STEALING HARRY

Chapitre 22


Après le dîner, Remus retourna à la librairie et emmena Nymphadora comme assistante de recherche. Ted et Andromeda firent le ménage de la cuisine pendant que Maugrey boitait partout dans la maison, jetant des sorts pour se débarrasser de toutes les bestioles desquelles les Tonks n'avaient pas réussit à disposer. Gardant un œil sur Remus et Nymphadora, Sirius se retira avec Harry dans un coin tranquille de la bibliothèque, où ils dévorèrent des bandes-dessinées sorcières qui dataient d'une bonne dizaine d'années. Il se demanda combien des autres trucs qu'il avait cachés dans la maison s'y trouvaient toujours, attendant qu'il se rappelle leur existence et les redécouvre. Il n'était pas retourné dans son ancienne chambre. Il ignorait si celle-ci avait été verrouillée, nettoyée et vidée de son contenu, ou bien transformée en de nouveaux quartiers pour les elfes de maison et n'avait aucune envie de le savoir. Il n'avais jamais rien gardé de précieux dans cette pièce, car Kreattur avait tendance à voler ou à «accidentellement» détruire ses affaires. Sirius avait décidé de laisser Andromeda s'en occuper.

Aucun d'entre eux ne semblait avoir envie d'aller au lit ce soir-là. Bien que légèrement fantomatique, la bibliothèque était mieux que les chambres froides et moisies, même si Andromeda les avait nettoyées de son mieux. Sirius savait que Remus se sentait comme chez lui au milieu des livres et il suspectait Nymphadora d'avoir un peu peur du noir. Le 12, Square Grimmauld n'aidait pas à se débarrasser des phobies.

Sirius, quant à lui, ne voulait pas laisser Harry seul, bien qu'il devrait le faire tôt ou tard. Bill n'était pas là ce soir, après tout. Ils avaient reçu de sa part un hibou les informant qu'il resterait à Sainte Mangouste avec son père jusqu'à ce qu'Arthur se soit complètement rétablit. Sirius ne pouvait pas non plus passer le reste de sa vie à dormir avec Harry dans sa chambre, même sous la forme de Patmol. La maison était peut-être un endroit mesquin, vieux et rempli de pourriture, mais il ne pouvait nier qu'il s'agissait au moins d'un endroit sûr. Même Bellatrix n'arriverait pas à y mettre les pieds, surtout depuis qu'il avait changé les sortilèges sur les portes.

Harry ne voulait évidemment pas aller au lit non plus. Il semblait aller bien en général, mais Sirius avait remarqué la façon dont il observait les adultes à présent, se tenant toujours près d'eux, s'assurant soigneusement de laisser Sirius se positionner entre lui et les autres, si possible. Il s'accrochait davantage, comme il le faisait durant les premiers jours après avoir quitté les Dursley, et il semblait plus vigilant qu'avant. Sirius se demanda ce qui pouvait bien se passer dans sa tête et s'il devrait faire quelque chose, mais il ne savait pas exactement quoi.

L'heure du coucher de Harry était passée depuis longtemps et il commençait à s'endormir contre le bras de Sirius, qui était lui-même plongé dans la contemplation de Remus, penché au-dessus des livres à la lumière d'une chandelle. Il se tira de ses pensées et referma la bande dessinée qui glissait des doigts de Harry, puis se racla la gorge doucement. Remus et Nymphadora levèrent la tête.

-C'est tout pour ce soir, dit-il à voix basse. Vous avez tous les deux l'air épuisé. Vous risquez de manquer quelque chose, ajouta-t-il en voyant que Remus ouvrait la bouche pour protester.

Harry leva la tête vers son parrain, se frottant les yeux.

-Vous devez aller au lit, continua-t-il en quittant le banc près de la fenêtre.

Il mit une main sur l'épaule de Harry pour l'empêcher de trébucher et s'assura que Nymphadora avait refermé tous les livres et Remus laissé derrière tous les parchemins avant de les suivre hors de la bibliothèque et de verrouiller la porte d'un coup de baguette. Ils ne protestèrent pas en se dirigeant vers leurs chambres respectives pendant que Sirius suivait Harry dans la sienne. Harry leva ses bras pour que Sirius puisse retirer son pull et enlever ses lunettes d'une autre main. Il replia le vêtement et se retourna pour laisser Harry enfiler son pyjama et monter dans son lit.

-Je peux rester avec toi cette nuit, ou tu peux venir avec Remus et moi si tu as peur, dit doucement Sirius alors que Harry se recroquevillait.

Harry secoua la tête. Ses yeux verts brillants étaient un peu plissés à cause de l'absence de ses lunettes. Les yeux de Lily dans le visage de James. C'était encore étrange, même après tout ce temps.

-Je vais bien, dit-il d'un air têtu. J'ai Serpent, ajouta-t-il alors que la petite créature bleue s'enroulait près de Grenouille sur la table de chevet.

-Courageux bonhomme, dit Sirius avec un sourire en l'embrassant sur le front.

Harry grogna en s'éloignant et Sirius sourit.

-Si tu as peur pendant la nuit, ou si tu as besoin de quoi que ce soit, tu n'as qu'à crier, dit-il. Je suis de l'autre côté du couloir et Nymphadora est juste à côté.

-D'accord, dit Harry qui luttait contre le sommeil. Sirius?

-Oui?

-Es-tu mon papa maintenant?

Sirius pencha la tête.

-C'est James, ton papa, Harry. Il le sera toujours. Mais je suis comme... Tu sais, Remus as une première édition de E.W. Hornung?

Harry hocha la tête.

-Et toi tu as une copie qui est plus récente?

-Ouais, c'est génial, dit Harry. Quand je serai grand, je vais devenir voleur de bijoux comme Raffles.

-J'espère que non, dit Sirius. Écoute, c'est un peu comme ça... C'est le même livre, tu vois? C'est juste que... tu ne peux pas lire la première édition parce qu'elle est délicate, alors tu as une nouvelle édition. Celle-là, tu peux la lire autant que tu veux, la plisser, la déchirer, l'échapper dans les flaques de boue et tout ça. Ce sont les mêmes mots, mais ce n'est pas l'exemplaire original. Je suis comme ton livre, tu comprends?

Harry réfléchit un instant et hocha finalement la tête. Sirius soupira de soulagement.

-Bonne nuit, Sirius, dit Harry.

Il remarqua que Grenouille avait été installée sur la table de chevet, pas dans le lit, mais à portée de main au besoin.

-Bonne nuit, Harry, répliqua-t-il avant de quitter la pièce.

Remus était déjà au lit, à moitié endormi, lorsque Sirius ouvrit doucement la porte. Un faisceau de lumière s'étendit sur le plancher par la porte ouverte.

-Harry est au lit, dit-il.

-Il aurait pu dormir ici, murmura Remus contre son oreiller.

-Il ne voulait pas. Il a dit qu'il irai bien.

-Tu le crois?

-Non.

Remus bailla.

-Moi non plus. Il criera s'il y a un problème.

-Oui.

Il y eut un instant de silence et Remus réalisa qu'il y avait un malaise. Il se retourna et s'appuya sur un coude pour regarder Sirius qui déboutonnait anxieusement sa chemise.

-Tu vas bien?

-Ouais, grogna Sirius. J'ai pensé que peut-être...

Remus releva la tête, le regardant de ses yeux mi-fermés.

-Oui?

-Écoute, je ne peux pas... en fait, je crois que ce soir...

Il soupira. Il y eut un bruit étrange, comme un courant d'air, et Patmol se dirigea vers le lit, regardant Remus de ses pâles yeux de chien.

-Si tu me donnes des coups de pied pendant la nuit, je vais te frapper moi aussi, dit Remus en se poussant pour faire un place à l'énorme chien.

Patmol se recroquevilla près de ses genoux et poussa un long soupir avant de fermer les yeux. Remus, qui comprenait que Sirius avait parfois besoin d'être Patmol pour se changer les idées, caressa les poils courts derrière ses oreilles et s'endormit au son de la respiration régulière de Patmol.

Il se réveilla le lendemain matin, juste avant l'aube. Il était allongé sur le côté, son bras entourant le corps mince de Harry par-dessus une couverture que le garçon avait sûrement traînée jusque dans la chambre pendant la nuit. La tête de Patmol reposait sur la hanche de Harry et ils ronflaient tous les deux doucement. Il sourit et reposa la tête sur son oreiller. Il s'apprêtait à se rendormir lorsqu'il entendit Patmol se transformer et Sirius se pencha vers eux.

-Je vais le ramener dans son lit, murmura Sirius en soulevant Harry qui était presque trop grand pour qu'on le transporte.

Remus attendit qu'il revienne. Il s'était attendu à sentir un museau froid contre sa main, mais c'est Sirius qui se glissa sous les couvertures du petit lit, s'installant face à lui. Il l'embrassa doucement, relevant son menton du bout des doigts.

-Ça va? demanda Sirius.

Remus sourit.

-Ça va, oui, répliqua-t-il d'un air nonchalant.

Sirius l'attira contre lui et Remus enfouit son visage dans son cou, humant l'odeur de sa peau.

-Je ne sais pas ce qui m'arrive, dit Sirius. Je n'ai jamais aimé les mecs avant.

-Pas une seule fois, Sirius?

-Eh bien, il y a eu James, mais enfin... tu sais. On était amis. Je veux dire... toi et moi aussi, mais...

Le ton soudainement paniqué de Sirius fit rire Remus.

-Ce n'est pas grave, Sirius. J'ai eu des années pour m'y faire. Tu n'as eu que quelques jours... heures.

Il sentit Sirius hocher la tête.

-Eh bien, tu sais, je n'avais vraiment aucune idée de ce que je faisais.

Remus s'éloigna légèrement et posa l'une des mains de Sirius sur son visage.

-Alors pourquoi as-tu fait ça, Sirius? Pourquoi maintenant? Pourquoi pas lors des dix dernières années? Tu m'aurais évité d'avoir à comparer tous les autres gars avec toi. Quelques-uns d'entre eux étaient beaucoup plus beaux que toi, tu sais. Salaud.

-Je ne sais pas, murmura Sirius.

-C'est faux. Je te connais, Sirius. Tu passes ta vie à flâner sans but jusqu'à avoir l'une de ces grandes révélations qui te fait finalement agir et nous entraîne des ennuis. Et ensuite, tu te remets à flâner jusqu'à la prochaine épiphanie. Alors pourquoi maintenant?

Sirius lui lança un regard noir.

-Juste pour... rester avec toi, c'est tout...

Remus arqua un sourcil.

-D'accord, c'était à cause de ce foutu blond.

Remus cilla, le regardant sans comprendre.

-Quoi? demanda-t-il d'un air perplexe.

-Je ne connais pas son nom et je m'en fous, ajouta Sirius d'un air de défi. Le blond. La tapette.

-Tu as du culot de traiter quelqu'un d'autre de tapette, Sirius, étant donné la situation.

-Tu sais de qui je parle. Il achète de vieilles bibles et de stupides livres de prophéties moldus.

-Monsieur Fell? dit Remus avec un sourire soudain.

L'expression de Sirius lui fit savoir qu'il n'aimait pas du tout ce sourire.

-Sirius, de tous les gars de qui tu pourrais être jaloux, tu choisis le blonde grassouillet avec une obsession pour les bibles?

-Ce n'est pas comme si j'avais le choix, murmura Sirius. Il est venu à la boutique, tu sais, quelques jours après que Harry et moi sommes déménagés avec toi. Je t'ai vu lui parler et il y avait ce livre et vous étiez tous les deux penchés dessus...

Remus se frotta le nez d'un air pensif.

-Tu ne peux rien faire de normal, pas vrai?

-J'ai vu la façon dont tu lui souriais, tu sais. Et j'ai pensé, voilà mon Remus qui se fait... qui se fait...

-Draguer?

-Oui... non! Séduire!

-Séduire? Sirius, espèce de tapette.

Sirius grogna.

-Tu sortais avec lui, pas vrai?

-Pas à ce moment-là, mais pendant un temps, oui. Il était vraiment doué au lit, en passant. Ça m'a manqué quand je l'ai quitté.

-Pourquoi l'as-tu quitté?

Remus soupira.

-Parce qu'il n'était pas toi. C'est toujours pour ça.

Sirius eut l'air plutôt satisfait.

-Je suis vraiment content que quelqu'un t'ai finalement poussé à agir, parce que tu n'es pas facile à vivre parfois, tu sais, ajouta Remus. Jaloux de Fell... quand même... Ensuite, tu vas faire quoi? Bannir Anthony Crowley de la boutique?

-C'est lequel celui-là?

-Le grand, celui qui suit des filles à l'intérieur parfois. Il achète des bandes dessinées. Il te ressemble un peu.

-Le connard du Flash, grogna Sirius.

-Je n'ai jamais couché avec lui.

-Et ça n'arrivera jamais.

-Parle toujours, dit Remus avec affection.

Ils restèrent silencieux jusqu'à ce que Remus se racle doucement la gorge.

-Alors, Sirius... tu n'as jamais aimé les mecs avant, alors tu es quoi, précisément? Demanda-t-il. Il y a moi, c'est vrai, mais il y a aussi la moitié de la population féminine de l'Angleterre?

Sirius ne répondit pas. Remus ferma finalement les yeux, reposant la tête sur son oreiller.

-Peu importe, commença-t-il, mais Sirius l'interrompit.

-Je suis ici, dit-il. Je suis... le parrain de Harry. Je suis ton ami. Je suis Sirius.

-Tu as peur.

-Tu n'aurais pas peur à ma place?

-J'avais peur autrefois, dit Remus avec un bâillement. Tu as finalement découvert une chose que j'ai trouvée avant toi.

-Oh oui, j'envie tes aventures de relevage de chemises alors que j'apprenais encore à détacher un soutien-gorge, dit Sirius d'un ton sarcastique.

-Tu es tellement grossier, murmura Remus contre sa joue en fermant les yeux.

Pendant un certain temps, dans la lumière de l'aube, Sirius resta éveillé, allongé sur le lit, plongé dans ses pensées. Il savait que Remus comprendrait son besoin de se transformer en Patmol. Il avait besoin de régler certaines choses et il avait l'impression de voir plus clair à travers les yeux du grand chien noir. Le monde n'en était pas moins complexe, mais les chiens n'avaient pas autant d'espace à réserver aux pensées triviales. C'était plus facile ainsi de se concentrer sur un problème en particulier.

Et c'était ce dont il avait besoin car ce qui s'était passé... bien qu'il ne sache pas exactement de quoi il s'agissait... ce qui s'était passé avait eu un drôle d'effet sur lui. Il n'était plus aussi confiant qu'avant. À présent, il était anxieux, un peu fâché, et mal à l'aise.

S'il l'avait voulu, il aurait pu être délicieusement heureux de se retrouver amoureux et de finalement avoir ce qu'il désirait: Remus Lupin.

Il réalisa que Remus avait peur d'être avec lui. Très bien! Qu'il ait peur s'il en avait envie. Sirius connaissait la vérité. Remus avait seulement peur parce qu'il n'était pas conscient qu'en fait, ils étaient ensemble depuis les dix dernières années.

Trois des six évènements qui avaient changé sa vie depuis qu'il avait onze ans concernaient Remus, et deux d'entre eux avaient eu lieu à Poudlard. Aller à l'école et obtenir son diplôme en étaient deux, bien sûr, et la troisième était la mort de James et Lily. Il était impossible de nier que cette tragédie avait tout changé de façon radicale. Mais il y avait eu d'autres tournants. Le corps mince recroquevillé contre le sien en était la preuve.

Il était devenu Animagus à l'âge de quinze ans, pour Remus. Avec James et Peter, qui leur collait aux basques. À ce moment-là, il voyait une fille de Serdaigle assez régulièrement, mais un homme change beaucoup entre quinze et vingt-neuf ans, pas vrai? Quand ils avaient finalement réussit la transformation, ils pensaient tous à Remus, et aussi aux aventures qui les attendaient.

Devenir Animagus changeait les gens. Oui, on devenait physiquement un animal, mais l'animal devenait également une petite partie de soi. Sirius le savait et ça lui était égal, car il savait que cette transformation avait également changé l'homme qu'il était devenu.

Les deux autres tournants de sa vie l'avaient également beaucoup changé. Ils l'avaient mené jusqu'ici, pas vrai? Il supposa qu'il pouvait compter l'enlèvement de Harry de chez les Dursley comme l'un de ces tournants, mais cet événement était trop récent pour lui permettre de prédire les conséquences qu'il pourrait entraîner dans les dix prochaines années. Non, les deux autres tournants l'avaient mené sur un chemin bien particulier.

Ils avaient même commencé de la même façon.


-Je cherche Remus Lupin.

Le serveur fronça les sourcils, puis hocha la tête et fit un geste en direction du fond de la salle.

-Le type aux cheveux bruns? Troisième banquette.

Sirius le remercie, pris le menu qu'il lui tendait et se dirigea vers Remus, qui était déjà assis et buvait un verre d'eau.

-Tu as déjà commandé? Demanda-t-il.

-Pas encore, répliqua Remus. Je viens de manger. Tu peux commander quelque chose, si tu veux.

-Je crois, oui. Bon Dieu, Lunard, tu as l'air affreux.

-Merci, Sirius.

-Non, je veux dire... Tu te remets bien de la pleine lune? Tu as l'air épuisé.

-Je vais bien, Sirius, dit Remus en soupirant.

Il savait bien que Remus avait des problèmes ces derniers temps, entre la pleine lune et ses recherches d'emploi, mais il avait l'air malade. Sirius se demanda depuis combien de temps il était aussi misérable... Ils s'étaient bien vus quelques fois depuis la pleine lune...

Non, ils ne s'étaient pas revus, pas vrai? Après la mort de James et Lily, ils s'étaient vus aux soirs de pleine lune, et de temps en temps pour boire un verre. Remus ne buvait généralement pas d'alcool afin que l'un d'entre eux soit suffisamment sobre pour sortir du bar. Sinon, ils ne s'étaient pas vus en dehors de ces rencontres. Remus se décommandait toujours.

-Tu es certain que tu ne veux pas manger? demanda Sirius.

Remus buvait son eau à petites gorgées.

-Je te l'ai déjà dit, j'ai beaucoup mangé au déjeuner, dit-il.

Ils discutèrent de tout et de rien pendant que Sirius dégustait son sandwich et que Remus buvait son eau au citron. Ils parlèrent de vieilles connaissances de leurs jours d'école, de ce que faisait Sirius, de ce que lisait Remus. Sirius payait l'addition, satisfait d'avoir pris un bon repas en bonne compagnie, quand il réalisa que Remus observait intensément les restes de son dîner d'un air affamé. Remus releva la tête soudainement et se redressa sur son siège d'un air nonchalant.

-Je dois y aller, dit-il d'un air déçu. Écoute, j'aimerais bien passer à la librairie bientôt. Peut-être qu'on pourrait se rejoindre là-bas à la prochaine pleine lune?

-D'accord, acquiesça Sirius. Pas de prob... Remus?

Son ami s'était gracieusement levé de la banquette, mais il avait fléchit et à présent, il était pâle et s'agrippait à la table pour garder son équilibre.

-Ça va, je suis juste un peu étourdit, murmura Remus.

Mais lorsque Sirius toucha son coude, Remus s'appuya contre lui. Il fut choqué de constater à quel point Remus était léger. Il semblait presque cassable, comme un oiseau.

-Tu es malade, dit fermement Sirius.

Il remarquait à présent des détails que la table qui les séparait lui avaient cachés: une ceinture très serrée qui retenait un pantalon trop grand, une chemise qui semblait quelques tailles trop grande.

-Non, c'est juste...

Remus s'interrompit et Sirius le vit avec horreur s'étaler sur le plancher.

L'heure suivante passa dans un étrange brouillard. Des serveurs s'arrêtèrent, on appela un guérisseur qui soupira en prenant le pouls de Remus et, avant même que Sirius réalise ce qui s'était passé, il se retrouva à Sainte Mangouste, assis sur une chaise remarquablement inconfortable, à écouter un guérisseur lui promettre que leurs services étaient confidentiels et que personne ne serait mis au courant que Remus était un vous-savez-quoi.

-C'est incroyable à quel point cette espèce peut survivre longtemps sans nourriture, dit l'homme.

Sirius détestait la façon dont il fit allusion à Remus en tant qu'espèce.

-En fait, il est impossible pour les loups-garous de mourir de faim. Ils ne font que devenir de plus en plus maigres jusqu'à ce que leurs corps cessent de fonctionner. Nous avons de la chance d'avoir attrapé celui-ci avant qu'il ne soit trop tard.

«Nous» désignait en fait Sirius, mais il n'y porta pas attention.

-Combien de temps depuis qu'il a pris un bon repas? demanda l'homme.

Sirius réfléchit.

-Il a bu un bouillon de poulet le 9, après la pleine lune, dit-il en tentant d'éviter de songer qu'aujourd'hui était le 27. Je ne l'ai pas vu depuis.

-A-t-il déjà fait ce genre de chose auparavant? Certains loups-garous... prennent l'habitude de ne pas manger parce qu'ils n'ont en pas besoin. Ils font parfois des trucs dangereux par exprès car ils savent qu'ils ne peuvent pas subir de séquelles permanentes.

-Il n'est pas comme ça, dit sèchement Sirius.

-Alors il n'a jamais montré de signes de malnutrition avant aujourd'hui?

-Eh bien, il n'a jamais été très gourmand, mais il s'est toujours nourri.

L'homme consulta un autre formulaire.

-Quelle est la date de son dernier emploi?

Sirius réfléchit à nouveau.

-Je n'en suis pas certain, admit-il.

-A-t-il une adresse fixe? Paye-t-il un logement?

-D'autant que je le sache. Écoutez, je suis son ami, d'accord? Il m'aurait dit s'il crevait de faim.

Le guérisseur se contenta de hocher la tête.

-Il devrait se réveiller bientôt. La potion de nutrition que lui a donnée l'infirmière est de l'énergie pure, alors il devrait être hors de danger. Je vous laisse.

Sirius hocha la tête et l'homme disparut. Dès qu'il fut parti, Remus gémit doucement, tourna la tête et ouvrit les yeux. Sirius sursauta. Ses yeux étaient trop brillants, trop perçants. Comment ne l'avait-il pas remarqué?

Tu ne peux remarquer ce que tu ne vois pas, dit une petite voix coupable dans sa tête. Tu ne peux remarquer si tu n'es pas là.

-Vous en faites toute une histoire, murmura Remus.

-Toi, tais-toi, dit Sirius, soudainement furieux. Qu'est-ce que tu prévoyais faire exactement?

-Je ne sais pas de quoi tu parles, dit Remus d'une voix rauque.

-Je devrais te massacrer moi-même, hurla Sirius. Tu te laissais mourir de faim! Comment diable as-tu déniché cette idée de merde?

-Je ne mourais pas de faim. J'allais acheter de la nourriture avec mon prochain chèque. Je devais payer mon loyer, ajouta Remus.

-Tu n'aurais pas pu m'emprunter de l'argent?

-Je déteste emprunter de l'argent à mes amis, grogna Remus en se redressant.

Le pyjama de l'hôpital pendait sur son corps mince. Ses pommettes et ses clavicules ressortaient sur sa peau.

-Tu te laissais mourir de faim, dit Sirius. Pourquoi ne m'as-tu rien dit?

Remus haussa les épaules.

-Je ne voulais pas que tu t'inquiètes pour moi.

-Espèce d'idiot.

-Écoute, tu crois que c'est facile de vivre de petits contrats et d'emplois qui ne durent que trois jours? Il y a deux ou trois jours chaque mois où je ne peux pas travailler et je n'arrive pas à trouver un emploi avant qu'on ne découvre qui je suis et qu'on me vire comme si j'étais une sorte de monstre. J'essaie de survivre, Sirius, et tu ne sais pas...

-D'accord! Je t'embauche, alors.

-Sirius...

-J'ai besoin de quelqu'un pour faire marcher la boutique. Je t'embauche.

Remus baissa la tête pour regarder ses mains.

-Je refuse de vivre grâce à la charité de quelqu'un d'autre.

-Travaille pour moi pendant une semaine et je te défie de dire que je te fais la charité, dit Sirius avec un sourire.

Remus resta silencieux pendant un long moment.

-Je peux avoir un sandwich? demanda-t-il doucement.

Sirius se leva, se dirigea vers la porte et attrapa le premier assistant-guérisseur qu'il vit par le bras.

-Soit gentil et rapportes-nous de quoi manger, tu veux bien? demanda-t-il en donnant à l'homme quelques Galions.

Lorsqu'il se retourna, Remus n'avait toujours pas levé la tête.

-Je suis désolé. J'essayais de me prouver que j'en étais capable, dit-il. Je t'aurais demandé de m'aider si j'avais pensé être vraiment malade.

-Tu l'es, dit sèchement Sirius.

Remus prit son visage dans ses mains, se frottant le front.

-Toi, tu avais ta boutique et tout ça, dit-il. Tu me semblais heureux... pas comme après... après James, tu sais. Et j'ai pensé que nous étions presque en train de reprendre nos vies normales et qu'il ne semblait pas y avoir... Je ne voulais pas gâcher tout ce que tu avais bâti en m'imposant avec mon air misérable et...

Sirius s'assit, perplexe.

-Mais nous sommes amis, dit-il lentement. Ça sert à ça des amis, non?

Remus releva la tête.

-Tu as vraiment besoin de quelqu'un à Sandust?

-Ouais, je déteste faire le classement et la comptabilité moi-même, dit Sirius avec un sourire.

On frappa discrètement à la porte et l'aide-guérisseur revint avec des sandwichs. Ignorant les protestations de Remus, Sirius les divisa en petits morceaux qu'il lui donna un à un, refusant qu'il mange trop rapidement.

Deux semaines plus tard, Sirius l'accueillait à Sandust et lui mettait dans les bras une pile de livres.

-Je n'ai aucune idée où les mettre, ceux-là, se plaignit-il.

Remus sourit en regardant les titres.

-Je leur trouverai bien une place, dit-il.

Et il avait réussit.

Puis il avait organisé un système de caisse, fait la comptabilité et l'inventaire. Et un jour, Sirius avait réalisé que si Remus n'était pas là, sa librairie aurait sûrement fait faillite ou fini par prendre feu. Il avait également découvert que s'il laissait Remus s'occuper lui-même de faire ses chèques, sa fierté était tranquille et il lui importait moins d'être l'employé de son meilleur ami.

Après tout, Sirius avait besoin de lui. Et c'était bien de se sentir nécessaire.


-Je cherche Remus Lupin?

Assis derrière le comptoir de Sandust, Sirius releva la tête de son mot-croisé et fit un geste vers le fond de la librairie.

-Il range les nouveaux titres. Je peux vous aider?

-Oh... peut-être bien... Vous êtes sûrement Monsieur Black.

L'homme qui lui tendait la main semblait amical. Il avait une crinière de cheveux jaunes bouclés et un visage de chérubin. Sirius lui serra la main, se demandant s'il s'agissait du dernier «amateur de livres rares» de Remus. À bien y penser, l'homme avait l'air plutôt louche. Plus personne de sensé ne portait de cardigan de nos jours, pas vrai?

-C'est bien moi, dit-il avec réticence.

Le sourire de l'autre homme resta bien en place.

-Je me demandais si vous aviez reçu la commande que j'attends, celle de la vente sur licitation qui a eu lieu il y a quelques semaines. J'en ai parlé avec Remus. Je voudrais bien acheter un article de la collection sur laquelle il a gagné la mise: une vieille bible de famille. Elle ne vaut pas grand-chose, mais j'en suis très curieux.

Sirius glissa de son tabouret.

-C'est sûrement dans ceux qu'il est en train de classer, dit-il. Je vais vérifier.

Il entra dans l'arrière-boutique au moment même où Harry ressortait de la cheminée, de retour de ses leçons avec Molly, et ébouriffa ses cheveux alors que Harry lui enserrait la taille.

-Un type pour toi à l'avant, Lunard, dit-il. Le mec qui aime les bibles.

-Oh... Fell! dit Remus avec un grand sourire. Oui, j'en ai déniché trois pour lui...

Il retira quelques volumes supplémentaires de la boîte posée par terre et repartit dans la boutique en transportant doucement la boîte. Sirius le suivit, entraînant Harry avec lui. Ce dernier était toujours accroché à sa taille et rigolait bruyamment.

-Te voilà, dit l'homme alors que Remus déposait la boîte sur le comptoir.

Sirius resta à l'écart sur le pas de la porte et se sépara de Harry. Il le laissa tomber dans l'un des grands fauteuils en écoutant le bavardage du gamin, tout en observant Remus et le blond.

Remus retira de la boîte l'une des bibles qu'il avait trouvées et l'ouvrit délicatement. Le regard de Fell s'illumina en la voyant et Sirius fronça les sourcils. Remus se mit alors à lui énumérer les caractéristiques de l'édition – des coins retroussés, des pages pliées, des annotations particulières. Ennuyé de se retrouver à rager contre un client, Sirius se retourna vers Harry et l'aida à mettre en ordre ses livres et ses devoirs. Il aurait bien voulu que ce décret ridicule contre la pratique de la sorcellerie chez les mineurs soit éradiqué. Il voulait apprendre à Harry des sorts et des blagues, pas seulement l'histoire et l'écriture. Harry était brillant, tout aussi brillant que l'avait été James, mais un peu en retard après avoir vécu aussi longtemps avec les Moldus.

Lorsque Harry fut confortablement installé et plongé dans la lecture d'un nouveau livre que lui avait recommandé Remus, Sirius se redressa dans son fauteuil et releva la tête à nouveau.

Remus et l'homme, peu importe son nom, examinaient un autre livre, penchés au-dessus de lui, murmurant silencieusement. Les yeux de Remus observaient le visage de l'autre homme alors qu'ils parlaient. Sirius n'aimait pas du tout l'expression de cet homme blond. Il sentait les ennuis. Il n'était visiblement pas fait pour Remus, ça Sirius en était certain. Ils étaient amis depuis des années, après tout.

Il eut soudainement l'impression d'avoir été frappé par un Cognard.

Cet homme lui semblait louche, pas seulement parce qu'il était étrange d'être aussi intéressé par la littérature religieuse des Moldus. Il semblait louche parce que Sirius ne voulait pas qu'il ait quelque chose à voir avec Remus.

Parce que Sirius voulait Remus pour lui tout seul.

Et il en était clairement de même pour l'homme blond, car son visage était à présent à moins de quelques centimètres de celui de Remus.

Sirius inspira profondément pour s'empêcher de jeter l'homme hors de sa librairie. Il n'avait jamais appris à se contrôler au cours des années et dut faire beaucoup d'efforts, mais il réussit à attendre que l'argent soit échangé et que l'agaçant blond au visage de chérubin soit reparti.

Il put enfin relaxer. Ses épaules se détendirent, ainsi que les muscles de son cou.

Et c'est à cet instant qu'il avait élaboré le Plan. C'était un bon plan, mais il ne comportait qu'une seule faille: Sirius n'avait jamais aimé un homme auparavant et il ne savait pas trop comment s'y prendre. Tout ce qu'il savait, c'est qu'il devrait s'empêcher de frapper le prochain collectionneur de livres qui passerait la porte et s'approcherait à plus de trois mètres de Remus Lupin.


Ça y est, il était devenu fou, songea Sirius, allongé dans la faible lumière de sa maison d'enfance alors que la lueur grise de l'aube pénétrait à travers les rideaux.

-Bon matin, dit Remus contre son cou qu'il venait de... lécher.

-Refais ça, ordonna Sirius.

Remus sourit.

-C'était une bonne idée de te transformer hier soir, dit-il, ses cheveux chatouillant le menton de Sirius. Harry est déjà suffisamment traumatisé. Imagine s'il était entré ici pour trouver son parrain recroquevillé tout nu contre un loup-garou.

-Il n'est pas lève-tôt, remarqua Sirius.

-Peu importe.

-Oh?

-Pendant que tu étais occupé à méditer sur les fissures du plafond, dit Remus, j'ai mis une alarme sur la porte.

-À partir du lit?

Remus remua légèrement et releva sa main gauche, faisant virevolter sa baguette entre ses doigts.

-Seulement un petit sort pour nous avertir si Harry s'approche. Je suis toujours prêt, dit-il en se baissant pour embrasser Sirius sur les lèvres.

Sirius ignorait que les choses pouvaient se faire aussi facilement, sans trébucher sur les vêtements retirés en vitesse, sans se débattre contre les braguettes et les attaches et les bretelles. Ce désespoir qu'il avait toujours tenté d'oublier était absent. Avant, il avait toujours eu l'impression d'avoir un but. À présent, il ne ressentait pas un désir particulier de... enfin, il ressentait du désir, bien sûr, mais...

Il ignorait qu'il était possible de se réveiller auprès de quelqu'un qui vous attendait et de simplement regarder la lumière s'étendre sur les plis des couvertures et les cheveux tomber devant les yeux. Remus pencha la tête et s'appuya sur ses coudes.

-J'ai fait quelque chose qui t'a déplu? demanda-t-il doucement.

Sirius ferma les yeux et secoua la tête.

-C'est tout nouveau, nous deux, continua Remus en se penchant pour l'embrasser sur l'épaule, caressant sa clavicule du bout des lèvres au passage. Tu as peur?

-Non, grogna Sirius.

Il fit glisser sa main sur la colonne de Remus, jusqu'à son cou puis sa nuque.

-Je parie que oui.

-Je n'ai pas peur si tu n'as pas peur.

Remus rigola.

Sirius n'était pas habitué qu'on rit de lui au lit. C'était sûrement un bon signe, songea-t-il, bien qu'il se demanda pourquoi. Il aimait bien ce rire.

Il se retourna sans avertissement et les enveloppa tous les deux dans les draps, pressant Remus contre le matelas pour l'embrasser férocement, comme pour le revendiquer, pour noyer cette voix dans sa tête qui lui disait que jamais il ne s'était senti ainsi auparavant parce qu'aimer les filles était une habitude et non un instinct.

Les filles étaient bien. Remus était mieux.

Remus l'attira contre lui, remuant un peu afin que leurs corps s'emboîtent ensemble. Il bougeait avec cette grâce qui fit gémir Sirius et enfouir son visage contre la poitrine de Remus. Des doigts caressèrent ses cheveux, les repoussant derrières ses oreilles, puis soulevèrent sa mâchoire afin que Remus puisse l'embrasser à nouveau.

-Tu veux apprendre quoi? demanda doucement Remus.

-Tout, soupira Sirius. Tout de suite.

Remus releva une main pour caresser son bras d'un air songeur. Ses doigts remontèrent jusqu'au cou puis à la mâchoire de Sirius, pressant son pouce sur ses lèvres comme il l'avait fait plus tôt lorsqu'il avait voulu qu'il se taise.

Sirius entrouvrit les lèvres pour mordiller doucement son doigt. Remus ferma les yeux.

-Je doute que tu ais besoin qu'on t'apprenne quoi que ce soit, Sirius, dit-il d'une voix rauque.

Sirius remua pour presser ses hanches contres celles de Remus et ils eurent tous deux un soupir de plaisir. Remus arqua son dos et la sensation parcourant son corps, n'en fut qu'accentuée. Sirius n'arrivait plus à respirer ni à parler. Tout ce qu'il voulait c'était continuer à bouger, continuer à ressentir ce qu'il ressentait à l'instant même. Une chaleur impatiente, un pouls qui n'avait rien à voir avec le sang et tout à voir avec le rythme de son corps contre Remus, puis la poigne presque douloureuse des doigts de Remus sur ses hanches.

Tout n'était que toucher, pression et mouvements. Sirius ne remarqua même pas qu'il grondait avant que Remus se mit à gronder avec lui, tirant sur le collier de Sirius pour l'attirer vers lui et l'embrasser. Ce changement de position lui fit perdre la tête, il donna un nouveau coup de rein et jouit, en hurlant presque, alors que Remus tentait d'avaler le son, gémissant contre sa bouche en l'imitant.

Ils se laissèrent retomber sur le lit, Remus souriant de bien-être. Sirius se sentait comme un poids mort sur lui, mais il était trop confortable contre sa peau pour bouger.

-Eh bien, dit Remus. Je crois que ta première leçon a été un succès.

Sirius aurait rigolé s'il ne concentrait pas toute son énergie à la sensation de la peau de Remus contre sa joue. Il entendit l'autre homme retirer sa baguette des draps et murmurer un sort de nettoyage juste avant que la porte se mette à luire d'une lueur jaune.

-C'est sûrement Harry, dit Remus et Sirius bondit du lit, cherchant son pantalon.

-Remus! Sirius! hurla Harry à travers la porte. Allez, debout!

Remus releva les draps emmêlés suffisamment pour garder sa dignité et Sirius parvint à fermer son pantalon d'une main en ouvrant la porte et attrapa Harry de l'autre.

-Bon matin! hurla Harry en se fracassant contre Sirius. Viens faire le petit déjeuner! Ordonna-t-il en courant vers le lit pour tenter de tirer Remus à l'extérieur. Professeur Rogue est là et on a faim.

-Andromeda a laissé un grand bol de fruits sur la table si tu as faim, le réprimanda Remus.

-Je veux du gruau! dit Harry.

Remus observa Harry d'un air amusé alors que Serpent se glissait autour de son cou pour l'observer par-dessus l'oreille du garçon.

-Il veut du gruau. Il veut du gruau. Quelque chose ne va pas chez ce gamin, dit Remus par-dessus l'épaule de Harry. C'est ta faute, Sirius.

Harry sourit pendant que Sirius enfilant une chemise, l'attendant à peine avant de l'entraîner hors de la pièce. Sirius jeta un dernier regard par-dessus son épaule pour voir Remus se glisser hors du lit et commencer à s'habiller avant de fermer la porte derrière lui. Même l'air renfrogné de Rogue ne parviendrait pas à gâcher le sourire que lui envoya Remus.