Titre: Captivité

De quoi ça parle: Euuuh... Ce sont justes des textes, réunis autour du thème de la prison. Pas des drabbles, juste une petite série d'OS. Oui, le titre est hyper original, vous avez vu?

Pensées, réflexions, ennui, monologue intérieur, torture mentale, et compagnie ! Petits sadiques refoulés, si vous passez par-là, enjoy it !

Drama / K+

(Tout est basé sur l'anime.)

Pairing: Nope

Disclaimer: Les personnages ici présents appartiennent à Tite Kubo. Et l'histoire aussi, en fait.


I. MAYURI

Une goutte d'eau tombait, à intervalles réguliers, contre le pavé de pierre humide, dans un "ploc" retentissant.

Il avait beau être patient, ce bruit, son seul compagnon dans la cellule noire et froide où il était enfermé, commençait à l'agacer. Cela ne faisait guère que trente ans qu'il l'entendait, jour et nuit, sans interruption, comme si le temps avait cessé son cours. Il ne savait même plus depuis combien d'années il était enfermé ici. Il avait perdu le contact humain, la chaleur du soleil, les bruits et les odeurs du dehors.

Non pas qu'il ait été un homme du grand air - il se fichait éperdument du soleil et des petits oiseaux - mais il constatait qu'il commençait presque à oublier, surtout les odeurs. Dans sa cellule, il n'y avait que la senteur d'humidité, de pierre mouillée, de cave décrépite et de moisissures.

N'importe qui aurait craqué depuis le temps, surtout avec cette goutte d'eau insupportable, qui n'en finissait pas de tomber, mais pas lui.

Il avait de la patience à revendre et d'ailleurs, il ne s'ennuyait jamais. Il réfléchissait.

Si seulement on lui avait laissé les mains libres, c'était là ce qu'il regrettait le plus. Tout ça parce que ces imbéciles des Forces Spéciales avaient peur de lui. Mesures de prévention, ha! Comme si lui attacher les bras pouvait l'empêcher de s'en prendre à eux s'il le voulait!

Cette stupide camisole retenait ses bras en arrière et le contraignait à écarter les épaules en permanence, ce qui n'était pas très confortable, mais en plus, l'empêchait de mettre en pratique les idées que son génial cerveau lui inspirait.

Il avait remarqué que, privé de tout stimuli, si on faisait abstraction de la goutte d'eau, ses capacités cérébrales et sa concentration avaient augmenté. Jamais il ne retrouverait ailleurs cette atmosphère idéale, si propice à la méditation et à la réflexion. Il essayait de ne pas trop penser à ce que la science perdait pendant qu'il restait enfermé, sans pouvoir bouger, ni écrire, et que ses merveilleuses idées de recherches passaient à toute vitesse dans son esprit avant de disparaître.

En secouant légèrement la tête, il soupira. Chaque jour, il faisait un énorme travail de mémorisation. Pour que lorsqu'on lui libérerait les mains, dans quelques dizaines d'années peut-être, il se souvienne parfaitement des plus brillants éclairs de génie qui l'avaient traversé, dans la pénombre glaciale de sa cellule.

Le son de la chute de la goutte avait changé. La flaque qui se formait sous la fuite avait dû déborder légèrement, et la goutte frappait à présent la pierre directement.

Un son se superposa alors à celui de l'eau, plus sec et plus lourd... un bruit de pas, lent, tranquille, un claquement de semelles de bois qui résonnait clairement dans la coursive, et qu'il aurait reconnu entre mille.

Un autre bruit se faisait entendre. D'autres sandales, de paille, celles-là, plus étroites, et plus pressées. Il ne connaissait pas ce pas, mais la personne devait être petite car elle marchait un peu plus vite pour rattraper son compagnon aux larges enjambées.

Le pas s'arrêta devant les barreaux de sa cellule.

Un sourire s'étira sur les lèvres du prisonnier.

- C'est toi, Urahara Kisuke?

Cela faisait longtemps. Avait-il été promu? Sans doute, puisqu'il portait un haori de capitaine. A ses côtés, en retrait, se tenait une petite créature au visage ingrat parsemé de taches de son, avec des cheveux blond paille retenus en couettes ridicules. Qui était ce gamin court-sur-pattes? Son lieutenant, peut-être?

- Qu'est-ce qui t'amène ici?

- Je suis venu pour discuter avec vous... Kurotsuchi Mayuri-san.

Sa voix douce et tranquille, désinvolte, trompeuse! Il devait reconnaître que discuter avec Urahahra Kisuke était toujours intéressant. Distrayant. Stimulant, même! S'il y avait bien un homme que Kurotsuchi Mayuri ne cernait pas avec précision, c'était celui-là.

Pour la première fois depuis cinquante ans, le prisonnier n'en crut pas ses oreilles.

- Que diriez-vous de quitter cet endroit avec moi?

...


C'est incroyable, j'écris encore sur Kurotsuchi...

Il m'obsède, c'est dingue ^^ Et pourtant c'est loin d'être mon préféré, parmi les treize capitaines... Je le déteste en fait... ou plutôt, on va dire que j'adore le détester! XD