Disclaimer : J'ai eu l'idée de cette histoire dans le train, le prologue est déjà écrit, mais ça ne fait pas de moi J.K. Rowling.

Spoiler : Cette histoire se passe après le tome 6 et ne prend donc pas en compte les évènements qui se déroulent dans le tome 7. La plupart des informations qui y sont dévoilées seront néanmoins reprises.

Avertissements préalable : Cette histoire contiendra, à un moment, des scènes explicitement sexuelles, entre hommes. De plus, elle abordera des sujets qui peuvent mettre mal à l'aise les personnes sensibles.

Beta : Merci beaucoup à Zephineange qui me relit et corrige toutes mes fautes !

Note : Bonjour à tous, c'est pleine d'appréhensions que je viens poster le prologue de cette histoire sur laquelle je travaille depuis plusieurs mois. C'est ma première histoire longue, et longue elle le sera ! J'espère qu'elle vous plaira. Sur ce, bonne lecture !

J'ai effectué une grande relecture trois ans après (en ce mois de septembre 2014). J'ai corrigé des fautes qui restaient, quelques détails de style, et une ou deux incohérences trouvées ici et là ! Pour un meilleur plaisir de lecture !


Prologue


- Harry Potter -

Lorsque Harry s'était lancé dans la chasse aux Horcruxes au terme de sa sixième année d'études, il s'était attendu aux difficultés, au danger et au grand vide de l'inconnu. Pourtant, rien n'aurait pu le préparer à ce qui allait devenir le plus grand tournant de sa vie. Cela ne l'avait pas empêché de se lancer à corps perdu dans cette quête folle, unique et seul espoir de défaire celui dont on craignait à nouveau de prononcer le nom.

Ce fut à trois qu'ils partirent, avec pour toutes armes un Vif d'or, un livre de contes et un briquet magique, chaque objet plus mystérieux que l'autre. Ils avaient espéré venir à bout des Horcruxes rapidement et que bien vite la guerre se termine, leur permettant ainsi de reprendre leur vie d'avant. Leurs attentes furent comblées dans un premier temps. En quelques mois, ils retrouvèrent, grâce à Kreattur, le médaillon de Serpentard et le volèrent, périlleusement, à Ombrage. Quelques temps plus tard, l'épée de Gryffondor apparut dans cette mare gelée et, bien qu'incapables d'expliquer ce mystère, Ron avait ainsi pu détruire une partie de l'âme de Voldemort. Ils laissèrent de côté l'énigme de l'épée, qui s'ajouta à une liste interminable de mystères non résolus, ayant d'autres questions bien plus primordiales à l'esprit, telle que leur survie immédiate.

Ils sillonnèrent tout le pays, n'osant jamais rester longtemps au même endroit. Ils espéraient glaner, ici et là, des informations sur Voldemort et sur le terrible passé de Tom Jedusor. Plus d'une fois ils faillirent tomber aux mains des Mangemorts, mais la chance avait semblé être toujours de leur côté. Par quelle bonne fortune ils en réchappaient, ils l'ignoraient encore. Harry aimait à croire que sa bonne étoile ne le quittait pas.

Ils entendaient vaguement parler de grandes batailles, par des rumeurs, des conversations chuchotées au coin des rues. Mais aucune information fiable ne leur était parvenue et ce n'était pas avec la Gazette des Sorciers, ramassée d'une poubelle de temps en autres, qu'ils pouvaient espérer en apprendre plus. Le journal, dont l'indépendance vis à vis du Ministère avait toujours été conflictuelle, ne cachait maintenant plus son allégeance pour le Seigneur des Ténèbres, comme en témoignaient les nombreux articles anti-moldus.

Souvent dans leurs discussions, mêlé au problème des Horcruxes, revenait le mystère des Reliques de la Mort. Harry était convaincu que Dumbledore avait voulu leur montrer une voie, que la solution à tous leurs problèmes était là. Ron était lui aussi convaincu qu'avec la baguette de Sureau, ils pourraient défaire Voldemort. Ce n'était pas l'avis de Hermione, qui les exhortait à se concentrer sur les Horcruxes. Dans tous les cas, pensait régulièrement Harry avec un certain défaitisme qui l'écœurait, ils étaient aussi bloqués pour l'un que pour l'autre.

C'est ainsi qu'une année s'écoula, l'été succédant à l'hiver et au printemps sans qu'aucune piste concrète ne leur vienne.

Un soir estival, alors que Ron, comme tout les jours, bricolait l'antique radio, ils captèrent une nouvelle fois Potterveille. Quelle joie fut la leur lorsqu'ils entendirent les voix de Fred et George ! Mais elle retomba vite alors qu'ils écoutaient les nouvelles. Un appel. Des milliers de moldus, parqués comme des bêtes, dans le Sud de l'Angleterre. Comment pouvaient-ils espérer prétendre être encore des êtres humains s'ils laissaient une telle chose se faire ? Ils s'étaient levés, d'un commun accord silencieux, prêts à partir sur l'instant. Même Hermione bouillonnait, elle qui d'habitude était la plus prompte à les tempérer. Pourtant, la raison de la jeune fille se rappela à elle. Harry vit, dans ses yeux noisette, le terrible combat que se livraient sa conscience et sa raison. Cette dernière l'emporta. La sorcière porta ses mains à son visage, pressant ses paumes contre ses paupières closes. Qui étaient-ils sur le champ de bataille ? Trois adolescents, lançant maladroitement des sortilèges, risquant inutilement leurs vies. Ici, ils pouvaient faire bien plus, mettre fin à toute cette folie, réduire à néant le responsable de ces atrocités. C'est ce qu'ils se répétèrent toute la soirée alors que Hermione les força à se rasseoir, essayant de se convaincre. Aucun n'y crut. Ils passèrent ainsi une longue et silencieuse nuit, chacun plongé dans ses propres pensées et aucun d'entre eux ne prononça un mot durant les jours suivants.

L'automne arriva sans qu'il n'y ait plus d'informations. Un profond abattement les saisit. Ils n'avaient aucune nouvelle de leurs amis et de leurs familles. Plus d'une fois, Harry avait entraperçu Hermione, pleurant silencieusement au coin du feu. Il s'était senti profondément désemparé devant ce spectacle si peu commun et n'avait su que faire pour son amie, d'habitude si forte et si solide. En ce sens, Ron avait été un bien meilleur ami que lui – ou petit ami, il ne savait trop tant leur relation oscillait de l'un à l'autre – et avait su lui redonner un courage que même lui n'avait pas.

Ce n'est que quelques temps plus tard que Hermione leur fit une suggestion. Au point où ils en étaient, ils auraient accepté n'importe quelle idée si elle ne leur offrait ne serait-ce que l'illusion de faire quelque chose d'utile. Harry soupçonnait même sa meilleure amie d'avoir faire une telle proposition uniquement pour les sortir de la torpeur dans laquelle ils plongeaient peu à peu. Le temps se refroidissait donc de plus en plus lorsqu'ils embarquèrent pour l'Albanie. La jeune fille pensait probable que Voldemort ait caché un Horcruxe dans ce pays balkanique, se fiant pour cela aux rumeurs datant de leur première année à Poudlard quant au retour du Seigneur des Ténèbres dans cette région. Peut-être l'Horcruxe ramenait-il l'âme de son auteur directement auprès de lui ?

Étrangement, sortir du pays fût bien plus facile qu'ils ne le pensaient. Les Mangemorts ne pouvaient surveiller tous les moyens de transport moldus et avec quelques tours de cape d'invisibilité, il leur fut facile de tromper la vigilance des contrôleurs. Harry ressentit comme une pointe de mélancolie à s'asseoir dans ce train qui, bien que diamétralement différent, lui rappelait l'antique Poudlard Express. Alors qu'ils filaient à plus de 150km/h, ils sentirent un poids s'ôter de leurs épaules et purent respirer plus librement. Ron se laissa même aller jusqu'à s'extasier sur les prouesses moldues –ils étaient sous l'eau ! – tandis que Harry s'enfonçait dans un silence morose en regardant défiler l'obscurité par la fenêtre. Il ne pouvait s'empêcher de ressentir une vive culpabilité à abandonner ainsi leurs amis qui continuaient la lutte.

Arrivés à Paris, Hermione parvint à se faire comprendre dans un français approximatif et ils prirent un autre train jusqu'à Lyon. Harry, qui n'avait jamais mis les pieds sur le continent, regardait tout avec fascination, laissant pour quelques temps ses problèmes de côté. Ils allèrent jusqu'à Milano en passant par Berne puis, tout fut plus confus. Ils allèrent au petit bonheur la chance, espérant se rapprocher de l'Albanie. Ils se perdirent en Slovaquie et durent redescendre vers le Sud avec une géographie toute relative. Hermione découvrit que c'était une chose que de savoir les noms des pays sur une carte et une autre de devoir les traverser. Ils finirent par atteindre, au bout de deux semaines de pérégrinations, Tirana, la capitale albanaise.

Arrivés là, ils se sentirent profondément stupides. Sur la carte, le pays avait semblé si petit, comme une bourgade dont ils auraient vite fait le tour, où quelqu'un les aurait vite aiguillonné avec une quelconque information sur Voldemort. La vérité était bien loin de cela, si bien qu'ils restèrent un long moment à la sortie de la gare, l'air hagard, sans savoir où aller. La nuit qui tombait les fit enfin prendre une décision et ils errèrent de longues heures à la recherche d'un hôtel où loger. Ils se perdirent et ce fut vers minuit qu'ils se décidèrent enfin à planter leur tente dans un terrain vague.

Ils comprirent le lendemain qu'ils avaient tant marché qu'ils avaient atteint la périphérie de la ville, là où seules quelques usines crachotaient une fumée grisâtre à intervalles réguliers. D'une décision commune, ils laissèrent derrière eux Tirana, sûr que Voldemort aurait fui l'activité grouillante des moldus. Ils longèrent un long moment la route dans un silence tendu : les trois amis avaient conscience que ce voyage était une mauvaise et infructueuse idée. Ron en voulait à Hermione de l'avoir proposée. Celle-ci en voulait à Harry de n'avoir pas plus d'informations. Quant à ce dernier, il se sentait trop abattu pour faire le moindre reproche. Ils tentèrent de faire du stop et un couple âgé finit par s'arrêter, les prenant sûrement par pitié. Sur le siège arrière, Harry regarda défiler sous ses yeux des paysages aussi mornes qu'étaient ses pensées, vastes forêts sombres d'incertitudes et de doutes.

Le couple, qui ne les avait interrogé ni sur la raison de leur périple, ni sur le peu de sacs de voyage apparents, les laissa dans un village au cœur de la forêt. Ils en firent le tour, interrogeant les habitants qu'ils croisaient mais ceux-ci ne firent que les dévisager d'un œil mauvais. Ils insistèrent mais tout ce qu'ils obtinrent fut un flot énervé de paroles incompréhensibles. Ils quittèrent alors la bourgade, pour en gagner une autre par hasard, quelques kilomètres plus loin. Ils voyagèrent ainsi quelques temps, allant de hameau en hameau, mais la réaction était la même partout, méfiance et mutisme.

Le hasard les fit rencontrer, au coin d'un bois, un anglais. Surpris, il leur demanda ce qu'ils faisaient ici. Après lui avoir inventé une histoire d'étudiants voyageant à travers l'Europe, l'homme leur raconta qu'il avait lui même déménagé en Albanie il y avait bien longtemps, étant tombé amoureux de ses vastes forêts. Il les invita chez lui, et lorsque Hermione lui demanda pourquoi tous les habitants refusaient de leur parler, il éclata de rire :

« Cela fait trois décennies que j'habite ici, et pourtant, ils me considèrent toujours comme un étranger ! Ils sont ainsi, ne vous sentez pas vexés. »

Harry hésita quelques instants mais comme leur hôte semblait de bonne humeur, il se lança :

« N'avez vous pas entendu quelques histoires étranges, de morts mystérieuses, de phénomènes inexplicables qui se seraient produits dans le coin ? »

L'anglais le regarda d'un œil suspicieux :

« Vous cherchez des sensations fortes, c'est ça ? »

Harry haussa les épaules, ne sachant quelle réponse il attendait de lui. Pas celle-ci en tout cas, car l'homme se rembrunit encore plus et leur tourna le dos pour faire du thé. Alors que le silence s'enlisait, Hermione le foudroya du regard, l'accusant silencieusement d'avoir tout gâché en se précipitant. Pourtant, leur hôte finit par reprendre la parole :

« Des trucs bizarres. Oui, il y en a eu. Dans la forêt, des morts étranges, des animaux. Je suis chasseur, vous avez du le remarquer. »

En effet, les murs de sa maison étaient recouverts d'animaux empaillés, exposés comme des trophées.

« Avant, il n'était pas rare que je tombe sur des cadavres. Des lièvres, des faisans, d'autres petits gibiers. Parfois des biches. Une fois ou deux j'ai trouvé un sanglier ainsi. Ce qui était étrange, c'est qu'aucun prédateur ni même chasseur ne semblait les avoir tués. Ils étaient intacts, même les charognes et les vers s'en tenaient à l'écart. Et à chaque fois que j'en voyais un… J'avais cette espèce de frisson. Je n'ai jamais été capable de m'en approcher. Ils disparaissaient au bout d'un moment, je suppose que ceux du village les brûlaient.

- Pourquoi parlez-vous au passé ? interrogea Hermione, l'esprit vif.

- Tout ça s'est arrêté depuis quelques années, Dieu merci ! Ça va faire plus de sept ans que je n'en ai pas vu un !

- Et vous n'avez jamais su ce que ça pouvait être ? » demanda Ron.

Leur hôte se frotta la barbe, comme hésitant à continuer son histoire. Il céda devant les visages avides de ses invités :

« Il y a bien eu quelques rumeurs. Tout a commencé avec la mort d'un homme. Il rentrait tard d'une journée de travail, c'était la moisson vous comprenez, il fallait travailler jusqu'à ce qu'on ne puisse plus rien y voir, et recommencer le lendemain. Mais le lendemain justement, on ne l'a pas vu. On l'a retrouvé en pleine forêt, aucune trace de violence, ni de lutte. Les médecins ont été bien incapables de savoir de quoi il était mort. Il était pourtant jeune ! On aurait cru à une mort naturelle. C'est après que les animaux ont commencé à mourir étrangement. Certains parlent de malédiction. Moi je dis que c'est cette saloperie d'usine qui s'est installée là-bas ! »

Hermione hocha la tête, conciliante. Il y avait une dernière chose qu'il leur fallait savoir :

« Pouvez-vous nous dire où exactement ont eu lieu ces phénomènes ? »

L'homme éclata de rire en posant les tasses de thé fumant sur la table.

« Mais partout mes enfants ! Si je me souviens bien, j'en avais même trouvé un au Pic du Loup, à plus de quinze kilomètres d'ici ! De toute façon, rien ne sert de remuer le couteau dans la plaie, vous ne trouverez plus rien… Toute cette histoire est finie. »

À son ton, il défiait les trois jeunes de le contredire. Ces derniers ne dirent rien, buvant en silence le thé de leur hôte. Celui-ci finit par les mettre à la porte alors qu'il commençait à se faire tard.

« Drôle de type, marmonna Ron alors qu'ils descendaient la colline abrupte sur laquelle la maison de l'homme était perchée.

- Un marginal, constata Harry. Vous croyez qu'il vit vraiment ici seul, toute l'année ?

- Au vu de l'empressement avec lequel il nous a flanqué dehors, ça m'étonnerait pas ! s'exclama le roux.

- Je ne pourrais pas moi… » lui répondit son ami, pensif. Puis, comme la jeune fille qui les accompagnait n'avait toujours rien dit, il demanda : « Hermione ? Ça va ?

- Hm hm, je réfléchis. » fit-elle, apparemment agacée qu'on l'interrompe.

Ron haussa les épaules et ils marchèrent encore un moment avant de trouver un lieu où planter leur tente. Le repas se passa dans le calme, uniquement interrompu par la voix de Ron (« 'achement bon ces champignons ! ») et les réprimandes évasives de Hermione (« Pas la bouche pleine, Ron… »).

« Qu'est ce qu'on fait, chef ? » demanda Ron quand il fut sûr qu'une telle question ne mettrait pas Hermione dans un excès de colère.

Celle-ci lui lança un regard noir, elle avait horreur de ce surnom, qui se transforma en soupir las :

« On cherche partout où il pourrait y avoir des traces de magie, d'ici dans un rayon de vingt kilomètres.

- Mais ça va nous prendre des sem... commença Harry, découragé.

- Une meilleure solution ? » coupa Hermione, avec une certaine agressivité.

Le garçon à la cicatrice ouvrit la bouche, voulut répliquer, mais s'abstint et baissa la tête.

Ils passèrent ainsi les semaines suivantes, dans un long et fastidieux travail de repérage. Chaque mètre carré était fouillé, ensorcelé et analysé. Souvent ils retrouvaient les vestiges d'une activité magique mais c'était si faible, si ténu ! Tout cela ne menait à rien, Harry le savait, Ron devait forcément le sentir, quant à Hermione… Harry ne savait que penser de sa meilleure amie. Elle parlait peu et ne semblait pas vouloir voir l'impasse dans laquelle ils étaient. Comme si, depuis que Harry avait avoué ne savoir quelle voie suivre, elle avait décidé de porter toutes les responsabilités. Il ne voulait pas une telle chose ! On lui avait imposé ce fardeau, lui il n'avait pas le choix, mais elle et Ron… C'était de sa faute s'ils étaient dans cette situation.

Un après-midi, après avoir passé la matinée à creuser au pied d'un grand chêne, sans rien trouver, Harry s'adossa et se permit de faire la réflexion qui le travaillait depuis des jours.

« Si les morts se sont arrêtées, c'est que quoi qu'il y avait, Horcruxe ou non, ça n'y est plus… »

Hermione ne lui répondit pas, ce qui lui confirma ce qu'il pensait : un esprit aussi brillant que le sien était déjà arrivé à cette conclusion, mais elle refusait de l'admettre. Alors les semaines continuèrent ainsi, jusqu'à ce qu'un soir, Harry remarque qu'ils avaient passé le matin du 25 décembre sans s'en apercevoir. Ce constat lui fit l'effet d'une pierre dans le ventre. Il songea avec mélancolie aux matins de Noël à Poudlard, tout excité en compagnie de Ron alors qu'ils déballaient leurs cadeaux. Il pensa que c'était la seconde année où il se passait de l'éternel pull Weasley et du somptueux banquet de Poudlard. Le mal du pays le prit à la gorge, l'empêchant de parler pour un long moment. Quand il reprit enfin l'usage de la parole, ce fut pour murmurer d'une voix incertaine.

« Hé. C'est Noël. »

Sa phrase fut accueillie par un long silence, finalement brisé par Hermione.

« On rentre ? » proposa-t-elle d'une petite voix.

Les deux garçons hochèrent la tête. Il n'y avait rien d'autre à dire.

Ils commencèrent alors leur chemin de retour. La nouvelle année les trouva dans une gare allemande, attendant leur train qui ne viendrait que le lendemain. Une bande de fêtard les prit à parti et la barrière de la langue ne les empêcha pas de les inviter à boire à grand renfort de gestes et de sourires. Le trio finit par se laisser convaincre et la soirée s'acheva à grands cris de "Gutes jahr !". Ils traversèrent la frontière française le lendemain et c'est assommé par la gueule de bois que Harry entendit Hermione leur souhaiter ses vœux :

« Que cette année soit meilleure que la précédente. »

Intérieurement, le garçon à la cicatrice songea que ça ne serait pas difficile. Et il priait pour qu'il ait raison.

Trois semaines après avoir de nouveau franchi la frontière anglaise, il leur semblait enfin faire quelque chose de constructif. Mais avant toute choses, il leur fallait contacter l'Ordre du Phénix. Cela faisait deux ans qu'ils vivaient en autarcie, sans contacts, sans informations. Cela ne pouvait durer. Ils avaient pensé à Bill, qui était le seul à pouvoir les aider à subtiliser l'Horcruxe enfermé à Gringotts. Le trio espérait que ses connaissances sur la banque seraient assez grandes pour pouvoir y pénétrer et en ressortir sans se faire prendre. Et l'Ordre leur permettrait de l'atteindre.

C'est pour cela qu'ils se rendaient dans les lieux publics, sous Polynectar, pour retrouver une connaissance, un sympathisant qui pourrait les aider, qui saurait comment contacter l'Ordre. C'était dangereux, très dangereux : ils pouvaient se faire prendre à tout moment, mais ils n'avaient aucun autre moyen pour les joindre.


À suivre...