11/04/12

Bonjour à tous (toutes) !

Voici la dernière partie de cette traduction, eh oui déjà !
Merci à vous de l'avoir suivie, en particulier à ceux et celles qui ont laissé des reviews d'encouragement ou qui ont mis cette histoire en alert ou en favori, ça fait toujours très plaisir =D
J'espère que cette fin va vous plaire., cette dernière partie est un peu plus courte que les précédentes, mais elle est aussi plus intense et chargée en émotion, j'espère que j'ai réussi à le faire transparaître ici.

L'auteur originelle, Clothsofheaven, vous remercie pour l'accueil que vous avez fait à cette histoire depuis le début de sa traduction ! =)

Disclaimer : Harry Potter appartient à JK Rowling et l'histoire appartient à Clothsofheaven qui m'a gentiment donné l'autorisation de la traduire.

Note de Clothsofheaven : L'histoire contient des citations et des idées du livre Tuesdays with Morrie de Mitch Albom [traduit en français par La dernière leçon].

Avertissement : slash/yaoi

Sur ce,
Bonne lecture :)

PS : Merci à mimoune et Emma pour leurs reviews ! Vos compliments me vont droit au cœur, merci =) J'espère que la suite et fin de cette traduction vous plaira ^^
Merci aussi à Ange Lapuce pour sa review (tu as désactivé la réception de message privé !). Pour répondre à ta question, l'auteur a divisé l'article de Draco en deux : dans la partie 2, il y en a une première moitié, puis dans la partie 3, une autre. mais je pense aussi que l'extrait qu'Harry a lu devait sûrement servir à lui montrer que Draco avait changé, tu as raison. J'espère que c'est plus clair ^^ Merci pour ton soutien et tes encouragements en tout cas, j'espère que la fin te plaira :)


Partie Quatre

Nous n'aurons de cesse d'explorer. Et la fin de toutes nos explorations sera d'arriver à l'endroit d'où nous sommes partis. - TS Eliot


Les magasins et les boutiques du Chemin de Traverse étaient déserts. Tout le monde était rentré chez soi. Il ne vint même pas à l'esprit d'Harry de penser que Draco Malfoy aurait pu être déjà rentré lui aussi.

Il était sûr sans même se poser la question que l'ancien Serpentard était à son bureau, et qu'il le trouverait et le confronterait là-bas. Sa cape d'invisibilité sous le bras, il marcha en direction du siège de la Gazette du Sorcier en gardant la tête baissée. Sous le ciel humide et brumeux, seule la faible lueur orange venant de sa baguette illuminait la rue et les devantures à proximité.

Harry était complètement exclu de l'atmosphère calme et paisible de la soirée. La tête penchée en avant, il marchait assez vite à en être essoufflé. Et alors qu'il atteignait sa destination, il était toujours autant sujet à la colère.

Il fut facile d'entrer dans l'immeuble : il mit simplement sa cape d'invisibilité sur lui et se faufila par la porte au moment où un journaliste en sortait. Aucune lumière n'était allumée dans l'étroit patio. L'équipe de nuit de la Gazette finissait son travail pour cette nuit et les journalistes de jour n'allaient pas arriver avant plusieurs heures.

Seuls l'isolation et le silence étaient perceptibles dans l'atmosphère du hall. Il s'agissait clairement d'un endroit qui devait être vide uniquement quelques heures par jour. Dès les premières lueurs du soleil et jusqu'au soir, tard, ce lieu devait être empli de bruit, d'agitation et de journalistes empressés.

L'immeuble était complètement désert à présent, englouti par les ténèbres. Depuis ses années à Poudlard, Harry avait l'habitude de se faufiler discrètement dans l'obscurité, et il trouva vite les escaliers conduisant vers l'espace des journalistes, qui consistait en une petite pièce, exiguë et mal rangée.

Des coupures de journaux, des photos et des post-it recouvraient entièrement les murs. Tous les bureaux croulaient sous le poids de piles interminables de documents et de livres. La pièce était sombre et la seule source de lumière provenait de petites lampes à huile suspendues au plafond bas.

C'était le genre d'endroit dans lequel Harry n'aurait jamais imaginé Malfoy. Le Draco Malfoy qu'il connaissait aurait trouvé la salle trop encombrée et trop pauvre. Il aurait levé son nez en l'air et fait un commentaire cinglant sur le fait que cet endroit avait une certaine ressemblance avec la maison des Weasley.

Mais pourtant l'ancien Serpentard était bien là, assis à l'un des bureaux dans le coin le plus éloigné de la pièce, et il ne semblait pas du tout rebuté par le désordre et l'aspect glauque de l'endroit. Il semblait même se trouver parfaitement à sa place au milieu de cette pagaille et de ces meubles abîmés. Ses cheveux étaient en pétard à cause du stress de la journée et ses vêtements étaient froissés et chiffonnés.

Il avait le dos penché en arrière sur le dossier de sa chaise et ses jambes reposaient nonchalemment sur son bureau. La tête penchée, il lisait un document. Il paraissait fatigué, mais semblait confortablement installé et satisfait alors qu'il feuilletait les pages de La Gazette du Sorcier et sirotait une petite tasse de thé.

Il était le seul dans la salle. Pourquoi était-il resté, Harry ne pouvait l'imaginer. Tout ce à quoi il pouvait penser était la colère qui se débattait en lui. Harry se mit d'autant plus en colère qu'il voyait Malfoy aussi détendu, aussi en paix avec l'endroit où il se trouvait et semblant se moquer de ce qui l'entourait.

L'ancien Gryffondor ne pouvait se souvenir de la dernière fois où il s'était senti ainsi, et ce n'était certainement pas dans un passé proche.

Il fit glisser sa cape d'invisibilité et se précipita vers le bureau de Malfoy.

- Je veux une réédition du journal ! exigea-t-il. Je veux que tu retires tout ce que tu as dit sur moi dans ton article !

La tête de Malfoy se souleva d'un coup, ses jambes glissèrent de son bureau et il fit tomber plusieurs piles de papiers dans sa hâte à se mettre debout.

Harry retint un sourire triomphal : c'était bon de surprendre Malfoy ainsi.

- Tout ce que tu as écrit sur moi est un mensonge ! aboya-t-il. Tu n'avais pas le droit de l'éditer !

Le choc de Malfoy sembla passer rapidement et fut remplacé par une calme confusion.

- Je t'ai montré la première moitié de mon article au début de notre entrevue, dit-il. Pourquoi tu n'as pas dit à ce moment-là que tu avais un problème avec ?

- Cette partie-là, où tu disais que tu étais un vrai connard, était vraie, grogna Harry, en claquant des mains sur le bureau du blond. Elle est vraie.

- Qu'est-ce que tu as trouvé de faux dans ce cas? demanda Malfoy, impassible face à la fureur d'Harry.

Ses mains commencèrent à trembler sur le bureau du journaliste et il serra les poings.

- « Sa vie continue » cita Harry avec colère. « Il n'est pas marqué par les malheurs et les épreuves qu'il a subis. » Je n'ai pas avancé dans ma vie. Je suis coincé à la même place où j'ai toujours été : à combattre les Forces du Mal. Mais maintenant ce n'est plus si nécessaire, je fais ça uniquement parce que je ne sais pas quoi faire d'autre de ma vie. Et je fais ça depuis très longtemps.

Il pesa de toutes ses forces avec ses poings sur la table et grogna :

- Trop longtemps.

Malfoy se contenta de le regarder. Il était circonspect mais pas effrayé et laissa l'ancien Gryffondor hurler en face de lui. C'était comme s'il avait attendu ce moment depuis longtemps.

- « C'est une vie merveilleuse », cita Harry avec un dégoût évident, crachant les mots comme s'ils étaient du poison.

C'était facile pour Malfoy de dire ça, lui qui venait d'un environnement d'opulence et de richesse, et qui avait été protégé par les voiles bienheureux de l'ignorance pendant toute son enfance.

- Qu'est-ce que tu connais de la vie ? demanda Harry, l'amertume brûlant sa gorge. Tu es né avec tout. Tu n'as jamais eu à te battre pour ce que tu voulais, jamais eu à t'inquiéter d'être accepté, aimé ou désiré en retour !

Malfoy le regarda fixement, rendant grâce que le brun ne sache pas qu'il avait passé presque la moitié de sa vie à s'inquiéter de savoir si lui, Harry, la seule chose qu'il voulait vraiment, allait l'accepter, l'aimer et le désirer en retour.

Le brun méprit son silence pour de la résignation.

- Pourquoi tu ne dis rien ? cria-t-il. Pourquoi tu ne fais rien ? J'ai demandé une réédition ! Tout ce que tu as pensé de moi était faux !

Harry ne comprenait pas pourquoi le blond ne répliquait pas. C'était ce qu'il était sensé faire, c'était ce qui se passait toujours entre eux. Malfoy allait se mettre à s'enfuir et Harry essaierait de le rattraper. Harry allait le frapper et Malfoy lui rendrait la pareille.

Seulement l'ancien Serpentard ne courait ni ne se cachait plus désormais, et il tenait bon, campé sur ses pieds. Il était stable et fort, comme un arbre sur les rives d'une rivière déchaînée. Harry sentit son sang bouillir dans ses veines, renversé par un trop plein d'émotion. De nouveaux sentiments étaient en train de crever la surface de son esprit.

L'absence de participation de Malfoy dans leur combat lui sembla une terrible attaque si inattendue que le moindre recoin de l'esprit d'Harry fut mis sous pression. Toutes ses connaissances et certitudes sur l'ancien Serpentard laissèrent la place aux ombres béantes et aux murmures inaudibles.

- Je peux réimprimer les déclarations sur lesquelles tu n'es pas d'accord, Potter, lui assura le blond. Je peux même organiser un rendez-vous entre toi et l'éditeur et tu pourras relire l'article avant sa publication si tu le souhaites.

La coopération de Malfoy lui fit l'effet d'un seau d'eau glacée sur son visage. Harry avait toujours cru que Malfoy était un lâche. Il avait l'habitude de se comporter comme un pleutre lors de ses duels contre Harry et il ne se montrait jamais. Il avait toujours été trop effrayé et trop borné pour se libérer de ses parents et de ce qu'ils représentaient, même quand il avait réalisé qu'il ne pouvait pas tuer Dumbledore ou vendre Harry à Voldemort.

Mais à présent, son silence était invulnérable et le calme dont il faisait preuve était une nouvelle et puissante arme. Il avait trouvé le moyen de battre Harry. Un moyen qui était définitivement cruel et douloureux. Dans son refus de se battre contre lui, en refusant de prendre sa part dans le combat qui les avait toujours opposés, Malfoy avait gagné. C'était fini.

Harry fut soudain en proie à un sentiment de perte incommensurable. Malfoy se tenait droit devant lui, mais c'était comme s'il était parti, mort comme Sirius, Dobby ou Maugrey Fol-Œil. Mais le brun le voulait encore. Le désir de se battre lui brûlait toujours la peau et il refusa de laisser tomber. Il contourna le bureau, fusillant Malfoy en plissant les yeux.

- Je ne veux pas de nouvel article ! rugit-il. Je veux juste que tu retires les choses que tu as dites !

Il se tenait face à lui désormais, les épaules carrées et les dents serrées, mais Malfoy ne faisait pas mine de reculer ni même de partager la colère d'Harry.

Il rencontra le regard de l'ancien Gryffondor avec le même calme et la même force.

- Je suis désolé, je ne t'ai pas compris.

Harry fit un nouveau pas en avant, rapprochant leurs visages encore plus près l'un de l'autre. Son nez était à quelques millimètres de celui du blond et il fut assailli par un étrange sentiment de satisfaction.

Il méprit ce sentiment pour un regain de pouvoir et de contrôle, et il les sentit grandir à mesure que Malfoy levait les mains en l'air dans une attitude de soumission et qu'il faisait quelques pas en arrière. Harry le suivit, comme aimanté.

Les mains de Malfoy étaient toujours levées, mais Harry ne faisait pas mine de s'arrêter. Il continua de marcher, comblant l'espace qui le séparait du blond jusqu'à ce que sa poitrine touche les paumes de main de Malfoy, qui s'avérèrent chaudes et fermes. Un sifflement surpris retentit, et Harry n'était pas sûr de savoir s'il venait de lui ou de l'ancien Serpentard.

Il réalisa soudainement que sa poitrine était nue et qu'il avait oublié de remettre son T-shirt avant de quitter son appartement. Le bout des doigts de Malfoy reposait légèrement, presque avec révérence, sur la cicatrice ovale laissée par l'Horcruxe de Voldemort.

- Je n'écris pas ce que je pense, Potter, prononça finalement le blond.

Sa voix ne sonnait pas aussi calme que tout à l'heure et son souffle court et laborieux caressait le visage d'Harry.

- Les gens disent tous « Je pense qu'Harry Potter a un hippogriffe tatoué sur la poitrine. » ou « Je pense qu'il ne va pas bien. », reprit-il. Tous sont trop lâches pour dire ce qu'ils ressentent vraiment, à savoir « Je pense que je ne serais pas vivant aujourd'hui si Harry Potter n'avait pas été là. » ou encore « Je sens que je lui dois la vie. » Ils rabaissent tout cela et finalement il n'en ressort que des rumeurs, des commérages et des ouï-dire. Tout devient pensée et non plus sentiment. Moi, j'ai écrit ce que je ressentais pour toi, pas ce que je pensais de toi.

Harry vit les yeux de Malfoy être traversés par une émotion qu'il ne put déchiffrer. Ce n'était pas de la colère ou de l'hostilité, mais Harry en ressentit pleinement toute la force brutale se déployer entre eux.

- Qu'est-ce que tu ressens pour moi ? demanda Harry.

Sa voix se fit douce tout d'un coup, tel un murmure, mais lui-même était toujours aussi tendu.

Malfoy lui répondit sans lui faire de fioriture.

- Tout.

Soudainement, Harry prit conscience des battements de son cœur qui frappait très vite et de façon erratique dans sa poitrine et dans les mains de Malfoy.

Harry dirigea son regard vers celles-ci lorsqu'un éclat de lumière venant de la montre du blond attira son œil. Ses mains étaient bien en forme, sans les marques rugueuses du temps qui passe. Elles étaient telles qu'Harry les avaient imaginées dans son rêve. Douces mais fermes. Fortes mais délicates.

Comme il est vrai que la beauté réside dans le regard de qui la contemple… [1]

Il ne savait pas pourquoi cette phrase de l'article de Malfoy lui venait à l'esprit à l'instant. Il n'était même pas sûr de comprendre exactement ce qu'elle voulait dire.

Mais alors qu'il tournait son regard vers le bas, ses propres mains, calleuses et rugueuses à cause de la guerre et du Quidditch, lui firent l'effet de reproches. Elles étaient toujours serrées, dans une attitude ferme et coléreuse de chaque côté de son corps. Elles étaient si moches, et les restes de la guerre étaient visibles sur la moindre parcelle de sa peau. Pourtant Malfoy avaient dit qu'elles étaient magnifiques.

C'était un vrai fardeau d'être jeune et d'avoir en même temps une vie marquée et rendue plus longue par la douleur. Ses souvenirs étaient recouverts d'une couche de métal qui les opacifiait, les rendant sans couleur ni profondeur. Il n'arrivait pas à voir la beauté en eux, ils étaient pure douleur, simple misère, solide agonie. Ils étaient en plein contraste avec les souvenirs que Malfoy avait exposé dans son article. Harry se souvenait mot pour mot de ce qu'il avait écrit.

La vie d'Harry Potter - faite de malheurs, de douleur, de souffrance et de pertes - n'est pas belle selon les standards, mais elle est plus que belle pour moi.

Harry scannait ses mains du regard et aussi clairement qu'il avait vu les marques rêches de ses cicatrices et les lignes bosselées de ses callosités, il se rendit compte que sa vision du monde était biaisée. On pouvait trouver de la beauté au sein de la laideur.

Pendant de nombreuses années, il avait construit ses propres jugements et il s'était placé de lui-même comme ennemi de Malfoy. A présent, il comprenait que chacune de ces pensées était fausse et donc qu'elle ne valait rien, car il ne haïssait plus l'ancien Serpentard. Il savait que Malfoy n'éprouvait plus de haine pour lui. Il avait même dit qu'il n'avait plus de haine pour personne.

La colère et le regret sont comme des poisons, ils vous dévorent de l'intérieur. On pense que la haine est une arme dirigée contre la personne qui nous a fait du mal. Mais elle est à double tranchant. Et le mal que nous croyons faire, c'est surtout à nous-mêmes que nous le faisons. [2]

Harry ne détestait pas vraiment Malfoy. Il ne l'avait jamais détesté en réalité. Toute la pression sur son combat contre Voldemort, toute l'amertume, la colère et la violence qui avaient poussé entre Malfoy et lui s'étaient intensifiées et s'étaient étendues pendant toutes ses années, en totale contradiction avec ce qu'était vraiment la vérité.

Il n'avait pas apprécié de battre Malfoy au Quidditch juste pour gagner des points à la Coupe des Quatre Maisons. Il n'avait pas tenu Malfoy l'œil à cause de Voldemort. Gryffondor contre Serpentard avait été une excuse. Voldemort avait été une diversion. La haine et la rancune avait été comme un pansement sur une blessure mortelle.

L'amour.

Il est étrange de voir à quel point un seul petit mot peut évoquer une tempête aussi puissante dans un esprit, et tous les courants, les marées et les houles se déchaînèrent en lui.

Il y a de nombreuses façons d'être frappé. On peut en être heureux ou malheureux. On peut en avoir mal au ventre ou mal au cœur. On peut voir tout ce qui nous entoure en plus brillant et plus stimulant, ou au contraire en vision brouillée. On peut se sentir roi ou idiot.

De toutes les façons dont l'amour peut frapper, il a frappé Harry quand il est arrivé à Malfoy, et il a frappé Malfoy quand il est arrivé à Harry.

En dehors de la boîte où il avait été enfermé depuis si longtemps, il jaillit comme une vérité indéniable. Tout à coup et sans préavis, il était là. Harry en comprit pleinement le sens et il fut stupéfait par le sentiment de complétude intense qui en émanait. La lueur conflictuelle de ses yeux disparut, et l'ancien Gryffondor regarda le visage de Malfoy, de nouveau fermé et immobile, le regard pointu. Le blond fixait toujours Harry et il sut que celui-ci avait compris, et maintenant Harry réalisait qu'il savait aussi.

Harry fit soudain un pas en avant. Ça lui semblait la chose la plus naturelle à faire à présent. C'était ce qu'il voulait, c'était ce dont il avait eu besoin depuis si longtemps. Malfoy avança à son tour. Ils avancèrent de concert, comblant le faible espace qui restait entre leurs deux corps, jusqu'à ce que leurs lèvres se rencontrent.

Leur baiser fut étonnamment doux et lent, comme une plume se posant sur le fil de l'eau. Ç'aurait pu être un rêve, tellement il parut léger et délicat à Harry. La tension de sa précédente confusion et frustration s'envola alors que sa colère refluait. Il sentit la caresse accentuée des mains de Malfoy et ses doigts doux se cramponner à lui dans une caresse délicate et dans un faible effleurement qui fit frissonner le brun.

Les propres mains d'Harry trouvèrent leur chemin jusqu'aux hanches de Malfoy et il put toucher une partie de sa peau alors que le T-shirt du blond se soulevait doucement à son toucher. Il savait qu'en un seul mouvement, il pouvait enlever son haut pour se faire toucher leurs poitrines nues. Il pouvait aussi les faire tous deux transplaner d'ici, pour amener l'ancien Serpentard jusqu'à son lit et s'y étendre avec lui. Puis rien d'autre n'aurait d'importance que le fait qu'il soit avec Malfoy - avec un homme. Mais ce n'était pas n'importe quel homme. C'était Malfoy justement, et il était effrayé à la pensée que ça avait toujours été Malfoy.

Les mains de l'ancien Serpentard passèrent de sa poitrine à son cou et leur baiser s'intensifia. Dans un gémissement, Harry remua contre lui comme s'il s'efforçait de se réveiller d'un rêve, mais Malfoy le rapprocha encore plus près et leur étreinte se resserra.

Ça avait été Malfoy depuis la première fois qu'ils s'étaient défiés dans le Poudlard Express. Ça avait été Malfoy depuis la première fois que ces yeux gris clairs l'avaient provoqué.

Comment avait-il pu se tromper autant ? Comment avait-il pu perdre autant de temps dans sa vie en ressentant de la haine, de la colère et du dédain pour lui ? Il avait été malheureux toutes ces années, et c'était uniquement de sa faute, pas celle de Voldemort. Il avait renié ses sentiments et refusé de regarder ce qui se cachait sous la surface pendant trop de temps. Il n'avait pas réalisé qu'il avait la chance de pouvoir faire des choix et de contrôler l'inconfort pesant qu'était devenue sa vie quotidienne.

L'article de Malfoy était faux, mais il pouvait le rendre vrai. Dans un faible grognement, il se détacha du baiser, gardant fermement sa prise sur les hanches du blond.

- Je ne veux pas de réédition, décida-t-il.

Sa voix était rauque et vacillante, mais il ne sembla pas le remarquer. Malfoy n'y fit pas non plus attention. Il sourit à Harry et posa sa paume contre sa joue, passant son pouce sur la mâchoire.

- Tu en es sûr ?

Ses yeux étaient à moitié fermés de désir, mais le mystérieux gris clair de ses pupilles prit Harry aux tripes. Aucune lutte, aucune force ne le ferait se détacher de ses bras de nouveau. Il épancha son besoin d'embrasser Malfoy une seconde fois et lui répondit calmement.

- Je suis sûr que ça sera une vie merveilleuse après tout, dit-il. Du moment que tu restes avec moi.

Le sourire de Malfoy s'agrandit.

- Dans ce cas, elle le sera forcément, acquiesça le blond avant de reposer ses lèvres sur celles d'Harry.

Harry l'embrassa en retour avec envie. Il ne s'en faisait plus pour le lendemain. Maintenant, à ce moment précis, il avait Malfoy. Ça lui suffisait. C'était merveilleux.

Fin


[1] Comme il est vrai que la beauté réside dans le regard de qui la contemple… – Jane Eyre

[2] On pense que la haine est une arme dirigée contre la personne qui nous a fait du mal. Mais elle est à double tranchant. Et le mal que nous croyons faire, c'est surtout à nous-mêmes que nous le faisons. – Mitch Albom (Les cinq personnes que j'ai rencontrées là-haut)

Merci d'avoir suivi cette traduction ! J'espère que ça vous a plu =)
Je vous rappelle aussi que je traduis les reviews en anglais à Clothsofheaven, donc n'hésitez pas à lui laisser un petit mot !

Quant à moi, j'espère vous retrouver très bientôt pour la suite de ma fic Changement de situation, sur laquelle je suis en manque d'inspiration, je l'avoue... =/ Mais je ne désespère pas de m'y remettre au plus vite dès que je la reprendrai sérieusement ^^

Sinon j'ai sûrement une traduction d'une autre fic de Clothsofheaven dans les cartons, alors tenez-vous au courant :)

A bientôt !
Kelewan