Deuxième et dernière partie de l'histoire. En espérant que vous aurez eu plaisir à lire cette simple fic.
Quand ta colère nous détruit. 2
Les deux sorciers revinrent dans le salon et Harry dut s'assoir, il était vite fatigué ces jours-ci. Dans moins de quinze jours normalement le bébé devait venir au monde et ce petit sacripant lui prenait toute son énergie.
-Nous t'écoutons, fit Harry en regardant bien franchement Lucius dans ses magnifiques prunelles grises.
-Tout a commencé six mois avant que je ne commette l'irréparable, débuta le blond de sa voix lente. J'ai d'abord reçu des parchemins anonymes que je jetais au fur et à mesure dans la cheminée…..je pensais que c'était une farce d'un mauvais plaisantin jaloux.
-Tu aurais dû m'en parler, lui reprocha le jeune homme en fronçant les sourcils de mécontentement.
-Tu étais en plein dans tes études de médicomagie, je ne voulais pas te perturber avec ça.
Harry se rappela qu'effectivement il étudiait très tard le soir après les cours, et Lucius faisait tout pour qu'on ne le dérange pas.
-Les lettres sont arrivées régulièrement, au point que j'avais par la suite jeté un sortilège sur le manoir pour limiter les hiboux postaux.
-Mais cela n'a pas suffit, fit remarquer avec justesse Snape qui croisa ses longues jambes.
-Non, elles me parvenaient toujours.
-Que disaient-elles ?
Lucius se rendit près de son bureau et les tendit à Severus qui lui avait posé la question.
-J'en ai gardé quelques-unes pour confondre son auteur si un jour je mettais la main dessus, expliqua le blond.
Le maître des potions en parcourut deux ou trois puis les jeta sur la table dans un geste de dégoût. Harry, piqué par la curiosité, se leva, en prit une au hasard, la parcourut à son tour et poussa un hoquet d'horreur en l'envoyant rejoindre les autres.
-Mais c'est dégueulasse ! s'exclama-t-il en reprenant sa place. C'est abject d'écrire des choses pareilles !
-Ce n'est pourtant pas ça qui t'a fait réagir, Lucius ?
-Non, ceci n'est rien en comparaison de ce que j'ai reçu ensuite, Severus, ajouta l'aristocrate en tendant cette fois un paquet de photos sorcières au maître des potions.
Snape, en les consultants, eut une véritable grimace d'horreur. Les photos représentaient Harry dans des postures inimaginables, très équivoques, avec un ou plusieurs partenaires sexuels. L'obscénité à l'état pur.
-Mais ce n'est toujours pas ça qui m'a décidé à agir à l'encontre de Harry, avoua Lucius en reprenant rapidement le paquet de photos des mains de Severus avant que Harry ne se les approprie.
-Je veux les voir, s'insurgea le jeune homme avec colère, j'en ai le droit !
-Non, s'interposa Snape, tu ne veux pas voir ça, je t'assure !
-Mais…
-Laisse Lucius finir !
Harry se renfrogna.
-Harry…..ne fais pas ta mule !
-Je fais pas ma mule !
-Eh ben on dirait pas, là !
Le jeune homme soupira puis se retourna vers son mari, et d'un signe de tête lui indiqua qu'il pouvait continuer son récit.
-Théodore Nott est venu me voir, un soir, très tard. Sous le contrôle de son père, je dois le préciser, mais j'étais tellement en colère que je ne m'en suis pas rendu compte de suite…enfin pas ce soir-là.
-Un sortilège d'impérium ? demanda Harry suspendu aux lèvres de son époux.
-Non, c'était plus subtile que ça, un impérium m'aurait sauté aux yeux….toujours est-il que j'ai écouté ses divagations sur toi, Harry. Plus il racontait et plus mes envies de meurtres à ton encontre grandissait et plus mon désespoir d'avoir été trahi par toi m'envahissait. Les paroles étaient cruelles et dures à entendre….
-Que disait-il ? Raconte-moi….
-Il me racontait comment tu riais de moi, comment tu comptais te débarrasser de notre enfant que tu avais osé appeler « Bâtard ».
-Et tu as cru à ces dires ? Mais pourquoi !
-Parce que pendant qu'il me disait ça il me tendait un parchemin que j'avais saisi automatiquement….
-J'ai analysé ce parchemin, continua Severus à la place de son ami, il y avait dessus une substance étrangère, de l'Asperula-Hypnotique accouplée avec un produit chimique moldu. Lucius n'aurait pas pu l'identifier malgré sa connaissance de certaines toxines utilisées dans les potions, les produits chimiques moldu ne sont pas encore pris en compte dans le monde sorcier. Tu as certainement reçu la même substance sur les doigts ce matin-là quand tu as agressé Harry…..
-Ce qui veut dire ? interrogea Harry qui avait un espoir qui lui tenaillait le ventre.
-Ce qui veut dire que Lucius a été drogué par une matière qui est passée à travers les pores de la peau de ses doigts, et qu'il a agi contre toi sans vraiment se rendre compte de ce qu'il faisait, ajouta Severus Snape. Je pense que la première fois c'était quand Théodore lui a porté un parchemin pour être sûr qu'il le touche vraiment, la deuxième fois fut presque fatal, les autres parchemins qu'il a reçu sont inoffensifs.
-Comment as-tu découvert tout ça ? s'enquit le blond qui sentit un poids s'alléger dans son estomac.
-J'ai enquêté de mon côté, Lucius. Je savais que tu n'aurais pas été capable de t'en prendre à Harry si tu avais été dans ton état normal. Quand tu m'as avoué que Nott était responsable je suis allé faire un tour chez lui et j'ai fouillé sa maison avec l'aide de Théodore. Nous avons trouvé les produits, et seuls deux parchemins avaient été drogués, nous avons vérifié.
-Tandis que son père était déjà ici, finit Lucius.
-Exact, mais à ce moment-là je l'ignorais encore, je pensais qu'il avait fui.
-Donc Lucius n'est pas responsable ? demanda d'une petite voix le survivant qui avait la gorge nouée. Ce n'est pas lui …..
-Si, je tenais la baguette….
-Ce n'était pas toi, Severus vient de le prouver.
-J'ai quand même tué notre enfant ! souffla le blond en se précipitant vers Harry qui s'effondrait tant l'émotion était forte de savoir son amour disculpé de l'acte terrible qui avait failli les tuer.
-J'avais un doute, tu vois, chuchota le jeune homme en se serrant contre le torse puissant de son mari. Et la forêt m'a fait comprendre que je me trompais. J'aurai dû me douter que tu étais incapable de me faire le moindre mal…..
-Notre enfant…..n'est plus…..se reprit le blond en respirant avidement l'odeur de Harry qu'il puisa dans son cou.
-Tu te trompes, avoua le jeune homme tandis que Snape s'éclipsait discrètement.
-Harry…la douleur te fait divaguer…tu
-Non, sourit le survivant, je l'ai protégé à la dernière minute, jute avant que le rayon de ta baguette ne m'atteigne, ensuite Severus a fait le reste.
L'homme releva la tête et doucement, comme s'il n'y croyait pas encore, posa la main sur le ventre de son époux qui venait de retirer le sortilège de camouflage qui laissa apparaître un petit bedon adorable.
-Il est vivant…notre enfant est vivant, ne crut pas le Serpentard. Est-ce que je suis encore sous l'influence de cette drogue ? Est-ce que tout cela n'est qu'un rêve ? J'ai si souvent fait des songes étranges où je me retrouvais enfermé dans une maison…sinistre. En fait je crois même que j'étais cette maison sinistre….j'essayais de faire en sorte que tu me rejoignes, mon amour. J'étais elle et je voulais ton pardon…..
-J'ai vu cette maison, pendant mon coma…elle voulait que je rentre à l'intérieur, chuchota le jeune homme. Maintenant je comprends pourquoi, sourit Harry qui voulait croire qu'une divinité avait posé quelques secondes son regard bienveillant sur eux pour les sauver. Tu crois que….. ?
-Je ne sais pas, il y tellement de chose que nous ne connaissons pas.
-Moi je pense qu'on nous a aidés…
-Tu penses à tes parents ou à Sirius ?
-Je pense aussi à Severus, sans lui nous ne serions pas là.
Le silence s'éternisa dans le bureau de Lucius pendant que Harry pensait à la possibilité que son parrain et ses parents, ensembles, l'avaient sorti de sa prison boisée et lui avaient fait voir le chemin à prendre.
-Ca ne te dérange pas si nous retournons au square ? J'aimerai rassurer Draco et Remus, ils doivent s'inquiéter.
-Severus les aura tranquillisés, non ?
-Connaissant ton fils et Rem je pense que non, et puis tu connais Severus, il n'est guère bavard.
-Rejoignons-les dans ce cas…..
-Lucius ? demanda Harry en levant ses grands yeux verts vers son époux, je veux revenir habiter ici, avec toi.
-Je pense à quelque chose, mon amour, répondit l'aristocrate qui savait le survivant très attaché au loup-garou et à Severus. Comme le square Grimmaurd est assez délabré, que dirais-tu si Lupin et Severus venaient habiter ici pendant qu'on rénove la maison de ton parrain ?
-C'est vrai ! Tu penses que c'est faisable ? Ce serait merveilleux de se retrouver tous ici, ça me plairait beaucoup, acquiesça Harry qui embrassa son époux à pleine bouche.
Severus Snape n'était pas reparti directement au square, le ténébreux maître des potions s'était rendu sur le Chemin de Traverse et allait rendre visite à un jeune potionniste qui s'était installé dans la célèbre rue sorcière depuis plus d'un an déjà. Madigan était un jeune sorcier de vingt-cinq ans, extrêmement doué en potion, qui tenait sa boutique avec gentillesse et passion. Harry et Lucius allaient revivre ensemble, c'était magnifique pour eux bien que quelque part il en souffrait.
Snape avait été agréablement surpris par ce jeune homme qu'il avait rencontré un jour sur le marché de Pré-au-Lard. Ils s'étaient retrouvés tous les deux devants le stand de Gramos, le vendeur de racines et de feuilles en tout genre.
Severus Snape entra dans la boutique, ce qui fit tinter la petite clochette et apparaître Léon, le commis de Madigan.
-Monsieur Snape ! Quelle bonne surprise, on attendait plus votre visite !
-J'ai en effet été très occupé ces dernières semaines….
-En tout cas j'en connais un qui va être ravi de vous voir, je crois que vos discussions lui ont beaucoup manquées.
-Est-il dans l'arrière salle ?
-Toujours, je dirais même qu'il n'en sort plus depuis votre dernière visite, affirma le gentil Léon.
Snape s'étonna mais ne releva pas les paroles de l'homme.
Le Serpentard passa par un étroit couloir, traversa une petite pièce qui servait de réserve, et entra dans un laboratoire de grande dimension. Là point de clochette pour avertir le jeune potionniste qu'il avait de la visite. Le garçon, penché sur un chaudron, touillait méticuleusement une mixture qui glougloutait agréablement, d'après-lui.
-Quelle est donc cette potion que tu mets au point ? le fit sursauter Severus en s'approchant de lui à pas feutrés, comme s'il était encore à Poudlard à épier un de ses élèves pour le surprendre.
-Severus ! s'écria Madigan qui afficha un sourire enchanté en se tournant vers l'homme qui l'avait surpris en plein travail. Que fais-tu ici ?
-N'ai-je pas le droit de rendre visite à un ami ?
-Si, si, je suis drôlement content que tu soies venu, je pensais…
-Quoi ! Que je n'allais plus venir ? Tu sais que j'ai été très occupé, n'est-ce pas ?
-Oui, Harry…. Comment va-t-il d'ailleurs ? Est-ce que…
-Il va bien, je viens de le quitter, il est chez Lucius….
-Ils sont rabibochés ?
-Ils le sont, oui.
-Et l'enfant ?
-Il sera là bientôt, et j'en profite pour te remercier de ton aide, certaines potions devaient être faites à deux, ta collaboration m'a été très précieuse et je voulais absolument te dire que sans toi je n'aurai pas réussi.
-Baliverne ! tu es le meilleur, bien sûr que tu aurais réussi même sans moi.
-Oublions tout ça, pouffa discrètement Snape en voyant Madigan se dépêtrer de son horrible robe noire qu'il avait enfilé pour faire ses potions. Je t'emmène dîner pour te remercier, qu'en penses-tu ?
-Je dis que je suis d'accord, je ne me souviens même plus de mon dernier vrai repas…
-Ca se voit, bougonna Snape, tu as maigri.
-Hein ! Mais non j'ai pas maigri, affirma le garçon en se regardant avec incrédulité.
-Si, va prendre une douche, je t'attends, ordonna Severus en fronçant les sourcils.
-Tu ordonnes toujours ?
-C'est ma nature, je suis ainsi fait que veux-tu !
-Ouais ! fit le jeune homme avant de sortir de la pièce pour gagner sa chambre et sa salle de bain où il ne mit pas des heures à sa doucher et à se vêtir convenablement.
Madigan était fichtrement heureux que Severus soit revenu le voir. Il avait cru pendant un moment que l'homme s'était rendu compte de son intérêt pour lui et qu'il avait préféré fuir plutôt que de s'encombrer d'un jeune potionniste comme lui un peu naïf sur les bords. Il avait apprécié Snape de suite malgré ce qu'il avait entendu dire sur l'homme dans Pré-au-Lard. Il connaissait les ragots que les gens méchants pouvaient colporter, il se méfiait des on-dit et il avait eu parfaitement raison sur ce coup-là.
Le maître des potions s'était avéré quelque peu distant le premier jour de leur rencontre devant l'étalage de Gramos. Puis de fil en aiguille ils avaient discuté sur leur commune passion. Les potions. Ensuite ils s'étaient retrouvés régulièrement sur le marché ou encore dans le laboratoire quand Harry Potter avait eu besoin de remèdes spéciaux. Là il avait vu l'homme au grand cœur qu'était Severus Snape, et sa peur de perdre le jeune survivant. Il ne savait pas ce qu'il y avait entre ces deux hommes mais il était sûr qu'il y avait un je ne sais quoi de très fort entre eux.
Il avait envie de s'amuser ce soir, pas que Severus soit l'homme qui lui fallait pour ça, il avait quand même le double de son âge et ce n'était pas rien. Seulement faute de grive on mange des merles, n'est-ce pas ? Pas que Snape n'était pas séduisant, charismatique serait plus exacte, un fort caractère, incompatible avec le sien bien que parfois l'homme faisait des efforts pour paraître gentil.
Ce soir Severus l'emmenait dîner dehors, rien que tous les deux, sourit Madigan en regardant dans son miroir l'effet qu'avait sur lui le jean bleu clair et la chemise blanche en soie. Le jeune homme termina par une touche de parfum puis alla rejoindre Snape qui l'attendait dans la boutique et qui avait, d'un coup de baguette, métamorphosé ses habits pour paraître en costume chic.
Severus Snape ne rêvait pas, ni même ne se faisait des illusions sur Madigan, il savait ce que le jeune homme pensait de lui. Madigan se fourvoyait s'il pensait qu'il était crédule, il n'était qu'un pis aller pour le jeune homme, il le savait, mais ça ne voulait pas dire qu'il n'avait pas le droit de s'amuser lui aussi, après tout pourquoi ne pas profiter d'un bon moment ? Cela dit ses véritables sentiments étaient ailleurs, il les avait caché, bien blotti au fond de lui de crainte de les laisser s'échapper. Ce n'était pas le moment d'avouer ses choses, ce ne sera jamais le moment pour lui.
Quand les deux sorciers arrivèrent à Londres c'était encore la cohue. Il faisait doux et beaucoup de couples se promenaient dans les rues de la ville avant de profiter d'un restaurant ou d'un cinéma. D'ailleurs en voyant les gens s'agglutiner devant un de ces cinémas, Madigan pensa à y emmener Severus après leur dîner. Prolonger la soirée avec l'homme allait être une de ses priorités, sourit le jeune sorcier qui marchait fièrement aux côtés de Snape qui avait bel allure dans ses vêtements moldus.
Bon, il était tout vêtu de noir, mais qu'est-ce qu'il était sexy.
Le silence se faisait lourd entre les deux hommes. La soirée avait pourtant été formidable, pensa Madigan que Severus raccompagnait chez lui. A quel moment avait-il fait une bourde ? Il fallait qu'ils discutent, il fallait mettre ça au clair sinon il était sur que Severus allait se refermer sur lui. Comment lui faire comprendre qu'il était intéressé par lui ?
Madigan, avec la fougue due à sa jeunesse, attrapa la main de Snape et l'attira dans une ruelle avant de l'enlacer et de lui donner le plus impudique des baisers qui fut suivi par une nuit de débauche que Snape n'avait pas eu depuis bien longtemps.
Douze mois plus tard, seul dans son bureau, Lucius Malfoy méditait le plus sérieusement du monde. Un an étaient passé depuis son geste dément. Harry avait donné naissance à Oriana, sa petite princesse. Ils en étaient complètement fous, même Severus, c'était pour dire !
L'homme s'était beaucoup rapproché d'eux après la trahison de Madigan qui avait quitté Severus pour partir avec un autre sorcier six mois plus tôt. Mais maintenant depuis deux mois le Serpentard ne se montrait plus, il restait bien tapi dans Poudlard. On ne le voyait plus, on ne l'apercevait plus. Et c'était inquiétant ce silence.
Aujourd'hui il se devait de réfléchir sérieusement à la question, pensa l'aristocrate, à cause justement de ce retrait délibéré de Severus.
En fait il savait pourquoi l'ancien mangemort agissait ainsi. Sur le coup sa jalousie avait refait surface mais il l'avait vite fait taire, son Gryffondor ne lui aurait pas pardonné ça. Harry savait, Harry se taisait, Harry se sentait coupable. Lui, Lucius, ne voulait pas que son amour se sente mal, il n'était pas responsable si Severus en était amoureux. Oui, c'est bien de ça qu'il s'agissait. Severus Snape était amoureux de son mari.
Six mois qu'il réfléchissait à cette situation, six mois qu'il voyait Harry se déchirer l'esprit. Ils devaient parler et le plus tôt sera le mieux. S'il acceptait cette relation, comment cela allait se passer entre eux trois ? Oui….il s'était fait à cette idée, en six mois il avait eu le temps de concevoir cette relation hors norme.
Vous êtes étonnés ? Pourquoi ? Vous ne devriez pas. Quand vous avez vu votre compagnon mort à vos pieds et que vous avez prié des jours et des jours pour sa survie et que vous êtes enfin exaucé, vous capitulez. Bien sûr que vous le faites, bien sûr que vous changez votre vision des choses. J'aime Harry au point de changer pour lui, et je peux même vous dire que je ressens des choses pour Severus. Rien ne sera simple, je sais cela, Harry va hurler quand je lui ferai part d'associer Severus à notre couple, je le connais, il va tempêter puis se fera à mon idée. Il faudra que je le rassure, que je lui dise que ça ne m'ennuie pas, que même nous en serons plus heureux, plus complet, plus….
Harry Potter entra dans le bureau de son mari sans s'annoncer. Il avait porté Oriana chez Draco pour deux jours, le temps pour lui de savoir pourquoi Lucius s'enfermait dans sa pièce préférée depuis trois jours déjà, et pourquoi souvent ses sourcils se fronçaient sans cesse. Il croyait vraiment qu'il n'allait pas s'apercevoir que quelque chose n'allait pas ?
-Tu rentres bien tôt aujourd'hui, l'accueillit l'aristocrate en se levant pour rejoindre son compagnon et l'enlacer amoureusement.
-Oui, je me suis dit que nous pourrions passer la soirée à discuter…
Lucius resta coi deux secondes.
-Pensons-nous à la même chose, mon ange ? demanda-t-il pour être certain.
-Si tu parles de Severus alors oui, nous pensons la même chose.
-Bien, toi aussi tu trouves étrange qu'il nous évite depuis quelque temps ?
-Deux mois, ça fait plus que quelque temps, Lucius !
-Je suis d'accord, et tu en as conclu quoi ?
-Pourquoi c'est moi qui dois le dire, s'agaça le Gryffondor en se hérissant.
-Tu connais donc ses raisons ?
-Evidemment que je le sais, je ne suis pas aveugle ni même naïf.
-Je sais, pardonne-moi, je ne voulais pas te mettre mal à l'aise avec ça. Severus….
-Est amoureux de toi…... finit le survivant alors que le blond faisait un pas en arrière.
-Hein, fit le Serpentard en regardant Harry comme s'il était devenu subitement fou. Que viens-tu de dire ?
-Je dis que si Severus ne vient plus c'est qu'il est amoureux de toi et de moi, chéri.
-Non, je ne crois pas qu'il se pâme pour moi, je pense que….oui, bon d'accord, tu as peut-être raison, admit Lucius en regardant le rictus d'amusement de son cher et tendre.
-On ne voit jamais ce qui crève les yeux, ricana le jeune homme…
-J'imaginais qu'il n'en avait qu'après toi, moi !
-Comme quoi tu es crédule, mon amour.
-Crédule moi ?
-Ben oui, pourquoi crois-tu que Severus nous ait toujours protégé ? Pourquoi il ne t'a pas dénoncé aux aurors ? Pourquoi il te surveillait de près quand tu étais seul dans le manoir ? Combien de fois…..
-D'accord, j'ai compris, inutile de passer partout, j'ai saisi ton message.
-Bah, il était temps, soupira le Gryffondor, je me demandais comment j'allais pouvoir te le faire admettre.
-Tu le sais depuis longtemps ?
-A vrai dire non, mais depuis qu'il ne vient plus j'ai bien réfléchi tu vois…..
-Je vois ça, oui. Donc qu'allons-nous faire ? demanda Lucius sans quitter Harry des yeux.
-Avoir une discussion avec lui me paraît un bon début.
-Il va tout nier en bloc.
-Evidemment qu'il va le faire, mais à deux nous serons plus fort que lui, ricana le survivant qui finalement ne s'était pas mis en colère comme l'avait pensé Lucius.
-Il ne nous écoutera pas….
-Je sais bien, il aura peur de ta réaction sinon pourquoi nous fuirait-il aussi assidument depuis des semaines ?
-J'ai changé, et je te signale que ce n'était pas de ma faute cette jalousie excessive mais de ce parchemin empoisonné de Nott, faut pas confondre quand même ! Jamais je n'aurai pu te faire du mal de ma propre initiative, mon amour.
-Ouais !
-Hey ! s'indigna Lucius Malfoy.
-Je te taquinais…..
-Je suis susceptible quand on aborde ce sujet, j'en ai encore la chair de poule de savoir jusqu'où la jalousie peut aller.
-Allons-nous à Poudlard de suite, ou préfères-tu attendre demain matin ?
-Ce soir me convient tout à fait, là il ne pourra pas s'échapper dans ses classes en prétextant un travail urgent, qu'en dis-tu ?
Deux minutes plus tard, Harry et Lucius déboulèrent dans le salon de Snape qui était absent.
-Il doit être dans la salle à manger, dit l'aristocrate en regardant sa montre à gousset. Il ne va pas tarder, asseyons-nous et patientons, mon ange.
Lucius soupira imperceptiblement quand il vit la porte des appartements de Snape s'ouvrir un quart d'heure plus tard. Il avait craint un moment que l'homme ait fait demi-tour en sentant leur présence.
-Une visite bien tardive, grogna le maître des potions en voyant Harry et Lucius assis dans son salon. En quel honneur si je puis me permettre ?
-Comme tu ne daignes plus te montrer chez nous, commença le blond.
-Qu'est-ce qui te prends de nous fuir ? s'énerva le survivant en attaquant de suite le potionniste, tu as une explication logique à ça parce que nous on a beau chercher on trouve pas !
-J'ai beaucoup de travail…
-A d'autres ! ajouta Harry tandis que Lucius croisait ses longues jambes et laissait Harry prendre les choses en main. Je veux la vérité vraie !
-Quelle vérité, morveux ?
-Celle qui fait que tu te caches de Lucius et de moi, chauve-souris des cachots !
-Chauve-souris des cachots ? Voilà bien longtemps que tu ne m'avais affublé d'un pareil surnom, Potter.
-Quand tu es exaspérant c'est le seul nom qui me vient à l'esprit quand je pense à toi, Severus.
-Bien, ce n'est pas que je m'ennuie en votre présence mais ce soir j'ai d'autres chats à fouetter alors ne m'en veuillez pas si j'écourte votre visite, messieurs.
-Nous ne partirons pas tant que nous ne saurons pas ce qui te retient loin du manoir, donc de nous, Severus, intervint Lucius en se levant de son fauteuil.
-Pourquoi vous faut-il absolument une raison ? s'énerva Snape. J'ai du travail, moi, voilà pourquoi !
-Tu nies que tu es amoureux de nous et que c'est pour ça que tu nous évites ?
-Tu aurais dû prendre les formes pour lui asséner ça, mon ange, fit Lucius en voyant Severus se décomposer littéralement sous leurs yeux.
-Pas le temps, il fallait frapper un grand coup pour qu'il réagisse, mon amour, répondit Harry avec un sourire perfide.
Snape s'effondra sur le canapé, anéanti par les paroles du morveux. Comment avait-il deviné ? Il avait pourtant caché ses émotions, non ? Ou alors il avait perdu ses dons d'espion, voilà qui n'était pas futé.
-Est-ce que Harry a raison ? interrogea Lucius en s'asseyant près du maître des potions qui se recula quelque peu.
-Ca ne vous regarde pas…..
-Ben si justement, ça nous regarde, insista le Gryffondor, surtout que tu ne nies pas si j'en crois tes paroles.
-Je n'ai rien à vous dire….
-Harry persiste à me dire que tu as des sentiments pour moi, je suis sceptique sur ce coup, pourrais-tu m'éclairer ?
L'homme aux éternelles robes noires ferma les yeux, pinça ses lèvres, et soupira bruyamment sans répondre.
-Je suppose que la réponse est oui, ajouta l'aristocrate, j'avoue que je ne suis guère étonné finalement.
-Je ne vous ai rien demandé, surtout pas de venir et de parler de ça, se défendit Snape. Cette conversation n'a pas lieu d'être.
-Si, justement, tu souffres de cette situation même si tu ne le dis pas, nous ne sommes pas aveugles.
Snape souffla de dépit, les deux sorciers le tenaient, il n'avait pas d'échappatoire et il le savait parfaitement. Il aurait voulu faire autrement, se taire, rester avec ce secret au fond de son cœur et ne jamais le dévoiler. Il sera dit que non, Lucius et Harry ne le laisseront pas faire et pour ça il leur en voulait.
-Maintenant que vous savez, je vous suggère de me laisser seul, grogna-t-il en se renfermant un peu plus. Inutile de me faire des reproches pour une chose indépendante de ma volonté, c'est ainsi et je n'y puis rien, concéda le maître des potions.
-Nous savons et il est hors de question que nous te laissions seul, répondit avec fermeté Lucius Malfoy.
-Vous savez, non ! Alors qu'attendez-vous de plus de moi ? Que je m'excuse ? Que j'implore votre pardon ? Si vous espérez cela alors c'est que vous êtes plus fous que je le croyais….
-C'est nous qui attendons quelque chose de toi, Severus, fit Harry en s'asseyant de l'autre côté de Snape.
L'homme sursauta et plongea son regard dans celui du jeune sorcier.
-Harry dit vrai, c'est nous qui attendons quelque chose de toi, affirma l'aristocrate.
-Quoi…..Attendre quoi ?
-Une acceptation peut-être !
-J'ai déjà accepté, en moi j'ai fini par comprendre en n'y mettant le temps, c'est vrai….. mais…
-Nous aussi, Sev, nous aussi.
-Tu as une place parmi nous, fit Lucius. Nous t'avons choisi tous les deux pour partager notre vie.
-C'est impossible, murmura Snape, pourquoi ?
-Tes sentiments à notre égard sont partagés, nous ne pouvons ignorer cela, alors devons-nous nous fourvoyer et être malheureux le reste de notre vie ou allons-nous êtres raisonnables et agir comme des adultes ?
-Vous me demandez de vivre avec vous ? s'interloqua le maître des potions. Vous vous rendez compte de ce que vous me réclamez ? De devenir le troisième larron, un homme sans identité….une espèce de…..de….gigolo ! Il est hors de question que…
-Gigolo ? Ca va pas la tête ! Tu nous prends pour qui, Severus ? s'indigna véritablement Harry.
-Je suis quoi moi entre vous deux ? Tu peux me dire quelle sera ma place ?
-Epoux, trancha Lucius, rien de moins.
-Hein !
-Epoux, répéta Lucius.
Deux semaines plus tard, après bien des discussions, les trois sorciers unirent leur vie dans la plus stricte intimité et s'accordèrent deux semaines de congé pour se rendre en Italie.
-On pose nos malles et on va visiter, hein ? fit Harry avec toute la fougue de sa jeunesse en arrivant l'hôtel luxueux que Lucius avait choisi pour leur séjour.
-Moi j'ai bien envie de profiter de cette salle de bain gigantesque que j'aperçois et qui nous tend les bras, fit Snape en ôtant le premier bouton de sa chemise.
-Je te suis, approuva Lucius en dévorant des yeux le torse appétissant du maître des potions.
-Hey ! C'est pas juste là !
-Tu vas visiter et nous on va…
-Je sais très bien ce que vous allez faire, et ce ne sera pas sans moi !
-Tiens ! D'un seul coup visiter te semble moins intéressant, fit perfidement Severus qui retirait la ceinture de son pantalon.
-Ouais, fit le jeune homme en s'approchant de son mari aux cheveux sombres et en passant audacieusement une main agile dans le boxeur de celui-ci. Je préfère de beaucoup visiter ce que je touche là, ajouta le morveux en voyant Lucius ricaner de sa volte-face.
-Holà ! pas touche, s'indigna Snape en donnant une tape sur la main du gamin, va faire ta visite des lieux….
-Ben ce n'est pas ça que je suis en train de faire ? demanda innocemment le garnement en saisissant le membre sur toute sa longueur.
Lucius fit remplir la baignoire magiquement et commença lentement à se déshabiller pendant que ses deux maris se chamaillaient pour savoir qui aurait le dernier mot. L'homme blond se plongea ensuite avec délice dans l'eau et émit un son de pure extase alors que les deux sorciers se retournèrent vers lui en lui lançant un regard courroucé depuis leur chambre.
-Tu aurais pu nous attendre, s'écria Harry en se rendant près de la grande baignoire après avoir ôté sa main du caleçon du maître des potions qui grogna de mécontentement.
-Tu étais en pleine discussion avec Severus, mon amour, je me suis dit qu'à un moment ou à un autre vous alliez bien vous apercevoir que je n'étais plus à vos côtés.
Harry se dévêtit en à peine quelques secondes et rejoignit son adonis blond qui l'attira de suite entre ses bras quand il sentit Snape s'assoir en face d'eux dans l'eau chaude et parfumée.
-Toujours les mêmes ! bougonna-t-il en voyant Lucius caresser le survivant qui en avait fermé ses yeux de bonheur.
-Ne reste pas là-bas et tu auras ta part, rétorqua l'aristocrate dont la virilité pulsait violemment sous l'eau contre la cuisse de son jeune mari.
Le brun aux yeux sombres ne se le fit pas dire deux fois et se plaça derrière le Gryffondor pour mordiller la peau délicate de son cou et de ses épaules. Harry gémit quand il sentit Snape presser contre ses fesses son membre raidi, l'homme n'était jamais à court d'érection, et il adorait ça de savoir que Severus avait besoin de le posséder sans cesse…..tout comme Lucius.
L'eau était parfumée à la vanille, une délicate attention de la part de Lucius Malfoy qui avait un faible pour cette odeur délicieuse. La mousse, légère, arrivait aux épaules de Harry qui maintenant se retrouvait debout dans la grande baignoire que Severus avait encore agrandi, forcément quand l'hôtel était sorcier la baignoire l'était aussi.
-Moins d'eau, Severus, murmura le blond qui ne voyait plus le corps de Harry. Arrête-toi quand tu arriveras à sa taille, plus bas même, soupira Lucius quand il vit que Snape avait obéi à la seconde et que maintenant l'eau leur arrivait à peine aux genoux, il sera toujours amplement temps de la remettre plus tard.
Les fesses bien exposées, le Gryffondor, qui se sentait parfaitement bien allumé après les innombrables caresses osées de ses amants, les exhorta à se montrer plus entreprenants s'ils ne voulaient pas qu'il meurt frustré sur le champ.
Le jeune homme n'eut qu'à bien se tenir à Lucius quand Snape le tint par les hanches et le pénétra en une puissante poussée qui leur arracha un cri qui indiqua à l'aristocrate que ses deux compères ne pensaient plus à lui en cet instant fabuleux. Désireux de se faire entendre, et surtout imposer, l'homme invita le morveux à baisser la tête jusqu'à sa virilité tendue qui n'attendait que ses lèvres purpurines pour lui faire voir des étoiles.
Perfide, songea le jeune sorcier en pensant au blond qui n'avait pas l'intention de rester les bras croisés à les regarder faire, Severus et lui. Le maître des potions, fringant dans la quarantaine, amorça des va et vient puissants qui montra la cadence à Harry qui avait maintenant la bouche pleine.
Le quart d'heure qui suivit fut entrecoupé de gémissements, de plaintes, de petits cris aigus, et de bien d'autres choses. Impossible par la suite de savoir quand les jeux d'eau se terminèrent, les sorciers ayants prit grand soin à mettre sur leur suite un sort très efficace de silence. Et celui qui espérait entendre quelque chose de croustillant et de bien excitant en fut pour ses frais.
Voilà une histoire qui finit bien, pensèrent les trois sorciers à l'unisson. Et quoi de mieux pour la finir que de passer un séjour agréable et coquin dans un hôtel paradisiaque ou nul ne pourra les trouver ?
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Voilà, simple fic comme je vous le précisais, qui je l'espère vous aura fait passer un bon moment.