Un énorme merci encore à toutes vos reviews et votre engouement pour le chapitre précédent ! Merci à Eiffel FL, Lilou Skellington, Love FMA, Lily in Neverland, Capitain J et Tohru! Et merci à tous ceux qui ont laissé beaucoup de reviews dès le début de cette fic ! Voila toutes les ficeuses le savent, les reviews font vivre les auteurs donc en lire autant, ça fait très plaisir =)

Je vous livre maintenant ce dernier chapitre en espérant qu'il mettra un beau point d'honneur à ces introspections peu communes, et qu'il vous fera d'autant plus plaisir que vous avez su le faire avec vos gentils commentaires!

Je rappelle peut être que rien ne m'appartient, les persos sont à Mark Gatiss et Steven Moffat, la BBC, la Royauté d'Angleterre et fuck!

Ne nous apitoyons pas et bonne lecture !


13. Psychanalyses

Bien. Jamais de ma vie je n'aurais cru un jour être capable de parler à un crâne, mais je sens que j'en ai atrocement besoin.

Comment procède-t-on ? Commençons les salutations. Bonjour, peut importe ton nom, je m'appelle John Watson. Et je me prépare pour aller à l'enterrement de Sherlock Holmes.

Toutes ces choses, ces mots qui sortent de ma bouche et que je m'apprête à formuler, je ne les dirais jamais à ma psychologue. Ni à personne. Seulement à toi. Probablement parce que je sens que nous avons un sinistre point commun: maintenant que Sherl est mort, nous n'avons plus la moindre utilité.

J'étais sensé passer pour remballer mes affaires, juste... tout remporter, loin d'ici. Et quand mes yeux sont tombé sur toi, l'idée de ce qu'allaient devenir les accessoires insolites de mon colocataire m'a emplit d'amertume. J'ai songé stupidement que j'aimerai tout laisser à sa place, rester sur place. Peut être que ça le ferait revenir...

En tout cas, moi, jamais je n'aurais pensé remettre les pieds dans cet appartement après sa…, mais au final, je me remets beaucoup en doute dernièrement. Je savais que cette ultime visite allait être douloureuse. C'est encore trop tôt. Je m'imagine très bien le voir débarquer, excité comme un enfant, en s'exclamant « Ca pourrait être dangereux John ! » avant de m'entrainer à sa suite dans une aventure trépidante.

Merde, ce fantasme est trop net. Je n'aurais pas du revenir. Maintenant j'ai l'impression que je pourrais attendre toute ma vie, assis dans mon fauteuil, qu'il revienne au 221bis Baker Street.

Reviens, Sherlock, reviens-moi… avant que je ne vois ta tombe ensevelie sous les gravats et que ma lucidité ne reprenne le dessus de ma détresse, m'affirmant avec froideur que c'est trop tard maintenant, que je ne te reverrais pas.

C'est injuste. C'est incohérent. C'est douloureux. Je ne COMPRENDS PAS, Sherlock, EXPLIQUE MOI, comme tu le fait toujours, avec un raisonnement implacable, dis moi POURQUOI ?

Tellement de gens l'insultait partout où il passait, le traitant de psychopathe ou d'arriéré, et il s'en riait ! Jamais le moindre scandale de ne l'aurait poussé au suicide, jamais je ne l'aurais cru ! S'il ne m'avait pas obligé à rester là, à le regarder, j'aurais pu croire à une terrible machination. Mais je l'ai entendu. Son adieu sincère et sa solitude poignante. Et je l'ai vu. J'ai vu son corps tomber, cet amas de chair s'écraser. Et je l'ai senti. J'ai tenu son poignet dans ma main, si longtemps, si fort, en attendant une imperceptible palpitation. Mais c'était bien un mort baignant dans son sang qui était à mes pieds. Plus l'homme invincible que j'avais connu.

C'était juste le corps d'un menteur. Oui je te le dis à toi, qui me comprendras puisque vous avez dialogué si souvent. Un sinistre menteur qui m'a fait croire qu'il avait besoin de moi, qui m'a fait comprendre par des regards que j'étais important pour lui, ou des caprices que je lui étais indispensable … Pour au final m'exclure lors de sa propre condamnation. Quels types de sentiments guident ce genre d'actions ?

Au final j'avais peut être transcendé ces émotions, en les calquant sur les miennes. C'était évidemment moi qui était loyal, passionné et totalement dépendant. J'étais certes un ami, mais un ami proche, trop proche pour ne pas oser lui refuser le moindre désir. Je me suis peut être dit que si je les assouvissais tous, il finirait par me désirer à mon tour. Mais il est clair qu'un individu strictement ordinaire ne peut pas se prétendre lié avec un prodige hors du commun.

Pourtant, aussi brillant et sociopathe soit-il, je ne le voyais jamais comme un emmerdeur ou une énigme. Simplement le colocataire qui ne sait pas utiliser un grille-pain, qui fait perpétuellement la gueule à son frère, qui trépigne comme un gamin à la recherche des méchants, qui joue du violon jusqu'au petit matin, qui apprécie mon thé sans savoir en faire, qui rabroue son hypothétique patron en frimant, et qui fait suer sa logeuse avec son sale caractère.

Terriblement humain.

Maintenant je le regrette. J'aurais aimé apprendre qu'il est en réalité un être immortel, un génie qui vainc la mort, l'auteur d'un tour de passe-passe surnaturel. Mais rien de tout cela. Car c'est bien un humain que l'on va enterrer ce matin.

Je ne sais pas pourquoi je te raconte tout ça au final. J'imagine qu'il ne t'a probablement jamais parlé d'un être aussi banal et inintéressant que moi alors que des milliers d'enquêtes extraordinaires ont été élucidées sous tes yeux. Mais l'idée qu'il ait pu te tenir entre ses mains, te parler avec son cœur il y à peine quelques jours, cela me bouleverse.

Tu as de la chance d'avoir eu accès à toutes les pensées de l'homme le plus important dans ma vie. Et maintenant tu sais tout de mon amour pour lui.


Voila mes amis ! C'est fini!

Mais rassurez vous, je suis en pleine écriture d'une autre fic Sherlock (avec des vrais longs chapitres sisi). Mais hélas je dois d'abord finir celle que je poste sur le fandom TRC, puis passer mon super exam de la mort qui tue... ensuite si je survis à tout ça, je vous publierai cet autre essai :)

Merci encore d'avoir suivi cette histoire, cela m'a fait énormément plaisir ! A la revoyure !

Butty