alors que d' habitude je me contentais de cocktail sans alcool. Mon agent et le photographe allaient m' étriper en voyant ma tête et les cernes sous mes yeux. Il fallait croiser les doigts pour que la maquilleuse puisse cacher tout ce désastre. J' avais eu besoin de boire pour oublier. Ça m' était arrivé jusqu' ici une seule fois et c' était quand j' avais découvert Angie au plumard avec ce crétin de Paul! Il fallait vraiment que ça me touche pour que j' en arrive là! En fait de penser à Bella m' avait toujours fait du bien jusqu' à aujourd' hui parce que j' avais oublié qu' elle était probablement mariée. Je ne savais pas pourquoi j' avais chasser cette information de mon esprit surtout qu' elle avait été la base de notre première dispute et de notre première réconciliation sur l' oreiller. Bon sang! Je pensais à elle trop souvent et pas de la façon dont je le devais et avec les souvenirs qu' elle m' avait laissé. Pourtant nous n' étions rien l' un pour l' autre...

Départ pour le Nevada dans quarante cinq minutes, j' avais une sale tête et je me planquais derrière mes lunettes de soleil lorsque mon portier me signala que ma voiture et mon chauffeur m' attendais avec mon agent en bas de l' immeuble prêt à partir. Je pris mon sac de voyage et descendis.

-Jacob! Bordel! T' as vu ta tête? Tu t' es fait percuté par un camion ou quoi? Râla mon agent quand je montais dans la voiture.

-C' est bon, Lizzy, t' as jamais eu d' insomnie? Grognai-je.

-Ou plutôt la gueule de bois! Rétorqua-t-elle mauvaise en me tendant son I-Phone où ma face se trimballait dans un lieu sombre avec des spots colorés dans tous les coins.

Une autre photo me montrait entrain de tripatouiller une fille que je ne connaissais pas. J' eus un haut le coeur! Je ne me souvenais de rien! Si Lizzy était au courant, la presse à scandale n' allait pas tarder à vendre la mèche et j' allais encore devoir me disculper. Quoi que là, je ne savais pas vraiment ce que j' allais pouvoir disculper puisque tout était vrai. Merde! Un faux pas et j' allais le payer! Dur, la vie de star!

-J' vais dormir un peu dans la voiture. Ça devrait aller, lui dis-je en soufflant longuement.

-Mouais! J' suis pas sûre que Josh trouve ton teint très attrayant pour sa séance de photo et je te rappelle que Boss a misé sur toi et qu' ils ont déjà versé des millions pour ce shoot exceptionnel alors t' as plutôt intérêt à assurer et surtout ta maquilleuse à intérêt à faire du beau boulot pour te ravaler la façade! Singla-t-elle.

-C' est bon, Lizzy, lâche la bride de temps en temps! Ça t' arrive jamais de te planter ou d' avoir des soucis qui te mine et te foute dans cet état? Ah mais non, j' oubliais, en dehors de moi, tu n' as pas de vie!

-C' est un coup bas, ça, Jacob!

-Tu m' y as forcé! Sois un peu plus compréhensive de temps en temps, ça te ferait pas de mal! Ni un deuxième trou au cul! Terminai-je énervé.

Elle se tut. Je savais que j' avais été dégueulasse avec elle. Je m' en excuserais mais pour l' heure j' étais énervé et il fallait que je dorme où effectivement j' allais me faire allumer la cafetière par le photographe et risquer de perdre mon contrat juteux avec Boss ce que je ne voulais pas évidemment! Merde! Qu' est-ce qui m' avait pris?

POV BELLA

Je m' étais endormie comme d' habitude en peignoir après avoir pris un bon bain relaxant, en travers de mon lit, le visage sur le papier glacé du magasine GQ à la page du dernier shoot en date de Jake. Il était tellement beau que j' avais mâté la moindre courbe de son corps que je me rappelais à mon bon souvenir et les traits de son visage un peu plus vieillis. C' était un homme aujourd' hui. Je m' étirais longuement le sourire aux lèvres, j' avais rêvé de lui...

Dans mon bureau austère, je déposais à nouveau les magasines et mon sac sur mon meuble derrière moi. Je pris place sur ma chaise et commençais à travailler quand mon boss passa sa tête à travers le pas de la porte.

-J' tai rapporté un café crème comme tu les aimes! Me dit-il en souriant.

-Sois le bienvenue alors! Dis-je avec le sourire.

J' étais de très bonne humeur ce matin.

-T' es en forme ce matin, dis-donc!

-Oui, j' ai bien dormi.

Il s' avança jusqu' à mon bureau et y déposa le café.

-Merci pour le café.

Il me sourit et prit une chaise pour venir non loin de moi. On avait prévu de travailler ensemble sur ce projet.

-Alors, tu as eu une idée brillante cette nuit pour le shoot de Boss dans la salle des jeux? Me demanda-t-il.

-A vrai dire, non, je n' ai fait que rêver du mannequin, ris-je.

-Dis-moi ce Jacob Black, tu le connais n' est-ce pas?

Je rougis légèrement. Mon patron n' était pas né de la dernière pluie. Il avait une bonne cinquantaine d' années et divorcé trois fois. Ça n' était pas à lui que je pouvais cacher ce genre de chose.

-En effet! Je l' ai connu il y a quelques années, éludai-je.

-Avant qu' il ne soit connu, je suppose?

-Oui.

-Et il va être là dans la journée? Et tu te demandes comment vont se passer ses retrouvailles? Parce que c' est ça? C' est des retrouvailles entre deux amants?

-Tu es bien curieux, «Papa»! Ris-je à nouveau légèrement gênée.

-Pas à moi, Bella! Tu ne me cacheras pas ce genre de choses, tu le sais bien!

Je soupirais, il avait raison, ça devait se voir de toute façon sur mon visage. Et le fait que je sois de si bonne humeur.

-Ok, tu as raison. Mais ce n' est pas ce genre de retrouvailles là. On s' est séparé amis et je pense que c' est ce qu' on sera là encore.

Il prit le magasine GQ qui était sur le haut de la pile, il tourna les pages rapidement jusqu' à ce qu' il tombe sur les fameuses photos de Jake. Il les regarda longuement.

-Et si c' était lui l' homme de ta vie?

-Ne dis pas n' importe quoi, Léonard! Dis-je en haussant les yeux au ciel.

-Je ne pense pas dire n' importe quoi! Je t' observe depuis que tu travailles pour moi. J' ai vu comme tu tiens à conserver tous les numéros de chaque revue où il apparaît. Tu les mets soigneusement en pile dans ton meuble derrière.

-Tu m' espionnes? M' offusquai-je.

-Non, je constate c' est tout! Quand je t' attend dans ton bureau souvent je lis tes magasines et j' ai vu que tu laissais toujours le dernier où il apparaît près de toi. J' suis pas idiot tu sais et les pages sont marquées, elles s' ouvrent directement dessus. Alors ou tu as le béguin pour une star ou tu ne l' as pas oublié! Et te connaissant, je crois plutôt en la deuxième solution! Ce qui n' empêche pas le béguin de la première! Me dit-il en riant et me faisant un clin d' oeil.

Je ne répondis rien. Impossible!

-Je suis sûr que tu n' as jamais regardé Edward comme tu regardes ces photos n' est-ce pas?

-Si on se mettait au travail? On a du pain sur la planche! Changeai-je de sujet de conversation.

-Je croyais que tu étais la plus franche de mes bras droit mais là...

-C' est pas ça mais j' ai peur de la réponse pour être honnête.

-Dis-moi alors? Ou raconte-moi. Mais ne reste pas sans réaction!

Je réfléchis un instant. Je n' en avais jamais parlé à personne. J' avais toujours gardé ça secret, j' avais toujours gardé au fond de moi ces quelques jours de liaisons avec le plus célèbre des mannequins du moment. J' avais entièrement confiance en mon patron, il était comme un deuxième père pour moi et je savais que rien ne sortirait de ce bureau. Je pris une grande inspiration et lui relatais les faits. Il m' écouta attentivement jusqu' à ce que j' ai fini mon récit.

-Et tu l' as laissé partir, Bella? Je pense que c' était une erreur.

-Je ne sais pas. On avait chacun nos rêves et on devait les réaliser. Et si on était intervenu je ne pense pas qu' on en serait là aujourd' hui.

-Oui mais regardez vous, vous êtes malheureux dans vos vies sentimentales! Lui ne se pose jamais avec une fille, ses liaisons durent à peine quelques mois! Et toi ta relation avec Edward est en dent de scie en permanence! Je suppose que ce n' était pas ce que vous aviez désiré?

Je ne répondis à nouveau rien. Il n' avait pas tort. Jacob m' avait dit rechercher quelqu' un de bien et moi c' était ce que je voulais aussi.

-Je pense que vous êtes passé l' un à côté de l' autre sans même vous rendre compte que vous étiez... comment dire?... Destinés? J' aime pas ce mot mais c' est ce qu' il y a de plus ressemblant en parlant de votre rencontre.

Je l' écoutais et réfléchissais en même temps.

-Crois-moi Bella, pour avoir divorcé trois fois, on ne trouve le grand amour que très rarement!

-Toi, tu crois à ça? Me moquai-je.

-Ben peut être que oui! Dit-il franchement.

-Et si tu te trompais? Et s' il ne me reconnaissait pas? Et s' il m' ignorait?

-Je suis sûr que non!

-Après tout ça fait trois ans et on ne s' est plus jamais recontacté, ni vu, ni quoi que ce soit!

-Aie confiance!

-Mouais! On verra bien...

La conversation était close et nous nous mîmes à travailler sur le projet Boss.

Une fois terminés, que tout avait enfin été réglé, je partis manger avec Léonard dans l' un des restaurant du Casino.

POV JACOB

J' avais dormi tout le long du voyage et j' avouais que ça m' avait fait du bien. J' étais un peu moins cerné et mon teint était un peu moins pâle. La Maquilleuse s' en sortirait pour couvrir le reste.

Nous nous arrêtâmes dans le désert du Nevada, le shoot commençait ici. C' était peut être l' un des plus long shoot de ma carrière, il devait durer plusieurs jours et dans différents endroits. Je pense que Josh allait avoir pas mal de boulot et avec au compteur pas moins d' un millier de photos à trier et à retoucher pour satisfaire le couturier pour lequel je travaillais et pour lequel j' étais l' égérie. Il fallait que ce soit parfait et je sentais déjà tout le monde tendu. Cette campagne de pub était un enjeu colossal aussi bien pour moi que pour le photographe et pour l' agence qui m' employait. Janice n' avait pas voulu se déplacer pour une fois, elle était occupé avec des petits nouveaux et de surcroît elle me faisait entièrement confiance.

La préparation dura plusieurs heures, entre le maquillage, le coiffage et les vêtements à sélectionner. Une fois prêt le shoot pouvait commencer...

POV BELLA

La séance photo dans une des salles de jeux devait se faire demain. Je devais donc bloquer la salle pendant quelques heures ce qui n' était pas de tout repos parce que nous ne pouvions pas nous permettre de l' interdire aux clients. Nous y perdrions beaucoup trop d' argent et même si la société Boss nous avait dédommagé en grande partie, nous ne pouvions pas fermer la salle donc il était convenu que l' on dégage une zone que nous avions sélectionnée avec le photographe et la société elle-même que nous la protégions d' accès par de grand rideaux noirs pour ne pas qu' il y ait des fuites des photos. Ainsi, je devais mettre en place un système de protection tout autour pour ne pas qu' ils soient dérangés. C' était vraiment un boulot pointilleux comme je les aimais mais là, les enjeux étaient énormes et durs à réaliser. J' étais sur ce projet depuis plusieurs semaines et l' aide de mon boss n' avait pas été en vain et avait été la bienvenue. J' espérais maintenant que tout se passerait bien.

Je devais rappeler Edward qui m' avait sonné plusieurs fois mais j' étais trop occupée pour le faire. Il savait que je bossais sur un gros projet et que c' était en partie pour ça que je ne rentrais pas dans notre appartement et de toute façon je préférais ma suite à l' hôtel ces derniers temps.

POV JACOB

Nous en avions finit avec les photos dans le désert. Il était temps de partir pour le Casino. On était en fin d' après-midi et le soleil commençait à décliner. Pendant que je me rhabillais avec mes vêtements à moi, Josh continuait de me shooter. Il aimait bien me prendre au naturel. Ensuite, il me faisait un dossier qu' il m' envoyait par mail comme ça j' avais des photos perso comme il disait et pas celles que tout le monde voyait. J' aimais bien bosser avec lui. Il capturait mon âme avec son objet délictueux et me rendait toujours mieux qu' en vrai. Il faisait ressortir mon côté sauvage que pas beaucoup de gens connaissait en réalité. Je m' étais forgé une carapace ces dernières années que personne ne réussissait à fendre sauf l' appareil de Josh et je ne savais vraiment pas comment il faisait ça!

Nous étions arrivés au Bellagio. Je regardais partout autour de moi complètement soufflé par l' ambiance et l' effervescence qu' il y régnait. Cet endroit n' était que vie. Et c' était comme ça toute la journée mais aussi toute la nuit, ça ne s' arrêtait jamais.

Les suites étaient retenues depuis pas mal de semaines, nous n' avions qu' à aller retirer les clés. Mon agent s' en chargea pour moi pendant que j' explorais des yeux cet endroit. Tout brillait... Mes yeux aussi. J' étais comme un enfant dans un magasin de jouets. Des lumières clignotaient de partout et des fontaines de toutes tailles laissaient jaillir l' eau au son de notes de musique diverses et variés. Il y avait des salles à n' en plus finir et il avait l' air d' y avoir des restaurants de toutes sortes. C' était incroyable! Même dans les plus gros hôtels du monde, ça ne faisait pas le même effet! Les gens se déplaçaient ou restaient assis devant des machines à sous qui jouaient de leur musique suivant ce que le joueur décidait. Certains, on aurait dit des robots, je met une pièce, je tire sur la poignée et j' attend, et je recommence ensuite. Pris dans leur trip, ils ne faisaient attention à personne autour d' eux. C' est comme ça que je passais inaperçu...

POV BELLA

On m' avait prévenu de l' arrivée de Jacob et de son staff. Je ne savais si je devais l' accueillir moi-même ou si je devais le laisser s' installer et le voir plus tard. J' attrapais des noeuds dans le ventre jusqu' à ce que Léo me fasse sursauter en me disant que nous allions accueillir nos hôtes correctement. Je déglutis. Sans nul doute qu' il n' attendait que cela. Il sourit de façon moqueur et me dit:

-C' est maintenant qu' on va savoir! T' es prête?

-Non, pas vraiment. Et en plus, je n' ai pas très envie d' y aller.

-Bella! Tu vas encore attendre qu' il reparte pour voir si vous vous accordez?

-Non, je comptais bien aller le voir mais peut être moins solennellement que là!

Il me prit par la main et me tira vers la sortie de mon bureau, je grognais qu' il n' avait pas le droit de faire ça mais je crois qu' il s' en fichait!

-Allez! Courage! Ça n' est qu' un mauvais moment à passer! Et tout ira bien, tu verras!

Je soupirais.

Nous arrivions dans le hall de l' hôtel. A l' écart, l' équipe attendait.

-Bonjour! S' exclama Léo.

Ils se retournèrent. Apparemment, ils nous attendaient.

-Bonjour Mr Calabrese, dit une femme.

Elle vint à la rencontre de Léonard, c' était une femme d' une quarantaine d' années, petite avec des lunettes. Une brune aux cheveux courts et au teint blanchâtre. Elle faisait très autoritaire et très sérieuse. Elle reprit après que mon patron lui ait serré la main.

-Merci de nous accueillir dans votre Casino et excusez-nous à l' avance pour le dérangement que cela occasionne à votre train-train habituel.

-Bienvenue et n' ayez crainte tout est arrangé.

Je vis Jake un peu plus loin et mon coeur se mit à battre la chamade. Il était toujours aussi beau même encore plus que dans les magasines et plus que dans mon souvenir. Il ne m' avait pas vu, il regardait émerveillé tout ce petit monde qui gesticulait dans tous les sens. Il regardait la vie se dérouler devant lui et ç' avait l' air de le fasciner. Mes yeux l' accrochaient et ne pouvaient plus le lâcher. Je l' avais retrouvé... Je fus tirée de mes pensées par la femme qui parlait avec mon patron quand celle-ci appela Jacob pour le présenter. Je retins mon souffle et me décalais légèrement en retrait de mon patron. Il arriva avec le sourire et ne m' avait toujours pas vu.

-Jacob! Voici le patron du Bellagio, Mr Calabrese et sa...

Elle s' arrêta parce que jusqu' à maintenant elle n' avait pas fait attention à moi et parce que je n' avais rien dit et Léo ne m' avait pas encore présenté. Pendant que Jacob serra la main de mon patron celui-ci déclina mon identité et mon poste.

-Je vous présente Bella Swan c' est mon bras droit et ma directrice en communication.

Je vis Jake avoir un temps mort jusqu' à ce que je me décale et montre ma frimousse. Il resta muet comme une carpe et inerte. Il ne pouvait plus parler...

POV JACOB

J' avais tellement espéré la revoir et elle était là devant moi que je n' y croyais pas. J' avais du mal à réaliser. Je restais là, les bras ballants comme un crétin. Plus personne ne parlait, le patron de Bella souriait.

-Bonjour, Jake! Entendis-je comme un murmure.

J' étais tellement cillé, que je ne répondis pas tout de suite, les autres me regardaient et regardaient Bella, ils passaient de l' un à l' autre sans trop comprendre et moi j' étais perdu dans les méandres du marasme qu' elle venait encore de provoquer en moi. Cette fois, je ne pouvais plus prétendre qu' elle n' était rien pour moi. Mon coeur s' était emballé lorsque j' entendis son nom, lorsque je la vis et il termina de battre la chamade jusqu' à plus soif lorsqu' elle prononça mon prénom. C' était elle qui faisait chavirer mon coeur et personne d' autres!

-Salut Bella, réussis-je à dire en approchant doucement.

Elle se décala et comme par magie, elle vint rapidement se caler dans mes bras. Je l' accueillis, fou de joie et je la serrais fort contre moi. Et alors que moi, je respirais à nouveau son parfum, ses cheveux et je respirais enfin tout court. Jusqu' à maintenant, j' avais vécu comme un noyé et elle venait de me rendre mon souffle et de me tirer hors de l' eau. Plus rien ne comptait à ce moment précis que son étreinte. Les gens autour de nous pouvaient bien nous observer, pouvaient bien se poser un millions de questions, je m' en foutais royalement, elle était là, à nouveau dans mes bras. Je la relâchais petit à petit me rendant compte que nous étions à présent seuls, du moins à part les joueurs et les clients de l' hôtel, mon équipe avait disparu tout comme le patron de Bella.

-J' suis tellement heureux de te voir, Bella, m' exclamai-je.

-Moi aussi, Jake! Tu m' as tellement manqué, me dit-elle les larmes aux yeux.

-Tu vas pas recommencer, Bella, me moquai-je avec un clin d' oeil.

-C' est la fatigue! J' ai beaucoup travaillé sur ton projet ces dernières semaines.

-Hum! Si tu le dis! Alors comme ça, tu savais que je venais?

-Oui, dit-elle malicieuse.

Je la retrouvais.

-Viens, je t' accompagne à ta suite, me dit-elle en me tirant par la main.

-Attend! Je n' ai pas la clé!

-J' ai le passe de toutes les suites et chambres de l' hôtel, me glissa-t-elle avec un clin d' oeil.

Je la suivis en souriant. Nous montâmes avec l' ascenseur au vingtième étage. Elle se dirigea vers la porte deux mille deux, elle y passa son badge et la porte s' ouvrit. Je souriais.

-Voilà, on y est, me dit-elle en faisant le tour de la suite pour voir si tout était en place.

-Très joli! Dis-je.

Je l' observais, elle était anxieuse.

-Tu dînes avec moi? Lui demandai-je.

-Où ça? Ici?

-Oui, on sera plus tranquille et on a plein de choses à se dire, je crois!

-D' accord. Laisse-moi juste prévenir Léo que je ne redescendrais pas.

Ce qu' elle fit illico. Elle sourit au téléphone et rougissait légèrement. Je me demandais ce qu' il y avait entre elle et son patron. Je n' avais pas entendu sa conversation bien trop occupé à la détailler sous toutes les coutures. Elle n' avait pas changé sauf qu' elle s' était bonifiée et elle s' était transformée en femme distinguée. Elle portait un pantalon noir avec des escarpins et un très joli haut qui mettait sa petite poitrine en valeur. Il était croisé donc ouvert sur le devant, de couleur orange, gris, noir, crème et fuschia, elle portait un caraco noir en dessous qui lui moulait les seins comme un soutien-gorge. Comme d' habitude, cet aspect me réveilla les sens. Elle était à présent de dos et ses petites fesses bombées ressortaient malgré son pantalon noir et j' adorais toujours autant cette vue. Je n' avais jamais pu oublier la première fois que je l' avais vu au bord de cette route... Elle me tira de mes pensées.

-Que veux-tu manger? Me demanda-t-elle.

-Ce que tu voudras manger, toi! Lui répondis-je.

-Je ne sais pas! Ici tu trouveras les cuisines du monde entier! La cuisine de quel pays préfères-tu?

-J' aime la française, l' italienne, l' espagnole... Les pays européens ont de très bons mets.

-J' aime aussi. Française, alors! Finit-elle.

-D' accord! Mais tout sauf les escargots et les grenouilles! Ris-je.

-T' as tort c' est bon! Se moqua-t-elle.

Je fis une grimace mémorable, elle rit.

-Que dirais-tu d' un boeuf bourguignon?

-Parfait! Avec un bon vin, j' approuve!

-Ok! Un Château Margot ou un Saint Emilion?

-Château Margot.

-Cool! Celui que je préfère!

-Moi aussi, ris-je.

Nous nous installions alors sur le canapé en attendant notre repas. Je nous avais servi un apéritif. Un verre de vin rouge pour elle et un cocktail de fruit pour moi. Ma mésaventure d' hier m' avait bien secoué les puces. Il fallait malgré tout que j' assure pour mon shoot de demain et les autres à suivre.

-Tu ne bois pas avec moi?

-Non, je dois être en forme pour la séance de demain. Je t' accompagnerais avec le vin rouge à table.

-Contraintes du métier, observa-t-elle.

-C' est pas vraiment une contrainte pour moi, je ne bois presque jamais, lui répondis-je.

-Ah, oui, sportif! Me fit-elle remarquer.

-Et oui toujours! Et encore plus maintenant pour mon métier. Il faut que je garde la forme. Mais ce n' est pas très dur pour moi étant donné mon passif.

-Oui c' est certain.

Il y eut un léger blanc, la gêne sûrement, puis elle enchaina.

-Alors raconte-moi ton parcours, me demanda-t-elle.

Je lui contais comment j' en étais arrivé là sans omettre Mathilda. Elle m' écouta en souriant par moment.

-Heureusement qu' elle était là, cette Mathilda! J' en suis presque jalouse! Rit-elle.

-Pas de quoi! Et il y avait toi aussi, lui glissai-je presque timidement.

-Moi? Eut-elle l' air étonnée.

-Oui tu m' aidais à tenir. Je repensais à nos bons moments et ça m' aidait, ça me redonnait le sourire, lui dis-je en la regardant.

Elle ne lâcha pas mon regard... comme avant. Je repris.

-Et toi? Raconte-moi?

-ça n' a rien à voir avec ton conte de fées, crois-moi, me dit-elle.

Je souris à sa remarque.

-Dis quand même, ça m' intéresse! Je veux tout savoir.

-J' ai débuté comme serveuse et j' ai grimpé les échelons petit à petit. Léonard m' a fait confiance et voilà où j' en suis.

-Léonard? Dis-je en forme d' interrogation et en levant un sourcil.

Elle me regarda et compris mon message.

-Il n' y a rien entre nous si c' est ça que tu te posais comme question à l' instant. C' est juste mon ami et je le considère même plus comme mon père.

Je fus presque soulagé.

-A ce propos et ton père? T' a-t-il retrouvé après notre épopée?

-Oui et je l' ai remis en place et aujourd' hui, il a compris et à accepter ma façon de vivre.

-Tu n' as jamais repris tes études alors au final?

-Non et je crois que ça ne m' a pas manqué. Et de toute façon, je gagne très bien ma vie ici. Je pense que je n' aurais pas fait mieux à l' école.

-Le tout c' est de ne pas avoir de regrets, lui dis-je en la fixant à nouveau.

-Non pas de regrets du moins à ce niveau là, me dit-elle toujours avec son regard planté dans le mien.

Un coup à la porte nous interrompis.

-Le dîner est servi! Dis-je en rigolant de frustration.

J' allai ouvrir au service d' étage et laissais passer le Maître d' hôtel.

-Mademoiselle Swan, où dois-je servir le dîner? Demanda-t-il.

-Laissez le chariot près de la table, Peter, nous allons nous débrouiller. Merci.

-A votre service, Mademoiselle Swan.

Elle lui sourit. Il se retira et je fermai la porte. J' allai la rejoindre à la petite table ronde. Nous nous assîmes et je fis le service. Le vin était débouché et je nous en servis un verre. Nous commençâmes à manger.

-Mmmmm... c' est très bon! Dis-je.

-Oui c' est grâce au Chef! C' est l' un des meilleurs cuisiniers de l' établissement et c' est un Chef étoilé français.

-WoW! Tu pourras le complimenter pour moi. Et le vin est très bon.

Elle me sourit. Je la regardais à travers mes cils de temps à autre. Une question me turlupinais depuis un moment. Tout le monde l' appelait «Mademoiselle» et tout le monde utilisait son nom de jeune fille y compris son patron. Elle était pourtant sensée être mariée du moins c' est sur cet état de fait que je l' avais quitté. Je vérifiais si elle portait une alliance à son annulaire mais rien. Pas la moindre trace d' une bague. Je tentais.

-Comment va Edward?

Elle parut surprise.

-Il va bien, me répondit-elle vite fait.

Elle toussa un coup. Sujet épineux, je crois. Mais la curiosité me rongeait l' estomac, il fallait que je sache.

-Alors et ce mariage? Dis-je en essayant d' être le plus léger possible.

Elle me regarda un bon moment.

-Je ne suis pas mariée, me sortit-elle d' un bloc.

-Mais tu viens de me dire que Edward allait bien?

-Oui! J' ai bien dit ça!

-Je ne comprend plus, Bella?

Elle soupira. Involontairement, je lui forçais à me parler de sa vie intime ce qu' elle n' avait pas l' air de vouloir.

-Je vis avec Edward... enfin c' est plutôt compliqué en ce moment. Je passe ma vie ici et on ne s' entend pas vraiment bien ces derniers temps, il ne m' a jamais pardonné d' avoir dit «non» devant l' hôtel de la petite chapelle où nous devions nous marier. Il me le fait payer durement.

Je restais un tantinet surpris. Pourquoi avait-elle refusé de l' épouser? Même si au fond de moi j' en étais ravi quelque chose clochait.

-Pourquoi as-tu dit «non», Bella?

Un éclair de lucidité me traversa l' esprit alors que je finissais ma demande et j' espérais alors que ce fut à cause de moi. Elle me dévisagea comme si je devais comprendre tout seul puis elle ouvrit la bouche et mon coeur se mit à battre plus fort comme si lui avait compris depuis longtemps.

-A cause de toi...

Ses paroles moururent et moi je continuais de la fixer ne voulant pas comprendre du moins mon cerveau ne voulait pas comprendre, mon coeur lui hurlait de joie. Bella et sa franchise, j' aurais du m' en douter.

Je me levais alors de ma chaise et j' attrapais sa nuque afin d' attirer son visage au mien et je déposais mes lèvres sur les siennes, j' y avais rêvé trop souvent pour ne pas le faire à l' instant même où elle m' avouait ne pas s' être mariée à cause de moi. Alors je comptais pour elle? Bien qu' au fond de ma tête et de mon coeur, je le savais et c' était réciproque.

Elle était toujours assise à me caresser les lèvres avec les siennes, c' était un baiser tendre mais je voulais lui montrer combien elle m' avait manqué pendant toutes ces années seulement j' avais un peu peur qu' elle me repousse ce que je pouvais comprendre elle n' était pas libre après tout. C' était un jeu dangereux pour moi mais je la désirais... comme avant. Allais-je me brûler les ailes maintenant que j' étais prêt à lui ouvrir mon coeur ou plutôt que j' étais prêt à vivre quelque chose avec elle? Accepterait-elle malgré Edward?

Je me décalais alors en face d' elle. Elle pivota aussi et je me retrouvais à genoux devant elle-toujours assise sur sa chaise-ne quittant pas sa bouche j' en avais trop besoin comme si la quitter maintenant en dépendait ma vie. Je lui attrapais la taille pour la rapprocher de moi le plus possible et j' appuyais alors davantage notre baiser et lui demandais l' accès à sa bouche ce qu' elle fit sans rechigner. Nos langues se lancèrent dans un ballet incessant. Je la goutais à nouveau trois ans après et je me rendis compte que son délicieux parfum ne m' avait jamais quitté. Elle grogna et je savais ce que ça voulait dire, elle me donnait le feu vert. Elle était toujours autant impatiente. Elle avait déjà crocheté ma nuque et mes épaules et j' avais l' impression qu' elle n' était pas prête à les lâcher. Je la soulevai en même temps que moi, ses jambes se nouèrent autour de mon bassin et sans jamais quitter ses lèvres, je fis le chemin tant bien que mal jusqu' au canapé et je basculais avec elle dessus continuant notre étreinte. Je quittais sa bouche pour descendre goûter son cou puis le haut de sa poitrine malaxant au passage l' un de ses seins retenu dans son caraco. Les automatismes reprirent comme si je ne l' avais jamais quitté. Je me soulevais un peu pour pouvoir lui enlever tout ce tissu qui entravait son corps et qui m' empêchait de la toucher, de toucher son corps nu. Ça m' avait tellement manqué. Je la libérais de son haut et de son caraco. Elle tira sur mon tee-shirt, col en «V», gris qui passa au dessus de ma tête également. Je tirais sur sa ceinture et déboutonnais rapidement son pantalon et lui enlevais sans plus attendre. Mes yeux noircis violaient déjà tout son corps. Elle fit pareil avec moi et je l' aidais à me débarrasser de mon jean et du reste de nos vêtements. Une fois nus, je redescendis mais je me maintins au dessus d' elle avec mes bras tendus de chaque côté de son corps observant ses moindres gestes, regards et respirations erratiques. J' avouais que mon coeur battait tellement fort que j' étais certain qu' elle pouvait voir ma poitrine se soulever à l' endroit même. Un instant... je pris un instant pour la regarder au fond des yeux, juste pour savoir si c' était moi qu' elle voulait comme je la voulais... je ne fus pas déçu...

Je descendis à nouveau balayer ma langue dans son cou et je descendais petit à petit jusqu' à ses seins dont je m' occupais précautionneusement. Son souffle était rapide et je sentais qu' elle ne tiendrait pas avant que son envie ne la change en «Bella des cavernes», j' en riais intérieurement. Je sentais son corps vibrer sous le mien, il m' appelait déjà. Soudain, comme je l' avais deviné, elle attrapa ma nuque pour me faire remonter et emprisonna mon bassin dans l' étau de ses jambes.

-Viens, Jake, viens, tout de suite! M' ordonna-t-elle.

J' aimais quand elle me suppliait ça faisait naître en moi quelque chose de paradoxal, quelque chose qu' elle seule déclenchait ou savait déclencher et elle le souhaitait là maintenant. Comme d' habitude avec elle, je me sentais le prédateur, j' étais prêt à lui sauter dessus, j' attendais juste patiemment ce qui me ferait sortir le côté malsain de mon être.

-Supplie, Bella...

-Tu ne vas pas recommencer! Souffla-t-elle.

-Tu sais que j' en ai besoin.

-Jake...

-Bella... tu n' en seras que plus satisfaite après je te rappelle.

Sa respiration erratique plus mes doigts en elle qui la préparaient eurent raison d' elle.

-Jake, je t' en supplie...

-Me supplier de quoi, Bella...

-Jake... Baise-moi maintenant! Souffla-t-elle.

Mon égo apprécia et mon envie irréversible de la posséder se réveilla. Cette envie douloureuse et violente il n' y avait qu' elle qui la faisait naître en moi. Je ne savais absolument pas comment elle pouvait avoir un tel effet sur moi, ni comment elle le déclenchait mais j' avais appris une chose ces trois dernières années c' était que seule Bella me procurait cette sensation. Pas une des autres femmes avec qui j' avais bien pu coucher me faisait me sentir comme ça. Je m' enfonçais alors en elle avec une satisfaction de prédateur vissé à la peau alors que c' était elle qui me tenait, j' étais dépendant d' elle au final. C' était à n' y rien comprendre. Elle gémit alors lorsque je fus complètement en elle. Je bougeais d' abord doucement mon bassin juste pour qu' on se fasse l' un à l' autre. La douleur de mon érection étant toujours autant intense, il fallait que je la soulage. Je pris un rythme qu' elle connaissait que trop bien et j' accélérais petit à petit et de plus en plus fort je venais butter contre le fond de sa paroi ce qui lui procurait un plaisir non dissimulé. Elle gémissait assez fort et moi ça m' excitait encore plus. J' essayais malgré tout de me retenir parce que je voulais vraiment lui faire l' amour correctement mais j' avais du mal.

-Lâ-che tout, Ja-ke, ne te re-tiens pas, hacha-t-elle.

Après tout et puisqu' elle me le demandait et de toute évidence c' était notre façon de faire l' amour alors je ne voyais pas pourquoi ça en changerait et apparemment, elle était du même avis que moi. J' accélérais à la démonter sur place et c' était ce que nous aimions. Lorsqu' elle jouit j' en fus heureux et les spasmes de mon orgasme m' atteignirent quelques coups de reins après elle. Je me libérais en elle et j' eus la certitude à ce moment là que je voudrais que ce soit pour toujours comme ça. Je m' écroulais sur elle complètement essoufflé et avec encore des étoiles dans les yeux. Elle caressa les cheveux de ma nuque me procurant mille et un frisson. Nous restâmes comme ça pendant un moment et je finis par quitter son corps. Je me relevais et partis prendre une douche, elle ne voulut pas venir avec moi, je la laissais alors sur le canapé tranquillement, je savais qu' elle avait besoin de réfléchir...

POV BELLA

J' avais toujours eu du mal à faire l' amour avec Edward surtout après mon périple et je crois qu' il s' en était aperçu. Mais être à nouveau dans les bras de Jake, j' étais comme chez moi et faire l' amour avec lui m' était comme naturel; rien était forcé, tout était en place et j' y prenais un plaisir intense. Je frissonnais pour Jake... Notre façon de coucher ensemble était un peu sommaire et redondant mais on y trouvait notre compte. On n' avait pas besoin de fioriture, nous avions systématiquement envie l' un de l' autre avant même que l' on se touche. C' était ce qu' on appelait «être sur la même longueur d' onde». Je me rendis compte qu' il m' avait énormément manqué, que tout ça m' avait manqué. Notre jeu, son corps, tout m' avait manqué! Et là, j' étais heureuse parce qu' il venait de combler ce manque. Mais qu' est-ce que cela allait donné lorsqu' il repartirait? Et qu' allais-je faire? Et Edward? J' entendais Jake siffloter dans la salle de bain et je me relevais pour ramasser mes affaires qui étaient éparpillées un peu partout. Je me rhabillais petit à petit. Il sortit de la salle de bain avec encore une fois sa serviette nouée autour des hanches. Je ne pus retenir un léger rire. Il n' avait pas perdu ses bonnes habitudes pour me séduire et ça me faisait toujours autant d' effet. Il était toujours aussi beau et encore plus dans cette tenue.

-Qu' est-ce que tu fais? Me demanda-t-il suspicieux.

-Je me rhabille. Il faut que tu dormes. Je vais redescendre dans ma suite, lui répondis-je.

-Reste avec moi cette nuit. Dors avec moi... s' il te plait, me supplia-t-il.

Il me tentait. Je pesais le pour et le contre...

-S'il te plait... me dit-il dans un souffle avec son regard de chien battu.

Je souris.

-D' accord! Mais à une condition.

-Laquelle?

-On dort! Je ne veux pas être responsable de tes cernes sous tes yeux pour ton shoot de demain, lui assénai-je.

Il fit la grimace puis se résout à ma demande.

-Ok! Marché conclu! C' est déjà mieux que rien de t' avoir dans mes bras. Dit-il en se renfrognant légèrement.

Sa moue, je l' adorais, elle était comme dans mes souvenirs, elle n' avait pas changé.

-J' vais me doucher alors, le prévins-je.

-J' peux venir si tu veux, me dit-il malicieusement.

-Jake? J' ai dit on se tient tranquille!

Je partis me doucher en rigolant devant sa bouille désespérée.

Quelques minutes après, je le rejoignis dans le lit. Je me glissais sous le drap complètement nue, il était sur le côté, quand il me sentit arriver près de lui, il se tourna sur le dos et m' ouvrit ses bras où je m' y calais directement. Ça faisait du bien de retrouver ses repères. J' avais eu l' impression d' errer sans port d' attache depuis trois ans et je découvrais aujourd' hui que Jake était mon ancre à laquelle je me retenais. Nous nous endormîmes bien vite.

Le réveil fut des plus agréables mais super tôt. Jake devait se préparer et je supposais qu' il avait une séance de sport avant le shoot. Il m' embrassa rapidement et disparut dans la salle de bain pendant que je me rendormais. Quelques minutes plus tard, il me secouait doucement en même temps qu' il m' embrassait le cou et chaque bout de peau qui dépassait du drap. J' ouvris les yeux, il me souriait du plus beau des sourires.

-Il faut que j' aille m' entrainer avant la séance photo. Tu veux te joindre à moi?

-Non... j' ai du travail qui m' attend, lui répondis-je.

-Tu assistes au shoot alors, j' espère?

-Oui, je ne louperais ça pour rien au monde et de toute façon je dois être présente.

-Ok. A toute à l' heure, alors.

Il m' embrassa tendrement faisant monter en moi une douce chaleur mais me quitta rapidement. Je grognais de frustration.

Mon boss arriva dans mon bureau le sourire cloué aux lèvres. Il venait probablement aux informations.

-Que puis-je faire pour toi, Léo? Dis-je sarcastique.

-Je voulais savoir comment c' étaient passées vos retrouvailles, pardi?

-Bien! Dis-je évasivement.

-Bien? C' est tout?

-A quoi t' attendais-tu?

-Ben, à du croustillant!

-Et bien non, lui dis-je en me retenant de rire.

La tête qu' il faisait était hilarante. J' aimais le faire marcher.

-Pas de... Il ne finit pas sa phrase.

-Léo! M' offusquai-je.

-Ben quoi, c' est humain et vous êtes jeunes! Moi en tout cas, je m' en serais pas privé. Merde! Bella, c' est quand même un des plus célèbres mannequins du monde!

-Oui mais ce ne serait pas pour ça si je me dévergondais dans son lit mais pour lui! Grondai-je.

-Haaaannnnnnnnn! Toi, il y a un truc entre vous?

-Mais pas du tout! Me défendis-je.

-Ben en tout cas lui est amoureux de toi!

-Tu racontes n' importe quoi!

-Ben si ça se voit gros comme le nez au milieu de la figure! T' as besoin d' une enseigne lumineuse pour le voir? Parce que je peux t' en procurer une si tu veux! Se moqua-t-il.

-Bon sang! Léo t' as quel âge pour babiller de la sorte? On dirait un vrai gamin, changeai-je de sujet.

-Ouais c' est ça, moque-toi! Tu verras que j' ai toujours raison! Et pas la peine de me casser pour louvoyer très chère! J' suis pas né de la dernière pluie!

Il partit faisant exprès d' être vexé pour que je culpabilise et ça fonctionnait! Quand j' y verrais plus clair, j' en parlerais avec lui mais pas avant.

L' heure de la séance photo arriva rapidement. Je descendis donc rejoindre l' équipe de photographes et autres dans la salle des jeux. Les rideaux étaient déjà tirés. Je passais derrière sans encombre. Les néons étaient allumés ainsi que les lampes des tables de jeux. Jake était installé devant une coiffeuse et la maquilleuse s' activait à le rendre encore plus beau. Il me vit dans la glace en face de lui et j' eus droit encore une fois au plus beau sourire du monde. Il avait l' air tellement heureux de me voir que je me demandais si Léo n' avait pas raison tout compte fait. Mais comment cela pouvait être possible, on s' était quitté amis et on s' était retrouvé pour moi pareil. La question du sexe entre nous avait toujours été défini de façon à ce que cela n' interagisse pas dans nos sentiments respectifs. Ceux que l' on éprouvait pour quelqu' un d' autre. Et moi j' en étais restée là-dessus.

Une fois qu' il eut été maquillé, coiffé et habillé le shoot commença. Jake était superbe habillé en smoking avec le noeud papillon, il posait déjà tranquillement afin d' avoir des photos simples mais belles, ensuite le photographe lui faisait prendre des poses plus compliquées pour terminer à ce qu' il le fasse ressembler à un James Bond plus vrai que nature, couché à moitié sur la table de Black Jack avec une arme dans la main où il faisait semblant de viser son ennemi qui n' était autre que l' objectif de l' appareil photo. Il était époustouflant et tellement sexy, séduisant et tellement désirable! Mon Dieu! Je ne décrochais plus mon regard de cet homme parfait avec qui encore hier soir, je m' envoyais en l' air. Il faisait battre mon coeur alors que je voulais le réfuter. C' était dur de se rendre compte que c' était lui...

La séance dura une paire d' heures, Jake faisait des pauses par moment pour se désaltérer ou pour tout simplement chauffer à nouveau ses muscles saillants. Il passait d' un vêtement à un autre sans jamais broncher, ni s' affoler quand il devait poser à moitié nu avec une jolie mannequin... Grrrr... Moi c' était le moment que j' aimais le moins. Surtout quand je voyais les yeux de merlan frit qu' elle lui lançait! Moi, jalouse? Mais pas du tout!... Ou juste un petit peu alors... Ce qui était le pire pour moi c' était de comprendre pourquoi moi? Alors qu' il pouvait avoir toutes les femmes du monde, d' ailleurs il ne s' en était pas privé! Son tableau de chasse en disait long! Ça me perturbait, ce sentiment de jalousie me perturbait!

Après que toutes les plus belles femmes du monde entier soit passées dans ses bras, le photoshoot s' acheva. Jake m' appela.

-Viens, Bella! Viens faire une photo avec moi!

-Non, non, pas question! Je ne suis pas photogénique du tout! Si tu veux être la risée du monde entier t' as qu' à faire ça! Dis-je sarcastique.

-C' est juste pour nous, Bella! Josh fait souvent ça après la séance. Il me prend au naturel ce qui me permet d' avoir d' autres photos que celles qui sont dans les magasines!

-Oh! Fut tout ce que je répondis.

Après quelques secondes d' hésitation, je le rejoignis devant l' objectif de son photographe. Il nous mitrailla alors que Jake me parlait pour me détendre et sans vraiment prendre de pose ensemble. Il me tenait dans ses bras et nous riions des bêtises que nous étions entrain de nous raconter. Par moment, nous tentions un oeil vers l' objectif et nous avons fini par une séance de grimaces! J' avais passé un bon moment lorsque cela se termina. Le photographe me demanda mon mail en me disant que j' aurais les photos ce soir, il me sourit étrangement.

Jake fut libérer de ses obligations quelques heures plus tard, il vint me rejoindre dans mon bureau. Il sourit à la vue des magasines dans lesquels il apparaissait.

-Alors comme ça, tu me reluques sur papier glacé? Se moqua-t-il.

-A défaut de t' avoir en vrai! Lui répondis-je sarcastique.

-Mais maintenant tu m' as en vrai, non?

Il me regarda de son regard ultra sexy qui me donnait chaud.

-Combien de temps restes-tu? Lui demandai-je pour couper court à l' air étouffant qui était entrain de m' envahir.

-La semaine. J' ai des shoots presque tous les jours. Je n' ai qu' une seule journée de libre.

-Tu me la réserves? Demandai-je.

-Je serais ravi de passer ma journée de libre avec toi! Sans hésitation, je te dis oui, me répondit-il avec un clin d' oeil.

Il renchérit.

-Tu dînes avec moi ce soir?

-Je ne sais pas. Il faudrait que je rentre où Edward va se poser des questions, dis-je malheureuse de briser son enthousiasme et le mien avec.

-Oh! Oui, c' est vrai! Se rembrunit-il.

Un pincement au coeur et une envie de vomir tirailla mon estomac. Qu' étions-nous? Amis? Amants? Plus que ça? J' étais embrumée dans mon histoire avec Edward mais aussi dans celle-ci. Pourtant, elle m' apparaissait beaucoup plus nette. J' avais envie d' être avec lui bien plus qu' en présence d' Edward. Je désirais Jake bien plus que je ne désirerais jamais Ed. Je crois qu' il était temps pour moi de faire un choix. Mais j' avais horriblement peur de voir la vérité en face. Il me fallait encore un peu de temps et je voulais savoir aussi si Jake partageait la même chose que moi. Nous devions en parler mais pas là, pas dans mon bureau.

-D' accord, on mange dans ta suite où la mienne?

Son sourire qui avait disparu au prononcé du prénom de mon compagnon, illumina à nouveau son doux visage.

-Pourquoi pas la tienne! Me dit-il avec un clin d' oeil.

-D' accord à toute à l' heure.

-Dix neuf heures trente, ça te va? Demanda-t-il.

-C' est parfait, lui répondis-je.

Il quitta la pièce et je me sentis vide d' un coup...

POV JACOB

J' arrivais devant sa porte et je respirais un grand coup. Je ne savais pas pourquoi j' étais aussi nerveux. C' était bien la première fois que ça se produisait. Peut être parce que je savais que tout n' était pas clair entre nous. Notre relation était loin d' être la plus honnête possible. Il fallait aussi que je me décide, je devais savoir moi aussi où j' en étais et ce que je désirais.

Je toquais et je l' entendis me crier d' entrer. Elle était au téléphone et je compris avec qui elle conversait parce qu' elle me regarda en mettant un doigt sur sa bouche me signifiant qu' il fallait que je me taise. Elle avait l' air légèrement en colère.

-C' est le service d' étage, je mange dans ma chambre.

J' étais spectateur de la conversation qu' elle avait.

-Oui, je mange dans ma chambre, je me change et je retourne travailler.

-...

-Je sais Edward, j' avais dit que je rentrerais ce soir, mais le shooting de Hugo Boss me prend du temps et tout ne se passe pas comme prévu. Ils sont exigeants et je dois courir partout.

-...

-Non, Léo ne peut pas s' en occuper, tu sais bien qu' il ne sait pas comment ça se passe dans le show-bizz, c' est pour ça qu' il m' a engagé!

-...

-Oui promis, demain je rentre à la maison...

Mon coeur s' arracha lorsque je l' entendis prononcé le mot «maison». C' était comme si je réalisais qu' elle n' était pas à moi et que j' étais entrain de la voler à quelqu' un. Je me sentais lâche, malhonnête. Ce type ne méritait certainement pas ça et même si je ne le connaissais pas, je n' avais pas le droit d' agir ainsi. Pourtant, j' étais persuadé que c' était ce que je devais faire... la lui voler... c' était comme si je savais que malgré tout elle était à moi, qu' elle était juste pour moi. Le poids de la culpabilité me rongeait là à l' instant même où elle raccrochait et qu' elle planta ses yeux dans les miens. Elle dut voir que je luttais avec ma conscience.

-Pardonne-moi... me dit-elle presque désespérément.

Je ne sus quoi lui répondre. Je la faisais mentir à son compagnon et ça me révulsait.

-Je crois que je vais remonter, Bella. Je ne sais pas trop ce que je fais ici tout compte fait. Je ne sais pas ce que j' attendais en réalité... dis-je complètement bouleversé par ce que je réalisais.

-Non, reste! Je t' en prie, reste! Me supplia-t-elle.

Elle s' était approchée de moi et elle me prit la main et la serra dans la sienne et plongea à nouveau son regard dans le mien.

-Je...

Je ne finis pas ma phrase de toute façon je ne savais pas quoi dire. Mais mon envie de fuir était toujours présente.

-Je crois qu' il faut qu' on parle sérieusement, Jake.

Je passais la main dans mes cheveux, hésitant, et pourtant je n' attendais que ça mais j' avais peur aussi de l' issue de cette conversation. Peur qu' elle me dise que tout était fini, peur qu' elle rompe avec moi d' ailleurs pourquoi employais-je le verbe «rompre» nous n' étions même pas un couple juste deux amants épris l' un de l' autre et qui ne se l' était jamais avoué pour ne pas se faire souffrir ou parce qu' ils avaient d' autres engagements.

-Tu as raison, il faut qu' on parle, en déduis-je en soufflant.

-Qu' est-ce qu' on fait maintenant? Me demanda-t-elle.

-Qu' est-ce qu' on fait quoi? On devrait plutôt se demander où en est-on? Grognais-je.

Elle me posait une question à laquelle nous étions incapable de répondre tous les deux. Elle soupira et moi aussi.

-Pourquoi tu m' as laissé devant le casino? Me questionna-t-elle.

-Et toi pourquoi tu m' as laissé partir? Répliquai-je.

-Si tu réponds à ma question par une autre question, on ne saura jamais! On va pas s' en sortir comme ça, Jake.

Je soupirais à nouveau.

-La veille tu m' apprenais que tu te mariais, que fallait-il que je fasse, dis le moi? Dis-je énervé.

-Je n' en sais rien... je ne sais plus, Jake...

-Tu sais très bien qu' on avait des choses à réaliser et c' est ce qu' on a fait et avec brio! Lui dis-je.

-Et est-ce que ça valait le coup? Au point de ne plus jamais se revoir?

-ça n' est pas le cas. On est là maintenant, tous les deux, non?

-Oui...

-Et je te signale que c' est toi qui a mit des barrières entre nous! Toi, Bella! Pas moi!

Elle me fusilla du regard. Elle savait que j' avais raison mais je l' avais blessé en lui disant la vérité pourtant c' était vrai! C' était elle qui n' avait pas voulu approfondir les choses entre nous à cette époque.

-Tu es injuste! Ça t' allait bien aussi! Tu profitais de mon corps sans te poser la moindre question quant à ton avenir! Cria-t-elle.

-Justement, Bella, tu ne sais pas combien de questions sans réponse me sont passées dans la tête pendant ce voyage! Criai-je un peu plus fort.

Elle soupira à nouveau et je m' en voulais d' élever la voix, j' étais énervé parce que je ne savais pas comment faire pour qu' elle comprenne. Elle croyait que je l' avais laissé là parce que je m' en fichais totalement et parce que je ne voyais que par ma carrière mais si elle m' avait laissé entrevoir quoi que ce soit j' aurais été capable de tout lâcher pour elle ou du moins je l' aurais gardé près de moi et avec elle, j' aurais fait le même chemin que je m' étais construit tout seul.

-Je crois qu' on tourne en rond! On devrait se poser d' autres questions plutôt que de revenir sur le passé. Il est derrière nous et aujourd' hui effectivement nous sommes là, l' un en face de l' autre, dans la même pièce alors profitons-en pour...

Elle ne finit pas sa phrase et je l' entendis déglutir.

-Pour faire quoi, Bella? Demandai-je sérieusement.

Elle laissa passer un moment avant de répondre.

-Pour se dire enfin ce qu' on ressent... maintenant... l' un pour l' autre...

Elle me brûlait de son regard et je restais là à ne pas savoir quoi dire. On était incapable de se dire la vérité l' un comme l' autre. Pourquoi?

Un long moment passa où nos regards ne se lâchèrent pas, où ils essayaient de lire en chacun de nous.

-Je crois que... je crois que... que je t' aime... lâchai-je en la regardant le plus sincèrement du monde.

-Tu crois seulement?

-Je ne sais pas, Bella! Tout ce que je sais c' est que tu m' as hanté pendant trois longues années où je n' ai cessé de penser à toi. Tu étais partout tout le temps. Je vivais avec le souvenir de ton sourire et c' est lui qui me réconfortait quand j' allais mal ce n' était pas celui de quelqu' un d' autre! Je me suis rendu compte que je n' avais vraiment été heureux que pendant les quelques jours que j' ai partagé avec toi et pas pendant tout ce temps où je me demandais ce que je faisais avec telle ou telles femmes! M' emportai-je.

-Oui, ben, parlons-en des autres femmes! Tu as un tableau de chasse énorme alors comment pourrais-je croire ce que tu me dis? Comment pourrais-je savoir si tu es sincère avec moi? Si tu ne joue pas? Ou que tu ne fais pas un caprice?

-Bella, tu n' es pas ces autres femmes!

-Mais justement! Qu' ais-je de plus que toutes ces starlettes d' Hollywood avec qui tu es sorti? Ou avec ces mannequins toutes plus belles les unes que les autres? Bon sang, Jake, je suis tellement commune par rapport à elle! S' énerva-t-elle.

Elle gesticulait dans tous les sens. Qu' est-ce que je pouvais bien lui dire pour lui prouver ma bonne foi? Comment fallait-il que je lui dise qu' elle était unique pour moi sans qu' elle ne s' offusque?

-Bella, c'est toi, c' est tout... et je crois que je l' ai toujours su au fond de moi comme toi tu le sais pertinemment bien aussi au fond de ton coeur...

Mon coeur palpitait lui à deux cent à l' heure. Je la voulais encore là maintenant. Je savais à présent que je l' aimais, j' en étais sûre à cet instant et rien qu' à l' idée de la perdre à nouveau m' empêchait de respirer normalement.

-Qu' est-ce que tu veux alors? S' enquit-elle.

-Toi! Je te veux Toi! Ça me paraît clair, maintenant!

Elle ne répondit pas et croisa ses bras sur sa poitrine. Quelque chose clochait je le savais.

-Et Moi? Que suis-je pour toi? Qu' est-ce que je représente?

Elle se tut et baissa son regard. Elle fuyait.

-Et ta franchise, Bella? Où est-elle passée?

-D' accord! Si tu y tiens!

Elle plongea à nouveau son regard noirci par un peu de colère et par je ne sais quoi d' autre d' ailleurs.

-Tu débarques dans ma vie au bout de trois ans de silence et tu me sors-et comme si ça faisait la veille qu' on s' était quitté-que tu m' aimes. Tu couches avec moi sans te poser la moindre question! Alors oui j' ai le droit d' avoir des doutes, Jake! Tu m' as dit «ami» quand on s' est quitté sur le trottoir de ce fichu Casino et tu es parti vivre ta vie et mener ta carrière tambour battant. Et même si tu le sais et ô combien que j' éprouvais et que j' éprouve bien plus que de l' amitié pour toi. Je me fourvoie sans arrêt, je me mens à moi-même, je mens à Edward depuis trois ans, je ne suis plus maître de ce que je ressens, je ne suis plus maître de mes sentiments et ça me fait peur... Bon sang, Jake! Je t' aime...

Elle était essoufflée et paniquée et prise dans un tourbillon qu' elle ne contrôlait pas et ça lui faisait peur.

-... et ça n' est pas d' aujourd' hui... Merde! Grogna-t-elle.

Elle venait de le découvrir... comme moi... Elle venait de découvrir que depuis trois ans nous étions amoureux mais trop bête pour ne pas le voir ou pour se l' avouer.

-Qu' est-ce qu' on fait maintenant, alors? Posai-je doucement la question.

-Je ne sais pas. J' ai besoin d' y réfléchir c' est pas si simple que ça, me dit-elle éreintée.

-D' accord. Ecoute, je vais te laisser seule ce soir et cette nuit, ça te permettra d' y voir plus clair.

Son regard paniqué me déstabilisa.

-Je te vois demain, c' est promis.

Je lui embrassais son front et la quittais malgré moi...

POV BELLA

Il était parti. Et j' étais à présent seule avec moi-même. Ma tête me tournait et j' étais complètement chamboulée. J' étais bel et bien amoureuse de lui. La lumière avait clignoté dans mon cerveau. C' était comme si quelqu' un avait allumé l' interrupteur de mon plafonnier et que j' y avais découvert un trésor caché. Je décidais d' aller me coucher, me torturer davantage ne m' aiderais pas à y voir plus clair, enfin clair, je voyais à présent, c' était simplement que maintenant j' avais des décisions à prendre et pas des plus faciles.

Je ne dormis pas cette nuit là...

Le lendemain au bureau, j' étais d' une humeur massacrante et le manque de sommeil se lisait sur mon visage. J' avais des cernes qui n' avaient d' égal que les yeux au beurre noir des boxeurs après un combat. J' avais essayé de les camoufler avec du maquillage mais je crois que c' était encore pire. Léo apparut sur le pas de ma porte, il entra voyant mon état et s' inquiéta d' office.

-Ouhhhhh! Ça n' a pas l' air d' aller, je me trompe?

-Non, tu ne te trompes pas, lui répondis-je acerbe.

-Ton Sexy Top, t' a lâché?

-Non, justement, il m' a dit qu' il m' aimait! Lâchai-je hargneuse.

-Et c' est pour ça que tu fais cette tête? Rappelle-moi de ne jamais te dire que je t' aime! Se moqua-t-il.

-C' est vraiment pas drôle, Léo!

-Bella, je ne vois pas quel est le problème?

-Le problème c' est que moi aussi je l' aime, Léo!

-Et alors c' est plutôt une bonne nouvelle, non? Vous vous aimez, c' est parfait!

-Et Edward? T' as pensé à Edward?

-Tu n' as jamais aimé Edward, Bella! Alors arrêtes de te cacher derrière ça pour ne plus avoir peur et ne pas prendre de décision!

-Bien sûr que j' aime Edward! M' écriai-je.

-A d' autres! Depuis que je te connais, Bella, je ne t' ai jamais vu sourire autant que lorsque tu es avec ton Top ou que tu le mâtes sur tes magasines. Bella, ce mec illumine ton visage et tu ne t' en rends pas compte! Edward ne t' as jamais fait sourire comme ça! Je le sais, je vous ai déjà observé tous les deux. Tes yeux n' ont pas de vie quand tu es avec lui mais ils s' illuminent, ils s' embrasent même lorsque tu es avec Jacob! Le choix est vite fait pour moi. Et je pense qu' Edward a le droit à un amour sincère, quelqu' un qui l' aimera vraiment et pas parce que cette personne est reconnaissante envers lui! Si tu n' as pas voulu l' épouser ce n' est pas pour rien, Bella. Réfléchis bien, me dit-il en mettant sa main sur mon épaule comme pour me réconforter, comme un père.

Je soupirais, Léo avait totalement raison! Edward méritait quelqu' un de bien et pas une femme qui en aimait un autre.

-Ne le laisse pas partir une seconde fois Bella, me dit-il.

Léo quitta mon bureau. Lui aussi me laissait à présent avec moi-même.

-Bon sang! M' énervai-je en tapant du poing sur mon bureau.

J' avais vu Jake en coup de vent avant de rentrer chez moi comme je l' avais promis à Edward. La gêne était de mise entre Jacob et moi à ce moment là. En plus, il savait que je rentrais à la «maison» et je vis bien que je le faisais souffrir aussi. Je pris alors le temps de l' embrasser pour essayer de le rassurer comme je le pouvais mais moi-même je ne l' étais pas... rassurée. Mes lèvres étaient plus qu' hésitantes sur la bouche de Jake et il finit par couper le contact. J' eus envie de pleurer à cet instant. Il me souhaita une bonne soirée et me dit que nous nous verrions demain. Je partis le coeur lourd...

POV JACOB

Je devenais fou dans ma chambre d' hôtel, je savais qu' elle était chez elle avec lui. Allait-elle lui dire? Ou allait-elle encore ignorer notre histoire et nous laisser souffrir? Elle ne m' avait pas fait part de sa décision et franchement c' était pas cool. Je me rongeais les sangs. J' avais vraiment peur de la perdre à nouveau mais je ne pouvais pas la forcer et j' étais désemparé face à l' incertitude qui planait au-dessus de ma tête. J' allais me coucher mais je ne dormis pas cette nuit là... heureusement que je n' avais pas de séance photos le lendemain...

POV BELLA

Je m' étais défilée pour passer la journée avec Jake. Pas que je n' en avais pas envie car j' en mourrais d' envie mais je devais parler à Edward. J' avais pris une décision et quelle qu' elle soit je devais être franche avec Edward et tout lui raconter depuis le début, je n' avais plus le droit de lui mentir...

Je savais que j' allais décevoir Jake, il espérait tant passer cette seule journée de libre avec moi mais je n' avais plus le choix...

J' avais téléphoné à Léo qui ne chercha pas à me faire venir, il savait dans quelle situation je me trouvais et il savait combien c' était important pour moi, il ne m' en tint donc pas rigueur de cette absence peu encline à la maladie... enfin juste la maladie du coeur. Il me fit porter pâle auprès des autres et de Jacob...

POV JACOB

Elle n' était pas venue... Elle ne voulait pas passer la journée avec moi. Au moins c' était clair. Je la passais donc à ruminer tout seul dans ma chambre...

POV BELLA

Quand je repris le travail le surlendemain, j' avais une boule dans la gorge. Ma discussion avec Edward avait été houleuse, désagréable, horrible même. J' en avais pris plein la figure. J' avais appris qu' il se doutait depuis longtemps que j' avais rencontré quelqu' un. Il m' avait dit que je n' avais jamais plus été la même après ce périple. Entre le moment où il m' avait quitté à la Fac et le moment où j' avais été le rejoindre, j' avais énormément changé. Et c' était pas faux et je ne pouvais pas lui en vouloir de me détester pour ça. Je n' avais pas eu le courage de lui expliquer à l' époque et je l' avais rendu malheureux et je me faisais horreur pour ça.

Du coup, j' évitais Jake parce que j' étais tellement mal dans mes baskets que je ne savais vraiment plus où j' en étais. Pourtant, le voir m' aurait rasséréné, sa présence m' aurait fait du bien mais je m' y refusais comme une sorte de punition. Je me défendais de voir Jake pour me punir d' avoir fait du mal à Edward. Mais ça me tuait.

La fin du shooting Hugo Boss touchait à sa fin et je n' avais toujours pas montré le bout de mon nez. Jake n' avait pas cherché à me voir non plus. Je l' avais déçu, j' en étais sûre et à présent lui aussi m' en voulait.

POV JACOB

Je savais qu' elle était dans l' établissement mais j' attendais qu' elle fasse le premier pas. C' était elle qui avait les cartes en main. Ou elle me laissait partir et je serais malheureux comme la pierre jusqu' à la fin de ma vie ou elle me donnait une raison d' être heureux avec elle. Pour le moment, ça sentait le roussit pour moi. J' étais de mauvaise humeur depuis notre dernière conversation et l' équipe en prenait plein son grade. Lizzy en première ligne.

-Tu pourrais faire un effort et sourire. On te paie pas des millions pour tirer une gueule de quinze culs! Et être agréable avec les gens ça en fait aussi partie! Grogna-t-elle.

-Fous-moi la paix, Lizzy! Ça ne va pas très fort en ce moment!

-Si t' es en manque de cul, vas aux putes! Tu retrouveras le sourire peut être avec ça! Se moqua-t-elle.

-ça n' a rien à voir avec ça! T' es vraiment conne parfois, tu sais? Même à vrai dire tout le temps! J' me demande bien quel est le connard qui t' a engagé pour faire la nounou? En fait, tu me sers strictement à rien à part me faire chier! Va voir ailleurs si j' y suis, Lizzy! Tu peux même carrément aller te faire sauter ça t' enlèverait le balai dans le cul que tu te trimballes depuis des lustres! Rageai-je.

Elle me toisa furieuse et partit sans rien ajouter. J' avais la paix!

POV BELLA

C' était aujourd' hui qu' il partait. J' avais des nausées, j' étais vraiment pas bien. Mais Léo avait décidé de ne pas me foutre la paix.

-Il s' en va dans une heure, Bella!

-Je sais.

-Tu as l' intention d' aller au moins lui dire au revoir?

-Je ne pense pas, non.

-Bella, nom d' un chien! Tu vas le laisser partir à nouveau? Qu' est-ce qui t' arrête? T' as parlé à Edward, n' est-ce pas?

-Oui j' ai parlé à Ed et franchement c' était la plus horrible des journées que j' ai passé jusqu' à maintenant et je ne me sens pas prête à vivre quelque chose. Je suis fatiguée, Léo. J' en peux plus, tu sais, j' sais plus ce que je veux. J' sais plus où j' en suis.

J' explosai en sanglot. Les trop fortes émotions de ces derniers jours eurent raison de moi cette fois. Léo me cajola et me consola comme il pouvait. Il m' obligea à remonter et à me reposer ce que je fis sans protester. J' étais épuisée et j' avais besoin de dormir...

POV JACOB

J' étais dans le hall avec l' équipe nous allions partir et je scrutais partout autour de moi pour voir si elle était là. Si elle allait tout de même me dire au revoir et me laisser partir encore une fois. Cependant, je ne la vis pas et j' en fus malheureux à un point que mon coeur s' arracha de son espace. Son patron arriva et parla avec mon agent, j' eus un regain de souffle pensant qu' elle allait suivre derrière mais rien ni personne.

Il se dirigea vers moi, je fronçais les sourcils.

-Jacob, je suis venu vous saluer et vous dire quelque chose.

-Je vous écoute, dis-je l' air sceptique.

-Elle vous aime, soyez-en sûr. Mais elle est fatiguée, elle traverse de durs moments. Elle ne s' attendait pas à tout ce chamboulement. Alors même si entre elle et Edward c' était fini depuis longtemps, elle a besoin de se retrouver quelques jours un peu seule. Ne lui en veuillez pas si elle n' est pas là pour vous dire au revoir, je l' ai fait remonter dans sa suite pour qu' elle se repose mais je sais qu' elle aurait aimé être là. Je ne sais pas ce qu' elle a décidé pour vous deux mais soyez patient et j' espère que vous reviendrez d' ici quelques jours. A présent, c' est de vous qu' elle va avoir besoin alors ne la laissez pas tomber.

Je l' écoutais attentivement et lui fis signe que je comprenais.

-Elle a rompu avec Edward? Demandai-je doucement.

-Oui et c' était mieux ainsi et ce n' est pas que pour vous qu' elle l' a fait, il faut que vous le sachiez.

-Ok. Merci, lui dis-je en lui serrant la main.

Je devais réfléchir et il le comprit et se retira. J' étais quelque peu rassuré malgré tout. Elle m' aimait son ami me l' avait confirmé. Il m' avait confirmé aussi qu' elle avait quitté Edward et maintenant elle se retrouvait toute seule... Je ne pouvais pas partir, c' était hors de question. Je ne pouvais pas me résoudre à reprendre le chemin de Los Angeles sans elle, je ne me voyais pas reprendre ma vie sans elle.

-Lizzy? Appelai-je.

Celle-ci vint à moi.

-J' ai quoi comme shoot la semaine prochaine?

Elle ouvrit son agenda.

-Tu as deux shoots dans la même journée... jeudi pas avant mais tu as deux interviews en radio nationale, mardi et mercredi.

-Annule les deux interviews! Dis que je suis malade, un problème de gorge! J' ai chopé une angine et je suis aphone, enfin débrouille-toi! Lui intimai-je l' ordre.

-Mais, Jake, c' est la semaine qui vient, je ne peux pas annuler comme ça! S' exclama-t-elle.

-Et si je ne peux plus parler, on fait comment?

-Ok, je vais annuler! Céda-t-elle sous mon insistance.

-Et je rentrerais que mercredi soir! La prévins-je.

Elle me regarda ne comprenant pas.

-Je reste ici, dis-je avec le sourire.

-Mais Jake?

-Jake, pour une fois va écouter son coeur!

-ça signifie quoi en gros?

-Que Jake est amoureux et qu' il n' a pas l' intention de laisser partir une deuxième fois la femme qu' il aime! Dis-je joyeux à l' énoncé de ma phrase. C' était dit. Haut et fort.

-Ah, c' était donc bien ça! Les paris étaient tenus sur la petite brune! J' ai voté contre! Merde! J' ai perdu. Grogna-t-elle.

Elle reprit.

-Très bien. Je vais même voir si je peux te déplacer ta séance photo à la semaine prochaine, ça te laissera du temps avec elle, soupira-t-elle.

-Tu vois quand tu veux que tu peux te rendre utile et pas chiante, lui dis-je en lui claquant un bisous sur la joue. Merci, Lizzy et pardon pour tout ce que je t' ai envoyé.

-C' est bon on oublie mais plus jamais ça, hein.

-Mmmm... on verra, lui dis-je avec un clin d' oeil.

Mon équipe partit et moi je récupérais une autre suite.

Deux jours plus tard, je m' étais fait si discret que j' avais pu observer Bella sans qu' elle ne s' en aperçoive. Je lui avais laisser du temps mais je mourrais d' envie de la récupérer pour la serrer dans mes bras.

Ce matin j' avais été à l' entrée du Casino et j' avais acheté une bague de celle qu' on trouve à un dollar dans les tirettes de gosses mais je m' en foutais c' était pour le principe...

Elle était dans son bureau, je le savais. J' avais fait appeler son patron qui avait sourit en me voyant. Je lui avais demandé l' accès au bureau de Bella sans qu' elle n' en soit informé. Il m ' autorisa à monter.

Je toquais à présent à sa porte, j' avais les nerfs en pelote pas parce que j' étais énervé mais plutôt parce que j' étais excité de la revoir et par ce que j' allais faire. J' entendis un «entré» pas très jovial mais ça faisait rien, je l' étais pour nous deux.

-Jake? Me dit-elle surprise.

-Oui, dis-je tout à coup anxieux.

Elle n' avait pas souris en me voyant. Je déglutis.

-Tu es revenu?

-Ou pas parti, devrais-tu dire!

-Tu n' es pas parti avec ton équipe?

-Non, j' avais mieux à faire ici.

L' ambiance était légèrement tendue.

-Qu' est-ce que tu veux, Jake?

-Toi... Il va falloir que je te le dise combien de fois avant que tu daignes accepter?

-Je ne sais pas, Jake...

Je lui coupai la parole.

-Non! Plus de «je ne sais pas, Jake!» J' en ai marre! On a perdu assez de temps alors écoute-moi, maintenant. Je t' aime et je n' ai pas l' intention de partir d' ici avant que tu ne me l' aies dit toi aussi. Je veux que tu partages ma vie et je veux partager la tienne. Je veux que tu viennes vivre avec moi à LA et que tu sois avec moi tout le temps, je veux me réveiller chaque matin à côté de toi et je veux m' endormir dans tes bras chaque soir, alors s' il te plait dis «oui».

Elle resta un temps abasourdie.

-Mais j' ai un travail ici... et Léo a besoin de moi...

-Dis-lui «oui» Bella où je te vire! Cria Léo qui écoutait à la porte.

Je ris et elle finit par m' accompagner. Je sortis la bague en plastique et la lui présenta.

-Et je veux qu' on se marie... ici... dans une chapelle à Las Vegas... avec un pasteur déguisé en Elvis si tu veux mais épouse-moi!

-Bella! C' est la plus belle déclaration que j' ai jamais entendu alors acceptes ou je te jette par la fenêtre, cria à nouveau Léo.

Elle éclata de rire et moi aussi, je vis des larmes dans ses yeux.

-D' accord, dit-elle entre deux rires.

-Pardon? Dis-je exprès pour lui faire répéter plus fort.

-C' est «oui», je veux t' épouser et je t' aime, Jake.

Elle me sauta au cou et je la récupérais dans mes bras pour l' embrasser de toutes mes forces. J' entendis Léo derrière la porte renifler et s' exclamer.

-C' est pas trop tôt!

Ma langue demanda le passage pour aller caresser celle de Bella. Evidemment, ce baiser était chaud comme la braise, j' étais tellement heureux que je me laissais emporter par le flot d' émotions qui me gagnaient. Et j' eus irrésistiblement envie d' elle de suite. Elle m' avait tant manqué toutes ces années que nous avions du temps à rattraper.

-Bella?

-Hummm... grogna-telle alors que sa bouche descendait inspecter ma gorge et mon cou.

-Trouve une chambre de libre tout de suite où il va y avoir un problème.

-A bon pourquoi? Dit-elle malicieuse.

-Parce que j' ai le gaulomètre à dix et que je ne vais pas tenir longtemps! Lui dis-je avec le sourire.

-Et il est gradué jusqu' à combien ce gaulomètre? Se moqua-t-elle.

-Jusqu' à dix! Lui fis-je remarquer.

-Oh! S' exclama-t-elle. On va remédier à ça tout de suite, alors.

Elle me lança un regard malicieusement sexy et me tira par la main hors du bureau...

FIN