Chap.5

Un silence des plus lourd régnait dans la pièce. Je regardais dehors en cherchant à me calmer, en vain... Je n'aimais pas qu'on me touche ainsi, surtout que Renji était un ami pour moi, rien de plus. A croire que le sexe était la seule chose qui comptait dans ce pays ! Depuis le début, on cherchait à me saisir de ma... de mon pucelage. Bordel. Je n'étais pas intéressé par cela et pourtant, ça me collait au cul. Sur le coup, j'avais très envie de rentrer chez moi et de dire adieu à tous ces obsédés. Alors que je comptais me lever pour me saisir de mes affaires, Renji me stoppa. Son expression du visage avait changé du tout au tout, il me fixait, l'air sinistre. Je restais interdit, attendant qu'il parle.

- Je vais m'en aller, Ichigo. Excuse-moi pour ce que je t'ai fait mais... c'était indispensable. Je ne t'embrasserais plus, je te le promais. C'est juste que... enfin, c'était un test. Je voulais savoir si tu étais ce genre d'homme.
- Quoi ? Quel genre d'homme ? Un gay ? Tu ne pouvais pas simplement me le demander ?!
- Non. Je n'ai rien contre les gays.

Alors que j'attendais une explication de sa part, il détourna la tête et s'abaissa pour ranger ses affaires dans son sac. Une sale expérience lui était arrivée ? Il n'avait pas l'air de vouloir en parler et je respectais son choix de silence. Je n'allais pas le forcer à parler et à ce qu'il me raconte tout de lui, moi aussi j'avais des secrets et je n'étais pas prêt à les révéler. Sur ce, Renji sortit de ma chambre d'hôtel, me laissant enfin seul. J'avais beau être énervé contre lui, je n'avais pas voulu que cela se termine ainsi. Enfin... je n'allais pas lui courir après non plus, j'espérais juste que le lendemain, nous oublierons ce qui s'était passé et que nous reprendrons sur de bonnes bases. Ma curiosité me lança tout de même une pique. Je me demandais pourquoi il m'avait testé. Renji était entouré de plus d'un mystère. Je soupirais et décidais d'aller me coucher une bonne fois pour toute. Je sentais bien que la journée de demain s'annonçait longue. Ulquiorra... ce prof était un pur démon de la persécution. Je ne savais même pas ce qu'il m'avait demandé comme devoir et sur le moment, je m'en fichais éperdument. J'étais fatigué et je n'avais vraiment pas la tête à étudier. Après avoir verrouillé ma porte de chambre, je sautais à plat ventre sur mon lit et glissa mon bras sur la table de nuit pour me saisir de la télécommande et alluma le poste de télé. Une fois en pyjama, je fis défiler les chaînes que j'avais, avec la maigre espérance de tomber sur une émission japonaise.

Un soupire exaspéré commenta simplement le programme du soir. Déjà, je ne comprenais rien et en plus, même si je pigeais la moitié de ce qui était dit, je ne regarderais pas. Les télé-réalités n'avaient jamais été mon grand dada, ni même les comédies romantiques et je ne parlais même pas du télé-achat et de cuisine. Démoralisé, j'éteignis tout et enfonça ma tête dans mon coussin. Je me sentais vraiment... mal. Je voulais rentrer à la maison. Je ne s'eu pourquoi, je me mis à pleurer en silence en pensant à ma famille. Ce n'était pas normal... il m'arrivait de ne pas voir ma semaine durant des semaines, elle ne me manquait pas et là... je n'aurais jamais imaginé avoir un jour le mal du pays. Je devais aussi bien avouer que cela me faisait un bien fou de lâcher quelques larmes, en plus de me débarrasser du creux que j'avais dans l'estomac, ça me fatiguait. Je pus vite m'endormir, sans oublier de mettre mon réveil pour demain.

Ulquiorra faisait l'appel et il ne manqua de m'interpeller une fois la liste de classe faite. En anglais, bien sûr, il semblait me demander de prendre mon livre à la page je ne sais combien pour que je lise... pour que je lise je ne sais quoi. De manière des plus nonchalant, je répondis que je ne comprenais pas ce qu'il me demandait. De tout mon vocabulaire anglais, c'était bien la phrase que j'arrivais le mieux à prononcer. Le visage de mon professeur ne changea pas d'un pouce, gardant son air calme et froid d'habitude. Mais je sentais ses yeux verts me transpercer comme de rien, au point que je me sentais presque mal à l'aise. Presque. Il s'approcha de moi et me fit bien comprendre que j'étais de colle à la fin de la journée. Ce fut ainsi que ma merveilleuse journée commença... aussi, je ne vis pas Renji. Il semblait s'être fait porter pâle et je devais dire que je m'inquiétais un peu. Il avait beau avoir eu un comportement suspect avec moi, il restait tout de même mon ami. Il s'en voulait autant de m'avoir testé ? Ou alors... avait-il vraiment des sentiments pour moi ? Je n'avais personne pour me répondre. Resté seul toute la journée, je finis par franchir le pas de ma salle de classe pour retrouver monsieur Schiffer en train de corriger des copies. Tout le monde était déjà parti depuis longtemps, il fallait dire que les élèves n'éprouvaient aucun désir de rester dans les parages après la dernière sonnerie. Avec étonnement, mon professeur s'adressa à moi en japonais.

- Kurosaki, si vous ne voulez pas rester plus longtemps que prévus, vous avez intérêt à faire des efforts. J'ai votre carnet scolaire, je sais que vous êtes un bon élève. Alors, pourquoi ne fournir aucun effort ici ?
- Parce que je m'en fiche de l'anglais. Je n'aime pas ce pays et je veux rentrer chez moi.
- Et moi je voudrais six mois de vacance par année, mais on n'a pas toujours ce que l'on veut.

Wow... je rêvais là ? Il venait de faire un peu d'humour ? C'était du cynisme, mais tout de même, je ne m'attendais pas à ça de sa part. Par la suite, il prit le temps de m'expliquer que si avant la fin de la semaine je ne changeais pas de comportement et que je ne lui récitais pas son passage demandé dans ce foutu bouquin "Roi Lieche", j'allais le regretter. Je ne voyais pas ce qu'il pouvait me faire à part me renvoyer chez moi. Me faire nettoyer tous les locaux ? Je m'en fichais bien. Des devoirs en plus ? Il pouvait en donner autant qu'il le voulait, je n'étais pas prêt à les effectuer. Allonger mon séjour ici ? Il n'était pas en pouvoir de faire ça. Alors, quoi ? Le noiraud n'en dit pas plus, me congédiant sans plus tarder pour se replonger dans ses papiers. Le défi brillant dans mes yeux, je le regardais encore un instant avant de m'en aller. Et maintenant, je devais rentrer bien sagement à mon hôtel ? Traversant la coure, je shootais dans un cailloux et c'est là que je vis un homme à l'autre bout, semblant m'attendre devant la grille. Je prenais une grande inspiration. Qu'est ce qu'on me voulait encore ?! On me courait après ou quoi ?! Mon pas se fit plus lent, me laissant le temps de détailler l'homme en le foudroyant du regard pour faire comprendre qu'il ne m'intimidait en rien.

Il affichait un air glacial et très noble sur mon visage, relevant encore un peu la tête pour me regarder de haut. Il devait étudier dans une école assez réputée à en juger par son uniforme chic et sans un plis. Il ne devait pas être en lien avec l'équipe du bleuté... au final, je m'étais excité pour rien. Qu'est ce qu'un fils de bourge pourrait bien me vouloir ? La paranoïa m'avait plus vite gagner que je le pensais. Malheureusement, ce type était bien là pour moi. Me barrant la route en plantant son regard de corbeau dans les miens. Il s'exprima de manière distinguée et polie, bien que je puisse ressentir de l'agacement. Je ne comprenais qu'un mot sur deux, il parlait de Renji et semblait me demander quel lien j'entretenais avec lui. La surprise saisit mon visage. Lui ? Ce gars avait des vues sur Renji ? Avant que l'homme ne s'énerve plus, je lui informais avec mon anglais que Renji était mon ami et qu'il n'y avait rien d'autre entre nous. Aussi, je lui demandais son nom.

Mon interlocuteur resta interdit, il semblait longuement réfléchir et il s'en alla sans autre cérémonie. Agacé, je le suivis, lui priant de me donner son nom en lui balançant les quelques insultes anglophones que je connaissais. Mais il eut vite fait de se faufiler dans une limousine noire pour que je cesse de l'importuné. Je regardais le véhicule s'en aller en jurant tout bas. Renji m'avait jamais parlé de ce type. Y avait-il un lien avec ce fameux test qu'il m'avait passé ? Je reniflai de dédain et finit par tout envoyer bouler pour rentrer chez moi. Cela ne me regardait pas. La semaine passa très vite. Renji était revenu en cours vers le milieu de la semaine et il semblait plus exténué que jamais. Nous traînions à nouveau ensemble, mais la conversation s'était fait rare.

Pourtant, j'avais essayé de renouer le contacte, mais il ne me répondait que brièvement. Ce n'était quand même pas à moi de tout faire quand même ?! ... si ? Je comptais bien le faire réagir, j'en avais assez de tout ce cirque. Alors qu'une pause était enfin arrivée, je me tournais vers lui. Il finissait d'écrire ses notes et comme à son habitude, il allait se relire pour bien mémoriser ce qu'il avait appris aujourd'hui, sauf que quand il m'entendit décrire le garçon aux longs cheveux noirs et à l'uniforme de riche, il laissa tomber son crayon. Ah ? J'avais enfin toute son attention ? Bien ! Je soutenais son regard, ne disant plus un mot. C'était à lui de parler maintenant. Sa bouche entre ouverte se referma en un claquement de dents. Il semblait paniqué que ce type soit venu me voir pour avoir des informations. J'attendais, me balançant sur ma chaise comme si de rien était. J'avais l'envie de le secouer pour qu'il crache le morceau, mais je voyais bien que ça le braquerait plus qu'autre chose si j'agissais ainsi.

- Il s'appelle Byakuya Kuchiki...

Je lui glissais un regard, sans pour autant lui répondre. Silencieusement, je l'encourageais à m'en dire plus., aiguisant ma patience pour ne pas le brusquer. Je le vis fermer les yeux et se laisser submergée par un sourire triste et à la fois railleur avant de baisser la tête, ses cheveux me cachant son visage.

- En arrivant ici, j'étais comme toi. Totalement perdu. Je m'étais perdu en ville, mais j'étais beaucoup trop... trop nul pour pouvoir faire comprendre aux passants ou je voulais aller. Et ceux qui parlent notre langue ne court pas les rues... alors quand j'ai entendu des mots japonais... j'ai de suite foncé là d'où cela provenait, récita-t-il, et c'est là que je suis tombé sur un gars de notre âge. Cheveux noirs, yeux ténébreux et un uniforme d'école marquant sa noblesse. Il avait beau se montrer froid, voir même maussade... il fut bien le seul à m'accompagner jusqu'ici sans rien me demander en retour. Avant de se quitter, on avait échangé nos noms et il m'avait donné son numéro pour que je puisse l'appeler au besoin. Vraiment bienveillant...
- Et ? Viens en aux faits.

Il redressa la tête pour me regarder, toute émotion aillant quitté son visage. Je me ravisais. Cela devait être pénible pour lui de me raconter tout ça, mais maintenant qu'il avait commencé, ce n'était pas le moment de rebrousser chemin.

- Nous étions devenus amis, reprit soudainement le tatoué, il avait beau ne pas beaucoup parlé et se comporter comme un glaçon, nous avions appris à nous apprécier. Et puis... Byakuya a voulu aller trop loin.

Il n'eut pas besoin d'en dire plus. Je compris tout de suite que ça c'était mal passé et qu'il avait fui le noiraud. Cela expliquait beaucoup de choses... comme le fait que Renji m'aille tester pour s'assurer que je n'étais pas gay. Bien sûr, je lui en voulais toujours d'avoir autant insisté dans son teste, mais d'un autre... n'aurais-je pas fait pareille ? A cette question, mon regard plongea dans le vide. Je ne savais même pas si j'étais gay ou non de base, donc... et c'était bien la dernière chose que j'allais dire à mon ami. Plus un mot ne fut prononcé à partir de ce moment jusqu'à la fin des cours. Avant que nous puissions quitter la salle, Ulquiorra nous pria de rester assis encore quelques minutes. Il avait une annonce à faire. Il s'exprima en premier lieu en anglais, et puis en japonais pour être sûr que tout le monde avait bien compris ces dires.

- Demain matin, je veux que vous soyez regroupés dans la cour de cette école. C'est une journée spéciale pour notre école, surtout pour cette classe. Voyant que certain élève peinait à l'apprentissage de l'anglais... -jette un regard vers Ichigo- j'ai décidé que d'aller sur le terrain serait une bonne idée.

Nous nous jetions tous des regards, essayant de comprendre à l'avance ce que notre professeur allait annoncer. Mais sur le coup, aucune idée ne germa dans ma petite tête. Tout ce que je savais, c'était que ça n'allait pas me plaire. Il fallait se rendre à l'évidence. Ulquiorra avait organisé ça à cause de lui et c'était un prof machiavélique sous ses airs de personne respectable. Je voyais déjà un être miniature lui ressemblant sur son épaule gauche en train de ricaner... corne rouge et queue fourchue au rendez-vous. Je plissais les yeux en le fixant et me prépara à ne pas grimacer en découvrant son projet. Ulquiorra s'était alors remi à faire ses explications en anglais et je dus attendre qu'il veille bien faire de même dans ma langue maternelle.

- J'ai pris contact avec le lycée Coleman qui a accepté de faire rencontrer notre classe à l'une des leurs, annonça-t-il, chacun aura son correspondant et vous serez tenus de le garder en mémoire. Nous leur rendrons visite plus d'une fois et il serait fâcheux que vous changiez à chacune de nos visites. Aussi, vous n'aurez aucun choix sur qui sera votre correspondant. Et gares à ceux qui cherche à échanger leur place...

Bordel à chiotte. Connaissant ce prof, j'allais encore tomber sur un boloss de première. Dans un soupire des plus lasse, je me levais comme tous les autres et sortis de la classe en jetant un regard noir à Schiffer. Comme à notre habitude, Renji et moi attendions de sortir du bâtiment pour critiquer les cours, ainsi qu'Ulquiorra. Et cette fois, j'étais prêt à en sortir une bonne couche ! Sauf que je dus retenir ce que j'avais sur la langue quand je vis mon pote se raidir à peine arriver à l'extérieur. Regardant dans sa direction, je pus voir ce qui le mettait dans un tel état. La limousine de riche était de nouveau là, Byakuya attendant vers la grille. Les mains dans son manteau, il nous fixait ardemment, surtout en direction du tatoué. Je me sentis mal pour lui. Je le garnis d'une tape dans le dos et vint me poster du côté où je faisais obstacle au noiraud une fois à la hauteur de la grille. Mais cela ne l'arrêta pas.

Il avait vite fait de me contourner pour se saisir de la manche de Renji. Ce dernier dû certainement se sentir rougir. Surtout quand le fils de bourge se mit à s'excuser et lui demandait de garder le contacte avec lui, de ne plus le fuir. Avant que Renji ne puisse répondre, Byakuya m'adressa un regard qui me faisait bien comprendre que je gênais. Un peu embarrassé, je fixais un instant mon ami et commença à partir de mon côté, annonçant bien que s'il ne voulait pas parler au noiraud, il n'avait qu'à le dire pour que j'empêche ce dernier de lui nuire. Mais cela ne fit pas réagir Renji. A croire qu'au fond de lui, il voulait cette réconciliation. J'eus presque l'envie de souffler à haute voix que c'était "mignon", pour taquiner Renji mais... non. Ce n'était vraiment pas le moment.

Ma soirée se résuma bien vite. Douche, hamburger avec frittes et au lit. Cela ne voulait pas pour autant dire que le sommeil vint de suite. Avant... il préférait me torturer un peu sur le partenaire de classe que j'allais tomber demain. Et puis, je ne pouvais pas m'empêcher de garder un oeil sur mon téléphone portable. Au cas où si Renji avait un problème... Mais après trois bonnes heures... j'imaginais qu'il était occupé à autre chose. A quoi exactement ? Mystère. Je le saurais peut-être demain, si j'insistais assez pour qu'il parle.


Minute de l'auteur: Oui, enfin le voilà, ce chapitre 5 ! Depuis le temps que je l'annonçais... quoi que, il me semble que je ne vous ai pas encore trop fait attendre. *se protège d'un bouclier* Ou du moins, j'ai su vous distraire avec mes quelques OS sur l'univers Batman ou la suite de ma fic GrimmIchi "Victime de: Stalkage". Pour le prochain chapitre, je vous laisse tout de même un indice. Une simple lettre, rien de plus, hein ! M'enfin, je suis sûr que ça ne sera pas trop dur à avoir une petite idée de ce que je réserve à notre cher roux. Indice: "G". Facile, hein ? Je laisse votre imagination faire fleurir ce que peut contenir le chapitre 6 et vous demande de patienter jusqu'à sa publication ! N'hésitez pas à critiquer ma fiction aussi ! Salutations, Silver-Wolf.