Avant toute chose, j'attends impatiemment vos mercenaires qui me punieront comme il se doit pour ce titre zarbi et ce résumé perché!

Quant à moi, me voilà de retour d'une expédition périlleuse de 3 ans durant laquelle j'ai tenté de kidnapper tout les personnages de TRC, et j'ai hélas lamentablement échoué... Je ré-endosse donc mon rôle de ficeuse et décide d'investir de façon ludique mon temps libre en me remettant sérieusement à écrire=)

Voila donc une histoire de fond de tiroir que j'avais écrite il y a de cela ... 3 ANS! Mais comme je connais mon aptitude qui relève du super pouvoir à ne JAMAIS ou rarement finir mes histoires, je ne l'ai pas posté car je ne l'avais ... jamais terminée! (Afin de ne pas me faire achever par vous, lectrices, ce que je vous aurez sincèrement encouragé à faire!) Tout ça pour dire que dans mes bonnes résolutions j'ai décidé d'apprendre à être rigoureuse, à tenir mes délais (ne pas faire pire que maintenant si possible!) et prendre des risques en commençant la publication de cette fic tout en jurant d'écrire rapidement la fin :)

Bref, ça c'était ma vie, personne n'a rien compris et c'est tant mieux, voila donc ma dernière fic Tsubasa! Elle m'a été inspirée quand je suis allée au ciné voir un film qui m'a donné plein d'idées! Un film qui n'a tellement rien à voir que je ne m'étendrais pas là dessus! Mais dire que ça date n'est pas une excuse, donc pardonnez encore le scénario ringard et expressions maladroites, si il y a des années j'écrivais des trucs malhabiles je tente aujourd'hui de corriger les coquilles.

Disclamer: Expédition avortée donc ils appartiennent encore tous à CLAMP =) Sauf scénario, de moua!

Couple: Fûma x Mokona ... ouais non on y crois pas .

Titre: Clow Corporation.

Raiting: T (je me surprend moi même dans la violence de certaines scènes ... mais ce chapitre là est soft!)

Univers Alternatif: 21ème siècle. Tokyo bout dans l'effervescence d'une course à l'héritage aussi vénale que dangereuse. Âmes perdues et esprits corrompus s'opposent, se défient, s'affrontent ...ou parfois se rencontrent.


Chapitre 1: L'invitée

Dans la lueur tamisée de l'ascenseur chic, Sôma remonta précautionneusement ses bas résilles, calant une petite fiole dans le revers de ces derniers. Elle abaissa sa jupe de sorte à cacher la bouteille, se parfuma, ouvrit deux boutons de son chemisier moulant, alors que la porte s'ouvrait dans un tintement.

Un large couloir dont la moquette rouge rubis et la tapisserie dorée définissait le raffinement desservait les appartements les plus chers de la ville. L'allée finissait sur une haute fenêtre où les lueurs de Tokyo scintillaient dans la nuit comme des astres. Au sommet de cette tour, 55 ème étage, logeait la personne que Sôma allait tuer.

La jeune brune s'avança, cherchant dans le spectacle éblouissant qu'offrait la vue, un peu de réconfort et de courage, puis s'arrêta devant l'une des entrées.

Elle baissa les yeux. Inspira profondément. Serra contre elle le sac en papier qu'elle transportait. Et sonna.

Le déclic du verrou électronique se fit entendre, et un homme grand et séduisant apparut dans l'entrebâillement de la porte.

« Oh, c'est Monsieur Suwa en personne qui vient m'ouvrir. Êtes-vous à ce point peu méfiant? »

« Le service de sécurité de la Tour m'a déjà prévenu de votre arrivé, mademoiselle : Un présent de la part de Sakura Clow.»

« C'est exact, je viens en son nom. »

Le grand brun aux yeux flamboyants la jaugea quelques secondes avant de hausser les sourcils. Peau hâlée, yeux ébène, cheveux fins, noirs, et courts. Quant à sa tenue des plus... sexy, elle aiguilla vite sa déduction:

« Comment la fille du grand Clow ose-t-elle prétendre répondre à mes attentes en matière de femmes? »

« Hahaha, s'amusa son interlocutrice, ne précipitons pas les choses. »

Elle tendit le sac qui contenait manifestement une bouteille d'alcool de renommée.

« Un présent offert à tous les concurrents pour l'héritage de son père. »

Le dirigeant se saisit du sac, dubitatif, mais en sortant la bouteille de vin, la vue de l'étiquette lui redonna toute confiance.

« Et bien si c'est Sakura qui vous envoie... ne restez pas sur le perron, entrez! »

La jeune femme pénétra dans l'immense duplex, et ne reteint pas une exclamation de surprise face à la beauté de l'espace, et à la vue privilégiée dont jouissait le grand salon sur la ville. Dans la nuit sombre, les lumières des autres tours se dressaient au travers d'une grande baie vitrée, comme un timide et modeste échantillon de la voie lactée.

« C'est magnifique ici. »

« Normal, c'est chez moi. »

Sôma ne dit rien mais aurait volontiers frappé cet énergumène prétentieux de Kurogané Suwa.

Il était exactement comme elle s'imaginait le grand dirigeant du Groupe Suwa, réputé favori dans cette course à l'héritage: bien trop confiant.

Se doutait-il au moins de la sauvagerie de cette compétition qui mettait en jeu le destin économique et politique du pays? Une lutte incessante où le moindre relâchement pouvait être fatal à l'entreprise.

Un combat lancé il y a 4 ans, par le président Clow, directeur du plus grand pilier économique du Japon, la Clow Corporation.

Clow est de loin et sans conteste, l'homme le plus riche, le plus populaire, le plus respecté et le plus influençable de l'île. Mais il y a quelques années de cela, il avait annoncé publiquement sa retraite. Sa fille unique Sakura étant bien trop jeune et réticente pour endosser cette responsabilité. Aussi, la délégation de l'intégralité de ses biens reviendrait à celui qu'il jugerait le plus à même de lui succéder. Cela allait faire des années qu'une effervescence sans nom avait pris possession de tous les dirigeants du pays: corruption, endettement, conspiration animaient la politique du Japon. Dans quelques mois à peine, Clow délivrerait le nom de son héritier officiel, et les tensions entre les politiciens étaient à leur paroxysme.

Sôma était le genre de citoyen qui haïssait ce milieu. Celui des riches, qui se disputaient d'autres richesses, sous le regard impuissant des habitants qui subissaient les caprices de ceux qui se prenaient pour des dieux. Jamais elle n'aurait pensé s'y mouiller. Mais hélas, ce soir elle n'avait plus le choix...

« Bon alors, tu me sers un verre? »

Pourrait-il avoir une once de respect envers les gens de sa classe, non mais ? Il suffit d'un ou deux milliards sur un compte bancaire pour croire que l'on peut s'offrir le Kilimanjaro et surplomber autrui! Songea Sôma en se dirigeant sans un mot derrière le grand bar.

Kurogané retourna s'asseoir dans un grand canapé en reprenant la lecture de son journal, que l'arrivée de Sôma avait visiblement interrompue. Son attitude glaciale et hautaine à son égard renforça la volonté de la jeune fille d'accomplir son acte, aussi immonde soit-il. Elle sortit la bouteille de vin et les deux verres ballons du sac et les remplit avec soin. Son cœur battait la chamade et elle craignait que le brun n'observe les tremblements de son bras. Mais il ne semblait pas plus se soucier de sa présence que de celle d'une mouche. Ainsi, elle se persuada que cet homme était sûrement bien plus ignoble que le dirigeant qui l'avait engagée, et se saisissant adroitement de la fiole contre sa cuisse. Avec agilité, elle déversa le contenu dans l'un des verres.

Le regard du brun absorbé par le journal qu'il lisait n'avait rien remarqué.

« Vous avez tant que cela besoin de vous tenir au courant de la moindre information pour ne pas profiter de ma présence? » Demanda-t-elle en s'avançant et en posant les deux verres sur la table basse.

« Pas du tout, je regarde la télévision pour les blablas quotidiens. Répondit-il d'un ton désintéressé. Là je fais les mots fléchés. »

Sôma se demanda un instant s'il était sérieux ou s'il se foutait encore d'elle.

Kurogané délaissa son journal et se saisit du verre. Il le fit tourner dans sa main et semblait se délecter du spectacle de la liqueur qui ondulait.

« Vin français. 2007. Senteur fruitée et robe claire... Est-ce bien du goût d'une jeune fille d'offrir ceci en guise de cadeau? Certaines se contentent de la bouteille de champagne classique. »

« Et bien Mlle Sakura savait visiblement à qui elle avait affaire. Tenta de rattraper Sôma. Au futur gagnant de l'héritage de la Clow Corporation, » ajouta-t-elle en levant son verre.

« Oublierez-vous la présence des autres concurrents pour me flatter? »

« Je considère qu'ils ne vous sont pas comparables. »

« Il y en a un, affirma-t-il la mine plus sombre et le regard dur. Un qui me démange comme une épine dans le pied. Qui me gêne comme une mouche sur mon téléviseur. Qui m'irrite comme une tâche de café sur une chemise. Fier et narquois sur ma route. Le seul adversaire digne de ce nom. »

Il regarda alors, pour la première fois depuis leur rencontre, son interlocutrice droit dans les yeux. La jeune fille eut l'impression d'être transpercée et déchiffrée en un regard par ces yeux rubis lorsqu'il prononça son nom:

« Ashura. »

Sôma fit appel à toutes les forces de la galaxie et des cosmos réunis pour ne pas frémir. Ashura. Le véritable criminel qui allait tuer Kurogané ce soir. Le manipulateur qui retenait son âme et son espoir dans un étau de fer. Mais elle devait être forte, la partie était bientôt finie. Le grand brun porta le verre à sa bouche, le verre ballon effleura ses lèvres quand soudain, il s'immobilisa et éluda à voix haute:

« Dommage que Fye ne soit pas là. Peut être devrions nous attendre qu'il revienne. »

Le cœur de Sôma se figea dans sa cage thoracique et une bouffée de chaleur l'envahit. Une angoisse sans nom qu'elle tenta de dissimuler derrière un air surpris:

« Mais... qui est Fye? »

Kurogané, qui ne se lassait visiblement plus de plonger son regard dans le sien, semblait ravit de son effet de surprise.

« Mon majordome. Je l'ai envoyé faire quelques courses, il ne devrait plus tarder. »

Trop de panique, de stress, de peur et de doute assaillirent la jeune fille en cet instant, telle une ivresse incontrôlable. Impossible, tout était pourtant bien calculé! L'empoisonnement du dirigeant sans trace ni témoin. AUCUN témoin! Comment avait-on pu oublier de lui préciser que Kurogané ne vivait pas seul... Ce détail détruisait complètement son entreprise: elle ne pouvait pas se permettre de rester ici, de laisser des preuves, d'accomplir un meurtre aux vues du majordome de la victime!

« Vous ne vous sentez pas bien? » Demanda-t-il avec dans la voix une pointe... d'ironie.

Sôma était déstabilisée. Etait-il en train de l'aguicher, la voyant là comme une prostituée soumise qui n'a pas son mot à dire ? Ou se moquait-il d'elle, ayant deviné son double jeu depuis le début?

Le brun brandit alors son verre avec un petit sourire en coin :

« Ne soyez pas inquiète, je suis sûr de remporter cette compétition! »

Et le porta à sa bouche entrouverte.

« NOOOOON! » s'écria la brune en jetant sa main sur lui, balançant le récipient à l'autre bout de la pièce.

Tout c'était passé bien trop vite et elle n'eut pas le temps de rejeter son verre avant que le vin ne touche ses lèvres. La coupe retomba sans se briser sur le tapis, s'imprégnant de la boisson alcoolisée qui s'en écoulait. Mais c'était trop tard, car la liqueur corrosive absorbée allait sans tarder ronger Suwa de l'intérieur, lui arrachant son dernier soupir avant l'heure.

« Non... non... » Hoqueta-t-elle en réalisant que l'irréparable était commis.

« C'est bien ce que je pensais. Du vin empoisonné non mais quelle bonne blague. »

« Je... je ne voulais pas... non... »

Interdite, ne pouvant détacher son regard du verre vide tombé au sol, la vue de Sôma s'embruma des larmes qu'elle ne pouvait plus retenir. Sa transe larmoyante lui donnait l'impression de vivre un cauchemar éveillé. Afin de ne pas briser sa vie, elle avait pris celle d'un homme. Et en prenant la vie d'un homme, elle venait de briser la sienne jusqu'à sa mort. Existait-il un moyen de se sortir de ce labyrinthe infernal?

« Je te conseille de t'en aller.» Soupira le brun en calant sa tête sur le dossier du canapé.

« Je vais chercher de l'aide, restez immobile, surtout, je.. »

« Allez dégage! Grogna-t-il. Si je dois mourir je ne veux pas que ta tête soit la dernière chose que je verrai! »

Sôma regarda encore le brun qui ne bougeait plus, et ses jambes répondirent enfin à l'appel de détresse de son cerveau.

Elle se précipita hors de l'appartement le cœur débordant de honte et de remords, et se heurta plusieurs fois aux murs du couloir tant les larmes brouillaient sa vue. Finalement, elle réussit à se jeter dans la cage d'ascenseur. Une fois les portes fermées, elle éclata en sanglots, laissant son corps glisser le long de la paroi.

Mais qu'avait-elle fait? Elle qui était si douce, sympathique et compatissante, aimante et secourable, altruiste et gaie... Comment avait-elle pu commettre une pareille ignominie? Comment un homme tel que Ashura, lui-même corrompu par le pouvoir et la gloire, pouvait-il la changer en créature criminelle et lui faire commettre un tel acte, qui la détruirait pour le restant de sa vie ?

Elle osa enfin lever les yeux et vit dans le miroir de l'ascenseur son visage déformé par les larmes, des sillons noirâtres de maquillage dégoulinant le long de ses joues, et la morve coulant au-dessus de ses lèvres luisantes de gloss. Hideuse. Mais il la révélait telle qu'elle était à présent, il était impossible de cacher le monstre qui sommeillait en elle.

« Mais que vous arrive-t-il, on dirait que vous venez de tuer quelqu'un! »

Dans sa démence, la jeune fille n'avait même pas remarqué qu'une personne se tenait à côté d'elle dans la cabine. Il ne faisait aucun doute qu'il était là depuis son arrivée, et qu'il avait assisté sans oser l'interrompre au spectacle aquatique qu'elle offrait.

Elle observa discrètement son interlocuteur, un jeune homme d'environ son âge, habillé d'un élégant costume noir, d'une beauté saisissante, et au regard apaisant. Ses cheveux d'or et son regard azur faisait de lui le stéréotype de l'ange tombé sur terre. Sôma eut honte de se montrer ainsi devant un tel personnage, mais elle ne mit pas en doute qu'il serait le témoin responsable de son imminente arrestation. Alors autant éviter de trop en dire...

« Tenez, vous voulez un mouchoir? »

Elle repoussa la main de l'homme et détourna encore plus la tête.

« C'est, bon, je ne vous poserais pas de question, je suis bien trop délicat pour aggraver le désarroi d'une si charmante demoiselle. »

« Arrêtez de vous foutre de ma gueule! Sanglota Sôma sans se retenir. Je n'aspire pas à recevoir la compassion des gens comme vous, qui ne cache en réalité que pitié et dégoût! »

Il y eut un long silence, pendant lequel la jeune fille supplia l'ascenseur de se dépêcher d'atteindre le rez de chaussée.

« Les gens comme... moi? Mais qu'en savez-vous, mademoiselle? Pas plus de choses que je ne sais sur vous en tout cas. Par exemple, d'après votre tenue plutôt dévêtue pour la saison, et votre grossièreté de langage… Ne vous vexez pas si ma première impression est que je partage là un ascenseur avec une prostituée. Ensuite face à l'état dans lequel vous êtes, un événement grave semble s'être produit. En suivant la logique de ma première déduction, vous ne vous êtes pas faite jetée, ni plaquée par votre petit ami. C'est quelque chose de beaucoup plus sérieux. Tiens, mais au fait, vous ne descendez pas de l'étage où loge Mr Kurogané Suwa? Qu'alliez vous faire chez ce grand politicien?»

Sôma se redressa, en proie à la panique et tenta d'appuyer sur le bouton qui ouvrirait les portes au palier suivant, afin de quitter au plus vite cet énergumène trop curieux. Mais elle fut devancée par la main de ce dernier qui bloqua carrément la cage de l'ascenseur entre deux étages.

« Mais qui êtes vous bordel? Un inspecteur? Un flic? »

« Il était temps, mademoiselle Sôma, d'essayer de savoir qui je suis avant de me juger, cela me fait un peu plus plaisir. »

« Mais comment connaissez vous mon nom... ? » Pleura-t-elle affolée.

« Comment? Je ne vous le dirais pas. Par contre ce que je peux vous dire, c'est que vous avez été envoyé ici non pas par Mlle Sakura Clow, comme vous le prétendez, mais par un adversaire qui se réjouirait de la chute du groupe de Suwa. »

« Laissez moi partir s'il vous plait ! » Gémit la pauvre fille en s'enfonçant dans le coin de l'ascenseur, le plus loin possible de la vérité qu'allait sous peu énoncer le jeune homme blond.

« C'est Ashura qui vous a payé pour empoisonner Mr Kurogané Suwa. »

« JE N'AI PAS ETE PAYEE! Je ne suis pas comme vous le croyez une prostituée de bas étages! Jamais je ne me rabaisserai à travailler sans raisons pour des hommes aux paroles envenimées qui n'ont d'admiration que pour eux même! JE LES HAIS! JE VOUS HAIS! Je vous hais tous de vous jouer ainsi de nos vies, nous les vrais citoyens ce pays! »

A ces mots, Sôma fondit en larmes sous le regard peiné de son compagnon de fortune.

Il n'osa rien dire, se sentant coupable du malheur de cette enfant en ayant joué avec sa sensibilité apparemment trop fragile.

« Je suis désolé.. Sôma. »

« Je ne vois pas en quoi vos excuses arrangeront ma situation! »

Le jeune homme se tût de nouveau, laissant quelques secondes encore à la jeune délinquante pour qu'elle ravale ses hoquets et ne tente des explications un peu désordonnées:

« Je... ne suis pas une criminelle. Mon père travaille pour Ashura. Il trime chez ce requin pour me nourrir et me payer mes études. Je n'ai plus que lui, et il n'a plus que moi! J'ai cherché du travail pour l'aider un peu, et j'ai fini par travailler pour Ashura moi aussi. A mi-temps. J'étais comme « son assistée », « sa secrétaire »... Mais le travail se révélait être plus proche du chantage que de l'aide financière! Je bossais en fait pour la sauvegarde de la place de mon père! Le moindre faux pas, et il était renvoyé! Je ne gagnais rien, ni estime, ni biens! J'offrais juste à la personne qui m'est le plus cher de souffrir un peu plus sous le joug de ce monstre! »

« Et c'est pour ca que vous avez tenté de tuer Mr Suwa? »

« Mais... mais... si je n'obéissais pas, mon père et moi redevenions des détritus de la société, Ashura couperait tout pont avec nous et l'empêcherait de retrouver du travail grâce à ses contacts! Et puis... c'était le moyen pour moi d'assouvir ma haine contre le monde des politiques... lui... il était censé être seul, je ne devais croiser personne, j'avais une bonne couverture! »

« Sauf que lorsque quelqu'un venant de la part de Mlle Clow se présente, le geste primordial est d'aller vérifier auprès d'elle l'origine de l'invitée. »

Sôma resta coite et fixa éberluée son voisin. Il en savait beaucoup trop pour être étranger à cette histoire, cet ange en noir.

Je l'ai envoyé faire quelques courses, il ne devrait plus tarder.

Le geste primordial est d'aller vérifier auprès d'elle l'origine de l'invitée.

Elle n'osa à peine formuler sa pensée tant elle craignait la suite de l'entretien:

« Vous... vous êtes Fye? »

« Vous voyez que vous êtes maligne! » Sourit-il dévoilant un sourire convaincu.

« Mais... qu'est-ce que... »

« Mr Suwa est prévoyant, si vous aviez pu en douter je me permets de vous contredire. Dès l'annonce de votre arrivée, je suis parti contacter Mlle Sakura Clow et son père, qui ont formellement contredit avoir envoyé un quelconque présent. Vous vous doutez que la seule personne que Kurogané ait imaginée derrière cette sordide mise en scène n'était autre qu'Ashura lui-même. Et ce n'était sûrement pas pour lui porter du vin. »

« Il… il savait que j'étais venue l'éliminer? »

« Vous l'auriez crié haut et fort du haut de la Tour de Tokyo qu'il s'en serait pareillement aperçu. »

« Mais alors... il... n'aurait pas bu le vin? »

« A moins qu'il ait des envies suicidaires, ce que je ne lui connais pas, il n'a pas dû en ingurgiter une goutte. »

Sôma se sentit tellement soulagée que son cœur battit la chamade. Le poids qui l'empêchait de respirer s'envola soudainement et des larmes de joie roulèrent de plus belle sur ses joues sans qu'elle ne cherche à en arrêter la course. Cependant, plus elle reprenait ses esprits, et plus elle réalisait qu'elle était là l'objet d'une double conspiration.

« Mais alors, hoqueta-t-elle, à quoi jouez-vous avec moi? ! Pourquoi me retenir ici et me raconter tout cela? Pourquoi ne pas m'avoir arrêtée avant que je ne commette l'irréparable? »

« Nous devions simplement vérifier si vous agissiez de votre plein gré. »

« Hein? « Nous » ... ? »

« Depuis le début de notre entretien, et pardonnez-moi s'il n'est pas dans un endroit des plus serein et dans des conditions les plus relaxantes, j'ai constaté que vous étiez nous pas une mercenaire sans morale, mais une jeune fille sincère, et débordante de rédemption. Alors je parle au nom de Mr Suwa en vous proposant un marché. »

« Comment osez-vous croire que j'accepterais de faire un quelconque marché avec un autre dirigeant! S'insurgea la brune. Je ne veux plus avoir affaire avec vous! JAMAIS! Voyez où cela m'a menée! »

« Je doute que vous soyez en mesure de négocier, vu le pétrin dans lequel vous êtes. Croyez-moi, la solution que je vous offre vaux bien plus cher que tous les avocats qui tenteront sans succès d'écourter votre peine en prison. »

Sôma serra ses bras contre sa poitrine en enfouissant son visage sous ses mèches brunes. Visiblement, le mot « prison » avait eu l'effet escompté.

« Je ne peux pas... trahir Ashura. Mon père... »

« Oh mais il n'est nullement question de trahir qui que ce soit, au contraire! Votre position par rapport au dirigeant adverse est un atout dont on se jouira de la possession! »

« Expliquez-vous clairement, au cas où vous ne le remarqueriez pas, je ne suis pas en état d'emmagasiner des données trop complexes. »

« Sôma, Mr Kurogané vous offre un poste au sein de son entreprise. Vous serez payée comme il convient et traitée comme un être humain, comme une employée fidèle. »

Cela semblait bien trop étincelant pour Sôma qui attendait avec appréhension la condition sine qua none de ce poste alléchant.

« Mais parralèlement vous continuerez à aller chez Ashura, afin de ne pas éveiller les soupçons, et quand vous reviendrez chez nous... »

« Je vous livrerai toutes les informations que j'ai pu trouver, non mais je ne suis pas UN ESPION! Vous vous rendez compte que de jouer ce double jeu avec lui peu me coûter plus qu'une vie de misère, mais la vie tout court! »

« C'est la seule alternative que je peux vous proposer avant d'appeler les autorités pour tentative de meurtre. »

« Mais qui vous fait croire qu'en échange, je ne divulguerai rien à Ashura sur ce que je sais de mon côté? Qui vous fait croire que j'ai plus confiance en vous qu'en lui! Vous êtes tous pareil de toute façon! Kurogané Suwa n'est pas une exception! Corrompus, égoïstes, et sales! »

Un long silence suivit ces paroles cruelles et venimeuses, pendant lequel Fye semblait plongé dans une profonde réflexion. Sôma se demandait si elle lui avait fait de la peine, lorsque sans un mot, il débloqua l'ascenseur qui continua sa descente vers le rez de chaussée.

« Vous savez Sôma, j'étais comme vous il n'y a pas si longtemps. Je ne vous révèlerais pas mes origines c'est bien trop dangereux, mais ma vie à une époque était bien plus misérable que ce que vous pouvez imaginer. Kurogané Suwa n'était pour moi que le représentant d'un monde inaccessible où seuls les riches et les puissants se tirent dans le dos. Un monde pas fait pour moi mais à la fois responsable d'un grand nombre de mes malheurs. Puis je l'ai rencontré, de façon peu commune je l'avoue, mais j'ai appris à le connaître. Il est différent du personnage qu'il affiche. Au fond de lui, il y a beaucoup de compassion, et d'altruisme. Pourquoi croyez-vous qu'il se propose de vous aider au lieu de vous arrêter? Je ne dis pas que vous allez vous précipitez dans ses bras salvateurs, mais vous réaliserez bien vite par vous même qu'il est la seule personne qui vous tendra la main, comme il l'a fait pour moi. »

Les portes de l'ascenseur s'ouvrirent, mais Sôma resta abasourdie devant les paroles qu'avait lâché Fye sur son passé énigmatique, sa rencontre avec un homme mystérieux, et son dévouement actuel. Il semblait terriblement sincère dans cette confession, et aucun chantage ni tentative de corruption n'étaient décelable dans sa voix. Après tout, lui aussi se prétendait comme Sôma. Etranger à ce monde politique. Il lui avait parlé en temps qu'égal, et pour la première fois, elle se sentie respectée. Qui était donc cet ange élégamment vêtu, aux propos doux et mesurés?

Sôma descendit l'esprit hagard, et les portes se refermèrent sur le visage compatissant de Fye.

La jeune fille se retrouva seule, dans le hall de la tour, en ayant l'impression d'avoir vécue plusieurs vies en 10 minutes à peine. Dehors, la nuit lui apparue bienveillante et clémente, et pour la première fois depuis des années, elle eut l'agréable sensation d'avoir son avenir entre les mains.

oOo

De l'autre côté des portes, Fye se laissa bercer par la montée de l'ascenseur. Son esprit s'abandonna à des pensées plus gaies, essayant de ne pas se montrer bouleversé par les paroles de la jeune fille. Elle lui rappelait de douloureux souvenirs, et il aurait aimé l'aider encore plus. La sauver, comme lui l'avait sauvé.

Moi aussi Sôma je suis comme toi, abandonné par la société. Mais mon avenir n'a pas d'espoir: un orphelin dans notre monde, tu n'imagine même pas! Tu penses que sans papiers, tu ne t'en sortiras jamais, mais sais-tu que sous la politique de répression menée par les ministères, les « sans-parents » considéreraient ta vie comme enviable? Ils sont isolés de tout, marqués comme des parias, l'incarnation de la déchéance extrême que l'individu peu atteindre. Ils n'ont aucun droit, aucun respect, aucune identité. J'incarne la pire des conditions qu'un homme puisse avoir.

Fye poussa lentement la porte de l'appartement, et fut soulagé de voir Kurogané, en pleine forme, concentré sur les mots fléchés de sa revue.

« Comment va-t-elle? » Grommela-t-il sans lever les yeux.

« Nous l'avons trop surmené je crois, mais si elle est sensible elle n'en reste pas moins droite : elle voudra se racheter. »

« Bien. »

Kurogané m'a tellement apporté alors que j'étais un moins que rien. Je ne méritais pas tant de considération et de sollicitude, alors que seuls la haine et le mépris m'animaient. C'est pathétique, moi seul suis amené à voir cette facette généreuse qu'il ne montre à personne, et cache sous un air supérieur et bourru.

« Mr Kurogané... »

« Oui? »

« Je suis heureux de voir que vous allez bien. »

Le brun leva vers son majordome un regard surpris, puis retint un sourire qui aurait dévoilé un peu trop de sentimentalisme.

« Vas plutôt me faire le diner. Trancha-t-il afin de rendre l'atmosphère un peu plus sérieuse. Et tu nettoieras le tapis, il a été taché par un pinard des plus infect. L'arôme de la mort ne sied pas du tout à mon salon. »

« Bien Monsieur. »

Mais chaque jour de ma vie je ne cesse de songer à ma quête initiale, celle qui m'a menée ici et qui nourrit mon amertume. Un jour, je retrouverais le politicien responsable de mon malheur, auteur funeste de la destruction de ma famille. La vengeance à laquelle j'aspire depuis 4 ans ne s'apaisera que lorsque je sentirais sur mon visage le dernier souffle de cet enfoiré. Sa mort sera le symbole de la vulnérabilité des ces hommes supérieurs, Sôma. Ne tâche pas tes mains si pures toi qui as encore un père aimant. Laisse-moi aux noms de ceux qui sont rejetés rétablir la justice dans ce monde.

« Des tagliatelles aux truffes ça vous ira? »

En attendant, j'ai encore besoin de Kurogané, qui me mènera petit à petit vers mon but. Mais plus que tout, je me dois de veiller sur lui, comme lui le fait sur moi...


Un peu bizarre comme introduction, mais tout s'éclaire par la suite, pas de panique !

Pour des remarques et critiques, reviewez moi =) ! Rien ne me fera plus plaisir pour m'améliorer par la suite!